L’an dernier, nous estimions que la fusée Mavericks était parée pour décoller vers de magnifiques horizons, mais que l’objectif immédiat était de s’offrir la plus belle des vitrines afin d’être en mesure d’attirer un gros poisson lors de la Free Agency 2021. Au final, malgré une première partie de saison particulièrement mauvaise, notamment en raison d’une avalanche de blessures et de joueurs touchés par la Covid-19, les Mavs surent se remobiliser une fois le mois de février arrivé, afin de terminer la saison régulière à la 5è place de la conférence ouest. Une position somme toute satisfaisante et qui gravait dans le marbre la revanche face aux Clippers au premier tour des Playoffs.
Avant d’évoquer la post-season, revenons rapidement sur les satisfactions et les déceptions de la saison régulière. Nous sommes obligés de commencer avec le cas de Luka Doncic, qui démontra encore un peu plus qu’il avait l’étoffe d’un MVP et d’une superstar. Épargné par les blessures (seulement 6 rencontres ratées), le Slovène a confirmé son excellentissime exercice 2019-20, au point de faire claquer les dents de la fanbase de l’autre franchise de L.A au moment de se lancer dans les Playoffs.
Au niveau des individualités, les saisons de Tim Hardaway Jr, Jalen Brunson, Dorian Finney-Smith et Maxi Kleber sont également à mettre en exergue. Le premier a enfilé les paniers comme des perles, dégainant avec précision derrière l’arc et faisant peser une menace systématique sur la défense adverse. Le second a su suppléer au mieux son collègue slovène de promotion en saison régulière, en gagnant de l’épaisseur dans le jeu et en étant létal aussi bien en pénétration qu’au tir plus lointain (80% au cercle, 40,5% à trois-points). Le troisième, rare défenseur capable du roster, s’est mué en véritable soldat avec lequel on n’hésite pas un quart de seconde avant de partir en guerre. Auteur de sa meilleure saison en carrière, il fut particulièrement précieux dans le sprint final. Ainsi, à compter de la mi-avril et sur un échantillon de 16 rencontres, il affiche 12 points, 5 rebonds et 2 passes décisives à 47% de loin en 5,5 tentatives. Le tout pour 11 victoires, salutaires pour permettre à Dallas de conserver sa place dans le bon groupe de la conférence. Le dernier, enfin, s’est encore et toujours dépouillé sur le terrain. Souvent envoyé sur le meilleur ailier adverse, l’allemand a brillé au tir, alimentant par-là l’excellent spacing de l’équipe.
Difficile d’évoquer Kristaps Porzingis au rang des déceptions de la saison régulière… si l’on se contente de regarder les chiffres. Dans les faits, le Letton a alterné le froid et le chaud et réalisa une saison loin de sa précédente, au cours de laquelle il s’était imposé comme une véritable option 1 prime. À nouveau embêté par des soucis physiques récurrents, le pivot au salaire de superstar n’a disputé que 43 rencontres, sans jamais vraiment justifier le pari qui a été effectué par le front-office. Évoquons enfin très rapidement le cas de Josh Richardson, doté d’un vrai beau rôle mais qui n’a jamais été capable de retrouver le niveau qui était le sien du côté du Heat de Miami voilà deux ans.
C’est ainsi que les Mavericks menèrent 2-0 au premier tour des Playoffs, en s’imposant autant de fois à Los Angeles. Mieux encore, la franchise sut se ressaisir après deux défaites à domicile, pour mener 3-2 et s’offrir deux balles de match. Luka Doncic était absolument effrayant et s’imposait comme le meilleur joueur présent sur le parquet, alors même qu’en face L.A possédait un Kawhi Leonard pas beaucoup moins chaud. Rien n’y fit, et les 46 points et 14 passes décisives du Slovène lors du game 7 n’empêchèrent pas les Clippers de se détacher irrémédiablement en fin de première mi-temps pour aller décrocher une qualification presque surprise.
Avec du recul, la saison des Mavericks est loin d’être mauvaise. Toutefois, l’opération séduction lancée n’a pas abouti. Pire encore, Dallas semble aujourd’hui plongée dans un doute profond, notamment parce que les Playoffs de Kristaps Porzingis furent horribles : 13 points, 5,4 rebonds à 8/27 de loin. Le pivot joua le rôle du parpaing accroché aux chevilles de ses coéquipiers et chacune de ses sorties semblait être pire que la précédente. Alors que l’objectif était de démontrer que l’équipe possédait déjà en son sein deux des trois joueurs qui pourraient la mener au titre à moyen terme, la saison a mis en exergue le fait que Luka Doncic est finalement beaucoup trop seul. Si le cas de Porzingis n’est certainement pas totalement à mettre de côté, difficile aujourd’hui de croire en lui comme une seconde option solide. Sauf que l’imaginer plier les gaules et partir loin du Texas est tout aussi complexe, vu son salaire et son attractivité actuelle…
En somme, les Mavericks sortirent de la saison avec plus de questions que de réponses, ce qui n’était pas forcément prévu.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Rick Carlisle (Indiana Pacers), Nate Hinton, Josh Richardson (Boston Celtics).
Ils ont rejoint l’équipe : Reggie Bullock, Moses Brown, Sterling Brown, Jason Kidd, Frank Ntilikina, Eugene Omoruyi, E.J. Onu.
—
Le roster à ce jour :
Meneurs : Jalen Brunson, Trey Burke, Luka Doncic, Frank Ntilikina,Tyrell Terry,
Arrières : Sterling Brown, Tim Hardaway Jr,
Ailiers : Reggie Bullock, Dorian Finney-Smith, Josh Green, Eugene Omoruyi,
Ailiers-forts : Maxi Kleber, E.J. Onu,
Pivots : Moses Brown, Willie Cauley-Stein, Boban Marjanovic, Kristpas Porzingis, Dwight Powell.
Les tendances de l’été
Doit-on parler de stabilité ou de grands chambardements ? Cela dépend de quelle manière on apprécie le prisme de l’été des Mavericks. D’un côté, si l’on se contente de regarder l’effectif, on peut estimer que la Free Agency fût calme. En effet, parmi les joueurs “importants” de l’effectif, seul Josh Richardson fût tradé, sans que cela émeuve véritablement qui que ce soit, tant le bonhomme démontra ses lacunes en Playoffs. Le voilà désormais à Boston, sa 4è équipe en autant de saisons. À Dallas, il ne restera pas dans les mémoires comme une bien belle opération, puisque le Front Office a envoyé Seth Curry et son excellent contrat pour le récupérer il y a à peine un an.
Au rang des arrivées, rien de très croustillant non plus à se mettre sous les ratiches. Moses Brown, jeune pivot au physique démesuré (2m18, 111 kilos) vient renforcer une raquette qui ne manquait pas de taille, faisant office de contrepartie dans le trade de Richardson. S’il a réalisé quelques belles performances l’an passé du côté d’Oklahoma (notamment 21 points et 23 rebonds dans une défaite face aux Celtics, ou 24 points et 18 rebonds dans une victoire face aux Clippers lors du dernier match de la saison), le joueur ne possède pas encore de véritable référence et connaît quelques lacunes tactiques, dues notamment à son jeune âge.
Sur les postes extérieurs, l’apport de Sterling Brown peut être considérée de prime abord comme positif. Auteur d’une saison correcte chez les Rockets, l’ancien de Milwaukee est un excellent shooteur et un playmaker capable, d’autant plus qu’il ne grèvera pas les finances de la franchise (6M$ sur deux ans). L’acquisition la plus notable se retrouve sur le poste d’ailier, avec la venue du vétéran Reggie Bullock. Shooteur et bon défenseur, il sort d’une saison réussie dans la Grosse Pomme, en témoigne le contrat qui lui a été offert par le Front Office texan (30M$ sur 3 ans). Enfin, Frank Ntilikina s’est vu proposer un contrat d’un an, après avoir été laissé libre par les Knicks. Le français occupe la 16è place du roster, qui devra donc être dégraissé d’un joueur. Selon Marc Stein, ce serait Trey Burke qui pourrait être coupé pour faire de la place à Ntilikina.
Les mouvements d’effectif ne devraient pas changer substantiellement la face de l’équipe. En effet, Tim Hardaway Jr a resigné pour un salaire satisfaisant compte tenu de ses belles performances (78M$ / 4 ans, salaire dégressif) et de la prochaine augmentation du salary cap. Les autres cadres n’ont jamais vraiment été en partance. Luka Doncic a signé une extension de 207M$ et paraît être parti pour rester longtemps, comme l’énoncent tous les quotidiens sportifs en période de transfert. Les rumeurs furent particulièrement silencieuses au sujet de Kristaps Porzingis. Au début du mois de juillet, il se murmurait que Dallas discutait avec les Hornets pour monter un deal autour du letton, ce qui ne donna rien. Au final, tout ce qui sortit autour de lui, c’est qu’il ne s’entendrait pas particulièrement bien avec Luka Doncic dans la vie de tous les jours. L’on peut alors se dire que la présence de Porzingis dans le roster risque de poser plus de difficultés qu’elle n’en résoudrait. Il n’en demeure pas moins qu’en l’état actuel des choses, il semble promis à occuper le poste 5 lors de la reprise de la saison.
Il en résulte que le mouvement le plus important de l’été concerne le banc. Rick Carlisle décida ainsi de s’en aller pour revenir à l’un de ses premiers amours, les Pacers d’Indiana. Le coup est dur sur la caboche de la fanbase, puisque le coach semblait s’inscrire dans la durée du projet Mavericks. Surtout, tout le monde est conscient que remplacer un entraîneur de sa trempe et de sa qualité n’est pas chose aisée. Rares sont les coachs qui jouissent d’une aussi bonne réputation que Carlisle dans la Ligue. Pour le remplacer, Mark Cuban tenta un énième pari, en recrutant Jason Kidd. Un pari sportif tout d’abord, puisque l’ancien meneur de la franchise (bagué en 2011) n’a jamais brillé en tant que Head Coach (44 victoires au mieux sur une saison régulière) et reste surtout connu pour avoir “brisé” le tir alors correct de Giannis Antetokounmpo. On ne sait pas avec exactitude ce que lui aura apporté ses deux années en tant qu’assistant de Vogel du côté des Lakers.
Un pari pour l’image de la franchise également, qui a été plus qu’égratignée par de le mouvement #MeToo et qui possède d’ores et déjà en son sein un letton accusé d’agression sexuelle. Kidd possède également un passé troublant avec les femmes. Nous sommes là hors basket, mais on sait que l’image d’une équipe peut revêtir une certaine forme d’importance.
Il résulte de ce qui précède que les Mavericks ne ressortent peut-être pas grandis de cette intersaison. On peut d’ailleurs regretter que la franchise n’ait pas su attirer un meneur de talent, puisque les Playoffs démontrèrent que lorsque Doncic fatigue ou se repose, personne n’était véritablement capable de créer. La piste qui menait à Goran Dragic n’a finalement jamais rien donné de concret. De notre côté, nous formulions nos vœux pour une venue de Ben Simmons, dont le départ de Philadelphia semble acté. Toutefois, encore une fois, les rumeurs ne se sont jamais transformées en acte.
L’été 2021 pose donc énormément de questions (plan de jeu, coaching global, place de Porzingis…) et les réponses ne pourront se trouver que sur le parquet, au fur et à mesure des rencontres. Toutefois, avec un prodige entre les mains, les Mavericks ne doivent pas perdre trop de temps. Si Doncic vient de signer un énorme contrat, rien ne dit qu’il aura la fidélité de Dirk Nowitzki vis-à-vis de l’institution. S’il n’a envoyé que des signaux positifs pour l’heure, son tempérament et sa compétitivité nécessitent de le satisfaire rapidement, en bâtissant une équipe capable de jouer plus qu’un premier tour de Playoffs. Sera-ce possible cette année ?
Focus sur la saison 2021-22 des Mavericks
Faire douter plus que douter ?
La première année d’un coach est souvent fondamentale – pour ne pas dire décisive. Ce n’est pas les Bulls qui vous soutiendront l’inverse. Inutile, par conséquent, de rappeler encore une fois la pression qui pèse sur les épaules de Jason Kidd pour son retour au poste de Head Coach. Il s’agit désormais de répondre à toutes les questions qui se posent autour de l’équipe depuis la mi-mai. Autant dire que ce ne sera pas simple.
Néanmoins, avant même de parler de résultats sportifs, il semble impératif que Dallas cesse de douter. De soi-même, de son pivot, de sa capacité à aller loin en Playoffs. Pour le très regretté Pierre Bottero, “le doute est une force. Une vraie belle force. Il faut simplement veiller à ce qu’elle pousse toujours de l’avant”. Et si le doute permet la remise en question, il ne faut pas qu’il se ressente trop, sans quoi les franchises adverses risquent de sentir l’odeur du sang.
Par conséquent, si une porte de sortie satisfaisante n’est pas trouvée pour Kristaps Porzingis d’ici le début de la saison, il va falloir bâtir un projet qui l’inclut pleinement. Celui-ci s’est plaint du rôle que lui a confié Rick Carlisle en Playoffs. Il est venu le temps de refaire de lui une vraie seconde option, puisque personne dans l’effectif ne semble avoir l’étoffe pour tenir ce rôle. Il n’est pas si lointain le temps où la licorne tournait à 26 points, 11 rebonds et 2 contres de moyenne sur les 20 derniers matchs de la saison 2019-20. Si la cohabitation avec lui est obligatoire, autant faire en sorte qu’elle se passe le mieux possible. Après tout, sans un Porzingis au plus haut niveau, la franchise ne peut pas rêver satisfaire son franchise player avec des résultats encourageants.
Kidd sera donc rapidement attendu au tournant, ce qui n’est pas lui faire cadeau. La franchise n’a plus le temps qu’elle avait il y a deux ans. Pour atteindre de bons résultats sportifs, il semble impératif de parvenir rapidement à imposer sa touche et que celle-ci soit unanimement acceptée et suivie. Si tel est le cas, les Mavericks peuvent devenir dangereux pour qui que ce soit : un franchise player, un solide lieutenant, un scoreur boulimique, des soldats à la pelle, une belle ambiance de vestiaire… Il ne manque qu’un alchimiste pour faire en sorte que les ingrédients se mélangent.
Dans cette hypothèse, le doute changera certainement de camp. À l’heure d’affronter Dallas, ce ne sera alors plus une “vraie belle force”.
La tête contre le plafond de verre ?
C’est une question majeure : Dallas reste sur deux éliminations au premier tour des Playoffs. Est-il possible pour l’effectif de faire mieux ?
Certes, la 5è place de la saison passée constitue une petite progression dans la Conférence Ouest. N’oublions toutefois pas que si les Mavs ont effectivement été très touchés par les blessures et les mesures sanitaires, ce fût également le cas des Lakers, longtemps orphelins de James et Davis. La saison régulière n’est cependant pas l’objectif premier, même si, comme nous venons de l’énoncer, les 82 matchs prévus permettraient de faire fondre les doutes qui peuvent habiter la franchise. De surcroît, les Clippers risquent fort de moins performer cette saison, puisque Kawhi Leonard ne jouera très probablement pas avant plusieurs mois, suite à sa blessure en Playoffs.
Dès lors, voir Dallas terminer 5è de la conférence n’est pas que le résultat d’une gymnastique d’esprit : c’est avant tout possible. Mais ce n’est pas là qu’on attendra la franchise. L’an IV du Projet Doncic mérite désormais de progresser. L’avantage, c’est que l’on peine à apercevoir le plafond réel du jeune Slovène et que celui-ci pourrait, à lui seul ou presque, permettre aux Mavs de passer un premier tour de Playoffs. Notons à cet égard qu’à l’inverse d’autres franchises, Dallas n’a pas perdu de temps dans des calculs d’apothicaire l’an passé pour choisir son adversaire au premier tour, alors même qu’une confrontation face aux Nuggets aurait été, sur le papier, plus à la portée des texans. Certes, cela est notamment dû au fait que l’épouvantail de la 7è place (play-in tournament) était réel et ne permettait de faire aucun calcul.
Est-ce envisageable de voir l’équipe franchir ce “plafond de verre” ? Indubitablement. Mais cela ne sera possible que si tous les acteurs sont réunis et menés derrière un même plan, derrière une même philosophie. Après, le seul talent de l’équipe et de son franchise player devrait faire le travail. D’autant plus que, nous allons y revenir, l’objectif “vitrine” n’est peut-être pas totalement à laisser derrière soi.
Ntilikina à la relance ?
Ce n’est un secret pour personne ; depuis sa Draft en 2017, le jeune français n’a pas véritablement convaincu en NBA. Pourtant auteur d’excellentes performances depuis lors en équipe de France (notamment à la Coupe du Monde 2019), l’ancien strasbourgeois n’a pas su s’imposer dans l’environnement tumultueux de la Grosse Pomme. Au point que son rôle, limité jusqu’alors (51 matchs et 21,3 minutes de moyenne sur ses 3 premières saisons) s’est totalement effondré avec l’arrivée de Tom Thibodeau (33 matchs, 9,8 minutes de moyenne).
Il est presque l’heure de tirer la sonnette d’alarme. Certes, la franchise de New-York n’est pas la plus adéquate pour l’épanouissement des jeunes, comme en témoigne le nombre de rookie ayant signé un second contrat au 21è siècle (aucun rookie re-signé depuis 1999). Toutefois, la NBA va très vite et il s’agit peut-être déjà du contrat de la dernière chance pour Ntilikina.
Les Mavs constituent-ils un bon point de chute ? Sur le papier, certainement. En tout cas, le meneur dispose de certaines qualités qui ne feront pas de mal au backcourt texan. Nous pensons notamment à ses qualités défensives qui sont très largement supérieures à celles des hommes en place. L’idéal, non seulement pour la saison à venir, mais également pour la suite de sa carrière américaine, serait qu’il soit capable de se muer en 3&D. La défense, il l’a déjà. Reste donc à scorer de loin. En cela, la saison dernière peut être regardée comme étant positive : 47,9% de réussite derrière l’arc. Toutefois, l’échantillon est très faible : seulement 48 tentatives en 33 rencontres disputées.
Ne jetons toutefois pas le bébé avec l’eau du bain : il y a 3 ans, avec 2 tentatives par match, il n’inscrivait que 31,8% de ses tentatives lointaines. L’espoir peut donc être de mise, tout en précisant que 38% de réussite suffirait très largement pour faire de lui une menace pour l’adversaire, qui ne pourrait plus prendre le pari de laisser Ntilikina seul à trois-points. Par ce biais, son profil redeviendrait attractif dans cette Grande Ligue où les 3&D sont très recherchés.
Il faudra ainsi s’imposer aux côtés de Doncic et Brunson, voire Burke si c’est finalement Tyrell Terry qui est coupé par le Front Office. Voir Ntilikina évoluer au poste 2 n’est d’ailleurs pas impossible, puisqu’il y a de la place derrière Tim Hardaway Jr, surtout si les paniers à trois-points sont convertis.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
Pour cette saison 2021-22, les Mavericks doivent avoir pour objectif de faire mieux que les années passées. Autrement formulé, l’objectif n’est pas de stagner, mais de progresser. À ce titre, une demi-finale de conférence semble devoir être l’ambition minimale. Ensuite, qui sait ? En fonction de l’état de santé des équipes et du tirage, peut-être que les Mavs pourraient se la jouer “Suns 2021”. La marche est toutefois haute et voir Dallas passer un tour de Playoffs serait déjà une belle chose.
Une amélioration sportive ne pourra qu’aider l’opération séduction lancée depuis le 21 juin 2018, date de la “sainte” Draft. La Free Agency 2022 n’est pas avare en talents, même si rares sont les superstars qui risquent de changer de maillot (Harden, Irving, notamment). Par contre, un nom va être scruté par l’ensemble des 29 autres franchises : Bradley Beal. L’arrière de la capitale aura le choix d’activer ou non sa player option (36M$), mais touchée par la grâce sera la franchise qui parviendra à attirer le bonhomme dans ses filets. En cela, Dallas peut posséder quelques arguments… qui dépendront surtout de la saison de la meilleure franchise texane du moment.
En somme, Dallas doit se dépasser pour progresser : travailler sur soi-même pour surpasser l’adversaire. La balle est dans le camp de la franchise, entre les mains de Doncic et le cerveau de Kidd. Pour le premier, nous n’avons pas le droit de douter. Pour le second, peut-être aurions-nous préféré qu’il utilise également ses mains. Rendez-vous le 19 octobre prochain pour suivre ce qui sera, à n’en pas douter, une saison charnière pour la maison Mavericks !
L’avis éclairé de @DallasMavsFr
QiBasket : Nous parlions l’an passé de “l’opération vitrine” des Mavericks. Considères-tu qu’il s’agisse d’une réussite ?
@DallasMavsFr : L’opération paraît ratée, puisque la meilleure arrivée de l’intersaison s’avère être Reggie Bullock. Il sera difficile de devenir un véritable contender avec le renforcement de cet été, d’autant plus que la Free Agency 2022 est assez pauvre et que, historiquement, les Mavericks n’ont jamais su attirer de gros free agent. Il va falloir trouver un moyen de renforcer l’équipe car, en l’état, une demi-finale de conférence paraît constituer une belle performance alors qu’on a dans le roster un top 10 (grand maximum) joueur de la Ligue.
Puisque Dallas ne semble pas en mesure d’attirer un free agent de grande qualité, il faudra passer par un trade pour augmenter la valeur et les performances de l’effectif. La situation est délicate, puisque la saison à venir constitue l’an I d’un plan primordial : conserver Luka Doncic. On ne sait pas combien de temps la franchise dispose pour mener ce plan à bien, mais le compte à rebours est lancé.
QiBasket : Que peut apporter Jason Kidd et son coaching staff ?
@DallasMavsFr : Le départ de Rick Carlisle a été difficile à admettre. De prime abord, le recrutement de Jason Kidd constitue un downgrade évident, puisqu’il ne possède aucune bonne référence en tant que Head Coach. Sa première saison risque toutefois d’être complexe à apprécier, puisque les carences pourraient être masquées par le talent de Doncic. Il sera donc difficile de se faire une idée fidèle du travail de Kidd et du nouveau coaching staff.
En tout cas, l’argument selon lequel Jason Kidd constitue un choix logique car son style de jeu se rapproche de celui de Doncic ne paraît pas forcément pertinent.
Il sera également jugé sur l’utilisation qu’il saura faire de Kristaps Porzingis. Celui-ci s’est plaint du rôle dans lequel Carlisle l’a cantonné lors des derniers Playoffs. Redonner à Porzingis un rôle sur mesure constituera un gros chantier, peut-être le plus gros chantier de Kidd.
QiBasket : En parlant de lui… Kristaps Porzingis peut-il et doit-il terminer la saison à Dallas ?
@DallasMavsFr : Stratégiquement, ce serait une ânerie de chercher à s’en séparer maintenant, alors que sa valeur n’a jamais été aussi faible ; cela n’apporterait absolument rien à l’objectif du renforcement de l’équipe. Porzingis a un très gros potentiel, qui pâti bien plus de ses Playoffs que de sa saison régulière. Il a été excellent en défense en 2019-20 et constituait un poids mort pour l’équipe de ce côté-ci l’an passé. Sa position de lieutenant de l’équipe va dépendre de sa capacité à redevenir impactant en défense.
Dès lors, il faut parvenir à le conserver et à le faire redevenir le joueur qu’il était en février 2020. Il faut avoir à l’esprit qu’au moment de son trade, Tim Hardaway Jr était vu comme le boulet de l’échange. Or, l’an passé, c’est lui qui jouait le rôle du lieutenant. Il faut désormais que ce rôle revienne à Porzingis, qui est le lieutenant naturel de l’équipe.
QiBasket : Que peut faire Dallas pour passer le cap du premier tour des Playoffs ?
@DallasMavsFr : Avec du recul, le résultat de la saison passé est très bon. Pousser les Clippers en 7 rencontres était presque inespéré au début de la série et, au final, nous avons eu de gros regrets suite à l’élimination. On a vu que Doncic était véritablement extraordinaire. L’équipe pourra se fonder sur les belles performances de l’an passé pour monter en puissance et devenir contender. Pour passer ce cap, peut-être faudrait-il que les Mavericks redeviennent l’équipe qu’ils étaient en 2019-20, avec une attaque flamboyante.