Éprouvante fut la saison du Utah Jazz.
Sur le papier, on peut se dire que l’équipe, dans la parfaite continuité des précédentes, a fourni une saison régulière satisfaisante et a, finalement, fini ses Playoffs plus ou moins dans les mêmes standings que par le passé. Pourtant, toute la saison a sonné comme une confirmation : ce groupe amené par Quin Snyder et porté sur le terrain par le tandem Donovan Mitchell – Rudy Gobert avait montré le meilleur de ce qu’il pouvait produire. Et le meilleur était déjà à conjuguer au passé.
Entre une défense collective de plus en plus poreuse, une relation entre Mitchell et Gobert de plus en plus tendue et un groupe vieillissant, la saison 2021-2022 ressemblait trait pour trait à une fin de cycle annoncée. Après un exercice terminé à la 5e place de la conférence Ouest, avec quasiment 60% de victoires, Utah s’est dressé sur la route des Dallas Mavericks. Pas d’avantage du terrain, mais pourtant un avantage de taille puisque Luka Doncic devait rater l’essentiel de la série.
Pourtant, malgré une blessure qui aurait dû être un tournant pour ces deux équipes, le Jazz fut incapable de dominer une équipe portée offensivement par la paire Jalen Brunson – Spencer Dinwiddie , avant que Doncic revienne pour sanctionner les errements du Jazz, et refermer le couvercle sur le cercueil de l’ère Quin Snyder à Utah, après 8 ans à la tête de l’équipe.
De quoi aborder l’intersaison avec beaucoup de questionnements et un maximum d’enjeux pour préparer la suite.
In & out : le point sur le roster
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Le roster à ce jour :
Meneurs : Mike Conley, Collin Sexton, Jared Butler
Arrières : Malik Beasley, Nickeil-Alexander Walker, Jordan Clarkson, Stanley Johnson, Leandro Bolmaro, Jonnhy Juzang (Two-way contract)
Ailiers : Rudy Gay, Talen Horton-Tucker, Ochai Agbaji, Simone Fontecchio (two way contracts)
Ailiers-forts : Lauri Markkanen, Jared Vanderbilt, Bojan Bogdanovic
Pivots : Walker Kessler, Udoka Azubuike
Phase de l’équipe : entre tanking et fin de cycle
L’été fut mouvementé pour le Jazz. Équipe d’élite qui se rêvait prétendante au titre, elle a finalement dû se rendre à l’évidence : elle avait raté son rendez-vous avec l’histoire. Après un été dédié à la destruction des fondations, le Jazz aura maintenant à cœur de tirer le meilleur des anciens encore dans l’équipe (comme valeur d’échange) et de tester dans la jeunesse débarquée, qui pourra prétendre à faire partie du futur de la franchise.
La saison reposera donc sur deux éléments clés : mettre en valeur les vétérans pour maximiser leur côte, et toucher le fond collectivement pour obtenir le maximum de chances de se présenter tout en haut de la draft 2023. L’heure du Jazz qui vise les hautes sphères de l’Ouest est, pour le moment, révolue.
Mais a-t-il maximisé ses chances de remonter ?
Les tendances de l’été
Comme susmentionné, la franchise a fait le bilan toute la saison d’un délitement en cours. Plutôt que de tenter de redresser un bateau qui tangue, Danny Ainge, débarqué de Boston pour Utah en tant que “Président Directeur Général”, a rapidement opté pour une stratégie de la table rase. Et pour faciliter cette transition, il a finalement évacué les deux têtes de proue de la franchise.
Pour accélérer le processus, Ainge a sans surprise opté pour les tours de draft comme principale monnaie d’échange. Tendance de plus en plus en vogue lors de l’évacuation d’un joueur majeur, les franchises tentent de délester le partenaire d’échange d’un maximum de picks en pariant sur l’effondrement futur de ce dernier. Le pari est clair : si une équipe ne peut plus renouveler son effectif grâce à la draft, elle risque de s’éroder et de réduire sa fenêtre de tir. C’est donc avec l’objectif de tirer un maximum de son groupe de vétérans que le Jazz a abordé la période.
Au revoir Rudy, au revoir Donovan
Le premier à prendre la porte fut sans surprise Rudy Gobert. Au sommet de sa valeur alors qu’il arrive dans la trentaine et que son impact défensif est toujours au sommet, il était le joueur qu’il convenait d’échanger dès maintenant. C’est finalement un partenaire surprenant qui a emporté la mise : les Minnesota Timberwolves. Les Wolves envoient 4 joueurs de rotation en plus de Walker Kessler fraîchement drafté. Surtout, ils ajoutent 4 tours de draft du premier tour, un swap (la franchise en possession du swap peut choisir de conserver son tour de draft ou de l’échanger avec celui de l’autre franchise) du premier tour et une TPE (trade exception). Parmi les joueurs acquis, Patrick Beverley est directement envoyé aux Lakers en échange de Talen Horton Tucker et Stanley Johnson et un autre trade exception.
Le socle défensif du Jazz s’en va et voit arriver une flopée de joueurs à tester et qui pourraient possiblement servir de futur monnaie d’échanges pour de futurs tours de draft. La stratégie de Utah est limpide, et ressemble à celle d’autres franchises comme le Thunder ou les Pelicans. Danny Ainge, qui fut le premier instigateur de ce type de reconstructions paraît, par ailleurs, être un excellent artisan pour rebâtir la franchise.
Si on imagine que la franchise tentera de développer Jarred Vanderbilt qui s’est imposé comme un joueur de calibre All-Defense cette saison, ou Talen Horton Tucker qui peut se muer en role player, on peut également anticiper que Malik Beasley et son profil de floor spacer pourrait intéresser à termes des prétendants au titre en manque d’un shooteur à 3pts de haut volume. De quoi continuer à tirer profit de l’échange de Rudy Gobert même après son départ.
Et puis, beaucoup plus récemment, alors que les tractations avec les Knicks semblaient s’éterniser et bloquer sur des détails, le Jazz et les Cavaliers prennent les médias à contre-pieds, alors que les discussions semblaient avoir été abandonnées, en montant un échange pour Donovan Mitchell. L’arrière, principal moteur offensif du Jazz rejoint Cleveland pour former un duo de guards très offensifs avec Darius Garland. En échange, Collin Sexton arrive avec un nouveau contrat, Lauri Markkanen et le rookie Ochai Agbaji, fraîchement drafté font également partie de l’aventure.
Bien sûr, le cœur de l’échange est une fois de plus dans les tours de draft, puisque Cleveland abandonne 3 tours de draft du premier tour, et deux swaps au premier tour pour obtenir Mitchell, âgé de 26 ans et s’intégrant ainsi très bien à la timeline de Cleveland. On peut imaginer que Ochai Agbaji fera partie de la reconstruction. Lauri Markkanen qui produit d’ailleurs un Eurobasket de haute volée pourrait, s’il reste en forme, rapidement intéresser d’autres franchises. Tandis que Sexton, fraîchement prolongé et indispensable à la réalisation de l’échange, devrait passer quelques saisons dans l’Utah avant d’éventuellement, faire ses valises s’il générait de l’intérêt malgré un contrat assez important (72M / 4ans).
Un nouveau coach
Si la franchise a fait un grand ménage et a vu arriver un grand nombre de nouveaux joueurs, ce ne fut pas la seule actualité de l’été. Alors que Quin Snyder quittait ses fonctions, le Jazz s’activait pour trouver un homme capable d’incarner cette nouvelle ère. Plus de 15 prétendants rencontrés plus tard, en évitant l’écueil des noms éculés du circuit, la franchise a finalement opté pour Will Hardy, assistant aux Celtics depuis l’an passé et membre du staff d’Ime Udoka. Au sortir de cette riche expérience ayant menée Boston jusqu’en finale, il a finalement convaincu les dirigeants de la franchise de s’appuyer sur lui pour bâtir leur nouveau projet.
En ce faisant, il devient le plus jeune head coach de la ligue (34 ans), mais devient également un énième membre de l’école Popovich (qu’il assista pendant 4 saisons) a être nommé à la tête d’une franchise NBA.
S’il est trop tôt pour connaître le style de jeu que Will Hardy prônera, à fortiori avec un effectif qui est potentiellement encore amené à bouger d’ici la reprise (et bougera très probablement durant la saison), on peut imaginer que comme beaucoup de coachs passés par les Spurs, le Jazz devrait se construire sur une approche offensive misant sur la circulation de balle. Particulièrement cette saison où aucun moteur offensif majeur ne devrait émerger du groupe.
Néanmoins, si la franchise devait démarrer la saison avec le roster actuel, ce dernier possèderait néanmoins une équipe encore assez dense et qui a des armes pour gagner des matchs en NBA. En dépit d’un équilibre bancal, ce Jazz a du talent offensif et une profondeur assez rare pour des franchises en début de reconstruction : qui sont souvent décimées avant même la reprise.
Focus sur la saison 2022-23 du Utah Jazz
Habitués à des saisons de hautes volées, le regard tourné vers les Playoffs, les fans de Utah vont connaître une autre dynamique cette saison. Alors que peu de joueurs semblent faire partie du projet long terme, les quelques rétributions à attendre seraient de déceler des potentiels intéressants chez Ochai Agbaji, Walker Kessler ou imaginer des rebonds pour Talen Horton Tucker ou Nickel-Alexander Walker : deux joueurs qui ont connu des attentes et peinent à s’élever à hauteur de ces dernières. Pour le reste, il faudra espérer un groupe globalement impliqué malgré un contexte de fin de cycle et, cerise sur le gâteau, des débuts prometteurs pour Will Hardy sur le banc d’une équipe.
Une saison en plusieurs temps ?
Si Danny Ainge a souvent été critiqué pour sa tendance à faire de la rétention de tours de draft et de joueurs, même lorsqu’il était en position de monter des échanges pour des joueurs majeurs, toujours est-il qu’il n’hésite pas à monter des échanges plus mineurs et avec grand succès. Dès lors, alors qu’un grand nombre de joueurs vétérans sont présents dans l’effectif (et ce alors qu’ils ne peuvent partir du nouveau projet), on imagine qu’il faudra trouver l’équilibre entre les préserver d’une blessure (faisant chuter leur valeur) et la volonté de les mettre en avant. Ainsi, Mike Conley (34 ans), Bojan Bogdanovic (33 ans), Rudy Gay (36 ans), Jordan Clarkson (30 ans) voire Lauri Markkanen et Malik Beasley (25 ans chacun) pourraient tous obtenir des temps de jeu importants mais prendre la porte en cours d’exercice.
Pour Will Hardy et son staff, cela signifie un training camp avec un groupe à construire un fond de jeu, mais une saison à potentiellement jongler et s’adapter avec une équipe qui pourrait ressembler à un hall de gare et dont les joueurs arrivants, ne seraient présents que pour les tours de draft qui les ont accompagné. Autrement dit, le Jazz que nous verrons en novembre risque d’être très différent de celui de février. Et pas pour le meilleur.
Collin Sexton à la relance
Après une rupture des ligaments croisés, un joueur a toujours besoin de se tester et se remettre en confiance. A ce titre, Sexton n’échappera pas à la tradition, ce qui exhorte à la patience concernant ce dernier. Certains joueurs reviennent comme ils nous ont laissés, quand d’autres reviennent changés.
Et du changement, dans ce collectif, Sexton va peut être devoir en faire quoi qu’il arrive. Combo guard qui penche plus du côté du scoring que de l’altruisme, il va potentiellement falloir revoir sa partition dans sa nouvelle équipe. Si la présence de Mike Conley (pour le moment) et de Jared Butler peuvent l’amener à jouer son rôle naturel, il faudra espérer qu’il n’ait pas perdu sa capacité à attaquer le cercle. D’autre part, il devra potentiellement palier à un poste de meneur qui pourrait s’amoindrir durant l’exercice en prenant une nouvelle stature en tant que créateur pour autrui.
Le soucis étant, évidemment, que le joueur part de loin en la matière :
Une défense… poreuse ?
Voilà un moment maintenant que le Jazz, perçut comme une défense respectable en NBA ne tenait que sur les épaules d’un homme : Rudy Gobert. Monstre tentaculaire qui a permis à Utah de construire un héliocentrisme défensif autour du français, il va sans dire que le départ du pivot risque d’être un sacré challenge pour les restants. D’autant qu’un des meilleurs défenseur de l’équipe sur les ailes, Royce O’neal a également fait ses valises au début de l’intersaison.
S’il est rare de voir une équipe en train d’être réformée briller par sa défense, voire même son investissement de ce côté du terrain, quelle force reste en présence pour tenter d’être au moins correct ? Dans les faits, le seul intérieur qui semble qualifiable de défense d’élite est Jarred Vanderbilt. Toutefois, l’ailier fort, de nature plutôt frêle aux standards NBA, n’a pas l’envergure et la puissance pour défendre sur des pivots. Si sa mobilité est un plus, il faudrait qu’un autre intérieur émerge pour permettre à cette équipe de posséder une force de dissuasion et un socle défensif cohérent.
Udoka Azubuike possède un physique imposant, mais il n’a à ce jour pas réellement de carrière NBA (162 minutes passées sur le terrain en 2 saisons). Difficile de se faire une réelle idée de son apport. Dans le même temps, le second pivot de l’équipe, le rookie Walker Kessler s’est taillé une belle réputation défensive durant sa carrière NCAA.
Véritable tour de contrôle, il a marqué les esprits avec ses 2m16 et 2m26 d’envergure. La franchise s’est achetée un joueur qui a connu un rôle Rudy-esque à l’université, tâchant de compenser les errances de ses extérieurs par tous les moyens. Néanmoins, difficile d’attendre des miracles de la part d’un rookie qui va vivre une saison d’adaptation (pas tout le monde ne s’appelle Evan Mobley). Et si la défense du Jazz s’est dégradée au fil des ans malgré le travail titanesque de Gobert, c’est aussi parce que le Jazz a multiplié les mauvaises habitudes qu’on imagine mal voir disparaître dans ce contexte.
En somme, la franchise est doté de quelques éléments. Cela paraît néanmoins insuffisant tant les lignes extérieures sont composées de joueurs dont la réputation défensive a de quoi laisser perplexe. Dans le contexte actuel, c’est toutefois parfait pour une franchise qui ne devrait pas chercher à lutter pour déjouer les odes de début de saison.
Qu’est-ce qu’on veut voir cette saison ?
Il y a peu d’objectifs de fond pour cette saison du Jazz, ce qui ne veut pas dire qu’elle sera sans intérêt.
Au rang des sujets qui seront dignes d’intérêt, nous trouverons le retour de blessure de Collin Sexton, qui devra tenter de justifier sa signature pour 4 ans et sa viabilité en NBA. La première saison de Will Hardy au coaching, en espérant qu’il montre de réelles promesses en réussissant à mettre en place un véritable fond de jeu. Une tâche d’autant plus difficile avec une équipe dont une partie de l’effectif pourrait avoir la tête ailleurs.
Les rookies seront évidemment attendus. Que ce soit Agbaji, Kessler ou les two way contracts… dans l’espoir de trouver des joueurs de rotations viables. Enfin, il sera intéressant de voir ce que donnent les joueurs qui pourraient gagner en valeur avec plus de responsabilités : Lauri Markkanen, Malik Beasley ou encore Jarred Vanderbilt. Ainsi, une dernière chose risque d’être très intéressante dans la saison du Jazz : la trade deadline. En effet, la clôture de la période des échanges risque de faire d’Utah un acteur majeur de cette période clé pour amoindrir son effectif.
Mais évidemment, si on attend un succès dans le développement des joueurs, c’est surtout du côté de la draft que lorgnera la franchise. Avec leur pick de draft, mais également celui des Wolves, des Rockets et un choix entre celui de Brooklyn et Philly, on imagine que la franchise aura à cœur de trouver un remplaçant à Rudy Gobert (sauf saison évènement de Walker Kessler). Et justement, quoi de mieux pour combler le départ d’un pivot français, qu’un pivot français ? Alors que Vicor Wembanyama affole les scouts américains, nul doute que le Jazz verrait d’un bon œil de lancer sa reconstruction. En prime de manière symbolique. Et au fond, c’est véritablement ce que l’on peut leur souhaiter de mieux pour cette saison 2022-2023.
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L’avis du compte @UtahJazzFrance
Début de reconstruction : trop tôt pour toi ou devenu inévitable ?
C’était clairement devenu inévitable. Une défaite après avoir mené 3-1 face aux Nuggets dans la bulle, une élimination face à des Clippers sans Kawhi l’année dernière alors qu’on se présentait comme la meilleure équipe de la ligue et une nouvelle désillusion cette saison (qui n’a surpris que très peu de monde) face aux Mavs avec un Luka sur une jambe, ça faisait trop pour ce groupe. Alors oui, ça aurait pu être moins violent sur la transition (départ que d’un des deux stars…) mais il fallait passer à autre chose. Ce groupe a eu sa chance, y’avait une belle fenêtre de tir la saison dernière et on a raté notre chance. C’est comme ça, c’est dommage et avec Ainge aux commandes il était probable qu’on reprenne un nouveau projet à 0. Il a réalisé deux beaux trades qui permet au Jazz de pouvoir recommencer un nouveau projet sereinement, maintenant c’est wait & see, certaines nuits seront longues…
Ton avis sur les trades de Rudy & Mitchell ?
C’est pour moi deux très bons trades, du moins si on croit au projet de Danny. « Ok on va pas vous prendre vos jeunes talents, mais par contre vous nous filez votre futur ». Jusqu’à 2029, on va regarder de près certaines équipes car on a tout en main. Rudy aussi fort soit il, avec ses qualités et ses défauts a été échangé contre 5 joueurs et 4 picks c’est assez dingue. On aurait pu avoir mieux à l’instant T mais avec la cuvée de draft qui arrive, c’était le meilleur choix à faire. Même type de deal avec Mitchell, cette offre était meilleure que ce que les Knicks ont pu proposer ces dernières semaines. Hâte de voir ce que l’effectif pourra donner car pour l’instant ça reste encore (un peu trop) compétitif, l’été n’est pas encore fini pour le Jazz je pense, Conley, Bojan, Gay, Clarkson ne rejoueront peut être pas avec le maillot d’Utah.
C’est quoi ce que tu suivras le plus de près cette saison ?
On est à l’année 0 de notre reconstruction mais j’ai l’impression que ça peut aller assez vite. On a quelques jeunes qu’on a hâte de voir se développer, 2 premiers tours de cette année (Agbaji et Kessler) à côté on a aussi NAW, Jared Butler, THT, Azubuike qui vont avoir du temps pour se développer. Hâte de voir Sexton et ce qu’il peut apporter aussi autour de tout ça ! Fontecchio, Markkanen qui font un super Euro, j’ai hâte de voir ce que ça peut donner sous nos couleurs. C’est assez nouveau pour moi une saison purement tanking, donc je vais attendre de l’envie et des joueurs qui vont tout donner et s’éclater malgré des résultats qui seront sûrement décevants.