La seconde année d’une reconstruction en bonne et due forme est souvent une année excitante pour les fans. Les sophomores franchissent généralement un cap assez marquant entre leur saison rookie et la saison suivante. Si ce n’est pas toujours synonyme de résultats, c’est souvent le moment ou des progrès marquants peuvent être observés.
Ce ne fut pas vraiment le cas de ces Houstons Rockets 2022-2023.
La paire Jalen Green – Kevin Porter Jr s’est montrée particulièrement inefficace, le jeu proposé par Stephen Silas n’a pas convaincu et Jabari Smith Jr, 3eme choix de la draft 2022, a connu une première saison très difficile, au point de passer totalement sous les radars dans le duel à distance pressenti avec Paolo Banchero. Seule véritable satisfaction, Alperen Sengun. Le pivot s’est montré très à son avantage dans ce rôle de pivot moderne capable de distribuer le jeu et de se créer des opportunités. A tel point qu’on aurait pu espérer le voir devenir le point central de l’attaque de Houston.
A ce niveau non plus, il n’en fut pourtant rien.
Le coaching staff a vu les choses autrement et a laissé ses arrières prendre le jeu à leur compte. L’absence d’un meneur de premier ordre s’est fait grandement ressentir, et les Rockets ont été inopérants offensivement (29eme offensive rating !). A vrai dire, le jeu reposait essentiellement sur énormément de pick & roll. L’absence d’animation offensive autour des arrières, le manque de vision de jeu de ces derniers ont rendu ces possessions extrêmement stériles.
Recours final de cette attaque aux abois : l’isolation. Spécialité de Jalen Green et Kevin Porter Jr, l’isolation était en définitive le seul type d’action où les Rockets étaient compétitifs vis-à-vis du reste de la NBA. Ce qui sera, naturellement, très insuffisant, puisque c’est l’action la moins rentable du basket.
Défensivement, l’équipe n’a pas progressé et ne s’offre ainsi aucun moyen de compenser le manque de liant en attaque. Ils terminent 27emes au defensive rating, avec de nombreux axes à améliorer et un édifiant bilan de 22 victoires pour 60 défaites.
In & out : le point sur le roster
Arrivées : Amen Thompson, Fred Van Vleet, Aaron Holiday, Dillons Brooks, Cam Whitmore, Jeff Green, Jock Landale
Départs : Josh Christopher, Tyty Washington, K.J Martin, Usman Garuba, DJ Augustin, Frank Kaminsky, Willie Cauley-Stein, Daishen Nix, Michael Frazier
Le roster 2023/2024
Meneurs : Amen Thompson, Fred Van Vleet, Aaron Holiday, Trevor Hudgins (two-way contract)
Arrières : Jalen Green, Kevin Porter Jr, Nate Williams Jr, Nathaniel Hinton, Matthew Mayer
Ailiers : Dillon Brooks, Cam Whitmore, Jae’Sean Tate Tari Eason, Jermaine Samuel (two way contract)
Ailiers-forts : Jabari Smith Jr, Jeff Green, Joshua Obiesie, Darius Days (two way contract)
Pivots : Alperen Sengun, Jock Landale, Boban Marjanovic
Phase de l’équipe : Reconstruction
Cela fait désormais 2 ans et demi que les Rockets ont amorcé leur reconstruction. Là où le statut de la franchise était évident les saisons précédentes, nous sommes en droit de nous poser la question pour l’exercice 2023-2024. De nombreux changements (dont nous allons discuter dans les sections suivantes) ont été amorcés pour l’année à venir. Du coaching staff aux nombreuses arrivées de vétérans, les Rockets semblent vouloir désormais franchir un sérieux cap.
Il serait dès lors naturel de se dire que la franchise considère avoir accumulé suffisamment de jeunes prospects pour aborder la 2eme phase de leur projet. Néanmoins, à défaut de certitudes sur qui développer en priorité, ou du niveau que posséderont les rookies sélectionnés cette année, il me semble que le cœur de cette saison sera encore d’établir l’organigramme à venir de la franchise.
A ce titre, la reconstruction semble encore d’actualité. En effet, l’équipe doit se trouver de chaque côté du terrain et ne pourra certainement développer tous les prospects accumulés durant les 3 dernières saisons. Cela pourrait être la dernière année de ces saisons d’errances, mais il semble encore peu probable de voir Houston jouer un rôle dans les conférences Ouest durant les 82 matchs de la saison régulière. Mais qui sait ?
Les tendances de l’été
Comme susmentionné, la franchise a revu de fond en comble son organigramme. Du coaching staff aux joueurs vétérans. Gros plan sur des choix forts.
Stephen Silas remplacé par Ime Udoka
Avant d’être démis de ses fonctions pour de sombres histoires internes, Ime Udoka faisait partie des jeunes coachs les plus prometteurs de ces dernières saisons. Finaliste NBA en tant que coach rookie avec Boston, il avait convaincu par la qualité de ses schémas défensifs et la solidité de ses adaptations. Après une année hors circuit, il revient à la tête d’une franchise, cette fois texane et va devoir prendre la relève d’un Stephen Silas qui, au bas mot, s’est avéré très peu convaincant durant son temps à la tête de l’équipe.
Ime Udoka aura donc la mission de donner une identité à son équipe, jusque-là médiocre des deux côtés du terrain. Il va devoir définir un schéma offensif clair, mais également faire un choix sur la répartition des ballons en attaque. Nous y reviendrons dans la partie suivante, mais il y a des choix qui paraissent souhaitables et qui, pour autant, pourraient ne pas satisfaire tout le monde. Parmi les jeunes équipes en reconstruction, les Rockets n’étaient pas les plus démunis en talent offensif. Pour autant, c’est une des équipes qui est apparue comme le plus en panne de fond de jeu.
Défensivement, il va falloir instaurer également une base. On n’attendra pas nécessairement de Houston d’être un rempart infranchissable, mais Udoka a le bagage nécessaire pour construire cette défense. Pour l’aider, il s’est entouré d’assistants avec qui il a déjà travaillé par le passé, que ce soit à Brooklyn ou à Boston. D’un point de vue philosophique, nombre d’entre eux ont évolué, comme Udoka, sous la philosophie des Spurs de Gregg Popovich. Que ce soit par une expérience à San Antonio (Tiago Splitter) ou par des expériences auprès de Mike Budenholzer (Ben Sullivan) ou d’Udoka (Royal Ivey, Garrett Jackson, Cam Hodges et Mike Moser).
Pour aider ce nouveau coaching staff, la franchise a réalisé plusieurs recrutements, sur le terrain, pour bâtir un socle défensif.
Encadrer la jeunesse ?
Pour reconstruire, certaines franchises réussissent à assembler les pièces du puzzle en accumulant de la jeunesse.
D’autres, font appel à des vétérans pour encadrer leurs ouailles. C’est ce que les Rockets se sont décidés à faire durant l’intersaison. En quelques jours, Houston a dépensé la marge disponible sur divers joueurs avec comme principales arrivées : Fred Van Vleet, Dillon Brooks, Jeff Green et Jock Landale.
En allant chercher des vétérans, l’idée est de combler des manques criants.
D’une part, il s’agit de trouver un meneur de jeu capable d’organiser l’attaque des Rockets.
Si le coaching staff a une part de responsabilité évidente ici, toujours est-il que la seule draft d’Amen Thompson ne semblait pas offrir suffisamment de garanties dans l’optique d’effectuer des progrès dès la saison prochaine. FVV n’est pas un casseur de défense, car il n’est pas capable de faire la différence sur son premier pas face à n’importe quelle défenseur, mais il devrait tout de même apporter une option plus mature balle en main. En espérant qu’il retrouve la mire offensivement, après avoir été particulièrement inefficace au scoring la saison précédente (46eme percentile en termes de points par tirs pris chez les meneurs en 2022-2023).
En prime, la franchise récupère 2 joueurs qui peuvent apporter par leur défense : Dillon Brooks, qui peut réaliser des missions sur les extérieurs adverses et Jeff Green, qui peut occuper des minutes à l’intérieur. S’ils ne solutionneront pas les difficultés en défense de la franchise, ils offrent au staff d’Ime Udoka leur capacité à défendre sur plusieurs positions et une mentalité orientée vers ce côté du terrain.
Tous ces joueurs auront en commun d’être là pour offrir au vestiaire de l’expérience et un cadre qui a semblé manquer les années précédentes. Suffisant ? Nous en rediscuterons.
La draft, évidemment
Si les recrutements des Rockets lors de la free agency ont fait parler, ils ne doivent pas éclipser une draft qui vient ajouter de nouveaux prospects à développer.
La star de ce recrutement s’appelle Amen Thompson, un meneur de 19 ans, aux qualités athlétiques effrayantes, et qui fut récupéré avec le 4eme choix de la draft. Amen Thompson plaisait énormément aux recruteurs de l’ensemble de la ligue. Le package à développer semble en effet particulièrement complet. Outre des qualités athlétiques hors normes, il représente un véritable espoir par sa capacité à casser la défense par son premier pas, une gestion du pick & roll qui s’annonce prometteuse et démontre déjà une belle vision de jeu. Son playmaking global est d’ailleurs déjà très intéressant et devrait aider cette équipe des Rockets qui a souvent ressemblé à un poulet sans tête ces dernières saisons.
De là à prétendre être un des rookies de la saison ? Peut-être. Néanmoins, une ombre majeure pourrait lui compliquer la vie. A ce stade, Amen Thompson est quasiment un non-shooteur. Cela pourrait permettre aux défenses de s’adapter facilement à sa présence, mais également d’en faire un joueur assez inefficace pour le moment. A voir s’il saura à la fois développer un shoot, mais aussi globalement exploiter les espaces et la vitesse du jeu NBA pour glaner des points facile grâce à son explosivité.
Le soir de la draft, les Rockets ne se sont pas arrêtés à la sélection de Thompson. Avec le 20eme choix, ils ont également obtenu Cam Whitmore. Là encore, il s’agit d’un joueur particulièrement athlétique qui vient améliorer la densité physique globale de l’effectif. Avec un physique déjà puissant et aguerri, il pourrait s’imposer comme un défenseur capable de couvrir plusieurs positions : des arrières à des intérieurs de taille moyenne. Bon finisseur près du cercle, il est lui aussi un joueur qui devrait démontrer des facilités en transition en explosant vers le cercle. Cependant, tout comme Thompson, ce dernier pourrait être limité par un shoot peu fiable. Plus abouti que le meneur dans le registre, il n’en reste pas moins, selon Envergure, un joueur avec de nombreuses lacunes. Il doit progresser en défense malgré un physique taillé pour peser dans ce compartiment du jeu, il n’est pas un bon passeur et n’a pas un premier pas lui permettant de faire la différence.
Autrement dit, les Rockets devront posséder une bonne animation offensive pour permettre à Whitmore de courir, de couper et donc de peser en attaque. Il faudra l’accompagner dans le développement, au plus vite, d’un tir, mais aussi de sa défense pour qu’il puisse vraiment se faire une place en NBA. Car si tout pointe vers l’idée qu’il a les atouts pour devenir un bon défenseur, l’ailier est encore largement perfectible dans le domaine. Le potentiel est, néanmoins, bien présent.
Focus sur la saison 2023-24 des Houston Rockets
Commencer à développer une identité
L’arrivée d’Ime Udoka à la tête de l’équipe devrait significativement bouger le roster des Rockets. Comme susmentionné, Udoka a démarré sa carrière par 7 années à San Antonio. Il peut apporter deux choses immédiates à ce roster : des progrès défensifs et une attaque moins stéréotypée. Il prône un basket altruiste et a permis aux Celtics, durant sa seule saison comme coach de faire passer la circulation de la balle avant les agendas personnels de ses stars (Jayson Tatum, Jaylen Brown), parfois trop égoïstes.
Surtout, il a réussi à atteindre les finales grâce à la flexibilité de ses schémas défensifs. En cela, les recrutements estivaux semblent correspondre à une volonté de ce côté du terrain. C’est d’ailleurs probablement le plus grand chantier qui attend Udoka à la tête de cette équipe. Le groupe de jeunes à disposition possède des talents offensifs qui vont devoir potentiellement revoir leur rôle en attaque pour trouver un équilibre. En défense, plusieurs d’entre eux semblent en revanche être en retard ou aux prémices de leur développement. Pourtant, une identité défensive solide semble être le terreau sur lequel Udoka voudra bâtir un groupe.
En cela, cette saison sera charnière, peu importe les résultats en termes de victoires, un fond de jeu doit commencer à poindre.
Alperen Sengun maître du ballon ?
Dans l’optique de transformer cette équipe offensivement, il sera intéressant de voir quels choix seront faits sur le partage de la balle.
Rendre la circulation de la gonfle plus vivante et donc moins stérile est crucial pour Houston et leur pivot, Alperen Sengun, pourrait jouer un grand rôle clé dans cette optique. Souvent comparé à Nikola Jokic, Sengun possède une capacité à créer du jeu étonnante pour un pivot. Peu utilisé sur du hand-off ou en tant qu’initiateur lors de ses 2 premières saisons, il paraît clair que le responsabiliser aurait deux effets immédiats : apporter plus de variété offensive à ce groupe, générer de l’attaque facile.
Les équipes qui utilisent les pivots en tant que créateurs ont rencontré un grand succès en attaque ces dernières saisons. Que ce soit les Nuggets avec Jokic ou les Kings avec Sabonis, un pivot capable de distribuer à haut niveau peut s’avérer une arme létale, surtout lorsqu’ils sont bien entourés.
Cette piste n’est pour autant pas une évidence. Entre Jalen Green, Kevin Porter Jr, Fred Van Vleet, Amen Thompson voire Jabari Smith, les Rockets possèdent une panoplie assez large de joueurs qui vont également prétendre à porter la balle. D’autant que plusieurs d’entre eux ont besoin d’être développés pour rendre ce projet compétitif.
Dès lors, imaginer l’équipe construire une attaque autour de son pivot paraît improbable. Mais lui offrir plus d’opportunités que l’an passé ressemble presque à une évidence pour un coach. Sengun n’a que 21 ans et a tout l’apparat d’un diamant brut mésestimé par Houston sous l’ère Silas. Il n’offre pas encore la promesse d’un scoreur à-même de proposer volume et efficacité, mais pourrait progresser avec beaucoup plus de systèmes bâtis autour de ses qualités de passeur.
En somme, il peut fluidifier l’attaque de Houston et créer un cercle vertueux. Nombre de ses passes décisives cette saison provenaient de la créativité du joueur, plutôt que d’une recherche collective visant à exploiter son talent. Reste à Udoka et son staff à déterminer comment le responsabiliser et tirer profit de son indéniable compétence au playmaking.
La limite du shoot extérieur
Les Rockets possèdent beaucoup de créateurs potentiels. Leur densité athlétique pourrait par ailleurs devenir effrayante pour la compétition. En revanche, une limite pourrait s’imposer à ce groupe à court terme : le tir extérieur.
Devenir une bonne attaque dans la NBA moderne nécessite plusieurs choses. Parmi elles, il faut proposer des dilemmes à l’adversaire en l’obligeant à choisir son poison et pour ce faire, rien de mieux que d’écarter le jeu en multipliant les menaces extérieures. Problème, tant dans la draft, que dans le recrutement estival, les Rockets ont acquis beaucoup de joueurs douteux dans le registre.
Fred Van Vleet est un shooteur qui a connu des saisons difficiles au shoot dès lors qu’il est devenu le principal porteur de ballon des Raptors. Dillons Brooks, est l’un des pires shooteurs de la ligue, Jeff Green est relativement inégal à longue distance et cette lacune est manifeste chez les deux derniers choix de draft des Rockets.
Autrement dit, Houston pourrait avoir des difficultés à optimiser son spacing pour une raison simple : les défenses adverses seront tentées de faire l’impasse sur les shooteurs médiocres pour compliquer le déplacement des Rockets. Il est fort probable que certaines rotations d’Udoka connaissent des soirées compliquées l’an prochain, où ses joueurs auront le choix entre attaquer une raquette blindée ou accepter de prendre les tirs que leurs opposants leur ont laissés.
Quelle place pour Jabari Smith Jr & Kevin Porter Jr ?
Jabari Smith Jr & Kevin Porter Jr sont deux noms que l’on peut considérer comme importants dans la reconstruction des Rockets. Le premier, 3eme choix de la draft 2022, représente un potentiel important pour Houston tandis que le second était considéré comme le potentiel futur meneur de l’équipe.
Quelques mois plus tard, les choses paraissent beaucoup plus troubles pour ces deux joueurs.
Jabari Smith Jr
Le premier entrera seulement dans sa saison sophomore cette année et a vécu une première année cataclysmique. Comme d’autres, il ne semblait pas faire partie du plan de jeu de Stephen Silas et a dû se débrouiller pour tenter de peser sur les rencontres. 52% de ses tirs provenaient cette saison de Spot-Up ou de tirs en transition. Une bonne chose pourrait-on se dire, puisqu’il fait partie des joueurs du roster qui peuvent le mieux s’exprimer sans ballon. Il shootait d’ailleurs à 40% de loin en NCAA.
Oui, mais non. Disons que plusieurs choses semblent regrettables dans son cas : tout d’abord, il n’a pas vraiment pu exprimer le reste de son jeu, lui qui aime aller chercher des tirs en pull-up, au poste ou en 1-contre-1 n’a pas vraiment pu se tester dans ce rôle. Et rarement dans de bonnes conditions quand ce fut le cas.
Ensuite, dans l’attaque désastreuse de ces Rockets, il n’a pas vraiment rencontré un franc-succès même dans son jeu sans ballon :
L’efficacité du rookie fut calamiteuse et si, au fond, ce n’est pas si dramatique pour un joueur de première année, ce qui m’inquiète semble être la place qui sera allouée à son développement. Je m’explique, dans le meilleur des cas, il réussit à se trouver comme un joueur off-ball et accepte son rôle. Mais s’il veut plus, est-ce que la franchise peut lui permettre de s’installer dans un rôle taillé pour lui ? Les joueurs susceptibles de porter la balle sont déjà légion dans cette équipe et on peut légitiment s’interroger : même si la franchise le désirait, aura-t-elle le temps d’exploiter Jabari Smith Jr ?
Alors, que peut raisonnablement espérer Smith Jr l’an prochain ?
Probablement des pin down pour le libérer à mi-distance et lui donner l’opportunité de déclencher à mi-distance ou d’attaquer le cercle selon ses termes. Des hand-offs avec Sengun afin d’être responsabilisé balle en main et montrer une autre partie de sa palette. On peut espérer qu’Udoka tentera de mettre en place le même type d’actions qu’il a mises en place pour Jaylen Brown et Jayson Tatum à son arrivée à Boston.
Néanmoins, il existe une grande différence entre ces deux situations. Brown & Tatum étaient deux joueurs déjà très aboutis et incontestablement les deux moteurs offensifs des Celtics. Chose à laquelle Jabari Smith ne semble pas pouvoir prétendre en l’état.
Kevin Porter Jr
Le cas de Kevin Porter Jr est un peu différent de celui de l’intérieur. Ce dernier entre dans sa 5eme saison et a déjà eu largement plus d’opportunités de s’exprimer. Ailier à son arrivée dans la ligue, il s’est mué au fil des saisons à Houston en meneur attitré de l’équipe. Rôle dans lequel il a montré des limites, suggérant la draft d’Amen Thompson et l’arrivée de Fred Van Vleet en 1 seul été. De fait, le temps de Porter Jr en porteur de balle principale de son équipe semble d’ores-et-déjà révolu (sauf surprise, évidemment).
Toutefois, son cas paraît très ouvert. Va-t-il devenir un scoreur en sortie de banc ? Va-t-il revenir à un rôle d’ailier qui portera occasionnellement la balle ? A-t-il tout simplement encore sa place dans le projet de Rafael Stone ?
Si sa mission de porteur de balle semble bien révolue, il pourrait toutefois continuer de s’insérer dans ce projet. D’une part, il est adroit au shoot, faisait partie des rares joueurs plutôt efficaces l’an passé et offre une polyvalence offensive indéniable lui permettant de jouer à de multiples positions. Bien que le comportement du joueur ait pu laisser perplexe sur le début de sa carrière, l’arrivée d’un coaching staff connu pour tenir les joueurs responsables de leurs actes et de vétérans ouvre la porte à une rédemption pour KPJ.
Pour s’insérer dans le projet, une chose semble néanmoins cruciale désormais : progresser en défense. S’il réussissait à se muer en ailier, capable de contribuer défensivement alors son avenir dans le Texas pourrait bien rester d’actualité.
Depuis l’écriture de ces lignes, un élément est venu s’ajouter à l’équation. KPJ a été arrêté avant-hier pour des violences commises sur sa compagne. Le passif du joueur étant déjà rempli, si nous n’avons encore aucune indication sur la sanction que prendra la NBA ou la franchise, toujours est-il que cela entrera forcément en ligne de mire concernant son avenir dans la franchise. Plus que le terrain, c’est désormais la personne qui pourrait devenir persona non grata. Peu importe ses performances et progrès éventuels.
Qu’est-ce qu’on veut voir cette saison ?
Deux choses semblent très attendues pour cette saison 2023-2024.
Tout d’abord, enfin réussir à développer un fond de jeu.
Que ce soit en attaque comme en défense, les 2 premières saisons de cette reconstruction n’ont pas réellement permis de bâtir quoi que ce soit de réellement viable. Découvrir une philosophie défensive marquée et de l’intention serait déjà une victoire. S’il est difficile d’imaginer les Rockets s’imposer comme une solide défense cette saison, les voir afficher des progrès pour monter autour du 20eme defensive rating serait déjà une victoire.
Offensivement, on a hâte de découvrir Amen Thompson mais également de voir comment Ime Udoka va définir des priorités en attaque. Réussir à mettre Sengun au cœur de la création serait une superbe réussite, surtout si cela signifie responsabiliser Thompson dans le même temps. Il sera difficile de permettre à toute cette jeunesse d’y trouver son compte. Il faudra espérer que Fred Van Vleet & Dillon Brooks sauront sacrifier leurs velléités personnelles pour permettre aux jeunes les plus cruciaux pour le développement de ce projet de de s’exprimer pleinement.
Les Rockets ont sûrement plus de prospects à développer que nécessaire. Il y a fort à parier que toute cette jeunesse ne puisse y trouver son compte.
Même si Udoka faisait un travail formidable pour faire franchir un palier à ce beau monde, il semble néanmoins inéluctable que ce groupe finisse par connaître d’autres remaniements. Comme mentionné plus tôt, plusieurs cas sont épineux. Si le projet semble garantir un rôle majeur à Jalen Green, Amen Thompson et Alperen Sengun, les autres ne sont à l’abri de rien. Espérons qu’un maximum d’entre eux trouvent un rôle à leur hauteur, afin que les Rockets puissent enfin entrevoir la lumière. Que ce soit l’an prochain ou grâce à la prochaine intersaison.