Pas d’inquiétude, le propos de l’édito de cette (dense) semaine d’Euroleague n’était pas d’épiloguer autour des bases identitaires de la littérature française. Cependant, à l’occasion de mes éparses révisions, je naviguais dans les eaux territoriales du principe de la morale et plusieurs parallèles sautèrent à mes yeux fatigués. Permettez-nous donc de vous présenter les Fables de La Fonteta :
En premier lieu, et c’est la raison de ce titre, l’enthousiasmante équipe de Jaume Ponsarnau et Louis Labeyrie, et sa Cultura del Esfuerzo dans cette magnifique enceinte de la Fonteta, marque dangereusement le pas, contrairement aux pronostics que nous formulions dans ces colonnes il y a encore quelques semaines. Aussi, comme dans La Laitière et le Pot au Lait, nous fumes pris au piège car “Quel esprit ne bat pas la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ?”.
J’abandonnais donc lâchement mes révisions afin de partir en quête d’une correspondance avec chaque équipe d’Euroleague dans sa dynamique actuelle, parmi les Fables de ce talentueux Jean De.
Comme Le Lion s’en allant en guerre, guidé par l’éminent Sarunas Jasikevicius et son sens aigu de la gestion d’un collectif :
“Le monarque prudent et sage,
De ses moindres sujets sait tirer quelque usage,
Et connait les divers talents,
Il n’est rien d’inutile aux personnes de sens”.
A Moscou, malgré les turpitudes qui s’échappent du cocon du CSKA, avec les multiples vrais-faux départs de Mike James, il semble que Dimitris Itoudis réussisse à faire garder raison à son groupe en mettant en relief l’objectif ultime de conserver son titre, car comme l’illustre la fable Le Loup et l’Agneau :
“La raison du plus fort et toujours la meilleure”.
En Lombardie, les milanais d’Ettore Messina restent en embuscade et enchainent les victoires, accédant au podium (3ème), et à l’instar du troisième voleur de Les voleurs et l’Ane, paraissent dans les dispositions idéales pour jouer chichement leur chance.
A Madrid, on adopte un rythme de croisière, et si la continuité n’est pas toujours au rendez-vous, nous serions tentés de faire le lien avec L’Ane et le petit Chien :
“Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce,
Jamais un lourdaud, quoiqu’il fasse,
Ne saurait passer pour galant”.
Le moins que l’on puisse dire, au sujet du Bayern d’Andrea Trinchieri, c’est qu’ils ont (déjà) réussi à dépasser les attentes et surprendre la concurrence. Aux deux tiers de la compétition, ils sont d’ailleurs toujours à la lutte, non seulement pour une place en Playoffs, mais aussi pour l’avantage du terrain, et comme dans Le Paysan du Danube, on retiendra que :
“Il ne faut point juger des gens sur l’apparence”.
Le départ de Jasikevicius aurait pu les pousser dans le vide, précipiter leur chute. Le passage à vide du mois de novembre laissait augurer l’atteinte de ce fameux niveau plafond. Que nenni, un investissement de tous les instants et cette obsession de ne jamais abandonner sont grisantes et leur permettent d’aller glaner des victoires à l’arraché. La valeur du travail, illustrée par Le Laboureur et ses Enfants :
“Travaillez, prenez de la peine,
C’est le fonds qui manque le moins,
[…] mais le Père fût sage,
De leur montrer avant sa mort,
Que le travail est un trésor”.
Le Fenerbahçe “nouvelle version” est inarrêtable. Galvanisé par la forme exceptionnelle de Nando De Colo et Jan Vesely, gonflé par les arrivées de Marko Guduric, l’adage selon lequel “Rien ne sert de courir, il faut partir à point”, tiré de Le Lièvre et La Tortue, leur sied à la perfection.
Afin d’éviter de vous assommer à force de contenus étrangers à ce qui nous intéresse – l’Euroleague – je vous propose en vrac, sous forme de liste les quelques correspondances me semblant opportunes :
- L’Anadolu et sa recherche désespérée et parfois désespérante de l’exploit grâce au talent individuel – Le cerf se voyant dans l’eau :
“Nous faisons cas du Beau, nous méprisons l’Utile,
Et le Beat souvent nous détruit”.
- Le Zenit, magnifique en ce qui concerne ses ambitions, dans le jeu ou les perspectives, mais se heurtant aux ténors de tête – Le pot de Terre et le Pot de Fer :
“Ne nous associons qu’avec que nos égaux ; ou bien il nous faudra craindre,
Le destin d’un de ces Pots”.
- Le Maccabi de Sfairopoulos, qui en un an, de manière inexplicable, s’est transformé de fort collectif en agrégat d’individus difficiles à coordonner – Le singe et le Léopard :
“ce n’est pas sur l’habit que la diversité me plaît ; c’est dans l’esprit : L’une fournit toujours des choses agréables ;
L’autre en moins d’un moment lasse les regardants. Ô ! que de grands seigneurs au Léopard semblables, n‘ont que l’habit pour tous talents !”.
- Les basques de Vitoria, et leur frustrante irrégularité, capables de chefs-d’œuvre de pugnacité, comme de récitals de médiocrité – Le Satyre et le Passant :
“Arrière ceux dont la bouche souffle le chaud et le froid”.
- L’ASVEL profite, une saison de plus, de l’effet de surprise en lien avec leur relative jeunesse dans la compétition et la mésestime de leurs opposants – Le Renard, Le Loup et le Cheval :
“De tout inconnu le sage se méfie”.
- Autre équipe sollicitant au sein du public un amour inconditionnel, tout comme l’est leur appétence pour le jeu offensif, l’Alba Berlin, cornaqué par le druide Aito Garcia Reneses – Le Pouvoir des Fables :
“Le monde est vieux, dit-on ; je le crois, cependant, il le faut amuser encor comme un enfant”.
Je ne pouvais évidemment terminer qu’avec le Khimki Moscou, battant à plate couture tous les records de médiocrité lorsque l’on se réfère aux attentes de début de saison et aux moyens mis en oeuvre par leurs dirigeants – Le Vieillard et ses Enfants :
“Toute puissance est faible, à moins que d’être unie”.
Gardons nous bien de tirer de vrais leçons de cette semaine de compétition, quand bien même les choses sembleraient se décanter. Une dernière journée avant l’attendue trêve internationale de Février, puis le sprint final du peloton, mais tenons nous en à la morale de Le Renard et le Bouc, car “En Toute chose, il faut considérer la fin”.
Rendez-vous en Playoffs !!!
***
Les résultats de la semaine :
22ème journée :
- Khimki Moscou (RUS) – Bayern Munich (ALL) – Arena Mytishchi : 93-95
Le coin des stats :
- Alexey Shved (G – RUS – Khimki) : 32 points (à 7/21 et 15/15 aux lancers), 3 rebonds, 11 passes, 5 turnovers, 31 d’évaluation ;
- Nick Weiler-Babb (G – US – Bayern) : 25 points à 8/13, 8 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, 38 d’évaluation ;
- Jalen Reynolds (C – US – Bayern) : 17 points à 6/7, 6 rebonds, 3 passes, 2 contres, 2 interceptions, 27 d’évaluation ;
- James Gist (PF/C – US – Bayern) : 19 points à 8/9, 8 rebonds, 3 passes, 29 d’évaluation.
- Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Crvena Zvezda Belgrade (SER) – Sinan Erden Sports Hall : 86-72
Le coin des stats :
- Shane Larkin (G – US/TUR – Anadolu) : 23 points à 8/11, 2 rebonds, 3 interceptions, 24 d’évaluation ;
- Krunoslav Simon (SF – CRO – Anadolu) : 10 points à 4/7, 3 rebonds, 6 passes, 16 à l’évaluation ;
- Dejan Davidovac (F – SER – Zvezda) : 12 points à 5/8, 4 rebonds, 4 passes, 17 d’évaluation.
- Fenerbahçe Beko Istanbul (TUR) – Maccabi Playtika Tel Aviv (ISR) – Ülker Sports and Event Hall : 82-75
Le coin des stats :
- DyShawn Pierre (SF – CAN – Fenerbahçe) : 15 points à 6/9, 4 rebonds, 2 interceptions, 20 d’évaluation ;
- Jan Vesely (PF/C – RTC – Fenerbahçe) : 18 points à 9/11, 6 rebonds, 4 passes, 29 d’évaluation ;
- Scottie Wilbekin (PG – US/TUR – Maccabi) : 15 points à 5/10, 2 rebonds, 10 passes, 3 interceptions, 22 d’évaluation ;
- Elijah Bryant (SG – US – Maccabi) : 18 points à 7/14, 4 rebonds, 3 passes.
- Armani Milan (ITA) – Olympiacos Piraeus (GRE) – Mediolanum Forum : 90-79
Le coin des stats :
- Kevin Punter (G – US – Milan) : 27 points à 8/12 et 7/8 aux lancers, 2 rebonds, 5 passes, 33 d’évaluation ;
- Malcolm Delaney (G – US – Milan) : 16 points à 2/3 à 3pts, 10/11 aux lancers, 4 rebonds, 5 passes, 3 interceptions, 25 à l’évaluation ;
- Sasha Vezenkov (F – BUL – Olympiacos) : 18 points (à 6/16 cependant) 10 rebonds, 2 passes, 20 d’évaluation ;
- Kostas Sloukas (PG – GRE – Olympiacos) : 17 points à 5/7 à 3pts, 4 rebonds, 7 passes.
- FC Barcelona (ESP) – Zenit St Petersburg (RUS) – Palau Blaugrana : 85-81
Le coin des stats :
- Brandon Davies (C – US – Barcelona) : 18 points à 8/12, 3 rebonds, 1 contre, 18 d’évaluation ;
- Kyle Kuric (SG – US – Barcelona) : 16 points à 6/7 (3/3 à 3pts), 3 passes, 21 à l’évaluation ;
- Nick Calathes (PG – GRE – Barcelona) : 9 points à 4/8, 7 rebonds, 12 passes, 12 interceptions, 1 contre, 21 d’évaluation.
- Alba Berlin (ALL) – CSKA Moscou (RUS) – Mercedes Benz Arena : 68-71
Le coin des stats :
- Peyton Siva (PG – US – Alba) : 14 points à 5/7, 2 rebonds, 4 passes, 3 interceptions, 24 d’évaluation ;
- Tornike Shengelia (PF – GEO – CSKA) : 20 points à 7/10, 3 passes, 2 interceptions, 1 contre, 21 à l’évaluation ;
- Nikola Milutinov (C – SER – CSKA) : 10 points à 4/8, 11 rebonds dont 5 offensifs, 3 passes, 2 contres, 19 d’évaluation.
- LDLC ASVEL (FRA) – Baskonia Vitoria (ESP) – Astroballe : 83-77
Le coin des stats :
- David Lighty (SF – US – ASVEL) : 21 points à 8/13, 3 passes, 1 interception, 21 d’évaluation ;
- Norris Cole (PG – US – ASVEL) : 20 points à 8/13, 3 rebonds, 2 passes, 18 d’évaluation ;
- Achille Polonara (PF – ITA – Baskonia) : 11 points à 4/6, 6 rebonds, 15 à l’évaluation.
- Real Madrid (ESP) – Panathinaïkos Athens (GRE) – Wizink Center : 76-66
Le coin des stats :
- Gabriel Deck (F – ARG – Real) : 20 points à 7/8, 9 rebonds, 3 passes, 1 interception, 29 à l’évaluation ;
- Nemanja Nedovic (G – SER – Panathinaïkos) : 18 points à 7/16.
- Valencia Basket (ESP) – Zalgiris Kaunas (LIT) – La Fonteta : 78-79
Le coin des stats :
- Klemen Prepelic (G – SLO – Valencia) : 18 points à 4/6 à 3pts, 2 passes, 20 à l’évaluation ;
- Louis Labeyrie (PF – FRA – Valencia) : 17 points à 6/12, 5 rebonds, 19 à l’évaluation ;
- Augustine Rubit (PF/C – US – Zalgiris) : 17 points à 7/9 (3/4 longue distance), 17 d’évaluation ;
- Rokas Jokubaitis (G – LIT – Zalgiris) : 10 points à 5/5, 3 rebonds, 6 passes, 16 à l’évaluation ;
- Joffrey Lauvergne (C – FRA – Zalgiris) : 13 points, 12 rebonds, 2 passes.
23ème journée :
- Khimki Moscou (RUS) – Fenerbahçe Beko Istanbul (TUR) – Arena Mytishchi : 76-107
Le coin des stats :
- Evgeny Voronov (SG – RUS – Khimki) : 11 points à 4/7, 16 à l’évaluation ;
- Lorenzo Brown (G – US – Fenerbahçe) : 17 points à 6/9, 3 rebonds, 6 passes, 25 d’évaluation ;
- Nando De Colo (G – FRA – Fenerbahçe) : 18 points à 7/9, 3 rebonds, 3 passes, 23 d’évaluation ;
- DyShawn Pierre (SF – CAN – Fenerbahçe) : 14 points à 5/6, 6 rebonds, 3 passes, 26 à l’évaluation ;
- Jan Vesely (PF/C – RTC – Fenerbahçe) : 15 points à 5/5, 4 rebonds, 4 passes, 2 interceptions, 27 d’évaluation.
- Olympiacos Piraeus (GRE) – FC Barcelona (ESP) – Piece and Friendship Stadium : 74-76
Le coin des stats :
- Pierre Oriola (PF/C – ESP – Barcelona) : 11 points à 5/7, 4 rebonds, 3 passes, 17 d’évaluation ;
- Nikola Mirotic (PF – ESP – Barcelona) : 16 points à 5/9, 5 rebonds.
- Armani Milan (ITA) – Zenit St Petersburg (RUS) – Mediolanum Forum : 82-76
Le coin des stats :
- Kyle Hines (C – US – Milan) : 12 points à 4/6, 8 rebonds, 3 passes, 20 d’évaluation.
- CSKA Moscou (RUS) – Bayern Munich (ALL) – Megasport Arena : 66-69
Le coin des stats :
- Nikola Milutinov (C – SER – CSKA) : 16 points à 7/9, 7 rebonds, dont 5 offensifs, 1 contre, 21 d’évaluation ;
- Wade Baldwin (G – US – Bayern) : 22 points à 7/13, 2 rebonds, 2 interceptions, 21 à l’évaluation ;
- DJ Seeley (G – US – Bayern) : 17 points à 4/8, 2 rebonds, 5 passes, 20 d’évaluation ;
- Jalen Reynolds (C – US – Bayern) : 16 points à 7/17, 8 rebonds, 4 interceptions, 1 contre, 22 d’évaluation.
- Alba Berlin (ALL) – Real Madrid (ESP) – Mercedes Benz Arena : 63-72
Le coin des stats :
- Luke Sikma (PF – US – Alba) : 16 points à 4/6, 6 rebonds, 3 passes, 21 d’évaluation ;
- Fabien Causeur (SG – FRA – Real) : 13 points à 5/10, 2 rebonds, 5 passes, 16 à l’évaluation ;
- Walter Tavares (C – CPV – Real) : 9 points à 3/5, 10 rebonds, 3 contres, 21 d’évaluation.
- Panathinaïkos Athens (GRE) – Valencia Basket (ESP) – OAKA Arena : 91-72
Le coin des stats :
- Georgios Papagiannis (C – GRE – Panathinaïkos) : 8 points à 4/5, 9 rebonds dont 4 offensifs, 2 contres, 17 d’évaluation ;
- Eleftherios Bochoridis (G – GRE – Panathinaïkos) : 12 points à 4/6 ,3 rebonds, 5 passes, 19 à l’évaluation ;
- Konstantinos Mitoglu (PF – GRE – Panathinaïkos) : 11 points à 5/10, 7 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 16 d’évaluation ;
- Klemen Prepelic (G – SLO – Valencia) : 20 points, 21 à l’évaluation.
- Crvena Zvezda Belgrade (SER) – LDLC ASVEL (FRA) – Aleksandar Nikolic Hall : 78-81
Le coin des stats :
- Corey Walden (G – US – Zvezda) : 17 points à 7/10, 2 rebonds, 3 passes, 22 à l’évaluation ;
- Landry Nnoko (C – CAM – Zvezda) : 12 points à 6/8, 5 rebonds, 2 contres, 15 d’évaluation ;
- Antoine Diot (G – FRA – ASVEL) : 14 points à 5/5 (dont 4/4 à 3pts) 2 rebonds, 3 interceptions, 22 d’évaluation ;
- Norris Cole (G – US – ASVEL) : 22 points à 7/11, 2 rebonds, 25 à l’évaluation.
- Baskonia Vitoria (ESP) – Zalgiris Kaunas (LIT) – Buesa Arena : 81-68
Le coin des stats :
- Pierria Henry (G – US – Baskonia) : 19 points à 8/12, 4 passes, 2 interceptions, 19 à l’évaluation ;
- Alec Peters (PF – US – Baskonia) : 15 points à 6/13, 7 rebonds, 5 passes, 23 d’évaluation ;
- Thomas Walkup (G – US – Zalgiris) : 14 points à 6/7, 4 rebonds, 4 passes, 4 interceptions, 20 d’évaluation ;
- Joffrey Lauvergne (C – FRA – Zalgiris) : 12 points à 6/7, 9 rebonds, 4 passes, 21 d’évaluation.
Le MVP : Jan Vesely (Fenerbahçe Beko Istanbul)
Souvenez-vous, Jan Vesely (30 ans) est un ancien MVP de l’Euroleague. Lors de la saison 2018-2019, le Fenerbahçe – premier au classement – fonçait vers un nouveau Final Four deux ans après son titre sur ses propres terres. Son intérieur tchèque soulevait le meilleur des trophées individuels grâce à des stats à 13 points (65.9% à 2 pts), 5.4 rebonds, 2.4 passes, 1.5 interception et 19.3 d’évaluation en saison régulière. Et puis patatra, tout s’est écroulé la saison dernière. L’effectif est riche avec Derrick Williams, Nando De Colo, Kostas Sloukas, Luigi Datome, Jo Lauvergne ou Kalinic. Au coaching, le sorcier Zeljko Obradovic, neuf fois vainqueur de l’Euroleague et qui n’a plus rien a prouver à personne. Malheureusement la mayonnaise ne prend pas et pire, Vesely traine un gros problème au genou qui l’empêche d’être à 100% de ses capacités. Il dispute 18 matchs en 28 journées avant l’arrêt de la saison (Covid toussa toussa…). Au classement, l’équipe peine à être huitième (13 victoires, 15 défaites) tandis que le calendrier n’avait rien de facile (Zalgiris, CSKA, Anadolu, Olympiacos notamment).
On l’a déjà développé dans des épisodes précédents mais le Fenerbahçe connait d’énormes changements cet été. Nouveau coach (Kokoskov), nouveaux joueurs (Brown, Pierre, Hamilton, Barthel, Eddie, Ulanovas) et nouvelle année pour se reprendre. Jan Vesely apprend le playbook, se familiarise avec la philosophie d’un coach champion d’Europe mais voit son Fenerbahçe patiner dans la semoule avec les difficultés que l’on sait (défaites, blessure de De Colo…). Lui fait le métier tant bien que mal comme face au Bayern lors de la quatrième journée (25pts, 8reb, 33 d’éval) mais l’on sent très vite que l’ancien du Partizan souffre d’un manque.
On ne vous fait pas de dessin mais ce manque se nommait Nando De Colo. Le club stambouliote va mieux et vient d’enchainer huit victoires consécutives. Jan Vesely ne descend plus sous les 14 d’évaluation et l’on retrouve le pilier indéboulonnable d’antan. En duo avec le français, il devient la cible prioritaire lorsque la défense tente d’arrêter l’arrière, soit pour terminer par un dunk soit pour un petit tir à 2-3 mètres du cercle. En témoigne son très bon 57.7% au tir sur la période (45/78). Mais Vesely sait aussi servir de point de fixation pour ensuite régaler ses coéquipiers. Alors qu’il tourne à 2.5 passes de moyenne en saison, il a augmenté cette statistique depuis huit rencontres (3.1). Pour en terminer avec les chiffres, son évaluation est de 22.7 depuis fin décembre alors qu’elle était de 13.7 depuis le début de la saison…
Joueur du Fenerbahçe depuis 2014, Jan Vesely est clairement le cœur et les poumons de cette équipe. La semaine double ne l’a pas essoufflé avec 29 puis 27 d’évaluation contre le Maccabi et le Khimki Moscou et l’Euroleague vient de le récompenser par le titre de MVP du mois de janvier. Sky is la limite pour les turcs en ce moment !
***
Le 6ème Homme : Jalen Reynolds (Bayern Munich)
Encore un pivot et probablement l’un des coups de cœur de la saison pour les différents rédacteurs de chez QiBasket version Europe. S’il n’a pas le même C.V que certaines têtes d’affiche de l’Euroleague (non drafté, pas un match en NBA, 27 matchs seulement en G-League…), il se fait une place grâce à ses larges épaules, son physique de déménageur (2m08 pour 114 kilos), une rage et une énergie débordantes mais surtout grâce à un fit parfait avec la mentalité de son coach Andrea Trinchieri.
En terme de régularité, Reynolds se pose comme un candidat crédible à la perle rare. 23 matches disputés pour une seule rencontre à moins de 10 d’évaluation (7 contre le Panathinaïkos). Rapporté à 40 minutes, il possède la deuxième meilleure éval de l’Euroleague avec 31.2 derrière Nikola Mirotic (34.7), en sachant que l’Espagnol a disputé sept matches de moins que l’américain. Troisième meilleur rebondeur de la compétition derrière les tours Milutinov (2m13) et Tavares (2m20), il propose une ligne statistique à 14.1 points, 6.6 rebonds, 1.1 interception et 17 d’évaluation. Est-ce que l’on vous signale qu’à l’instar d’un Milos Teodosic en Eurocup, l’ancien joueur du Zenit et du Maccabi Tel Aviv domine tout en sortant du banc avec un seul match en tant que starter ? Oui c’est très impressionnant. C’est kiffant. C’est le Bayern 2020-2021.
Sa première titularisation, c’était contre le CSKA Moscou cette semaine. Il fallait défier ce qui s’apparente à l’un des meilleurs duos de l’Euroleague avec Shengelia et Milutinov. Alors qu’on imaginait Reynolds imposer un style physique contre l’intérieur serbe, il a finalement joué la carte de la finesse, Trinchieri misant sur l’utilisation du pick-and-pop. Reynolds a donc profité de sa mobilité pour mettre en difficulté son défenseur et cela a bien fonctionné : 16 points avec un gros volume de tir (17 tentatives, son record de la saison), 8 rebonds, 1 passe, 4 interceptions, 1 contre et 22 d’évaluation. Ce match fait suite à sa démonstration d’efficacité contre le Khimki, mais vu que l’autre club russe prépare la prochaine Draft et ne porte que peu d’intérêt à l’envie de jouer au basket cette saison, on passera rapidement sur sa ligne de stats (17 points à 6/7, 6 rebonds, 3 passes, 2 interceptions, 2 contres, 27 d’évaluation).
Si le titre de MVP semble presque inaccessible pour lui, il est clairement le 6ème homme de l’année pour le moment. On vous conseil plus que jamais de regarder le Bayern cette saison.
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Le cinq majeur de la semaine :
PG – Nick Calathes (FC Barcelona)
SG – Norris Cole (LDLC ASVEL)
SF – DyShawn Pierre (Fenerbahçe Beko Istanbul)
PF – Gabriel Deck (Real Madrid)
C – Jan Vesely (Fenerbahçe Beko Istanbul)
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Le classement à l’issue de la 23ème journée :
Group Regular Season | W | L | PTS+ | PTS- | +/- |
---|---|---|---|---|---|
1. FC Barcelona | 17 | 6 | 1842 | 1675 | 167 |
2. CSKA Moscow | 16 | 7 | 1881 | 1777 | 104 |
3. AX Armani Exchange Milan | 15 | 7 | 1779 | 1685 | 94 |
4. Real Madrid | 15 | 8 | 1816 | 1727 | 89 |
5. FC Bayern Munich | 14 | 9 | 1793 | 1749 | 44 |
6. Zenit St Petersburg | 13 | 8 | 1625 | 1558 | 67 |
7. Zalgiris Kaunas | 13 | 10 | 1823 | 1787 | 36 |
8. Fenerbahce Beko Istanbul | 13 | 10 | 1787 | 1786 | 1 |
9. Anadolu Efes Istanbul | 12 | 10 | 1751 | 1692 | 59 |
10. Olympiacos Piraeus | 11 | 12 | 1801 | 1822 | -21 |
11. Valencia Basket | 11 | 12 | 1862 | 1885 | -23 |
12. Maccabi Playtika Tel Aviv | 10 | 12 | 1717 | 1697 | 20 |
13. TD Systems Baskonia Vitoria-Gasteiz | 10 | 13 | 1821 | 1809 | 12 |
14. LDLC ASVEL Villeurbanne | 9 | 14 | 1756 | 1836 | -80 |
15. Panathinaikos OPAP Athens | 8 | 14 | 1728 | 1771 | -43 |
16. ALBA Berlin | 8 | 15 | 1741 | 1884 | -143 |
17. Crvena Zvezda mts Belgrade | 7 | 16 | 1684 | 1786 | -102 |
18. Khimki Moscow Region | 2 | 21 | 1813 | 2094 | -281 |
Le menu de la semaine :
- Zalgiris Kaunas – Crvena Zvezda, jeudi à 19h ;
- Maccabi Tel Aviv – Khimki Moscou, jeudi à 20h05 ;
- FC Barcelona – Anadolu Efes Istanbul, jeudi à 21h ;
- Valencia Basket – CSKA Moscou, jeudi à 21h ;
- Fenerbahçe Istanbul – Zenit St Petersburg, vendredi à 18h45 ;
- Olympiacos Piraeus – Panathinaïkos Athènes, vendredi à 20h ;
- Bayern Munich – Alba Berlin, vendredi à 20h30 ;
- LDLC ASVEL – Armani Milan, vendredi à 20h45 ;
- Real Madrid – Baskonia Vitoria, vendredi à 21h.
* en gras, les matchs à ne pas manquer.