Alors que la saison régulière vient tout juste de se terminer et que se préparent les playoffs dans le contexte de cette saison si unique, deux vieux ennemis sont sur le point de se retrouver. Le troupeau des Bucks s’apprête à rencontrer les pyromanes du Heat pour une des plus belles affiches de cette fin de saison. Grosse défense, shooters prolifiques et monstres dans la raquette, voici les playoffs !
Dynamiques de fin de saison
Deux saisons opposées et deux dynamiques différentes ; voilà comment nous pourrions résumer les forces en présence. Milwaukee a été peu mis en danger sur l’ensemble de la saison, s’appuyant encore une fois sur un duo Giannis Antetokounmpo / Khris Middleton désormais parfaitement épaulé par l’arrivée de Jrue Holiday. Une attaque plus équilibrée qui s’appuie toujours sur une bonne efficacité à 3pts (38% pour 37 tirs en moyenne par match) mais qui sait varier ses systèmes en utilisant les fortes capacités en Iso de ses stars notamment au poste bas et sur du simple pick and Roll. Une défense moins impactante mais qui reste dissuasive, quand bien même elle a délaissé son trône pour retomber à une très honnête 7è position.
Milwaukee a conclu sa saison sur le podium de la Conférence Est avec un bilan de 46 victoires pour 26 défaites et une série de 9 victoires de suite (stoppée face aux Bulls tout récemment). Sérénité à tout les niveaux, les daims n’ont-ils rien à perdre ?
Pour le Heat, c’est une tout autre histoire. Forte de sa saison 2019-20 et de son rôle d’épouvantail et de pourfendeur de contenders, la franchise de Pat Riley avait à cœur de capitaliser sur la stabilité de son effectif et sur ses jeunes joueurs pour continuer à progresser et retourner au plus haut niveau de la Ligue (les finals). Malheureusement, la saison fût hachée par le covid, les blessures et le groupe a énormément peiné à trouver ses automatismes avant de resserrer les rangs autour du duo Jimmy Butler / Bam Adebayo. Miami arrive en Playoffs avec une bonne dynamique (12 victoires sur ses 15 derniers matchs) et un groupe quasi à 100% physiquement. Le scénario semble parfait pour rejouer un bien mauvais coup à des Bucks encore marqués de la défaite de l’an passé, upset tonitruant qui n’a pas manqué de générer des réactions de la part du front-office.
Affrontements de la saison régulière
Les deux équipes se sont affrontées à trois reprises depuis Noël dernier, et Milwaukee a remporté deux d’entre eux. Rappelons la correction infligée fin décembre (144-97), qui doit cependant être pondéré car le Heat était alors loin d’être au complet. Il demeure toutefois deux constantes dans ces trois rencontres ; la pluie de trois-points de l’ensemble de l’équipe des Bucks et un Middleton qui a su profiter du fait que Giannis Antetokounmpo était bien défendu pour prendre le lead au scoring.
Il est par contre malaisé de faire un bilan de ces trois rencontres côté Floridien, tant la saison fût fluctuante au gré des absences. Notons cependant qu’au cours des deux défaites, l’adresse à trois-points était restée au vestiaire lors du premier match (un infect 29%) avant de revenir pour le second (avec un taux de 44%), mais aussi que Bam Adebayo a globalement été bien muselé par la défense adverse sur l’ensemble des confrontations à l’inverse du backcourt qui a plutôt bien performé.
L’ensemble de ces éléments permettent de retenir et détailler plusieurs clés dans cette série qui s’annonce prometteuse.
Match-up & clés de la série
Le duel Jrue Holiday / Goran Dragic
Les deux bonhommes ont pour eux un passif de All-star, une expérience certaine et un leadership affirmé. Holiday est la recrue phare des Bucks, qui l’ont fait venir dans le Wisconsin contre (notamment) trois tours de draft, dans ce qui ressemble à un quasi all-in dans la quête du titre. Il a immédiatement su apporter sa défense étouffante et sa polyvalence offensive qui fait de lui la troisième option de Budenholzer. Le meneur semble parfaitement résumer tout ce que le Heat craint, à savoir un excellent joueur off-ball capable de sanctionner peu importe la configuration de l’attaque, tout en pouvant museler son vis-à-vis de l’autre côté du terrain.
Goran Dragic, quant à lui, sort d’une saison bien moins concluante de la précédente, au cours de laquelle il était un candidat crédible pour le trophée de meilleur 6è homme de l’année. Il a néanmoins connu un net regain de forme après le All-star break, qui s’est ressenti dans les performances collectives des hommes de Spoelstra. Il semble être le facteur clé désigné de Miami qui aura cruellement besoin de son meneur Slovène pour vaincre la défense en drop de Milwaukee. En espérant que son physique capricieux cette saison le laisse enfin tranquille.
Giannis Antetokounmpo versus le monde entier ?
Le géant grecque, double MVP en titre, sort tout juste de sa meilleure saison individuelle ; il a encore amélioré sa palette offensive et reste une des matchs-up les plus compliquées à contenir en NBA. Le souvenir de la gifle subie la saison précédente est encore là et le Greek Freak aura à cœur de terrasser le Heat. Débarrassé de Jae Crowder, bien mieux entouré que l’an passé, avec (notamment) P.J Tucker et Jrue Holiday, le monstre Grec arrive avec le couteau entre les dents et rêve de s’offrir le scalp de Bam Adebayo. Giannis tient là une parfaite occasion pour faire taire les critiques nombreuses sur sa fin de saison dernière. Il bénéficie encore une fois d’un système de jeu qui l’avantage et force Miami à vider sa raquette, a amélioré son jeu sans ballon pour pouvoir justement déjouer les zones de trap du Heat en plus d’être à 100% physiquement.
Bam quant à lui a continué sa progression constante autant en attaque que en défense et retrouve un adversaire qu’il connaît bien. Charge à Spoelstra de faire le choix d’aligner Bam en 1c1 face à Giannis ou le laisser dans ce rôle qu’il affectionne de second rideau. Crowder n’est plus là et il semblerait bel et bien que la bataille au poste bas sera terrible entre les deux géants.
Duel de titans à suivre absolument.
Mike Budenholzer versus Erik Spoelstra
Si “l’ère Budenhozer” à Milwaukee semble toucher à sa fin, le tacticien reconnu compte bien s’offrir un dernier run solide en playoffs. Le coach a profité de la saison régulière pour tester de nombreux schémas tactiques et construire un effectif profond et constant. Il en résulte un jeu plus équilibré, une troisième place à l’Est et un groupe à 100%. À surveiller ? Ses schémas défensifs avec P.J Tucker pour proposer un five out et décaler Giannis au poste de pivot. Gardons également un œil sur le rôle qui sera confié à Donte Divicenzo face aux porteurs de balle du Heat, son profil de défenseur agile, sangsue derrière les écrans sera précieux pour chasser les snipers que sont Herro et Robinson.
Spoelstra quant à lui sort d’une saison très éprouvante physiquement et mentalement. En recherche constante de stabilité, il a cependant su s’appuyer sur un Butler dans la forme de sa vie sur le plan basket (quoi qu’ayant dû manquer 20 matchs) et sur un Adebayo de plus en plus dominant. Le pivot s’impose saison après saison comme un nouveau prototype de poste 5 capable de tout faire, et notamment en défense, où il protège autant l’arceau qu’il peut chasser des extérieurs au large. Le Heat a commencé l’année en défendant et en attaquant mal, des maux profonds qui ont été progressivement soignés avec le retour en forme de Herro, Butler et l’arrivée d’Ariza. Spoelstra aborde cette série avec un avantage psychologique certain sur son adversaire de banc, mais avec un effectif moins dense que la saison passée. Observons comment Spoelstra compte limiter Khris Middleton en attaque et qui sera chargé de la rude tâche de contenir Antetokounmpo. Pourra-t-il compter sur Dwayne Dedmon, son facteur X depuis son arrivée ?
Pronostique & mot de la fin
Milwaukee Bucks 4 – 2 Miami Heat
Les Bucks sont en croisade pour retrouver leur honneur et ont tous les voyants au vert ; ils ont su se renforcer et combler leurs faiblesses là où le Heat aborde cette série avec moins de sérénité. L’effectif est qualitativement inférieur à celui de l’an dernier, les problèmes de défense off ball sont toujours autant présent et le
La profondeur d’effectif côté Bucks devrait faire la différence là où Miami aura besoin d’un Adebayo et d’un Butler dominants chaque soir pour espérer arracher une victoire. Malheur du classement pour l’armée floridienne qui s’apprête à retrouver un ennemi qu’elle connaît si bien.