Quelle meilleure sensation que de voir un joueur que vous suivez depuis des années, débarquer dans votre franchise de cœur ? Fin de Draft, je m’apprête à partir travailler, les yeux collés à l’écran et soudain :
Tennessee’s Yves Pons — the SEC’s Defensive Player of the Year — is expected to sign with the Grizzlies, sources tell ESPN.
— Adrian Wojnarowski (@wojespn) July 30, 2021
Tel un SMS de votre crush qui accepte de boire un verre, l’annonce est un véritable électrochoc dans la communauté des fans de Memphis. Yves Pons, véritable star des Volunteers de Tennessee, qui débarque dans la cour des grands ? L’occasion pour nous de parler encore une fois du géant bodybuildé tricolore.
Géant parmi les grands
Star et égérie du programme des Volunteers de Nashville dans le Tennessee, Yves Pons conclut son programme NCAA sur une bonne saison, mais peu flashy. L’imposant poste 3/4 avait fait le choix la saison précédente de rester pour une dernière croisade. L’occasion pour lui de faire grimper une dernière fois sa côte à la Draft, de corriger ses défauts offensifs notamment dans le tir et la vision du jeu, et de réaffirmer son titre de meilleur défenseur de sa conférence.
Orange Mécanique
Et pour sa dernière saison NCAA, Yves Pons a vu autour de lui un effectif de super-athlètes se rassembler. Jaden Springer, Keon Johnson, Pons et Fulkerson ont, tout au long de la saison, formé une défense de fer. Rugueuse, grande, rapide et puissante, les Vols ont asphyxié les attaques NCAA qu’ils ont rencontré. Et heureusement, tant les faiblesses offensives de l’effectif ont été criantes en parallèle (manque d’animation, de playmaking et de shoot, alors dans le doute, autant pilonner la raquette… Et recommencer encore et encore !).
Dans tour cela, Yes Pons aurait pu profiter de son statut “d’anciens” pour réclamer des ballons, forcer des isolations et des tirs. Il a fait le choix du collectif, en se contentant d’un rôle de poseur d’écran, shooteur dans le corner et évidemment, de meilleur défenseur du collectif. Le jeune aixois clôture sa saison avec 8pts, 5 rebonds et quasi 2 contres de moyenne en 28 minutes par match. Un 27% à 3pts qui semble peu flatteur, mais qui masque en réalité les réels progrès que Pons a fait dans sa mécanique, ses appuis et sa fluidité. Souffrant énormément du manque de spacing et de circulation de ballon des Vols, il affiche cependant un quasi 80% aux lancer francs, et 55% sur ses tirs à deux points. De réels signes de progrès, qui démontrent un sérieux à l’entraînement et dans l’effort.
Here’s Yves Pons in the 3-point star shooting drill, showing a little more from beyond the arc than you would have expected from his college career. Pons measured a hair under 6’7 with a near 7’1 wingspan. One of the best athletes in the draft. pic.twitter.com/Lo29TtqAGm
— Jonathan Givony (@DraftExpress) June 24, 2021
Pons n’a cependant pas encore pu améliorer son dribble et sa vision de jeu générale. Il peine toujours autant à créer pour lui-même et pour les autres, et doit encore améliorer son placement, notamment au rebond où, compte tenu de ses capacités, il semble pouvoir faire mieux. Mais encore une fois, la capacité de travail du géant doit lui permettre de progresser. Et ça tombe bien, car il arrive dans une franchise qui depuis plusieurs saisons fait de son développement une vraie force.
Son arrivée à Memphis
Titulaire d’un des deux two-way contract des Memphis Grizzlies, Yves Pons arrive dans un environnement familier très optimiste à son égard. Très proche de Kilian Tillie qui vient de boucler une bonne saison rookie et va être prolongé et avec un Kyle Anderson qui ne devrait pas terminer la saison à Memphis, et un Justise Winslow non conservé, une réelle opportunité s’offre à lui et Ziaire Williams pour s’intégrer dans un effectif jeune et dynamique, l’un compensant les faiblesses de l’autre, les deux faces d’une même pièce.
Le tricolore pourra apporter dès ses premières minutes NBA sa défense sur les cinq postes, notamment sur porteur de balle, ce qui a terriblement manqué à Memphis, notamment face au Jazz où les Grizzlies ont eu les plus grandes difficultés du monde à gêner les porteurs de balle adverses.
En attaque, il bénéficiera du spacing offert par les nombreux shooters et ball handlers de l’équipe. Le titan a toutes les cartes en main pour réussir et se tailler un réel rôle dans la rotation. Ja Morant, Tyus Jones ne devraient avoir aucun mal à le trouver en contre attaque ou sur des cuts pour des alley-oops explosifs. Si en plus de ça il devient fiable à 3pts, que demander de plus ? Pons, de par son profil physique, peut être aligné dans de nombreuses typologies de line up, Five out, Tall Ball, Small Ball. À chaque besoin son Yves Pons ? A lui de saisir sa chance, et de le prouver.
Au Hustle (Équipe G League rattachée à Memphis), il devrait être l’un des premières options de l’équipe et aura un gros temps de jeu pour gommer ses défauts et toujours travailler davantage sur ses points faibles, tout en optimisant les forces de son jeu. Ajoutez à cela une Summer League aux côtés de ses amis Sarr et Tillie, et vous tenez peut être la belle histoire de l’été.
Vous l’aurez compris, Yves Pons semble avoir toutes les cartes en main pour avoir une vraie carrière NBA. Le fils spirituel de Gerald Wallace amène autant de doutes que de certitudes, soit, mais est une source d’espoir pour Memphis et le basket français dans son ensemble. L’agent orange est prêt à terroriser les attaques adverses et à faire trembler les arceaux avec ses dunks ravageurs. Son profil à la fois rare et très demandé devrait lui garantir l’attention de la Grande Ligue. Il n’incombe qu’à lui d’avoir la carrière de PJ Tucker et non celle d’un Michael Kidd-Gilchrist. Mais chez QiBasket, on croit fort en notre titan.
Yves Pons a encore fait des siennes cette nuit. 🔒
pic.twitter.com/01WGHXxUzv— Grizzlies France (@GrizzliesFR) August 17, 2021