Dans le Massachusetts (oui, chez QiBasket, on apprécie les challenges syntaxiques en introduction), depuis l’exercice 2015 – 2016, les bilans se suivent peu ou prou, soit entre 48 et 55 victoires, mais les ressentis fluctuent grandement. L’expérience Irving s’étant achevée en eau de boudin avec l’aimable concours des Milwaukee Bucks, la franchise (alors) la plus titrée de l’Histoire de la NBA se lançait dans une saison 2019 – 2020 avec enthousiasme, mais sans objectif démesuré.
L’année 2020 restera à bien des égards, souvent péjoratifs, dans les mémoires.
Concernant le prisme basketballistique uniquement, il semble raisonnable de penser qu’en dépit du déni, de la tristesse, de la colère, de la frustration, de la négociation (je vous laisse libre de choisir votre étape de deuil de prédilection) générés par la difficile élimination en Finales de conférence contre le Heat de Miami (4-2), certaines bases d’une nouvelle page, pour ne pas utiliser à nouveau le terme éventé en NBA de “reconstruction”, ont été établies.
Au départ mélodramatique de Kyrie Irving vers les Nets, le front-office bostonien avait répondu en allant chercher Kemba Walker qui se morfondait en Caroline du Nord, et qui devait s’affirmer en chef d’une jeune meute de talentueux louveteaux. Celui-ci eut l’intelligence de mettre son expérience et ses qualités au service d’un collectif, permettant à Jayson Tatum et Jaylen Brown d’exploser aux yeux de tous.
Contre toute attente, Brad Stevens réussit, en dépit de la perte de membres importants de l’effectif (Irving mais aussi Horford, Rozier, Baynes, Marcus Morris Sr), à tirer la quintessence d’un groupe rajeuni et clairement rééquilibré, au point d’en faire au terme d’une saison tronquée, un contender assumé.
Au-delà du bilan (48-24) et des statistiques mettant en exergue l’aspect complet du millésime 2019 – 2020 (4è à l’offensive et au defensive ratings, parmi les meilleures défenses au regard du tir longue distance et de la transition), c’est une dynamique d’ensemble et une tendance projetable sur du jeu moderne qui tendait à se dessiner. Récompenses soulignant cette progression, la sélection au All-star Game de Jayson Tatum et la seconde consécutive dans une All Defensive Team de Marcus Smart.
La campagne de playoffs illustra aussi bien les qualités des Celtics (création offensive, intensité, adaptabilité, défense, responsabilisation des individualités), mis en lumière dans un premier temps par la rouste infligée aux Sixers, orphelins de Ben Simmons (4-0).
Au second tour, les Verts affrontaient les champions sortants, les Raptors. Magnifique joute au demeurant, au cours de laquelle nous fûmes spectateurs d’une partie d’échec mémorable entre deux techniciens de niveau supérieur. La série aurait pu basculer dès le troisième match si un tir miraculeux d’OG Anunoby n’en avait pas décidé autrement. A l’issue de cette rude bataille, Boston se dirigeait vers les Finales de conférence, avec des certitudes autour de ses nouveaux cadres, mais des inquiétudes en lien avec les lacunes dans la défense de la peinture (aperçues face à Joël Embiid, puis Serge Ibaka).
Hachés dans la raquette, sans ressource au regard de la profondeur de banc (nous évoquerons ces points particuliers plus tard), Boston échouait face au Heat (4-2), à une marche d’un affrontement potentiel face aux Lakers de Lebron James. Fin de la préface, début de l’histoire ?
In & out : le point sur le roster
Ils ont quitté l’équipe : Gordon Hayward (Charlotte Hornets), Enes Kanter (Portland Trailblazers), Vincent Poirier (Philadelphia Sixers, via Oklahoma City Thunder), Brad Wanamaker (Golden State Warriors),
Ils ont rejoint l’équipe : Yam Madar (Hapoel Tel Aviv, probable Draft & stash), Aaron Nesmith (Vanderbilt Commodores, NCAA), Payton Pritchard (Oregon Ducks, NCAA), Jeff Teague (Atlanta Hawks), Tristan Thompson (Cleveland Cavaliers),
Le roster à ce jour :
Meneurs : Payton Pritchard, Jeaff Teague, Kemba Walker, Tremont Waters (two way),
Arrières : Carsen Edwards, Romeo Langford, Marcus Smart;
Ailiers : Jaylen Brown, Javonte Green, Aaron Nesmith,
Ailiers-forts : Semi Ojeleye, Jayson Tatum, Grant Williams,
Pivots :Tacko Fall (two way), Daniel Theis, Tristan Thompson, Robert Williams III.
Quatre départs pour quatre arrivées, une seule (Thompson) probablement dans le cinq “type” (Jeff Teague ne débutera a priori qu’en attendant le retour de blessure de Walker). Les C’s ont misé sur la stabilité. Si les profils des entrées ne collent pas à ceux des sorties, ils correspondent en revanche de manière plutôt juste aux besoins de l’équipe.
Dans un effectif plutôt chargé en pivots, se délester du toujours investi Enes Kanter (de retour dans l’Oregon) et de l’ancien joueur de Vitoria Vincent Poirier, parait pertinent. Aux Daniel Theis (titulaire et efficace au-delà de toute attente), Robert Williams (gros potentiel mais QI basket suspect), Tacko Fall, Danny Ainge a ajouté l’expérimenté Tristan Thompson, fournisseur fiable de rebonds, d’aptitudes physiques et d’expérience.
Sur les “ailes”, le mouvement notable est le départ vers Charlotte de Gordon Hayward. Rupture douloureuse pour ce qui avait tout de l’idylle à son arrivée à l’été 2017. Les Hornets ont fait all-in pour récupérer l’ancien élève de Stevens à l’Université Butler, amputant Boston d’une participation conséquente au scoring en sortie de banc.
Seule arrivée dans le secteur via la draft, avec le shooter d’élite Aaron Nesmith, 14è choix (23 points à 52.2% à 3pts pour 5 tentatives en 2019 – 2020). Il parait toutefois peu probable que le rookie parvienne à apporter la même contribution que Hayward, et ce sont donc les cadres Jayson Tatum et Jaylen Brown qui seront chargés d’augmenter encore davantage leur production.
Chez les guards, au seul départ de Brad Wanamaker, le front office de Bean Town a rapatrié le vétéran Jeff Teague, indésirable à Atlanta. Le All-star 2015 vient suppléer Walker dans un profil similaire et apporter un niveau plancher en progression. En sus, les Tremont Waters, Carsen Edwards et bien sûr le taulier Marcus Smart sont rejoints par la surprise du chef, Payton Pritchard. Le meneur d’Oregon (d’où il est originaire), sélectionné en 26è position au terme d’un cursus universitaire complet sera, à défaut d’être un choix au talent pur, un excellent joueur de collectif, capable de s’adapter rapidement.
Le tour d’horizon réalisé, tentons d’étayer un tant soit peu ces choix.
Les tendances de l’automne
La jeunesse au pouvoir
Non seulement la prise de pouvoir des deux jeunes ailiers Tatum et Brown fut flagrante sur le parquet, elle fut également confirmée par la signature pour ces deux protagonistes de leur premier contrat (post rookie), pour des montants colossaux : 115 millions sur 4 ans pour Jaylen Brown, 195 millions sur 5 ans pour Jayson Tatum.
Si l’on considère le départ d’Hayward, alors, au jeu du “plus fort” se dessine un quatuor mené par Tatum, suivi de Brown, puis Kemba Walker (30 ans, sous contrat jusqu’en 2023) et Marcus Smart (26 ans, sous contrat jusqu’en 2022). L’âge (respectivement 22, 23, 26 et 30 ans), les profils (playmakers, shooteurs), la durabilité de ces joueurs, et leur projection sur le jeu de 2020 viennent corroborer la tendance d’un basculement vers la jeunesse dans la hiérarchie de l’équipe de Stevens.
Priorité aux travaux de marquèterie
Si le talent intrinsèque de l’ossature mentionnée est incontestable, le fossé entre ces mousquetaires et le reste de l’effectif était abyssal la saison passée.
En playoffs, l’opposition entre le banc de Boston et celui de Miami fut ostensiblement défavorable pour les Hayward, Wanamaker, Grant et Robert Williams, Enes Kanter, Semi Ojeleye. Un des objectifs majeurs de Danny Ainge était de réduire cet écart, avec une marge de manœuvre financière particulièrement étroite. Aussi, compte-tenu de la faible densité en “talents” de cette promotion de draft, et de la pauvreté relative de la Free Agency, il fallait jouer serrer.
De ce point de vue, l’ajout des deux vétérans Jeff Teague (771 matchs, 71 de playoffs) et Tristan Thompson (619 matchs, 78 de playoffs) a tout du bon coup, bien que le niveau plafond de l’équipe ne s’en trouve pas modifier. Ces deux-là pouvant, à l’envie, agrémenter le cinq majeur, ou le banc des Celtics.
Tristan Thompson, une arrivée qui tombe à pile
- 1er tour contre les Sixers : Joël Embiid – 30 points, 12,3 rebonds, 1,5 interception, 1,3 contre ;
- 2ème tour contre les Raptors : Serge Ibaka – 12,3 points, 6,3 rebonds, 1,4 contre… en 22 minutes ;
- Finales de conférence contre le Heat : Bam Adebayo – 21,8 points, 11 rebonds, 5,2 passes, 1,7 interception, 1 contre et des éclats à 27 points/16 rebonds lors du Game 3 et 32 points/14 rebonds lors du Game 6.
Voilà les chantiers des intérieurs adverses, face aux Celtics, lors des derniers playoffs.
Daniel Theis aura, pour sa meilleure saison en carrière (9,2 points, 6,6 rebonds en moins de 25 minutes), dépassé toutes les attentes. Consécutivement au départ d’Al Horford, plaque tournante de l’attaque Bostonienne depuis trois saisons, les experts prédisaient le pire pour les C’s. A posteriori, bien que les lacunes de l’ancien de Bamberg aient été identifiées rapidement, son intelligence de jeu, son courage et son abnégation autorisèrent ses coéquipiers à faire mieux qu’exister jusqu’à ce qu’Adebayo détruise littéralement toute adversité.
En ce sens, la signature du pivot canadien Tristan Thompson (29 ans), en provenance de Cleveland, où il évoluait depuis sa draft (4è choix en 2011) est un excellent choix. Certes, les deux meilleures saisons de cet intérieur protecteur d’arceau furent les deux dernières, calamiteuses sur le plan sportif (en double-double mais 38 victoires en deux saisons). Le rôle qui lui sera confié sera similaire à celui de Daniel Theis, avec qui il devrait partager le temps de jeu, et avec une utilisation dans les standards de ses années couronnées de succès avec les Cavaliers de James.
Est-ce suffisant pour contrecarrer les plans des écuries renforcées de la Conférence Est ? Une question qui en soulève d’autres.
Focus sur la saison 2020-21 des Celtics
Les “Jays” peuvent-ils confirmer ?
Une question de riche, n’est-ce pas ?
Les amateurs de basket, et de NBA plus généralement ne sont pas avares d’anglicismes. Concernant ce premier focus, l’expression step-up parait on ne peut plus appropriée. Jugez plutôt.
D’un côté, Jaylen Brown, né en 1996, 3è choix de la draft 2016 à sa sortie de California.
Entre sa troisième et sa quatrième saison avec les Celtics, sa progression fut spectaculaire. JB est passé de 13 points à 20.3 points (et de 46,5% à 48,1% au tir, 34,4% à 38,2% à 3pts, pour près de 6 tentatives, de 65,8% à 72,4 % aux lancers-francs), de 4,2 à 6,4 rebonds, tout en développant un dribble, une capacité à jouer le post up, sans perdre de son volume physique et de la versatilité défensive.
De l’autre, Jayson Tatum, né en 1998, 3ème choix de draft en 2017 (Duke).
Si l’on avait aperçu chez Tatum des extraits de ce qu’il pourrait devenir dès ses premiers playoffs, le bond entre son année sophomore et sa troisième année est également saisissant. En 2018 – 2019, Taco Jay affichait des statistiques honorables (15,7 points, à 45% au tir, 37,3% à 3pts pour 3,9 tirs, 85,5% aux lancers, 6 rebonds, 2,1 passes).
La saison dernière, “soulagé” de la présence de Kyrie Irving et Al Horford, il haussait sa production, avec un usage rate de 28,6% : 23,4 points à 45%, 40,3% longue distance pour 7,1 tirs, 7 rebonds, 3 passes, 1,4 interception. En playoffs, du fait de l’augmentation du niveau de jeu, mais aussi de la blessure de Gordon Hayward associée à la forme irrégulière de Kemba Walker, il franchissait un nouveau palier : 25,7 points, 10 rebonds, 5 passes, 1 interception, 1,2 contre de moyenne.
Par ces performances statistiques, il rejoignait, à moins de 23 ans un club très fermé de 6 joueurs avec ces moyennes en playoffs : Lebron James, Larry Bird, Kevin Garnett, Blake Griffin et Charles Barkley. Vous n’aurez pas manqué de noter que cinq de ces six joueurs ont dans leur carrière été élus MVP… Moi je dis ça… Logiquement, sa saison était d’ailleurs récompensée, même si c’est anecdotique, par une première sélection au All-star Game à Chicago.
En considérant que Brown et Tatum ont tout deux moins de 25 ans, qu’ils sont dorénavant engagés avec Boston sur le long terme, que le staff a montré sa volonté de les responsabiliser davantage, que la santé de Kemba Walker pose question et que Gordon Hayward est parti, nul doute que les espoirs du front-office vont dans le sens d’une poursuite du développement de ces jeunes stars. Dès lors, la question qui se pose est celle de l’objectif pour chacun des deux “Jay’s”.
Peut-on considérer qu’une progression significative ne passerait que par le fait de voir Jayson Tatum intégrer le Top 10 des joueurs NBA et Jaylen Brown devenir All-star ? Je crois que la question est vite répondue (pardon).
Walker n’a plus de genou ? Il dit qu’il voit pas le rapport
81 matchs en 2016, 79 matchs en 2017, 80 matchs en 2018, 82 matchs en 2019. Au cours des quatre saisons précédant son premier exercice avec les Celtics, Kemba Walker n’était pas ce que l’on peut appeler “injury prone“, sujet aux blessures. En cela, sa venue en remplacement d’Irving, outre la dimension symbolique de volonté de renouvellement, avait plutôt de quoi rassurer, tant les derniers titulaires du poste présentaient une tendance à l’absentéisme (Irving, mais aussi Isiah Thomas ou Rajon Rondo).
Et si ces saisons avaient en fait été une sorte de trompe-l’œil ? Probable.
En 2015, le meneur new-yorkais avait dû passer sur le billard pour traiter l’ensemble de son articulation (ménisque, lésions ligamentaires, etc.). Il n’est pas exclu que les 4 saisons suivantes aient contribué à user ce genou jusqu’à la blessure en cours de saison passée. Les conséquences sont nombreuses, sans être nécessairement péjoratives.
L’ancien meneur de UConn, pas en pleine possession de ses moyens, ne put mettre en action l’ensemble de la palette observée à Charlotte, réduisant de fait le niveau de performance attendu. Néanmoins, cela permis aux Brown, Smart, Tatum de prendre et d’assumer le leadership. Plusieurs interrogations restent toutefois en suspens.
Kemba Walker ne reprendra pas avant le mois de janvier. De fait, quid de son état de forme lorsqu’il sera de retour, et de sa réintégration au sein d’un collectif qui aura entamé la saison sans lui ?
Par ailleurs, ce type de blessure, chez un joueur dont le profil sollicite grandement ses articulations, avec des changements de direction, des prises d’appuis et des enchainements accélération / décélération, peut être rédhibitoire. Si les Celtics peuvent se permettre de prendre leur temps, le nom de Walker a pu subrepticement être évoqué parmi les rumeurs de trades au cours des dernières semaines, probablement en lien avec cette fragilité.
Rendez-vous aux environs du 25 mars pour savoir si Ainge décidera d’utiliser la trade exception (près de $29 Millions) générée par le départ de Gordon Hayward pour renforcer une potentielle lacune. Qui sait ?
Le péril jeune, qui peut se révéler ?
Parmi les 17 joueurs de l’effectif, seuls 3 (Teague, Thompson et Walker) n’ont pas fait l’ensemble de leur parcours NBA à Boston. La raison ? Un seul de ces joueurs a plus de quatre saisons dans la Ligue, le taulier Marcus Smart. A côté d’eux, 2 rookies, 6 sophomores.
La saison dernière, ce sont les Williams (Grant et Robert) qui avaient tiré leur épingle du jeu, sans dépasser le statut de role players. Dans une franchise où la part belle est identitairement faite aux joueurs du cru, les Celtics compteront sur la jeune garde pour prendre de la place et de l’assurance auprès des stars. Si les Ojeleye, Waters, Edwards ou Javonte Green paraissent limités en termes de perspectives, il est raisonnable d’imaginer voir les Williams, Romeo Langford, Aaron Nesmith ou Payton Pritchard fournir de bonnes minutes.
Le cas échéant, ils pourraient éventuellement servir d’assets, en vue d’ajustements via un trade au printemps prochain.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
” A fortiori, l’objectif de l’organisation est de faire mieux que la saison dernière, de tous tirer dans le même sens, l’important c’est les 3 points, etc.”. Réaliser une preview sans tomber dans les lieux communs au moment d’évoquer les objectifs d’une franchise relève de la prouesse. N’étant pas un grand habitué de la prouesse, de manière générale, je collerai vraisemblablement à l’avis général.
Danny Ainge est un homme d’expérience. La situation actuelle est une conséquence à long terme de ce jour béni du 28 juin 2013, où Brooklyn eut la grande amabilité de structurer le futur de la franchise bostonienne.
Dans cette dynamique d’évolution, le fait de pas confirmer en retournant, a minima, en Finales de Conférence serait considéré comme une déception. Mais pour ce faire, compte-tenu du renforcement des autres prétendants (Sixers, Bucks, Nets, Heat), il s’agira de maintenir un niveau stratégique collectif et de performance individuelle au moins équivalent. Par ailleurs, l’ajout de vétérans référencés devra permettre de hausser ce fameux niveau plancher tout en consolidant une défense de la raquette plutôt carencée en 2019 – 2020.
Enfin, fonction de l’état de santé de Kemba Walker et des résultats après environ trois mois de compétition, la flexibilité financière autorisera Boston à complémenter son roster avec un joueur apportant scoring avec la second unit et/ou défense et/ou expérience (PJ Tucker, Harrison Barnes, Buddy Hield, Evan Fournier, John Collins, etc.) ou tout simplement persister sur un statu quo.
En se basant sur ces données / hypothèses, un bilan se situant autour des 49 victoires en saison régulière (en totale objectivité évidemment) parait accessible à votre rédacteur du jour et sa fameuse neutralité.
Si les années à venir ne sont pas aussi apocalyptiques que 2020, il est à parier que ces Celtics occuperont le devant de la scène et seront contenders pour les cinq prochaines saisons.
“En tout cas, on te le souhaite”
L’avis éclairé, avec @celticsfr
A l’issue de la saison passée, quelles certitudes (s’il y en a) on pu émerger après l’exercice 2019-20, sur quoi s’appuyer, en somme ?
Leo : La certitude principale est cruciale : ça été de voir Tatum confirmer les espoirs placés en lui et devenir le franchise player des Celtics. Pour sa troisième saison, et à 22 ans seulement, il a été nommé dans une All-NBA Team et a été la pierre angulaire d’une belle et longue campagne de playoffs. Tout cela a amené les Celtics à lui offrir dès que ce fut possible une prolongation de contrat en lui offrant leur “Designated Rookie Exception” afin de sécuriser sa place chez eux pour cinq ans.
Robin : À l’aube de la saison 2019, le meilleur joueur de l’équipe était clairement Kemba Walker et la question suivante se posait : “Jayson Tatum et Jaylen Brown peuvent-ils passer un cap et devenir des joueurs de calibre All-Star ?”. Aujourd’hui, la hiérarchie est absolument claire : c’est l’équipe de Jayson Tatum, et cette équipe ira aussi loin qu’il pourra l’emmènera. Jaylen Brown a su passer un énorme cap et se dévoile comme le lieutenant parfait pour l’épauler. Marcus Smart, quant à lui, confirme son impact en décrochant une nouvelle fois une place dans la première équipe All-Defensive. Ces trois joueurs, à 22, 24 et 26 seront la fondation des Celtics pour les saisons à venir.
L’intersaison, peu de mouvement, un gros départ : quel sentiment génère chez vous cette période de Draft et de Free Agency des Celtics. Pensez-vous que la Trade Exception générée par le départ d’Hayward sera utilisée, et si oui, pour quel profil ?
Hugo : Le sentiment est mitigé : on est un peu en attente des prochains moves car l’intersaison laisse un gros trou à l’aile. On peut imaginer que les Celtics chercheront à éviter la luxury tax et surtout la repeater tax, mais pour moi la TPE doit être utilisée sinon ce serait assez catastrophique au vu des ambitions de devoir compter sur Semi Ojeleye. Il faudrait donc idéalement l’utiliser pour acquérir un ailier polyvalent.
Leo : Je pense que Hayward dans l’absolu manquera, mais j’ai bon espoir que les Jays afficheront des progrès dans ce qui était sa plus grande force : le playmaking. Pour le reste, je suis assez content car j’aime énormément le fit de Thompson et je suis soulagé de voir le besoin que l’équipe avait d’un meneur d’expérience comme Teague comblé. Je suis juste déçu qu’on ait renouvelé notre confiance en Ojeleye qui semble avoir perdu toute confiance lorsqu’il joue.
Léa : Selon moi, la période a été plutôt calme car l’équipe se construit depuis des années et le collectif sera bien rodé pour la semaine prochaine. Si le départ d’Hayward crée un gros trou à l’aile, l’équipe sait jouer sans lui et on attend, bien sûr, les derniers moves. La raquette va se solidifier des deux côtés du terrain et Thompson sera un vrai plus, ravie de le voir dans l’effectif.
Robin : Le move le plus important de cette intersaison est assez clairement le départ de Gordon Hayward. Sa faculté à assurer une production constante au scoring et au playmaking manquera terriblement aux Celtics dont le jeu risque de devenir plus stagnant. On ne remplace pas facilement un 17-5-5. Cependant, son départ ne provoque pas un choc absolu, dans le sens où les Celtics ont déjà évolué sans lui à de nombreuses reprises et pendant de longues périodes, on sait qu’il est possible de proposer un schéma de jeu productif sans Gordon Hayward. En revanche, la profondeur de l’effectif s’en voit terriblement affectée, et la moindre blessure des joueurs clés de l’effectif coûtera cher, car les options de remplacement sont bien moindres.
La Draft comble un besoin flagrant : de la fiabilité au shoot à trois points pour libérer des espaces. Cependant, il est difficile d’envisager l’apport de Rookies dans un effectif jouant le haut du classement avant de les avoir vraiment vu à l’œuvre au niveau supérieur.
J’aime beaucoup l’ajout de Tristan Thompson en remplacement d’Enes Kanter. Il apporte de la dureté, une polyvalence défensive, une immense qualité au rebond mais surtout un statut dans le vestiaire qui sera respecté par tous les autres joueurs. Boston avait besoin d’un vétéran de qualité dans le vestiaire, l’expérience de Thompson sera bénéfique.
Concernant la TPE, je pense qu’elle sera utilisée, surtout sachant que Danny Ainge a payé 2 futurs seconds tours pour pouvoir la générer. Par contre je pense que son utilisation ne sera pas immédiate. Avec tant de points d’interrogation concernant les rôles que peuvent (ou non) combler les jeunes joueurs que sont Langford, Pritchard, Waters, Nesmith, Grant et Robert Williams, il est préférable de voir comment l’effectif évolue puis répondre aux besoins identifiés d’ici la trade deadline, voire la prochaine intersaison.
Saison 2020-21, perspectives : pensez-vous que l’équipe, au regard de la saison dernière a progressé, régressé, stagné ? Quelles sont vos attentes et pronostics ?
Hugo : Je dirais que l’équipe a régressé en plafond avec le départ de Hayward mais vu qu’il n’a pas joué des playoffs et qu’on a beaucoup de jeunes joueurs, ça pourrait ne pas trop se voir. Ce serait décevant de ne pas retourner a minima en Finales de Conférence, mais je n’ai aucun pronostic à donner à l’heure actuelle.
Leo : Je vois notre niveau de saison régulière baisser un peu mais notre niveau en playoffs augmenter. Le genou de Kemba m’inquiète : sur une saison raccourcie on risque de beaucoup le reposer et donner davantage de minutes à Smart notamment. Cela dit, si Tatum et Brown continuent sur leur lancée, ce sera quasiment de l’ordre de l’anodin une fois arrivés en playoffs. À ce stade, je pense que la physicalité de Thompson et ses écrans, la progression escomptée de Grant Williams seront très utiles pour seconder les talents des lignes extérieures.
Léa : Je pense que l’équipe a progressé : si on a perdu certains de nos joueurs, le groupe joue ensemble depuis plusieurs années. Je pense aussi que la défaite des derniers playoffs a eu un goût amer. Même si les joueurs ont semblé plutôt satisfait de leurs performances, ils ont un court instant espéré atteindre les finales et voudront mieux faire la saison prochaine. Et c’est sûrement mon cœur qui parle mais Marcus pourrait avoir un rôle encore plus important la saison prochaine pour ménager le genou de Kemba. Ce qui leur permettra de créer beaucoup de jeu rapide et d’imposer un bon rythme dès le début de match.
Robin : Globalement, je dirais que le niveau global de l’équipe a régressé. La perte de profondeur se fera sentir en saison régulière, surtout avec les problèmes de genou de Kemba Walker. En revanche, nous savons que cette ligue est orientée vers les “top players”. Pour être champion, il faut avoir un joueur de calibre : top 5 NBA. Boston n’en a pas mais se positionne dans l’espoir que Tatum devienne un joueur pouvant placer son nom dans cette discussion. Les pièces qui l’entourent sont plutôt jeunes et complémentaires, à 22 ans, c’est désormais à lui de montrer qu’il est capable de faire partie de cette discussion. Si c’est la cas, alors Boston sera dans le haut du classement à l’Est pour de nombreuses années.
Niveau pronostic, c’est vraiment difficile tant le niveau de la conférence Est s’est renforcé : Milwaukee, Philadelphie, Miami, Brooklyn, Toronto et Boston sont selon moi toutes des équipes pouvant prétendre à la finale de conférence, 6 équipes pour 2 places… Boston est dans la discussion, le reste dépendra beaucoup de comment la saison se déroule, des match-ups, blessures et autres facteurs…
Merci infiniment à @celticsfr pour leur disponibilité et la pertinence de leur avis.