Après des Playoffs 2019-2020 conclus sur un bon gros choke face aux Nuggets – et au terme d’un affrontement titanesque entre Donovan Mitchell et Jamal Murray, le Jazz était attendu à la reprise. Pourtant, il semblait difficile de croire plus que cela en Utah, car le même refrain semblait toujours d’actualité : une franchise forte, un collectif dingue, mais des limites irrémédiables pour aller loin en postseason. Nous le disions dans la preview de la saison passée, Utah devait se racheter. Toujours dans le top 6 de la Conférence Ouest depuis 5 ans, il fallait faire plus. Les hommes de Quin Snyder l’ont fait.
Utah va dépasser les attentes dès la saison régulière. Mike Conley démarre l’exercice sur les chapeaux de roues, alors qu’il est à quelques mois de sa fin de contrat. Dans son sillage et celui d’un collectif toujours aussi bien huilé, le Jazz enchaîne les victoires et réalise même le meilleur début de saison de son histoire.
Individuellement, les coéquipiers de Donovan Mitchell se taillent également la part du lion. Joe Ingles devient le meilleur scoreur à trois points de l’histoire du Jazz, devançant la légende John Stockton. Mitchell et Gobert valident leur participation au All-Star Game, avant que Mike Conley lui-même, obtienne sa première sélection en carrière. Certes, ce fut grâce aux absences successives, mais ce n’était que justice pour le meneur. Enfin, Jordan Clarkson confirme ses dispositions de super remplaçant, qui le mèneront d’ailleurs au titre de 6ème Homme de l’année, devançant Derrick Rose et… Joe Ingles, son coéquipier. C’est dire si le Jazz présentait une profondeur d’effectif intéressante.
La saison se poursuit sous les meilleures auspices pour Utah. Mitchell est en feu, Gobert enchaîne les gros double-doubles, et le Jazz s’offre un nouveau record de franchise, avec 24 victoires consécutives à domicile. Le pivot français file tout droit vers un troisième titre de Défenseur de l’année en quatre ans, qui lui sera finalement décerné pour un exploit historique. Au cours d’une saison pas comme les autres, parsemée de blessures et d’absences liées à la COVID, Utah mène la danse et semble avoir franchi un véritable cap, terminant à la première place de l’Ouest avec 52 victoires en 72 matchs.
Pourtant, lorsque Mitchell se flingue la cheville à la mi-avril, c’est toute la franchise qui chute avec lui. Alors que les Playoffs arrivent, les doutes se font toujours plus insistants : le Jazz peut-il aller plus loin sans sa star ? Au premier tour Utah doit affronter les Grizzlies, qualifiés au terme du play-in. Après un Game 1 manqué et malgré un Ja Morant héroïque, les cadres de Snyder font le boulot et Utah remporte la série. Opposés aux Clippers lors des demi-finales, tout semblait rouler pour les Jazzmen, alors que la franchise menait 2-0 après deux victoires à la maison, et ce malgré l’absence de Conley. Pourtant, les Clippers mettent le bleu de chauffe, derrière Kawhi Leonard et surtout Paul George, qui prendra une dimension monumentale lorsque l’ancien des Spurs sera éloigné des parquets. Mené 2-3 avant le Game 6 à Utah, le Jazz va alors s’effondrer, une nouvelle fois, en gaspillant une avance de 25 points acquise à la mi-temps. La chute est brutale pour les hommes de Quin Snyder, et Donovan Mitchell pourtant monstrueux sur ces Playoffs.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Derrick Favors, Ersan Ilyasova, Juwan Morgan, Georges Niang, Matt Thomas
Ils ont rejoint l’équipe : Derrick Alston Jr, Jared Butler, Rudy Gay, Justin James, Eric Paschall, MaCio Teague, Hassan Whiteside
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Le roster à ce jour :
Meneurs : Jared Butler, Mike Conley, MaCio Teague
Arrières : Derrick Alston Jr, Jordan Clarkson, Trent Forrest, Justin James, Donovan Mitchell
Ailiers : Bojan Bogdanovic, Rudy Gay, Elijah Hugues, Joe Ingles, Royce O’Neale, Miye Oni
Ailiers-forts : Eric Paschall
Pivots : Udoka Azubuike, Rudy Gobert, Hassan Whiteside
Les tendances de l’été
Une Draft des plus calmes
Commençons par la Draft, assez calme pour nos amis de Salt Lake City. Le Jazz ne disposait pas de son premier tour, envoyé à Memphis dans l’échange de Mike Conley. Une mince affaire pour Utah, ayant terminé avec le meilleur bilan NBA et donnant donc un pick 30 aux Grizzlies. Au second tour, Utah dispose du 40ème choix, utilisé pour drafter Jared Butler. Meneur chez les Bears de Baylor, il a réalisé trois saisons universitaires avant de faire le grand saut vers la NBA. S’il est assez tanké (1m91 pour 86kg), ses qualités athlétiques restent très limitées, tout comme son envergure. Avec pour principale conséquence une certaine incapacité à scorer près du cercle. Offensivement, les points de Butler sont essentiellement marqués derrière la ligne, particulièrement dans les corners, mais aussi à mi-distance. Bien que sa mécanique de tir ne soit pas idéale, le meneur a vu son efficacité croître au fil des saisons à Baylor.
C’est surtout balle en mains que Butler peut apporter au Jazz, en second unit évidemment. Doté d’un bon handle, il peut éliminer un adversaire grâce à ses changements de rythme, et partir en drive comme distribuer la gonfle. Sa vision et sa qualité de passes sont d’ailleurs ses principaux atouts, surtout que le meneur n’est pas avide de ballons pour autant. Lors de sa dernière saison, il a partagé les responsabilités sans rechigner. Un meneur back-up intéressant donc, prêt à contribuer en NBA après trois saisons universitaires, et qui apportera également une bonne défense sur l’homme, bien qu’il soit assez vite hors de position lorsqu’il défend loin du ballon.
Une Free Agency solide
Dès le 3 août, le General Manager Justin Zanik a réglé le dossier chaud de la franchise, en re-signant Mike Conley. Les deux parties ne cachaient pas leur envie de prolonger l’aventure commune, mais le tarif restait à déterminer. A ce petit jeu, Utah s’en sort très bien avec un contrat sur 3 ans pour 68M de dollars, auxquels pourraient s’ajouter quelques bonus faisant monter la note à 72,5M. Un montant plus qu’honnête pour le Jazz, d’autant que la dernière année de ce contrat ne sera que partiellement garantie. La saison dernière, Mike Conley tournait à 16,2 points et 6 passes, mais affichait surtout son meilleur pourcentage en carrière derrière l’arc (41,2%). Une signature importante pour Utah donc, qui disposait d’une marge de manœuvre réduite, notamment depuis les prolongations de Mitchell et Gobert.
Pour parvenir à re-signer Conley, Utah a choisi de se séparer de Derrick Favors et de son salaire, laissant un espace vacant dans le secteur intérieur. Pour y remédier, Justin Zanik a jeté son dévolu sur le “paria” Hassan Whiteside. Le terme est un peu fort évidemment, mais il faut bien avouer que le pivot peine à convaincre en NBA depuis ses heures de gloire à Miami. Son passage à Portland, bien que réussi sur le plan statistique, laissait dubitatif quant à son réel apport. La saison dernière, le pivot n’a joué que 15 minutes par match à Sacramento. S’il a souvent été reconnu pour sa défense, cette réputation est peut-être exagérée. En effet, s’il reste un gros contreur, cette volonté incessante de chasser le block peut aussi le mettre hors de position. En carrière, Whiteside n’affiche alors aucune statistique avancée impressionnante. Attention, l’ancien du Heat est capable de produire sur le parquet, que ce soit au rebond ou à la finition en attaque. Mais son impact est souvent difficile à évaluer, et régulièrement négatif malgré de bonnes statistiques. Avec un contrat minimum, dans un rôle de back-up de Gobert, Whiteside a néanmoins tout de la bonne signature pour le Jazz. Et si la mayonnaise ne prend pas, si le pivot se montre nonchalant, il aura la concurrence du jeune Azibuike.
Enfin, Utah s’est adjugé les services de Rudy Gay. A 34 ans, l’ailier a tout de la meilleure acquisition réalisée par le Jazz cet été. Malgré son âge et la nostalgie de son niveau passé, Gay est un vétéran solide qui viendra combler certains manques dans l’effectif. Capable d’être une seconde option sur le parquet parmi les remplaçants, notamment derrière Jordan Clarkson. Il apportera également sa défense et sa qualité au rebond. Il risque fort d’évoluer au poste 4 en back-up de Royce O’Neale, le Jazz ne disposant pas de véritable spécialiste sur cette position.
L’autre joueur à pouvoir occuper la place d’ailier-fort sera Eric Paschall. Arrivé de Golden State dans un trade envoyant seulement un second tour de Draft (2026) chez les Warriors, l’ailier est un pari intéressant. Il a montré des choses probantes sous les ordres de Steve Kerr, et viendra apporter encore plus de profondeur au banc mormon. S’il n’est pas une grande menace défensive – trop lent pour les ailiers et trop petit pour les vrais intérieurs – il amènera une certaine polyvalence sur le banc. Paschall est également un grand ami de Donovan Mitchell, les deux hommes ayant grandi à deux rues l’un de l’autre. Reste à savoir quel sera son temps de jeu, derrière Joe Ingles et Rudy Gay sur les ailes.
Focus sur la saison 2021-22 du Jazz
Un collectif taillé pour la saison régulière
De prime abord, le Jazz a renforcé son effectif. Quin Snyder ne déplore aucune perte majeure, hormis celle de Derrick Favors dans le secteur intérieur. Comme évoqué, ce départ a été compensé avec deux joueurs capables d’évoluer en tant qu’ailier-fort, et Hassan Whiteside au poste de pivot. Dès lors, comment ne pas imaginer le Utah Jazz au sommet de la Conférence Ouest à nouveau ? Evidemment, il y a de la concurrence. Les autres previews, passées ou à paraître, permettront de déterminer les forces qui se dresseront contre le Jazz.
Cependant, l’effectif de Snyder reste parfait pour les joutes de saison régulière. Le cinq majeur devrait rester identique, et le banc a été renforcé par les arrivées énoncées plus haut. Par ailleurs, certains joueurs encore jeunes (Mitchell, O’Neale ou même Clarkson et Gobert) ont pris de la bouteille avec une saison de patron, et des Playoffs intenses. Cette saison, Utah continuera de s’appuyer sur ce qui a fait sa force l’an dernier, et même depuis plusieurs années : un collectif parfaitement huilé, une attaque équilibrée, et une défense solide. C’est simple, l’an dernier Utah affichait le 4ème Offensive Rating (116,5) et le 3ème Defensive Rating (107,5). Le calcul est rapide, cela donne un Net Rating de 9, soit le plus élevé de la ligue, et de loin.
Le tir extérieur restera l’arme favorite des coéquipiers de Donovan Mitchell. La saison dernière, la franchise était en tête au nombre de shoots pris (43) et convertis (16,7) derrière l’arc, avec un gros pourcentage de réussite de 38,9%. Cela s’explique par la présence de nombreux tireurs fiables, mais aussi par la superbe distribution du ballon orchestrée par Snyder. Les systèmes mis en place ainsi que la polyvalence offensive des mormons leur permet d’intégrer le top 5 des statistiques avancées au shoot, mettant en valeur leur efficacité.
Défensivement, c’est encore l’effort collectif et la polyvalence qui caractérisera le Jazz avec bien sûr, Rudy Gobert comme point d’ancrage. Capable de grandes soirées, que ce soit au contre ou au rebond, le pivot est désormais orphelin de Mark Eaton, légende du Jazz décédé l’an dernier, et mentor du français. Rudy tentera cette saison de rentrer dans l’histoire, encore un peu plus. Seuls Dikembe Mutombo et Ben Wallace comptent plus de trophées de Défenseur de l’année que Gobzilla. Oui, on cite deux légendes, et le pivot du Jazz sera certainement dans la course pour les rejoindre. D’autant que ses principaux concurrents l’an dernier, Ben Simmons et Draymond Green, connaissent des situations peu favorables. Le premier est dans le flou concernant son avenir, quand Green voit les années s’accumuler. Nul doute que de nouveaux rivaux feront leur apparition cette année.
Pas grand chose de nouveau à attendre du Jazz donc, et c’est bien cela qu’il faudra changer lors de leur probable campagne de Playoffs. Mais nous y reviendrons. En attendant, c’est une recette qui devrait encore fonctionner en saison régulière.
Cette fois, c’est la bonne ?
Pour autant, l’objectif du Jazz n’est plus là. Bien sûr, il faudra réaliser une bonne campagne et s’assurer une place dans le top 4 de l’Ouest, à minima, pour décrocher l’avantage du terrain. Mais c’est bien en Playoffs que le révélateur arrivera. Nous n’y sommes pas encore certes, mais le Jazz s’est-il doté des éléments suffisants pour faire peur ?
A propos de cette intersaison, le GM Justin Zanik est confiant : “Je pense que nous nous donnons la chance d’être meilleurs”. Vous en conviendrez, être meilleur quand on termine premier, c’est compliqué. Une preuve, s’il en fallait encore, que les ambitions du Jazz vont plus loin, et c’est bien normal.
L’an passé, lorsque Mitchell et Conley ont rencontré des pépins physiques, tout était naturellement plus difficile pour Utah. Si l’on espère que la santé sera avec eux, la présence de Jared Butler pourrait rendre de bons services aux mormons. Bien que rookie, l’ancien de Baylor dispose d’une solide expérience sur les parquets après trois saisons universitaires. Son profil de gestionnaire avec un tir correct semble parfaitement adapté au roster. Aucune certitude, mais Butler pourrait être une bonne surprise et soulager les siens par séquences. D’autant que Joe Ingles ne peut pas endosser trop de responsabilités balle en main en sortie de banc, tout en maintenant sa précieuse efficacité.
Ce sont finalement les ajouts de Rudy Gay et Eric Paschall qui pourraient s’avérer les plus bénéfiques. En ajoutant de la polyvalence sur les ailes, Utah s’est donné plus de flexibilité dans ses lineups. Rapide retour en arrière lors de la terrible série face aux Clippers. Alors que le Jazz déroule et récite sa partition, tout s’écroule lorsque Los Angeles réalise les ajustements nécessaires. Conséquence : le Jazz est mort avec ses idées. Celles qui font son succès en saison régulière, mais qui l’empêchent parfois d’être un sérieux contender. Les Clippers avaient alors décidé de passer en ultra small-ball, avec Nicolas Batum aligné au poste 5. Difficile alors pour Utah de répondre à cela avec les forces en présence, et tout a déraillé. En ajoutant Paschall et surtout Rudy Gay, Quin Snyder se laisse la possibilité d’un tel registre, en alignant plusieurs ailiers polyvalents par séquences. Certes, Gay n’est plus tout jeune et son apport a diminué au fil des années, mais l’idée peut être saluée.
Enfin, Bojan Bogdanovic sera sur les radars des observateurs. Auteur d’une deuxième saison en demi-teinte à Utah, après une première année très convaincante, l’ailier sera essentiel dans la réussite du Jazz. Si Mike Conley est bien le gestionnaire, Bogdanovic doit s’affirmer comme une seconde option fiable. La barre des 20 points de moyenne doit être un objectif minimal pour l’ailier, qui a déjà atteint cette marque en 2019-2020. Polyvalent, bon défenseur et surtout capable de créer son tir, il est un des leviers de la réussite du Jazz. A noter qu’il réalisait ses meilleures performances aux côtés de Joe Ingles, Royce O’Neale et Rudy Gobert. Des joueurs ayant moins besoin du ballon, dont deux représentant une menace en catch-and-shoot derrière l’arc.
Donovan Mitchell, en constante progression
En quatre saisons, Mitchell est devenu la star du Jazz. Sélectionné à deux reprises pour le All-Star Game, il a ramené la hype à Utah par ses performances et son jeu parfois spectaculaire. En constante progression, l’arrière tire les siens vers le haut, et ne cesse de progresser. En témoignent ses statistiques depuis son arrivée en NBA.
Ainsi, Mitchell parvient à augmenter sa moyenne de points chaque saison, tout en maintenant un pourcentage au tir équivalent, malgré un nombre logiquement plus élevé de tentatives. Surtout, avec des responsabilités grandissantes et un ciblage toujours plus intense par les défenses adverses. Et nous parlons seulement ici de statistiques en saison régulière. En Playoffs, c’est encore plus impressionnant, avec notamment plus de 32 points par match lors de la dernière édition.
Pour autant, l’arrière n’a encore jamais gagné sa place parmi les All-NBA Teams. Une hérésie ? Une concurrence trop rude sur le poste ? Un peu des deux, certainement. Intégrer cette sélection prestigieuse signifierait alors que Mitchell fait partie du top 6 de la ligue parmi les guards. S’il y parvient, nul doute que le Jazz pourra viser encore plus haut. L’arrière a certes emmené les siens vers la première place de l’Ouest, mais la véritable question est la suivante : peut-il être le leader d’une équipe championne ?
On le sait, la capacité d’une franchise à aller loin en Playoffs repose souvent sur celle de son meilleur scoreur à tenir la baraque dans les moments difficiles. Cependant, on ne peut pas reprocher à Mitchell d’avoir craqué en postseason, lui qui est déjà auteur de performances mémorables à même pas 25 ans. Il dispose tout de même d’une marge de progression supplémentaire, qui ne pourrait qu’être bénéfique au Jazz, notamment au niveau de son leadership, et son playmaking. Bien sûr, il a amélioré son efficacité au fil des saisons, et jouer aux côtés d’un meneur comme Conley lui épargnera de devoir distribuer 10 passes par match. Mais pour emmener son Jazz encore plus haut, Donovan Mitchell devra passer un nouveau cap, faisant de lui l’un des 10 meilleurs joueurs de la Ligue.
Quels objectifs ?
Vous l’aurez compris, nous l’avons dit à maintes reprises, l’objectif du Jazz ne se situe pas en saison régulière. En revanche, pour bien préparer une probable campagne de Playoffs, il sera indispensable pour Utah de réaliser un exercice sérieux, appliqué, dans la lignée des précédents. Conserver le trône de la ligue sera difficile. Ne serait-ce que reconquérir une première place à l’Ouest serait un exploit, tant la concurrence est acharnée.
Avec peu de changements dans l’effectif, Quin Snyder a de quoi travailler la continuité, mais surtout essayer de nouvelles choses. Les joueurs ayant renforcé le roster permettent d’envisager de nouvelles combinaisons, notamment de l’ultra small-ball. Il serait également intéressant de profiter de la saison régulière pour développer plusieurs visages. Histoire de ne pas arriver en Playoffs avec une mécanique rodée mais difficile à adapter aux ajustements adverses.
A titre individuel, les hommes du Jazz ont brigué de nombreux trophées l’an dernier. Nul doute que Gobert, Clarkson et même le “perdant” Ingles voudront remettre le couvert. Quant à Donovan Mitchell, il voudra certainement continuer sur sa lancée, et s’offrir une place parmi les plus grands. A eux de jouer, et de changer de refrain.
L’avis éclairé du compte @UtahJazz_France
Utah semble sortir renforcé de cette intersaison, qu’en penses-tu ?
@UtahJazz_France : La priorité était de re-signer Conley et ça a été fait à un prix relativement correct. Nous n’avions de toute façon pas la flexibilité d’aller chercher un autre meneur de son calibre. De plus, nous avons remplacé un Derrick Favors très (trop) vieillissant et un Georges Niang très (trop) maladroit en Playoffs, par Rudy Gay, Eric Paschall, Hassan Whiteside et notre rookie Jared Butler. Sur le papier, l’équipe a gagné en qualité et en polyvalence. Nous avons enfin des gars qui peuvent jouer poste 4 et passer en poste 5 sur des séquences en small ball, chose qui a pu nous faire défaut lors des saisons passées.
Pour autant, le Jazz est-il enfin un candidat évident pour le titre, ou manque-t-il encore quelque chose ?
@UtahJazz_France : Candidat évident, c’est peut être un peu fort. Un très bon outsider oui. En termes de talent pur, on trouve quand même quelques équipes devant le Jazz, la situation ne peut s’équilibrer qu’avec un collectif soudé, une défense solide et un sacrifice de chaque joueur pour l’équipe. On a laissé passer une énorme chance la saison dernière. Je ne suis pas certain qu’on revienne de sitôt dans une situation qui peut être aussi favorable. Après, le Jazz a prouvé tout au long de la saison, qu’il fallait compter sur eux, et que les gars n’avaient pas peur de tout donner malgré des corps qui souffraient (Conley et Mitchell en PO par exemple). Je pense que ce qu’il a manqué la saison dernière, c’était cette prise de risque du staff. On est morts avec nos idées sans avoir voulu s’adapter à l’adversaire et ça nous fait défaut depuis de nombreuses années en Playoffs. Que ce soit contre les Rockets, les Nuggets ou bien les Clippers cette année, le début de série est souvent positif, le coach adverse s’adapte et on finit sans réponse.
Quels joueurs attends-tu au tournant cette saison ?
@UtahJazz_France : La plus grosse déception du Jazz la saison passée est clairement Bojan Bogdanovic. Après une première saison impressionnante sous nos couleurs où il termine à 20 points par match avec des pourcentages intéressants, il est passé à côté de sa deuxième année. Alors oui, il a subi une opération au poignet avant la bulle, donc on lui excusait sa maladresse pendant une bonne partie de la saison régulière. Mais il n’a jamais retrouvé son efficacité de la saison d’avant, malgré quelques exploits sur un match de temps en temps. Quand on voit sa défense, sa distribution du ballon, ou sa qualité au rebond, on a vraiment besoin qu’il redevienne un tueur pour conclure les actions. L’objectif est qu’il soit une vraie seconde option crédible pour épauler Mitchell.