Du recueillement dans la douleur du 26 janvier au rassemblement dans la joie du 12 octobre, la Lakers Nation a visité l’ensemble du spectre émotionnel en 2020. Cette 17ème bannière qui flotte dans le firmament du Staple Center sonne comme la plus belle des offrandes à Kobe, icône de la cité des anges devenu à son tour ange gardien de toute une communauté.
Avant que les Lakers ne mettent les pieds sur le terrain, peu d’analystes (inspirés ou pas) avaient misé sur leur succès. Et même l’auteur de ces lignes croyait faire preuve d’optimisme en leur donnant la 3ème place de la conférence Ouest[1]. A ma décharge, j’avais conditionné les chances de titres à trois éléments : une discipline défensive, l’alchimie du groupe et les qualités tactiques de Frank Vogel… et c’est plus ou moins cet alignement des planètes qui s’est produit.
Dès sa conférence de presse introductive, Vogel avait fait de la défense sa priorité en insistant sur le contrôle de la peinture et du périmètre. Dont acte. 3ème meilleure équipe de la ligue au defensive rating en saison régulière, les Lakers ont limité leurs adversaires à 31,7% à trois-points (7ème marque de la Ligue) tout en ne leur laissant que 28 points par match dans la peinture (meilleure marque de la Ligue). Tout au long de la saison, la défense aura été le socle sur lequel l’équipe a bâti ses certitudes et son identité. Comme l’énonce l’adage, la défense nourrit l’attaque, et cela est d’autant plus vrai lorsque l’on possède deux rampes de lancement comme LeBron James ou Rajon Rondo pour insister sur le jeu en transition, un des secteurs forts de l’équipe.
Concernant l’alchimie, la Klutch Connection a rapidement fait son effet. James et Davis n’ont guère eu à se forcer pour faire état d’une belle entente sur et en-dehors du terrain. Le reste du roster n’a eu qu’à se couler dans cette alchimie. Et pourtant, les bombes à retardement étaient disposées ici et là : Rondo et Howard au salaire minimum, des éléments instables comme Morris / Waiters ajoutés après la trade deadline sans oublier Jason Kidd en savonneur de planche potentiel. Esprit revanchard ou impétrant à la rédemption, chacun a su endosser son rôle pour respecter la mission fixée par les leaders.
Sur ce point-là, on ne saurait trop louer les qualités de meneur d’hommes de Frank Vogel. Plus que des schémas tactiques plutôt sommaires, Vogel s’est distingué par la qualité de ses rotations, sachant récompenser les formes du moment et les line-ups efficaces, parvenant par là-même à impliquer chacun de ses joueurs. Jusqu’au dernier match de la saison, la philosophie de jeu est restée la même : défense / transition / matraquage de la peinture en jouant sur l’impact physique de ses joueurs. On l’attendait sur la finesse tactique, mais même en playoffs, Vogel et son staff n’ont pas eu à élever leur talent, tant la bataille de l’ajustement n’a pas été livrée par ses homologues, à l’exception de Spoelstra en finales.
Après le match d’ouverture concédé au rival local, les Lakers ont rapidement pris le pas sur la conférence Ouest, ne cessant de monter en puissance jusqu’au mois de mars où la bande de LeBron envoya deux signaux très forts en giflant Clippers et Bucks de fort belle manière. Et pourtant, ce n’est pas avec le statut de favori que les Angelinos sont entrés dans les playoffs. Trois gentlemen sweep plus tard et une finale logiquement dominée, James revendiquait le respect, pour lui et la franchise qui lui aura permis de remporter sa quatrième bague.
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté le roster : Avery Bradley (Miami Heat), Danny Green (Philadelphia Sixers via le Thunder), Dwight Howard (Philadelphia Sixers), Javale McGee (Cleveland Cavaliers), Rajon Rondo (Atlanta Hawks), JR Smith, Dion Waiters,
Ils ont rejoint le roster : Marc Gasol (Raptors), Montrezl Harrell (Clippers), Wesley Matthews (Bucks), Alfonso McKinnie (Cavaliers), Dennis Schroder (Thunder),
Le roster à ce jour :
Meneurs : Alex Caruso, Quinn Cook, Dennis Schroder,
Arrières : Kentavious Caldwell-Pope, Talen Horton-Tucker, Wesley Matthews,
Ailiers : Jared Dudley, Lebron James, Alfonso McKinnie,
Ailiers-forts : Kostas Antetokounmpo (twp), Devontae Cacok (twp), Anthony Davis, Kyle Kuzma, Markieff Morris,
Pivots : Marc Gasol, Montrezl Harrell.
Un point d’interrogation subsiste sur le titulaire au poste 1. Dennis Schroder affirme de manière péremptoire que s’il a « accepté » de venir aux Lakers, c’est parce qu’il pouvait enfin revendiquer le statut de titulaire. Vogel de son côté n’invalide pas cette hypothèse, mais n’écarte pas du tout d’autres cas de figures en fonction des relations préférentielles qui se révéleront sur le terrain.
Les tendances de l’automne
Passées les célébrations, Rob Pelinka et le front-office se sont vite retrouvés face à la question épineuse : doit-on changer une équipe qui gagne ? La problématique est délicate puisque par définition, il est impossible de situer le moment où un groupe cesse d’être optimal et entame son déclin, ne serait-il que relatif (je vous renvoie à ce qui sépare notamment les Lakers 2010 des Lakers 2011). Pelinka doit aussi composer avec une situation contractuelle guère confortable où un certain nombre de joueurs importants dans le sacre (Rondo et Howard notamment) peuvent devenir free agents. Ces derniers sont en droit de faire sauter la banque sans que la franchise soit en mesure de s’aligner n’ayant que la mid-level exception ou presque à offrir. En dépit de ces contraintes, Pelinka va démontrer en trois temps qu’il est possible d’améliorer un roster avec des moyens faméliques.
Rob Pelinka : l’anticonservateur
On vient de l’écrire, le plus grand risque était de maintenir coûte que coûte l’effectif en l’état. Le ratio production / coût de Howard / Rondo n’est pas le même si la franchise doit mobiliser 13 millions de dollars sans possibilité de recrutement derrière, tout en n’étant pas assurée de l’importance de leur rendement face à une concurrence renforcée et renseignée. Pelinka rompt rapidement avec l’approche conservatrice quelques heures avant la draft. Le General Manager n’a que trois assets pour monter un échange : le pick 28, Danny Green et ses 15 millions de salaire, Kyle Kuzma et son potentiel. Les deux premiers suffiront pour convaincre un Sam Presti de lâcher Dennis Schroder.
En étant proactif, Pelinka envoie deux messages. Le premier est adressé aux free agents angelinos pour acter qu’ils ne seront pas en position de force lors des négociations. Le second est envoyé aux autres free agents et à leurs conseillers : les Lakers seront agressifs sur le marché à venir. Et pour cause, en cédant sans trop sourciller Danny Green, titulaire indiscutable et pièce importantissime dans l’équilibre défensif et offensif de l’équipe, les Lakers ont à offrir des positions sportives intéressantes. La première « victime collatérale » de l’échange est Rajon Rondo, dont le futur s’inscrit désormais ailleurs qu’à Los Angeles.
Une leçon de capologie
Jusqu’à présent, Rob Pelinka nous avait habitués à ne pas faire d’état d’âme dans des trades d’envergure. Il lui restait encore à démontrer que son équipe et lui-même maîtrisaient les arcanes du CBA pour optimiser au dollar près l’allocation de ses ressources. Certes, il avait déjà réussi l’été dernier à faire suffisamment d’espace pour potentiellement attirer Kawhi Leonard, mais les temps où il était raillé, parfois par votre serviteur, pour ses compétences réelles en la matière ne sont pas si lointains. Armé de ses deux missiles, la Bi-Annual Exception (3,6 millions) et la Full Mid-Level Exception (9,2 millions), Pelinka recrute promptement Wesley Matthews et Montrezl Harrell. Si la signature du premier tient de l’évidence sinon de l’urgence, l’arrivée du meilleur sixième homme en titre fait figure de surprise, autant pour les fans des Lakers que pour ceux des Clippers. Harrell, qui pouvait aller chercher le confort salarial dans une franchise avec du cap space, préfère rester à Los Angeles et gonfler l’écurie Klutch pourpre et or.
La conséquence de ces deux mouvements est de hard caper les Lakers à l’apron pour le reste de la free agency. Plus clairement, les Lakers ne peuvent pas dépasser, en aucune circonstance, la barre des 138,9 M$ de cap. Entre Caldwell-Pope et Bradley, un est en trop et Pelinka fait le choix du premier. Les négociations ne vont pas de soi. KCP peut prétendre, en vertu de ses bird rights, à un contrat max, alors que les Lakers ont tout intérêt à le maintenir sous les 13 millions à l’année pour continuer de recruter au minimum. KCP signe finalement pour 39,11 millions sur trois ans, soit 12 millions la première année, la troisième n’étant que partiellement garantie.
Alors qu’Howard a entre temps fait ses valises pour Philadelphie après un couac communicationnel dont nous aurons un jour le fin mot, le poste de pivot pose problème. Avec McGee / Harrell, la défense intérieure en prend un coup. Les Lakers font état d’un fort intérêt pour Marc Gasol, mais ce dernier n’est pas disposé à signer pour le strict minimum. Pelinka sort une nouvelle fois son carnet d’adresse et trouve un partenaire d’échange pour Javale McGee et ses 4,2 millions. Ce sont les Cavaliers qui l’acceptent moyennant un second tour de draft 2026. Les Lakers récupèrent la trade exception voulue ainsi qu’Alfonso McKinnie et Jordan Bell (non conservé). Marc Gasol peut enfin rejoindre la franchise qui l’a drafté. Quelques heures plus tard, Markieff Morris rempile au minimum. Il ne reste à Pelinka qu’à prolonger au minimum Jared Dudley et Quinn Cook (waived pour être resigné quelques jours plus tard) pour boucler sa masterclass.
On ne change pas les superstars qui gagnent
Didier Deschamps disait qu’il fallait renouveler chaque année 30% de l’effectif d’une équipe. Avec cinq nouvelles recrues, le quota est rempli. Reste l’éléphant au milieu de la pièce qu’est Anthony Davis. Sans qu’il n’y ait de mystère sur sa future destination, la longueur du contrat qu’il serait prêt à accepter reste ouverte aux spéculations : 1+1, 2+1, 5 ans… Il se murmure que Davis attend la décision de Giannis Antetokounmpo avant de déterminer sa propre time-line.
Le premier coup de tonnerre retentit le 03 décembre quand Rob Pelinka annonce la prolongation de LeBron James. Le dernier MVP des finales lie désormais son destin aux Lakers jusqu’à la saison 2022 – 2023 (lors de laquelle il touchera 3 millions de moins que Paul George et Russell Westbrook). Le second coup de semonce tonne quelques heures plus tard quand Anthony Davis prolonge à son tour pour cinq ans et 190 millions de dollars, mettant en avant son attachement pour l’organisation angelina et sa sécurisation financière. Peu d’analystes avaient misé sur une durée maximale alors que depuis quelques saisons les superstars dans leur prime ont usé et abusé des engagements à courte durée.
Le soulagement doit être immense pour le front-office qui désormais peut se projeter sur deux ou trois saisons et cesser avec des ajustements court-termistes, leur lot depuis trois intersaisons. Le fait d’avoir gagné le titre avec « seulement » deux superstars a probablement convaincu Pelinka de mettre un terme à la quête de flexibilité, en dépit des cibles attractives de l’été 2021. Au regard des marges financières de la franchise (le véritable luxe des gros marchés), la situation contractuelle en devient presque enviable : Alex Caruso, Talen Horton-Tucker, Markieff Morris voire Kyle Kuzma, autant de joueurs sur lesquels les Lakers auront la main en 2021 pour les fidéliser et / ou les monétiser. Sur ce point, le terrain saura séparer le bon grain de l’ivraie.
Focus sur la saison 2020-21 des Lakers
L’évaluation du nouveau roster fait consensus : les Lakers sortent renforcés à l’entame de la saison régulière. L’appréciation de ces améliorations appelle deux commentaires. Il s’agit d’abord de reprendre l’adage qui veut qu’en matière de roster, il faut toujours privilégier le talent à la densité. En remplaçant numériquement le quintet Rondo / Bradley / Green / Howard / McGee par le quatuor Schroder / Matthews / Harrell / Gasol, les Lakers ont concomitamment élevé le niveau plancher de leurs rotations. Les rotations larges (comprendre >10 joueurs) n’ont guère d’intérêt en playoffs, et Vogel possède en l’état une panoplie de skillsets plus étendue et plus jeune. Enfin, ce renforcement modifie l’équilibre général de l’équipe, que ce soit dans le déplacement du curseur dans le continuum défense/attaque, mais aussi dans l’approche renouvelée de ces deux secteurs.
A la recherche du talent perdu
Depuis un an et demi, le front-office court après un profil particulier de joueur offensif : un secondary ball handler capable de créer son propre shoot ainsi que pour ses partenaires. L’idée est simple : baisser le niveau de LeBron-dépendance dans la création pour mieux reposer le leader de l’équipe. Depuis la draft 2017, le front-office, et Pelinka en tête, ont cru tenir en Kyle Kuzma la perle rare. Saison après saison, les attentes retombent et le natif de Flint est rentré dans le rang des role players. Après la trade deadline de février 2020, Dion Waiters devait être ce joueur-là mais à l’exception de deux prestations enthousiasmantes dans les seeding games d’Orlando, le joueur a été un non-facteur pendant les playoffs.
En recrutant les premier et deuxième au vote du meilleur 6ème homme de l’année, une récompense qui favorise les gros producteurs, le front-office a doublé ses chances pour trouver l’élu. Selon les badges Bball Index[2] Harrell et Schroder sont tous les deux des microwave en or, catégorie qui récompense les joueurs capables d’avoir un impact offensif immédiat en sortie de banc. Harrell se permet même de posséder un badge de performeur régulier de bronze. Vogel rappelait dans sa conférence de presse de début de training camp que l’équilibre doit être rapidement trouvé entre le repos des joueurs, en particulier des champions en titre, et le fait de remporter des rencontres. C’est bien dans cette configuration de saison raccourcie que les joueurs productifs ont une valeur augmentée, celle de ménager autant que faire se peut les top players pour que ces derniers soient pleinement performants en playoffs.
Vers une diversification offensive
11ème meilleure équipe à l’offensive rating en saison régulière (2ème pendant les playoffs), les Lakers possédaient clairement des secteurs préférentiels en attaque. La transition (82,8ème percentile), le roll man sur pick and roll (82,8ème percentile) et le cut (93,1ème percentile) ont montré combien la capacité de projection, le spacing vertical et les mouvements basiques ont été optimisées par la vision de LeBron James et, dans une moindre mesure, de Rajon Rondo. A contrario, les Lakers sont en difficulté sur l’isolation (27ème percentile), sur le handoff (3,4ème percentile) et sur le jeu en sortie d’écran (3,4ème percentile) tout en étant dans la moyenne sur le spot up, le post-up et le tir en sortie de pick and roll. Les additions de Schroder, Harrell et Gasol viennent rabattre ces cartes.
Schroder est un joueur élite dans l’agression du cercle, sur le jeu sur isolation (81ème percentile) et sur sa capacité à mettre des tirs difficiles. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver plus que compétent sur le handoff (73,5ème percentile), dès lors qu’il s’agit de créer quelque chose en récupérant la balle. Attention toutefois, Schroder n’est pas le plus efficace en sortie de pick and roll (51,4ème percentile) alors même qu’il bénéficiait de solides poses d’écran de la part de ses intérieurs (7,5 screen assists pour Adams + Noel). Il incombe au duo Harrell / Gasol de travailler leurs fondamentaux pour que leurs screen assists (5,2 en cumulé sur la saison dernière) s’en ressentent.
Montrezl Harrell est un joueur offensivement encore plus complet. Grâce à son combo d’équilibre / puissance / handle, il est efficace sur l’attaque avec ballon que ce soit le jeu au poste, l’isolation tout autant que sur le jeu sans ballon (cut, roll man ou sortie d’écran) propre à son profil initial d’energizer. Plus que Schroder, ses statistiques d’impact offensif (PIPM, RAPTOR, RPM) le classent parmi l’élite de la Ligue. En revanche, les Lakers perdent deux excellents rim runners (Howard et McGee étaient dans le 89ème et 77ème percentile en transition) qui ni Harrell (39,8ème percentile) ni un Gasol vieillissant parviendront à remplacer. Ce que les Lakers perdent sur jeu ouvert, ils le gagneront néanmoins sur le tir. Matthews remplacera statistiquement Danny Green tandis que Schroder (76,8ème percentile) et Gasol (78ème) amélioreront le plancher de l’équipe dans le spot up.
Il y a fort à parier que le jeu sur demi-terrain sera de meilleure facture la saison prochaine. A l’exception de quelques schémas récurrents et efficaces, le playbook de Vogel a souvent insisté sur les capacités de pénétration de LeBron et des espaces qu’il crée dans les défenses adverses. Rondo n’est plus là mais son playmaking sera remplacé par … Marc Gasol. Certes Schroder reste, à l’instar des meneurs un créateur de volume, mais ses métriques sont décevantes en ce qui concerne l’efficacité et la variation de ses passes. Volume, efficacité, qualité et variation, Gasol coche quant à lui chacune de ses cases. Quand il passe, c’est à un coéquipier en mesure de scorer. Posséder Gasol en tête de raquette, c’est non seulement avoir une menace à 3pts que détestent gérer les intérieurs, mais aussi un distributeur d’élite capable de servir les cutters, les shooteurs en sortie d’écran, mais aussi les shooteurs en spot-up quand il se retrouve à l’elbow ou en position de short roll.
Les Lakers avaient l’habitude de compenser le manque d’efficacité sur demi-terrain par l’obtention de nouvelles possessions (McGee et Howard avaient un taux de 12,2 et 14,6 au % de rebond offensif). Les 2,9% à l’Off Rbd de Gasol font pâle figure en la matière et (mettent la pression sur le rôle d’energizer d’Harrell) mais seront compensés par une meilleure fluidité de l’attaque. Après tout, si le ballon rentre plus souvent dans le panier, il y a moins de rebond à prendre derrière.
Défense : le changement dans la continuité
Cette dernière lapalissade me permet d’en enchaîner sur une deuxième. Augmenter l’efficacité sur demi-terrain sera aussi un moyen de limiter la casse en transition (encore que les Lakers restent des spécialistes de la punition rapide après panier encaissé). Il ne faudra pas trop demander à Gasol de multiplier les aller-retour et d’être un facteur sur la défense en transition. De fait, il reproduit en amplifiait (avec l’âge et une condition physique pas toujours exemplaire) les problèmes des pivots à l’ancienne. Drop coverage à outrance sur le pick and roll et capacité très limitée à ressortir au périmètre lorsque la rotation défensive l’exige. Sans écarter totalement ces points de vigilance, ce n’est pas pour cela que Gasol a été recruté. Quand bien même les Lakers ont bâti leur succès en saison régulière sur la taille, les playoffs ont raconté une autre histoire. McGee n’a vu le parquet que 135 minutes (surtout au premier tour). Howard s’en sort mieux avec 282 minutes mais ce chiffre est à mettre en relation avec les 385 de Markieff Morris (dont beaucoup l’ont été en configuration de small ball 5) et sur la part des 769 minutes que Davis a passées en tant que pivot. Le « small ball » a de beaux jours devant lui pour ce qui concerne la dernière ligne droite au titre, et l’on demandera « seulement » à Gasol de reproduire ce qu’a pu faire Howard dès lors qu’une défense au poste rugueuse sera demandée face aux cadors du secteur (Embiid, Jokic, Cousins). Dans ce secteur, Gasol (95,6ème percentile) est au-dessus des deux seven footers qu’il remplace.
Au périmètre, les chamboulements devraient être minimes. On ne saurait trop insister sur la perte sèche que représente Danny Green, mais il devrait être remplacé, a minima dans l’impact global (le DPIPM s’en porte garant) par Wesley Matthews. Néanmoins les deux hommes ont des profils différents. Green a passé l’essentiel de l’année à défendre sur des ailiers shooteurs et en se distinguant sur le playmaking défensif (interceptions notamment sur les lignes de passe, déflections, contres). Matthews arrive dans un rôle différent de garde du corps (96,7ème percentile sur la défense en isolation). Habitué à défendre sur le primary ball handler adverse sur les postes 1-3, Matthews se caractérisera en sortant son attaquant de sa zone de confort et en baissant son efficacité bien en-deçà de ses standards. Toujours au périmètre, l’apport de Schroder sera également appréciable. Son 86,3ème percentile sur la défense en isolation par rapport au 27,5ème de Rondo offre plus de garantie quant au verrouillage des dragsters de la Ligue. Combiné aux valeurs sûres (Alex Caruso, Kentavious Caldwell-Pope) et aux promesses de Talen Horton-Tucker, les Lakers devraient pouvoir maintenir leurs certitudes en la matière et par là-même espérer de belles choses pour l’exercice à venir.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
C’est une question piège ?
Plus sérieusement, l’équipe n’a plus à démontrer son statut de contender. Les Los Angeles Lakers sont les champions en titre, ils se sont renforcés, le menu est donc choisi pour 2020-2021 : le back-to-back et l’addition s’il vous plaît.
[1] https://www.qibasket.net/2019/09/24/preview-2019-2020-los-angeles-lakers-california-love/
[2] https://www.bball-index.com/talent-badges/