Les fans des Cavs ont la vie dure. Parfois tristes et désespérés devant le roster, par le coach, par le classement et parfois contents pour les mêmes raisons… Enfin presque (JB c’est quand tu veux).
4ème de conférence de l’Est, 2ème de la division Central, 51 victoires au compteur, un jeu plaisant et spectaculaire en attaque et une défense qui sait sortir les barbelés quand c’est nécessaire. Ça, c’est le bilan de l’observateur moyen qui regarde des résumés et parfois un match ou l’autre quand son équipe ne joue pas ou quand il est programmé à l’heure Européenne.
Pour celui qui suit les Cleveland Cavaliers au quotidien, le jeu en attaque apparaît trop stéréotypé, sans menace efficace à distance, Darius Garland semble reparti se planquer et la défense relève la tête au lieu de la maintenir droite en permanence. Deux lectures, une seule équipe.
Ainsi, à l’entame des PO, la série Cavs vs Knicks est vue de deux façons distinctes. J’avais misé sur 4-2 pour les hommes de l’Ohio, pensant que l’enjeu créerait un déclic chez certains, tout en précisant que si quelqu’un venait me dire le score inverse, je ne trouverais pas cela ridicule. Et bien je suis ravi d’avoir vu juste (c’est faux) pour les raisons évoquées ci-dessus.
La paire d’intérieurs nice guys s’est fait bullied par Mitchell Robinson et Julius Randle. Garland disparait encore et encore. Mitchell force. Le reste du roster n’élève son niveau de jeu et puis… JB… Bref une sortie bien vilaine ponctuée par une défaite 4-1 sans avoir l’impression que Cleveland pouvait prétendre à mieux.
Le front office a pris note et a passé l’intersaison à améliorer ce qui pouvait l’être…Enfin presque (Allez JB, il est VRAIMENT temps, là).
In & out : le point sur le roster
Arrivées : Max Strus (Miami Heat) Ty Jerome (Golden State Warriors) Georges Niang (Philadelphie Sixers) Damian Jones (Utah Jazz) Tristan Thompson (free agent) Emoni Bates (draft), Isaiah Mobley (two way contract), Craig Porter Jr (two way contract)
Départs : Cedi Osman, Lamar Stevens, Raul Neto, Dylan Windler, Danny Green
Roster 2023/2024
Meneurs : Darius Garland, Ricky Rubio, Craig Porter Jr
Arrières : Donovan Mitchell, Caris LeVert, Ty Jerome, Sam Merrill
Ailiers : Max Strus, Isaac Okoro, Georges Niang
Ailiers-forts : Evan Mobley, Dean Wade, Emoni Bates, Mamadi Diakite, Isaiah Mobley
Pivots : Jarrett Allen, Damian Jones, Tristan Thomson
Phase de l’équipe : Playoffs
L’équipe a pu se servir de la jeunesse et de l’intégration d’une superstar pendant un an. Maintenant il va falloir changer de disque ou parler très sérieusement d’un changement de mentor pour passer de l’adolescence à l’âge adulte. Cleveland en est là.
Les tendances de l’été
La grosse tendance de l’été a été de chercher à se renforcer derrière la ligne à 3pts pour ouvrir la raquette et permettre au trio Garland, Allen, Mobley de produire plus et d’arrêter de se faire matraquer par 5 joueurs. Il aura fallu une petite année à la ligue pour trouver la faille du système prôné par JB Bickerstaff : jouer une défense concentrée sur la raquette. Voilà.
Dans cette optique, la franchise a principalement investi sur 2 shooteurs. Le premier, Max Strus, arrive du Heat et devrait apporter une menace nécessaire. Avec ses 37,3% du parking en carrière, l’intérieur de poche (1m96) offre une option supplémentaire pour écarter le terrain et varier les rotations. Dans le même temps, la franchise planchait sur l’acquisition d’un profil équivalent et arrachait Georges Niang aux Sixers. Cette fois, on parle d’un ailier fort qui décoche à plus de 40% en carrière, pour environ 5 tirs pris de loin par match sur les deux dernières saisons.
Sur les lignes arrières, on note également l’arrivée de Ty Jerome, en provenance de Golden State. L’arrière est également un shooteur, mais servait surtout à palier aux absences chez les Warriors. En sera-t-il de même ici ?
L’autre aspect était d’amener du muscle et de l’expérience pour rentrer dans la tronche des biens trop softs Evan Mobley et Jarrett Allen parce que c’est super de jouer à Pokemon ou de se déhancher maladroitement sur du RnB cheap mais à un moment donné il faut muscler son jeu et savoir dominer sa matchup, surtout pour des joueurs intérieurs, et vu ce qu’ils ont pris face à new York, la route sera longue.
Pour tenter d’aider sur cette longue route, deux noms bien connus débarquent. D’un côté, un ancien résident de l’Ohio en la personne de Tristan Thompson, qui continue de passer de franchise en franchise. De l’autre, un ancien ennemi en la personne de Damian Jones. Des joueurs besogneux en somme, mais pas de quoi s’emballer, c’est le moins qu’on puisse dire.
Focus sur la saison 2023-24 des Cavaliers
Diversifier et accélérer l’attaque
30ème PACE de la ligue avec deux intérieurs taillés pour être des rim runner c’est pas banal comme perf’ !
Souvent empêtrés dans les défenseurs ou ne se donnant pas souvent de l’air pour arriver lancés, Allen et Mobley sont les premières victimes de leur coach qui ne sait littéralement pas quoi faire d’eux. La meilleure preuve en est l’utilisation d’Evan Mobley.
Parfois invisible pendant une mi-temps, forçant son jeu au poste bas, qui n’est pas bon du tout et bourré de stéréotypes ridicules, il pouvait mettre 20pts en seconde mi-temps en reculant à mi-distance quand on ne lui demandait pas d’aller prendre des shoots à 3pts parce que c’est la JB Life, tout est possible.
Même constat pour Jarrett Allen qui s’est fait tatouer “Alley-oop ou rien” sur le biceps cet été. Non, je plaisante, mais c’est tout ce que JB a trouvé, donc bon. Des départs du short corner dans le dos de celui qui monte en aide sur les drives ? Merci d’envoyer votre CV à koby.altman@prison.com
Le problème n’est pas tant le roster mais comment JB va réussir à gâcher toutes les pièces qu’il a en main par manque de créativité, réflexion et, franchement, connaissance du sport qu’il pratique.
Les arrivées des artilleurs vont créer des nouvelles opportunités plus fiables qu’Isaac Okoro et Cedi Osman à distance mais encore faudra-t-il aller les trouver quand ils sont ouverts et pour cela … travailler.
Qui es-tu Darius ?
Une superstar ? un lieutenant ? On ne sait pas.
La saison passée et après avoir été le mâle alpha, Darius est redevenu le babyface sympa. Comme s’il devait digérer une saison passée à avoir tenu les Cavs à bout de bras (ce qui est le cas)… Un gros contrat signé, et après ?
Garland doit redevenir l’autre leader de l’équipe car lui aussi est une solide menace à distance et dans les drives, même s’il est trop tendre pour encaisser le physique des défenseurs.
Il devra trouver les shooteurs, nourrir Mitchell mais surtout, surtout, ne pas oublier d’être un problème pour la défense adverse et donc arrêter avec cette nonchalance indigne de son compte en banque. On veut revoir les hesitation moves bien saignants Darius, les bombes à 3pts après un step rapide, les finish scientifiquement peu explicables. Son équipe en a besoin.
C’est aussi leur diversité offensive qui est en jeu.
Allen et Mobley
C’est assez simple, soit ils arrivent (ou un coach arrive) à les faire cracher leurs pleins potentiels ensemble soit un des deux doit partir pour permettre à l’autre de s’envoler.
La paire d’intérieurs a montré ses limites sur la production en attaque et sur l’impact défensif pendant les PO. Il faut libérer de l’espace en phase offensive et amener un second pivot capable de prendre des coups.
Mobley n’est pas fait pour jouer dos à l’anneau, il enchaine les pertes de balle par manque de patience et de son physique trop fin pour enfoncer un pivot costaud. Allen est un excellent attrapeur d’alley oop mais son rôle en attaque est unidimensionnel et bien trop prévisible pour une défense sur demi terrain. Si la PACE était plus élevée, le problème se poserait autrement mais ce n’est pas le cas.
Si au moins il développait un petit hook fiable comme Robin Lopez a pu (dû) lui montrer, mais il manque cruellement de touché.
J fu#@&}g B
Bon j’ai fait quelques vannes sur le bonhomme plus haut mais ça ne peut plus durer.
Depuis le trade de Donovan Mitchell, un chrono de future free agency tourne au-dessus de la tête de l’équipe qui joue son va-tout, car les chances de garder le guard à la fin de son contrat sont plus que minces, voire inexistantes. Vont-ils gâcher ce prime collectif en s’obstinant dans une méthode qui marche en saison régulière mais qui n’a aucune évolution ou adaptation en post season ?
Bickerstaff a été ridicule face aux Knicks. Alors je sais que Twitter pullule de coachs de salon (moi le premier) mais comment peut-on se faire déma,teler à ce point par un coach adverse et ne rien proposer ?
Koby Altman, Président des opérations basket, sera sûrement pointé du doigt si une nouvelle saison identique venait à se profiler donc je ne pense pas qu’il attendra longtemps si les résultats ou le jeu ne montrent pas des signes clairs de changement.
Ce qui m’effraie le plus c’est de savoir qu’il y a Luke Walton derrière, prêt à prendre le relais, mais ne pensons pas au pire maintenant et accordons au chauve le plus luisant de l’Ohio un début de dernière chance. Mais attention JB, je serai sur Twitter.
Qu’est-ce qu’on veut voir cette saison ?
Cette saison ne doit pas se résumer à une bonne régulière. Ça, on connait. Cleveland doit prouver qu’ils peuvent être là en mai ou en juin et pas aller valider une énième marche vers la réussite plein et complète de la reconstruction.
On attendra donc un jeu (beaucoup) plus varié en attaque avec un plan clair et lisible et pas des Cavalanches tenant plus du momentum que du talent de coach de JB Bickerstaff.
On veut voir tout le monde transpirer en défense et ne pas attendre d’avoir 15/20pts à rattraper pour sortir les mains et les appuis bas pour stopper les vagues adverses. Bref on veut une équipe qui joue constamment pour dominer son opposant sans attendre une faiblesse qui ne viendra pas en PO. Cleveland doit créer les erreurs des adversaires, appuyer sur la pédale et finir cette reconstruction… (et virer JB).