Tranquillité, sérénité, infirmerie vide ? De quoi parlez vous monsieur, ici c’est Miami et le Heat a connu une saison riches en rebondissements, hauts faits, déceptions, confirmations, blessures mais surtout gros run en Playoffs. A l’expérience, à la hargne et grâce aux tours de magie d’un Erik Spoelstra référence dans son sport ; le Miami Heat a terminé la saison aussi fort qu’elle a commencé. D’un premier match de régulière catastrophique jusqu’à une défaite en finale face à Denver. Heat Culture, you know, Big Face Coffee, etc…
Une saison qui a commencé en devant digérer le départ d’un PJ Tucker qui s’est montré ô combien important pour les hommes en noir, celui-ci ayant préféré tenter le coup avec Philly ; c’est manqué. Mais le Heat dans sa politique du Next-Man Up a sorti Caleb Martin de son chapeau et quelle saison pour l’ancien joueur des Hornets ! Décalé au poste d’ailier fort pour soulager un Bam Adebayo bien sollicité, Martin a proposé une saison complète où sa polyvalence offensive mais surtout défensive ont rendu de nombreux services à Miami.
Autour de la raquette, un Tyler Herro conforté dans un rôle de pétard offensif pour soulager Jimmy Bucket et tenter de maintenir une continuité jusqu’aux Playoffs. Manque de bol le Heat terminera 7eme, se fera surprendre lors du Playin face aux Hawks ; devra cravacher pour arracher sa 8eme place face à une équipe des Bulls complétement hors sujet lors du dernier quart. But the job is done et Miami sans le savoir allait lancer un run de post-saison dantesque.
Giannis blessé, Herro out mais Jimmy Butler on fire et une équipe du Heat qui va terroriser l’état entier du Wisconsin en s’imposant 4-1 face aux Bucks, scalpant le poste de Mike Buldenhozer. Tabassé, agressé mais jamais dominé, le Heat de Spo’ et Riley n’est jamais aussi dangereux que quand il est mis en danger.
Un second tour face à l’ancien rival historique de New-York. Enthousiasme d’un côté, expérience de l’autre, Randle contre Bam, Pitbull contre Run DMC mais à la fin c’est encore le Heat qui gifle son opposant avant de retrouver l’ennemi adoré ; Boston.
Le Heat prendra les deux premiers matchs à Boston, secouant l’institution de Celtics déjà abimés par des tensions dans son vestiaire. Un troisième uppercut mais un elfe qui se rebiffe et prendra les prochains matchs. 3-3, chrono lancé, tension maximale. Tatum verra sa cheville le trahir, enterrant les espoirs de comeback de Boston et le Heat achèvera la bête blessée. Seconde finale en 4 ans malgré de nombreux changements dans son roster ; Miami mesdames et messieurs. Face à l’équipe d’un Jokic en mission ; Miami verra son manque de taille et une adresse à 3 pts en berne les empêcher de tenir face à des Nuggets en route vers un titre historique.
4-1 sans rougir et sans regrets pour Spoelstra qui a fait au mieux et a mené son équipe jusqu’au plus haut de son potentiel.
Place ensuite à un été mouvementé entre rumeurs de transferts, partie de menteur menteur pour attirer Dame Dola sous le soleil avant de le voir finalement être échangé en direction des Bucks.Ça pique. Autour de ça, c’était enfin l’occasion de dire au revoir à la légende Udonis Haslem et à plusieurs remplaçants clés. Analyse.
In & out : le point sur le roster
Arrivées : Josh Richardson, Thomas Bryant, Jaquez Jr (Draft), RJ Hampton (Two Way), Dru Smith (Two way)
Départs : Max Strus, Gabe Vincent, Victor Oladipo, Omer Yurtseven, Cody Zeller
Roster 2023/2024
Meneurs : Kyle Lowry, Dru Smith, RJ Hampton
Arrières : Tyler Herro, Josh Richardson, Duncan Robinson,
Ailiers: Jimmy Butler, Jaime Jaquez Jr, Caleb Martin
Ailiers-forts : Kevin Love, Haywood Highsmith, Nikola Jovic
Pivots : Bam Adebayo, Thomas Bryant, Orlando Robinson
Phase de l’équipe : Playoffs
Le Heat reste dangereux et une des références de sa conférence malgré l’échec du trade de Lillard. Miami peut s’appuyer sur un effectif avec des profils variés et beaucoup d’expérience. Porté par un Tyler Herro épanoui dans son rôle offensif et qui devrait être conforté dans son rôle de dynamiteur, la responsabilité en tant que créateur viendra plus tard. Le jeune arrière manque d’explosivité pour provoquer des lancers, les bras de T-Rex et le manque de force n’aidant évidemment pas.
Plutôt bien placé en termes d’efficacité au tir en fin de drive (23eme sur les 47 joueurs à plus de 10 drives par match) ; il est pourtant dans les 10 derniers en provocation de lancers et nombre de tentatives de tir. Mi-distance, longue distance mais bien loin du cercle ? Un floater efficace autour des 50% et évidemment un trois points létal ; l’axe de progression de Tyler est entre les deux.
L’interrogation / doute du Heat sur l’an prochain est sur la capacité de Bam Adebayo à toujours plus évoluer dans ce rôle d’intérieur à la KG, ultra polyvalent dans tous les secteurs du jeu. Plus sollicité à la création pour lui-même ; Bam a vu ses responsabilités au playmaking descendre. Une efficacité et un taux d’assist qui en sont logiquement affectés, mais un Bam qui a sorti les crocs au bon moment et reste le rempart défensif intérieur/extérieur du Heat.
Axe à suivre : son nombre de trois points, ultime arsenal à débloquer pour le fils spirituel de KG ?
Autour ? Rien de transcendant ou surprenant. Un J-Rich de retour dans la franchise qui l’a vu éclore, proposant un rôle de remplaçant polyvalent attaque/défense, évidemment un Butler toujours aussi impactant quand il le faut et un Duncan Robinson qui est revenu de très loin et a réussi à composer avec la concurrence à son poste pour prouver son importance en Playoffs.
Les tendances de l’été
Pas grand-chose à développer, Vincent part à Los Angeles ; Strus fait également ses valises, Lillard n’est pas là et le sera pas. Circulez y a rien à voir.
Ça a marché et ça marchera encore
Bon gré, mal gré ; le Heat n’a pas connu le trade l’été qu’il attendait. La maison reste cependant solide, le groupe fort encore une fois d’une expérience de saison longue qui les a menés loin. Si le Heat n’a pas eu une nouvelle superstar, la base est toujours aussi solide et permet à Miami de ne pas trembler dans une conférence Est toujours en course à l’armement. Évidemment voir les Bucks ajouter un des meneurs de la ligue les plus dangereux est une mauvaise nouvelle.
Mais le Heat peut s’appuyer sur sa culture, sa profondeur d’effectif, ses deux Superstars avec un Butler dont l’âge n’atteint pas les perfs et l’insolence ; un Spoelstra qui inlassablement prouve qu’il sait transformer un two-way en remplaçant impactant. Herro loin des rumeurs, D Rob en confiance, ne manque qu’un Lowry en bonne santé ?
Un rookie à intégrer
Néanmoins, il ne faut pas oublier une des principales recrues de la saison qui nous vient de la draft : Jaime Jacquez Jr. Un nouveau JJJ dans la ligue qui néanmoins, n’évolue pas au même poste. Avec le 18eme choix de la draft, Miami s’offre un ailier plutôt grand et costaud, déjà bientôt âgé de 23 ans et donc suceptible de contribuer assez rapidement. Polyvalent en attaque et en défense, il est à la fois capable de servir de glue-guy dans des missions défensives que d’apporter rapidement son écot en attaque. Physiquement déjà taillé pour la NBA, il possède un shoot, ce qui ne manquera pas d’en faire une option intéressante pour un Heat qui cherche à retrouver son adresse insolent de 2022.
Reste un joueur qui n’est pas élite dans un élément du jeu, est déjà âgé pour un rookie et devra travailler sur sa faculté à prendre soin de la gonfle et plus étonnant pour un bon shooteur à 3pts : ses lancers-francs.
Focus sur la saison 2023-24 du Miami Heat
La jeunesse pousse, les racines sont profondes
Miami est bien parti pour nous offrir encore une saison riche en émotions. Autant capable de faire Top 4 que de devoir jouer sa survie lors du Play in. Un Heat en santé est un Heat dangereux mais le destin a souvent montré qu’une saison floridienne sans 5/6 blessés par match n’en est pas une. L’expérience et la fougue du backcourt combinées à une raquette d’expérience tenue par un candidat DPOY et un des meilleurs intérieurs de la ligue ; pourquoi s’inquiéter ? Alexa, play Pepas. Il faut logiquement s’attendre à une attaque où la balle circule, à une bonne alchimie pts/drive entre des arrières forts shooters, un Butler intenable au drive et un Bam à nouveau utilisé en facilitateur.
Pour venir apporter du renfort, on surveillera le rookie mentionné plus haut (JJJ), Nikola Jovic, très en vue cet été avec la sélection nationale voire Thomas Bryant excellent avant les Lakers avant de disparaître de la rotation suite à son arrivée chez les Nuggets. Le pivot peut apporter de l’énergie en sortie de banc, éventuellement un tir longue distance. Intéressant tactiquement avec Spoelstra à la baguette ? Très possible.
Un équilibre à trouver entre attaque et défense
La saison dernière, le Heat faisait partie des meilleures défenses mais aussi des pires attaques. Côté défense, il y a peu de doutes sur la capacité à créer l’un des meilleurs remparts de la ligue, la recette fonctionne depuis plusieurs saisons.
Autour d’un pivot capable de gérer tout type de schéma sur pick and roll (drop, switch, hedge, etc), on continuera de voir un Heat essayer d’empêcher l’accès au cercle un maximum. En effet, ça fait 5 saisons de suite que la défense floridienne se classe dans le top 10 des plus faibles fréquences de tir laissés au cercle aux adversaires. “Vous ne passerez… PAS” prend tout son sens ici. L’inconvénient, c’est que ce type de défense agressive laisse beaucoup de tirs à trois points aux attaques. Dès lors, il vaut mieux compter sur la variance du tir extérieur que sur la protection de cercle, surtout quand on joue aussi petit et avec un Bam qui switch souvent dans le périmètre. Pour finir, retenez bien le nom de Haywood Highsmith. Les fans du Heat savent déjà.
En attaque, c’est plus compliqué. Miami a enchaîné deux saisons totalement à l’opposé, gardant pourtant le même fond de jeu.
En cause : le fameux tir à trois points. Passé de premier à bottom 5 en réussite extérieure, le Heat est donc passé de la 12e attaque en 2022 à la 25e en 2023. Avec peu de changements dans l’effectif, on ne s’attend pas à de grosses différences de jeu. Comme précisé plus tôt, Bam sera toujours utilisé en homme à tout faire en attaque et facilitateur en plus de ses isolations. Jimmy Butler et Kyle Lowry continueront à créer et distribuer aux shooteurs ouverts. Miami connaitra toujours le même problème depuis plusieurs saisons : l’attaque de la raquette. Pas de gros driver, mis à part Butler mais qui est un joueur plus méthodique qu’athlétique et qui crée donc moins de pression et de chaos sur une défense.
Herro est finalement seulement moyen comme précisé plus tôt et Lowry n’a plus ses jambes de 2019. Les Floridiens devront donc encore une fois compter sur la réussite des shooteurs pour produire une attaque au moins décente.
Vous avez demandé un Majordome ?
Ahh… Jimmy. Adoré comme détesté, impossible de rester neutre face à la star du Heat. Râleur, agaçant, compétitif en tout instant et toujours au rendez vous pour sortir son équipe du pétrin. L’ailier Floridien est la clé de voûte du Heat. Parmi ses meilleurs défenseurs, passeurs, scoreurs, leader vocal sur et en dehors du terrain. Il y a du Butler partout. Il est logique de s’attendre encore à une saison autour des 20/5/5 ; la coupe de cheveux digne d’un clip d’Avril Lavigne peut nous conforter dans le fait que Jimmy ne manque pas une occasion pour faire diversion. Il a dépassé la marque des 60 matchs l’an dernier et n’a pas semblé accuser le coup physiquement comme les saisons précédentes. Sans lui, Miami joue un Top 8. Avec Butler, le Heat peut regarder une majorité des équipes de la ligue dans les yeux.
Qu’est-ce qu’on veut voir cette saison ?
Un Bam Adebayo agressif et utilisé sur le terrain à la passe et efficace sur isolation ; un Butler et Lowry épargnés par les blessures, un duo Herro / Robinson ON FIRE ; des tours de magie de Spoelstra pour rendre Jaquez Jr impactant (déjà chouchou des fans) et au global une saison sans blessures pour permettre au Heat d’arriver en forme en Playoffs. Miami à défaut de ramener Damian Lillard, mise encore une fois sur la continuité (presque forcée par les finances de l’équipe) et la force de caractère de son groupe. Si une fenêtre de titre se ferme en voyant Lillard ailleurs ; l’histoire du Heat a prouvé que son Front-Office sait rester attentif et que les joueurs de Miami ont la ruse et la force pour figurer parmi les meilleures équipes d’une ligue de plus en plus compétitive.