72 matchs, 26.4 points, 10.8 rebonds et 8.3 passes décisives, 60.2eFG% en moyenne. 1er au PER, 1er au VORP, 1er en WS et WS/48min, 1er au BPM, 1er au RAPTOR, 1er au LEBRON… (plus d’information sur ces metrics ici, là, mais aussi ici pour le RAPTOR, et enfin là pour le LEBRON).
Nikola Jokic est une anomalie qui, en plus d’atomiser tous les metrics statistiques imaginables, aura permis au Denver Nuggets de grimper sur le podium de la conférence Ouest et ainsi maintenir leur niveau d’excellence au moins une année supplémentaire.
Tout aussi compliquée et émaillée par les blessures qu’ait pût être cette saison 2021-2022, elle aura malgré tout accouchée d’un MVP indiscutable et d’une des plus belle saison individuelle de l’histoire pour un pivot, peut-être même LA plus belle saison offensive de l’histoire pour un joueur à ce poste…
Car Il n’y a pas de domaine offensif qui puisse échapper au génie Serbe : main droite, main gauche, après quelques mouvements de danse au poste, ou directement à la récupération d’un de ses propres rebonds ; à 3, 4 mètres en floater, en hook shot ou fadeway ; au shoot : à mi-distance, à 3 points, contesté ou sur une jambe, peu importe…
Une maîtrise qui ne devient hégémonie qu’en y ajoutant la vraie particularité du pivot serbe : un sens de la passe et de la distribution qui fait d’ores et déjà de lui un des meilleurs passeurs de l’histoire de la ligue car peu de joueurs ont ainsi poussés leur influence jusqu’à pouvoir anticiper à ce point les mouvements d’aide de la défense adverse afin de la surclasser.
Et si son arsenal d’attaque était déjà plus que complet le pivot serbe, nouvellement affuté physiquement, se permet aujourd’hui de driver et prendre de vitesse ses opposants directs, ou les enfoncer au poste sans jamais plus lever le pied de la pédale d’accélération.
Une condition physique enfin améliorée couplée à une prise de conscience de sa place de leader d’équipe qui lui font franchir un cap en terme d’agressivité, longtemps seul dénominateur victorieux d’une équipe emprunté par son long parcours dans la bulle et qui n’attendra que le All Star Game pour enfin se mettre en rythme…
Mais alors que l’arrivée d’Aaron Gordon parachevait cette montée en puissance de tout un groupe autour de son futur MVP, les blessures s’invitaient à la fête et, en un mois, ce fût toute la ligne arrière de l’équipe qui fût décimé.
Sans Jamal Murray, Will Barton, Monte Morris ou encore PJ Dozier c’est avec les 3ème couteaux, two way contracts et rookies du roster, aux postes de guards, que l’équipe offrait à son MVP le droit de recevoir son trophée devant son public, après un premier tour de Playoffs victorieux face aux Portland Trail Blazers.
Une fin de saison en baroud d’honneur qui ne laissait malheureusement que peu de place au suspens face à des Suns, futur finaliste, en parfaite maîtrise de leur jeu. Fin d’exercice discret donc, mais qui ne devra pas empêcher les fans des Nuggets (et les autres) d’apprécier la saison exceptionnelle de leur maître à jouer.
Une campagne peut-être encore trop mésestimé mais qu’importe… Car à l’instar du Dabe et de ses faux talbins, le basket-ball pour Monsieur Nikola Jokic est, définitivement, un travail qui se fait dans le feutré…
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Shaquille Harrison (Free agent), JaVale McGee (Suns), Paul Millsap (Nets), Greg Whittington (Free agent)
Ils ont rejoint l’équipe : Tarik Black, Petr Cornelie (Draft 2016), Jeff Green (Nets), Bones Hyland (Draft)
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Le roster à ce jour :
Meneurs : Facundo Campazzo, Monte Morris, Jamal Murray,
Arrières : Will Barton, PJ Dozier, Markus Howard, Bones Hyland, Austin Rivers
Ailiers : Aaron Gordon, Jeff Green, Michael Porter Jr,
Ailiers-forts : Tarik Black, Vlatko Cancar, Petr Cornelie, JaMychal Green, Zeke Nnaji,
Pivots : Bol Bol, Nikola Jokic.
Les tendances de l’été
Sécuriser le « core » : All-in sur un espoir !
Pour comprendre la dynamique estivale de la franchise de Denver, il faut remonter au 25 mars dernier. Les Nuggets sont déjà sur une belle dynamique (14 victoires sur leurs 20 derniers match) mais avec le trade d’Aaron Gordon, qu’ils s’apprêtent à acquérir, l’équipe va toucher un plafond encore jamais atteint…
Instantanément le cinq Murray – Barton – MPJ – Gordon – Jokic surclasse ses adversaires et aligne des chiffres affolants : 135 points marqués par 100 possessions le tout en ne permettant à leurs opposants de ne marquer que 102.3 points dans le même temps…
Une suprématie trop vite avortée par la blessure de Jamal, et dont les chiffres pourront donc être nuancés, mais qui, dans le jeu, permit d’entrevoir une force de frappe collective exceptionnelle et indéfendable de par sa polyvalence et le nombre de possibilités que chaque joueur pouvait y apporter…
Un potentiel qui ne pourra être confirmé en playoffs mais qui aura été suffisant pour convaincre le front office de la franchise de croire en son « core » et sa capacité à jouer le titre. Dès lors la priorité est simple : sécuriser les contrats de ces 4 joueurs clés (Jokic, Murray, MPJ, Gordon) à n’importe quel prix, signe, à priori, de la bonne volonté des propriétaires quant à l’idée de payer la luxury tax.
C’est ainsi qu’Aaron Gordon voyait son contrat prolongé pour 4 ans (avec une dernière année en player option) pour un montant de 92 millions de Dollars (dont quelques millions conditionnés en bonus). Et que Michael Porter Jr. venait parapher un contrat max permettant à la franchise de le garder sur 5 ans pour une somme de 145.3 millions de dollars (avec des conditions lui permettant de toucher jusqu’à 172 Millions, somme qui pourra même être rehausser jusqu’à 207 Millions si celui ci venait à être nommé MVP, DPOY (défenseur de l’année) ou mentionné dans une All NBA Team en fin de saison).
Deux prolongations couteuses qui vont forcer l’équipe à dépasser le salary cap et ainsi payer la taxe mais qui permettront de sécuriser les présences de Jamal Murray (24 ans), Michael Porter Jr (23 ans) et Aaron Gordon (26 ans) jusqu’en 2024-2025, année à laquelle une réévaluation du cap sera la bienvenue pour la Franchise du Colorado. En effet, elle devra prolonger son homme fort Nikola Jokic dès 2023 et ainsi payer un prix très élevée la saison 2023-2024.
On espère alors que l’équipe aura connu des résultats sportifs décisifs pour ne pas tenter les propriétaires d’envisager un quelconque trade qui leur permettraient d’économiser quelques menues dollars cette année-là, espoir d’autant plus fragile que rien ne garantit un retour rapide de Jamal Murray à son niveau d’avant blessure.
Un été qui sous des allures calme s’avère donc central pour la pérennité de l’équipe et vient valider une construction réfléchie qui se matérialisait encore cet été avec les prolongations de Will Barton (2 ans pour 32 millions), JaMychal Green (1 an + 1 an en player option pour un total de 17 millions de dollars) ou encore avec la signature de Jeff Green (1 an + 1 an en player option pour 10 millions).
Autant de compléments importants à la marge du « core » qui devraient permettre aux Nuggets de rester compétitif en vue des playoffs, les deux prochaines saisons, au moins. En espérant que ce genre d’ajustement soit encore possible les années suivantes afin d’entourer un quatuor des plus talentueux qui mérite qu’on prenne ce genre de risque, encore plus sous le ciel d’un si petit marché aux opportunités limitées.
Focus sur la saison 2021-22 des Nuggets
Comment pallier l’absence de Jamal Murray ?
C’est le 13 avril dernier dans le nouveau Chase Center des Warriors que Jamal Murray chutait.
Rupture des ligaments croisés, 9 à 12 mois d’absence, et l’on ne sait encore combien de mois pour que le meneur puisse retrouver le niveau qui était le sien et qui permettait à son équipe d’atteindre des plafonds si élevés.
Une saison pendant laquelle on ne devrait donc que très peu voir le canadien. Un retour mi-mars, pour une remise en jambe prudente, un petit mois avant les playoffs est espéré. Il est pour autant difficilement imaginable d’envisager un retour dans le cinq majeur au moment de la post saison pour laquelle un rôle diminué de 6ème homme apparaîtrait comme un moindre mal après une blessure aussi lourde.
Mais la saison régulière n’attend pas et Denver devra faire sans son meneur. Une tâche qui s’annonce ardue, il est rarement aisé de palier à une production offensive si importante : la saison passée c’est 21 points 4 rebonds et 4.8 passes décisives que Murray apportait en moyenne aux Nuggets à chaque match, le tout avec de très bon pourcentages de réussites (47.7 % au tir, 40.8% à 3 points et 86.9% aux lancers francs).
Et bien plus qu’un simple apport mathématique à combler c’est dans les secteurs où l’équipe est le plus en difficulté que Jamal venait apporter son talent et élever tout le plafond du groupe.
Denver, autour de Nikola Jokic, propose un jeu atypique. Là où la très grande majorité de la ligue créer principalement grâce au porteur de ballon sur pick’n roll les Nuggets mettent le ballon dans les mains de leur pivot serbe, créant un jeu fait de handoff, de cut et d’écrans loin du ballon pour libérer des shooteurs en spot up et ce n’est que quand ces options semblent inefficaces que le Serbe prend les chose en main de lui-même pour aller scorer.
Preuve en est : la fréquence à laquelle c’est le porteur du ballon qui va, sur pick’n roll, finir l’action et marquer est, chez les Nuggets, la plus faible de la ligue, avec seulement 13% de ce type d’action par match (pour une moyenne de 18% dans la ligue).
Le scoring du porteur de balle sur pick’n roll est, en effet, un secteur de jeu qui fait régulièrement défaut aux Nuggets, et celui dans lequel s’impliquait finalement le plus Jamal Murray, avec 31,8 % de ses possessions offensives jouées dans ce cadre pour 0.98 points marqués par possession (78ème percentile de la ligue). C’est lorsque le résultat devenait indécis et se resserrait notamment dans les dernières minutes de jeu, ou que l’apport offensif du cinq présent se révélait insuffisant que cette solution s’avérait être la plus utile pour l’équipe qui pouvait alors compter sur le two man game Jokic – Murray pour se défaire de n’importe quel adversaire.
Et si Monte Morris peut se targuer d’aligner des chiffres similaires ; il joue, lui aussi, 30% de ses possessions pour marquer sur pick’n roll et avec une très bonne efficacité (1.03 points par possession, 85ème percentile de la ligue) ; c’est dans un style tout à fait différent, dans un jeu plus intermédiaire et sur un volume deux fois plus faible que celui de Murray. Ainsi on le voit mal combler l’apport du numéro 27.
Cette option de jeu en moins, les Nuggets auront donc tout intérêt à réussir à rapidement creuser l’écart dans leurs matchs. S’ils ne veulent pas être mis en difficulté, cela passera par l’élévation du niveau de jeu offensif de chacun (Will Barton gêné les deux dernières saisons par de multiples blessures sera très attendu) mais aussi une discipline défensive accru à l’instar de ce qu’ils avaient d’ailleurs montrer après la blessure de leur lieutenant : 13 victoires sur 18 possibles et une amélioration du defensive rating de l’équipe de presque 1 point (passé de 111.7 points accordés à 110.8), suffisant pour passer de la 16ème à la 9ème défense de la ligue.
En l’état c’est avant tout la présence de Nikola Jokic, et le style de jeu atypique qu’il permet de développer, qui permet aux Pépites d’envisager maintenir un plancher suffisamment haut pour garder un rôle de premier plan malgré l’absence de leur lieutenant. Le MVP des rocheuses risque donc de ne pas pouvoir se ménager beaucoup cette saison, lui qui en plus d’une dizaine de match de playoffs avait été l’un des rares à avoir disputé l’ensemble des 72 matchs de la saison passée…
Et en l’attente du retour de Murray à un niveau encore inconnu, il est difficile d’imaginer ces Nuggets pouvoir prétendre à aller beaucoup plus loin qu’un second tour au moment de la post-saison… à moins qu’une de leurs pépites vienne déjouer les pronostics !
Quelle(s) évolution(s) pour Michael Porter Jr. ?
C’était déjà le cas la saison passée, mais c’est aujourd’hui encore plus vrai qu’avant : une grande partie des regards dans le Colorado sont tournés vers Michael Porter Jr. C’est que le jeune joueur semble, en effet, plus que tout autre, être la clé du plafond de l’équipe.
Et la blessure de Murray n’a fait qu’accentuer les attentes autour du Missourien avec l’espoir, pour certains, qu’il puisse, à lui seul, palier à cet absence. Une perspective optimiste, que l’on comprendra aisément mais qu’il convient de nuancer.
Il est vrai que le lottery pick déchu de 2018 est, jusqu’alors, à la hauteur de la réputation qui faisait de lui un top prospect quelques années auparavant. De par son alliage taille, capacités athlétiques et shoot, il fait déjà satisfaction chez les Nuggets et devient une arme de plus en plus léthale au côté de Nikola Jokic, Jamal Murray et Aaron Gordon.
Il faut dire qu’un tel talent au shoot est rare et lui permet d’afficher des niveaux d’efficacité démentiels, aberrants même pour un joueur de ce volume : la saison passée, il a ainsi marqué sur 63.2% de ses tentatives à 2 points (90ème percentile), sur 44.4% de ses tentatives à 3 points (92ème percentile) affichant un absurde 64.8% d’eFG% (98ème percentile – dans un top 15 où seul Stephen Curry (1er) peut le concurrencer en termes de volume). Il atteignait également 133.2 en PSA (Point per Shot Attempt : le total des points marqué sur 100 tentatives de shoot) – 96ème percentile…
Bref, Michael Porter Jr. possède une qualité de shoot (très) rare couplée à des attributs physiques qui font déjà de lui un joueur plus dangereux qu’un simple spécialiste en spot up (Ingles, Harris, McDermott ect..) sans pourtant qu’il soit encore un attaquant complet.
Et c’est là tout le challenge qui s’ouvre maintenant au jeune talent ! Apprendre à maîtriser et profiter pleinement de son physique hors normes pour devenir un attaquant polyvalent et plus dangereux qu’un « simple » élite shooteur.
Car aussi doué qu’il soit, le manque de diversité dans sa capacité à attaquer (presque 50% de ses points sont obtenus sur transitions et spot up) va très vite venir limiter son rôle dans cette équipe en même temps qu’elle facilitera grandement la tâche de ses adversaires directs.
Ainsi MPJr va devoir travailler sur ses faiblesses, à commencer par son handle et son dribble qui, aujourd’hui, ne lui permettent quasiment pas d’évoluer avec le ballon en main. Il ne créer, de ce fait, que très peu pour lui-même (79% de ses tirs marqués sont assistés – 32ème percentile).
Le joueur a profité du media day pour reconnaître les points sur lesquels il devait travailler et semble avoir le bon état d’esprit pour évoluer dans la bonne direction. Il ne reste qu’au coaching staff de le mettre en position pour apprendre et grandir sur cet aspect du jeu, quitte à le voir y faire des erreurs.
On imagine parfaitement bien un pick’n roll Porter – Jokic dans lequel Porter pourrait poser quelques dribbles avant d’exploser au cercle en profitant de son envergure et de sa taille pour prendre l’ascendant sur son adversaire direct.
La blessure de Murray pourrait dans ce sens, accélérer le développement du joueur tant ce scoring sur pick’n roll devrait manquer à l’équipe. Une arme qui devrait dans un 1er temps se limiter à des lectures simples ; pull-up à 3 points ou drive selon la défense au-dessus ou en dessous de l’écran ; et limité à quelques occurrence seulement par matchs avant d’aller plus loin. Une simplicité d’apparence qui ouvrirait déjà grandement le jeu de l’équipe et permettrait d’envisager à terme des évolutions plus ambitieuses pour le joueur.
Avant de s’enflammer sur les possibilités que représente MPJr, il serait bon de se rappeler que la jeune pépite n’entamera que sa troisième saison en NBA et qu’il aura fallu attendre la quatrième de Murray pour le voir commencer à maîtriser son jeu. La marge de progression est grande, au moins aussi importante que le travail à engager pour Porter Jr. Et ses progrès ne se feront, hélas, pas en un jour (d’autant que nous n’avons évoqué que le côté offensif du terrain)… Seront-ils assez rapide pour envisager un long parcours en playoffs après un potentiel retour de Murray ? Rien n’est moins sûr, même si c’est tout ce que l’on (en tout cas moi) souhaite à ces Nuggets !
Quels objectifs ?
Seul le niveau MVP de Nikola Jokic peut, en l’état, assurer à cette équipe de jouer les premiers rôles à l’Ouest. Et si le Serbe ne réitère pas une saison aussi exceptionnelle que cette saison 2020-2021 (tout en restant dans ses standards), c’est toute l’équipe qui devra rapidement se mettre en rythme afin de soutenir son leader. Une énergie et une force collective dont les Nuggets ont su faire preuve plusieurs fois maintenant et qui devrait leur assurer un bon niveau plancher.
Dans le même temps et en l’absence du joueur qui leur permettait de viser plus loin, ils devront inventer de nouvelles façons de se projeter plus haut, conditionné en grande partie par l’évolution de Michael Porter Jr. Des progressions internes pourraient solidifier encore un peu plus le statut de futur contender de l’équipe en attendant le retour de leur lieutenant.
Will Barton a subi de nombreuses blessures au cours des deux dernières saisons et pourra pour la première fois depuis 2 ans débuter celle-ci reposé et tout à fait prêt.
Si PJ Dozier, lui, revient de blessure, son profil n’en est pas moins une pièce, ô combien intéressante pour le futur de la franchise. En contract year, il devra convaincre qu’il peut être le défenseur élite sur les postes arrières dont la franchise manque depuis le départ de Gary Harris, le tout en donnant plus de gages offensifs que les dernières saisons.
Enfin, si Aaron Gordon a déjà convaincu qu’il pouvait parfaitement s’intégrer dans le futur trio des rocheuses, il devra jouer un rôle d’équilibriste particulier en l’absence de Murray : lui, à qui on destinait un rôle plus réduit devra, de fait, augmenter son volume de jeu sans pour autant montrer des défauts qui était les siens à Orlando. Il sera surtout crucial pour lui et pour l’équipe de stabiliser son shoot extérieur pour maintenir un spacing déjà réduit en l’absence du meneur.
Difficile, pour les Denver Nuggets, de ne pas voir dans cette saison une cassure dans leur ascension vers le titre NBA. Jusqu’ici en constante progression vers ce but, les hommes du Colorado auront vu leur fenêtre de tir pour le graal brusquement se réduire avec la blessure de leur second meilleur joueur.
Une base solide reste, mais l’espoir qui pourra y émerger dépend de bien des facteurs sur lesquels il serait difficile de parier. Les Nuggets ne peuvent donc que se concentrer sur eux, leurs progressions à chacun et en premier lieu celle de Michael Porter Jr. Avant de voir ce que le retour de Jamal Murray leur réservera, en espérant que sa guérison se passe au mieux…
L’avis éclairé de @NuggetsFra
QiBasket : Peu d’action cet été pour les Nuggets, pourtant les quelques mouvements et prolongations peuvent être considérés comme très important. Que penses-tu des différentes re-signatures effectuées par la Franchise ?
@NuggetsFra : Dans l’ensemble, je suis plutôt satisfait que le FO (Front Office) ait pu conserver le même groupe. Le nouveau contrat de Barton me semble correct, il parait essentiel dans la vie du groupe et offre des garanties sur le poste 2/3 (ou en sortie de banc) quand il est en forme. Le retour de JaMychal était aussi essentiel. L’arrivée de Jeff Green à la place de Millsap est le move sympa de la Free Agency, même profil mais avec une meilleure dynamique. En ce qui concerne les gros deals :
– Aaron Gordon : ça me parait être un peu cher pour un joueur limité offensivement et dont je n’ai jamais été fan, mais il semble être le fit parfait aux côtés de MPJ et Jokic, donc je comprends le contrat.
– MPJ : comme avec Murray, Denver n’avait pas d’autre moyen cet été et on parle d’un joueur qui a le talent d’un numéro 1 de Draft. Les proprios sont prêts à payer de la luxury tax, c’est un bon signal pour les fans.
QiBasket : La blessure de Jamal Murray est évidemment centrale dans l’évaluation de ce que pourra être la saison des Nuggets, comment imagines tu l’équipe gérer cette absence ? Crois-tu qu’elle soit capable de maintenir un niveau suffisant pour jouer les premiers rôles à l’Ouest ?
@NuggetsFra : On a su faire un gros run en fin de saison dernière après la blessure de Jamal donc je ne suis pas vraiment inquiet. On est assez fourni sur les lignes arrières, notamment à la mène avec Monté et Facu. Jokic sera toujours là pour créer, Barton pourra prendre un peu de ce rôle et MPJ aura beaucoup plus de responsabilités offensives. Et même s’il (Jamal Murray) ne sera pas sur le parquet, il sera au minimum le deuxième assistant de Malone ! Je nous crois capable de finir Top 4 même s’il loupe la moitié de la saison.
QiBasket : Michael Porter Jr. est définitivement le joueur à suivre, quelle(s) progression(s) envisages-tu pour le joueur ?
@NuggetsFra : Avec l’absence de Murray et son nouveau statut, je le vois capable d’être le meilleur scoreur de l’équipe dès cette saison et donc être potentiellement All-Star en fonction des résultats. Après la blessure de Jamal, il a aligné une moyenne de 25,4 points sur 15 matchs et je ne vois pas Jokic atteindre les 27 points de moyenne cette année. J’ai hâte de voir son association avec Gordon sur une saison complète, niveau complémentarité, on peut tenir un des meilleurs duo d’ailiers de la ligue. Défensivement je ne me fais pas de grandes illusions, c’est un très bon rebondeur, capable de protéger le cercle, mais il n’aura jamais assez de mobilité pour défendre des joueurs plus rapides (Gordon sera là pour ça). Je suis persuadé qu’il progressera dans la compréhension du jeu et deviendra moins naïf sur certaines phases.
QiBasket : La franchise s’est construite via la draft et est saluée pour son talent dans cet exercice, qu’en est-il de Bol Bol, Zeke Nnaji et, dernière arrivant, Bones Hyland ? Imagines tu qu’ils puissent se frayer une place dan le groupe actuel ?
@NuggetsFra : C’est pas un scoop de dire que ces trois joueurs seront hors de la rotation des 10/11 (avec un effectif au complet).
Le 5 majeur semble être défini : Murray, Barton, MPJ, Gordon, Jokić et les joueurs de rotation aussi : Morris, Facu, Rivers, Dozier, Green, Green.
Derrière ces 11, Nnaji semble être celui qui aura le plus de temps de jeu, notamment parce qu’il est capable de défendre plusieurs postes et a montré une certaine efficacité au shoot. À l’avenir, je l’imagine bien être un bon role player à Denver.
J’aime beaucoup le profil Hyland mais on a beaucoup d’options sur son poste (on risque de le voir en G-League ou dans les garbage time). Il a une bonne tête de 6ème homme et pourra apprendre avec les Barton/Rivers etc..
Pour Bol c’est une énigme. J’adore son talent mais il ne joue que d’un côté du terrain. Je ne sais pas s’il fait encore partie des plans des Nuggets ou s’il représente seulement un asset pour un éventuel trade (si tel est le cas, il faut lui donner davantage l’occasion de se mettre en valeur). Globalement déçu de son développement pour le moment..