La saison dernière, les Cavaliers ont connus deux visages bien distincts.
Le tout début de saison s’est montré très encourageant avec une défense anormalement serrée et quelques beaux succès offensifs notamment la double confrontation contre les Nets et un match fou de Collin Sexton qui pilonnait l’overtime de sa détermination en bouclant le match avec 42 points dont les 20 derniers d’affilée sur les truffes de KD et Kyrie Irving qui a laissé son N°2 dans les mains de quelqu’un qui a visiblement la même passion que lui pour les coups de chaud (tout proportion gardée).
Ensuite l’infirmerie n’a pas cessé de se remplir pendant la majorité de la saison. Pour preuve ce ne sont pas moins de 30 starting lineups qui ont été proposées par les Cavs dont la plus répété le fût à seulement à 7 reprises. Le point culminant fut sans doute le Dellavedova, Hartenstein, Love, Okoro, Wade. Ouais.
Pour accompagner cette vague de malchance, André Drummond a décidé à nouveau de faire parler sa suffisance et sa perception de lui-même. Résultat une mise au placard le temps lui trouver une porte de sortie à la hauteur de son talent.
Le véritable drame de la saison passée se situe plutôt du côté de Kevin Porter Jr dont le caractère compliqué a refait parler de lui… en mal. Suite à un nouvel incident où le front office est loin d’être au-dessus de tout soupçon, le joueur a été rendu disponible contre un Kinder Bueno et a reçu une (ultime) chance de la part des Rockets.
La fin de saison a vu le retour de l’équipe au quasi complet et donc un jeu de meilleur qualité et quelques victoires encourageantes.
Au final, l’exercice se boucle avec 22 victoires, 50 défaites, toujours autant de flou, surtout à l’aube d’une saison où des questions vont devoir trouver des réponses définitives et qui révèleront si les choix passés furent judicieux ou pas.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Larry Nance Jr (Portland), Taurean Prince (Wolves), Matthew Dellavedova (Australie), Isaiah Hartenstein (free agent), Jeremiah Martin (free agent).
Ils ont rejoint l’équipe : Evan Mobley, Lauri Markkanen, Ricky Rubio, Tacko Fall (training camp contract) Kevin Pangos.
Le roster à ce jour :
Meneurs : Darius Garland, Ricky Rubio, Kevin Pangos,
Arrières : Collin Sexton, Damyean Dotson, Dylan Windler,
Ailiers : Isaac Okoro, Cedi Osman, Lamar Stevens,
Ailiers-forts : Kevin Love, Lauri Markkanen, Dean Wade,
Pivots : Jarrett Allen, Evan Mobley, Mfioundu Kanbengele.
Les tendances de l’été
Cleveland arrivait à la draft avec une confortable place pour pick, puisque le top 3 semblait faire l’unanimité au sein de la ligue. Difficile de se planter quand le risque est quasi nul. Désireux de préparer l’après Kevin Love (Ça commence à être looooooong Kevin), les Cavs ont donc choisi Evan Mobley. L’ancien pensionnaire d’USC devra encore s’épaissir pour lutter avec les intérieurs de la ligue mais le prospect était simplement trop prometteur pour le laisser passer. Les fans pensaient que le front office avait trouvé une solution pour faire partir Love mais il s’agissait bien de Nance Jr qui voyait une épée de Damoclès se placer au-dessus de sa tête.
A la recherche d’un back up à la mène, les Cavs ont décidés de trader pour récupérer Ricky Rubio et sa dernière année de contrat en provenance des Wolves en envoyant Taurean Prince et un second tour de draft 2022. Bref le genre de deal où personne ne fait la gueule. Cleveland avait besoin de ce type de profil et Ricky a eu l’excellente idée de faire un tournoi olympique de haut vol pour rassurer la fanbase de l’Ohio… au sortir d’une saison beaucoup plus délicate avec Minnesota.
Il y avait deux jeunes membres importants qui pouvaient recevoir une prolongation de contrat : Jarrett Allen et Collin Sexton. Le pivot a fini par poser sa signature sur un contrat de 100 millions sur 5 ans. Certains aiment, d’autres trouvent l’addition trop salée. La vérité est sans doute au milieu de ces avis mais les deux parties semblent satisfaites avec cet accord.
Collin Sexton a quant à lui encore eu droit au traitement de Prince des Raclures dont il fait l’objet depuis qu’il est arrivé à Cleveland puisque 24.3pts, 3.1rbs et 4.4ast ça ne vaut que de se faire trader ou signer à 10 millions l’année si on écoute les experts en basket de Twitter (oui c’est ironique)… Bref Cleveland a encore un an pour se décider sur l’avenir de Sexton et espérons pour le front office que Sexton n’ait pas progressé et qu’il n’ait toujours personne capable de rentrer un tir de loin à ses côtés sinon la note va être salée.
Le dernier mouvement majeur de l’été a été le sign and trade de Markkanen assorti d’un nouveau deal de 60 millions sur 4 ans dont la dernière année est garantie à hauteur de 6 millions (pleinement garantie s’il n’est pas coupé max le lendemain de la draft 2024). Que dire de ceci si ce n’est qu’il s’agit d’un pari. Ça fait cher le pari mais en cas de réussite on pourra parler de belle réussite et s’il échoue, probablement que cela commencera à faire beaucoup de la part du front office (Koby Altman en particulier). Lauri a tout intérêt à sauver sa carrière NBA sur ce contrat dont l’avenir en NBA dépend. Il a deux ans (maximum) pour être prêt à reprendre le rôle de Kevin Love : joueur de basket adroit de loin et pouvant capter du rebond, il va devoir néanmoins faire honneur à son statut d’intérieur et se montrer plus physique.
Dernière nouvelle à quelques heures de publier la preview, l’arrivée de Kevin Pangos en provenance du Zenith. L’un des meilleurs meneurs d’Europe rejoint donc la NBA. Expérimenté, il aura une saison pour se caler au rythme US et devra probablement être le sucesseur de Rubio qui a déjà laissé entendre qu’un retour en Europe pourrait être une bonne solution à la fin de la saison et de son contrat.
Enfin, je m’en voudrais de ne pas mentionner que les Cavs sont au coeur des rumeurs et même en pôle pour un trade de Ben Simmons. Grand ami de Darius Garland, les deux joueurs en rêvent et visiblement, Cleveland semble enclin à trouver un package à la hauteur des exigences des Sixers.
Ah oui, JB Bickerstarff est toujours le coach. Oui je sais.
Focus sur la saison 2021-22 des Cavaliers
Dan a dit play in tournament
La rumeur semble fondée car elle colle avec un certain timing et surtout une exposition médiatique particulière cette année : le proprio veut le play in tournament au minimum. Mine de rien c’est la première saison qu’une condition sine qua non va se poser en travers de la route de Koby Altman, JB Bickerstaff et le groupe. Fini de polir le reflet en se demandant quel profil on devrait choisir à la future draft. Cette année il faudra performer point.
Dan Gilbert n’est pas le plus malin des propriétaires mais on peut comprendre qu’il en ait marre des saisons à moins de 25 victoires qui s’enchaînent. Ce sont plusieurs corps de métier qui vont devoir donner le meilleur d’eux-mêmes pour y arriver car Cleveland est taillé pour être une bonne surprise ou une catastrophe. L’entre deux ne semble pas exister.
L’an passé l’a prouvé, si le groupe reste loin des blessures, ils sont capables d’accrocher des victoires mais les jeunes vont devoir montrer les crocs, en particulier Darius Garland qui devra être nettement plus saignant et incisif dans ses performances. Une problématique qui semble également coller au nouvel arrivant : Lauri Markkanen.
Rend l’argent Kevin
S’il y a bien un Kevin qui a pu mettre des paillettes dans les yeux de sa compagne c’est bien lui.
60 millions restants sur deux ans et (pas con) visiblement aucune envie de faire un cadeau à son équipe depuis 2014. Celui qui devait se prouver quelque chose avec Team USA cette année est parti de son plein gré se rendant compte qu’il n’était simplement pas en état de jouer (sa blessure n’étant finalement toujours pas complètement soigné malgré son engagement avec le staff de Gregg Popovich).
Je veux bien qu’on soit compatissant avec celui qui a amené la santé mentale des joueurs sur la table mais jusqu’où peut-on accepter un comportement/attitude comme celui/celle de Kevin Love ?
Personne ne montra un trade dans la ligue pour ces services vu le contrat astronomique restant alors le seul espoir c’est qu’il lui reste un peu de fuel dans le réservoir pour tenir 15/18 minutes par match en startant, plantant 2/3 bandrilles de loin, prenant 3/4 rebonds et refaire la même chose en début de 3ème quart. C’est à peu près le meilleur scénario possible. Ou alors Kevin se saborde pour forcer la main d’un buyout et rejoindre au minimum vétéran un contender où des genoux vont lui repousser comma par magie. Pas facile tous les jours la vie de fan des Cavs.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
Un peu de continuité fera le plus grand bien à des joueurs qui ont connus jusqu’à 4 coachs en 5 ans. Même si celui-ci fait partie des mauvais élèves de la classe, c’est presque mieux que d’encore changer d’entraîneur.
Le reste ne tient pas à grand chose. Soit les choix de draft et les trades étaient les bons. On verra alors un young core se révéler et s’affirmer pour le plus grand plaisir des spectateurs de la Rock…Q Arena. Soit une porte de sortie honorable devra être trouvée pour Sexton (grand responsable des malheurs de l’équipe depuis son arrivée rappelons-le). J’ironise au max mais l’équipe inspirait plus de confiance l’année passée que maintenant. La perte de Kevin Porter Jr y est surement pour beaucoup mais c’est ainsi.
L’objectif premier de la saison sera de bien la commencer malgré un calendrier très très peu favorable mais il faudra le faire. C’est au sommet de l’adversité qu’un groupe soudé peut apparaitre et lancer une saison pleine d’objectif et de pression pour tout le monde.
Il faudra ensuite éviter de se blesser, de laisser des creux de défaites s’installer et que chacun prenne ses responsabilités au moment opportun.
Difficile de déterminer si quelqu’un pourra faire pencher la balance car plusieurs joueurs ont la clé pour que ça soit une saison enfin réussie et que Cleveland puisse célébrer le weekend du All Star sereinement avant d’attaquer la dernière ligne droite de la saison.
Les voisins de la NFL renaissent de leurs cendres après une longue traversée du désert et eux aussi seront attendus au tournant. Ils sont mieux armés que les cousins du basket mais l’objectif sera le même pour toute le monde : Se prouver à soi-même qu’on vaut quelque chose et que ce n’est pas “Good old Cleveland”.
Do or die Messieurs !
L’avis éclairé de @CavsFr
La saison passée fut encore une fois très compliqué tant sur que en dehors du terrain.