Les cactus de l’Arizona avaient les épines plus aiguisées que jamais la saison passée. En l’espace de trois ans, nous avons assisté à un renversement de tendance digne des finales de 2016. Pour information, lors de l’exercice 2018-2019, les Suns finissaient 15ème de la conférence Ouest, avec un horrible bilan de 19 victoires pour 63 défaites. Pire encore, les hommes de Kokoskov compilaient le 28ème offensive rating, ainsi que le 29ème defensive rating. Le moins que l’on puisse dire est que cette franchise revient de loin, très loin.
À l’aube de la saison passée le message était très clair : il fallait frapper un grand coup et vite. La pression était doublée sur les épaules de Monty Williams. Le principal objectif était d’amener cet effectif en playoffs, tout en intégrant un nombre conséquent de nouveaux joueurs à ses rotations. Objectif réussi, les attentes ont même été surpassées. Les Suns finissent deuxième de la jungle de l’Ouest avec un bilan de 51 victoires pour 21 défaites. Phoenix termine sa course à une petite défaite du Jazz, qui finit avec le meilleur bilan de la ligue. Une magnifique saison régulière menée par coach Monty, qui développe un jeu collectif redoutable et plutôt « lent », puisque Phoenix termine avec la 26ème pace de la ligue. Mais dans le même temps les Suns bouclent leur exercice 2020-2021 avec le 5ème offensive rating, ainsi que le 9ème defensive rating : un bilan plus qu’honorable.
Cette saison régulière était marquée par une arrivée majeure au sein de l’effectif : le Point God. CP3 se devait d’être le facteur qui fait passer un réel cap à cette équipe, mais surtout, il se devait de justifier un contrat de 42 millions de dollars. L’année dernière chez les Suns, 40,4% des tirs inscrits découlaient d’une passe décisive de Paul ; seuls quatre « meneurs » faisaient mieux que lui dans ce domaine : Westbrook, Harden, Young et Doncic. Chris Paul se classait au 86ème percentile au PSA (points pour 100 tirs tentés), tout cela en ayant un taux de perte de balles incroyablement faible avec 11,3%.
Ce chiffre semble d’autant plus faible lorsque l’on connaît son usage rate et son appétence pour la passe. Ajoutez à tout cet arsenal ses 16 points par match à 50% de réussite, et vous conviendrez que son intégration s’est assez bien passée. En bref, Chris Paul était LE créateur dont les Suns avaient désespérément besoin pour compenser l’utilisation de Devin Booker.
En parlant de Booker, lui aussi avait une mission de taille cette année : prouver qu’il n’était pas juste un scoreur dans une équipe qui ne gagne pas. 25,6 points, 4,2 rebonds et 4,3 passes, ses stats sont légèrement en deçà de celles des deux saisons passées, mais ceci s’opère dans une logique de développement du jeu collectif des Suns. Devin s’est débarrassé du superflu de son jeu pour se consacrer pleinement sur son impact à chaque match. Ses statistiques diminuent mais son importance grimpe en flèche, à en croire l’évolution de son plus/minus de 4 points par rapport à l’exercice 2019-2020. Booker incarne le changement de mentalité de cette franchise. Le fils spirituel de Kobe était l’un des joueurs les plus agréables à voir évoluer sur les parquets, notamment son fadeaway totalement chirurgical : 47,7% de réussite sur ce type de tir. Rien de mieux que la preuve par l’image.
En dehors de ce back court de rêve, la NBA a compris qu’elle devrait s’habituer à la domination d’un nouvel homme dans la peinture. Deandre Ayton a pris une nouvelle dimension cette année, le pivot est le dernier membre de cette sainte trinité, le point d’ancrage des Suns. Le bahaméen compilait 14,4 points pour 10,5 rebonds à 62,6% de réussite au tir la saison passée. Comme Booker, son total de points diminue mais son importance augmente. De plus, sa forte présence et sa qualité offensive sont un régal pour la qualité de passe de Book’ et CP3. Sur les 430 tirs marqués par Ayton, 210 interviennent sur une passe décisive de l’un de ces deux joueurs. La mission de Monty, qui était de créer une harmonie dans son effectif, se traduit notamment par le bon fonctionnement de son big three.
Le pivot de Phoenix a surtout passé un cap lors de sa campagne de playoffs. Au cours de cette période, ses productions statistiques ont toutes été améliorées. En finissant troisième rebondeur le plus prolifique derrière Giannis et Gobert, Ayton s’est même rapproché de très près de certains records de la franchise. Lors du match 4 face aux Clippers Deandre a ramassé 22 rebonds dont 9 rebonds offensifs. Il termine tout proche du record des 24 rebonds, dont 10 rebonds offensifs pris par Barkley en 1993 face à Seattle. Avec la progression de son pivot s’élevant parmi les meilleurs de la ligue, les Suns possèdent désormais l’une des la meilleure traction 1-5 de toute la NBA.
Avec cette base solide la vie était belle en Arizona, surtout que le trio était complété par des soldats de luxe : Jae Crowder et Mikal Bridges. Ces deux joueurs ont été capables de briller sans forcément avoir les projecteurs braqués sur eux. Les Suns faisaient partie des rares équipes à avoir leurs cinq titulaires à plus de 10 points de moyenne. Chaque joueur qui posait un pied sur le terrain pouvait être une menace offensive, il ne fallait laisser personne sans surveillance, ce qui a permis aux Suns de faire la saison régulière qu’on leur connaît. Voici une séquence que l’on a pu observer à de nombreuses reprises cette année, où chaque joueur est une menace à trois points :
Trop souvent oubliés, ces deux lieutenants ont été des acteurs majeurs de l’épopée de Phoenix. Chaque soir en moyenne, le duo rapportait 23,6 points, 9 rebonds, et 4,2 passes décisives, sans oublier leur importance défensive de tous les instants. Défendus par Bridges en régulière : Lillard, Mitchell, Curry, Ingram et Doncic ont shooté à 30.3% à 3pts (10/33). Pour ce qui est de Crowder et sa hargne légendaire, on se souvient assez de sa campagne de Playoffs face aux Lakers, où Davis et LeBron n’ont pas vu le jour face à lui : 13/40 au tir au cumul.
Tous ces points conduisent les Suns en playoffs assez facilement avec le deuxième meilleur bilan de la ligue. Tels des empereurs romains, les Suns voient s’affronter dans l’arène du play-in leurs deux potentiels adversaires. Pour leurs premiers playoffs depuis dix ans ce sera, ou les Warriors, ou bien les Lakers. Le sort de cette rencontre a été décidé par un homme de 36 ans avec un maillot jaune et violet. C’est ainsi que les Suns se retrouvent face aux Lakers pour le premier tour.
Après s’être fait peur en perdant temporairement Chris Paul, les Suns ont su profiter de la blessure d’Anthony Davis pour faire le push, et éliminer des Lakers pas suffisamment prêts et en bout de course.
S’ensuit le fameux « Suns in 4 », face à des Nuggets dépassés avec l’aide d’un back court en feu. 25.5 points et 10.3 passes de moyenne pour Chris Paul, accompagné par un Booker en 25.3 points, 7.8 rebonds et 4.5 passes. Appuyant là où ça fait mal, le duo a littéralement disséqué Denver. En bref, les Suns déroulent et se mettent à rêver d’une potentielle finale NBA.
Pour cela il faudra passer par-dessus des Clippers orphelins de leur franchise player, mais complètement transformés mentalement. Largement mis en difficulté par Paul George & co, les Suns retrouvent finalement leur jeu, et se retrouvent de manière amplement méritée en Finales NBA.
Face aux Bucks tout le monde connaît l’histoire, et vous pouvez retrouver ici un récit un peu plus détaillé du déroulé de cette finale perdue par Phoenix. Toujours est-il que les objectifs établis au début de la saison ont été plus que remplis par ces Suns.
Cependant plusieurs interrogations demeurent au moment d’attaquer l’intersaison ? Comment faire pour renforcer l’effectif en gardant de la stabilité et de la continuité ? Quid du contrat de Chris Paul ?
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Ty-Shon Alexander, Jevon Carter (Brooklyn Nets), Torrey Craig (Indiana Pacers), Langston Galloway (Golden State Warriors), E’twaun Moore (Orlando Magic).
Ils ont rejoint l’équipe : Chandler Hutchison, JaVale McGee, Elfrid Payton, Landry Shamet.
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Le roster à ce jour :
Meneurs : Chris Paul, Cameron Payne, Elfrid Payton,
Arrières : Devin Booker, Landry Shamet,
Ailiers : Mikal Bridges, Chandler Hutchison, Abdel Nader,
Ailiers-forts : Jae Crowder, Cameron Johnson, Dario Saric, Jalen Smith,
Pivots : Deandre Ayton, Frank Kaminsky, JaVale McGee.
Les tendances de l’été
Pour la plupart des équipes en NBA, la draft était un moment crucial de la saison, pour les Suns, la vraie échéance se situait à l’ouverture de la free agency. De façon assez insignifiante, les Suns choisissent Day’Ron Sharpe en toute fin de premier tour. Ce dernier n’aura sans aucun doute pas sa place dans le roster, mais pourra être utile pour servir d’asset dans le cadre d’un trade.
C’est donc à l’ouverture de la free agency que le gros du travail commence pour le front office des Suns. Le 6 août, Phoenix enregistre les signatures d’Abdel Nader et de Cameron Payne, mais surtout, celle de Chris Paul. CP3 re-signe à hauteur de 120 millions de dollars sur 4 ans. Cela peut paraître énorme lorsque l’on voit l’âge de ce dernier et son potentiel à blessures, mais si tout se passe bien physiquement, les Suns sont alors assurés d’avoir le meilleur créateur de la ligue à la mène. Surtout que la quatrième année de ce contrat est une team option, et la troisième année n’est que partiellement garantie.
Le même jour, les Suns renforcent drastiquement leur 2nd unit en signant Landry Shamet en échange de Jevon Carter, ainsi que les droits sur Day’Ron Sharpe. Une bonne recrue qui pourra aisément aider à faire la rotation sur les postes 1 et 2 derrière Booker et Paul.
Parmi les free agents restants : Craig, Galloway, Kaminsky, et Moore, les Suns ne prolongeront que Kaminsky. Ce n’est pas le joueur le plus important, mais sa présence permet de combler l’effectif. La perte la plus importante est donc celle de Torrey Craig, mais il est assez facile de la relativiser si l’on considère la marge de progression de Bridges, et celle de Johnson pouvant tourner entre les postes 3 et 4.
Pour conclure cette free agency particulièrement bien menée, James Jones est allé récupérer des joueurs très importants pour les rotations de Monty Williams : Elfrid Payton, JaVale McGee et enfin Chandler Hutchison (two way). Ces trois joueurs bouclent l’effectif des Suns pour la saison 2021-2022.
Enfin, parmi les tendances de cet été, le départ de Saric est la rumeur qui a été la plus alimentée. Le croate blessé aux ligaments croisés en finale des playoffs a été énormément mentionné dans différents packages pour monter un transfert. Cependant, Saric est toujours à Phoenix à l’heure actuelle, et les Suns ne semblent pas prêts à demander une disabled player exception. Ce qui peut vouloir dire que les Suns considèrent qu’il peut revenir à temps pour les prochains playoffs. Ils veulent travailler le développement de l’effectif en attendant son retour. Cela constitue un risque important, même si on connaît le talent de créateur de Saric, le remplacer par un joueur en capacité de jouer de suite serait dans la continuité de la mentalité de « win now » qui prend forme en Arizona.
Focus sur la saison 2021-22 des Suns
Un effectif de meilleure qualité que l’an passé ?
La question ne porte pas sur le 5 de départ qui n’a pas bougé d’un poil, même si l’on peut considérer que certains ont progressé, mais sur les rotations de Phoenix. Seul l’avenir nous apportera la réponse, mais pour le moment, sur le papier, cet effectif semble plus complet et mieux armé que celui de l’année dernière.
À commencer par l’acquisition de McGee ; certes, ce n’est pas le joueur le plus respecté de la ligue, mais force est de constater que son apport ne peut être que bénéfique pour Phoenix. Tout d’abord pour son expérience : McGee a déjà trois bagues en sa possession. Le tout en ayant été un réel acteur de ces runs de champions. Ensuite, les Suns avaient besoin d’un peu plus de solutions pour leurs rotations à l’intérieur. Derrière Ayton, McGee constitue une option sérieuse pour ramasser du rebond et marquer quelques points. Même s’il n’est pas le meilleur à son poste, sa présence permettra de faire diminuer le temps de jeu de Kaminsky et sa palette très limitée, qui pénalisait les Suns plus qu’autre chose lorsqu’il entrait sur le parquet.
Enfin, il est possible de traiter deux arrivées en une, en prenant Elfrid Payton et Landry Shamet. Ces derniers possèdent leurs limites, mais leur rôle sera bien défini et ils seront importants en cela. Il faut les considérer comme un tout complémentaire : Payne, Payton, Shamet. Ces trois-là constituent la rotation des lignes extérieures, et leurs profils peuvent s’avérer nécessaires pour Monty Williams, en fonction de ses besoins.
Shamet, avec ses 40% de réussite à 3pts en carrière, saura apporter ses qualités de sniper dans la 2nd unit. Si le 5 majeur est rudement efficace à trois points, la présence de Shamet permettra de réduire le gouffre de niveau avec le banc : il sera ainsi une alternative offensive très intéressante.
Elfrid Payton n’est pas le meilleur shooteur du monde, il ne sait tout bonnement pas shooter en réalité. Avec les Knicks l’an dernier, il tournait à 31.7% de réussite à mi-distance, et seulement 28.6% de réussite à trois points. Mais sa propension à driver constitue au contraire un renforcement de la palette offensive des Suns. Quand il drive, Payton tourne environ à 46% de réussite. Déjà mieux.
C’est d’ailleurs l’une des seules choses que l’on verra de ce joueur, il risque d’être le troisième choix de la rotation à la mène, au vu de son statut de « no 3 and no D ». Ses limites ont été largement exposées l’an passé lors de 63 matchs en tant que titulaire avec les Knicks. Payton est un membre éminent du club des 7% de meneurs avec le plus faible rendement pour 100 tirs tentés. Ce n’est donc pas la recrue de l’année en somme, mais son rôle en fond de banc permettra de moins l’exposer.
Enfin, Payne représente une sorte d’hybride entre les deux nouveaux arrivés. Il a même eu l’opportunité de s’exprimer en playoffs « grâce » à la blessure de CP3, et a été déterminant dans l’épopée des Suns. Tout le monde a encore en tête sa prestation XXL au match 2 des finales de conférence face aux Clippers, au cours duquel il termine meilleur marqueur de la rencontre avec 29 unités. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il sera dans la continuité de ce qu’il accompli la saison dernière.
Sur le plan offensif, et ce malgré les lacunes de Payton, cet effectif semble légèrement plus prometteur et plus complet que les Suns version 2020-21.
Une attaque un peu meilleure en échange d’une défense amoindrie ?
En considérant que les minutes de Shamet et Payton s’échangeront approximativement avec celles de Jevon Carter et E’twaun Moore, il est temps de voir ce que Phoenix y perd défensivement.
Les départs :
Les chiffres défensifs de Carter et Moore sont sans appel. Leur rendement défensif est très bon. Ces deux joueurs font partie des meilleurs défenseurs sur les arrières de la ligue. Lorsqu’ils défendaient dans cette position, ils encaissaient respectivement 108.3 points et 101.4 points pour 100 possessions. Très peu peuvent se vanter d’avoir fait mieux l’an passé. Il faut malgré tout relativiser ces statistiques, en prenant en compte le degré d’adversité qui peut être plus faible sur les minutes jouées par ces deux joueurs.
Les arrivées :
Si cette fois les chiffres nous permettent de confirmer la plus-value offensive évoquée au sujet de Shamet, ils mettent également en lumière le gouffre défensif que ces arrivées créent. Si les chiffres de Payton ne sont pas aussi alarmants que l’on aurait pu le croire, ceux de l’ancien joueur des Nets ne trompent pas. Cela confirme que si l’amélioration offensive existe dans une légère mesure, la dégradation défensive de l’effectif sur les lignes extérieures n’est pas à négliger.
Comment maintenir le rythme ?
Les Suns ont pour mission de s’inscrire dans la continuité de la saison passée, tout en ayant en tête que cette saison ressemble à celle de la « dernière chance ». Pour cela les Suns doivent faire une saison régulière solide, qui leur permettra d’être en position favorable au moment des playoffs.
Ainsi, Phoenix ne devra pas attendre avant de mettre la machine en route. Pas question de faire comme le Heat, finaliste il y a deux ans, qui entame la saison 2020-2021 avec 13 défaites sur les 20 premiers matchs. Booker & co devront marquer de leur empreinte la conférence Ouest dès le début de la saison.
Sur les 20 premiers matchs, les Suns auront 4 affiches relevées face aux Lakers, à Denver et Brooklyn. Le reste du calendrier est très abordable. Si Phoenix n’a pas un bilan aux alentours de 14-15 victoires après le match face à Brooklyn, il sera alors possible de considérer le début de saison comme décevant.
Un bon début de saison serait le meilleur moyen de se rassurer et de créer une dynamique sur laquelle s’appuyer tout au long de la saison. Ce serait aussi un moyen de montrer qu’il faudra encore compter sur les Suns cette année.
Quels objectifs ?
La situation est claire aujourd’hui en Arizona. Les Suns veulent gagner maintenant. Chaque seconde qui passe est une seconde qui nous rapproche de la fin de l’ère Chris Paul. Les signatures faites lors de l’intersaison indiquent toutes une volonté de gagner le championnat dès cette année.
Si vous aviez dit aux fans des Suns il y a trois ans, que si leur équipe échouait en finale de conférence, cela constituerait une terrible déception, vous seriez passé pour un fou. Or, c’est bel et bien le cas cette année. Les Suns, veulent, et doivent faire à minima, aussi bien que la saison passée.
Mais le réel objectif n’est pas de faire « aussi bien », mais « mieux ». Booker et Ayton ont crevé l’écran pour leur « première fois ». CP3 a un poignet tout neuf. Le banc est plus complet et plus expérimenté que jamais. Toutes les conditions sont réunies pour aller chercher ce titre tant attendu.
L’avis éclairé de @SunsFR
Quel bilan tires-tu de l’intersaison des Suns ? Pouvait-on décemment espérer mieux ?
On tire un bilan plutôt positif de l’intersaison à Phoenix, bien qu’aucun mouvement transcendant n’ait été effectué. Il y avait peu de frayeurs mais l’essentiel était de conserver Chris Paul et Cam Payne, c’est chose faite, qui plus est à un tarif raisonnable ! Après, on peut toujours espérer mieux quand le meilleur nouvel arrivant se nomme JaVale McGee ou Elfrid Payton… James Jones nous a impressionné par son opportunisme par le passé, il a cette fois choisi la continuité et on ne peut pas lui en vouloir quand on est passés à seulement 2 victoires du Graal…
Les Suns ont-ils ajouté ce qu’il manquait l’année dernière pour gagner un titre ?
Oui et non. S’il a manqué quelque chose à ces Suns, c’est clairement de présence intérieure. La blessure de Dario Saric nous a condamné à n’avoir que très peu d’alternatives crédibles à Deandre Ayton chez les big men. Frank Kaminsky avait eu des minutes en Finales NBA, ça veut tout dire… JaVale McGee est arrivé cet été, ce n’est pas une signature alléchante mais elle a le mérite d’être là, avec un joueur plutôt solide en sortie de banc qui a fait ses preuves dans son rôle d’éboueur classique chez des champions (Warriors, Lakers). Malheureusement, la blessure de Dario Saric qui ne devrait pas revenir avant très (trop ?) tard dans la saison n’est pas vraiment compensée, mais le marché était faible, et on ne va pas reprocher à James Jones d’avoir refusé de surpayer un joueur moyen au risque de perdre Chris Paul et/ou Cameron Payne, essentiels.
Peut-on s’attendre à un meilleur bilan que l’année dernière en saison régulière ?
Pas forcément, mais je ne dirais pas que ça a une importance démesurée malgré tout. Contrairement à la saison passée, ces Suns seront attendus et surveillés de près, et ce rôle d’équipe surprise est désormais loin derrière. On peut donc s’attendre à un bilan similaire, et l’essentiel sera de s’assurer l’avantage du terrain le plus longtemps possible comme ça avait été fait l’an passé, on a vu comment le public de Phoenix avait transporté l’équipe en playoffs.
Quel joueur vas-tu suivre avec le plus d’attention ?
Je vais tricher en choisissant deux joueurs, car leurs trajectoires et les attentes placées en eux sont similaires. Mikal Bridges et Cam Johnson arrivent à un tournant. Ils ont prouvé à de multiples reprises qu’ils étaient déjà des top role players de cette ligue, mais peuvent-ils devenir encore plus que ça ? Pour Bridges, tous les espoirs sont permis tant il avait multiplié les performances à +20 points, avec une vraie aisance au drive et un tir extérieur retrouvé, sans parler de sa défense… Peut-il tutoyer avec régularité les 20 points de moyenne ? La question se pose. Dans une moindre mesure, on attend autant de Cam Johnson, extrêmement solide et polyvalent, mais qui a connu de vrais trous d’air au tir par moments la saison passée.
Est-ce que le fait de finir autrement que champions constitue un échec pour Phoenix ?
Forcément, oui. L’appétit vient en mangeant, et le parcours 2020/2021 des Suns nous a donné une faim de loup. Lors du Media Day, on a entendu un discours commun de ne pas vouloir s’enflammer, de reprendre les matchs les uns après les autres en repartant de zéro… Mais la réalité est que la finale perdue est encore dans toutes les têtes. Cette équipe est sûre de ses forces, et rien n’a changé, si ce n’est que 4 joueurs essentiels qui n’avaient jamais connu les playoffs (Book, Ayton, Bridges, Johnson) ont énormément appris de cette brillante campagne. Le groupe vit extrêmement bien, Monty Williams a la mainmise sur son vestiaire, et bien que rien n’ait été révolutionné, il n’est pas certain que ces Suns tomberont cette fois encore sur un Giannis “GOATesque“, un Middleton chirurgical et un Holiday aussi étouffant. Objectif Champion NBA, et rien d’autre.