Les Minnesota Timberwolves n’avaient pas rejoué les Playoffs depuis 2018 et le passage traumatisant de Jimmy Butler. Un épisode dont les loups ont eu bien du mal à se remettre. Il aura fallu de profonds changements à la tête de la franchise comme dans le management, et un nouveau premier choix de draft pour entrevoir le bout du tunnel. Epargnés par les blessures, renforcés par l’arrivée de vétérans comme Patrick Beverley ou Taurean Prince, les Wolves ont enfin proposé une saison aboutie. Surprenants en défense en début de saison, ils ont mis plus de temps à trouver des automatismes offensifs, avant de devenir une attaque redoutable (8ème Offensive Rating). Minnesota termine l’exercice 2021-2022 avec un beau bilan (46-36) et une septième place amplement méritée par un collectif soudé et solide.
L’arrivée de Chris Finch aux commandes, la progression d’Anthony Edwards et la bonne santé de l’effectif ont enfin permis aux Timberwolves de rejouer les Playoffs. Pour cela, malgré leur 7ème place, il a fallu passer par un affrontement épique face aux Clippers en play-in, remporté dans les ultimes instants alors que tout semblait perdu. La série suivante face aux Grizzlies s’est avérée aussi excitante que prévue, mais les coéquipiers de Karl-Anthony Towns en sont ressortis perdants et surtout… frustrés. Défaits 4-2, les Wolves avaient pourtant toutes les clés en main pour remporter cette opposition. Cependant, minés par certaines contre-performances individuelles et surtout de multiples craquages collectifs dans les moments importants, ils ont laissé filer leur chance de passer un tour de Playoffs. Une performance que les fans n’ont pas pu savourer depuis… 2004.
Cependant, les espoirs semblaient déjà plus solides au sortir de cette saison. Chris Finch, prolongé, fait l’unanimité aussi bien dans la franchise que chez les observateurs. Minnesota a trouvé une identité, et montré des attitudes dignes d’une sérieuse équipe de l’Ouest. Surtout, cette saison a vu l’avènement d’Anthony Edwards comme le nouveau visage des Timberwolves. Sur le terrain comme en dehors, l’arrière est amené à être le franchise player de Minnesota, au relais d’un Karl-Anthony Towns parfois douteux dans ce rôle. Pour autant, les loups réservaient leurs plus grosses surprises pour la période estivale.
In & out : le point sur le roster
Le roster à ce jour :
Meneurs de jeu : D’Angelo Russell, Jordan McLaughlin, Austin Rivers
Arrières : Anthony Edwards, Jaylen Nowell, Bryn Forbes, Wendell Moore Jr., A.J. Lawson (two-way)
Ailiers : Jaden McDaniels, Taurean Prince, Josh Minott
Ailiers forts : Kyle Anderson, Nathan Knight, Eric Paschall (two-way)
Pivots : Rudy Gobert, Karl-Anthony Towns, Naz Reid
Phase de l’équipe : Concurrent sérieux à l’Ouest
On va rapidement le voir avec les mouvements estivaux, mais Minnesota souhaite clairement passer un cap cette saison. Après avoir répondu aux attentes en saison régulière et connu une petite déception lors des Playoffs, les crocs des loups s’aiguisent. Les futurs propriétaires majoritaires – mais déjà très actifs – Marc Lore et Alex Rodriguez veulent aller vite, et mettent les moyens de leurs ambitions, notamment en ce qui concerne le staff. Avec un projet viable, les Timberwolves veulent désormais gagner. S’ils se donnent le titre pour objectif, les questions que pose l’arrivée de Rudy Gobert, entre autres, nous poussent à les considérer aujourd’hui comme équipe très sérieuse à l’Ouest.
Les tendances de l’été
Il était très difficile de prévoir quoi que ce soit pour les Wolves, avec une masse salariale déjà imposante pour un petit marché qui souhaite éviter la luxury tax. D’autant que la franchise n’a jamais été une destination prisée des agents libres, et a souvent eu du mal à rivaliser en termes d’attractivité. Si la situation sportive améliorée pouvait accorder un peu d’optimisme, c’est surtout la restructuration du Front Office, initiée après la fin de saison, qui a changé les choses à Minneapolis. Alors, comment renforcer cet effectif et passer un cap ? En ciblant ses deux principales lacunes : la défense intérieure, et le rebond. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la franchise a coché ces cases cet été.
Rudy Gobert, le séisme inattendu
Alors que les Timberwolves ont réalisé une Draft calme, on y reviendra, le marché des agents libres s’ouvre dans le même esprit pour les loups. Rien ne se passe jusqu’au 6 juillet et la bombe lâchée par les insiders. Minnesota s’adjuge les services d’un Rudy Gobert en délicatesse avec le Jazz, dans un blockbuster trade retentissant. Nous avions d’ailleurs consacré deux articles à ce transfert, d’un point de vue global mais également tactique. Nul besoin de nous répéter, mais ce mouvement peut être vu en coup de génie comme en vraie prise de risque de la part du Front Office. Le pivot français, triple défenseur de l’année, comble à merveille les deux principaux besoins de l’équipe énoncés plus haut. Reste que son arrivée pose aussi d’autres questions, comme on le verra un peu plus tard.
Avec ce mouvement, les Wolves affichent clairement l’ambition de devenir un contender sérieux à l’Ouest. Ils ont lâché un grand nombre d’assets, notamment des tours de Draft, mais sont parvenus à conserver tous leurs joueurs majeurs, et même le jeune McDaniels pourtant demandé avec insistance par Utah. Minnesota a également donné le ton pour la suite de l’été sur le marché des transferts, selon certaines sources internes aux autres franchises. L’arrivée de Gobert permet aux loups de proposer un cinq majeur aussi intriguant qu’alléchant, alors même que le management a réussi à maintenir une certaine profondeur d’effectif. On notera les départs de Patrick Beverley et de Jarred Vanderbilt dans ce transfert, deux joueurs qui ont grandement contribué à l’âme des Wolves l’an dernier et à leurs performances défensives. Malik Beasley apportait quant à lui sa folie offensive et surtout son tir extérieur, mais représente un profil possible à remplacer. C’est notamment Jaylen Nowell qui devrait être chargé de prendre le relais.
Une Draft calme, un bon coup et des petits paris
Avant cette décision tonitruante, Minnesota avait connu une Draft plutôt discrète, malgré quelques mouvements mineurs le soir de l’événement. En fin de compte, le Front Office est reparti de New York avec trois nouveaux joueurs, dont deux draftés en fin de premier tour : Walker Kessler, et Wendell Moore Jr. Le premier, immense pivot contreur et rebondeur, semblait être un choix plutôt logique. Mais il sera quelques jours plus tard intégré dans le transfert de Rudy Gobert, qui coche les mêmes cases, en un tout petit mieux dirons-nous.
Moore Jr est lui une sorte de diamant bien trop brut lors de ses deux premières saisons NCAA. Ailier suivi très tôt par plusieurs scouts NBA, il aurait certainement été drafté trop tôt s’il n’avait pas eu l’occasion de franchir un beau pallier lors de sa troisième année universitaire. Bon défenseur, mobile et capable de tenir les trois positions extérieures, il est devenu un leader vocal. Un profil toujours intéressant en NBA. Surtout, Moore Jr. a progressé offensivement, devenant un bon spot-up shooter, ce qui pourrait l’aider à trouver un peu de temps de jeu car il ne pourra pas espérer avoir le ballon à Minnesota. L’ailier de 21 ans pourrait avoir la confiance de Chris Finch, qui voit en lui un potentiel contributeur immédiatement en tant que role players autour de ses stars.
Le dernier drafté, Josh Minott, est un peu dans la même veine. Ailier longiligne de 2m03, il est reconnu pour ses aptitudes défensives et sa capacité à être envoyé en missions ponctuelles pour générer des stops individuels. Athlétique, son rôle en attaque est limité à faciliter le jeu par la passe, ce qu’il sait bien faire. En revanche, son tir n’est pas fiable et il n’est pas envisageable de lui faire porter la gonfle. Reste à savoir s’il gagnera une petite place dans la rotation.
La signature la plus intéressante, hormis celle de Gobert bien sûr, est sans doute l’arrivée de Kyle Anderson en tant qu’agent libre. Élément majeur dans la rotation de Memphis, l’ailier a réalisé une nouvelle saison aboutie l’an dernier. Très polyvalent, le surnommé SloMo a tout d’une très bonne pioche pour les loups. Bon défenseur, capable de switcher et très intelligent, Anderson est également un rebondeur correct. Offensivement, en plus d’être un bon shooteur, il peut être utilisé en distributeur, et pourrait donc alterner entre la second unit et les titulaires en cours de match pour apporter de la variété dans le playmaking. Il sera toujours entouré de forts scoreurs, d’intérieurs dominants, ou de bons tireurs extérieurs. Kyle Anderson sera certainement un pion essentiel de la rotation de Chris Finch, et nul doute que Minnesota a réalisé un très bon coup avec cette signature surprise, après plusieurs jours de Free Agency.
Pour le reste, les Wolves ont obtenu des petites signatures malines, avec des paris sans risque qui pourraient devenir payants. La franchise ajoute Austin Rivers et Bryn Forbes sur ses lignes arrières, et Eric Paschall sur le poste d’ailier-fort. Un peu de tout donc, pour venir combler les trous à droite à gauche et soulager les joueurs majeurs par séquences. De l’expérience aussi, pour pallier le départ d’un Patrick Beverley très précieux l’an dernier par sa défense mais surtout par son mental.
On notera également quelques invitations intrigantes au training camp des Wolves : P.J. Dozier, meneur très performant à Denver avant sa blessure aux croisés, mais aussi l’ancien espoir Luka Garza et C.J. Elleby. Avec 20 joueurs dans l’effectif, Minnesota est au complet pour son avant saison, et les places seront donc chères.
Des Nuggets dans le Minnesota
Vous l’avez peut-être remarqué à la lecture des dernières lignes, mais la franchise du Minnesota a encore été très liée à celle de Denver cet été. Les anciens Nuggets, Austin Rivers, Bryn Forbes et P.J. Dozier, arrivent alors que Jarred Vanderbilt et Malik Beasley s’en vont. Et l’on rappelle que c’est Chris Finch qui est à la tête du coaching. Cette connexion avec l’équipe des Rocheuses n’est pas nouvelle, et surtout pas étrangère au nouveau président des Timberwolves, Tim Connelly. Arraché à la tête de Denver dès la fin de saison, il représente un très gros coup de Minnesota sur le marché des Front Offices. Très reconnu par ses pairs, il a largement contribué aux succès récents des Nuggets et à leur construction modèle. Mais Connelly ne s’est pas contenté du blockbuster trade Rudy Gobert un gros mois après son arrivée, lui qui était plutôt frileux à Denver en ce qui concerne les gros mouvements. Le président a également ramené avec lui d’autres membres de son ancien staff. Son homonyme Joe Connelly rejoint Minnesota en qualité de chef du scouting, tandis que Jon Wallace sera responsable du développement des joueurs et de l’équipe des Iowa Wolves (G-League).
Cette attractivité nouvelle n’est pas uniquement liée aux connexions Denveresque de Connelly et Finch. Ensemble, et sous l’impulsion de Marc Lore et Alex Rodriguez, les deux hommes instaurent une identité dans le Minnesota. Le coach a concentré ses efforts sur les schémas défensifs, la mentalité, et la communication avec ses trois stars (Towns, Edwards, Russell). En ramenant des vétérans chevronnés, les Wolves ont changé d’état d’esprit, et veulent désormais gagner. Que cela fonctionne ou pas – l’avenir nous le dira -, cela permet de convaincre des role players solides et des membres de staff de l’intérêt du projet. Kyle Anderson a évoqué cette conviction, Taurean Prince avait décidé de re-signer avant même d’écouter toute autre offre. Gobert s’est également rapidement prononcé sur son enthousiasme à l’idée de rallier le Minnesota, et la qualité des échanges humains avec le duo Connelly/Finch.
Focus sur la saison 2022-23 des Timberwolves
L’arrivée de Rudy Gobert est évidemment un élément clé pour le futur proche des Wolves. Minnesota a sacrifié quelques joueurs importants l’an dernier, et va bouleverser son plan de jeu pour aligner deux pivots ensemble. Un tall ball qui n’est pas à la mode dans la ligue, et qui n’a pas vraiment été vu depuis le duo Davis-Cousins à New Orleans il y a quelques années – pour un succès probant par ailleurs. Toute la question est de savoir si ces Timberwolves sont taillés pour leurs ambitions, et comment animer cette rotation si singulière.
Avec Gobert, des défauts gommés… Et des questions
En Rudy, Minnesota dispose désormais d’un joueur absolument élite dans les deux domaines qui lui faisaient vraiment défaut : la défense intérieure et le rebond. Si les Wolves faisaient partie des bons élèves au rebond offensif grâce aux efforts surhumains de Vanderbilt, ils n’étaient que moyens au global et surtout 25èmes au rebond défensif. Cela leur a couté particulièrement cher face aux Grizzlies en Playoffs. De son côté, Rudy était tout simplement le meilleur rebondeur la saison dernière, (1er défensif, 7ème offensif). On ne va pas se répéter, mais le pivot français est capable d’augmenter à lui seul, et de façon magistrale, le niveau d’une défense collective. Pour autant, on l’a vu à Utah, les résultats ne seront pas toujours au rendez-vous si ses coéquipiers ne suivent pas, notamment sur les lignes extérieures.
Patrick Beverley parti, il faudra faire sans le chien de garde et malgré les progrès évidents de D’Angelo Russell de ce côté du terrain, la paire DLo-Edwards ne présente pas des garanties absolues. Il faudra donc que le jeune arrière continue de progresser significativement en défense, et il en a largement les capacités athlétiques. Il a notamment montré des signes annonciateurs lors de la série face à Memphis, sans que cela n’impacte sa fraicheur et ses qualités offensives. Jaden McDaniels, très bon défenseur, sera également capital au poste 3, mais sa place de titulaire n’est pas acquise (en balance avec Taurean Prince, lui aussi bon défenseur). Les Wolves ne manquent donc pas de matériel à l’aile, et l’on imagine bien une forteresse imprenable à Minnesota. Si Finch maintient ses préceptes de défense agressive, notamment en hedge, l’éventuelle faiblesse du second rideau serait aujourd’hui couverte par le meilleur protecteur d’arceau en NBA. De quoi saliver d’avance.
Offensivement, c’est une autre paire de manches. Karl-Anthony Towns pourrait bien martyriser des adversaires plus légers que lui au poste 4, mais il rencontrera certainement une adversité plus grande quand il s’agira de s’écarter du cercle, sa spécialité. On l’a vu face aux Grizzlies, l’intérieur a parfois du mal face à des défenseurs plus petits mais très vifs et tenaces, comme Brandon Clarke. Il lui faudra donc améliorer son drive (surtout pour éviter les fautes offensives) et mieux profiter de sa superbe palette technique au poste. Surtout, la présence de Gobert au poste 5 peut minimiser l’impact négatif des fautes offensives du chat. En ce qui concerne le français, ce sont ses attentes et son utilisation qui posent question. Très frustré à Utah par le faible nombre de ballons reçus, Gobert a pourtant de nouveau affiché ses lacunes lors de l’Eurobasket. Excellent finisseur sur pick and roll, il ne dispose cependant d’aucun véritable move offensif au poste, et n’est pas un excellent passeur. D’autant que sa présence sous le cercle, au contraire de Towns, risque de créer un embouteillage pour les drives d’Edwards ou même de KAT.
Ce sera donc à Chris Finch de trouver la bonne formule pour contenter son nouveau pivot en maintenant un fragile équilibre, entre la satisfaction de Gobert et surtout l’efficacité des schémas offensifs.
Le backcourt : un meneur contesté et un nouveau leader à confirmer
Dans la lignée de ces propos, le rôle de D’Angelo Russell sera déterminant dans l’utilisation de Gobert l’an prochain, et dans l’efficacité offensive des Timberwolves en général. Le meneur est passé à côté de sa série face à Memphis, et a souvent couté bien trop cher aux loups par ses absences et son irrégularité. De fait, une question légitime a fait son retour : Russell peut-il être le meneur d’une équipe qui va loin ? L’ancien des Lakers approche de son prime, et ses progrès récents sont clairement visibles. Que ce soit en défense ou à la passe, DLo est un bon meneur NBA. Avec l’arrivée de Gobert, il aura d’autant plus de responsabilités dans la gestion et le playmaking, avec pour mission d’organiser le jeu de son équipe. S’il ne fait pas partie des playmakers élites de la ligue, il peut encore progresser dans le domaine et était précieux pour les Timberwolves en saison régulière. Mais Minnesota vise désormais plus que cela, et veut passer des tours de Playoffs. Il sera d’ailleurs le seul potentiel distributeur du cinq majeur, comme l’an dernier, mais avec un intérieur de plus à nourrir. Même si Gobert sera loin d’être une première option, le pivot fait confiance à son meneur après quelques entrainements avec lui :
“Il voit tout. Il y a des fois où je ne savais pas qu’il m’avait vu, mais il m’avait vu. C’est vraiment impressionnant et excitant.”
En ce qui concerne Edwards, il ne faut pas y aller par quatre chemins. Il doit prendre les rênes de la franchise, ni plus ni moins. Sa régularité offensive, notamment dans ses choix et sa sélection de tirs, sont des axes de progrès très clairs. Défensivement, il peut apporter plus comme nous le disions plus haut. Mais Ant a montré la saison passé qu’il avait les épaules pour devenir un patron, sur et en dehors des parquets. A lui de montrer qu’il peut être le patron d’une équipe qui va loin, qui gagne. Cela passera par une exemplarité qui laissait à désirer ces derniers jours, et il faudra pour les Wolves que le jeune Edwards – qui vient d’avoir 21 ans, à l’aube de sa troisième saison NBA rappelons le – murisse très vite, et s’affirme comme le mâle alpha. Cela permettra d’autant plus aux autres joueurs de s’épanouir dans leurs rôles.
Un effectif complet et profond
Avec leur recrutement et les joueurs majeurs conservés, les Timberwolves disposent d’un effectif aussi riche que complémentaire. Tous les postes sont doublés, voire triplés, avec un mélange de jeunesse et d’expérience. Outre Russell et Edwards sur le backcourt, on retrouve de la folie au scoring avec Jaylen Nowell, qui devrait prendre un rôle plus important encore (6ème homme?) par sa capacité à marquer et créer, mais aussi par ses éclairs défensifs. Austin Rivers amènera un peu de création de tir et sa défense, tandis que Bryn Forbes peut prendre feu derrière l’arc. Ces trois hommes peuvent sans souci compenser les départs de Beverley et Beasley. Jordan McLaughlin est encore là, et s’est affirmé comme un playmaker solide au fil des mois, avant de briller face aux Grizzlies.
Sur les ailes, on retrouve de la polyvalence et de la défense extérieure. Difficile de prédire qui sera titulaire entre Prince, Anderson et McDaniels, mais les trois hommes peuvent évoluer aux postes 3 et 4, et amènent de nombreuses qualités. Le jeune ailier sera d’ailleurs très attendu cette saison, alors que le management a catégoriquement refusé de l’intégrer dans le transfert de Gobert, préférant compenser avec des picks de Draft. C’est dire si la franchise compte sur le gamin qui aurait encore grandi si l’on en croit les personnes présentes lors du media day des Wolves. Si McDaniels continue de progresser en défense et passe un cap offensivement, il peut devenir un élément clé de la rotation et grandement contribuer au succès de Minnesota. A l’intérieur, outre les deux pivots stars que sont Gobert et Towns, Naz Reid est toujours bien là en plus du nouveau venu Eric Paschall. L’arrivée de Gobert, au temps de jeu plus important que Vanderbilt et surtout au poste de Reid, permettra de moins voir ce dernier sur le parquet dans des moments importants. Capable de dominer offensivement, ses absences défensives étaient vraiment pénalisantes pour Minnesota sur un nombre de minutes trop élevé.
Et tout cela, sans compter les présences des rookies et des invités au training camp qui pourraient se faire une place dans la rotation.
Qu’est-ce qu’on veut voir cette saison ?
La saison de Minnesota est très attendue. Le trade de Rudy Gobert a soulevé l’enthousiasme autant que les doutes sur la nouvelle formule des Wolves. La franchise a décidé de jouer grand, au contraire des tendances récentes de la ligue et qui ont vu de nombreuses équipes remporter des titres en small ball. Intégrer Rudy Gobert des deux côtés du terrain, et faire encore progresser ce groupe sera la mission de Chris Finch et son staff. Si les réglages devraient prendre un peu de temps, le calendrier plutôt clément au démarrage de la saison pourrait aider Minnesota à se rôder sans trop de casse. Avec un effectif aussi fourni et complémentaire, les Wolves doivent surtout valider leur nouvelle identité, et définitivement effacer l’étiquette de losers qui leur colle à la peau depuis tant d’années.
On attend également de voir les saisons de Karl-Anthony Towns, Jaden McDaniels et bien sûr Anthony Edwards. Le premier découvrira un nouveau poste, et devra s’accommoder de la présence d’un autre pivot à ses côtés. Un challenge pour KAT, mais une acclimatation réussie pourrait rapidement faire des étincelles. En ce qui concerne les deux jeunes joueurs, ils doivent confirmer qu’ils sont à la fois le présent et l’avenir de cette franchise. Car si le projet Gobert venait à échouer sur le long terme, ce qui reste une possibilité, c’est sur eux que les Timberwolves devront se reposer.
On peut clairement voir ces loups viser haut, mais la Conférence Ouest reste extrêmement compétitive, et bien figurer ne sera pas chose aisée. Si la mayonnaise prend, Minnesota comptera alors parmi les très sérieux concurrents pour les premières places. Avec les arrivées majeures et le plan de jeu nouveau, la saison régulière présente donc un réel intérêt pour nos yeux d’observateurs. Il faudrait ensuite, bien sûr, valider tout ça en Playoffs où la compétitivité et les problématiques tactiques sont tout autres. Une saison excitante sur le papier donc, et on a vraiment hâte que ça démarre pour voir si les crocs des Wolves sont bien prêts à tout dévorer sur leur passage.
Notre Preview Vidéo
L’avis de @TWolvesNationFR et @TwolvesFRA
Que penses tu de l’arrivée de Gobert et donc, de jouer à deux pivots ?
@TWolvesNationFR : Je faisais partie de ceux qui étaient très perplexes à l’évocation du nom de Rudy dans les premières rumeurs. Au-delà d’un potentiel fit ou non , j’étais réticent quant à l’idée de payer 80 millions deux intérieurs. Quand le trade fut annoncé, le doute a vite laissé place à l’excitation. En y réfléchissant, Gobert aura un peu le rôle de Vanderbilt en version ++. Et c’est ce qui me conforte quant à l’utilisation de KAT. On peut donc dire que j’y crois mais que je ne serais pas étonné que le démarrage puisse être un peu longuet. (Le calendrier aide d’ailleurs plutôt bien néanmoins).
@TwolvesFRA : Je pense qu’on a bien fait de prendre un risque. Il me semble qu’il faut arrêter de déifier les picks parce que ce sont des picks… Notre avenir est déjà dans notre roster. On est clairement dans un win now. Et c’est dans ce cadre que l’arrivée de Rudy est la bienvenue. Il a certes des lacunes en attaque mais avec un tel supporting cast et un DLo aux manettes, il va avoir du champ libre au panier. Et c’est surtout en défense qu’on l’attend. Jouer avec deux pivots ? Je pense que KAT a toujours été un 4 dans l’âme ! Donc c’est une transition naturelle. Je souhaiterais quand même le voir au poste bas, car je pense qu’il est bon aussi là-dedans. Et surtout j’aime le fait qu’on casse les codes et les conventions alors que la ligue est dans une logique “small ball“. Finch était à NOLA lors de la paire AD-Boogie… Il sait jouer avec des twin towers, même si Rudy n’artille pas à 3pts comme les trois autres (KAT, Davis, Cousins).
Quel est l’objectif atteignable pour les Wolves selon toi?
@TWolvesNationFR : La conférence ouest est plus forte que la saison passée. Certaines franchises verront des retours importants , d’autres auront progressé. Même s’il faut viser haut , je pense qu’il faudra procéder par étapes. D’abord la qualif en playoffs sans Play-In. Ensuite on verra. Les joueurs, eux, doivent viser le plus haut possible. En ce qui me concerne, passer un tour de playoffs est sans doute un objectif réaliste . Mais encore une fois , il y a sans doute 6 ou 7 contenders cette année. Donc avançons sans trop de soucier des autres.
@TwolvesFRA : L’objectif ? Avoir l’avantage du terrain lors des playoffs. Donc terminer dans le top 4 ! Un autre objectif fondamental : rester en bonne santé.
Si tu devais changer un dernier élément, ce serait… ?
@TWolvesNationFR : Je ne changerais rien pour le moment. L’équipe a été énormément remaniée et il est possible que certains joueurs mettent du temps à trouver leur rôle. Prônons la patience et la continuité désormais. Viendra février où les ajustements pourront être faits. La seule inconnue concerne Naz Reid. Décevant l’an passé, il n’est pas dit qu’il soit l’élément idéal derrière le tandem Rudy/KAT. Car avouons-le , KAT risque de prendre les minutes restantes du poste 5 lorsque la Gobe n’est pas là.
@TwolvesFRA : J’aurais vraiment aimé garder Pat Bev. Vraiment ! Et même si je pense qu’Austin Rivers peut remplir ce rôle, il n’y a qu’un seul Beverley ! Qui sera notre leader ? Notre capitaine ? Qui poussera une gueulante quand on sera au creux de la vague ?