C’est avec le statut d’équipe à abattre que les Lakers ont débuté la saison 2020-2021. Champions en titre, au sortir d’une campagne autoritaire, la franchise de Los Angeles avait réalisé un été ambitieux pour ménager ses stars en saison régulière.
Du talent offensif ajouté à l’image de Dennis Schroëder et Montrezl Harrell, des joueurs de renom comme Marc Gasol ou Wesley Matthews ajoutés à une structure aux fondations déjà très solides. Les Lakers ont gagné le titre grâce à leur défense et un duo de stars absolument incontournable. L’objectif était donc clair : reproduire la performance durant les Playoffs 2021.
La saison prit un tournant toutefois différent alors qu’Anthony Davis allait manquer de (très) longues semaines de compétition. Sans la clé de voûte de leur défense, resserrés autour de LeBron James, le champion en titre allait néanmoins réussir à maintenir le cap. Tour de force s’il en est. La forteresse reste dure à pénétrer et derrière King James, l’attaque reste de haut vol. Une réussite de courte durée toutefois, puisque, après AD, c’était au tour de LeBron d’y aller de sa blessure. Une lourde entorse suite à un contact avec Solomon Hill, et un King sur le flanc contraint d’abandonner des Lakers pourtant là où on les attendait : en haut de la conférence, extrêmement disciplinés défensivement et portés par leur chef de file.
La suite allait logiquement se compliquer, et si les Lakers, orphelins de leurs stars arrachent bien quelques succès pour se maintenir en Playoffs, c’est avec soulagement qu’ils récupèrent LeBron et Davis en fin de saison. Si les ambitions sont toujours là, quelque chose semble néanmoins clocher. L’intérieur ne semble pas pleinement sorti d’affaire et la rechute n’est pas loin, tandis que si James est bien de retour, son explosivité elle, est restée aux vestiaires.
Conséquence, les Lakers ne redressent pas suffisamment la barre pour raccrocher une sixième place et éviter le Play-in. Dans un affrontement à la vie, à la mort avec les Warriors, Los Angeles va néanmoins réussir à arracher sa place pour les Playoffs. Malmenés par la défense de Draymond Green et un Stephen Curry au sommet, les Lakers s’en remettent à James pour crucifier les Dubs d’un 3 points assassin en toute fin de possession. Ces derniers ne s’en remettent pas, mission accomplie pour les Pourpres & Or.
Favoris face aux Suns de Chris Paul – Devin Booker – DeAndre Ayton, la série prend rapidement un tournant favorable pour Los Angeles. Face à une équipe de Phoenix diminuée en faveur d’une blessure à l’épaule de Chris Paul, fantomatique, ils récupèrent l’avantage du terrain. Dans un affrontement de demi-terrain et marqué par le travail de deux défenses d’élite, la série va néanmoins basculer sur la blessure d’Anthony Davis. En son absence, les Lakers doivent se ranger derrière un LeBron qui apparaît encore diminué. Opposé au futur finaliste de la conférence Ouest, le champion doit alors s’incliner. La bête est blessée et si Phoenix a bien fait de s’en méfier jusqu’au bout, ses plaies auront raison d’elle : les Suns vont s’imposer en 6 matchs. Si Devin Booker a représenté un challenge de belle facture dans une bataille tactique de qualité entre Frank Vogel et Monty Williams, la mobilité de DeAndre Ayton fut un problème insoluble pour un secteur intérieur privé de Davis.
Les vacances sont arrivées plus vite que prévue pour le champion. Déchu. Et avec, la nécessité de reprendre l’organigramme mis à mal par une saison compliquée en interne.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’effectif : Dennis Schroëder, Alex Caruso, Wesley Matthews, Kyle Kuzma, Kentavious Cadwell Pope, Alfonzo McKinnie, Montrezl Harrell, Markieff Morris, Marc Gasol, Ben McLemore, Andre Drummond, Jared Dudley, Devontae Cacok.
Ils ont rejoint l’effectif : Russell Westbrook (Wizards), Carmelo Anthony (Trail Blazers), Kent Bazemore (Warriors), Malik Monk (Hornets), Kendrick Nunn (Heat), Dwight Howard (Sixers) Wayne Ellington (Pistons), Trevor Ariza (Heat), Rajon Rondo (Clippers), DeAndre Jordan (Nets), Mac McClung, Chaundee Brown, Joel Ayayi (TW), Autin Reaves (TW).
Le roster à ce jour :
Meneurs : Russell Westbrook, Rajon Rondo, Kendrick Nunn, Mac McClung
Arrières : Malik Monk, Talen Horton-Tucker, Wayne Ellington, Chaundee Brown, Joel Ayayi (TW), Austin Reaves
Ailiers : LeBron James, Kent Bazemore,
Ailiers-fort : Anthony Davis, Carmelo Anthony, Trevor Ariza
Pivots : Dwight Howard, DeAndre Jordan
Les tendances de l’été
Comme tout un chacun, l’été est supposé commencer avec la draft. Mais si les Lakers ont récupéré quelques jeunes prospects, c’est uniquement des noms qui n’ont pas été appelés le soir de la grande messe. Dépourvus de pick, les angelinos ont dû bricoler. Ils ont donc mis la main sur Joël Ayayi, Mac McClung, Austin Reaves et Chaundee Brown. L’essentiel était pourtant ailleurs.
Russell Westbrook débarque
C’est l’un des mouvements de cette intersaison et bien évidemment l’arrivée la plus significative pour le champion 2020. C’est vers le MVP 2017 que Los Angeles se tourne en échangeant plusieurs rotations majeures de ces dernières saisons (Kentavious Cadwell Pope & Kyle Kuzma, mais également Montrezl Harrell débarqué l’intersaison précédente) afin d’obtenir une troisième star pour accompagner LeBron & Davis. Au sortir d’une seconde partie de saison aux chiffres ahurissants à Washington, le meneur toujours en quête d’un premier titre à bientôt 33 ans aura la tâche d’apporter un volume de jeu important à des Lakers en manque de création derrière LeBron James.
Si la perte de KCP laisse le poste 2 vide d’un extérieur incontournable, que la défense du joueur était précieuse, les départs de Kuzma et Harrell sont eux beaucoup moins problématiques. Le premier représentait une solution de fortune plus qu’un choix clair, tandis que le second était sorti de la rotation dans une équipe favorisant la défense.
L’intégration du meneur va probablement représenter un défi pour les Lakers. S’il permet de délester LeBron d’une partie de la création et offre une option viable quand ce dernier ne sera pas sur le terrain, toujours est-il que le faible jeu sans ballon du duo laisse présager quelques difficultés.
Toutefois, les Lakers ont réalisé des travaux bien plus profonds que la simple venue de Westbrook, puisque c’est l’effectif dans les grandes largeurs qui a été renouvelé.
De lourdes pertes en défense
Un des principaux éléments qui ressort de cette intersaison est la perte de nombreux role players au profil défensif. Petite revue des dégâts.
L’échec de l’été : le départ d’Alex Caruso
Principale perte de cette intersaison, Alex Caruso fait ses valises pour Chicago. Les Lakers pouvaient faire une proposition, mais ont, semblent-il préféré économiser leurs deniers plutôt que de faire un pont en or à leur meneur back-up. Pourtant, celui qui fut d’abord une mascotte était bel et bien devenu une des rotations majeures de l’ex-champion. Gros défenseur (individuel et collectif), il représentait également une option très adaptable de l’autre côté du terrain. Option comme meneur, il apportait un jeu sans ballon précieux pour faire le chemin pour LeBron James.
Son duo avec le King était d’ailleurs le plus efficace des Lakers. Ensemble sur le terrain, les compères affichaient un net rating de +17,1. Si la défection de Caruso pourrait paraître anecdotique, il ne faut pas s’y tromper, c’est la perte majeure de cette intersaison.
Autres pertes dommageables
Dans la catégorie des pertes qu’il faudra compenser, on peut penser à la paire KCP – Matthews. L’arrière titulaire des Lakers était l’un des défenseurs sur l’homme les plus compétents de l’équipe et contribuait à faire des Lakers le 1er defensive rating de la ligue. En prime, le joueur est une menace offensive capable de produire de belles saisons derrière l’arc. S’il avait tendance à dérailler, comme durant sa série de Playoffs face aux Suns, la perte du joueur doit réellement être compensée. Dans sa lignée, Wesley Matthews assurait un excellent interim. Défenseur compétent, comme son passage à Milwaukee l’avait rappelé, il était l’une des arrivées les plus réussies de la précédentes intersaison.
Pour autant, KCP comme Matthews malgré leurs compétences n’étaient pas des indispensables absolues si l’on se fie aux statistiques avancées (en défense tout du moins). L’un comme l’autre affichait un rating négatif entre leur présence sur le terrain et leur présence sur le banc :
- +1,1pt encaissé avec KCP
- +0,6pt encaissé avec Matthews
Pour autant, ne pas s’y méprendre. Avec ces deux joueurs, le rating défensif des Lakers restait au sommet de la ligue. Et si leurs stats individuelles pâtissaient de certaines rotations qui transfiguraient la défense extérieure (Caruso, notamment), ils n’en étaient pas moins d’excellents défenseurs, dont la présence sur le terrain, notamment grâce au spacing créé, en faisaient des éléments positifs (grâce notamment à leur jeu sans ballon).
Un effectif entièrement renouvelé
Si quelques départs soulèvent des questions, les Lakers n’ont pas chômé du côté des arrivées. Fidèle à sa réputation, la franchise aux désormais 17 bannières de champions a écumé le marché des agents libres pour entourer son trio de star. Au rang des arrivées les plus intrigantes, on peut nommer deux jeunes joueurs : Kendrick Nunn et Malik Monk. Trouvaille du Heat, Kendrick Nunn est un scoreur efficace. Profil de la bonne option en sortie du banc, il a parfois été écarté de la rotation du Heat pour son côté un brin unilatéral et une défense pas toujours dans les standards de Miami. Pour sa troisième saison NBA, on peut néanmoins s’attendre à des progrès défensifs dans un effectif ambitieux. Monk, quant à lui est un scoreur qui a gagné en efficacité au fil des années. Malgré tout, il n’a pas atteint une régularité nécessaire pour justifier un investissement de la part des Hornets qui l’ont drafté.
Pour autant, dans un effectif avec des stars et un focus amoindri sur lui, l’arrière peut être une option viable et s’imposer dans la rotation de LA. Ses 40,6% de loin ont sans aucun doute convaincu Rob Pelinka de tenter sa chance. Le principal test pour s’imposer dans la rotation sera toutefois l’investissement défensif, ce qui n’était pas une priorité pour Charlotte où il a fait toute sa carrière jusqu’alors.
Plus globalement, on a pu noter des Lakers désireux de tirer un trait sur la saison écoulée. Plutôt que de décider qui conserver et qui ramener, ils ont fait le choix de tout reprendre à la base autour du duo James-Davis et d’un Talen Horton-Tucker enfin prêt à prendre une dimension plus importante. En marge de l’échange autour de Westbrook, une palanquée d’autres joueurs ont rejoint l’effectif : Carmelo Anthony, DeAndre Jordan et Trevor Ariza qui incarneront les fusibles à agencer autour ou au relais d’Anthony Davis. Et puis, conscients que l’effectif n’a de toute façon de l’ambition que si LeBron et Davis arrivent en forme post-saison, ils ne se sont pas encombrés d’ajouter du talent sur leurs postes respectifs “au cas où”, mais ont avant tout ramener énormément de joueurs sur les postes 1 & 2. Le début de saison permettra probablement d’établir une hiérarchie entre Nunn, Monk, Ellington, Brown ou encore Bazemore.
Enfin, gage de cohésion ou volonté de combler les brèches, la franchise enregistre les retours de Rajon Rondo et Dwight Howard, champions 2020 avant de partir durant l’intersaison précédente.
Focus sur la saison 2021-22 des Los Angeles Lakers
Depuis l’arrivée de LeBron James, les Lakers suivent un modèle équivalent tous les ans. Plutôt que de repartir d’un même tronc et d’ajuster, l’effectif voit ses cartes rebattues avec plus ou moins de contrôle. Cet été, la franchise n’a pas caché sa frustration et a une nouvelle fois fait table rase du passé. Avec, forcément, son lot d’incertitudes. Gros plan sur un effectif tout neuf, mais pas tout jeune.
Russell Westbrook est un Laker
Depuis l’arrivée d’Anthony Davis, les Lakers ont un problème. Au relais de LeBron James, l’équipe manque d’une force capable de créer pour soi ou pour autrui à haut niveau. Dennis Schroëder, recruté pour être une force dominante en sortie de banc a donné une condition à son arrivée : être titulaire. L’équilibre anticipé par le staff qui voyait probablement en Caruso un titulaire aux côtés de James a donc volé en éclat. Problème, l’allemand n’a pas vraiment comblé ce besoin des Lakers. Il n’a pas non plus été le défenseur élite qu’était Danny Green, dont il avait pris la place dans le 5.
Après ce pari perdant, les Lakers ont finalement plongé sur l’opportunité de ramener l’ancien MVP.
Disons le d’emblée, son trio avec James et Davis n’est pas aussi naturel que celui, à tout hasard, des Nets. Ils ne sont pas d’aussi bons shooteurs, ils ne proposent pas autant de mouvement sans ballon et vont devoir apprendre à jouer ensemble, ce qui ne semble pas un défi pour les joueurs de Brooklyn (et n’en a pas été un). Pour autant, Westbrook est encore une force de création indéniable et délestera LeBron d’une tâche lourde pour un joueur de 37 ans, tout comme il permettra d’envisager un 5 sans les deux co-stars dont l’objectif sera justement de laisser le meneur faire ce qu’il sait faire : attaquer sans relâche. Durant l’essentiel de sa carrière, Westbrook était à la fois le joueur avec l’USG% le plus élevé à son poste (c’est dire la quantité de tirs pris), mais aussi celui qui délivrait le plus haut taux de passes à ses coéquipiers. Ce qui atteste, les deux mis côté-à-côte, de la quantité de ballons que le joueur manie.
A ce titre, la force du plan sera sûrement le suivant : ne pas vraiment chercher à faire des Lakers une équipe triomphante avec Westbrook seul sur le terrain (ses équipes étaient généralement moins performantes en attaque quand le joueur était aligné ces deux dernières saisons), mais profiter de son statut de “joueur à tout faire”, pour assurer une production plancher suffisante à LA.
Anthony Davis obligé d’accepter un rôle de pivot ?
Ce n’est plus un secret pour personne, les Lakers sont meilleurs quand Anthony Davis est pivot, notamment parce qu’il est tout simplement plus efficace à ce poste qu’à son poste naturel, celui d’ailier fort. L’intéressé en est conscient et c’est pourquoi il accepte de prendre de longues minutes à ce poste dans les grands matchs, et forcément en Playoffs. Si on sait que l’intérieur finira les matchs en pivot, on sait également qu’il rechigne à faire toute la saison régulière au poste 5 et a jusqu’ici, obligé LA à garnir sa raquette pour le ménager.
La communication récente du joueur porte à croire que lui-même s’est fait à l’idée. Entre ses réponses mettant en avant l’importance du “sacrifice” de chacun cette saison pour optimiser l’effectif, ou son fatalisme sur la nécessité de jouer pivot, nul doute ne subsiste. D’autant que…
… L’an passé, les Lakers avaient un différentiel de +5,6 avec AD au poste 4. Celui-ci passait à +15,6 lorsqu’il jouait pivot. Une réalité qu’il devient difficile d’ignorer d’autant que la raquette n’a jamais été aussi légère depuis qu’il porte les couleurs des angelinos.
A ses côtés, on retrouve à cette heure les seuls Dwight Howard et Deandre Jordan. Si le premier a marqué les esprits dans la quête du titre en 2020, 2 années auront passées au moment de la post-saison. Un temps qui ne paraît pas si long, mais qui commence à peser pour un joueur désormais plus proche de la quarantaine que de la jeune trentaine. Or l’an passé, Howard a semblé moins physique que durant sa saison aux Lakers. Quitter Doc Rivers pour retrouver Frank Vogel lui permettra-t-il de redevenir un game changer ?
En ce qui concerne l’ex-pivot des Clippers, un élément en dit long sur son niveau actuel. Face aux Bucks, en Playoffs, alors que les Nets devaient stopper Giannis Antetokoumpo et faisaient face à une véritable pluie de blessures, ils ont préféré une rotation à 7 joueurs plutôt que d’essayer Deandre. Voilà 5 ans que le pivot voit son impact chuter, et l’an passé, les Nets avaient un différentiel de -11,1 avec DAJ sur le terrain. Il y a donc fort à parier que le pivot servira de fond de rotation plutôt que de véritable option.
Ainsi, à moins que l’effectif des Lakers soit amené à changer en cours de saison, tout porte à croire qu’Anthony Davis jouera plus souvent au poste 5, quitte à batailler avec des joueurs plus physiques : Joël Embiid, Nikola Jokic ou encore DeAndre Ayton. Dans l’ensemble, c’est une bonne nouvelle pour Los Angeles. Sauf si vous prenez en compte votre volonté de le ménager en vue des Playoffs.
Une défense extérieure poreuse ?
On l’a déjà dit, les Lakers ont fait leur succès sur leur défense. En proposant la meilleure défense de la ligue sur les deux dernières saisons, les angelinos ont fait de cet aspect du jeu le cœur de leur identité. Toutefois, avec une raquette autrefois centrale dans l’organisation de l’équipe bien amoindrie, il va falloir travailler dur pour protéger la peinture.
On sait que si les intérieurs jouent un rôle clé dans la construction d’une défense, il est tout à fait possible de proposer une défense élite sans pivot dominant. Les Lakers ont certes Anthony Davis, mais en tirer pleinement profit, c’est aussi être capable de limiter le nombre d’actions défensives qu’il doit réaliser. Or si les pourpres & or ont souvent pu s’appuyer sur des défenseurs extérieurs féroces, le casting de cette saison apporte, à minima, moins de certitudes.
Que ce soit Russell Westbrook, Malik Monk ou Kendrick Nunn, il est difficile de se positionner sur le plafond défensif de ces joueurs. Tout du moins, il n’est pas facile de se projeter sur ce qu’ils produiront. Par exemple, on sait que les qualités athlétiques de Westbrook lui ont permis d’être un défenseur respecté. Toutefois, c’est également un joueur qui a fait preuve d’une implication variable de ce côté du terrain. Par exemple, sa dernière saison à OKC fut plutôt décevante, tandis que son passage à Houston fut satisfaisant. En revanche, l’an passé, son manque d’investissement fut criant, même si la médiocrité de ses coéquipiers en défense ont fini par cacher ses errances dans le joyeux bordel de Washington.
Avec Frank Vogel et un effectif tourné vers le titre, on peut espérer un Westbrook beaucoup plus concentré. Pour les autres, on sait que Bazemore est avant tout un défenseur, qu’il n’a jamais rechigné à la tâche, alors qu’à l’inverse, Monk & Nunn ne se sont pas spécialement illustrés dans le domaine. Dans une équipe où fournir les efforts défensifs est un gage de temps de jeu, la staff des Lakers va-t-il réussir à faire franchir un cap à ses deux jeunes recrues ? Si oui, alors la défense de LA ne sera pas si poreuse que ça… Mais probablement pas au point de demeurer la meilleure défense NBA.
Pour ce faire, les Lakers ont aligné énormément d’extérieurs qui vont lutter pour obtenir une place dans la rotation. En plus des 4 joueurs cités, on sait que THT, Wayne Ellington et Rajon Rondo vont aussi tenter de se faire une place. C’est la certitude pour Frank Vogel d’avoir une multitude d’options entre et derrière Westbrook & LeBron.
Se battre contre le temps ?
On rit ou s’émerveille souvent de la durabilité de LeBron James. A bientôt 37 ans, le King semble inoxydable. Pourtant, lui qui est désormais habitué à faire partie des doyens de l’équipe, a cette saison une équipe dans sa tranche d’âge. Une bonne partie des plus vieux joueurs en activité se trouvent dans l’effectif. Avec ce que cela signifie : risque de blessures accrue, déclin des joueurs et idée parfois erronée des capacités d’un tel roster. On a souvent tendance à évaluer les joueurs selon ce que l’on sait de leur carrière, faisant abstraction du fait qu’ils ne sont parfois plus, et ce depuis un moment, ce qu’ils ont été.
A ce titre, Rajon Rondo, DeAndre Jordan, Dwight Howard sortent tous trois de saisons d’un très mauvais acabit. Carmelo Anthony n’a lui pas changé, mais ses défauts sont toujours les mêmes et pourraient même s’accentuer. Tandis que Trevor Ariza, a alterné le bon et le mauvais avec une régularité presque inquiétante. On peut d’ailleurs se demander quel sera vraiment le rôle du trio Rondo / Anthony / Jordan. Si le second peut encore contribuer lors de ses coups de chaud offensifs, il a toujours tendance à stopper net la circulation de balle par ses isolations. Dans les bons soirs ça passe, mais sinon, cela peut vite vous coûter de précieuses possessions. D’autant qu’il est au mieux correct de l’autre côté du terrain. Quant à Rondo et Jordan, on espère que leur signature est plus anecdotique qu’autre chose.
Avec un des effectifs les plus âgés de la ligue, les Lakers ont une fenêtre très réduite. Ils doivent donc gérer tout ce monde avec précaution pour tenter d’en tirer profit, tout en évitant l’écueil de la saison passée : faire jouer des joueurs pour leur réputation et non leur production (ceci est un clin d’œil à André Drummond). En gardant en tête que ces alignements de noms ronflants ont par le passé, et à plusieurs reprises, coûter des saisons à la franchise.
Quels objectifs ?
Évidemment, quand on monte un roster avec 3 stars et beaucoup de vétérans… L’objectif final ne peut être que le titre. Si pour y arriver, il faudra réussir à intégrer Westbrook et quasiment un roster entier de nouveaux role players, on sait qu’un tel pari fut déjà réussi autour de LeBron-Davis en 2019-2020.
Pour une équipe aussi culturellement tournée vers la défense depuis 2 ans, les changements sont de taille, mais espérer préserver cette identité n’a rien d’impossible. Si la perte de ce secteur intérieur si dense au fil des ans et les départs de Caruso, KCP et Matthews dans le même temps ont de quoi inquiéter, il reste de la ressource à cette équipe.
A cette heure, les Lakers font partie des favoris de la conférence Ouest, et sont par beaucoup, déjà projetés dans une finale face aux Nets. On sait que ce genre d’attentes sont souvent contrariées, l’histoire nous l’a appris. Toutefois, tout autre résultat serait un échec pour cette équipe.
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L’avis de @LALakersFR
Après une saison marquée par les blessures, quelles étaient les priorités de l’intersaison ? Que pensez-vous de l’arrivée de Russell Westbrook ?
Les priorités étaient de conserver les nombreux éléments du roster devenant agents libres (Schröder, Caruso, THT) ou trouver un moyen de les remplacer, ce qui n’est pas une mince affaire lorsqu’on explose le salary cap et que le nombre d’assets est limité.
Comme l’an passé, Pelinka ne cède pas aux exigences démesurées d’un meneur avide de liquidité et ramène Westbrook à Los Angeles. Si, sur le papier, l’autre deal obtenu par Pelinka (Buddy Hield contre Kuzma et Harrell) semblait moins coûteux, en terme d’assets et d’ajustements nécessaires, recruter un joueur de la trempe de Russell Westbrook est une décision avec un potentiel retour sur investissement conséquent. Du genre à ramener un titre. Encore fallait-il entourer correctement le Big Three avec des joueurs capables de défendre et d’étirer le jeu. Dans le sens des arrivées, on se montre ainsi satisfait de celles d’Ariza et Bazemore qui cochent les deux cases, ainsi que celles d’Howard et Nunn.
Les autres joueurs semblent trop limités en défense pour être considérés comme des joueurs valuables, notamment sur un temps de jeu conséquent, dans un contexte de PO, mais feront largement l’affaire en Saison régulière. Des choix suspects, il y en a mais pour confirmer ces doutes, il faudra attendre de voir le rôle qui leur est donné. Les signatures de Rondo & DAJ passeraient ainsi mieux si leurs temps de jeu étaient en effet limités à peau de chagrin. De même pour Melo qui jouira d’un temps de jeu plus conséquent mais qui ne peut espérer gratter 25/30 minutes selon moi, pour le bien collectif. La resignature de THT est logique et dans la fourchette envisagée. Il viendra embrasser le rôle de 6th/7th man, avec une importance et une implication accrue des deux côtés du parquet.
Plusieurs départs sont marquants, qui va manquer le plus ? Le nouveau supporting cast vous satisfait-il ?
Dans le sens des départs, le gros point noir de cette FA est celui d’Alex Caruso pour des histoires de gros sous. Alors qu’ACFresh signe pour moins qu’envisagé ici, LA le laisse filer à Chicago sans contre-proposition. Difficile d’imaginer Pelinka laisser partir le Combo Guard sans une claire volonté de la direction d’économiser des sous. Jeanie Buss ne fait pas partie de la caste des propriétaires milliardaires capables de cramer son argent dans une luxury tax abyssale. Car sur le plan affectif mais surtout sportif, Caruso était une option plus que solide pour reprendre le rôle de 3&D sur le poste 2.
Favoris pour le titre ou pas ?
Les Expendables pour certains, une maison de retraite pour d’autres. Les certitudes sont qu’une équipe qui possède deux superstars se retrouve généralement en haut de la liste quand il s’agit d’établir celle des contenders. Alors quand on rajoute un 3ème larron à la fête, les Lakers semblent en effet armés pour aller au bout. Encore faut-il que la mayonnaise prenne et qu’un playbook digne de ce nom optimise les nombreuses qualités de chacun.