Guess who’s back ? Un peu plus de six mois après un premier tour de playoffs dans la bulle d’Orlando, Clippers et Mavericks remettent le bleu de chauffe pour un remake qui n’était pas forcément attendu en début de saison. En effet, alors qu’on imaginait les hommes de Lue au sommet de leur conférence, on imaginait plus ou moins Dallas là où la franchise est actuellement : entre la 4è et la 6è place. L’affrontement entre les deux équipes n’aurait donc pas dû exister avant une potentielle demi-finale de conférence.
Et pourtant. Aux termes d’un mini tanking pas forcément classe – mais aussi compréhensible qu’efficace -, voilà les Clippers ex aequo avec les Nuggets, mais passant derrière la franchise des Rocheuses en raison d’un tie breaker défavorable. À l’inverse, Dallas reste sur une belle dynamique depuis le mois de février, et seul le terrible “ogre” Sacramento est parvenu à véritablement en venir à bout.
Pour autant, à l’instar de l’an passé, les Texans arrivent en playoffs avec la tête de celui qui n’y fera pas long feu, la faute à un match-up horrible et aux calculs d’apothicaires réalisés par les Californiens. Ce n’est pas pour autant que ces derniers doivent attaquer la série la fleur au fusil.
Dynamiques de la fin de saison
Si l’on apprécie froidement la dynamique de chacune des deux équipes, sans les replacer dans leur contexte, nous pourrions parfaitement croire qu’elles sont diamétralement opposées. Alors que les Angelenos étaient, au début du mois d’avril, favoris pour gratter la seconde place aux Suns en raison du calendrier démentiel des cactus, il s’avère finalement que CP3 et compagnie ont tenu bon. Les Clippers étaient alors certains d’assurer leur troisième place dans cette conférence ouest à l’issue de la victoire contre de bien pâles Rockets le 23 avril dernier.
Sauf que voilà, l’ombre du grand frère planait. Dès lors, sur les 11 dernières rencontres de la saison, Kawhi Leonard et Paul George en ont perdu 7, et pas toujours contre des cadors : les Pelicans, les Knicks, les Rockets et le Thunder. L’objectif était simplement d’éviter jusqu’au bout de croiser le fer avec un LeBron James fraîchement revenu de blessure, quand bien même la cheville du King paraît toujours branlante.
Reposé, Leonard doit également l’être, lui qui a disputé uniquement 52 rencontres cette saison, et qui a principalement été laissé sur la touche dans le “sprint” final. C’est donc au complet, renforcés par les arrivées en cours de saison de DeMarcus Cousins et de Rajon Rondo, que la seconde équipe de L.A s’avance en playoffs, avec la farouche motivation de laver l’affront de la saison passée. En somme, pour reprendre la formule de l’excellent podcast Dunkhebdo, les Clippers sont des “faux 4è”, dont la dynamique demeure excellente malgré les quelques défaites évitables ; depuis le All-star game, la franchise présente un bilan de 23 victoires pour 11 défaites et affiche le 3è net rating de la Ligue. Autant dire qu’il ne fait pas bon de les jouer depuis le mois de mars.
Au contraire, les Mavericks sont ce qui pourrait trivialement être appelé des “véritables 5è”. La fin de saison de Dallas peut être considérée comme une réussite. Une fois débarrassée des blessures et de l’incessant protocole covid, la franchise a su remonter une pente qui était pourtant escarpée. Ainsi, sur la seconde partie de saison et avec un effectif au complet, Doncic & cie sont venus à bout du Jazz, des Bucks, des Lakers (x2), des Warriors, du Heat ou des Nets. Par contre, il serait malhonnête de notre part d’occulter le fait qu’en même temps, l’équipe s’inclinait face aux Rockets, aux Wolves, aux Spurs et à trois reprises face aux Kings. La némésis prenait donc les traits d’un bilan négatif, contre lequel Dallas échouait quasi-systématiquement. Il n’en demeure pas moins qu’avec le 6è net rating depuis le break d’Atlanta, les Mavs font également figure d’ogre de la Ligue.
Les hommes de Carlisle terminent d’ailleurs à la 5è position de leur conférence grâce à la triple égalité, partagée avec les Blazers et les Lakers. En effet, sur le seul jeu des tie-breaker, Dallas aurait dû terminer en 6è position, puisque sur les affrontements de saison régulière, les Blazers possèdent un bilan positif contre les Mavs et les Lakers. Cependant, le titre de champion de division remporté par les Texans leur assure cette 5è place … dont ils se seraient peut être bien passés, finalement.
En guise de synthèse, énonçons donc que les positions des deux franchises ne tiennent finalement qu’à un fil ; les Clippers auraient très bien pu terminer 3è et les Mavericks auraient pu se retrouver au play-in tournament. Pour autant, pour le plus grand plaisir des aficionados de l’attaque à outrance, les deux équipes croiseront le fer dès samedi 22h30 (heure française).
Affrontements de la saison régulière
La saison régulière nous a offert un triple affrontement entre les deux équipes. Au bilan, Dallas mène 2-1. Au moral, les Texans mènent 51-0. Au-delà de la boutade, nous sommes effectivement dans l’obligation de rapidement revenir sur ce 3è match de saison régulière, remporté par les Mavericks sur le score de 124-73. Les Clippers, certes privés de Kawhi Leonard, ont ainsi tiré à 34,2 % en tout et pour tout, dont un immonde 4/33 de loin (12,1 %). Ce pourcentage constitue tout bonnement le 9è pire de tous les temps pour une équipe qui a pris au moins 30 tirs à trois-points au cours d’une rencontre.
Pour autant, le moral des troupes n’a pas l’air d’avoir été atteint plus que cela. D’ailleurs, peut-être que les Clippers auront un sentiment de revanche à exploiter au cours de cette série, pour occulter (cela ne s’effacera pas) cette immense contre-performance de la fin d’année dernière. Rappelons à ce sujet que le game 5 de l’affrontement de l’an passé fût remporté par L.A sur le score de 154-111.
Avec les deux équipes au complet, les Mavericks se sont d’ailleurs inclinés lors du deuxième affrontement régulier (109-99), dans une rencontre où les titulaires Californiens ont fait la chanson à leurs homologues Texans (+68 de box +/- côté Clippers, -59 côté Dallas), malgré le triple-double de Luka Doncic et la propreté offensive de Porzingis (9/14, 22 points).
Enfin, le surlendemain, c’est une scénario totalement inversé que les deux équipes nous ont offert, avec une nouvelle large victoire de Dallas (105-89) bien emmenée par son meneur slovène et ses 42 points.
Difficile, donc, de tirer de véritables conclusions au sujet de cette saison régulière. Le premier match fait figure d’OVNI et ne semble pas riche en enseignements ; tout au plus pouvons-nous déduire que l’équipe de L.A n’est pas à l’abri d’une vraie craquante si les astres malsains sont alignés. Les deux autres rencontres, disputées avec des roster complets ou presque, nous démontre simplement que chaque équipe est parvenue à totalement dominer l’autre, au point de plier la rencontre après 3 quart-temps.
Pour y voir plus clair, tentons de déterminer quelles seront les clés de la future qualification en demi-finale de conférence.
Match-up & clés de la série
Des schémas offensifs indéfendables ?
Laissons la parole à Karadoc de Vannes, qui semble avoir son avis sur ce à quoi pourrait ressembler la série :
“Pick & roll par-ci, trois-points par-là, pick & roll par-ci, trois-points par-là, pick & roll par-ci, trois points par-là …”.
Et force est de constater que le semi-croustillant n’est pas dans le faux. Et pour cause, les Mavericks sont passés maîtres dans l’art du pick & roll. La principale raison est bien évidemment le fait que la balle soit dans les paluches de Luka Doncic, lequel joue plus de la moitié des pick & roll de l’équipe. Avec succès, d’ailleurs, comme le montre parfaitement le tweet ci-dessous :
L’européen n’est d’ailleurs pas l’unique membre de son équipe à performer sur la phase de jeu qui nous rappelle tant John Stockton. En effet, les Mavs inscrivent près de 1,10 point par possession lorsque Jalen Brunson, second dépositaire du jeu de l’équipe, initie le pick & roll. Et lorsque les deux meneurs ne décident pas d’aller terminer au cercle ou de dégainer en sortie d’écran, le spacing naturel de Dallas fait que la menace est permanente : Tim Hardaway Jr, J.J Redick, Maxi Kléber ou Kristaps Porzingis sont ainsi loin d’être maladroits en catch & shoot.
Surtout, la force majeure des Mavericks (3è au nombre de points inscrits suite à un pick & roll) constitue l’immense talon d’achille de leur adversaire ; les Clippers sont ainsi la pire équipe défensive sur ce type d’attaque. Difficile, par conséquent, d’imaginer les Mavericks se passer de cette arme qui, déjà performante, peut parfaitement devenir létale durant 15 jours.
Pour autant, la réciproque est particulièrement vraie également, sans que nous ayons besoin de revenir dessus en détail ; les Clippers se retrouvent dans le top 10 des meilleures équipes sur pick & roll, tandis que la défense de Dallas est, comme depuis longtemps, assez perméable dans l’exercice. Attendez-vous donc à voir pléthore de situations du genre.
De la même manière, les tirs déclenchés derrière l’arc seront très probablement nombreux. La raison est simple : Dallas tire en moyenne 39,1 fois à trois-points par soir (5è de la Ligue), tandis que les Clippers, en 13è position, y tentent leur chance à 36 reprises. Surtout, Los Angeles domine très, très largement la NBA dans le domaine de la précision du tir longue distance, avec 41,1 % de réussite. Un rapide calcul nous permet donc d’estimer à 44,4 le nombre de points inscrits dans l’exercice. Une seconde clés serait donc d’apprécier si les Mavericks disposent des qualités pour limiter l’adresse insolente de leurs adversaires derrière l’arc.
Force est de constater qu’il ne sera pas évident de donner une réponse. Les hommes de Carlisle ont pris le parti, à l’instar des Nets ou des Nuggets, d’être relativement permissifs à trois-points. L’équipe d’en face prend ainsi un peu plus de 36 tirs lointains par soir ; seules 9 équipes ont poussé cette stratégie plus loin, la palme revenant au Heat, qui laisse 40,2 tentatives de loin à son adversaire du soir. Toutefois, avec 36,5 % de réussite, lesdits adversaires ne sanctionnent pas plus la défense de Dallas qu’une autre (il s’agit de la médiane de la Ligue). En somme, les Mavs n’ont pas pour eux la faculté d’étouffer les snipers adverses ; en cela, les Clippers disposent, en sus du pick & roll, d’une seconde lacune à exploiter dans la défense bleue. Marcus Morris Jr, Nicolas Batum, Luke Kennard ou Reggie Jackson sauront à coup sûr sanctionner les errances défensives par une avalanche de trois-points.
Il n’est donc pas interdit d’imaginer que la série puisse se transformer en une grande foire récompensant celui qui va scorer le plus. Or, à ce petit jeu-ci, L.A et son 3è offensive rating sur les 72 matchs réguliers surpassent l’ensemble de la Ligue, à l’exception peut-être des Nets. Pour espérer survivre et faire douter George, Beverley et autre Morris Jr, Dallas devra donc savoir serrer les vis derrière l’arc. Pas besoin, en cela, de limiter les Clippers à 12,1 % de réussite comme en décembre ; les chiffres permettent d’affirmer que lorsqu’ils ne sont “que” moyens dans l’adresse lointaine, les Californiens ont tendance à s’incliner. La parole est donc à la défense Texane …
Le point d’interrogation Porzingis
Passons ensuite la parole à Léodagan de Carmélide, qui ne cesse de marteler que “les tourelles, c’est le nerf de la guerre !“. Et si l’art de la guerre nous échappe très largement, il en est une, de tourelle, qui pourrait contribuer à changer la face de la série : Kristaps Porzingis. On se souvient que l’an passé, la licorne avait fait particulièrement mal à la défense Angelinos : 14 points en 19 minutes avant son exclusion litigieuse lors du game 1, 23 à 75 % de loin dans une victoire au match suivant, 34, enfin, avant de se blesser lors du game 3.
Il faut dire que les Clippers n’ont aucun baobab susceptible de venir contester le tir du Letton. En effet, ni Ivica Zubac (2m13, mais qui vit principalement proche de son cercle), ni Serge Ibaka (qui peut défendre au large, mais qui rend près de 15 centimètres à Porzingis) ne semblent en mesure d’empêcher le pivot des Mavs de dégainer à trois-points. Or, c’est là que ce dernier prend 38 % de ses tirs, avec 40 % d’adresse depuis le All-star game.
Toutefois, en éternelle délicatesse avec son corps, le pivot n’a disputé que 3 rencontres (avec temps de jeu réduit) depuis le début du mois de mai. À l’heure d’entamer une série de playoffs, cela ne prête pas forcément à l’optimisme. Un Porzingis en forme sera pourtant indispensable pour que les Mavericks puissent espérer composter un billet pour les demi-finales de conférence. Doncic aura besoin d’un lieutenant et il est l’heure pour Porzingis d’enfiler son plus beau costume de side-kick.
Une death line-up opérationnelle ?
La donne est un peu similaire dans l’autre camp ; les Clippers possèdent certes des individualités extraordinaires, mais disposent surtout d’une line-up peu vue mais diaboliquement efficace : Patrick Beverley, un arrière X ou Y, Paul George, Kawhi Leonard, Serge Ibaka. Ces quatre ensemble, c’est ce que quelqu’un a un jour résumé comme étant :
“Un hymne à la cruauté, un autel dressé au culte de la barbarie !”.
En effet, lorsqu’ils sont alignés ensemble dans cette composition “small-ball” (le point culminant étant Serge Ibaka et ses 2m08), les Clippers affichent un net rating hallucinant qui s’élève à +16. En somme, l’équipe score 16 points de plus que l’adversaire lorsque les “4 fantastiques” évoluent ensemble sur le parquet.
Et c’est là que le bât blesse ; si dominateurs soient-ils, les Clippers n’ont que très peu expérimentés cette composition d’équipe, en raison des différentes blessures des protagonistes principaux. Ibaka a longtemps été en indélicatesse avec son dos, Beverley a raté la moitié de la saison, tandis que George et Leonard ont respectivement manqué 18 et 20 rencontres. Forcément, cela laisse peu de temps pour créer des automatismes, quand bien même trois des quatre larrons étaient déjà présents l’an passé.
Pourtant, semble-t-il, il n’y a plus de vrais pépins physiques à déplorer. Le pivot espagnol a pu profiter des deux derniers “matchs” de la saison régulière pour se remettre en jambe (ou en dos, comme vous voulez), tandis que Beverley est de retour aux affaires depuis le début du mois de mai. Or, la présence des 4 bonhommes serait problématique à plusieurs titres pour les Mavericks.
Tout d’abord, par sa faculté fiable à tirer de loin, Ibaka créé évidemment plus de spacing que Zubac, ce qui laisse bien plus d’espaces dans la raquette pour les pénétrations des deux ailiers, loin d’être manchots dans l’attaque du cercle. Or, on l’a vu, les situations de pick & roll ne sont pas forcément bien gérées défensivement par Dallas, et l’adresse générale à trois-points des blanc et rouge espace suffisamment le terrain pour que les deux superstars puissent évoluer à leur guise. Or, si Josh Richardson peut être envoyé en mission sur l’arrière adverse et que Dorian Finney-Smith pourrait tenter de limiter l’un des deux ailiers, le roster Texans est insuffisamment fourni en défenseur capable pour parvenir à limiter suffisamment l’attaque élite de L.A. On revient alors à la possibilité de tenter de scorer encore plus que les Clippers, ce qui n’est pas la meilleure des hypothèses, on l’a dit.
Par leurs facultés défensives, ensuite. Solide comme un tronc bien que vieillissant, Ibaka ne sera pas un poids pour contenir Porzingis au poste, le Letton manquant cruellement et de puissance et de moves. En cela, sa présence sur le parquet en lieu et place de Zubac ne paraît pas être handicapante pour les siens. Ensuite, Beverley, George et Leonard sont tous les trois des défenseurs extérieurs de haute volée et pourront se relayer pour rendre la vie difficile à un Doncic parfois trop esseulé.
Dès lors, l’état de santé de ces quatre joueurs constituera un enjeu de taille et, s’il est bon, une embûche quasiment insurmontable pour les Mavericks.
Une série également psychologique ?
“On en a gros !”
C’est ce qu’ont pu gueuler en cœur les supporters Angelinos en fin de saison dernière. Non seulement leurs joueurs sont parvenus à se faire littéralement détester partout où ils passaient (les insultes d’Harrell, les coups de Morris Jr, le discours de Paul George …), mais leurs grandes phrases n’ont pas toujours été suivies d’actes. Et s’il en est un pour qui les playoffs semblent constituer un obstacle de taille, c’est bien l’autoproclamé Playoffs P.
Epargnons-nous tout jeu de mot, aussi bons soient-ils, pour nous concentrer sur les faits. Ces dernières années, l’ailier s’est troué plus souvent qu’à son tour dans les moments tendus : 4/16 lors du game 7 face aux Nuggets en 2020, 3/16 au game 3 du premier tour 2019, 2/16 dans un match à élimination au premier tour 2018 … L’heure est désormais venue pour George de remettre les pendules à l’heure, en démontrant qu’il ne claque pas automatiquement des dents lorsque le couperet se rapproche. Et s’il ne se rapproche pas, le joueur serait bien avisé de démontrer qu’il est également capable (aux côtés, certes, de Leonard) de contribuer activement dans la qualification des siens.
Cet aspect psychologique flotte au-dessus de l’ensemble du roster des Clippers, dont la contre-performance de l’an passé demeure vive. Pour autant, littéralement, la balle est dans leur camp pour tenter une “opération rachat”. Pour cela, il faudra que l’ensemble du roster soit capable d’évoluer au niveau qui est le sien et que les Clippers évoluent en véritable équipe lorsque les Mavericks pousseront. Sur le papier, c’est faisable, mais pas forcément gagné.
Pour Dallas, la série possède également des enjeux mentaux. Dans la bulle, ils étaient tombés face à une équipe rugueuse, voire violente, qui rendait un très bel hommage assumé à une merveilleuse tirade de François Rollin :
“Pour faire court, vous êtes ici chez les salopard. C’est admis. On n’a pas des idées bien jojos, et on n’a pas peur de le dire !”.
Or, c’est un secret de polichinelle, Luka Doncic possède le sang chaud et n’est pas le dernier à dégoupiller. Sa récente exclusion face à Cleveland en est la preuve, tout comme son nombre conséquent de fautes techniques qu’il a pris depuis le 22 décembre. De prime abord, on voit mal ce qui empêcherait certains role player des Clippers de venir chatouiller les côtes du Slovène dans le but de le sortir de son match, voire du match. Le meneur devra donc faire preuve d’un sang-froid inédit pour ne pas hypothéquer, tout seul, les chances de victoire des siens.
Le paragraphe précédent ne s’applique d’ailleurs pas qu’à Doncic. On se souvient que c’est en prenant la défense de son camarade européen que Kristaps Porzingis fût exclu lors du game 1 l’an passé. Autrement dit, si les Clippers constituent évidemment un adversaire de taille, il ne faut pas que Dallas devienne, en plus, son propre ennemi. Sinon, la série risque bien d’être expéditive.
Pronostique & mot de la fin
L’auteur de ces quelques lignes est bien obligé d’admettre qu’au-delà de sa subjectivité, qu’il espère ne pas avoir trop laissée transparaître, il était particulièrement ennuyé pour donner un véritable pronostique. Certes, et c’est bien logique, les Clippers sont les immenses favoris. Le souvenir de l’an passé plane pourtant, et l’on se souvient que le petit poucet n’était pas loin de manger le loup. D’un autre côté, difficile d’imaginer sérieusement la franchise de L.A prendre la porte dès le premier tour.
Dès lors, suite à un appel aux amis, un résultat et un score (unanime, d’ailleurs) sont ressortis :
Los Angeles Clippers 4 – 2 Dallas Mavericks
Il s’agirait donc ici d’un véritable remake de l’an passé. Espérons alors pousser le vice jusqu’au bout et que les acteurs nous offriront quelques fins de rencontres dignes d’être vues.
Les forces des Clippers, qui ressemblent à un vrai casse-tête pour la défense adverse, devraient donc pousser Dallas vers la sortie des joutes dès le premier tour. Par-là, ils laisseraient derrière eux le camouflet historique du 27 décembre dernier. Peut-être est-ce cela, l’orgueil d’un champion. En tout cas, Arthur de Bretagne avait prévenu :
“Ah ! Ben ça … ‘Faut se méfier avec les mecs à cran !”
L’avis des comptes de franchise
QiBasket : Dans quelle forme arrive l’ensemble des joueurs majeurs de l’effectif ?
ClippersFR : Les piliers ne sont peut-être pas dans la forme ou dans le meilleur des rythmes, il faut le reconnaître. Kawhi Leonard a manqué beaucoup de matchs récemment et semblait être sur les rotules. Quant à Ibaka et Beverley, on parle d’absence d’un voire deux mois. Niveau automatisme, on a connu mieux, et ce petit manque de rythme (qui n’a pas été aidé par nos chokes volontaires) ne va pas nous aider. Reste le cas de Paul George, qui selon moi, malgré ses quelques absences, a toujours eu un niveau globalement bon cette saison ; il arrive en forme, avec des bouches à fermer : à lui de faire le travail !
QiBasket : Comment évalues-tu les chances de Dallas de passer ce premier tour de playoffs ?
DallasMavsFr : Personnellement, je pense que la série risque d’être particulièrement serrée ; cela peut même aller en 7 matchs. C’est 60-40 pour les Clippers, mais à mon sens, nous avons le meilleur joueur de la série.
QiBasket : Une élimination surprise entraînerait-elle des mouvements estivaux ?
ClippersFR : Indiscutablement ; ce serait le signe qu’avec ce groupe, les Clippers n’obtiendront rien. Cela passerait peut-être par le mouvement d’une des 2 stars de l’effectif, et les yeux sont évidemment rivés sur Kawhi Leonard, free-agent cet été, surtout qu’on a resigné George sur 5 ans (génial). Bref, pour moi, en cas d’élimination au premier tour, ce serait catastrophique et dangereux dans l’optique de conserver Leonard à long terme. Idem pour le reste de l’effectif : je vois mal l’équipe conserver Beverley, Jackson, Morris Jr si on ne passe pas Dallas … Mais ne parlons pas de malheur.
QiBasket : Une élimination serait-elle vécue comme un échec ?
DallasMavsFr : L’élimination au premier tour est toujours un échec. Cela dépendra surtout, toutefois, de la physionomie de la série et de ce qu’on attendait de l’équipe au début de la saison.
QiBasket : Est-il possible de présenter ces playoffs sous la formule “le titre ou rien” ?
ClippersFR : Au vu de notre histoire, nous allons rester humble et espérer au minimum une finale de conférence, stade qui nous reste inconnu après 50 ans d’existence. C’est donc le minimum. L’objectif reste les finales (NBA), et l’idéal est bien évidemment le titre. Une fois en finale NBA, tout peut arriver et le trophée fait donc partie de l’objectif.
QiBasket : Au-delà du pick & roll, où appuyer pour faire mal à ces Clippers ?
DallasMavsFr : À mon sens, il faut abuser de la taille. La taille dicte les matchs-up et si tu survies défensivement, il faut tenter de jouer là-dessus pour obliger les Clippers à faire jouer Zubac.
QiBasket : Existe-t-il un “sentiment de revanche” dans le roster suite à la déroute du mois de décembre ?
ClippersFR : Il existe, mais pas tant que cela. Il faudra laver l’affront des 51 points, c’est certain. Mais l’esprit de revanche, personnellement, je le vois remonter encore plus loin (NDLR : dans le temps) : je repense surtout à la honte subie contre Denver, ce choke all-time et pourquoi pas également à la série qui n’a pas été totalement maîtrisée l’an dernier face aux Mavericks. Clairement, on doit y aller le couteau entre les dents !