La saison 2020-2021 fût une saison bien blanche pour la seule franchise Canadienne de la ligue. Délocalisés à Tampa Bay pour jouer leurs matchs à domicile en raison de la crise sanitaire, les Raptors n’ont jamais vraiment été dans la course aux playoffs.
Après le départ de Kawhi en 2019, l’été 2020 avait vu la raquette Gasol-Ibaka quitter la franchise, les deux compères préférant les terres californiennes. Ces deux grosses pertes ne furent que brièvement remplacées (prolongation de Boucher, signatures d’Alex Len et Aaron Baynes, acquisition de Khem Birch en avril 2021).
Malgré la présence de ces gros morceaux dans la raquette, amenant une dissuasion importante (4è équipe en blocks par matchs avec 5,4 contres, et 2è meilleure défense dans la peinture avec seulement 42,9 points encaissés dans la raquette), la différence se fait au rebond et de l’autre côté du terrain.
En effet, les Dinos étaient la 28è pire équipe au rebond et ils offraient 13,9 points de seconde chance par match, soit le 6è pire bilan de la ligue à ce niveau là. Offensivement, dur de compenser les apports de la raquette espagnole. Très limités, Boucher, Birch et Baynes ne pèseront que peu sur les attaques Canadiennes. S’ils étaient déjà dans le dernier tiers des franchises en % de points inscrits dans la peinture en 19-20 (22è place), ils reculeront jusqu’au 27è rang lors de la saison dernière.
Mais la perte de cette paire intérieure a surtout impacté un autre joueur. En effet, le plus gros perdant de ces départs est sans doute Pascal Siakam. Statistiquement, sa saison est légèrement moins bonne que la précédente : 21,4pts (-1,5 par rapport à la précédente), quasiment le même % au shoot, même si il y a une baisse significative à 3 points (passe de 35 à 29%), un peu plus de passes (4,5 et non 3,5) et le même nombre de rebonds.
Mais visuellement, les failles observées lors de la bulle face aux Celtics ont été exposées au grand jour. Étouffé lorsqu’une défense se concentre sur lui (pire True Shooting depuis sa saison rookie), asphyxié sans ses points en transition (seulement 10% de ses points viennent de contre-attaque, contre 18 et 22% les saisons précédentes). L’impression laissée par le All-Star n’est pas formidable, ce qui a même contribué à le placer dans quelques rumeurs de transferts. Pourtant, il semble avoir diversifié son jeu, mais son shoot laissant vraiment à désirer, réduit ses options sur chaque possession.
Vous l’avez compris, les Raptors finiront bien loin des playoffs. Avec un bilan de 27-45, c’est la première fois en 10 ans qu’ils finiront sous les 40% de victoires. Les pertes enregistrées depuis deux intersaisons étaient bien trop dures à combler.
Mais quelques points positifs sont quand même à souligner. Tout d’abord, la saison de Fred VanVleet. Devenu option offensive numéro 3 avec le départ de Leonard, le petit arrière a gravi les échelons un à un et a encaissé un gros chèque à l’intersaison 2020. Une fois la famille sécurisée, il n’a pas baissé de régime. Devenu deuxième plus gros shooter de la franchise par match en 2020-2021, il sera un peu moins efficace en % cette année, mais la hausse qualitative du nombre de tirs pris, lui permettra de scorer pour la première fois de sa carrière plus de 19pts de moyenne. Ajoutons à cela ses 6 passes par soir et le profil de FVV devient très intéressant.
A ses côtés sur les bases arrières des Raptors, Kyle Lowry a fait du Kyle Lowry : 17pts, 7 passes et 5 rebonds, leadership et passages en force provoqués (4è plus haut total de la saison, avec 20 chargés accumulées). Anunoby quant à lui, a passé un cap dans sa progression. Cantonné à un rôle de 3&D à ses débuts, il prend de plus en plus d’assurance offensivement, et les responsabilités qu’on lui attribue augmentent par la même occasion.
Enfin, le dernier point important de la saison 2020-2021 à aborder est le trade entre Norman Powell et Gary Trent Jr. En terme de temps de jeu, côté Raptors, l’arrivée de GTJ remplace parfaitement le départ de Powell. Dans le jeu, sans surprise, Powell apportait bien plus de drives que Trent Jr. Tandis que le premier se retrouve à plus de 44% du temps à tirer près du cercle, le second ne le fait qu’à 19%. Si son efficacité au shoot a légèrement baissé par rapport à ses années à Portland, son apport est non négligeable. Mais comme beaucoup de ses coéquipiers, les blessures l’ont quelque peu freiné. Il a notamment raté 11 matchs sur la fin de saison.
Rapidement, les Raptors n’avaient plus les joutes printanières en tête. Tous les regards étaient tournés vers deux dates : la draft, et l’ouverture de la Free Agency, lors de laquelle un départ crève-cœur semblait plus inévitable que jamais.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Aaron Baynes, DeAndre’ Bembry (Brooklyn), Jalen Harris, Rodney Hood (Bucks), Stanley Johnson (Bulls), Kyle Lowry (Heat), Paul Watson.
Ils ont rejoint l’équipe : Precious Achiuwa (Heat), Dalano Benton (draft), Scottie Barnes (draft), Isaac Bonga (Wizards), Justin Champagnie (undrafted), Sam Dekker, Goran Dragic (Heat), David Johnson (draft), Svi Mikhailiuk (Thunder).
Le roster à ce jour :
Meneurs : Goran Dragic, Malachi Flynn,
Arrières : Dalano Banton, David Johnson, Gary Trent Jr, Fred VanVleet,
Ailiers : OG Anunoby, Isaac Bonga, Scottie Barnes, Svi Mikhailiuk, Yuta Watanabe,
Ailiers forts : Precious Achiuwa, Sam Dekker, Pascal Siakam, Justin Champagnie,
Pivots : Khem Birch, Chris Boucher.
Les tendances de l’été
Dans les tuyaux depuis pas mal de temps, le jour tant redouté est arrivé. Kyle Lowry, visage du Canada depuis l’été 2012 est parti voir si l’herbe était plus verte en Floride. Son départ s’est organisé dans le cadre d’un Sign&Trade avec le Heat. En contrepartie, les Raptors ont accueilli le vétéran slovène Goran Dragic et le prometteur nigérian Precious Achiuwa.
Ce départ marque définitivement la fin d’une époque. Pascal Siakam, VanVleet et dans une moindre mesure Anunoby sont aujourd’hui les seuls vestiges du roster champion en 2019. Au revoir Danny Green, Kawhi, Ibaka, Gasol et maintenant Lowry. Cet été 2021 sonnera comme un véritable virage à 180 degrés : sauf immense surprise, les Raptors ne lutteront pas pour le 8è spot à l’Est à l’aube de cette saison, pour la première fois depuis une décennie.
Il faut dire que les objectifs de Toronto pour l’exercice 2021-2022 à venir ont commencé à se dessiner très tôt. Lorsque les Dinos ont obtenu le 4è pick de la draft lors de la loterie, cela semblait amorcer un début de reconstruction évident. Avec ce choix très haut placé dans une cuvée ne manquant pas de talents, le front office a jeté son dévolu sur l’ailier de Florida State Scottie Barnes. En dehors du top trois assuré (Green, Mobley et Cunningham dans l’ordre de votre choix), la place au sein du roster des Raptors était très disputée entre Jalen Suggs et Scottie.
Alors qu’on pensait que Suggs était le parfait remplaçant à Kyle Lowry, en instance de départ, Masai Ujiri lui a préféré un forward athlétique. Son gros point fort ? La défense. La paire qu’il formera avec Anunoby de ce côté du terrain devrait être un enfer à vivre dans quelques années pour les attaquants adverses.
Son point négatif ? Son shoot. Mais il n’a que 20 ans, il aura tout le temps de se développer. En attendant, vous retrouverez dans ce thread toutes les choses à savoir sur le nouveau joyau des Raptors.
Au milieu du second tour, les Canadiens ont également récupéré Dalano Banton et David Johnson. Ce dernier, arrière de 20 ans, signera un two-way contract tandis que le premier a signé un contrat longue durée avec la franchise. Banton peut jouer sur plusieurs postes (1,2 et 3), et a une grande capacité à créer.
Du côté des renouvellements de signatures, deux éléments essentiels du roster sur la deuxième partie de la précédente saison ont été prolongés. Khem Birch, pivot loin d’être extraordinaire mais ne rechignant pas à la tâche a signé un contrat de 18 millions de dollars sur 3 ans avec Toronto. Gary Trent Jr quant à lui, a également prolongé son aventure au Canada pour 3 ans, mais pour 54 millions de dollars au total.
Hormis les arrivées d’Isaac Bonga et Svi Mikhailiuk sur les ailes, et les pertes de Baynes, Stanley Johnson ou encore Rodney Hood, l’été des Raptors fut très calme. L’objectif était clair : préparer la transition post-Lowry en appuyant sur le Young core en place.
En effet, Dragic (35 ans), aucun joueur important du roster n’est trentenaire. Barnes, Anunoby, Trent Jr sont même extrêmement jeunes. Le regard du front office est donc tourné vers le futur.
En parlant du FO, il est important de souligner la prolongation de Masai Ujiri à la tête de la franchise. L’architecte des Raptors depuis 2013 était extrêmement courtisé, et savoir qu’il continue à Toronto a dû être un grand soulagement pour tous les fans. Enfin, Nick Nurse est toujours à bord du navire, et devra faire avec l’effectif le moins qualitatif depuis qu’il a commencé à coacher en NBA.
Focus sur la saison 2021-22 des Raptors
Le cas Siakam
En cette saison 2021-2022, il y a fort à parier que Pascal Siakam animera les discussions. Déjà dans les rumeurs de transferts il y a quelques semaines au moment de la draft (notamment avec les Warriors), le nom du Camerounais devrait revenir auprès des insiders américains.
Comme évoqué dans l’introduction, la saison de l’ailier fort laisse à désirer. Siakam a tendance à avoir un jeu brouillon, qu’il compense avec beaucoup d’énergie. Mais aujourd’hui, au vu de son statut et de son salaire, il est dur de penser que c’est suffisant. Et c’est ici que les problèmes commencent.
Nous venons de le voir, Toronto s’apprête à lancer une nouvelle ère. Pascal Siakam, lui, a déjà 27 ans, touchera entre 30 et 35 millions de dollars par an jusqu’en 2025. Est ce que le front office souhaite conserver ce gros salaire pouvant bloquer dans un futur plus ou moins proche les finances de la franchise ? Aux dernières nouvelles, selon The Athletic, la réponse est pour le moment, oui.
Mais qui sait combien de temps cela durera. Siakam semble caler dans son processus devant le mener au poste de franchise player. A l’avenir, les ailes semblent destinées à OG Anunoby et Scottie Barnes, si le prospect se développe bien. Mais ne sera-t-il pas trop tard à ce moment-là pour obtenir une vraie contrepartie contre le All-Star Siakam ?
Pascal Siakam devait être à son pic de côte lors de la dernière intersaison. Malgré sa fin de bulle compliquée, il venait de sortir une saison aussi inattendue que plaisante. Aujourd’hui, il enchaîne les petites blessures et déçoit quelque peu malgré ses statistiques toujours bonnes. Ne faut-il pas lui trouver un point de chute dès maintenant ? Pour relancer complètement la machine et tirer un trait complet sur le roster du titre de 2019 ?
D’un autre côté, avoir Siakam, aux côtés de Vanvleet ou Trent Jr, c’est avoir l’assurance d’être encore un minimum compétitif cette saison. Cette saison peut avoir une saveur de renaissance pour lui, et en retrouvant son shoot, il pourra utiliser les qualités de playmaker qu’il a développé à bon escient. Maintenant, il faut savoir si les Raptors visent les bas-fonds de la conférence ou tenteront d’accrocher un strapontin in-extremis pour la postseason.
Blessé au moins jusqu’à novembre, difficile de prévoir où sera l’ailier fort dans un an.
Développer les jeunes
Lorsque l’on reconstruit, le front office a deux missions : se dégager le plus de cap space pour avoir la meilleure flexibilité financière possible et créer un young core dense afin de réussir à produire plusieurs joueurs capables de bonnes choses à haut niveau.
Pour la première partie, nous venons de le voir, cela passera notamment par Pascal Siakam. Concernant le développement des jeunes, malgré plusieurs saisons dans les hautes sphères de la ligue, les dinos ont réussi à se forger un groupe plutôt intéressant.
En tête de proue, il y a forcément OG Anunoby. Le forward qui monte en puissance, va sûrement passer un nouveau cap avec le départ de Lowry. Il est aujourd’hui l’un des plus vieux éléments de l’effectif en termes de saisons passées au Canada. OG a maintenant 24 ans, et quitte peu à peu son rôle de 3&D qui lui a été confié au début de sa carrière pour s’améliorer dans d’autres compartiments du jeu. Il score plus (passe de 10 à 15 points par soir), dans de plus en plus de contextes différents (il est passé de 5% de ses shoots pris en pull-up en saison rookie, à 7% en 2019-2020 pour enfin être à 13% l’année passée), et il fait davantage de passes décisives ( il est passé en 2 ans de 0,7 passes par soir à 2,2). Une vraie progression linéaire.
A ses côtés, Gary Trent Jr n’a que 22 ans. Sûrement titulaire au poste 2 toute la saison, il devrait avoir de plus en plus de munitions mises à sa disposition pour frôler la vingtaine de points par soir. A voir s’il arrivera à étoffer son jeu, en créant davantage.
Scottie Barnes est la troisième roue du carrosse de ce young core, et c’est sûrement sur lui que repose le plus d’espoirs. Il n’a que 20 ans, et est déjà prêt, du moins défensivement. Au vu de ses qualités de travailleurs et de son leadership naturel, il y a de fortes chances qu’il soit un élément indispensable des deux côtés du terrain à Toronto d’ici quelques années.
Plusieurs autres jeunes profils méritent citation, et auront surement un grand temps de jeu la saison prochaine. A la mène, déjà intéressant pour sa saison rookie, Malachi Flynn devrait continuer sa progression. Âgé de 23 ans, il passait déjà quasiment 20 minutes par match sur le terrain, et aura encore plus de responsabilités cette année. Dans le trade de Lowry, Ujiri a récupéré Précious Achiuwa, ailier fort de 21 ans. Energique, il a un profil défensif qui manquait au roster. Il a passé une saison à s’aiguiser à côté de Bam Adebayo, et devrait également glaner pas mal de temps de jeu.
Enfin, Justin Champagnie, David Johnson ou Dalano Banton vont devoir saisir les moindres opportunités pour faire leur trou.
Un banc peu compétitif
Si le 5 majeur a un visage plutôt correct, l’une des problématiques de Nick Nurse sera les rotations sur le banc. Aujourd’hui, les premiers joueurs à sortir du banc devraient être Dragic (qui n’a aucune envie d’être là et qui commence à sérieusement vieillir), Barnes (très jeune pousse), Achiuwa et Chris Boucher. Et derrière, Malachi Flynn, et c’est tout.
Certes, c’est le lot de toutes les équipes en reconstruction. Mais ce manque de rotations pourrait potentiellement venir réduire à néant les ambitions des Raptors. Si l’on compare avec les Wizards, franchise attendue entre les 7è et 12è spots, leur banc potentiel comprendra Aaron Holiday, KCP, Avidja, Kuzma, Bertans, Harrell et Gafford. De quoi voir venir en cas de blessure importante (sauf celle de Beal évidemment).
Il faudra donc croiser les doigts pour qu’aucune faille physique ne touche les Raptors. Mais lorsque l’on voit que Siakam débute la saison déjà blessé, le pire est à craindre.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
Difficile à dire. Nick Nurse reste un coach de qualité, le roster est loin d’être catastrophique, donc dur de tanker comme devrait le faire OKC ou Detroit. Maintenant, jusqu’où peuvent aller les Raptors ? Si tout se passe pour le mieux, une qualification pour le play in semble possible. Une qualification en playoffs avec l’un des six premiers spots paraît inatteignable.
Comme de nombreuses franchises, tout cela sera conditionné par le début de saison. Si cela se passe mal, le front office sera bien plus enclin à développer les jeunes pousses, quitte à moins utiliser les hommes d’expériences (Dragic notamment). Siakam sera d’autant plus sur la sellette.
A contrario, il y a un monde où l’alchimie prend bien, où Barnes va au-delà des espérances, où Anunoby et Trent Jr sont encore plus forts et où Nick Nurse trouve plusieurs joueurs sortis de nul part, mais fonctionnels dans son système. Dans ce cas là, les Raptors seront une vraie équipe “poil à gratter”.
Mais dans tous les cas, l’avenir semble bien plus radieux que le présent en termes de résultat. A Toronto, l’hiver vient de commencer. Et le soleil sera de retour dans quelques temps.
L’avis éclairé de @Miky_YG
Quel est ton regard sur la saison qui vient de s’écouler, et notamment celle de Siakam ?
C’est très simple, la saison des Raptors s’est terminée fin janvier avec la Covid qui a frappé le coaching staff puis 5 joueurs dont 3 titulaires (FVV, Siakam et Anunoby). Après un début de saison raté en raison de l’adaptation nécessaire à Tampa, l’équipe avait bien redressé la barre avec un retour à la 4e place et un bilan équilibré. Les Raptors ont notamment battu à deux reprises les Bucks au mois de janvier. La Covid a tout changé. Il y a eu des tensions internes entre le coaching staff et les joueurs, ces derniers tenant responsables le staff de n’avoir pas pris la maladie au sérieux et de leur avoir transmis. Après ça, les Raptors ont sombré. Outre les absences de Siakam OG et FVV, c’est l’alchimie de l’équipe qui petit à petit est partie et le mois de février catastrophique (1 seule victoire) a mis un terme à la saison. Le reste c’était du tanking plus ou moins assumé (les joueurs disaient vouloir accrocher le play in mais ils n’étaient jamais tous alignés comme Lowry qui a fini la saison en DNP repos).
Pour Siakam on ne peut juger sa saison que sur les mois de décembre et janvier. Après le Covid, il avait perdu beaucoup de poids et était très irrégulier à l’image de toute l’équipe. Pour moi, il a eu besoin de 4-5 matchs avant de monter en puissance. Le grand public s’est surtout focalisé sur ses tirs de la gagne raté mais défensivement il a fait le taff et en attaque, en dehors de son tir de loin qui a régressé, il a plutôt retrouvé son jeu en pénétration et a amélioré son playmaking. Il ne fait pas une mauvaise saison pour moi même si on en attend forcément plus du fait qu’il soit l’option numéro 1, mais il a été à l’image de l’équipe et pour sa défense le contexte de cette saison n’a pas joué en sa faveur. Il n’a d’ailleurs pas de chance depuis qu’on le considère comme le FP d’avoir eu à subir la bulle, puis Tampa puis le Covid. Je rappellerais que ses premiers mois dans ce rôle là, dans un “contexte normal”, ont été excellents et lui ont valu une sélection de all star et une all NBA Team.
Siakam a beaucoup circulé dans les rumeurs de transferts, quel avenir vois-tu pour lui à Toronto ? Et quelle place pour cette saison ?
C’est la saison du renouveau pour lui. Malheureusement il ne la démarrera pas en raison d’une opération à l’épaule. Il devrait manquer je pense un mois. Mais pas de trade en vue pour l’instant. Il a démenti les velléités de départ et Masaï a rappelé son désir de faire confiance au noyau Siakam OG FVV. En revanche, à ne pas exclure qu’en cas de très mauvais début de saison à la fois collectif et individuel, l’idée que Masaï puisse tout faire péter et repartir en reconstruction totale en récupérant des jeunes joueurs à potentiel pour Siakam à la trade deadline. Mais on n’en est pas là et je suis persuadé qu’il va revenir à un excellent niveau et en surprendre plus d’un tout comme l’équipe des Raptors en général. Option numéro 1 en attaque et 2e playmaker derrière le meneur.
Es-tu satisfait de la draft de ta franchise?
Très satisfait. J’ai longtemps été focalisé sur Suggs qui semblait être une évidence. Mais après un passage dans une émission chez nos amis d’Envergure, ils avaient vraiment attiré mon attention sur Barnes. Et au final, j’ai rapidement sauté dans le wagon Scottie quelques jours avant la draft, et j’étais persuadé qu’il allait être pris. Jusqu’à présent il n’y a que du positif à son arrivée, il a l’air de ferrer tout le monde autour de sa bonne humeur, c’est un gagneur et un excellent défenseur il colle parfaitement à l’ADN de la franchise. En plus, il y a eu des rumeurs comme quoi Suggs avait tanké son workout avec les Raptors. Donc content d’avoir un jeune joueur à fort potentiel qui est en plus, heureux d’être ici.
Est ce que le meilleur coup de l’intersaison ça ne serait pas la resignature de Masai ?
On sait à quel point il a été difficile de garder le personnel (joueurs et entraîneurs inclus) depuis le titre avec les départs de Kawhi, Green puis Ibaka, Gasol et maintenant Lowry. Donc forcément cette resignature de Masaï qui n’était pas gagnée d’avance est la meilleure nouvelle de l’été, avec aussi la loterie qui nous a souri car il faut rappeler que les Raptors n’étaient pas en position de choisir dans le top 5.
Quel sera LE joueur à suivre cette saison s’il n’y en avait qu’un ?
Quels objectifs pour les Raptors ?
Il n’y a pas vraiment de réels objectifs de classement définis cette saison. L’objectif est vraiment de développer les jeunes. Malgré tout, je suis de ceux qui pensent que le développement est bien plus bénéfique dans la victoire. Cette équipe a le potentiel pour aller chercher le play in voire la 6e place si toutes les étoiles s’alignent: si tout le monde progresse comme on l’attend, si l’alchimie est bonne, si les leaders assument leur rôle. Toronto peut faire partie des meilleures défenses de la ligue cette saison avec les joueurs et le coach pour ça. Une défense qui apportera des points faciles. Là où il y a plus de doute c’est en attaque notamment sur demi-terrain. Le départ de Lowry laisse un gros point d’interrogation sur le playmaking notamment sur pick and roll où K Low brillait et faisait briller ses coéquipiers. A voir si Nurse adapte son système, si VanVleet progresse dans ce domaine, si Malachi Flynn s’impose, si Siakam continue à progresser et faire les bons choix. Mais pour moi, malgré ces difficultés et ce manque d’un go to guy en fin de match, ça devrait être suffisant pour la saison régulière avant de montrer ses limites en playoffs.