A peine revenus de notre cuite d’Anvers pour fêter les médailles du mondial 3×3 gagné par les bleues et médaillés en bronze pour les bleus, un autre mondial se mettait dans le calendrier de Team France : celui de 2023. Mais c’est avec moins de stress que nous avons suivi l’équipe de France masculine cette semaine, puisqu’il s’agissait simplement d’achever la première partie des qualifications pour le mondial. Deux matchs à jouer, sans stress, mais avec l’esprit de se préparer pour les grandes échéances.
Monténégro – France : le duo Poirier-Albicy (trop) au cœur du jeu français.
Dans la chaleur de la salle de Podgorica, on aura vu une entrée en matière très agressive du cinq Albicy-Okobo-Ouattara-Labeyrie-Poirier, mais très maladroite aussi, avec un 0/7 après 4 minutes de jeu. Il fallait rectifier la mire et au deuxième quart-temps, message reçu avec Maledon qui partait direct au dunk sur sa première balle. Mais l’adresse continuait de manquer et les phases en triangle dans la raquette des rouges et jaunes maintenaient les bleus en difficulté, alors qu’ils finissaient la première mi-temps à 9/14 aux lancers-francs et menés 31-33.
Au retour des vestiaires, c’était toujours Poirier qui menait le jeu des français, bien aidé par les passes d’Albicy. Mais le problème était là : on était un peu dans la Poirier-dépendance, avec 16pts et 8reb à la fin du 3e quart pour le pivot tricolore. Et le Monténégro prenait même le large, car plus collectif, avec Aleksa Ilic qui est venu même postériser Labeyrie en contre-attaque. +7 pour les rouges. Mais au 4e quart, les français mettaient un 8-0 avec un Théo Maledon très appliqué. Les bleus montaient alors en intensité en fin de match et Jaiteh se fendait d’un dunk rageur sur la tête de Zoran Nikolic, avant d’aller plusieurs fois sur la ligne. Le Monténégro restait tout près avec le 3pts du naturalisé Jordan Radebaugh et le tear-drop de Radovic pour le 69-70 à 27 secondes de la fin. Showtime : Maledon monte au cercle, sans succès, Poirier prend un puis deux rebonds offensifs…sortie de balle, remise française, Elie Okobo est servi et crosse Mihaylovic, mais manque son shoot. Score final : 69-70 avec un immense Poirier au cœur de la forêt bleu-blanc-rouge : 18pts, 12reb. Albicy termine avec 12 passes décisives. Les Monténégrins faisaient la fête, car cette victoire leur assurait un passage au second tour de qualifications.
Hongrie – France : Terry Tarpey et Theo Maledon dévorent les magyar.
Au cœur de notre Vendée chérie, bien que les bleus, orphelins de leur adjoint Pascal Donnadieu, victime d’une chute, commençaient un peu timidement en continuant à s’appuyer sur le duo Albicy-Poirier qui ouvrait la marque sur un bon gros dunk qui faisait se lever la salle, le groupe de Vincent Collet répartissait mieux son jeu, impliquant Ouattara, Jaiteh et Terry Tarpey, qui n’avait pas pris part au match contre le Monténégro. La pression défensive permettait aux français de rester devant, mais il fallut attendre le milieu de 2e quart temps pour que les bleus prennent le large à +9 et avec 61% de réussite au shoot, les bleus offraient nettement moins de déchet que 3 jours plus tôt.
Toutefois, petit soucis, comme le Monténégro, les hongrois ne manquent pas d’adresse et lorsque Mickael Hopkins fait ficelle derrière l’arc, précédé par un drive d’Adam Somogyi, l’écart se réduisait à +5 et tout était à refaire. C’était finalement Amath M’Baye qui réveillait tout ce petit monde, avec Théo Malédon également, et la pression étouffante de Ouattara dès la ligne médiane pour étouffer les hongrois et prendre un bon +14 avant d’aller au vestiaire (39-25).
Au retour sur le parquet, circulez, plus rien à voir. Les bleus déroulaient et mettaient un +20, la Hongrie n’a pas marqué le moindre panier pendant six minutes et quarante secondes ! Une belle séquence notamment du fait de l’excellent investissement défensif de Terry Tarpey et Theo Maledon, également actif en attaque. 29-2 dans le 3e quart, si si. L’affaire est entendue, nos intérieurs s’amusent et la Hongrie est prise en faute, offrant lancer sur lancer aux bleus qui terminent le travail au 4e quart-temps. Score final : 81-40, avec 15, oui, 15 petits points pour les hongrois en seconde mi-temps. Maledon mène les bleus au scoring avec 15 unités, Mam’ Jaiteh à 13pts et 7reb.
Monter en puissance
On ne blâmera pas les bleus pour leur défaite face au Monténégro. D’abord parce que l’adversaire a proposé un très bon basket durant tout le match et que la France n’a pas forcément mal joué, au contraire. C’est simplement que les tricolores se sont peut-être trop appuyés sur le duo Poirier-Albicy, alors que le reste du groupe pouvait peut-être s’impliquer ou être impliqué un peu plus. Il aurait suffi qu’Okobo mette son shoot ou que Radovic rate le sien, et le bilan était tout autre. Et la victoire tout en maîtrise contre la Hongrie, n’a fait que prouver que Team France gardait bien son objectif en tête : monter en puissance jusqu’au départ de cet Eurobasket que l’on attend depuis 5 ans. A Podgorica, on a eu un allumage timide, et au VendéeSpace, on a vu le moteur rugir. Avec le retour de Fournier et Gobert, on va probablement passer à la vitesse supérieure.
Le show Doncic, l’émotion Dragic
Cette fenêtre de qualification, c’était aussi l’occasion d’un grand moment : le dernier match de Goran Dragic sous les couleurs de la sélection slovène. La France avait eu Parker en 2013, la Slovénie avait eu Dragic en 2017. Le MVP de l’Eurobasket s’en va, passant le relais au petit génie du basket et à une génération exceptionnelle de joueur qui font vibrer tout un pays. Difficile de ne pas frissonner en regardant les images et en se rappelant l’impact qu’aura eu Goran sur le basket de son pays, même bien loin du vieux continent.
Et en attendant, Luka Doncic aura, une nouvelle fois, régalé nos pupilles, notamment lors du match contre la Suède, en présence de ni plus ni moins que Dirk Nowitski.
Qualifications : on en est où ?
En Europe, le premier tour de qualification est désormais achevé. Les groupes vont désormais fusionner deux par deux pour se recomposer en groupes de 6. Ainsi, la Lettonie, la Belgique et la Serbie (en difficulté dans le groupe après leur défaite surprise face aux belges) vont retrouver la Grèce, la Turquie et la Grande Bretagne, avec des lettons quasiment qualifiés pour le mondial. A noter que la Belgique nous aura offert un joli parcours et quelques originalités, à l’image de ce panier d’Obasohan.
Dans le groupe C, grâce au maestro Doncic, la Slovénie se qualifie mais derrière les finlandais et devant les suédois. Ce trio retrouvera celui du groupe D avec les allemands, Israël et l’Estonie. La Pologne sort au point break…
Nos bleus terminant en tête de groupe, à 5-1, devant le Monténégro et les Hongrois, le trio retrouvera la Lituanie, la République Tchèque et la Bosnie qui se sont qualifiés, sans surprise, devant les bulgares. Grâce à cette victoire sur la Hongrie, et alors que les tchèques sont à 3-3 et la Bosnie à 2-3, la France et la Lituanie sont quasiment qualifiés.
Enfin, dans les groupes G et H, la surprenante Géorgie, l’Espagne et surtout l’Ukraine, retrouveront l’Islande, l’Italie et les Pays-Bas. L’Ukraine aura d’ailleurs une position favorable pour se qualifier. La Macédoine du Nord est quant à elle éliminée.
En Afrique, le premier tour s’est également achevé, et nous le disions dans le dernier bilan des qualifications, peu de surprises. En effet, dans le premier groupe de la seconde phase, on retrouvera la Côte d’Ivoire, l’Angola, le Nigéria, mais aussi Cap-Vert, la Guinée et l’Ouganda. La Côte d’Ivoire étant quasiment qualifiée. Dans l’autre groupe, on retrouve l’Egypte, la Tunisie, le Sénégal, le Cameroun et la D.R.Congo. Mais, et c’est la seule surprise, le Soudan du Sud devrait déjà se qualifier, avec 6 victoires pour 0 défaites !
En Asie, le groupe A n’était qu’une figuration, avec 3 équipes pour 3 slots au deuxième tour…vive le challenge. Du coup, la Nouvelle-Zélande, l’Inde et les Philippines, qui étaient qualifiés en tant qu’hôte du mondial, sont déjà au second tour. Challenge on vous dit. Ils y retrouveront, dans un second tour, l’Australie qui respecte son rang à 6-0, la Chine et le Japon, en difficulté à 2-4 mais…hôte également donc déjà qualifié. CHALLENGE ! Le Kazakhstan, l’Iran et Barhain complètent le groupe, qui pourrait offrir une surprise car le Kazakhstan est à 5-1 et pourrait coiffer la Chine ou l’Iran, présents au mondial 2019, sur le poteau.
En Amérique enfin, dans le groupe A, le Venezuela et l’Argentine ont survolé leur groupe (5-1 chacun) au dépend du Panama et du Paraguay. Les trois premiers de cette liste retrouveront le Brésil, l’Uruguay et la Colombie. Dans le groupe C, attention aux canadiens, invaincus, suivis par la République Dominicaine et les Bahamas. Les Îles Vierges sont déjà dehors. Tim Duncan, reviens ! Ce trio retrouvera Porto Rico, le Mexique et Cuba…non on plaisante, évidemment, ce sera Team USA. Mais la défaite en début de qualifications a laissé des traces, puisque les USA débuteront la seconde phase derrière les canadiens, meilleure attaque et meilleure défense que les américains.
