Spéculation. Tel sera le mot clé de cet article. Comme pour toutes les previews, pourriez-vous rétorquer avec justesse. Effectivement, sauf que sur l’immense échelle du hasard et du pifomètre, la situation actuelle des 76ers se situe très haut.
L’exercice passé de la franchise de la ville de l’amour fraternel fût digne d’une très bonne série américaine et les scénaristes ne se sont pas moqués de nous. La saison 1 fût le théâtre de la présentation des personnages, avec Doc Rivers, Joël Embiid et Ben Simmons dans les rôles principaux, Tobias Harris, Seth Curry et autres Matisse Thybulle en side-kick. Elle permit au spectateur de se replacer le contexte ; une équipe meurtrie retourne au combat afin de terrasser ses terribles ennemis, que sont les Boston Celtics, Milwaukee Bucks et Brooklyn Nets. Sur les 72 épisodes de cette première saison, nous vîmes les 76ers progresser au point de caracoler en tête de leur conférence avec 49 victoires pour 23 défaites. Dans son rôle de héros principal, Embiid est excellent (28,5 points, 10,6 rebonds, 38% de loin) tandis que son compère Australien continue de tout faire très bien (14 points, 7 rebonds, 7 passes décisives).
Cette saison 1 se clôtura donc sur une happy end. Ce n’était qu’un stratagème de la production pour faire revenir les téléspectateurs plus nombreux encore.
Au début de la saison 2, l’équipe débute les matchs éliminatoires contre une franchise voisine, nommée Washington Wizards. Le challenge ne paraît pas insurmontable et il ne le fût effectivement pas. Au total, Philadephia n’aura besoin que de 5 rencontres, dont 3 blowouts, pour venir à bout d’un adversaire loin d’être suffisamment armé pour espérer créer l’exploit. Au second tour, en guise de plat de résistance, ce sont les Atlanta Hawks qui se présentent désormais. Si cela ne devrait pas être une formalité, les 76ers devraient pouvoir s’en sortir sans trop suer, pensent-on devant notre télévision.
C’est le moment que les scénaristes choisirent pour passer en mode “Game of Thrones, ép. 9”. Perte de confiance, prestations fantomatiques, défaites incompréhensibles et homme à abattre ; la seconde moitié de cette saison 2 était haletante et son finish surprenant : en 7 rencontres, les Hawks vinrent à bout de Sixers soudainement devenus poussifs.
La saison 3 est actuellement encore en cours et relate “l’après” élimination. Elle est toute centrée autour du personnage de Ben Simmons. Après avoir été méconnaissable en demi-finale de conférence, notamment dans les fins de rencontre, l’Aussie a été énormément critiqué. Par les fans, naturellement, puisqu’il est dans les prérogatives de quiconque de casser du sucre sur les joueurs habituellement supportés. Par son Camerounais de colocataire également, ce qui était déjà plus étonnant. Par son coach enfin, Rivers venant planter le dernier clou du cercueil de Simmons à Philadelphia.
Dans le dernier épisode, nous avons appris que ce dernier souhaite quitter sa franchise de toujours. Dans le prochain, nous connaîtrons peut-être son point de chute. La saison 4, elle, devrait se recentrer autour du terrain de basketball : diffusion prévue à partir du 19 octobre 2021.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : George Hill, Benjamin Simmons (?), Anthony Tolliver.
Ils ont rejoint l’équipe : Andre Drummond, Aaron Henry, Georges Niang, Grant Riller, Jaden Springer.
Le roster à ce jour :
Meneurs : Seth Curry, Tyrese Maxey, Grant Riller, Jaden Springer,
Arrières : Isaiah Joe, Furkan Korkmaz, Shake Milton, Matisse Thybulle,
Ailiers : Danny Green, Tobias Harris, Aaron Henry,
Ailiers-forts : Georges Niang, Benjamin Simmons (?), Paul Reed,
Pivots : Andre Drummond, Joël Embiid.
Les tendances de l’été
Si nous avons déjà mentionné le feuilleton principal qui agite la ville de Philadelphia depuis le début de l’été, il convient de ne pas faire l’impasse sur les autres mouvements qui ont agité la franchise. Honneur aux nouveaux, commençons par la draft. En raison de sa très bonne saison régulière de l’année passée, les 76ers possédaient le 28è choix du premier tour, avec lequel la front-office réalisa une excellente opération, sur le papier du moins, en sélectionnant Jaden Springer. Annoncé beaucoup plus haut par la majorité des mocks draft, Springer est un meneur ultra long au physique impressionnant et en avance défensivement pour son âge. Le début de sa carrière nous dira si sa glissage lors de la draft était – ou non – fondée sur des éléments pertinents.
Au second tour, avec le 50è choix, Philadephia jeta son dévolu sur Filip Petrusev, un jeune Serbe évoluant jusqu’alors en Europe du côté du KK Mega Bemax après avoir commencé un cursus universitaire à Gonzaga. Le joueur ne rejoindra toutefois pas la Pennsylvanie cette année, puisqu’il vient de signer un contrat avec l’Anadolu Efes. La soirée se termina avec la sélection de Charles Bassey (né à Lagos… au Nicaragua selon Basketball-reference, qui constitue donc un meilleur outil pour les aficionados de basketball que pour le lycéen qui passe le baccalauréat de géographie), qui n’a toutefois pas signé de contrat avec l’équipe.
Venons-en à la free agency. Au rang des départs, ne sont à mentionner que les cas d’Anthony Tolliver et de George Hill, qui retourne à Milwaukee après sa pige d’un an à Philly (quel timing !). Les pertes ne sont donc pas trop importantes et paraissent être largement compensées par les arrivées. Quelles sont-elles ? Alphabétiquement, parlons d’abord de l’arrivée d’Andre Drummond. Ancien souffre douleur d’Embiid, Drummond semble désormais être dans une situation délicate. Depuis son départ de Détroit, il enchaîne les saisons moyennasses et n’a pas su s’imposer aux Lakers. Les Sixers ont donc fait l’acquisition d’un pivot extrêmement physique et rebondeur hors pair, en quête de résurrection au plus haut niveau.
La raquette est également complétée avec l’arrivée de Georges Niang, tout droit venu du Jazz d’Utah. Role player de qualité et très rarement absent, Niang est avant tout un sniper qui saura écarter les défenses adverses grâce à son spacing naturel (+40% de réussite de loin depuis 3 saisons, en prenant 72% de ses tirs derrière l’arc). Vu le salaire du bonhomme (6,8M$ / 2 ans), le risque est quasiment nul et l’arrivée de l’ancien Jazzmen fait figure de bonne pioche.
Aux rangs des arrivées sans grand impact, de prime abord, citons rapidement celles de Grant Riller (7 matchs, 4 minutes de moyenne l’an passé à Charlotte) et d’Aaron Henry, joueur non drafté. Le premier, ancien meneur scoreur de Charleston (cursus universitaire complet) se distingue par des aptitudes offensives de haut niveau. Possédant un premier pas au-dessus de la moyenne et très bon dans la création pour lui-même, Riller pourra impacter positivement l’attaque des 76ers. Toutefois, on peut douter sur sa capacité à faire autre chose, si bien qu’il trimballe une image unique de feu-follet offensif, à l’instar d’un Lou Williams. Le second était d’abord projeté au premier tour de la draft. Excellent défenseur sur l’homme et polyvalent offensivement, Henry est un ailier au physique idéal et playmaker capable. Finalement undrafted en raison d’un shoot… aléatoire, il aura certainement une petite carte à jouer derrière Danny Green.
Enfin, deux joueurs faisant partie intégrante du projet furent prolongés au cours de l’été. Citons d’abord Danny Green, encore titulaire l’an passé et qui a rempilé pour 2 ans et 20M$. Nous verrons rapidement ci-dessous qu’il est loin de s’agir d’une mauvaise idée. Enfin, c’est Furkan Korkmaz qui a resigné pour 3ans et 15M$ et qui continuera donc à balancer des bombes lointaines sous le maillot des 76ers.
L’heure n’a donc pas été, pour l’instant, aux grands chambardements. Tout risque néanmoins de s’accélérer rapidement si Simmons, second plus gros salaire de l’équipe (31,5M$ / an) venait à trouver un point de chute loin de la Pennsylvanie. La situation semble d’ailleurs inexorable ; si l’Australien refuse de revenir jouer sous le maillot des 76ers, le front-office a tout intérêt à l’échanger le plus rapidement possible, même si sa côte n’a jamais été aussi basse. Il se murmurait avec insistance qu’un deal avec Portland et incluant C.J McCollum pourrait être favorable pour les deux équipes.
La face de l’équipe de Philadelphia risque donc d’évoluer de manière substantielle d’ici la fermeture du marché des transferts.
Focus sur la saison 2021-22 des 76ers
Repartir de plus belle ?
Tel Roronoa Zoro à la fin de l’arc Thriller Bark, les 76ers peuvent-ils faire comme s’il ne “s’était rien passé, rien du tout” ? Autrement dit, peuvent-ils repartir à l’assaut du One Piece de la conférence est avec les mêmes ambitions qu’à la fin du dernier printemps ?
La réponse n’est pas à chercher que du côté de Philly. Il faut également voir à quoi ressemblera la concurrence. À l’est, les Nets font figure d’épouvantail XXL, d’autant plus si le trio infernal est sur ses 6 jambes (ce qui risque de ne pas être toujours le cas, Irving ne pouvant pas, pour l’heure, évoluer à domicile en raison de sa non-vaccination). Les Bucks, champion NBA en titre, ont connu un été somme toute tranquille. Derrière ces deux têtes a priori intouchables, il y aura de la place pour les outsiders. À notre sens, sans tout ce ramdam médiatique et sportif, les 76ers auraient largement pu mériter leur place dans le trio de tête. Désormais, peut-être que ce trio s’est transformé en duo et que le premier poursuivant, lancé en chasse-patate derrière eux, s’appelle Philadelphia.
Peu importe, au fond, le résultat de la saison régulière. Les 76ers doivent assurer et se rassurer. Finir 1er de la conférence n’assure pas des résultats en playoffs, comme la conférence est a su le rappeler ces dernières années. Dès lors, les ambitions d’Embiid & cie peuvent renaître de leurs cendres, mais le chemin sera loin d’être aisé. À dire vrai, imaginer les 76ers galérer et décevoir n’est pas non plus totalement improbable. Doc Rivers sait toutefois s’y faire avec les équipes qui doivent prouver ; il est peut-être l’heure de le démontrer à nouveau.
SOS back-court en détresse ?
Imaginons que Ben Simmons finisse par effectivement par plier les gaules, direction ailleurs. Sans spéculer (encore) autour de la contrepartie, il s’avère que les deux postes arrière de Philadelphia paraissent bien démunis une fois qu’on y a soustrait la présence de l’Australien.
La rotation sur le poste 1 est alors quasi-juvénile. Derrière Seth Curry, auteur d’une très bonne saison l’an passé, les remplaçants n’atteignent même pas l’âge légal de la retraite en s’y mettant à 3 : 18 ans pour Springer, 20 ans pour Maxey et 24 pour Riller. Le tout pour 68 rencontres NBA au total. C’est peu, trop peu, à l’époque où la NBA fait la part belle aux tractions arrières. Cela permet de tirer une première conclusion : s’il semblerait que Ben Simmons était plus un ailier-fort qu’un meneur, les 76ers seraient bien inspirés d’attirer un combo-guard dans l’hypothèse où ils venaient à se séparer du first pick 2016.
Sur le poste 2, la problématique est la même à peu de chose près. Les quatre joueurs susmentionnés (Isaiah Joe, Furkan Korkmaz, Shake Milton, Matisse Thybulle) possèdent une expérience somme toute parcellaire : 94 ans à eux quatre pour 483 matchs NBA en cumulé. L’avantage du quatuor, c’est que ses qualités se cumulent plutôt bien : explosivité, tir, défense… Les jeunes hommes sont complémentaires, mais la rotation demeure très légère pour un contender, surtout si le poste 1 est également démuni.
La problématique du poste d’arrière pourrait être résolue en interne, de trois manières différentes. Tout d’abord, le choix de la sûreté mène à titulariser le très expérimenté Danny Green. Pour autant, le triple champion NBA n’a certainement pas 30 minutes de jeu dans les jambes. De surcroît, le triple bagué a toujours évolué au poste 3 à Philadelphia. Par conséquent, nous pensons à une titularisation du sophomore Tyrese Maxey, auteur d’une première saison prometteuse, en misons sur une amélioration exponentielle de son niveau. Reste évidemment, dans un tout autre registre, la faculté de faire évoluer d’entrée l’autre Australien de l’effectif, Matisse Thybulle, dont le profil défensif paraît complémentaire avec le jeu du second Curry. Toutefois, ses facultés offensives, encore trop réduites aujourd’hui, constituent une véritable problématique et un frein à ce qu’il puisse jouer dans les moments chauds d’une partie.
Cette conclusion nous permet de confirmer la précédente : dans le cadre d’un trade de Ben Simmons, il est impératif de ramener à Philly un excellent poste 1/2. Sans cela, les 76ers risquent d’être profondément dans la mélasse à l’heure d’affronter les Nets, les Blazers, les Lakers ou les Warriors.
L’enterrement du Process ?
Le Process. Terme plutôt générique qui désigne le long chemin de croix suivi par une franchise pour se reconstruire. Le dictionnaire cite comme exemple les saisons 2013 à 2016 des 76ers, terminées avec 75 victoires… cumulées. Prenez-ça, les Warriors.
Force est de constater que si la méthode peut déranger, le résultat semblait prometteur. Joël Embiid, Ben Simmons, Markelle Fultz. Sur le papier, cela avait de la gueule. Au final, le dernier vit une carrière trop compliquée en raison de pépins physiques à répétition, malgré de belles promesses. Le premier, après avoir bataillé avec le corps, est devenu un pivot générationnel. Le second affichait les promesses d’un point forward à tout faire. Au point qu’il y a quelques années, des voix s’élevaient pour se demander si Philadelphia devait construire autour d’Embiid ou de Simmons. Il ne faut pas trop vite oublier quelles furent les prestations de l’Australien.
Sauf que la boue a coulé sous les ponts et que la situation est désormais pourrie. Au point que le Process vive ses derniers mois ?
Sonnez Chopin dans les campagnes. Est-ce l’heure de la marche funèbre ? À vrai dire, aucun scenarii ne semble enterrer définitivement le long programme lancé voilà presque 10 ans. En effet, quoi qu’il se passe, Joël Embiid restera la figure de proue du projet. Si Simmons revient regonflé à bloc – ce qui ne paraît pas être la situation à privilégier -, le programme aura simplement survécu à une turbulence. S’il part, son successeur fera partie intégrante du Process, puisque son arrivée en Pennsylvanie est liée au départ du second visage de celui-ci. Par conséquent, sauf à retenir une conception particulièrement stricte du terme, le Process survivra.
Cela risque d’être toutefois la preuve que peu importe le temps de préparation, un plan bien ficelé plus toujours prendre du plomb dans l’aile. En l’occurrence, le plomb prend la forme des performances de Simmons aux lancers-francs et dans les 4è quart-temps et les critiques qui en résultèrent. Tout est allé très, très vite, de quoi rendre jaloux des scénaristes espagnols, cette fois ci : ceux de la Casa de Papel.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
C’est là que l’auteur de ces lignes se retrouve bien ennuyé. Évidemment, lorsqu’elle possède Joël Embiid dans son roster, l’équipe ne peut être qu’ambitieuse. Récent second du classement du MVP remporté par Nikola Jokic, le Camerounais est un franchise player dont la présence sur le parquet “oblige” son équipe à remporter des matchs. De toute manière, Philadelphia n’a pas le choix : après son élimination surprise et suspecte en demi-finale de conférence l’an passé, qui fît suite à un sweep au premier tour l’année précédente, il est désormais nécessaire de redresser la barre. Sortir de la conférence est paraît être compliqué sur le papier (Brooklyn, Milwaukee…) mais pas forcément hors de portée si l’équipe parvient à réintégrer un Simmons à 100% ou à trouver une belle pièce en échange de son meneur / ailier-fort.
Pour ne pas paraître trop ambitieux, voire irréaliste, évoquons comme objectif sportif une demi-finale de conférence serrée. Par-là, nous souhaitons dire qu’une élimination à ce stade de la compétition ne serait pas forcément vue comme une débâcle, en fonction de l’adversaire et du contenu de la série. Ainsi, nous faisons une grande différence entre la demi-finale de conférence 2019, perdue au buzzer du game 7 sur un tir venu de la lune et somme toute très encourageante, et celle de 2021, chokée dans les grandes largeurs et source d’interrogations à n’en plus finir. Cet objectif laisse de la place pour faire mieux, en allant découvrir à nouveau les finales de conférence est par exemple.
Au-delà du pur aspect sportif, la franchise gagnerait également à recouvrer un peu de sérénité, mot qu’elle ne connaît plus depuis l’arrivée de Jimmy Butler en novembre 2018. Entre luttes intestines, mésententes et sorties médiatiques peu opportunes, les 76ers sortiraient vainqueurs d’une saison sans clash, histoire ou embrouille. Pour une fois, donnons intégralement la parole au basket dans la ville de l’amour fraternel !
L’avis éclairé de @76ersFRA
QiBasket : Quels joueurs peuvent tirer profit de l’absence de Ben Simmons ?
@76ersFRA : Cette question n’est pas loin d’être un oxymore. De prime abord, on voit surtout l’effet domino que cela induit: 40 minutes et une place de starter à attribuer, ce n’est pas rien. De ce point de vue là, on peut difficilement arriver à une autre conclusion que celle qui consiste à dire que Maxey est le grand gagnant de cette regrettable histoire. En effet, il semble quasi-certain qu’il aura sa chance de débuter et prouver qu’il mérite de garder la place. Reste – rappelons-le – que faire ça, c’est faire peser une charge énorme sur les épaules d’un joueur qui n’est jamais que sophomore. Breakout SZN ? Peut-être, je l’espère de tout mon cœur. Cependant, je me dois d’inviter à la prudence quant à des aspirations qui pourraient vite s’avérer démesurées s’agissant d’un si jeune joueur.
S’agissant des autres joueurs de l’effectif, je me contenterai de souligner que Ben Simmons est l’un des joueurs qui font le plus monter les pourcentage à 3 pts de ses coéquipiers. Prudence là encore.
QiBasket : Quel est le statut de l’équipe si la situation dure sans lui trouver de point de chute ?
@76ersFRA : En l’état, sauf à ce que l’on trouve le moyen de récupérer Irving/Beal/Lillard (ce à quoi je ne crois plus du tout considérant les circonstances), je ne pense pas que les détails de l’échange à venir soient très impactants. Avec Simmons, nous étions une équipe très solide, qui a su regarnir son banc grâce au talent de ses scouts. Sans lui, nous sommes toujours une équipe très solide, la différence réside simplement dans le fait que nous aurons moins de marge contre la plupart des équipes NBA.
Plus concrètement, je pense que nous risquons de beaucoup souffrir sur les extérieurs, avec des guards tous assez frêles et largement sous-dimensionnés. Joel Embiid devrait nous maintenir dans le top 10, mais la défense d’élite de ces dernières années risque fort de ne pas survivre à la dernière intersaison. Pour conclure, je dirai qu’en dépit d’une configuration assez radicalement différente, le résultat final risque fortement d’être le même: une place en demi-finale de conférence avec une probabilité absolument pas négligeable de sortir au 1er tour.
QiBasket : Quel est le trade / back-court idéal pour toi ?
@76ersFRA :Trouver un trade était déjà compliqué pendant la saison morte, ce sera bien pire lorsque les rosters vont tomber à 17 joueurs et que la marge de manœuvre sera beaucoup plus limitée. Entendons-nous bien: Simmons est un joueur dont l’optimisation en tant que franchise player est un objectif beaucoup plus hypothétique qu’autre chose. Comme le disait Frank Jackson, il vous faut : un premier créateur de périmètre (Lillard) un pivot capable de tirer de loin ET de protéger le cercle (Brook Lopez), un porteur de balle secondaire capable d’apporter suffisamment de variété pour rendre l’attaque imprévisible (George) et enfin de gros shooteurs qui soient capables de jouer des main-à-main (Redick).
Énorme spoiler: ces profils sont tous rarissimes et en dehors des Warriors 2017, personne ne les a jamais vus réunis dans une seule et même équipe. Si vous doutez de la force de ce constat, posez-vous simplement la question de pourquoi les équipes qui auraient théoriquement le plus intérêt à aller le chercher (Orlando, Detroit, etc.) ne sont pas celles qui se sont manifestées. Malheureusement, ce constat a une conséquence assez dramatique : la valeur de trade de Simmons est celle d’un joueur plancher, capable de donner de la cohérence à une équipe qui souffle un peu trop le chaud et le froid, a du mal à stabiliser sa défense et a un impératif de résultat à moyen/court terme.
Deuxième énorme spoiler: ce marché existe, mais la marge de manœuvre est pour ainsi dire assez infime. Résultat, il n’y a donc que deux possibilités: soit on attend que ce marché s’élargisse et/ou on espère un panic move d’une équipe dont la star demande à partir, soit on fait le deal maintenant en misant sur le fait que la rançon de Simmons nous permettra d’avoir la meilleure offre du marché lorsque la prochaine star qui demandera à partir se manifestera. Mon analyse est que considérant l’état actuel des forces au sein de la conférence Est, il paraît peut-être plus sage d’attendre que l’ouragan Nets soit passé et de prendre un ou deux ans pour rajeunir l’effectif et donner des opportunités aux jeunes joueurs qui le composent. Dans ces conditions et au vu des différents prétendants à s’être manifestés, je pense que la meilleure piste est celle qui mène aux Warriors. À voir comment on peut bricoler ça, mais j’aime bien l’idée de repartir avec leurs deux prospects de la dernière draft.
Bref, In Daryl We Trust.