Sacrée soirée hein ? Se coucher avec Brogdon aux Clippers, KP aux celtics et des contre-parties diverses et se réveiller à 6h du matin, les yeux encore collés, bien loin de se douter que le Front Office de Memphis a profité du trade annulé quelques heures avant pour tirer son épingle du jeu.
Exit Tyus Jones, welcome Marcus Smart. Une nouvelle aussi brutale qu’inattendue, vraiment ?
Revenons brièvement sur les coulisses de l’arrivée du fils spirituel de Tony Allen et les différents motifs qui ont poussé Zach Kleiman et son staff à passer la seconde.
More Ant Better ?
Nous allons vous priver de l’éternel rappel des déboires judiciaires de Ja Morant dernièrement (il y a bien assez de comptes et personnes en quête d’existence sur Twitter pour en parler).
Justifié ou non, peine trop courte ou trop dure, le constat est là pour Ja qui sera interdit de toute présence avec son équipe jusqu’en décembre. Un autre coup dur pour une équipe de Memphis qui a connu une fin de saison cruelle, entre les blessures coupant la belle dynamique d’une saison régulière réussie, la jeune superstar qui enchaîne les erreurs extra sportives et un effectif qui doit être amélioré notamment sur le poste d’ailier (toujours vacant depuis le départ de Rudy Gay).
De la profondeur d’effectif, de l’expérience et un ailier FIABLE. Voilà tout ce dont Memphis a manqué pour espérer faire mieux que la saison précédente. Un contrecoup oui, mais le FO reste actif et va désormais travailler pour compojakeser un effectif autour de Ja Morant et non avec Ja Morant.
Whatcha Bring
L’arrivée de Smart bouleverse pas mal la hiérarchie d’une équipe qui a fait du collectif sa force tout en manquant d’expérience et de vécu.
Aimez-le, détestez-le, mais Smart c’est 9 saisons en NBA et autant en Playoffs. Une finale NBA, des joutes nombreuses et des grands moments en défense comme des couacs en attaque. Trade pour Smart c’est récupérer un leader de vestiaire, un fort caractère tout autant besogneux qu’exigeant avec les autres. Un défenseur d’élite (et de l’année, en 2022) qui, de par sa vitesse, sa puissance et son vice peut couvrir plusieurs postes. Un playmaker intéressant sur demi terrain, capable de poser le jeu, cornaquer une attaque en premier comme en second ball handler. Smart n’est cependant pas un shooter fiable, un maigre 33% de réussite derrière l’arc avec toutefois peu de tirs forcés. Voilà une bonne chose pour une équipe de Memphis en train de se séparer de Dillon Brooks.
Nous ne sommes pas sur du poste pour poste mais l’importance de Smart en défense et son sang froid assurent des nuits plus tranquilles à une fan base arrivée à saturation face au cas Brooks. Détail important qui explique son arrivée et le départ du soldat Tyus; l’incapacité des Grizz et de Taylor Jenkins à pouvoir aligner ses deux meilleures meneurs ensemble. Les deux ayant constamment besoin de la gonfle pour exister (bien que Tyus propose une défense on et off ball de qualité).
Signer Smart, c’est pouvoir l’aligner sur le poste d’arrière ou le placer en sixième homme. Facile à insérer en attaque, dans son élément en défense que ce soit sur le banc ou dans le cinq majeur. Win Win ? Ajoutez à cela un contrat de 4 ans qui assure un futur stable sur un poste important à Memphis, Tyus Jones n’ayant plus qu’un an de contrat. Difficile pour la franchise du Tennessee de retenir un joueur en quête de responsabilités.
Win Win, vraiment ?
UN AILIER TAYLOR, un AI-LIER
Oui, Marcus Smart sous le maillot bleu est une très bonne nouvelle. Un leader, fort défenseur, de l’expérience sans être âgé. Mais quid du poste 3 ?
Car Memphis a toujours cet énorme souci de qualité ET de profondeur sur le poste qui incarne le plus l’évolution de notre sport. Sortons Dillon Brooks de l’équation. Qui reste-t-il ? Fautes de grives, il faut manger du merle. Les ailiers restants, bien que pourvus de qualité, n’ont ni une expérience profonde, ni des qualités qui permettent de sécuriser une place de starter responsabilisé et qui rassure son effectif.
Des jeunes bien tendres, tout juste rookies ou sophomores.
Oui, Jake Laravia est prometteur mais il a peiné à enchainer une saison pleine suite à des blessures. De plus, la bonne dynamique collective a compliqué son insertion et un temps de jeu conséquent. John Konchar, est le chouchou des fans, un bon défenseur mais pas le plus athlétique ou fiable au shoot, il semble compliqué de l’envoyer face à des KD, LeBron/ Insérer ailier dominant ici.
Reste donc Ziaire Williams. Côté positif : une belle première saison, une polyvalence offensive, de la rapidité sur les appuis, une bonne défense. Mais une blessure pendant la préparation de la saison suivante et un athlète qui n’a jamais réussi à lancer sa saison, des pourcentages en chute libre, notamment à 3 points, et, finalement, la sensation de voir un enfant perdu dans un effectif qui n’a plus le temps d’attendre. Frustrant pour le jeune Williams et pas rassurant pour l’avenir. Ziaire a besoin de jouer pour affûter son jeu, avoir un gros temps de jeu mais est-ce que cela est compatible avec Memphis qui doit fiabiliser son cinq majeur ?
Ce trade pour Smart fait grimper le niveau plancher de l’équipe mais ne répond pas pour autant aux soucis de profondeur et de qualité sur le poste le moins garni des Grizzlies. Memphis a encore une place dans son roster pour signer un joueur (possiblement via sa Mid Level Exception) mais n’a pas une immense marge de manœuvre avec plusieurs contrats conséquents. Est-ce que Desmond Bane peut être décalé à l’aile ? Qui aligner en arrière entre Ja/Smart ? Qui sera le premier guard à sortir du banc ?
Une solution, vraiment, Smart ?
Smart à Beale Street n’est pas la solution aux différents problèmes des Grizzlies, mais il est le premier acte d’un été fondamental pour une équipe qui voit sa conférence encore se renforcer.
Entre des Nuggets tout juste champions, Golden State qui tente un va-tout en signant Chris Paul, les Suns qui ont profité de la cacophonie de Washington pour attirer Bradley Beal, Memphis souhaite rester dans le top de sa conférence et dépasser enfin le plafond des demis finales de conférence.
Cela passe par élever le niveau plancher de l’équipe, solidifier son groupe notamment dans les derniers quarts.
Memphis a basé sa force les saisons précédentes sur une capacité à tuer les fins de rencontres. Elle a perdu cette force l’an dernier, avec de nombreux matchs où l’équipe n’arrivait pas à maintenir son avance ou au contraire à empêcher l’adversaire de revenir. La qualité de sa défense a baissé, passant de 7eme défense à 10ème. Une stat qui a son importance dans une équipe qui se nourrit de contre-attaques et qui peine à faire le taf sur demi-terrain.
Smart apporte une partie de la solution. Il est capable de tenir une attaque sur un volume contrôlé (en second porteur ou en première rotation d’un banc compétitif), de participer à l’attaque de son équipe sans prendre de risques ou des tirs irréalisables. Sa défense sur et en dehors de l’homme complétera parfaitement un duo JJJ/Bane qui ont été bien seuls sur de nombreuses phases notamment en Playoffs.
Toujours plus de questions que de réponses dans le Tennessee mais cette arrivée réveille la curiosité d’une fanbase qui espère que Smart saura chuchoter aux oreilles de Morant et tenir le vestiaire avec Steven Adams. L’expérience est le premier créateur de confiance. A seulement 29 ans, Smart est le second joueur le plus âgé de l’effectif et son vécu est une aubaine pour le staff des Grizzlies qui devrait logiquement en faire un relai important sur et en dehors du terrain.
Affaire à suivre donc, un grand merci à Boston pour avoir fourni coup pour coup Desmond Bane et Marcus Smart sur un plateau et à très vite pour la suite de l’été de Memphis.