Nous connaissons enfin l’affiche des Finales NBA 2023. Après une campagne de Playoffs pleine de rebondissements, d’équipes surprises et de favoris mis en déroute, le Miami Heat, 8eme de l’Est à l’issue du Playin rejoint les Denver Nuggets en finales.
Les premiers ont triomphé des Celtics au Game 7, survivant à une série de 3 défaites consécutives, pour l’emporter à l’extérieur. Une victoire dans la douleur mais pleine de caractère, à l’image du parcours de ce groupe.
Les seconds sont venus à bout des Lakers, sur le score le plus autoritaire. Les Nuggets accèdent à leurs premières finales, après avoir sorti la paire LeBron James-Anthony Davis, dans une série bien plus disputée que le 4-0 final le laisse entendre.
Désormais, Denver va devoir se sortir d’une longue attente de 11 jours pour affronter une équipe du Heat qui aura gardé le rythme, mais va devoir faire avec des jambes plus lourdes que leurs adversaires.
Une fois n’est pas coutume, je vous propose de rentrer doucement dans la Preview de ces finales NBA. Avant cela, petit point sur le profil offensif de ces deux équipes. A garder en mémoire avant d’entrer dans le vif du sujet.
Contrairement au tour précédent, les Nuggets vont faire face à une équipe plus branchée sur le tir à mi-distance que l’attaque du cercle. Si Jimmy Butler a multiplié les assauts dans la série précédente, c’est quasiment le seul joueur du Heat capable de produire à haut volume dans ce registre. Il s’agira pour Denver de proposer un rideau efficace contre le leader de Miami.
Le Heat, de son côté, va devoir compter sur une excellente défense collective, notamment près du cercle, pour contenir Denver. Ces derniers aiment utiliser la création et les déplacements de Nikola Jokic pour obtenir des tirs faciles près du cercle. La protection du cercle sera clé face à une équipe qui prend 38% de ses tirs dans la restricted area.
Mais si vous le voulez bien, entrons dans le vif du sujet.
Comment le Miami Heat va gêner les Nuggets ?
Les hommes d’Erik Spoelstra ont déjoué tous les pronostics dans ces Playoffs, éliminant les deux meilleures équipes de l’Est et de solides Knicks. Il va falloir recommencer face à une équipe de Denver qui a fait ses preuves dans sa campagne de l’Ouest. Pour commencer, penchons-nous sur les défis défensifs que vont poser la franchise du Colorado.
Comment utiliser Bam Adebayo ? Quelles conséquences ?
Les premiers adversaires de Denver n’avaient pas réellement de discussions sur le sujet. Les Wolves avaient Rudy Gobert à opposer, les Suns avaient DeAndre Ayton. Les Lakers avaient eux un véritable enjeu. Nikola Jokic pousse les intérieurs adverses à s’éloigner du cercle et la principale valeur de Davis se trouve proche de la peinture. Los Angeles a donc tenté plusieurs séquences avec différents défenseurs sur le serbe pour libérer son pivot.
Dans le cas du Heat, nous sommes encore sur un cas de figure différent. Bam Adebayo est un nouveau pivot élite en défense, qui soulève des problématiques nouvelles. Sa principale valeur ne réside pas dans sa faculté à protéger le cercle, mais dans sa polyvalence qui lui permet de switcher et de défendre sur plusieurs gabarits.
Dès lors, si on peut imaginer que Miami va assigner Adebayo à temps plein au pivot adverse, le Heat pourrait très bien être à l’aise avec l’idée de faire du switch, et de laisser ses nombreux ailiers se retrouver face à Jokic. Caleb Martin, Jimmy Butler, Max Struss, Cody Zeller ou Kevin Love si ce dernier est appelé à entrer. Dans tous les cas, l’intérieur des Nuggets sera le joueur le plus imposant et le plus grand sur le terrain.
En outre, on peut d’ores-et-déjà dire que la bataille du rebond va être à surveiller pour le Heat.
Les Nuggets ont été les leaders au % de rebonds captés dans cette campagne de Playoffs. Ils ne sont “que” 5eme au % de rebonds offensifs captés. Mais cela signifie que plus de 30% des tirs manqués deviennent des secondes chances pour les hommes de Mike Malone.
Le Heat, lui, qui n’est que 10eme au % de prises sous le cercle. Notamment parce que leur pivot ne fait que 2m06 et qu’ils sont rarement les plus longs sur le terrain. D’autant que Kevin Love, excellent dans l’exercice, peut être ciblé par les attaques adverses.
Le pendant de cette problématique, c’est que lorsque Miami sort Kevin Love et positionne son 5 Gabe Vincent – Jimmy Butler – Caleb Martin – Max Struss – Bam Adebayo, ils possèdent une capacité d’adaptation élite sur les extérieurs adverses. Ainsi, si Nikola Jokic devrait avoir une opposition moins physique que lors des tours précédents, les secondes créateurs des Nuggets vont avoir plus de difficultés pour choisir leurs mismatchs. Tous les arrières et ailiers de Miami sont de solides défenseurs, et Adebayo n’a aucun mal à suivre des joueurs plus petits. CQFD.
Quid de la défense sur Jokic ?
Comme indiqué plus haut, on peut imaginer que Spo’ va assigner Adebayo en individuel sur Jokic. L’idée, sera de limiter les passes décisives du double MVP. Néanmoins, est-ce-que cela sera la bonne solution ? Sur post-up, Nikola Jokic score 1.12 point par possession sur les Playoffs (1.22 en saison régulière). Sans le ballon, le double MVP est tout aussi menaçant avec 1.12 points par possession sur cut (1.41 en saison régulière).
Est-ce-que Bam, contrairement au reste de la ligue pourrait alors gêner Jokic en un contre un ?
Adebayo a défendu 18 post-up sur cette campagne de Playoffs, pour seulement 3 paniers encaissés sur ces situations. De très bon augure pourrait-on penser.
En saison régulière, il était moins efficace avec 1.06 points par possessions encaissés sur les post-up qu’il a défendus. Tout ça est plutôt logique, aucun des adversaires du Heat n’était une menace au poste sur ces Playoffs. Mais alors la réponse reste en suspens, peut-il gêner Jokic individuellement ? Leur dernière rencontre laisse à penser que non. Jokic domine outrageusement Bam physiquement, et sa technique permet d’engendrer des erreurs de Bam.
La question reste la même pour tous les adversaires des Nuggets, que faire face à Jokic, qui ne peut être défendu individuellement, et, vous punit dès lors que vous essayez de le doubler ?
Stopper le pick & roll des Nuggets, clé de la victoire ?
Nous disions précédemment qu’à défaut d’avoir une réponse à Nikola Jokic, le Heat avait une carte : limiter ses coéquipiers.
Dans limiter ses coéquipiers, il y a une cible de choix : Jamal Murray. Le numéro 2 des Nuggets s’est rappelé au bon souvenir de ceux qui avaient oublié ses performances dans la bulle. Il a été le parfait bras droit du double MVP en brillant particulièrement face aux Lakers, et en faisant pencher la balance pour son équipe.
Sur ses finales de conférence, il a tourné à 32,5pts, 6,3rbds et 5,3asts, le tout en shootant à 52,7%, dont 40,3% à 3pts et 95% aux lancers francs. Toute cette campagne, le meneur a vécu de pick & roll, avec ou sans Jokic. Pour comparaison, voici les principaux joueurs impliqués dans le P&R dans cette finale. Les différences de volume d’utilisation, d’efficacité, de classement par rapport aux autres équipes (percentile).
Porteur de balle | Rollman | ||||
Jamal Murray | Jimmy Butler | Gabe Vincent | Nikola Jokic | Bam Adebayo | |
Nombre de possessions | 131 | 150 | 108 | 48 | 76 |
Points par possession | 1,25 | 0,95 | 0,87 | 1,25 | 1,07 |
eFG | 64% | 44,3% | 49,4% | 63,1% | 55,4% |
% de pertes de balle | 7,6% | 8,7% | 13,4% | 4,2% | 7,9% |
Percentile | 90eme | 54eme | 39eme | 79eme | 36eme |
Aucun joueur n’est plus efficace que Jamal Murray sur Pick & Roll, dans des volumes proches. Kevin Durant est second avec 1,05pts par possession.
Avec 1,25pts par possession, le meneur déjoue les statistiques. Miami possède la polyvalence défensive pour traverser les écrans et forcer des tirs compliqués. Si en bon shotmaker, Murray peut rentrer des tirs qui semblent impossibles au commun des joueurs NBA (ce qui est déjà un kamoulox en soi), la vérité pourtant, c’est qu’il est tout à fait possible de le ralentir.
Les Timberwolves avaient par exemple réalisé un excellent travail sur le meneur. Avec Nickeil Alexander-Walker et Rudy Gobert en drop, Minnesota avait rendu la vie compliquée au Blue Arrow. Dans un registre plus agressif, avec du switch et une multitude de défenseurs à lui jeter au visage, le Heat doit relever le défi et le ramener dans des proportions plus acceptables. Or, Miami est tout à fait capable de proposer ce type de défenses.
Vous vous direz peut-être, en regardant l’extrait, “oui, mais au final ça rentre“. D’accord, mais n’oublions pas que Murray, bien défendu, peut prendre feu comme avoir des trous d’airs terribles. A Miami de capitaliser dessus.
Moins le jeu à deux de Murray-Jokic se fait aisément, plus la pression sera sur des joueurs moins capables de créer leur tir (Kentavious Cadwell-Pope, Michael Porter Jr, Aaron Goron). Dans ce cas, le différentiel offensif entre les deux équipes 119,7 d’offensive rating pour Denver (1er de ces Playoffs) Vs 116,1 pour le Heat (5eme) pourrait se résorber.
L’option de la zone, toujours viable ?
Le coach de Miami s’est largement imposé comme le meilleur tacticien de ces Playoffs. Sa tendance à recourir à la zone a fait ses preuves, permettant régulièrement à ses joueurs de creuser ou de revenir dans des déficits. Dans ces conditions, reverrons-nous ce schéma défensif contre cette équipe de Denver ? Sur le papier, le Heat pourrait être privé de cette arme.
Avec Nikola Jokic qui joue le rôle de créateur principal en tant que pivot, Denver est probablement la pire équipe contre laquelle appeler ce schéma. Le pivot est doué pour prendre la position en tête de raquette et peut ensuite par sa vision de jeu découper la défense grâce à sa vision de jeu ou attaquer directement la défense. Denver était d’ailleurs la meilleure attaque de la ligue contre ce schéma défensif en saison régulière et en Playoffs.
Toutefois, si Jokic est un défi unique dans la ligue, Spoelstra possèdera une fenêtre pour y avoir recours.
Les Nuggets se sont montrés fragiles en attaque quand le serbe est sur le banc. Si Jamal Murray a clairement haussé le ton en Playoffs, permettant de mieux tenir les minutes sans-Jokic qu’en saison régulière, on imagine volontiers que Miami jouera gros sur ces périodes où le franchise player adverse sera sur le banc. Puisque Mike Malone n’a jamais réellement adapté son schéma offensif pour ces minutes, l’équipe reposera énormément sur des isolations et du pick&roll de son meneur. Et Miami est largement armé pour contrôler ces portions de match.
Couper les lignes de passe contre une équipe propre en attaque, possible ?
Si Denver part favori sur la bataille des rebonds, le Heat peut-il compenser en gagnant celle des pertes de balles ?
Avec 7,7 interceptions par rencontre (4eme) et 15,9 ballons déviés par match (2eme), le Heat est très actif sur les porteurs de ballons et sur les lignes de passes. En NBA, les points marqués sur transition sont les plus faciles à transformer. Le gain est double puisque c’est à la fois une possession sans tir pour l’adversaire, et une source de points facile. Miami a d’ailleurs été 2eme en points par possession en transition dans ces Playoffs (1,21pts par match).
Il y a néanmoins des bémols à émettre côté Heat dans ce registre.
Tout d’abord, les Nuggets sont l’équipe la plus propre balle en main de ces Playoffs (11,7% de ballons perdus seulement), ce qui laisse présager qu’il va y avoir un véritable duel entre une équipe qui a la main sûre et une autre douée pour mettre la pression à l’adversaire. Une pression qui sera d’autant plus difficile à mettre à l’extérieur que l’altitude de Denver peut peser sur l’organisme et rendre le hustle plus coûteux en énergie.
En outre, le Heat va devoir forcer sa nature en contre-attaque. Car s’ils sont effectivement efficaces sur transition, c’est avant tout une équipe qui aime le demi-terrain et pousse d’ailleurs assez peu la balle lors d’une interception ou d’un rebond défensif.
Avec seulement 12% de ses tirs pris sur transition, le Heat est bon dernier sur cette séquence de jeu. En comparaison, les Nuggets prennent 16,8% de leur tir sur jeu rapide tout en étant assez proches en termes d’efficacité : 1,18pts par possession. Enfin, autre élément à surveiller, les Nuggets ne sont pas en reste en ballons volés, ce qui peut suggérer qu’ils sont tout à fait capables de faire jeu égal.
L’opportunité est pourtant réelle pour les hommes d’Erik Spoelstra, car là où leur défense sur transition est excellente (1,04pts encaissés par tir pris), celle de Denver est l’une des pires : 1,19pts encaissés par tirs pris.
Autrement dit, réussir à les battre sur la bataille du volume permettrait de se procurer un solide avantage pour Jimmy Butler et ses coéquipiers. Reste à mettre à l’épreuve leur faculté à faire déjouer l’adversaire pour la saisir.
Comment les Denver Nuggets vont gêner le Heat ?
Durant ces Playoffs, le Heat a affronté 2 des 4 meilleures défenses de la saison régulière. Les Bucks au premier tour semblaient posséder un véritable rempart avec de multiples spécialistes, tandis que les Celtics avaient sur le papier une des défenses les plus fonctionnelles de la ligue, sans véritable points faibles. A chaque fois, Miami a trouvé des solutions et fait sauter le verrou. Les Nuggets étaient une défense moyenne en saison régulière, qui a su relever le niveau en Playoffs. Dès lors, est-ce que Denver va réussir à contenir cette étonnante équipe du Heat ?
Une seule star offensive pour le Heat, une bonne nouvelle ?
Anthony Edwards & Karl-Anthony Towns ; Devin Booker & Kevin Durant, LeBron James & Anthony Davis, Mike Malone et son staff ont dû, chaque tour, se pencher sur un duo à contenir.
Le Heat ne possède qu’une véritable option offensive de premier choix, autour de laquelle gravite beaucoup de joueurs plus interchangeables. Pour les Nuggets, cela signifie que la notion de dilemme pourrait être moins exacerbée que les tours précédents, où ils avaient construit un plan défensif pour limiter une des deux stars adverses. Attribuant à ce dernier leur meilleur défenseur, Aaron Gordon, et en compliquant la vie du joueur ciblé par beaucoup de prises à deux et de sorties agressives.
Comme ici, face aux Suns :
Cela veut certes dire, que le héros d’un soir peut avoir un nom différent d’un match à l’autre – le Heat a par exemple eu, face aux Celtics, Gabe Vincent lors du match 3 ou Caleb Martin lors du match 7 – mais cela donne l’opportunité aux Nuggets de conserver un plan défensif agressif pour obliger Jimmy Butler à lâcher la balle.
Comme d’habitude, cela signifiera que les rotations doivent être très bien coordonnées, sous peine de sanction immédiate. Si Denver demeure concentré et propre sur ses rotations, il faudra que les options secondaires du Heat soient inspirées et trouvent rapidement les joueurs ouverts, comme Phoenix avait réussi à le faire dans le Game 4 :
Ou que Jimmy Butler anticipe les ouvertures laissées par Denver en cherchant directement les joueurs ouverts :
La défense de Denver ouvre d’ailleurs beaucoup de tirs ouverts dans les corner à 3pts, qui est la zone de préférence de beaucoup de shooters. Miami était 3eme en saison régulière en fréquence de tir dans cette zone. Seule problématique pour l’équipe : sera-t-elle maladroite, comme en saison régulière, ou capable de transformer à haut niveau, comme en Playoffs ?
Dans ce schéma, l’ensemble des créateurs de Miami vont être impliqués. Justement, quelles sont les principales sources de création derrière Jimmy Butler ?
Qui pour prendre le relai ?
La difficulté de jouer contre le Heat, c’est qu’on ne sait pas qui aura la main chaude.
Toutefois, certains joueurs vont devoir apporter de la création pour battre la défense des Nuggets. En l’état, plusieurs joueurs sont éligibles. Si Gabe Vincent a été le numéro 2 derrière Butler, d’autres joueurs ont apporté leur écot en créant des espaces.
Le retour de Duncan Robinson dans la rotation a par exemple été des plus intéressants. Par son mouvement off-ball, ses connexions avec Bam Adebayo sur dribble hand-off, il apporte de la vie à l’attaque de Miami qui fait partie, à l’instar de Denver ou de Golden State, des équipes qui sont les plus actives sans ballon.
La bonne nouvelle pour Erik Spoelstra, c’est qu’un autre joueur capable d’apporter une création semblable, mais plus complète, devrait faire son retour. Blessé à la main dans le premier match de cette campagne, Tyler Herro vise un retour pour le match 3. Il pourrait ainsi soulager Jimmy Butler, tout en apportant une véritable option pour des actions dans ce registre :
Dans un rôle similaire à Nikola Jokic, Adebayo est donc garant de la concrétisation de nombre de ces activités.
Avec cette attaque qui dépend de la capacité des joueurs à se créer des tirs en bougeant sans ballon, comment devrait répondre Denver ?
Nous le disions, Aaron Gordon sera assigné à limiter Jimmy Butler. Il a été recruté pour ces tâches et il a été brillant jusqu’ici. L’autre bonne nouvelle, c’est que Denver se débrouille très bien face aux équipes qui aiment le jumpshot.
C’est-là que je vous rappelle le graphique en introduction : Miami, à l’instar de Phoenix va moins que la moyenne au cercle et en conséquence, tire plus que la moyenne à mi-distance. La problématique pour Denver a souvent été de protéger Nikola Jokic et l’accès au cercle, en l’absence d’un protecteur d’arceau de haut niveau.
Si les joueurs sont concentrés et appliqués à contester les mouvements adverses, ils sont capables de tenir bon face à ce type d’attaque. La différence de challenge que représente Miami, c’est que là où les tirs pris par les Suns provenaient essentiellement de création de tir pour soi-même, ceux de Miami proviennent de passes. Néanmoins, que ce soit Bruce Brown, Kentavious Cadwell-Pope, Christian Braun ou Michael Porter Jr, Denver est plus à l’aise pour défendre des équipes qui vivent du tir, que de l’attaque du cercle.
Par ailleurs, les rotations de Miami offrent moins de dynamisme. MPJ ne devrait par exemple pas avoir trop de mal à suivre Kevin Love, si ce dernier joue régulièrement, et Kyle Lowry malgré sa bonne volonté voit le poids des années se faire sentir.
Reste que Miami est l’équipe la plus adroite de loin dans ces Playoffs. Quand la norme se situe autour des 36%, eux shootent à 39%, et s’ils maintiennent ce rythme en finale, ou arrivent à faire mieux, Denver aura sûrement raté quelque chose.
Aaron Gordon, clé des deux côtés du terrain ?
Aaron Gordon a été une large part du succès défensif de Denver dans cette post-saison.
Envoyé au combat face aux meilleurs arrières, ailiers, voire intérieurs adverses, il va cette fois être chargé de Jimmy Butler. Face à l’ailier, Aaron est paraît taillé pour le combat. Plus jeune que Butler, il ne souffrira pas d’un surplus de mobilité de son adversaire. L’important pour lui sera de contester au maximum les mouvements adverse et de le forcer à prendre ses tirs à mi-distance.
Certes, Jimmy Butler produira probablement quelques matchs où la meilleure défense à disposition ne suffira pas à empêcher les paniers de faire ficelle.
Mais Gordon est suffisamment long, mobile et puissant pour tenir face à Butler. Là où LeBron pouvait, par sa puissance, le jouer au poste comme lors du Game 4, Jimmy ne devrait pas pouvoir se permettre ce genre de choses.
Pourtant, contrairement à la série précédente où Davis était parfois assigné à la défense sur Gordon pour se permettre de venir aider dans la raquette sans trop craindre de prendre une avalanche de tirs à longue distance, AG devrait bénéficier de beaucoup plus d’options en attaque que contre les Lakers.
Le Heat est comme susdit, moins grand et costaud que l’équipe de Los Angeles.
A ce titre, Gordon va pouvoir enfoncer ses vis-à-vis, en transition mais également lorsqu’il recevra la balle lancée. Par ailleurs, le Heat devra envoyer des renforts à Adebayo ou autres joueurs opposés à Nikola Jokic quand ce dernier ira vers la peinture. Cela veut dire qu’il y aura moyen pour l’autre intérieur des Nuggets de bénéficier de tirs faciles dans la raquette, sa zone de confort.
Sans une protection d’arceau du niveau de celle d’Anthony Davis, des choses devraient s’ouvrir pour lui.
Il aura des opportunités en flottant ligne de fond, entouré de shooteurs impossibles à laisser libre. Il est très difficile de venir en aide quand le joueur qui défend sur lui entreprend de faire du roaming, car un simple mouvement de sa part ou des joueurs autour peuvent manipuler les défenseurs et offrir la seconde d’hésitation nécessaire.
Il aura des opportunités sur les switchs ou sur les aides. A lui de couper et d’aller chercher des points faciles.
Et évidemment, en transition.
Qu’attendre de la série ?
Ce Miami Heat a déjoué tous les pronostics, mis à mal les odes qui leur promettaient la défaite, quasiment à chaque tour. Avec une adresse retrouvée au meilleur moment, le génie tactique d’Erik Spoelstra et un groupe de joueurs qui peuvent tous impacter le jeu de différentes manières, ils se sont tracés un chemin jusqu’aux finales, malgré une 8eme place. Après avoir vaincu les 2 meilleurs bilans de la saison régulière, c’est le 3eme qui se dresse entre eux et le titre suprême.
Les Denver Nuggets vont essayer de faire d’une pierre, deux coups : disputer leur première finale et remporter leur premier titre. Ils arrivent avec le statut de favori. Ils ont géré toute leur saison régulière pour se préserver, ont maîtrisé leur sujet à chaque tour depuis la première rencontre pour s’offrir un surplus de repos. Si les forces et faiblesses semblent plus faciles à lire côté Nuggets, ils paraissent posséder la plus grosse force de frappe au moment de croiser le fer avec Miami.
Dès lors, que risquons-nous de voir dans la bataille ?
Miami est une équipe qui trouve des moyens, et nul doute qu’ils arriveront à trouver des ajustements pour ouvrir à leur multitude de shooteurs des tirs faciles. Sur leur lancée actuelle, il est fort probable que la défense de Denver connaisse quelques soirées compliquées à chasser vainement les shooteurs adverses. De l’autre côté, Denver a surpris par sa régularité. La machine offensive est rodée. Puisque le Heat a beaucoup plus les moyens de gêner Jamal Murray que Nikola Jokic, il sera capital de transformer les essais les soirs où ils arriveront à limiter le meneur des Nuggets.
De fait, les role players des Nuggets seront à surveiller. S’il est vrai que le casting autour de Jimmy Butler peut peser de différentes façons, celui des Nuggets n’est pas en reste. Selon l’adversaire, un joueur ou un autre peut sortir du lot. Bruce Brown, peu mentionné dans la preview peut par exemple profiter des minutes face à Kyle Lowry, moins mobile et plus petit que lui.
Bref, la densité de talent semble être en faveur des Nuggets, et du côté des stars, ils possèdent le meilleur joueur. Ils ont un statut de favori à assumer et en sont probablement conscients. Rester concentrés et impliqués dans les petites choses qui font gagner un match sera déterminant pour transformer l’essai, car le Heat ne renâclera pas à la tâche.
Ceci étant dit, hormis face aux Knicks, le Heat était systématiquement donné perdant. Et pourtant les voici.
Sur ce, bonne Finales NBA à tous !
Tendances / Pronostic
Denver Nuggets : 65%
Miami Heat : 35%