Ah non, désolé, on ne va pas geindre sur la défaite contre la Grande-Bretagne comme beaucoup de professionnels du French-Bashing se sont permis de le faire sur Facebook hier soir. Non, car lorsqu’on connait un temps soit peu le basket et le basket français, on ne peut que se réjouir de cette nouvelle qualification pour un Eurobasket de notre équipe de France, certes, acquise dans une double prestation qu’on ne retiendra pas non plus. Tout simplement parce que depuis que Vincent Collet est à la tête de ce groupe, les bleus n’ont pas manqué une seule de ces compétitions, et surtout, la France va jouer son 22e Eurobasket d’affilée, le record, tout simplement. Alors oui, les deux derniers matchs n’auront pas été les plus intéressants, mais le résultat est là, la France termine en tête de son groupe, comme pour les qualifications du mondial 2019. Retour sur cette dernière phase de qualification et sur ce qui attend les bleus désormais, car on ne va pas se mentir, l’Eurobasket 2022…et bien…c’est loin !
Le Monténégro ne nous dira pas merci…
Alors, COVID, COVID, restrictions restriction, bref la grande messe habituelle, toute la fenêtre de matchs allait être jouée à Podgorica, au Monténégro. Dans le groupe G des qualifications avec la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Monténégro, tout allait se jouer dans les deux matchs restants, sachant qu’il ne manquait qu’une victoire aux bleus pour régler l’affaire. Collet faisait appel aux habitués : Lessort, M’Baye, Cordinier, Bouteille et Albicy pour le cinq. Mais très vite, on s’est aperçu que la tâche n’allait pas être simple. Après quatre minutes de jeu, les monténégrins conservait fortement l’attaque Française qui ne marquait que par M’Baye. S’en suivi un difficile 0-7 pour les rouges et jaune, et déjà la pénalité ! Les bleus devaient réagir, mais ne trouvaient qu’Amath M’Baye encore une fois. Thomas Heurtel entre en jeu et réorganise l’attaque française avec efficacité, pour recoller au score…avant qu’Ivanovic nous sorte un half-court shot au buzzer. Vincent Collet reprend une pause pour pousser une gueulante : les bleus ne jouent pas forcément mal, mais se font prendre trop souvent en contre-attaque. La réussite est cependant monténégrine et l’écart se creuse petit à petit (-11). Et puis, les bleus s’appliquent, remettent la pression en défense, et remontent petit à petit. Grace à l’adresse l’Albicy, la France recolle encore en fin de troisième quart-temps. L’investissement d’Alexandre Chassang, sorti du banc, permet aux bleus de ne pas céder.
Il faut finalement attendre les dernières minutes pour voir la France se mettre en marche pour gagner la bataille, avec un dunk impressionnant de Cordinier qui passe sous l’arceau ! Par des petits pas et des points bien placés, les bleus repassent devant. Mais Popovic remet un point d’avance à deux minutes. It’s showtime, et c’est Cordinier qui va prendre le lead. Parvenant à créer un espace sur une pénétration, il lance un floater tout simple : ficelle and one ! 71-68 et il reste 40 secondes. Ivanovic a l’opportunité d’égaliser sur un trois points, mais le meneur monténégrin veut trop d’espace face à Matthias Lessort ! Il dribble trop, et opte finalement pour un lay-up. Score final 73-71, les bleus ont eu du mal, mais ont obtenu ce qu’ils cherchaient : la qualification. Heurtel termine à 16pts, M’Baye à 10 et 7rbds, Chassang à 11pts et 7rbds, mais c’est certainement l’entrée de Cordinier qui aura fait la petite différence !
La partie contre la Grande-Bretagne n’avait donc plus d’importance, et l’investissement du groupe s’en est ressenti. Rapidement distancés dès le premier quart, les bleus n’ont pas eu la motivation de terminer les qualifications par une victoire de principe. Au final, l’effectif tourne et si Matthias Lessort nous offre un joli 15pts-6rbds, et Yakouba Ouattara un 12pts-6rbds, même s’il n’a pas non plus survolé la partie. Les Britanniques n’auront pas eu de grosse opposition et mettent un sévère 94-73 à l’équipe de France. Mais on le sait tous, ce match fut anecdotique. Ou du moins le fut-il pour les Français…puisque leur défaite faisait passer le Monténégro 3e, et l’Allemagne 4e…éliminant le Monténégro, puisque l’Allemagne est pays-hôte !
Une campagne moins réussie que le précédentes
Au final, les bleus terminent premiers de leur groupe, et sont donc qualifiés pour l’Eurobasket 2022. La campagne de qualification aura été moins bien accomplie que la précédente pour le Mondial, durant laquelle les bleus avaient sévèrement roulé sur leurs adversaires, sur les deux phases de poules. Bien placée par leur médaille de bronze au mondial, et toujours avec un vivier TeamFrance efficace et fourni, la France n’avait qu’à terminer dans les 3 premiers d’une poule de quatre…simple. Pour cette campagne, les bleus terminent cependant avec 4 victoires pour 2 défaites. Un bilan moins bon forcément, mais l’on sait qu’avec la pandémie, l’effectif tournant en permanence, et la facilité à se qualifier, il est difficile de se dire si cette campagne de qualification a vraiment été moins bien gérée. Au final, le résultat est là : France 1ère (4-2), devant les Britanniques (4-2), les Monténégrins (3-3) et les Allemands, qui, accueillant la phase finale, se qualifient au nez et à la barbe de la sélection de Nikola Vucevic…On vous prévient tout de suite, notre prestation lunaire contre la Grande-Bretagne nous invitera à ne pas passer dans les Balkans de sitôt…
Les autres groupes
Groupe A (Israël, Espagne, Pologne, Roumanie)
Au final, plus de surprise. Les espagnols étaient mis en difficulté durant le début des qualifications. Le tir est rectifié, et la Roja sera bien présente même si la sélection israélienne aura bien malmené les Espagnols (95-87), avant que les ibériques n’écrasent la Roumanie pour finir (94-41). Les roumains terminent bons derniers à 0-6. Israël prend la tête du groupe devant l’Espagne et la Pologne.
Groupe B (Italie, Russie, Estonie, Macédoine du Nord)
Les italiens ne sont pas les allemands ! Enfin presque…Accueillant la compétition, la Squadra était déjà qualifiée d’office, mais a pris soin de terminer première de son groupe (4-2) malgré deux défaites pour finir la phase de qualification. Et cette défaite aura cependant des conséquences, puisque celle contre l’Estonie condamne les Nord-macédoniens, séparés par 13 petits points de goal average…La Russie, demi-finaliste en 2017, termine 2e et se qualifie également.
Groupe C (Belgique, Lithuanie, République Tchèque, Danemark)
Aucune surprise concernant les trois qualifiés, mais on applaudit les belges qui terminent devant les lituaniens, habitués des grandes prestations aux Eurobasket, et des tchèques, quart de finalistes du mondial 2019. Mais les lituaniens se sont fait peur tout au long des qualification, ne gagnant que d’un point face au Danemark (76-77) pourtant dans leur propre salle à Vilnius. La Belgique, elle, a offert une victoire aux tchèques qui eux aussi avaient besoin de rattraper quelques erreurs de parcours. Le Danemark est éliminé.
Groupe D (Croatie, Pays-Bas, Turquie, Suède)
La aussi pas de surprise dans les qualifiés, la Suède étant éliminée. Toutefois, là aussi, on a vu les “gros” trembler un peu. Les Croates s’en sortent en tête (4-2) mais les turcs, hôtes du dernier Eurobasket, terminent à 3-3…pas terrible ! Les Pays-Bas les devancent, avec le même bilan.
Groupe E (Serbie, Géorgie, Finlande, Suisse)
Là encore, une hiérarchie respectée, mais un groupe qui respecte enfin sa hiérarchie : les Serbes ont maintenu leur lead tout au long de la qualification, aux côtés des géorgiens. La Finlande, malgré un bilan de 3-3, n’a eu rien à craindre des Suisses qui se sont fait martyriser pendant toute la phase (1-5), en dépit d’un baroud d’honneur à Tbilissi face aux Serbes, en ne perdant que 88-81.
Groupe F (Ukraine, Slovénie, Hongrie, Autriche).
Tout est allé comme sur des roulettes pour les trois qualifiés : Ukraine, Slovénie et Hongrie terminent tous à 4-2 et la pauvre Autriche à 0-6. Mais la bonne nouvelle, c’est surtout que le camouflet de 2019 ne s’est pas répété pour les slovènes. Soyons prêts les amis : on reverra peut-être Luka Doncic en compétition FIBA bientôt !
Groupe H (Bosnie-Herzégovine, Grèce, Bulgarie, Lettonie)
On verra Doncic, mais pas Porzingis. Le bide total pour les lettons qui avaient fait un parcours remarquable en 2017. Terminant à 1-5, ils laissent la place aux Bulgares (2-4), à la Grèce (4-2) et à la Bosnie qui aura été remarquable (5-1). La frustration peut être forte chez les baltes, car ce sont bien leurs deux défaites sur le fil contre les bulgares (65-66) et les grecs (94-97) qui leur coutent leur place dans la compétition…
Les qualifiés : des invités surprises et un club d’élites, mais une compétition qui s’annonce relevée
Les tchèques, les géorgiens, les allemands et les italiens ayant déjà leurs billets, ils ont d’abord été rejoints par les Croates, les grecs et la Bosnie, puis Israël, l’Ukraine, la Slovénie et l’Espagne. Avec cette dernière phase, on vient de connaître les derniers lauréats : Russie, Serbie, Finlande, Pologne et Hongrie. Et les derniers à rejoindre la bande auront été la Belgique, les Pays-Bas, la Turquie, la Bulgarie, la Grande-Bretagne, et donc la France.
On regrettera des absents notables que sont la Lettonie et la Macédoine du Nord. Mais dans l’ensemble, il faudra s’attendre à un Eurobasket relevé ! La Slovénie, championne en titre, sera bien présente, l’Espagne, la Serbie, la Grèce risquent d’être des adversaires de choix. Mais d’autres adversaires sont en perte de vitesse depuis 2017 : la Lituanie, la Turquie, l’Allemagne, si elles étaient des sélections très menaçantes pour les bleus en 2017, ne le seront peut-être pas autant en 2022. On attendra beaucoup des Croates, des Géorgiens, mais surtout des Tchèques, qui doivent confirmer leur excellent mondial. D’autres nations comme la Bulgarie, la Finlande, la Pologne, la Hongrie et les Pays-Bas, pourront essayer de se mettre en lumière. Enfin, on se demande si la Belgique va enfin passer un cap…en somme, on a hâte d’être en 2022, mais maintenant…il faut attendre. Et en attendant…préparez vous !
Préparez votre voyage !
Comme les précédentes éditions, l’Eurobasket sera composé de quatre groupes, avec quatre pays organisateurs, dont un qui accueillera aussi la phase finale. Une formule qui a beaucoup séduit depuis 2015. Et pour 2022, les lauréats ont été choisis avec soin : la République Tchèque, l’Italie, la Géorgie et l’Allemagne qui aura donc aussi la phase finale. Et attention, on ne se moque pas de vous, avec des villes-hôtes particulièrement magnifiques : Prague, Milan, Cologne, Tbilissi et Berlin. Le fan de basket pourra certainement se faire une magnifique session de tourisme sportif. D’ailleurs, on ne manquera pas de vous faire le petit guide touristique, notre Qibasket EuroCrew connaissant bien ces zones !
Même si tout cela reste conditionné à la fin de la pandémie bien entendu. Mais hormis Tbilissi, toutes les villes-hôtes seront dans l’Union Européenne et donc très accessibles. Qibasket s’était rendu en Finlande en 2017 pour la dernière édition, et on ne peut que vous recommander de tenter l’expérience : les prix des places sont abordables, vous voyez plusieurs matchs, et parfois, vous pouvez changer votre siège pour être encore plus près des joueurs. La FFBB mettra aussi certainement en place une formule tout inclus pour passer une semaine entière (voire deux) aux côtés des bleus…alors, le pont médiéval de Prague ? La Scala de Milan ? La Cathédrale de Cologne ? La Brandenburger Tor de Berlin ou la forteresse de Narikala de Tbilissi en plus d’une bonne session basket ?