Osaka, Belgrade, Washington…les trois tableaux des éliminatoires du mondial féminin 2022 prenait enfin vie cette semaine. De ces trois destinations, les bleues ont eu la chance de ne pas avoir à travers Océans ou continents. Mais à Belgrade, on a vu une équipe de France limitée, malmenée, mais qui a quand même assuré l’essentiel. L’heure des épreuves arrivent, et face au doute et aux erreurs commises, les bleues devront se remettre en cause. Quoi qu’il en soit, septembre sera total-basket car juste après l’Eurobasket pour les garçons, la France va tenter de nous offrir une nouvelle épopée pour le mondial avec les filles.
France-Mali : pas mauvais, pas sublime
Adversaire largement à sa portée, le Mali devait être une « formalité » pour une équipe de France sans Sandrine Gruda… Mais au contraire, à l’image d’Aminata Brahima Sangare qui enchaîne panier et interceptions, les maliennes étaient venues gêner les vice-championnes d’Europe. Il faut régler la mire, alors qu’Ilana Rupert et Alexia Chartereau peine à finir au cercle. Mais c’est chose faite lorsque Rupert plante le 3pts permettant de revenir à 11-11 après 5 minutes dans le premier-quart, 5 minutes de petit doute…Mais dans la dernière minutes, les bleues mettent la gomme : Touré, Ciak et Johannes font un rush et sécurisent le rebond pour prendre un +5. Dès lors, les filles reprennent la bonne dynamique, avec une Mamignan Touré très active en défense. Les bleue sécurisent un peu plus leur avance à la mi-temps : 44-35. Au retour des vestiaires, les maliennes sont brouillonnes et enchaînent fautes et pertes de balles. De notre côté, Fauthoux sert Ciak pour le panier du +10, avant qu’une séquence avant qu’Adama Coulibaly ne permette à son équipe de remonter, notamment grâce au travail de Meiya Tirera qui récupère et distribue les balles. Mais c’est encore Mamignan Touré qui vient nous sauver, avec un superbe 3pts à 2 secondes de la fin du 3e quart pour refaire l’écart : 58-47. Il faut désormais finir le travail, ce que Super-Marine Johannes a bien compris avec son habituel 3pts décisif pour passer à +13. Le Mali s’agace, fait une antisportive et vois Gabby Williams replanter un 3pts assassin pour rester à bonne distance. Les maliennes ne reviendront pas : 77-66. Pas mal, mais pas fabuleux non-plus.
France-Nigéria : faux-pas sans conséquence… ?
De retour dans la Ranko Zeravica Sport Hall de Belgrade, les françaises entrent sur le parquet en sachant que le Mali a encore chuté face à la Chine. Concrètement, c’est plié : la France est déjà qualifiée. Et la partie commence sur les chapeaux de roues ! Une première ficelle de Marine, puis un rush français avec un double caviar Williams-Johannes pour servir Chartereau : 15-2 ! Les françaises déroulent et avec le dernier panier de Sara Chevaugeon, la France mène 28-11. Mais la France va pêcher en levant soudainement le pied : Chevaugeon puis Fauthoux enchaînent deux pertes de balles, et le cauchemar se lance. Nous sommes à 31-11 pour les bleues, et les nigérianes vont mettre un 14-3 dans les dents des françaises. C’est le groupe qui est impliqué : Chidom, Okonkwo, Macaulay, Amukamara etc…côté français, que l’on serve Johannes, Chartereau ou Touré, l’adresse n’est plus là. Au retour des vestiaires, bien emmenées par Victoria Macaulay à la passe et aux points, les vertes et blanches se rapprochent petit à petit, tandis que Touré puis Johannes perdent la balle l’une après l’autre, avant de voir Marieme Badiane faire marcher, bref, ça va pas et pour couronner le tout, Amukamara plante un panier du parking au buzzer malgré la trappe française : 3e quart-temps, l’écart n’est plus que de 4pts. Pour cette fin de match, les nigérianes restent dans leur registre : servir à l’intérieur, chercher les coupes ou les postes-bas. Macaulay est encore là pour faire les interceptions à faire, une, puis deux, puis celle qui lui permet d’aller au lay-up pour prendre l’avantage (56-54). Mais c’était sans compter sur Marine Johannes qui nous offre encore un 3pts décisif pour repasser devant à 3min de la fin : 59-58, puis plus tard, c’est au tour de Fauthoux, puis de Williams : les bleues ont retrouvé l’adresse ! 65-64, il reste 1min. Mais voilà, Macaulay est dans un bon jour et alors qu’elle hésite au shoot face à Fauthoux très proche d’elle, elle plante quand même un trois points venu d’ailleurs : 65-67, plus rien ne bougera.
France-Chine : l’essentiel était ailleurs
Avec la qualif’ en poche, on pouvait se dire que ce France-Chine, à défaut d’avoir de l’intérêt, pouvait au moins servir à se remettre dans un état de confiance. Mais au premier quart, l’adresse chinoise nous dévore toutes crues et les bleues prennent -11 avant que Jean-Aimé Toupane ne prenne le temps-mort de mise au point. Mais au second quart, la France est asphyxiée. Le rythme imposé par les chinoises ne leur laisse pas la possibilité de revenir au score. Avec 14 pertes de balles et une adresse trop fortes pour la Chine et un panier-buzzer, les bleues ont concédé 54pts à la mi-temps ! Et au retour des vestiaires, même chanson : Wang plante un 3 dès le début de la rencontre, puis Huang enchaîne : -21, on prend l’eau. Seule Marine Johannes assure l’animation du jeu et le scoring. Mais l’adresse chinoise ne baisse pas d’un fil : 57% à 3pts et la France est à -19 alors que Huang vient encore marquer dans un trou de souris. Bref, vous l’aurez compris, on a fini de regarder ce match avec notre camomille et notre blues du dimanche soir, devant une Huang absolument intenable remettre trois paniers d’affilée. La purge continue et on arrive se frotter les yeux devant le shoot de Jin : -36…On pourrait entendre une mouche voler dans le calme de la salle tant il n’y a plus rien à jouer pour qui que ce soit. Score final : 70-103. OUCH.
De quoi grincer des dents…
Ce tournois fut anecdotique pour nos françaises, mais quand même… 29-25-…, nous n’avons pas là les moyennes de LeBron James cette saison, nous avons les balles perdues par les bleues pendant ce tournoi. Aïe ! On peut dire que oui, Sandrine Gruda n’était pas présente, on peut dire que oui, la seule victoire contre le Mali aura suffi et que donc, quelle importance d’avoir été vaincues par le Nigéria et écrabouillées par la Chine ? Peut-être aucune, mais les bleues nous ont habitué à maîtriser leur sujet, et si la défaite contre le Nigéria peut laisser le bénéfice du doute, la déroute contre la Chine ne manque pas de faire grincer des dents. Nous donnons rendez-vous à la bande de coach Toupane l’été prochain, avec le souhait sincère que de cette période de doute, les françaises auront su tirer le meilleur pour nous offrir un superbe mondial en septembre prochain.
Dans les autres groupes :
Groupe A : attention à la Serbie !
Elles n’ont pas fait dans la dentelle les championnes d’Europe… 3 victoires pour 0 défaites, mais non sans difficulté, avec 6 à 8pts d’avance seulement à chaque rencontre. L’Australie, déjà qualifiée, et la Corée, suivent les serbes vers la phase finale, aux dépends du Brésil.
Groupe C : le Bélarus chute, sans même jouer
Et pourtant, les bélarusses nous avaient fait un si bel Eurobasket en juin dernier…mais voilà, l’équipe ne s’est pas présentée au tournoi, pour cause de Covid… même si on ne peut pas non plus soupçonner d’autres facteurs plus politiques. Résultat, le Canada, le Japon et la Bosnie se sont qualifiés, en jouant pour du beurre. Triste.
Groupe D : les Cats assurent
La Belgique, voilà un candidat sérieux pour ce mondial, et les Cats, toujours emmenées par Meesseman, n’ont pas hésité à le montrer. Malgré une défaite honorable face aux USA, la Belgique a dominé son sujet face à la Russie et Porto Rico. Les USA, qui évidemment, ont terminées premières.
Les qualifiées pour le mondial :
Australie, USA, Bosnie, Canada, Japon, Chine, France, Corée du Sud, Serbie, Nigéria, Belgique, Russie.
Douze seulement ? Et oui, c’est peu, mais ce mondial s’est contenté de ne sélectionner que 12 petites formations, une chance pour avoir la médaille ? Pas si sûr, car le moindre faux pas sera sanctionné. Or, si les bleues nous ont habitués aux médailles, elles ont aussi échoué dans les moments les plus compliqués…bref…la FIBA a encore bricolé un tournoi étrange, mais quoi qu’on arrive, nous serons derrière notre équipe de France féminine en septembre, juste après l’Eurobasket masculin. Préparez-vous, septembre va être chaud !