Ces derniers jours, LeBron James a enchaîné les déclarations en tout genre. En plein All-Star Game à Cleveland, le King s’en est donné à cœur joie pour faire parler de lui. Si certaines pourraient être lourdes de conséquences dans les mois à venir, une autre liée à son fils, surnommé “Bronny” James s’avère préparer le terrain d’un moment insolite.
En sortie d’entraînement, James déclarait :
Je jouerai ma dernière saison avec Bronny. Peu importe où il sera, c’est là que je serai. Je ferai tout ce qu’il faut pour jouer un an avec mon fils. Ce ne sera pas une question d’argent à ce moment-là.
Pour ceux qui le découvriraient, LeBron James Jr est un basketteur plutôt doué. Pas doué comme son père l’était, mais suffisamment pour prétendre éventuellement à une place en NBA.
Une saison où père et fils croiseraient le fer en NBA, c’est déjà insolite. En effet, jamais un joueur n’a réussi à survire assez longtemps dans la grande ligue pour y croiser sa progéniture. Alors que LeBron à 37 ans et que son fils est encore au lycée, la performance nécessite que LeBron James Jr. prenne le train et passe le moins de temps possible en NCAA (1 saison) – mais aussi, que son père continue d’encaisser le rythme infernal de la NBA encore quelques années.
Toutefois, si LeBron réussissait ce pari, non seulement voir père & fils serait inédit, mais surtout, sa volonté de jouer dans la même équipe que ce dernier pourrait rendre la draft complètement insolite.
2024, une draft folle ?
Bronny James fait partie de la cuvée 2023. Ce qui signifie qu’il serait éligible, s’il se déclare, à la draft 2024. Néanmoins, contrairement à son père, Bronny n’est pas un phénomène générationnel. Membre du prestigieux lycée de Sierra Canyon, il n’a jusqu’à ce jour jamais été le joueur à suivre de l’équipe. Évoluant avec des futurs prospects NBA, plus âgés que lui, il est resté dans leur ombre. Pourtant, alors que les années passent, il n’est toujours pas le leader de l’équipe, puisqu’il partage le terrain avec Amary Bailey, déjà attendu comme un top 5 de draft.
Si d’aventure vous souhaitez en savoir plus sur le fils de LBJ, je vous conseille ce thread :
https://twitter.com/Azekkroz/status/1495361536826781703
A ce jour, Bronny est considéré comme une recrue universitaire 4 étoiles, soit parmi les 30-40 prospects à suivre. Si bien évidemment la NCAA peut défaire comme faire les côtes, cela équivaut à un joueur qui peut très bien osciller entre une fin de premier tour, comme une chute en fin de second tour.
Sauf que voilà.
Jamais un père n’avait déclaré qu’il jouerait coûte que coûte avec son fils. Et en prime, ce père s’avère être un des plus grands joueurs de l’histoire et montre très peu de signes de faiblesses malgré se 37 ans. De quoi projeter que dans 2 ans, LeBron soit encore une force majeure en NBA ?
On peut en effet y croire.
Dès lors, un scénario semble très envisageable. Est-ce que les meilleures équipes NBA vont se lancer dans une course à Bronny pour obtenir le père à bas prix ?
Si oui, à quoi pourrait ressembler cette draft ?
La course folle ?
En effet, deux éléments sont capitaux dans la déclaration de James. D’une part, il souhaite finir sa carrière par une saison avec son fils. D’autre part, il est prêt à faire les sacrifices financiers nécessaires pour rendre cela crédible. Ainsi, si on imagine que pour n’importe quelle des 30 franchises NBA, se payer une saison de LeBron est tentant pour des questions marketing (surtout avec une relation père-fils à vendre), c’est surtout pour les équipes en quête du titre, qu’une aubaine sans précédent semble se profiler.
Pour toutes ces équipes, une course folle pourrait alors être lancée : remonter dans la draft, dans l’espoir de drafter le fils, pour s’arroger le père.
Dès lors, la draft 2024 pourrait devenir une draft inversée, dans laquelle, derrières les franchises sélectionnant très haut, les équipes de milieu de tableau chercherait à obtenir des assets futurs pendant que les prétendants au titre se battraient pour un jeune joueur… dont elles n’avaient pas nécessairement besoin, ni envie.
Un théâtre sans pareil ?
Le spectacle pourrait être fascinant.
Pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, parce que Bronny ne semble pas du tout éligible à un choix très haut placé. Ce qui sous entend, qu’aucune équipe de bas de tableau (donc possédant un pick dans le top 5, au bas mot) n’a réellement intérêt à bâtir autour de lui et donc de court-circuiter ce scénario. Bien évidemment, il existe toujours la possibilité qu’une équipe très forte détienne un choix non protégé d’une équipe qui a terminé mal classée. Mais à ce jour, il est difficile de déterminer si ce scénario est déjà probable, tant l’ascension ou la chute est rapide en NBA.
Ensuite, parce que nombre d’accords pré-draft pourraient être négociés. Les franchises chercheront à sécuriser leur tentative de monter dans la draft à condition que LeBron s’engage à les rejoindre si elles faisaient l’acquisition de son fils. Une situation étrange puisque généralement, ce sont les agents de prospects qui cherchent à obtenir des promesses de la part des équipes. Or dans ce processus, il semblerait indispensable d’obtenir l’accord du King. En effet, obtenir le fils signifierait probablement abandonner des jeunes joueurs ou des tours de draft ultérieurs. Or, si le plan se passe mal, cela veut dire l’avoir fait en vain, mais surtout, si l’équipe réussit son acquisition et que LeBron changeait d’avis, le camouflet serait terrible pour le GM.
Pour autant, obtenir un accord du père, ne signifierait pas qu’il ne l’ait pas accordé à d’autres. Ni qu’une équipe qui aurait sauté cette étape n’entrerait pas dans la danse. Autrement dit, une guerre de l’information serait lancée en NBA pour savoir si oui ou non, le jeu en vaut la chandelle.
Par ailleurs, si ce travail de l’ombre sera mis à mal par les insiders et les fuites dans les médias, c’est surtout la mise en place de stratégie pour monter dans la draft qui pourrait s’avérer sans précédent. Pour éviter de se faire doubler, les équipes devront agir pendant la cérémonie. En effet, si une franchise déjà prétendante au titre ou à qui il manquerait un élément fort pour atteindre ce statut montait soudainement dans la draft quelques jours avant, cela laisserait tout le temps aux autres franchises de réagir. C’est donc l’effet de surprise et la volonté de prendre des risques qui déterminera qui se trouvera en meilleure position.
Un grand jeu de dupe et de désinformation sera donc lancé et pourrait durer, des semaines durant.
Nous risquerions de voir une explosion de trades annoncés dans la première heure de la draft, mais également, des deals conclus qui ne feront plus aucun sens, lorsqu’une franchise mettra la main sur Bronny.
Une inflation de la valeur des TDDs ?
Dans ces conditions, la draft pourrait également être unique en ce point : la valeur des tours de draft risque de connaître une inflation notable. En effet, si plusieurs équipes s’activent ardemment pour récupérer un choix, admettons, dans la lottery, cela ne passera inaperçu ni pour les médias, ni pour les GMs. De suite, il conviendra pour les franchises ayant des projets de moyen / long termes de profiter de cette situation pour obtenir le voire les meilleur(s) deal(s). Il n’est pas rare que des franchises possèdent plusieurs tours sur une saison. Et ce n’est pas parce que vous avez accepté un deal sur un TDD, que vous ne pouvez pas jouer sur deux tableaux.
Autrement dit, si les franchises “vendeuses” de tours de draft jouent avec les nerfs de leurs partenaires de trade, alors cela pourrait également donner une draft très particulière, notamment de par la nature des échanges pour des picks de cette année.
Finalement, tout cela, parce qu’aujourd’hui et probablement demain encore, une déclaration ou un engagement de LeBron James vaut de l’or en NBA. Même lorsqu’il pourrait être dans sa dernière saison avant une retraite bien méritée et alors… âgé de 40 ans. En 2024, nous pourrions donc avoir une dernière leçon de lobbying de James. Et par la même, une draft complètement folle pour clôturer sa dernière aventure dans la grande ligue.