L’EuroHebdo QiBasket #24

Amoureux de la balle orange, dont les émotions engendrent cette constante ambivalence, entre le “c’était mieux avant” et le “c’est fou ce que l’on vit cette saison”, sommes tout un chacun acteurs du sempiternel paradoxe “être et avoir été”.

Passé ce constat, force est de constater que l’exercice 2020-21, au-delà de la dimension singulière en lien avec notre désormais compagnon de route viral, est plus compétitif qu’il ne l’a jamais été dans l’ère moderne.

A quelques exceptions près (dont une que l’on ne nommera pas par empathie, au vu de l’état cataclysmique du club, tant sur l’abord financier que dans le domaine sportif), tout le monde peut battre tout le monde.

A ce jeu, nous assistons, béats, à un jeu de chaises musicales, à tous les étages du classement de l’Euroleague.

Si au jeu des pronostics, il parait désormais évident que nous retrouverons les cadors d’Europe, et que nous nous sommes fait une douce raison à l’idée de voir le Zenit et le Bayern truster les premiers rôles, bien malin celui qui saura déterminer quelles formations de cet immense ventre (pas si) mou obtiendront les précieux sésames.

Les quelques jours de congé inhérents à la trêve internationale auront permis à certains de procéder aux derniers ajustements avant le sprint final.

Par exemple, le CSKA, dont le niveau de forme était plutôt fluctuant ces dernières semaines, a pu ajouter la sensation danoise Iffe Lundberg et le pivot nigérian Michael Eric à son effectif.

L’ASVEL était en recherche de renfort sur sa base arrière.

Le Pana’ faisait le ménage parmi les erreurs de casting et misait sur des valeurs sûres, rôdés aux joutes européennes (TJ Bray, avant Mantas Kalnietis ?).

Et j’en passe.

Si nous n’aurons vraisemblablement pas un visuel global sur l’état des effectifs à l’approche des playoffs avant quelques semaines, il est indéniable que ces dernières retouches pourront transformer certaines galères en fiers vaisseaux dans leur quête du trésor abandonné depuis bientôt deux ans.

Alléchant!!

Les résultats de la semaine :

• FCBarcelona (ESP) – Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Palau Blaugrana : 86-88

Le coin des stats :

• Brandon Davies (C – US/OUG – Barcelona) : 14 points à 4/7, 7 rebonds, 3 passes, 1 interception
• Nikola Mirotic (PF – ESP/MON – Barcelona) : 24 points à 8/14 (3/4 à 3pts), 5 rebonds, 1 interception, 25 à l’évaluation
• Shane Larkin (G – US/TUR – Anadolu) : 19 points à 4/12, 3 passes, 3 interceptions, 22 d’évaluation
• Santi Sertac (C – TUR – Anadolu) : 12 points à 6/10, 8 rebonds
• Vasilje Micic (G – SER – Anadolu) : 26 points à 8/13, 3 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, 30 d’évaluation

 

• Valencia Basket (ESP) – CSKA Moscou (RUS) – La Fonteta : 105-103 (après 2 prolongations)

Le coin des stats :

• Klemen Prepelic (G – SLO – Valencia) : 22 points à 6/16, 7 rebonds, 6 passes, 1 interception, 23 à l’évaluation
• Nikola Kalinic (SF – SER – Valencia) : 22 points à 8/13, 5 rebonds, 3 passes, 23 d’évaluation
• Bojan Dubljevic (C – MON – Valencia) : 14 points à 4/8, 12 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 22 à l’évaluation
• Martin Hermannsson (PG – ISL – Valencia) : 17 points à 6/11, 3 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 19 d’évaluation
• Mike James (G – US – CSKA) : 37 points à 11/28, 3 rebonds, 7 passes, 4 interceptions, 6 pertes de balle, 31 d’évaluation
• Johannes Voigtmann (PF/C – ALL – CSKA) : 19 points à 7/12, 9 rebonds, 4 passes, 1 contre, 27 d’évaluation
• Nikita Kurbanov (F – RUS – CSKA) : 17 points à 6/9, 4 rebonds, 3 passes, 1 interception, 1 contre, 18 d’évaluation

 

• Fenerbahçe Beko Istanbul (TUR) – Zenit St Petersburg (RUS) – Ülker Sports and Event Hall : 92-84

Le coin des stats :

• Marko Guduric (SF – SER – Fenerbahçe) : 19 points à 7/10, 6 rebonds, 4 passes, 23 d’évaluation
• Nando De Colo (G – FRA – Fenerbahçe) : 24 points à 7/11, 3 rebonds, 7 passes, 28 à l’évaluation
• Jan Vesely (C – RTC – Fenerbahçe) : 16 points à 6/10, 2 rebonds, 4 passes, 18 d’évaluation
• Will Thomas (PF/C – US – Zenit) : 21 points à 7/14, 6 rebonds, 3 passes, 26 d’évaluation
• Arturas Gudaitis (C – LIT – Zenit) ! 11 points à 3/6, 5 rebonds, 2 interceptions, 18 d’évaluation

 

• Olympiacos Piraeus (GRE) – Panathinaïkos Athens (GRE) – Peace and Friendship Stadium : 77-88

Le coin des stats :

• Shaquielle McKissic (SF – US – Olympiacos) : 20 points à 6/13, 5 rebonds, 2 passes, 1 interception, 1 contre, 21 à l’évaluation
•  Eleftherios Bochoridis (G – GRE – Panathinaïkos) : 15 points à 5/6, 4 rebonds, 18 d’évaluation
• Konstantinos Mitoglu (PF – GRE – Panathinaïkos) : 15 points, 6 rebonds, 20 d’évaluation
• Howard Sant-Roos (G – CUB – Panathinaïkos) : 20 points à 6/11, 2 rebonds, 4 passes, 27 d’évaluation

 

• Bayern Munich (ALL) – Alba Berlin (ALL) – Audi Dome : 101-95

Le coin des stats :

• Wade Baldwin IV (G – US – Bayern) : 21 points (à 8/20) 3 rebonds, 7 passes, 1 interception, 2 contres
• Jalen Reynolds (C – US – Bayern) : 24 points à 10/15, 4 rebonds, 2 passes, 4 interceptions, 30 à l’évaluation
• Vladimir Lucic (SF – SER – Bayern) : 20 points à 5/11, 6 rebonds, 2 passes, 26 à l’évaluation
• Paul Zipser (F – ALL – Bayern) : 20 points à 7/11 (3/4 à 3pts) 4 rebonds, 4 passes, 3 interceptions, 25 d’évaluation
• Simone Fontecchio (SF -ITA – Alba) : 21 points à 8/11 (4/7 à 3pts), 5 rebonds, 3 passes, 26 à l’évaluation
• Luke Sikma (PF – US – Alba) : 3 points, 10 rebonds, 10 passes, 1 contre
• Ben Lammers (C – US – Alba) : 20 points à 10/14, 4 rebonds, 2 passes, 2 contres, 21 d’évaluation

 

• LDLC ASVEL (FRA) – Armani Milan (ITA) – Astroballe : 78-69

Le coin des stats :

• Moustapha Fall (C – FRA – ASVEL) : 12 points à 4/7, 8 rebonds, 2 contres, 20 d’évaluation
• David Lighty (SG/SF – US – ASVEL) : 16 points à 7/10, 3 rebonds, 3 passes, 21 à l’évaluation
• Shavon Shields (SF – US/DAN – Milan) : 18 points à 8/12, 6 rebonds, 19 d’évaluation

 

• Real Madrid (ESP) – Baskonia Vitoria (ESP) – Wizink Center : 64-84

Le coin des stats :

• Gabriel Deck (F – ARG – Madrid) : 8 points, 7 rebonds, 2 passes, 17 d’évaluation
• Luka Vildoza (G – ARG – Baskonia) : 13 points à 5/6 (3/3 à 3pts), 3 rebonds, 6 passes, 19 d’évaluation
• Pierria Henry (G – US/SEN – Baskonia) : 6 points, 4 rebonds, 10 basses, 17 d’évaluation
• Alec Peters (PF – US – Baskonia) : 16 points à 6/7 (4/5 à 3pts)
• Achille Polonara (PF – ITA – Baskonia) : 18 points à 7/10 (4/7 à 3pts), 3 rebonds

 

Le MVP : Vasilje Micic (Anadolu Efes Istanbul)

Image Euroleague.net

A l’image de son équipe de l’Anadolu Efes Istanbul, la saison de l’arrière serbe pouvait/peut (à vous de choisir le temps du récit) souffler le chaud et le froid.

L’équipe d’Ergin Ataman, sensation des deux dernières saisons, peinait à retrouver le niveau affiché lors des exercices précédents.

Les causes ? Elles sont nombreuses, et vraisemblablement imbriquées, avec pêle-mêle, l’atténuation de l’effet de surprise, l’augmentation du niveau global de l’adversité, le contexte sanitaire nécessitant une adaptabilité de l’effectif plus importante.

Las, le succès des héritiers du glorieux Efes Pilsen était basé sur la responsabilisation de ses leaders créatifs, entourés de joueurs de rôle spécifiques.

Si nous avons pu à de nombreuses reprises évoquer la situation de Shane Larkin, c’est aujourd’hui son compère Vasilje Micic qui récolte l’honorifique trophée.

Contre le leader catalan, nous retrouvâmes le temps d’une soirée le Micic de la saison 2019-20.

Agressif, tranchant, physique, adroit, maitrisant le tempo et profitant à merveille de l’espace créé par ses partenaires.

Signe d’une intentionnalité plus franche, le nombre de lancers obtenus (12, total le plus important de la saison). En sus, alors que l’ancien joueur du Fener’ et du Zalgiris paraissait à la peine en défense jusqu’à présent, il réussit lors de cet affrontement à tenir en respect ses adversaires directs, ou à bien anticiper les lignes de passes lors de la mise en place de l’efficace zone 1-3-1, avec deux interceptions à la clé.

Ce n’est un secret pour personne, Micic est l’un de nos chouchous. Son profil atypique en 2021 ne fait que renforcer la côte de sympathie qu’il avait déjà fait éclore à ses débuts au Bayern Munich.

Si lorsque l’on s’y attarde plus en détail, ses volumes statistiques sont finalement assez similaires à la saison précédente (exceptés l’adresse et les passes décisives), les turcs auront grandement besoin que le serbe réédite le niveau de performance, trop irrégulier hélas, que le Barça n’a pu qu’observer.

Mais, si les classements devaient s’arrêter aujourd’hui, nul doute que les barcelonais, toujours premiers, ne verraient pas d’un bon oeil la huitième place de la bande à Larkin.

Affaire à suivre.

 

Le 6ème Homme : Bojan Dubljevic (Valencia Basket)

Image Euroleague.net

Que d’amour pour les joueurs de l’ex-Yougoslavie !!!

Lorsque l’on a ouvert les yeux au basket, alors que les Petrovic, Kukoc, Radja, Danilovic, Divac, Djodjevic, Bodiroga, Stojakovic et consorts étaient en pleine force de l’âge, il est somme toute entendable d’être quelque peu conditionné, au moins orienté.

Alors 25 ans plus tard, toute performance d’un acteur en “-ic” à une résonance toute particulière à nos vieilles oreilles gauloises réfractaires au changement (c’est pas de moi).

Avec un double-double (14 points à 4/8, 12 rebonds dont 6 offensifs, 2 passes, 2 interceptions) et une victoire face au second du classement, le CSKA (avec une raquette grandement diminuée, les russes étant privés de Milutinov et Shengelia, excusez du peu), le solide pivot monténégrin aura finalement été dans les standards de sa saison précédente.

Mais, si les valencians avaient à l’image du pivot barbu, entamé leur saison tambour battant (10 victoires lors des 16 premières journées, dans le top 4 au ranking), le niveau de jeu de leur intérieur avait semblé s’étioler peu à peu.

Problème de blessure ? Manque de rythme ? Condition physique ?

Toujours est-il qu’entre la 16ème et la 23ème journée, le coach Ponsarnau n’aura pas été en mesure de pouvoir utiliser sa force de frappe principale plus de 20 minutes (pour 3 matchs joués). De fait, perdant un point d’ancrage solide poste bas, avec une qualité de passe de haut niveau, permettant de générer des espaces dans la défense, mais également une menace extérieure (toujours aux alentours de 35% au tir longue distance), les pensionnaires de la Fonteta durent s’en remettre aux seuls guerriers Mike Tobey et Louis Labeyrie.

Conséquence de ce manque d’alternance et de rotation : 6 défaites en 8 matchs (et des victoires contre le moribond Khimki Moscou et l’Etoile Rouge de Belgrade).

Il était donc temps que le colosse revienne imposer sa présence dans la peinture.

S’il serait peu prudent de tirer des enseignements d’un match où la qualité défensive de la raquette adverse est à relativiser, nous pouvons être certains que la présence de Dubljevic au sein du collectif orange a quelque chose de rassurant pour les flamboyants (en championnat en tout cas) méditérranéens.

De là à (re)devenir un des meilleurs intérieurs de la compétition ?

Réponse après la trêve internationale, avec un alléchant affrontrement face au Real Madrid et Walter Tavares.

Le cinq majeur de la semaine :

PG – Nando De Colo (Fenerbahçe Istanbul)
SG – Vasilje Micic (Anadolu Istanbul)
SF – Howard Sant-Roos (Panathinaïkos Athens)
PF – Nikola Kalinic (Valencia Basket)
C – Jalen Reynolds (Bayern Munich)

Le classement à l’issue de la 24ème journée :

Le menu de la semaine du 15 février :

• Khimki Moscou – Baskonia Vitoria, jeudi à 18h
• Anadolu Efes Istanbul – Olympiacos Piraeus, jeudi à 18h30
• Olimpia Milan – Maccabi Tel Aviv, jeudi à 20h45
• FC Barcelona – Zalgiris Kaunas, jeudi à 21h
• CSKA Moscou – Panathinaïkos Athens, reporté
• Fenerbahçe Beko Istanbul – Alba Berlin, vendredi à 18h45
• LDLC ASVEL – Bayern Munich, vendredi à 20h45
• Crvena Zvezda Belgrade – Zenit St Petersburg, vendredi à 20h45
• Valencia Basket – Real Madrid, reporté.