Comme tous les ans, la rédaction vous propose un pronostic sur le principal trophée NBA. Comme chaque année, donc, nous allons nous atteler à la tâche. Pour cette course au MVP 2023, sésame remis en jeu après 2 victoires consécutives du Serbe Nikola Jokic, nous allons tenter de vous donner, parmi les principaux candidats, ceux qui sont dans les meilleures conditions, selon nous, pour être élu joueur le plus indispensable au succès de son équipe.
Si toutefois, cette course au MVP mérite d’être réformée, en tout cas selon nous, nous en parlerons ici au regard de ce qu’elle est actuellement.
Sans plus tarder, je vous présente d’étudier 5 candidatures qui nous semblent incontournables pour la saison, maintenant nos Previews 2022-2023 terminées.
Luka Doncic
Désormais âgé de 23 ans, Luka Doncic entame sa 4eme saison NBA. Sa 4eme saison NBA seulement, pourrions nous dire, tellement le slovène domine avec une facilité déconcertante depuis plusieurs saisons déjà. Au sortir d’un Eurobasket 2022 de haute voltige, Doncic pourrait rentrer dans cette nouvelle saison plus rapidement que l’année dernière. Arrivé l’année précédente avec un certain embonpoint, Luka était monté en régime tranquillement, façon vétéran trentenaire, pour atteindre son pic en cours d’exercice. En dépit d’une saison impressionnante, ce dernier n’a pas vraiment eu la reconnaissance qu’il aurait pu espérer pour avoir été seule tête d’affiche des Mavericks et avoir offert un production de franchise player soir après soir.
Ceci étant dit, pourquoi est-il favori pour 2023 ?
Doncic possède plusieurs arguments de poids pour succéder au Grec et au Serbe. Tout d’abord, il est la seule star de la franchise et aura d’autant plus la main mise sur son équipe que le second porteur de ballon de l’équipe, Jalen Brunson, est parti durant l’intersaison. Doncic est une triple-menace parmi les plus impressionnantes de la ligue, réalise des statistiques à haut volume (points, rebonds, passes), et, bien qu’il doive encore progresser à l’efficacité, il tend à s’améliorer sur son tir à longue distance, lentement mais sûrement, pour se faciliter la vie. Pour ne rien gâcher, il est parmi les plus jeunes chez les prétendants au trophée. Qui dit jeunesse, dit récupération plus facile. Dans une ligue qui propose un véritable marathon avec ses 82 matchs de saison régulière, c’est un atout considérable car cela veut dire moins besoin de se gérer, moins de risque d’avoir un coup de mou en cours de saison.
Seule star médiatique de l’équipe, il recevra toutes les louanges possibles en cas de saison réussie. Seule star sur le terrain pour les Mavs, il aura le feu vert pour porter l’essentiel de la création de l’équipe, et aucun joueur qui pourrait réduire (à priori) son statut d’indispensable. Bref, la côte est bonne pour Luka Doncic.
Qu’est-ce qui pourrait lui manquer ?
Jalen Brunson. Si son départ veut dire encore plus de responsabilités, encore plus de statistiques, Jalen Brunson était le parfait side-kick pour décrocher un titre de MVP. Le nouveau meneur des Knicks est en effet très propre balle en main, capable de gérer un imposant volume, mais sans retenir l’attention des médias. De quoi minimiser son impact sur l’équipe et l’attribuer à la star de l’équipe. Si toutefois son départ peut être un atout, il peut aussi coûter cher collectivement. Or si les Mavericks font une moins bonne saison que la précédente, cela pourrait vouloir dire être à la lutte pour le Play-in. Dans ces conditions, selon l’écart avec les meilleures équipes de la ligue, cela pourrait être un handicap gênant sur le CV de Doncic au moment du vote.
Joël Embiid
Voilà 2 ans que Joël Embiid est l’un des principaux animateurs de courses qui auront été folles. Voilà 2 ans qu’il termine dauphin de ce trophée. Le camerounais n’a pas démérité, c’est peu de le dire, mais la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a que peu de raison qu’il ne soit pas encore dans le peloton.
Ceci étant dit, pourquoi est-il favori pour 2023 ?
Les Sixers seront encore un prétendant dans une conférence Est très compétitive. Mais si la conférence s’est aguerrie, Philadelphie fait partie des équipes qui ont considérablement amélioré leur effectif sur les 6 derniers mois. A tort ou à raison, selon les uns ou les autres, toujours est-il que posséder un roster suffisant pour jouer les premiers rôles est indispensable pour remporter ce trophée individuel. A ce titre, maintenir les Sixers en haut malgré des circonstances compliquées était un véritable plus pour sa candidature l’an dernier, mais l’important est désormais de jouer un maximum de matchs à haut niveau pour remporter ce titre. Si Embiid bataille moins pour gagner, cela peut lui permettre de dominer avec plus d’efficacité, mais aussi de jeter moins de force dans la bataille soir après soir. L’ajout d’Harden lui permet d’avoir un créateur élite pour le servir, de jouer plus de pick & roll et de former un duo avec un véritable poison pour les défenses. En prime, les rotations ont été largement améliorées. De quoi ne plus avoir des temps morts au relais des titulaires. Un handicap (injuste, c’est le cas de le dire) pour ce trophée, car il complique les victoires et obligent les stars à s’employer d’autant plus.
Qu’est-ce qui pourrait lui manquer ?
Si les renforts obtenus sont une force pour gagner plus et mieux, la concurrence interne est parfois une condition qui peut exclure des équipes trop dominantes. En 2021, quand James Harden rejoint les Nets, il devient le MVP de l’équipe et amoindri naturellement la candidature de ses équipes. Il est très probable qu’on ne reverra pas ce James Harden-là (au grand dam de ses coéquipiers), mais un Barbu trop dominant ou une équipe trop facile pourrait réduire la dépendance à Embiid. Si vous êtes moins omnipotent dans le succès des vôtres, c’est forcément un malus pour votre CV de Most Valuable Player. Toutefois, ce n’est pas le seul malus potentiel pour Embiid. Si les blessures sont un risque pour tout le monde, certains y sont plus sujets que d’autres et Embiid est de ceux-là. Il faudra faire une saison pleine ou presque pour maximiser ses chances.
Giannis Antetokoumpo
Champion 2021, Giannis Antetokoumpo a donné l’impression de gérer sa saison dernière en prévision des Playoffs. Et, malgré tout, il a été absolument dominant. Le plus impressionnant, c’est qu’en dépit de cette sensation laissée, le Grec termine la saison avec sa meilleure marque au scoring par match (29,9pts) en carrière et a dominé de la tête et des épaules des deux côtés du terrain. Autre grand animateur de la course au MVP, il sera nécessairement un des tauliers de la course, comme chaque année.
Ceci étant dit, pourquoi est-il favori pour 2023 ?
Tout simplement parce que Giannis est l’un des meilleurs joueurs de la ligue, et ce, des deux côtés du terrain. Cette saison encore, le Grec sera le maître à jouer d’une équipe très solide et qui devrait jouer les premiers rôles de la Conférence Est. Il possède un profil d’autant plus taillé pour ce trophée, qu’il est à la fois séduisant pour les observateurs plus sensibles aux statistiques brutes (29,9pts, 11,6rbds, 5,8asts par rencontre l’an passé), que ceux qui préfèrent les statistiques avancées et d’influence. Bref, pas grand chose à dire à part que oui, encore une fois, l’an prochain il faudra compter sur le Buck.
Qu’est-ce qui pourrait lui manquer ?
Pas grand chose, en réalité. Les freins pour Giannis sont presque tous, sur le papier, indépendants de sa volonté. Oui, c’est visiblement plus dur de gagner le titre de MVP quand vous l’avez déjà gagné. Oui, faire moins bien avec un effectif quasiment inchangé pourrait peser dans la balance. A part ça, Giannis possède tout pour être dans le top tous les ans.
Stephen Curry
Après 2 ans sans Playoffs, Stephen Curry a retrouvé la post-saison… Et donc les finales NBA. Passé à côté du titre de MVP en 2021 malgré une saison dantesque, son équipe lui ayant coûté ses chances de l’emporter, il a également fait partie de la course l’an passé. Les Warriors sont de nouveau au complet de retour dans l’élite de la ligue, il est donc logique qu’on attende Curry pour 2023.
Ceci étant dit, pourquoi est-il favori pour 2023 ?
Les Warriors sont Stephen Curry et Stephen Curry est les Warriors. Aucune équipe ne semble autant moulée pour épouser le talent de son franchise player que Golden State. A ce titre, si ils jouent les premiers rôles, on peut être sûr que Curry sera le moteur de ce succès. La force du meneur, c’est que même lorsqu’il a des baisses de régime, il fait tellement de choses pour son équipe qu’il transforme les siens en attaque. En prime, sa capacité à scorer, son jeu sans ballon en font une menace de première catégorie, avec une efficacité historique pour un meneur qui porte un tel volume.
Qu’est-ce qui pourrait lui manquer ?
Plus les années passent, plus il est difficile de devenir MVP. Non seulement parce que les performances finissent par baisser un jour, mais aussi parce que d’autres éléments entrent en ligne de mire. Risques de blessures plus élevés, tendance à se gérer en saison régulière, il y a toutes les chances qu’à un moment de la saison, si tout se passe bien, le meneur rétrograde d’une vitesse. Pour autant, de là à l’exclure complètement ? Nope.
Nikola Jokic
L’an dernier, on disait qu’il était toujours plus difficile d’être candidat à sa propre succession. Parce qu’on va attendre mieux de la part du joueur (même si c’est hors de propos, en soit), parce que les votants peuvent se lasser, parce qu’il n’y a plus d’effet de surprise. Faire un back-to-back MVP est donc par nature, complexe. Pourtant, c’est ce que Nikola Jokic a fait. Absolument dominant en attaque, monstre à créer du jeu, à scorer, le pivot a fini par convaincre tous les observateurs au point de s’imposer assez naturellement. Mais Jokic peut-il entrer dans une ligue très fermée de joueurs l’ayant remporté 3 années consécutives ??!
Ceci étant dit, pourquoi est-il favori pour 2023 ?
Parce que comme Giannis, Nikola Jokic est taillé pour ce trophée. L’an passé, il a produit à haut volume (27,1pts, 13,8rbds, 7,9asts), sans forcer ses minutes. Mais il a aussi produit ces statistiques avec un niveau d’efficacité surréaliste, en dominant toutes les métriques de performance générale et en bonifiant complètement un roster rempli de failles en l’absence de coéquipiers. Cette saison, les Nuggets seront renforcés et il pourrait trouver un nouveau moyen d’imposer sa domniation, cette fois dans un registre de distributeur ultime. S’il réussissait à rester une force de scoring majeure en profitant d’une meilleure défense autour de lui et surtout, du gros surplus de danger apporté par les retours de Jamal Murray et Porter Jr., alors il peut encore se mêler à une lutte qui s’annonce sanglante.
Qu’est-ce qui pourrait lui manquer ?
Forcément, la lassitude. Tous les joueurs qui réussi à gagner 3 MVPs consécutifs (Bill Russell, Wilt Chamberlain, Larry Bird) l’ont fait à une époque où la ligue était constituée de beaucoup moins d’équipes et de moins de stars. Un exploit difficilement imaginable dans la NBA moderne où le choix est plus grand et où la volonté de récompenser d’autres monstres est d’autant plus vive. En outre, Jokic n’est pas un joueur qu’on imaginait prendre une telle responsabilité au scoring en saison régulière. Préférant faire briller les autres que briller lui-même, il est possible qu’il baisse en régime cette saison, ce qui l’excluerait immédiatement de la course. Toutefois, pas possible d’exclure un double MVP en titre de la course, question de bonnes manières.
Mentions honorables
On ne les a pas cités, mais ils possèdent de solides chances :
- Ja Morant : le meneur des Grizzlies, déjà très souvent mentionné l’an passé pourrait avoir encore plus de responsabilités entre les absences et les départs. Dans un roster dense qui épouse bien ses qualités et compense très bien ses défauts, il peut gagner même s’il n’a pas forcément la même influence que les joueurs suscités.
- Jayson Tatum : les Celtics sont attendus comme un bonne équipe, et si Jayson Tatum venait à devenir un leader incontestable dans cette course, alors il pourrait clairement s’imposer comme un top 3 pour le MVP. Sur le papier, il est moins omnipotent ou dominant que les 5 choisis précédemment : mais une bonne équipe peut palier certaines lacunes dans cette course… par le bilan.
- Kevin Durant : véritable monstre, KD est un prétendant naturel à ce trophée. Toutefois, voilà bien longtemps que jouer une saison entière ne fait plus partie de la vie de l’ailier. En prime, l’intersaison compliquée de la franchise pourrait amener des complications en tout genre dans la vie de l’équipe.
- LeBron James : à bientôt 38 ans, le King reste un des meilleurs joueurs de la ligue. Néanmoins, il a plus de mal à jouer des saisons complètes, mais, surtout, l’effectif des Lakers inspire peu confiance et les chances d’une nouvelle saison-marasme n’est pas à exclure.
- Trae Young : autre machine à scorer sur le poste de meneur, on pourrait qualifier Trae Young de machine à créer. Les Hawks paraissent plus forts que l’an dernier, mais sont-ils plus fonctionnels ? Si Atlanta trouve la clé pour faire marcher ce roster, que Young devient aussi une menace off-ball, alors il pourrait nous offrir une saison pop-corn. De là à braquer le MVP ? Compliqué, mais trop tôt pour dire impossible.