Vous avez sans doute déjà entendu, lu ou prononcé ces mots magiques “Ce joueur va apporter du spacing à l’équipe“. Et bien sachez que vous êtes victime d’un abus de langage, ou pire, que vous répandez vous-même cette expression tant galvaudée et pourtant fondatrice du jeu créé par James Naismith.
En effet, régulièrement lorsqu’un joueur est capable de shooter à 3 points (bien souvent, c’est dans ce cas-ci que vous entendrez ladite phrase) on parle alors de spacing. On sous-entend que puisqu’il est une menace à distance, il créé un mouvement de panique dans la défense qui envoie un homme dessus sans trop réfléchir, créant ainsi un espace, et donc bim bam boum : du spacing. Mais c’est faux, ou du moins, ce n’est pas totalement vrai.
Le terme semble s’être assez bien démocratisé grâce à Stephen Curry évidemment, mais si on souhaite réellement parler de lui et de ses qualités en terme de spacing, ce n’est pas via son shoot de loin qu’il faut le faire mais bien pour son autre grande qualité : son jeu sans ballon. Sous cette étiquette vous trouverez les cuts, les démarquages avec ou sans écran, ses appels de balle, … Mais surtout l’autre élément sans lequel il n’y a pas de spacing : les mouvements que cela provoque chez ses coéquipiers. La différence est bien là, et elle est fondamentale : un joueur seul ne peut pas apporter du spacing, c’est un effort collectif. Vous pouvez avoir un déclencheur qui a une qualité reconnue (le shoot à 3 points de Curry dans cet exemple), mais si les autres ne bougent pas quand il bouge, ce n’est pas du tout le même Golden State que vous aurez en face de vous.
Le terme de spacing fait référence à la capacité d’une équipe en attaque d’occuper virtuellement toute la surface du demi-terrain, en mettant tous ses joueurs à distance les uns des autres. Il n’y a pas de mesure précise, mais on peut considérer 3 à 4 mètres entre chaque joueur comme étant la mesure étalon.
Je vais essayer de vous expliquer cela le plus clairement possible, même si, vous vous doutez bien, cela regroupe énormément d’aspects du jeu et des hommes, et ce depuis sa création et de ses 5 règles de base en 1891.
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Appréhender la notion de spacing
Une idée présente depuis la nuit des temps
Et oui, car même si aucune règle de Mr. Naismith ne parle de spacing pur, on peut la déduire sans trop de difficulté, puisqu’il précise initialement que chaque joueur aura le droit de recevoir la balle à n’importe quel endroit du terrain (contrairement au foot US, par exemple). Il avait donc déjà compris à l’époque que pour rendre le jeu fluide et agréable, on ne devait pas contraindre les gens à se poster à un seul endroit du terrain et attendre : non, il fallait du mouvement quasi continu. Je parlais de déduction et ceci était un premier élément.
Le second est la taille du terrain (28*15m), et donc de suggérer une occupation rationnelle du terrain. Personne n’aime avoir un joueur qui vient se poster 2 mètres devant soi pour récupérer un ballon par exemple. On a donc bien ce “calcul” entre le nombre de joueurs, la taille terrain, l’espace vital de chacun en toute circonstance et la fluidité du jeu. Une drôle d’équation qui a donné très tôt l’idée de mettre en place dans la formation des joueurs, dès leur plus jeune âge, une intégration du spacing dans leur jeu. Ou plutôt, en VF, les notions-clés pour leur faire occuper l’espace.
Des cerceaux aux systèmes en passant par les couloirs de jeu : le spacing dans la formation des jeunes joueurs
Si le baby basket, l’initiation des jeunes pousses à la balle orange, échappe à la règle pour des raisons évidentes de capacités de compréhension, on remarque assez vite qu’à l’échelon plus haut, le problème doit déjà être abordé et réglé.
Chez les petits : de la grappe à la comète
Si vous regardez des petits jouer au basket, que verrez-vous ? 1 ballon et un groupe de 2*3 ou 2*4 petits bambins agglutinés autour, c’est ce qu’on appelle un essaim ou une grappe. Le but des premiers exercices lorsque vient l’heure d’apprendre les bases du basket aux plus jeunes est de casser cet essaim, et de leur faire comprendre que le jeu est plus simple quand tout le monde est un peu plus espacé. Ça commence avec, nécessairement, le fait d’apprendre à attraper la balle et à dribbler en avançant. Une fois cela fait, tel un beau papillon, votre grappe va se transformer en comète : quelques enfants vont mieux maitriser le dribble que d’autres et vont s’échapper avec la balle pendant que le reste les suivent dans leurs sillages. Et maintenant que la grappe est cassée, il faut casser la comète : les passes entrent en scène.
Cet ordre de formation est uniquement dicté par la nécessité de spacing. Pour ceux qui ont pratiqué très tôt le basket, ne faites pas semblant de ne pas vous souvenir des exercices de passe où il fallait avancer de cerceaux en cerceaux (ou de pads ronds pour les plus jeunes).
Les trois couloirs, le début du placement intelligent
Une fois que ces éléments sont appris (pas nécessairement maitrisés), on change de catégorie avec les pré-ados et les fameux exercices des trois couloirs après le rebond, mais aussi le classique criss-cross, où l’objectif est de faire une passe à un joueur dans un autre couloir, puis de suivre la passe pour se positionner dans un autre couloir, et ainsi de suite. Des images valent mieux que 1000 mots, même si dans l’idéal, le criss cross devrait être fait en occupant toute la largeur du terrain.
Ici, l’idée est simple : on apprend aux joueurs que pour partir en phase offensive, rien ne sert de courir tous en même temps au même endroit. Au contraire, il faut optimiser l’espace, aussi bien pour que l’angle de passe soit plus avantageux, que pour multiplier les solutions. On dessine alors trois couloirs virtuels : l’axe, et les deux couloirs extérieurs. Ces trois couloirs vont favoriser le maintien des lignes de courses sans gêner son partenaire et les criss-cross à apprendre la notion de passe/mouvement sans perturber la progression du coéquipier. Encore une fois, un rythme d’apprentissage dicté par l’idée de spacing.
Finalement, le travail de layup et shoot (je ne parle pas d’exercice de défense ici donc uniquement l’attaque) vient en complément de ceci. On apprend d’abord comment marquer facilement, sans avoir eu besoin d’un travail spécifique en terme de finition. Un peu de course, un peu de passe, un peu d’espace, et vous êtes seul face à l’anneau.
Enfin, on finira dès l’adolescence par parfaire cette mécanique avec les relations entre joueurs, ces mouvements/déplacements automatiques que chaque joueur doit exécuter en fonction des mouvements/déplacements des autres joueurs et du porteur de balle. Il existe des relations entre 2, 3, 4 et 5 joueurs et entre chaque poste.
Ces relations serviront enfin à incorporer les fameux systèmes de jeu et phases dans l’animation offensive. Un système sera sans doute mieux compris et mieux respecté par des joueurs ayant effectué un important travail sur les relations entre joueurs auparavant. En plus du spacing, l’autre donnée dont il faudra tenir compte est le timing, afin de ne pas déclencher une action ou un mouvement trop tôt ou trop tard.
Avant de passer aux cas pratiques, nous venons de voir que le spacing favorise donc le jeu en transition, mais si la défense est en place, il va aussi aider votre jeu arrêté (même si le terme est mal choisi), c’est-à-dire les moments où le coach va devoir utiliser les systèmes (schémas tactiques si vous préférez) ou pour contrer une défense spécifique (défense en zone par exemple). A chaque problème existe une solution, et bien souvent, la solution, c’est le mouvement sur les différents spots du terrain.
Se placer, oui, mais où ? La question des spots
Afin d’être certain que nous parlons la même langue, il nous faut revoir les différents spots qu’on utilise classiquement sur un terrain de basket
En 1 : le spot du top, généralement occupé par le meneur
En 2 et en 3 : les spots de double distribution (lorsque vous jouez avec 2 porteurs de balle)
En 4 et en 5 : les spots à 45° (qu’on appelle généralement les ailes, occupées par les ailiers)
En 6 et en 7 : les spots à 0° (les fameux corners, demandez aux fans des Spurs, ils savent)
En 8 : le power spot (moins connu, il est souvent utilisé pour le démarquage des ailiers ou des pivots qui “flash-ent” dans la raquette)
En 9 et en 10 : les low post (les postes bas en VF, généralement occupés par les pivots)
En 11 : le high post (le poste haut, souvent occupé par un pivot contre une défense en zone)
En 12 et en 13 : le short corner (pas très connu du grand public, c’est pourtant de là que partent les pivots qui coupent dans le dos pour les alley-oops. Aussi très efficace contre les défenses en zone, ou pour les fadeaways à la Kobe, MJ, Dirk et cie).
A travers ce schéma simple des spots on peut donc définitivement gommer l’idée de “spacing = capacité à shooter à 3 points” puisque qu’avec 13 zones, il faut le vouloir pour ne pas trouver une place en adéquation avec leurs qualités à 5 joueurs.
Lorsqu’on travaille des exercices complexes ou importants, en tant que coach, on effectue des breakdowns : pour arriver au résultat final voulu, en 5v5, on va segmenter l’exercice en petits ateliers, pour progressivement arriver au résultat final. On va donc commencer par des scénarios en 2v0, puis 2v1 puis 2v2, puis des scénarios à 3v0, 3v1 et ainsi de suite, jusqu’à arriver au 5 contre 5. Le but : disséquer les phases, et surtout apprendre les bons réflexes, jusqu’à ce qu’ils deviennent des automatismes, que les joueurs intègrent la logique du bon déplacement.
Pour la suite de cet article, nous allons reprendre le même schéma, avec un objectif : déconstruire notre attaque pour mieux la rebâtir.
Cas pratiques : sortez les plaquettes !
NB : Pour comprendre la suite des schémas, une flèche avec une ligne continue est un déplacement de joueur sans ballon, une flèche avec une ligne ondulée est une déplacement de joueur balle en main (en dribble).
Les situations à 2 joueurs
1. La relation meneur-ailier
Dans cette relation entre le meneur et l’ailier, tout est question d’ouverture d’angle de passe et de ligne de drive.
- Dans le schéma de gauche, l’ailier suit le meneur le long de la ligne à 3 points.
Cela a pour effet d’embarquer son défenseur avec lui et de laisser le meneur aller mettre un petit floater devant les pivots ou de kick out sur l’ailier si son défenseur fait le choix de venir aider le défenseur du meneur. Le défenseur de l’ailier devra faire un choix dicté par la menace que représente son joueur à 3 points ou la capacité du meneur à finir un drive.
Pour parler concrètement, Curry drive (une de ses forces) et si ça coince, ressort vers Klay Thompson dans le corner. Imaginez-vous défendre ça.
- Dans le schéma de droite, on fait l’opposé ou la même chose pour offrir une solution valable de secours.
On va dire cette fois que Thompson est toujours à 45° à gauche et que Curry drive vers la droite. On imagine Thompson prend un écran pour remonter vers le spot meneur, Curry ressortir sur lui, plein axe pour shooter à 3pts. On a créé du spacing non pas en shootant à 3pts mais parce qu’on a bougé de manière logique pour occuper les espaces libres.
2. La relation ailier-meneur
Une bonne relation, c’est quand elle va dans les deux sens, tous les lovers le savent. Dans ces cas-ci, rien de bien compliqué.
- A gauche, le meneur va remplacer l’ailier parti en drive.
- A droite, on retrouve l’idée d’ouvrir l’angle de passe des schémas précédents.
On attaque le cœur de la défense pour qu’elle commette une erreur et on ressort (kick out) sur le meneur qui a suivi le mouvement en se déplaçant vers l’aile. Dans l’exemple de droite, l’ailier qui n’a pas drivé et qui voit meneur se décaler vers lui va à son tour se décaler dans le corner pour libérer l’espace de son défenseur, et créer une situation à risque pour la défense en plus de celles qu’elle doit déjà gérer. Chaque glisse d’un spot à l’autre, et tout est parfait.
3. La relation ailier-ailier
Je pense que vous commencez à me voir venir, et cette série de schéma devrait le confirmer.
- Dans le schéma de gauche, on repart sur du classique : l’ailier drive à l’intérieur, et l’autre ailier va dans le corner pour recevoir la passe au besoin, dans la fameuse “fenêtre de passe”.
- Dans le schéma de droite, l’ailier sans ballon va soit dans le corner soit sur le spot meneur.
Et là vous vous dites “Mais il y a problème : je fais quoi avec mon meneur alors si l’ailier vient prendre sa place ?“. Repensez à ce que nous avons vu plus haut et essayez de dessiner le mouvement que le meneur DOIT faire dans les 2 cas. Si vous brûlez d’impatience de savoir si vous êtes le nouveau Popovich, allez vérifier au point 5.1.2 les relations entre un meneur et deux ailiers. Et si vous aimez tricher, voilà la réponse : le meneur glisse, lui aussi, vers le spot laissé libre par le joueur qui drive.
4. La relation meneur-pivot
Il est temps d’inclure dans la discussion les big men. Bien sûr ils sont plus souvent utilisés comme poseurs d’écrans, mais ils peuvent tout aussi bien jouer leurs rôles au poste bas, et pas toujours en tête de raquette.
Pour expliquer les deux schémas, je vais vous donner le mouvement du poste 4 puisque nous ne verrons pas les relations entre un meneur et ses deux pivots plus bas, et aussi parce que ce sera plus simple de comprendre l’utilité des mouvements du 5.
- Dans le schéma de gauche, le meneur joue sur sa main forte pour driver (ici, un droitier).
Le joueur intérieur au poste 4 (Il se trouve donc sur la ligne de drive du meneur) pourra au choix soit sortir dans le corner (si c’est stretch 4 shooteur), soit s’effacer légèrement dans le short corner pour réattaquer l’anneau dans un second temps (soit via un alley oop en coupant dans le dos de son défenseur sorti en aide, soit après une passe du meneur avec un bon vieux power move bien vénère ou enfin un petit jumpshot).
Le poste 5 favorisera la relation entre le meneur et le poste 2 (Imaginez le en vous souvenant des schémas précédents) en effectuant une remontée vers le milieu de la raquette pour libérer l’angle de passe vers le corner. Rappelez-vous les schémas précédents : lorsque le meneur attaque à droite, l’ailier situé du côté du poste 5 peut soit reprendre la place du meneur au top, soit aller dans le corner. Pour faciliter cette passe, on fait bouger le défenseur du 5, pour qu’il ne soit pas dans la trajectoire.
Ne vous en faites pas, on voit cela un peu plus tard dans la relations entre un meneur, un ailier et un pivot (On est pas bien là ?).
- Le second schéma est un peu plus logique.
Le poste 4 ira d’office dans le corner, tandis que le poste 5 fera lui bouger son défenseur pour laisser le champ libre au meneur vers le cercle, ainsi que la passe vers le corner, comme pour la première situation. Si jamais le défenseur du poste 5 est déjà en aide, et monte sur le meneur, le poste 5 ayant coupé se retrouve totalement libre sous le cercle, et le meneur peut tenter une passe que Steve Nash maitrisait tant, en passant la balle derrière le dos du défenseur du 5 pour son 5 qui n’a plus qu’à dunker. Facile, non ?
5. La relation ailier/pivot
Ici, on va aller relativement vite, puisque l’objectif du 5 est clair : libérer la ligne de drive de l’ailier et ce dans les deux cas qui suivent : soit en dégageant vers le short corner, voire le corner ; soit en remontant au poste haut.
On passe sur les schémas des relations entre intérieurs, mais sachez qu’il en existe évidemment, la situation de lecture la plus commune et la plus connue étant que si un intérieur joue au poste bas en partant vers la ligne de fond, l’autre intérieur doit lui changer de côté en passant par le milieu de la raquette, et inversement pour des raisons évidentes de place sous l’anneau. Avec toujours le même réflexe à avoir : garder les mains ouvertes, car on fait toujours une coupe pour créer de l’espace, mais également pour recevoir la balle.
Maintenant que vous êtes bien chauds, on va rajouter un troisième joueur.
Les situations à 3 joueurs
1. Les relations entre un meneur et deux ailiers
- Avec le meneur balle en main
Je ne vais pas reprendre les explications que vous avez pu lire plus haut. Ici c’est la suite logique de l’addition d’un joueur dans l’équation.
Précisons malgré 2 deux choses :
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- L’ailier côté fort (le côté où se trouve le ballon) doit plonger dans le corner
- L’ailier côté faible peut aller dans le corner… Néanmoins, en cas d’échec de l’attaque, pensez au repli défensif avec vos 2 ailiers dans le fond du terrain : ce n’est pas l’idéal. Je suis plus d’avis ici de le faire remonter sur le spot meneur. L’autre raison, c’est que le 4 (que vous devez imaginer sur le schéma) sera souvent côté faible aussi, et il devra sûrement sortir de la raquette pour faire de la place et donc aller, lui, dans le corner.
- Avec l’aiIier balle en main
Même remarque ici : sur le schéma de gauche, vous vous exposez beaucoup plus pour un éventuel repli défensif. Même si une défense est toujours obnubilée par le ballon et risque donc de laisser le corner opposé sans surveillance (et donc un shoot à 3pts grand ouvert), c’est un risque nécessairement plus grand en cas d’échec ou d’interception.
A droite, on est plus dans la normalité et on tend moins la joue pour s’en prendre une.
2. Les relations entre un meneur, un ailier et un pivot
- Avec le meneur balle en main
Que ce soit à droite ou à gauche, vous comprenez ici facilement le rôle ingrat des postes 5 sur les drives et pourquoi on qualifie souvent leurs boulots “d’éboueurs” : c’est vraiment l’image de sortir les poubelles, et ramasser les déchets. En gros, votre job en tant qu’intérieur est de dégager les lignes de drive, de proposer des solutions de secours dans de petits espaces, et de savoir exploiter les ballons qu’on vous glisse dans le dos de la défense très rapidement. Ce n’est pas très bandant, certes, mais c’est tellement précieux sur la longueur d’un match. De ce fait, n’oubliez jamais de les nourrir au poste régulièrement pour qu’ils restent dans leur match, et se sentent concernés offensivement, notamment sur les situations de mismatchs, où sans avoir à finir, ils peuvent tout de même créer du jeu.
Le choix de l’ailier a déjà été évoqué juste au-dessus, mais notez que la “remontée” du 5 sur le schéma de droite peut permettre de gagner du temps sur le repli défensif de votre équipe, puisque qu’il peut gêner la première passe de transition adverse, et permettre aux joueurs de revenir en défense. Attention, pour cela il ne doit pas être remonté trop haut, sinon vous perdez cet avantage.
- Avec l’ailier balle en main
- Dans le schéma de gauche, on voit le 5 partir en direction du corner, mais c’est dans ce cas qu’un petit replacement short corner peut être suffisant et parfait.
Son défenseur va le voir quitter sa position préférentielle proche du cercle, et sera sans doute moins attentif à lui, persuadé que le play en cours ne le concernera pas. De fait, le défenseur sera fortement tenté de sortir en aide… Et de se manger un bon backdoor cut, et en avant Guingamp !
- Sur celui de droite, on imagine plus le 5 poser un écran dans la course du 1 pour lui créer un boulevard vers le corner
Vous avez peut-être remarqué que les situations sont plus “faciles” quand un joueur prend le centre. Si vous en parlez à un coach, il va surement vous répondre que c’est pour ça qu’il gueule 50 fois par match “On ne donne pas l’axe, putain !“. Et c’est vrai : le plus court chemin vers le panier reste le centre de la raquette, et c’est pour ça que la défense doit le cadenasser. C’est aussi pour ça que l’attaque doit être très agressive vers ce centre, pour effrayer la défense, créer un mouvement de panique mal maitrisé, et ainsi créer une possibilité de tir ouvert.
Conclusion ?
Comme vous l’avez vu (enfin, on espère), ce n’est pas un shooteur à 3 points seul qui créé le spacing. Il y participe de par sa réputation à être efficace dans ces spots particuliers, certes, mais l’effort qui va permettre ce shoot est collectif. Il va faciliter vos options pour créer des espaces, mais il ne va pas le créer de lui-même. C’est une notion qui semble être assez floue pour certains, et n’en pouvant plus de lire/entendre les écarts que cela provoque, je me suis dit qu’il était de bien préciser ce fondamental du basketball moderne.
Pour finir, petit conseil pour les coachs débutants : si vous voulez créer des systèmes, connaissez les spots forts de vos joueurs et faites les shooter et partir en dribble de ces spots, pour voir sur quels spots vous pouvez réellement miser. Une fois que vous aurez cette “cartographie”, libre à vous de créer un système en fonction de cela. N’arrivez pas avec votre sac de systèmes pour les faire rentrer au pied de biche dans le crâne des joueurs : rien ne vaut le naturel.
On parle souvent du Spurs Basketball et de Utah dernièrement lorsque l’on parle de mouvement de balle. Prenez le temps de regarder les relations entre deux ou trois joueurs de ces équipes-là, non seulement pour voir si cela colle à l’article, mais vous allez voir que non seulement votre compréhension du jeu va augmenter, mais qu’en plus, vous allez apprécier le travail de certains coaching staffs qui œuvrent pour le régal de nos yeux.