Drôle de saison que cet exercice 2021-2022 des Boston Celtics. Au cours de cette saison pleine de montagnes russes, nous aurons vu les C’s être d’abord déprimants, puis enthousiasmants, avant de devenir complètement irrésistibles, et finalement d’échouer à deux matchs du titre.
Si la lecture est difficile et que l’on ne sait pas d’emblée quels enseignements en tirer, prenons le temps d’examiner cela plus en détail et de façon chronologique. La saison écoulée marquait le début non pas d’un nouveau projet, mais le commencement d’un cycle, avec le retrait au coaching de Brad Stevens et le départ du GM historique Danny Ainge. Ce dernier a exporté ses talents du côté de Salt Lake City, tandis que Brad Stevens s’est emparé de la place vacante de general manager. Son premier objectif, dégager très loin Kemba Walker, pardon, installer au poste de head coach Ime Udoka, qui avait fait ses armes en tant qu’assistant de Gregg Popovich.
L’objectif du nouveau coach était simple : + de défense et de collectif, moins de « Iso Tatum » et de « Moi, je vais régler tout seul la solution ». Un Dennis Schröder gratté pour pas cher en plus, ainsi que l’arrivée de l’homme aux trente-six chances en NBA, Josh Richardson, et Juancho « Bo Cruz » Hernangomez, avec aussi et surtout le retour de tonton Al Horford, de nombreux observateurs prophétisaient une bien meilleure saison pour ce jeune groupe.
Résultat ? Un début de saison mi-figue mi-raisin, un fond de jeu moyen, des défaites abracadabrantesques avec des derniers quarts-temps calamiteux. Côté bilan, après une entame pourrie à 2-5, les Celtics tournaient à 18-21 à l’approche de la mi-saison, soit en dehors du play-in et des objectifs d’avant saison. À ce moment-là, on était plus proche de voir Paolo Banchero dunker un soir sur deux au TD Garden que de lever la 18e bannière au plafond. Les fans étaient mécontents, les joueurs étaient perdus sur le parquet et le jeune coach semblait dépassé par les évènements. L’explosion était proche, et l’on ressortait déjà du placard le sempiternel faux débat du « Tatum et Brown peuvent-ils jouer ensemble ? », le marronnier journalistique que l’on ressort après une série de mauvais résultats dans le Massachusetts, ou l’autre, récurrent lui aussi de « Marcus Smart est-il un meneur titulaire en NBA ? ». Mais alors, que s’est-il passé ?
2 choses majeures. Tout d’abord, à l’issue d’une réunion fin janvier, les cadres de l’équipe (Tatum, Brown, Horford, Smart) se sont parlé entre eux, se sont exposé leurs quatre vérités et ont promis de chacun faire davantage d’efforts. Depuis cet instant, pour reprendre une expression malicieuse de Jaylen Brown, the energy has shifted. Il n’avait pas menti, et le changement a été spectaculaire : tout était mieux réalisé et plus efficace, les victoires s’enchainaient. En coulisses, Brad Stevens s’affaire à la deadline et monte deux trades : un qui ramène Derrick White en échange de Bo Cruz et de Josh Richardson, et l’autre qui expédie très loin Dennis Schröder, en échange du revenant Daniel Theis.
La spirale positive se poursuit, et fin mars, le bilan est tout autre : premier de la conférence, avec 47 victoires pour 28 défaites. À ce compte là, ce n’est même plus un shift, c’est un 360° complet.
La saison régulière s’achève au 2e rang de la conférence Est, en 51-31, avec la meilleure défense de toute la ligue. Manque de chance, ce sont les Nets qui s’avancent face aux Celtics. Ces mêmes Brooklyn Nets qui leur avaient collé une fessée aux play-offs précédents. Cette fois-ci, pas de sentiments, les C’s sont trop forts et infligent un sweep à la bande à Kevin Durant. Deux Game 7 plus tard, après avoir terrassé les Bucks puis le Heat, les Celtics se retrouvent en Finales NBA pour la première fois depuis 2010. La marche est toutefois trop haute, les Warriors et Stephen Curry sont plus forts et remportent un titre mérité.
Au cours des play-offs, une bonne nouvelle supplémentaire est venue récompenser ce groupe : le trophée de meilleur défenseur de l’année 2021-2022 pour Marcus Smart. Une première distinction individuelle pour le meneur de 28 ans, qui n’aura pas ménagé ses efforts défensifs au sein du collectif bostonien.
Malgré la défaite frustrante sur la dernière marche, l’optimisme est de rigueur à Boston : la saison au global est exceptionnelle, le groupe est jeune et talentueux à tous les postes, le coach est prometteur et n’a cessé de progresser, et tout le monde s’attend à les voir de nouveau en haut de l’affiche à l’orée de l’exercice 2022-2023.
In & Out : le point sur le roster
Meneurs : Malcolm Brogdon, Payton Pritchard, Marcus Smart
Arrières : Jaylen Brown, Derrick White
Ailiers : Jayson Tatum
Ailiers-forts : Danilo Gallinari, Grant Williams
Pivots : Blake Griffin, Al Horford, Robert Williams III
Pour une fois dans cette section, une précision s’impose. Les Celtics n’ont, au moment où j’écris ces lignes, que 11 joueurs sous contrat garanti. Il y a donc quatre places à prendre, parmi ces joueurs suivants, invités au training camp : Noah Vonleh, Jake Layman, Justin Jackson, Luka Samanic et Brodric Thomas. Ils se battront avec Sam Hauser et Luke Kornet pour obtenir un des quatre derniers spots dans le roster. Ces joueurs seront de toute façon à la marge du terrain, et le véritable groupe est composé des onze joueurs en contrat garanti.
Phase de l’équipe : contender théorique
Si les Celtics n’ont pas encore atteint leur plafond, leur niveau maximal est largement assez élevé pour leur octroyer le statut de contender. Ce statut est d’autant plus renforcé par deux points : le vécu récent des Celtics, avec la finale de l’année dernière ; les deux stars de l’équipe et un groupe talentueux du 3e au 9-10e homme.
Ces Celtics ont tout d’un favori au titre. Mais pour concrétiser ces belles promesses et maximiser leurs chances de réussite, encore faut-il qu’il y ait un capitaine à bord.
Les tendances de l’été
Une intersaison plutôt bien menée côté terrain…
Après une draft 2022 inexistante, car les Celtics n’avaient tout simplement aucun choix de draft et n’ont réalisé aucun mouvement ce soir-là, le premier trade d’envergure est tombé le 1er juillet : en échange de Daniel Theis, Aaron Nesmith et d’un premier tour de draft, Boston a récupéré le meneur référencé des Pacers Malcolm Brogdon. À bientôt 30 ans, l’ancien meneur des Bucks et des Pacers est un bel ajout : poste 1 plutôt gestionnaire, il tournait à 20 points, 5 rebonds et 6 passes décisives de moyenne lors de ses deux dernières saisons dans l’Indiana.
C’est assurément un bon coup quantitatif comme qualitatif, sur un poste 1 qui a souvent posé question dans le Massachusetts. L’arrivée de Brogdon assurera une certaine stabilité et permettra un roulement avec Marcus Smart et Payton Pritchard.
Le 13 juillet, c’est Danilo Gallinari qui débarque au TD Garden, dans le cadre du transfert de Dejounte Murray à Atlanta : coupé par les Spurs, les Celtics ont utilisé sur lui leur mid-level exception. L’ailier italien de 33 ans était censé apporter des qualités offensives et du dynamisme en sortie de banc, ce qu’il a souvent manqué aux Celtics l’an passé, mais il s’est fracturé les ligaments croisés du genou gauche quelques semaines plus tard. Sa saison 2022-2023 s’écrit déjà en pointillés. Le 30 septembre, c’est donc Blake Griffin qui a débarqué pour le remplacer, dans un profil 4-5, sans doute plutôt pivot, qui fera du bien quantitativement à l’effectif.
… Mais un désastre côté coulisses
Alors que les fans des Celtics commençaient à s’interroger sur l’état de santé réel du pivot Robert Williams et regrettaient la blessure de Danilo Gallinari, une bombe a explosé sur l’ensemble du microcosme NBA : le 22 septembre dernier, les grands insiders de la ligue font état d’un « problème Ime Udoka ». Très vite, tout le monde s’emballe et l’affaire prend de plus grandes proportions. Au fil des jours, même si les faits exacts restent flous, on en apprend de plus en plus : le coach des Celtics est reconnu coupable d’avoir entretenu une relation dite inappropriée car intime avec une membre de son staff, et il aurait eu un comportement inadapté envers elle pendant puis après leur liaison. Aïe. Affaire privée, oui, mais avec de grosses conséquences publiques : ce type de relations est interdit par le code de bonne conduite de la franchise, Ime Udoka n’échappera pas à une sanction exemplaire. Résultat, il est mis à l’écart au moins pour l’intégralité de la saison à venir. Si ce n’est davantage, en fonction des futurs éléments de l’enquête.
Pour le remplacer, les Celtics ont privilégié une solution interne et ont monté en grade l’assistant Joe Mazzulla. Assistant depuis 2019 à Boston, l’homme de 34 ans a œuvré pour Brad Stevens puis pour Ime Udoka et est très apprécié du groupe. S’il n’avait jamais entrainé à l’échelle NBA, il a été à la tête de l’équipe universitaire de Fairmont State entre 2017 et 2019.
Ce changement brutal à la tête de l’équipe a causé un certain désordre dans le vestiaire. Jayson Tatum expliquait même avoir appris la nouvelle sur Twitter… Marcus Smart, l’âme de cette franchise, résume la situation avec mots qui pourraient s’appliquer à tout le roster : « Personne ne sait rien en ce moment. Nous attendons toujours, comme tout le monde. En tant que joueur, on aimerait savoir, mais ce ne sont pas nos affaires. Nous devons respecter leur vie privée, tout comme nous voulons que notre vie privée soit respectée. Mais en tant que joueur de l’équipe, oui, on aimerait savoir. »
Si la prise en poste d’un coach rookie n’augure pas nécessairement de lendemains moyens à court terme, la grande confusion qui a régné et qui règne toujours au sein de la franchise n’apporte pas la sérénité adéquate pour débuter sur le banc d’une franchise NBA candidate au titre. Pourtant, il le faudra bien.
Focus sur la saison 2022-23 des Celtics
Le nouveau coach en place définit ainsi en conférence de presse les grands axes de travail de la future saison : « nous devons recommencer, développer un processus et une identité ». Rien de bien révolutionnaire, mais nous comprenons l’impératif créer à nouveau une base solide à partir de joueurs qui se connaissent déjà et d’intégrer Malcolm Brogdon dans ce processus. Simple à énoncer, moins à appliquer.
Les trois premières questions se répondent entre elles et y réfléchir permettra de clarifier la marche à suivre : que faut-il faire après cette deuxième partie d’intersaison compliquée ? Comment retrouver de la continuité ? Comment le nouveau coach doit-il jouer ?
Dans ce vaste chantier, voici une lueur d’espoir et une raison d’être optimiste : Joe Mazzulla était déjà présent dans le staff ces trois dernières années, il connait la ville de Boston, il connait la franchise, son identité et les différents systèmes mis en place, et il est déjà proche des cadres de l’équipe. C’est un premier gros point, qui pourrait faciliter l’adaptation et la transition entre Udoka et Mazzulla. Traduction : le nouveau venu connait en vérité déjà la chanson.
L’objectif serait dès lors de capitaliser sur ce qui a été bien réalisé lors de la seconde partie de saison dernière : notamment en ce qui concerne l’intensité défensive, le partage de balle en attaque et la justesse du collectif. Une identité de jeu se travaille et prend nécessairement du temps, mais une recette est toujours plus simple à effectuer quand on l’a déjà réalisé et que l’on connait les ingrédients à préparer.
Dans les faits, malgré un effectif qui sera assez court quantitativement avec les différentes blessures, Joe Mazzulla devra s’appuyer sur ses différents points forts : l’axe Tatum – Brown dans les ailes pour scorer et distribuer la balle, un backcourt de travailleur/créateur avec Smart, Brogdon et/ou White, et les deux twin towers défensives avec Robert Williams et Al Horford. Malgré quelques certitudes, des questions restent en suspens.
Comment intégrer Malcolm Brogdon dans le collectif des Celtics ?
Avec son profil de meneur gestionnaire et académique, Brogdon contraste dans le paysage récent des Celtics : les Jay Brothers n’ont jamais connu un tel profil au cours de leur jeune carrière, avec des joueurs tels que Dennis Schröder, Payton Pritchard, Isaiah Thomas, Kyrie Irving, Kemba Walker ou encore l’inamovible Marcus Smart qui ont défilé au poste 1. Deux pétards ambulants, trois créateurs avant tout pour eux-mêmes et un point guard défensif, en somme. Bon distributeur et plutôt propre (seulement 2 pertes de balles par rencontre), Brogdon tourne également à plus de six passes décisives de moyenne sur les trois dernières saisons. Ce qui est franchement pas mal, lorsque l’on sait qu’il n’y avait pas que de fines gâchettes à Indianapolis.
Plus qu’une simple upgrade à Marcus Smart, il s’agit surtout d’une redoutable option supplémentaire dans le barillet Celtics. Une option titulaire ou en sortie de banc ? Si tous les joueurs de l’effectif sont disponibles, Jaylen Brown sera l’arrière titulaire, comme l’an passé, ce qui ne laissera ainsi qu’une seule place dans le backcourt. Pour qui ? Smart ou Brogdon ? Selon les dernières indiscrétions, Marcus Smart devrait garder sa place de titulaire, mais Brogdon aura à coup sûr un temps de jeu conséquent et a des chances d’être sur le terrain pour finir les matchs.
Avec Brogdon sur le parquet, Jayson Tatum et lui pourraient se partager la création et le playmaking pour les autres joueurs. Capable d’écarter le terrain dans ses bons soirs (38,8 % de moyenne à 3 points sur la saison 2020-2021, avec sept tentatives par match), efficace aussi sur ses tentatives à deux points, Malcolm Brogdon est aussi un bon défenseur, qui saura se mettre dans le ton du collectif sur cette partie là du terrain. En clair, qu’il soit remplaçant à l’entre-deux ou sur le terrain, Brogdon est un joli coup qui permettra aux Celtics d’être plus dangereux en attaque, car plus diversifiés, sans perdre au change défensivement.
L’ancien meneur des Pacers est élite nulle part, mais bon dans tous les secteurs de jeu. À l’image du rôle que pouvait endosser Gordon Hayward lorsqu’il occupait le poste d’ailier chez les C’s, avec son intelligence de jeu Brogdon pourrait avoir ce rôle de facilitateur offensif : scoreur décent, il pourra prendre à sa charge le scoring dans ses bons soirs ; passeur naturel, il pourra distribuer la gonfle pour faire le lien avec les autres guards et les forwards.
Comment jouer sans Robert Williams ?
Le pivot titulaire sera absent 2 à 3 mois, et l’on connait sa fragilité globale, tant et si bien que les C’s risquent de se passer de ses services un long moment au cours de la saison à venir. En l’état actuel, avec le départ du très utile Daniel Theis, les deux seuls pivots disponibles sont Al Horford et Blake Griffin. Si le premier peut effectivement jouer au poste 5, il n’est pas prévu qu’il joue 40 minutes par soir à ce poste toute la saison, tandis que le second questionne sur sa santé (encore !) et sur sa capacité à bien défendre. Il faudra sans doute trouver d’autres solutions. En l’état, il n’y en a pas beaucoup.
D’un point de vue quantitatif, cela dépendra des joueurs qui seront signés à l’issue de camp d’entrainement : Noah Vonleh, Luka Samanic et Luke Kornet pourraient dépanner à ce poste. Vous en conviendrez toutefois que cela reste bien léger pour un contender. D’un point de vue qualitatif, c’est là que le bât blesse. Parmi les solutions envisageables, Grant Williams est une option crédible : l’énergique ailier-fort pourrait avoir des minutes en tant que pivot dans une composition small ball, avec par exemple : Brogdon – Smart – Brown – Tatum – Grant Williams.
Dans cette configuration, Brown et Tatum joueraient respectivement au poste 3 et au poste 4, ce qui leur est déjà arrivé. Il y aurait effectivement un manque au poste de pivot dans la dissuasion et dans la protection de la raquette, car Grant Williams ne mesure « que » 1m98, mais à la manière d’un PJ Tucker à Houston, il pourrait compenser en partie avec son énergie et son agressivité.
Pour l’heure, en l’absence de Robert Williams, l’alignement des forwards titulaires est Tatum – Grant Williams – Al Horford. Ils seront logiquement sur le parquet au coup d’envoi, sauf coup tactique (associer Brogdon et Smart sur le terrain, décaler Tatum en 4 et Grant Williams en 5, placer Griffin pour débuter certaines rencontres, etc.), car ce sont les seuls forwards disponibles en l’état ayant à coup sûr le niveau NBA, et leur niveau restera de toute façon bien supérieur à celui des quelques joueurs qui seront signés à l’issue du training camp et à la version 2022-2023 de Blake Griffin.
Comment donner à Brown l’envie de prolonger ?
L’arrière All-Star sera Unrestricted Free Agent en 2024 et attire déjà bon nombre de convoitises. Entendons-le, rien ne dit que Jaylen Brown est malheureux, mais il faudrait éviter que ce petit sujet devienne justement un véritable dossier. Comment ? En le responsabilisant encore davantage sur le terrain et avec plus de respect en dehors des parquets.
Après avoir pris un joli pactole en 2020 vis-à-vis de son niveau de l’époque (106 millions de dollars sur 4 ans), les Celtics pourraient lui proposer un contrat max en bonne et due forme. Jaylen Brown pourrait-il décemment refuser une extension au max dans sa franchise de toujours ? Peu probable.
Ensuite, cesser de le placer dans n’importe quelle rumeur de trade pour un joueur plus huppé : on l’a vu cet été avec la rumeur KD, dans laquelle Brown a été cité de manière récurrente comme monnaie d’échange (occasionnant d’ailleurs un énigmatique « SMH » sur Twitter de la part de JB), l’arrière des Celtics semble moins intransférable que Jayson Tatum.
Enfin, respecter sa production terrain. Lors des Finales NBA, Jaylen Brown a été meilleur que son compère Tatum (23.5 points de moyenne contre 21.5, un +/— plus élevé, davantage d’impact défensif et une meilleure impression visuelle au niveau du body langage). Cette différence a même été criante dans le game 6, au cours duquel le franchise player désigné a sombré (13 points à 6/18 au tir), tandis que Brown compilait 34 points pour rien. Hélas, personne ne l’a souligné, les médias préférant parler d’une baisse physique et mentale de l’ensemble des cadres des Celtics en cette fin de postseason.
Attention, je ne dis pas que Jaylen Brown est meilleur que son compère Jayson Tatum. Ce dernier est sans aucun doute un scoreur plus naturel car plus smooth et a davantage de skills en rayon, mais l’on est plus près d’un co-leadership, avec une hydre à deux têtes que d’un clair franchise-player avec un lieutenant. JB a par exemple toujours moins de shoots chaque soir et de minutes jouées que JT. Considérer Jaylen Brown a sa juste valeur lui donnerait davantage envie de prolonger l’aventure dans le Massachusetts, quand bien même il est très apprécié par la fanbase et qu’il est un cadre de l’effectif.
Qu’est-ce qu’on aimerait voir cette saison ?
En premier lieu, nous aimerions retrouver l’équipe emballante de la seconde partie de la saison passée. Pendant quelques semaines, voire pendant quelques mois pour les plus optimistes, les Celtics ont été de loin la meilleure équipe de NBA : redoutables en défense et efficaces en attaque, le collectif des Celtics aura étouffé énormément de franchises en 2022.
Si nous avons aperçu les prémices de ce niveau maximal théorique et potentiel, le fameux plafond, nous aimerions que cet élan se poursuive, que ce groupe encore jeune continue son développement, car davantage de compétitivité est évidemment souhaitable au sein de la ligue.
Enfin, nous espérons que Joe Mazzulla arrivera à trouver rapidement la bonne formule et assure une continuité avec l’équipe d’Udoka. Un retard à l’allumage est probable, mais l’on souhaiterait que celui-ci ne gâche ni la dynamique globale des Boston Celtics ni leur exercice 2022-2023.
Au fond, ces souhaits n’ont rien d’utopique, car les joueurs majeurs sont toujours présents : ce sont les mêmes cadres qu’en 2021-2022, mais aussi à un Al Horford près les mêmes qu’en 2020-2021. Deux saisons radicalement différentes avec un effectif pourtant similaire. Ce qu’on désire voir plus que tout, c’est alors de la continuité, une véritable envie de jouer ensemble et reléguer très loin la fameuse inconstante bostonienne. Les cadres sont présents, et à Boston plus qu’ailleurs, ce sont eux qui possèdent la clé.