Après 5 saisons à succès pour l’excellente « Last Chance U », série-documentaire centrée sur le football américain Universitaire, Netflix s’est décidé de nous offrir la petite sœur : « Last Chance U : Basketball ». Produit par une équipe désormais en pleine maîtrise de son produit, que vaut cette nouvelle mouture dédiée à l’univers de la balle orange ?
Synopsis
Pour cette première saison, le documentaire nous envoie chez les ELAC Huskies. L’équipe dirigée par John Mosley, head coach depuis 8 ans, n’est pas une maison mère de la NCAA, mais une équipe montée par un Junior College (JUCO). Le JUCO est l’anti-chambre de la NCAA, souvent baptisé NCJAA, le J représentant la notion de Junior.
La précision est importante : vous ne verrez pas les Huskies d’ELAC batailler avec les grands noms du championnat NCAA. Pourtant, l’aventure est tout aussi cruciale pour eux. Les Community College sont des formations beaucoup plus abordables, mais aussi beaucoup moins prestigieuses que celles des universités. Pour ces jeunes qui ne sont pas parvenus à à être repérés par les universités durant les années high school et via l’AAU, ou ceux qui ont déraillé en cours de route, l’objectif est de profiter de ces deux ans de formation pour être repérés par des scouts et (ré)intégrer une université de Division I ou II.
Un groupe de caractère
Avec une série de 8 épisodes, l’ingrédient clé du succès est forcément le sujet lui-même. Là où « Basketball or nothing » était bien réalisée mais pêchait par le manque de charisme de ses protagonistes, l’aura de ces ELAC Huskies est indubitable.
Que ce soit John Mosley, head coach survolté, ses assistants (X & Y) ou l’ensemble des joueurs mis en avant durant le documentaire, la magie opère. Vous découvrirez des personnalités variées. Deshaun Highler, écorché, mais leader avec la manière ; Joe Hampton, ancien coéquipier de Ben Simmons, qui est sorti des rails après de lourdes blessures et des choix chaotiques, et qui décide de reprendre le contrôle de sa vie ; Malik Muhammad, pivot décontracté flirtant toujours avec la difficulté de pleinement exploiter son potentiel ; KJ Allen star discrète et bienveillante de l’équipe …
Si la sauce prend, c’est évidemment grâce à l’ensemble de ce groupe, aux passifs différents mais dont les quêtes se rejoignent tous : gagner le titre de l’État et s’offrir une visibilité pour intégrer les grandes universités.
Une réalisation de qualité
Toutefois, les raisons du succès sont évidemment multiples. Au-delà de la « distribution » de ce documentaire, c’est la réalisation et la manière de traiter son sujet qui embarquent le spectateur.
Au premier coup d’œil, on sent que l’ensemble de la série va bénéficier d’une plastique de haut vol, et c’est effectivement le cas. Non seulement les portraits et les plans choisis sont beaux, mais en prime, la manière de filmer les entraînements et les rencontres nous fait vivre pleinement l’intensité et le déroulé des rencontres.
En outre, “Last Chance U : Basketball” dispose d’un autre atout : son authenticité. Le choix semble assumé de nous montrer toute l’action et non pas de nous dresser un portrait élogieux et lissé de cette équipe. Si le lien entre les joueurs est bien montré, il en va de même pour les faiblesses et la manière dont les travers de certains peuvent négativement impacter les coéquipiers. Du coup, on arrive à développer de l’affect pour cette équipe (sans le moindre souci), mais on peut aussi ressentir la difficulté et la frustration du coaching staff et des équipes.
Enfin, le rythme est très bien ficelé. On vogue entre portraits, basketball, vivons dans le JUCO sans jamais se perdre dans de longs temps morts et sans que les ellipses ne soient trop importantes.
On regarde ?
“Last Chance U : Basketball” réussit son pari. La série nous donne envie d’enchaîner les épisodes, nous laissant impatient de découvrir une autre saison. Mieux, elle constitue une excellente vitrine pour la CBB (Basketball universitaire) et offre une très belle porte d’entrée pour cet univers et l’intensité de ses rencontres, la qualité de ce qui y est proposé et deux des forces majeures de la compétition sportive : sa beauté et sa cruauté.
Verdict, donc : Must-watch.
Cette série est géniale, et tout le côté off-court qui est développé nous permet de vraiment apprécier les joueurs avec leurs hauts et leurs bas. Le basket universitaire américain n’a vraiment aucun rapport avec le basket universitaire français, on voit toute la différence de mentalité à avoir et comment ils vivent pour cela. C’est impressionnant