Devant les neufs rencontres de la 12è journée d’Euroleague, difficile de passer à côté du duel entre Jaume Ponsarnau et Aito “appelez moi Maitre Yoda” Garcia Renseses. De la connaissance, il y en avait partout dans ce match. Une bataille, une opposition tactique et deux formations joueuses afin de faire jaillir le meilleur de notre sport préféré.
Ce joueur nous donne la fâcheuse tendance à se répéter mais Luke Sikma a encore été fort (“Je suis un Jedi, comme mon père l’a été avant moi“). On vous garde un peu de suspense pour le débrief de la rencontre à retrouver un peu plus bas.
De la défense, c’est ce qui a permis à Moscou de reprendre le dessus sur l’Olympiacos (en plus du coup de pouce habituel de Mike James). C’est aussi par ce mot que Walter Tavares a aidé le Real dans sa folle remontada (désolé pour les plus parisiens d’entre vous) contre l’ASVEL tout comme le Baskonia Vitoria de Dusko Ivanovic qui limite l’Anadolu de Shane Larkin à 59 points.
Mais dans cette galaxie lointaine, très lointaine qu’est l’Euroleague, chaque semaine est différente. Alors que son empire a été attaqué la semaine dernière, Dark Vador Jasikevicius a contre-attaqué face à son ancien club du Zalgiris. Roka Jokubaitis – avec sa tête de padawan premier de la classe – a bien essayé de résister grâce à son taux de midi-chloriens supérieur à la moyenne mais finalement, le côté obscure n’a pas le temps cette saison…
Allez, place aux débriefs.
“Euroleague, je t’aime !
– Je sais.“
Les résultats de la 12è journée
Rattrapage de la 3è journée :
- LDLC ASVEL (FRA) – Panathinaïkos Athens (GRE) – Astroballe : 97-73
Il y a de quoi devenir fou.
En cette semaine de 12ème journée d’Euroleague, l’ASVEL après avoir réussi l’exploit de contrecarrer l’irrésistible marche en avant des troupes blaugrana de Jasikevicius lors de la 11ème journée, devait affronter le Panathinaïkos, ancienne équipe du meneur joué cinq jours avant, Nick Calathes, et ce pour le compte de la 3ème journée, avant de revenir au présent ce vendredi contre le Real Madrid pour la 12ème…
Quant au club d’Athènes, après avoir réussit l’exploit de disposer du surprenant Bayern Munich la semaine passée (oui, je vous l’accorde, cela ressemble à une réalité alternative), ils empruntaient une DeLorean prêtée par Jordi Bertomeu afin de se rendre sans Shelvin Mack (qui n’était pas encore dans l’effectif lors de la troisième journée) à Lyon pour la J3, avant de traverser les Alpes direction Milan ce jeudi. Tout en sachant qu’ils rattraperont la 6ème journée face au Zenit entre les 24ème et 25ème journées, le 17 février.
Limpide, mais prenez tout de même une aspirine.
Que retenir ?
Pour l’ASVEL : Bang, Bang ! They shot you down ! Après avoir tiré à 13/21 longue distance lors de l’exploit (80-68) contre le Barça, les joueurs du président Tony Parker ont récidivé : 17/24, soit 70.8% à 3pts. Précisons tout de même qu’il s’agit d’un record pour l’ASVEL, que ce soit au pourcentage de réussite ou au nombre de tirs rentrés, mais également la meilleure performance en Euroleague depuis 2008 et le CSKA Moscou, le tout avec une évaluation collective de 122 (!).
Comment expliquer ceci ? Difficile à dire.
Notons simplement que jusqu’à présent, seuls trois joueurs de l’effectif avaient pu jouer l’ensemble des matchs, que le retour d’un joueur du calibre de Norris Cole (encore 16 points ce mardi, enchainant après sa performance contre les catalans) polarise les défenses et laisse le champ libre aux snipers (comme William Howard, 16 points à 4/4 à 3pts) ainsi qu’aux joueurs de post-ups, à l’image de David Lighty, en feu depuis la semaine dernière.
Énorme test en perspective vendredi à Madrid contre le Real (qui vient d’enchainer en Liga ACB un 13ème succès contre Baskonia).
Pour le Panathinaïkos : Papagiannis mais pas pas de solution. Après deux mois de compétition, et contrairement à leur adversaire du soir, le Pana ne réussit toujours pas à enchainer les victoires. Si le bilan de 3-7 semble tout de même sévère au regard des intentions et du talent individuel intrinsèque de l’effectif, force est de constater que les carences collectives sont flagrantes. Une fois de plus, alors que leur secteur intérieur fut encore compétitif (12 rebonds offensifs, Papagiannis et Mitoglu propres et efficaces), la maladresse longue distance à l’image de Nedovic (0/7 à 3pts, 6/23 pour l’équipe) et la faiblesse dans la transmission (15 passes décisives pour 16 pertes de balle) furent une nouvelle fois rédhibitoires.
Le coin des stats :
- David Lighty (SF – US – ASVEL) : 19 points à 8/11 (2/2 à 3pts), 3 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 22 d’évaluation
- Norris Cole (PG – US – ASVEL) : 16 points à 4/5 longue distance, 3 rebonds, 5 passes, 21 à l’évaluation
- William Howard (SF – FRA – ASVEL) : 16 points à 4/4 à 3pts, 16 d’évaluation
- Georgios Papagiannis (C – GRE – Panathinaïkos) : 14 points à 7/11, 6 rebonds dont 5 offensifs, 18 d’évaluation
Rattrapage de la 6è journée :
- Armani Milan (ITA) – Alba Berlin (ALL) – Mediolanum Forum : 75-55
Que retenir ?
Pour Milan : Match référence collectivement, mais…
Six joueurs à 10 d’évaluation ou plus, ce qui se ressent forcément collectivement, avec un PER à 101. Une circulation de balle plus fluide, moins saccadée par les isolations parfois forcées des deux arrières Delaney et Punter (parfois très efficaces -cf Maccabi- parfois moins -cf Zvezda) ont permis aux hommes de Messina de rapidement dessiner un succès franc. Il s’agit en effet du plus important écart de leur saison (+20), illustré par l’excellent fonctionnement de l’axe 1-5 entre Sergio Rodriguez, revenu à son meilleur niveau et les trois pivots (Hines, Tarczewski, LeDay).
Mais… la qualité de la prestation de leur adversaire du soir est à relativiser d’une part.
Enfin, la capacité de Milan a rééditer ou maintenir un niveau de performance laisse encore à désirer. Nous souhaitons aux Lombards de mettre à profit ce socle de trois victoires consécutives pour ne pas reproduire les erreurs entrevues lors des défaites.
Pour l’Alba : l’Alba n’aime pas les 2è quart-temps. 30-12 contre le Maccabi, 31-9 contre le Bayern, 24-21 contre l’Anadolu, 32-30 contre le CSKA, 26-18 contre le Barça, 14-13 contre l’Olympiacos, 22-17 contre l’ASVEL, 31-12 contre le Zenit, et donc 23-9 contre Milan. Seule exception, et on peut les en remercier, 30-20 pour l’Alba contre le médiocre Khimki. Ce sont les scores des seconds quarts de Berlin cette saison.
Si certains de ces matchs se soldèrent par une victoire, la relâche après une entame de match généralement intense est une constante chez les partenaires de Luke Sikma. La philosophie de Reneses, visant à tendre vers un tout offensif, faisant le pari de la réussite a payé à plusieurs reprises, et s’avèrera parfois inefficace, comme contre Milan. Néanmoins, ne tirons pas d’enseignement des instants de chaos, le travail effectué par l’équipe allemande est respectable au plus haut point.
Le coin des stats :
- Kevin Punter (SG – US – Milan) : 14 points à 2/2 à 3pts, 18 à l’évaluation
- Sergio Rodriguez (PG – ESP – Milan) : 12 points à 2/3 à 3pts, 18 d’évaluation
- Luke Sikma (PF – US – Alba) : 6 points (2 tirs pris seulement), 9 rebonds, 5 passes, 16 d’évaluation
Journée 12 :
- CSKA Moscou (RUS) – Olympiacos Piraeus (GRE) – Megasport Arena : 80 – 61
Affiche digne d’un Final Four lorsque l’on voit ces deux équipes entrer dans la MegaSport Arena de Moscou. Seulement, sur le terrain, les joueurs ne sont plus les mêmes surtout du côté du Pirée malgré la présence de V-Span dans le 5 majeur.
L’Olympiacos peut rêver du Top 8, mais ce match est un parfait révélateur de ce qu’il manque aux hommes de Bartzokas : De la régularité et un mec capable de marquer quand il le souhaite. C’est exactement ce que possède l’équipe d’en face et les résultats en témoignent. Septième victoire de suite du CSKA derrière son sixième homme de meneur (et candidat officiel au titre de MVP) : Mike James.
Les Beatles sont en représentation et les futurs adversaires de Moscou doivent redoubler d’efforts pour imaginer gagner (coucou le Khimki).
Que retenir ?
Pour le CSKA :
Un petit retard à l’allumage, puis la lumière de Mike James. C’est légèrement raccourcir ce que le CSKA propose en ce moment, mais l’américain est clairement l’homme fort de Moscou depuis quelques semaines. S’il est capable de marquer 20 ou 30 points tout en jouant au UNO en même temps, il a aussi impacté cette rencontre par sa création (7 passes), son énergie (7 rebonds) et son flair pour piquer des ballons (4 steals). Devant un adversaire vite maitrisé, le collectif en profite sans tirer sur ses hommes forts (aucun joueur à plus de 25 minutes hormis James). Joel Bolomboy s’est dégourdi les jambes (8 points, 5 rebonds, 2 passes, 1 interception, 1 contre) et Nikita Kurbanov a montré que malgré ses 34 ans, il possède encore du basket plein les mains. A noter que Nikola Milutinov sait être efficace sans faire des stats énormes et ça… on sait que ça peut aider à gagner un titre.
Pour l’Olympiacos :
On le sait, les équipes grecs régressent depuis quelques années. Si l’Olympiacos reste assez fort sur le papier pour espérer un Top 8, il faudra passer par un petit contrôle technique afin de rééquilibrer l’effectif. Spanoulis était dans le 5 majeur (et ça fait plaisir) ce qui a donné aux reds l’occasion de dérouler les systèmes en début de rencontre (17-9 pour eux quand même). Malheureusement, les rotations sont inoffensives et c’est là que les problèmes apparaissent. Si le chouchou Hassan Martin est plein de bonnes intentions (sauf quand il faut arracher le cercle), on se demande presque si Octavius Ellis ne mérite pas sa place dans le 5 majeur pour apporter une autre dimension athlétique et surtout de la défense proche du cercle. Car avec un 5 majeur composé de Kill Bill, Kostas Sloukas, Kostas Papanikolaou, Hassan Martin et Livio Jean-Charles, l’Olympiacos grille plusieurs solutions à la création et au scoring. Au moment des rotations, on l’a vu, Charles Jenkins est cramé, Printezis ne peut pas lutter 40 minutes face à des Milutinov, Shengelia ou Bolomboy et McKissic n’a toujours pas apporté plus de 14 points cette saison et encore moins de défense. Une bonne respiration est nécessaire pour coach Bartzokas, qui a laissé ses hommes terminer le match seuls après deux techniques dans le troisième quart-temps pour “amour trop prononcé envers les arbitres”.
Le coin des stats :
- Mike James (CSKA) : 16 points, 7 rebonds, 7 passes, 4 interceptions, 20 d’évaluation
- Joel Bolomboy (CSKA) : 8 points, 5 rebonds, 2 passes, 1 interception, 1 contre, 13 d’évaluation
- Nikola Milutinov (CSKA) : 4 points, 8 rebonds, 1 passe, 1 contre, 14 d’évaluation
- Shaquielle McKissic (Olympiacos) : 7 points, 4 rebonds, 4 passes, 1 interception, 13 d’évaluation
- Maccabi Tel Aviv (ISR) – Crvena Zvezda (SER) – Menora Mivtachim Arena : 81-76
Une affiche qui sentait le souffre, à l’issue de laquelle le vaincu pouvait rentrer dangereusement dans le rang. Si pour l’Étoile Rouge de Belgrade, cela n’aurait pas forcément été surprenant, en ce qui concerne le Maccabi du revenant Omri Casspi (premier match depuis Novembre 2019), tout l’enjeu était de se relancer après trois défaites consécutives.
Alors que le match s’avérait disputé jusqu’à la mi-temps, un grand coup d’accélérateur du Maccabi, sous l’impulsion de l’infernal trio du soir Wilbekin, Hunter, Bryant leur donna un avantage de 13 points (52-39).
Mais Jordan Loyd, bien accompagné ce soir par Dejan Davidovac n’allaient pas l’entendre de cette oreille et relancer l’équipe serbe, jusqu’à reprendre l’avantage (58-56) en début de quatrième quart-temps. On assista ensuite à un vrai duel, intense, dont l’équipe de Ioannis Sfairopoulos sortira vainqueur (grâce à une domination dans la raquette, 41 rebonds contre 30). Les deux équipes sont dorénavant à 4 victoires pour 8 défaites.
Que retenir ?
Pour le Maccabi : Besoin de clutch ? Prenez un Bryant
Et si le joueur décisif du Maccabi n’était pas celui que l’on croit ? Par six fois cette saison, l’arrière américain a dépassé les dix unités. Pour sa seconde saison au club, il fait montre d’une grande audace et est progressivement responsabilisé à la création et au scoring. Contre Zvezda, il a, grâce à ses 14 points au cours des 6 dernières minutes, réussi à éteindre le feu serbe, qui promettait au Maccabi une nouvelle défaite dans le money time. L’entraineur grec du Maccabi sera-t-il de fait tenté de renouveler l’expérience ? Ici, on signe des deux mains.
Pour Zvezda : comment dit-on “inat” en anglais ?
Ce fameux concept slave, dont l’idée véhiculée est l’orgueil, la fierté, la pugnacité, va cette année à ravir à l’Étoile Rouge. Avec neuf joueurs serbes dans un effectif comportant huit nouveaux joueurs, la greffe semble avoir pris. Si à l’exception de Jordan Loyd et Johnny O’Bryant, le talent individuel n’est pas aussi flagrant que chez son adversaire du soir (entre autres), il faut bien noter que les rouge et blanc du coach Obradovic ne lâcheront rien cette saison. Parfois la fonction de certaine équipes, de jouer un rôle de tremplin n’est pas une si mauvaise chose.
Le coin des stats :
- Scottie Wilbekin (PG – US/TUR – Maccabi) : 23 points à 4/7 à 3pts, 4 rebonds, 3 passes, 26 d’évaluation
- Othello Hunter (C – US – Maccabi) : 13 points à 6/7 au tir, 10 rebonds, 3 passes, 24 d’évaluation
- Elijah Bryant (SF – US – Maccabi) : 18 points à 3/5 à 3pts, 6 rebonds, 24 à l’évaluation
- Jordan Loyd (G – US – Zvezda) : 24 points 3 rebonds, 5 passes, 25 d’évaluation
- Dejan Davidovac (SF – SER – Zvezda) : 14 points, 3 rebonds, 3 interceptions, 19 à l’évaluation
- Zenit St Petersburg (RUS) – Fenerbahçe Istanbul (TUR) – Sibur Arena : 65-73
Quel match ! Alors oui, avant toute chose, je vous l’accorde, cette rencontre ne fut pas exempte de déchet, aucun doute. L’évaluation collective somme toute passable du Zenit, leurs faibles pourcentages de réussite et l’important nombre de turnovers viennent en attester. Mais ne nous y trompons pas, si une rencontre peut illustrer la réputation qu’à l’Euroleague d’être une compétition de tacticiens, c’est bien celle-ci, et je vous conseille de la (re)visionner.
Xavi Pascual pour le Zenit et Igor Kokoskov pour le Fener’ n’eurent de cesse que de proposer des ajustements afin de faire la décision, une véritable partie d’échecs, à qui perd gagne, entre une équipe russe lancée sur trois victoires consécutives, avec un jeu propre, bien exécute mais sans prétention et une formation stambouliote enchainant quatre défaites à la suite, malgré des intentions indéniables.
Que retenir ?
Pour le Zenit : quand on croit que le plus dur est fait
Malgré une entame de match disputée, les russes furent pris à la gorge dès l’entrée en jeu de Danilo Barthel, dans le dernier tiers du premier quart-temps. Atones, sans réponse, l’écart grimpa jusqu’à 17 points peu avant la mi-temps, malgré une impression de domination physique (impression renforcée par les stats au rebond (39 dont 19 offensifs, contre 26 pour le Fener’). Probablement galvanisés par le discours de leur coach, Xavi Pascual, à la pause, les locaux imposaient un 18-0 dès la reprise à leurs adversaires du jour, bien emmenés par un trio Pangos, Hollins et Thomas.
Mais alors qu’il ne manquait plus qu’à “achever” les turcs, les joueurs du Zenit ne parvinrent jamais à donner le petit coup d’accélérateur nécessaire, dont seul Kevin Pangos semblait capable ce soir. Toujours devant à quelques minutes de la sirène (+5), le Zenit se vit d’abord être rejoint, puis dépassé et concéda une défaite qui pourra laisser une certaine amertume.
Pour le Fenerbahçe : Hub Hub Hub Barthel !
Il y a tant de choses à dire sur les ajustements stratégiques de Kokoskov, qu’il est difficile de faire un choix. Il ne s’agit pas d’encenser une équipe qui aurait pu/dû, faire la décision plus tôt, alors qu’ils menaient largement. Ce qui est certain, c’est que l’utilisation singulière de l’intérieur allemand fut un élément déterminant dans la victoire de l’équipe d’Istanbul.
L’ancien joueur du Bayern était une des cibles prioritaires de l’entraineur du Bayern. Barthel évoluait depuis 4 saisons en Bavière. Joueur au QI basket très élevé, il avait sur au fil des années travailler pour faire évoluer son jeu en fonction de la dynamique générale. Aussi, il affichait lors des trois dernières saisons des stats aux environs des 10 points par match (en 20 minutes) le tout en ayant une réussite longe distance de l’ordre de 40%., en y ajoutant 4 rebonds et 2 passes décisives. Versatile, adaptable. A noter d’ailleurs que ces trois derniers matchs se sont soldés par des évaluations de 23 à Madrid, 19 contre Valence, et donc 24 ce soir.
Du fait de la constitution de l’effectif du Fenerbahçe cette saison, Barthel a dû se muer en “hub” en plus de sa compétence à écarter le jeu. Il est régulièrement impliqué dans l’articulation du jeu, que ce soit au poste bas ou en relais des premiers initiateurs.
Or, contre le Zenit, c’est également en défense que Barthel eut une contribution notable. Placé au centre de la zone évolutive des turcs, il joua à la perfection ce rôle de piston, mettant en difficulté les mastodontes russes lors de leurs tentatives de prises de poste. De fait, ce que le Fener’ perdit au rebond, en lien avec la moindre utilisation de Hamilton et Duverioglu, il le gagna en polyvalence, fluidité et initiation de la transition. Pari gagnant !!!
Le coin des stats :
- Kevin Pangos (PG – CAN – Zenit) : 16 points à 4/8 à 3pts, 5 rebonds, 4 passes, 22 à l’évaluation
- Danilo Barthel (PF/C – ALL – Fenerbahçe) : 15 points à 7/8, 5 rebonds, 4 passes, 1 interception, 1 contre, 24 d’évaluation (le tout en sortie de banc et avec une utilisation inhabituelle en poste 5 par moments)
- Armani Milan (ITA) – Panathinaïkos Athens (GRE) – Mediolanum Forum : 77-80
Opposition supposément déséquilibrée, entre des Milanais sur une série de trois victoires, paraissant monter en puissance, et les grecs du Panathinaïkos, irréguliers au possible et séchement battus par l’ASVEL (97-73) en ce début de semaine. Ce duel nous proposa, comme bien souvent en Euroleague, un scénario “pas piqué des hannetons”.
Après une première mi-temps maitrisée par une équipe italienne orpheline de leur stratège Sergio Rodriguez (nous y reviendrons), les lombards ne semblèrent jamais en mesure de décoller les combattifs grecs de leurs basques.
Comme à leur habitude, les hommes du surprenant coach Vovoras eurent toutes les peines du monde à garder un même rythme, et ne réussirent à exister que grâce à des épisodes d’une grande intensité. Aussi, après n’avoir mené que lors du premier panier de la partie, le Pana parvenait à recoller, la faute à une maladresse inhabituelle de l’Olimpia (4/15 à 3pts au final) et à une domination de leur part dans la raquette.
Cette maladresse s’explique par l’agressivité défensive des coéquipiers de Papapetrou, encore exemplaire, qui ne concédaient que trois paniers dans le quatrième quart-temps (seulement quatre points au cours des trois dernières minutes).
Revenus d’un retard de 15 points, le capitaine grec rentrait un tir primé qui allait autoriser le Pana’ à prendre le score. Et lorsque Shields, d’un 3pts à 53 secondes de la fin, aurait pu forcer la décision, ce sont les habituels finisseurs Nedovic, Papapetrou et Papagiannis qui gardaient leur sang froid et allaient conclure l’affaire pour s’adjugere une victoire de prestige en Italie.
Que retenir ?
Pour Milan : on se cherche encore, mais combien de temps ? Si l’équipe d’Ettore Messina caracole en tête de la Lega, avec 10 victoires pour autant de matchs, la constance n’est pas de mise en Euroleague. Quels enseignements tirer d’une rencontre face à une équipe dont l’inconstance la rend peu lisible ? Tout simplement que Milan a péché dans la gestion.
L’absence du fantasque Sergio Rodriguez explique grandement cette lacune. Meilleur scoreur et passeur de la formation italienne, Chacho semble être le seul joueur capable d’apporter de l’alternance offensive dans cette équipe. Si le talent et les fulgurances offensives sont tout à fait perceptibles, quid de la volonté et de la capacité de Milan à vouloir exister et performer de manière pérenne dans cette compétition.
Pour le Panathinaïkos : Vovoras et ses hommes doivent s’inspirer de Serge Gainsbourg. “Ma raison vacille et tangue / Elle est prête à chavirer / Sous les coups de boomerangs / De flash-back enchaînés”.
En ne conservant que 4 joueurs de la saison passée, il était envisageable que la cohésion ne soit pas immédiate. Les tergiversations du comité directeur concernant l’attribution du poste de meneur ne sont pas (non plus) favorables à l’installation d’un fonds de jeu. Mais si la “marque” offensive tarde à apparaitre, une constante de ce Panathinaïkos nouvelle génération est sa capacité à ne jamais lâcher le morceau et revenir du diable-vauvert. Cet effet boomerang, personnifié à la perfection par le revanchard serbe Nemanja Nedovic peut tout à fait (re)devenir l’image, la vitrine d’une équipe historique. Nul doute que la légende Dimitris Diamantidis ait joué un rôle là-dedans.
Le coin des stats :
- Malcolm Delaney (G – US – Milan) : 14 points, 3 passes, 2 interceptions, 16 d’évaluation
- Konstantinos Mitoglu (PF – GRE – Panathinaïkos) : 14 points à 7/8 au tir, 6 rebonds, 21 à l’évaluation
- Aaron White (PF – US – Panathinaïkos) : 9 points à 3/5, 10 rebonds, 18 d’évaluation
- Nemanja Nedovic (G – SER – Panathinaïkos) : 16 points, 4 passes, 17 d’évaluation
- Valencia Basket (ESP) – Alba Berlin (ALL) – La Fonteta : 92 – 100
Est-ce que l’on a assisté à l’un des meilleurs matchs de la saison ? OH QUE OUI. Est-ce qu’on en redemande ? EVIDEMMENT !
Merci aux deux équipes de joueur avec intelligence et merci aux coachs de penser le basket de cette manière. Berlin est dans une meilleure forme ces derniers temps, ce qui s’explique par un effectif au complet et un coach/sorcier qui sait faire ressortir le meilleur de son groupe. Car si l’Alba est en “apprentissage”, l’équipe n’est pas là pour servir de faire-valoir aux autres équipes. Et dans une soirée comme celle de jeudi, c’est de l’or en barre.
Que retenir ?
Pour Valencia :
Un nouveau bon match, avec une évaluation collective a plus de 100 (104 exactement), 21 passes décisives, seulement 7 ballons égarés et des pourcentages assez bons (56.7% à 2 points, 42.4% de loin). On a encore vu six joueurs à plus de 10 d’éval (Pradilla, Prepelic, Van Rossom, Vives, San Emeterio et Hermannsson) mais les leaders ont été dans l’ombre lors de ce match. D’abord, Dubljevic avec seulement 17 minutes sur le parquet pour une copie fade (2 points, 1 rebond, 4 passes), mais aussi Derrick Williams (6 points, 1 rebond), dans le 5 majeur cette fois alors qu’il brillait en sixième homme ces temps-ci. Pas de panique à avoir pour Valence qui connait une soirée où il était impossible de s’imposer face à des adversaires dans une dimension parallèle.
Pour l’Alba :
Oui car pour enchainer très vite, Berlin n’a pas touché une seule fois le sol dans ce match. D’abord, on perturbe l’adversaire avec une zone agressive dès les premières secondes puis, on écarte toute possibilité de défaite en étant insolent au tir. On vous fait le détail ? très bien fallait pas demander : 21/35 à 2 points (60%), 7/9 aux lancers (77.8%). Voilà ! Quoi ? on a oublié quelque chose ? Ah oui, un petit 17/32 à 3 points, soit un pourcentage à 53.1%. Une merveille. Leur troisième quart-temps, ultra maîtrisé (15-32) a fait la différence. Un combo défense, réussite de loin que Valence n’a pas pu/su gérer. Jayson Granger retrouve des sensations après sa grave blessure la saison dernière. L’Uruguayen incarne la réussite de son équipe avec son 5/7 à longue distance. C’était quasi prévisible depuis la pré-saison, mais Johannes Thiemann ne fait pas de bruit mais est très précieux dans le groupe berlinois. Gardez un œil sur le bonhomme tout comme Louis Olinde et Niels Giffey qui, derrière Luke Sikma et Peyton Siva, sont de très bons compléments.
Le coin des stats :
- Luke Sikma (Berlin) : 15 points, 12 rebonds, 3 passes, 1 contre, 24 d’évaluation
- Jayson Granger (Berlin) : 17 points, 4 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, 21 d’évaluation
- Johannes Thiemann (Berlin) : 15 points, 3 rebonds, 3 passes, 19 d’évaluation
- Peyton Siva (Berlin) : 9 points, 5 rebonds, 10 passes, 15 d’évaluation
- Martin Hermannsson (Valence) : 13 points, 6 passes, 1 interception, 18 d’évaluation
- Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Baskonia Vitoria (ESP) – Sinan Erdem Sports Hall : 59 – 77
Loin de son niveau habituel, l’Anadolu s’est très vite essoufflé. Face à des basques dans une très bonne dynamique (quatre succès de suite) grâce à un effectif beaucoup plus équilibré et dont les joueurs connaissent désormais leur rôle, difficile de lutter pour les turcs. Pourtant, ce sont les stambouliotes qui prennent le meilleur départ. Dans cette soirée, Ergin Ataman voulait faire une Nanterre en comptant sur l’adresse de loin pour enflammer et remporter cette rencontre. Les neufs premiers points de l’Anadolu sont bien l’œuvre de tirs à 3 points, mais le reste de la rencontre ne se déroulera pas comme le plan de bataille initial.
Que retenir ?
Pour l’Anadolu :
Un problème d’adresse avec un 8/29 à 3 points (27.6%…), un Shane Larkin bloqué dans son nouveau rôle de joueur d’équipe. Le lutin ne doit oublier qu’il est une arme atomique et que son équipe a parfois besoin qu’il marque ses 30 points pour s’en sortir. L’ancien de Boston ne s’est pas mis dans le rythme offensivement et ça donne un vilain 0/5 à 2 points et un 2/6 de loin avec une fâcheuse tendance à vouloir enchainer les tirs pour se rassurer. Au final, l’Anadolu est loin de ses standards avec seulement 51 d’évaluation collective et aucun joueur à plus de 10 points marqués ni à plus de 10 d’évaluation. Un jour sans à l’image d’un premier quart-temps à 20 points puis 30 minutes avec seulement 39 points contre 60 encaissés. Une seule inquiétude, la forme de Micic qui semble hors du coup…
Pour Baskonia :
Pour le plus grand bonheur du rédacteur en charge de ce match, Vitoria enchaine les succès ! Voilà, cette parenthèse subjective est refermée. Pour le reste, on a Vitoria dans son rythme. Pierria Henry s’impose désormais comme un leader et fait briller les autres. C’est le cas d’Alec Peters, une nouvelle fois très fort en sortie de banc ou d’Achille Polonara véritable révélation des basques cette saison. Dusko Ivanovic a très vite ciblé le point faible de l’Anadolu en forçant le jeu pour ses intérieurs. Et quand dans la peinture on dispose de Youssoupha Fall et de ses 2m21, c’est tout de suite plus facile. Il a usé Sanli très vite dérangé par les fautes et a un avantage énorme sur le pourtant très défensif Dunston qui lui rend 18 cm.
Le coin des stats :
- Shane Larkin (Anadolu) : 8 points, 4 rebonds, 5 passes, 3 interceptions, 8 d’évaluation
- Alec Peters (Vitoria) : 18 points, 7 rebonds, 3 passes, 1 contre, 20 d’évaluation
- Achille Polonara (Vitoria) : 12 points, 6 rebonds, 1 passe, 19 d’évaluation
- Youssoupha Fall (Vitoria) : 12 points, 4 rebonds, 1 interception, 1 contre, 15 d’évaluation
- Pierria Henry (Vitoria) : 11 points, 5 passes, 4 interceptions, 13 d’évaluation
- Zalgiris Kaunas (LIT) – FC Barcelona (ESP) – Zalgirio Arena : 62-73
Match de défenses à Kaunas ! Pour un retour émouvant de coach Jasikevicius dans son club de cœur, les Barcelonais ont brigué, seuls, la première place de l’Euroleague. Par cette victoire, les Barcelonais mettent un terme à une série de matchs peu rassurants, tantôt perdus tantôt gagnés sans la manière. Belle performance du Zalgiris toutefois, pas aidés par une adresse déficiente. Les Lithuaniens confirment leur potentiel d’équipe poil à gratter, sous l’impulsion du jeune espoir Rokas Jokubaitis.
Pour le Zalgiris : il sera compliqué pour la Zalgiris de gagner si : 1, ils n’ont pas d’adresse extérieure (2/18) et 2, leur traction arrière Thomas Walkup-Marius Grigonis est en diffculté. Même le meilleur match cette saison du tout jeune Rokas Jokubaitis, qui a tout d’un futur très grand, n’aura pas suffi à compenser ce manque de production. On le met en avant depuis le début de saison, et c’est le cas pour de très nombreuses équipes (Kimkhi, Maccabi voire Milan), le Zalgiris apparait pour l’instant dépendant de la production offensive de leurs extérieurs. Lauvergne, Rabit et Hayes ont nombre de qualités, être des armes de création offensive n’en font pas forcément partie. Dans un match contre un grosse cylindrée aussi bien coachée que ne l’ait le Barca, ces limitations deviennent apparentes.
Pour Barcelone : C’est le revers de la médaille. Il faut ici souligner la performance défensive dominante du Barça. Alex Abrines et Adam Hanga envoyés en mission sur les extérieurs, Nick Calathes qui ajoute à sa très belle performance offensive une défense solide et coach Jasikevicius qui cible bien les points faibles de l’attaque du Zalgiris : jackpot. Un bel exemple de la versatilité de cette équipe du Barça; une force défensive qui sera décisive à mesure que l’opposition se fera plus tenace.
Le coin des stats :
- Brandon Davies (Barca) : 16 points, 4 rebonds, 22 d’évaluation.
- Rokas Jakubaitis (Zalgiris) : 15 points (7/12), 3 passes décisives, 3 interceptions.
- Thomas Walkup (Zalgiris) : 5 points (2/11), 4 rebonds, 4 passes, 4 interceptions.
- Bayern Munich (ALL) – Khimki Moscou (RUS) – Audi Dome : 80 – 77
Et encore un match bien serré pour le Bayern ! Pourtant les bavarois étaient face à un adversaire moins coriace que les précédents. Mais encore une fois, le travail de fond, le collectif et la précision dans la passe et le shoot et au post on fait la légère différence qui a permis au Bayern de repartir vainqueur, une nouvelle fois.
Toujours avec un Lucic efficace, un Baldwin au top, un Zipser investi et toujours Reynolds en sortie de banc, Munich a fait face à un Khimki qui a voulu certes se rebeller, mais qui n’a essentiellement compté que sur Shved, au bord du triple-double. Mais le Khimki mettait le Bayern dans les cordes d’entrée de jeu, avec trop de coupes faciles, trop de percées dans la raquette.
A -11, il fallait, encore une fois, ajuster les choses pour coach Trinchieri. Ajustement fait et message reçu, et encore une fois, le Bayern se lance dans une “Aufholjagt” (remontada en Allemand), de troisième quart, avec de la défense, puis maîtrise chaque action dans le quatrième. Mais à l’image du rainbow shot de Timma à 3pts, le Khimki gardait juste un poil d’avantage tout au long de la dernière manche. Mais au final, c’est sur la ligne des lancers-francs qu’un point est pris, puis deux, puis l’égalisation, puis +1, et le Khimki rate totalement ses tentatives de shoot dans les ultimes secondes, ratant même le dernier rebond qui aurait pu donner une opportunité de buzzer-beater.
Que retenir ?
Pour le Bayern : La partie devient bien “tendax” ! Alors que le Bayern avait tendance à faire des prestations de “qualitay” à chaque rencontre en départ de saison, voilà maintenant que chaque partie devient une lutte de centimètres, de petits points mis ici ou là. Dans cette partie, les moscovites ont mené le Bayern 98% du temps…mais les 2% restant étaient les dernières secondes de la partie.
On a quand-même le sentiment que le Bayern se prend non pas un “rookie wall”, mais un “Eurowall” avec une ligue qui essaie de rééquilibrer sa hiérarchie bien mise à mal depuis le début de la saison, et la difficulté de maintenir ce parcours jusqu’ici tonitruant, et cela se remarque d’autant plus avec cette victoire laborieuse face à la lanterne rouge. Mais voilà, là où beaucoup d’équipes seraient rentrées dans le rang sitôt que le niveau de jeu deviendrait plus haut, le Bayern lutte encore, et c’est tout à son honneur, car à force de tenir bon et de remporter ces matchs à couperets, l’équipe gagne en cohésion et en expérience. En tout cas, ce soir à l’Audi Dome, c’est encore ce qu’il s’est passé.
Pour le Khimki : Avec cet effectif, avec ces qualités individuelles, et avec une saison précédente au bord de la gloire, au bord de la gifle mise au rival du CSKA, les jaunes et bleus étaient attendus comme révélation de cette saison. Aujourd’hui bonne dernière, on peut se contenter actuellement de résumer la chose ainsi : l’équipe existe.
Le coin des stats :
- Wade Baldwin IV (Bayern) : 19 points, 3 rebonds, 5 passes.
- Paul Zipser (Bayern) : 18 points, 4 rebonds.
- Alexey Shved (Khimki) : 20 points, 8 rebonds, 9 passes.
- Greg Monroe (Khimki) :18 points, 4 rebonds.
- Real Madrid (ESP) – LDLC ASVEL (FRA) – Wizink Center :
L’ASVEL arrivait à Madrid tout en confiance après deux très belles victoires face au Panathinaikos et au Barca. Le Real, lui, voyait en l’arrivée du petit poucet villeurbannais un moyen de lancer une saison pour l’instant timorée. L’ASVEL venait chercher une victoire fondatrice, le Real cherchait à se rassurer. On peut dire que le scénario du match n’a répondu aux besoin de personnes. L’ASVEL a réaffirmé qu’elle montait en puissance et qu’elle pourrait réellement embêter pas mal d’équipes en gagnant les trois premiers quart-temps du match. Seulement, un énorme run du Real dans le quatrième quart-temps, sous la houlette des vétérans Llull-Fernandez-Causeur a eu raison d’une belle équipe de l’ASVEL qui semble encore manqué de répétition sur 40 minutes.
- Une adresse insolente pour l’ASVEL
Si l’ASVEL a surnagé depuis 3 rencontres, c’est notamment dû à une adresse insolente à trois-points. De manière presque inespérée, les Rhodaniens s’étaient transformés en sniper, permettant à TJ Parker de réorienter son plan de jeu : moins de post-up pour Fall, moins de pick and roll central et davantage de systèmes plus poussés pour libérer des tireurs. C’était à nouveau le cas face au Real, du moins en première mi-temps, avec un absolument incroyable 9/10 pour débuter la rencontre. Stellaire, mais pas forcément un moyen viable et sain de générer de l’attaque. Une fois l’adresse retombée en deuxième mi-temps, il faut souligner les ajustements défensifs du Real, l’ASVEL a peiné à générer des paniers faciles près du panier. Cela s’explique, notamment par un énorme match de Walter Tavares.
- Walter Tavares, gagnant du duel des géants
ASVEL-Real, c’était également l’opposition Moustapha Fall-Walter Tavares (2m18 contre 2m22). Le grand gagnant de cette opposition est inévitablement le Cap-Verdien, qui a non seulement brillé en attaque (19 points) mais également fait déjouer Fall, l’habituel point central de l’attaque de l’ASVEL. Un énorme match qui a posé les bases du comeback, initié par ses collègues du backcourt.
Le coin des stats :
- Walter Tavares (Real) : 19 points, 6 rebonds, 4 contres. (voir ci-dessous)
- Sergio Llull (Real) : 19 points, 5/6 à trois-points, 3 rebonds, 4 passes.
- Guershon Yabusele (ASVEL) : 21 points (3/6 à trois-points), 7 rebonds, 3 interceptions.
- Norris Cole (ASVEL) : 21 points, 4 rebonds, 4 passes.
Le MVP : Walter Tavares (Real Madrid)
Pour les plus observateurs d’entre vous, ce match entre le Real et l’Asvel annonçait un duel de titans. Dans le coin gauche, Walter Tavares, intérieur du Cap-Vert de 2m21, dans sa quatrième saison avec le Real Madrid. Dans le coin droit, Moustapha Fall, 3cm de moins (2m18) et homme en forme de l’unique équipe française de la compétition. Deux géants classés dans le top 10 des meilleures évaluations, des meilleurs rebondeurs et contreurs. Le décor est planté.
Au gong final, seul Tavares est debout. Le Real Madrid sort avec la victoire après avoir vacillé pendant 3 rounds. C’est grâce à la folie de Llull et l’immense chantier de Tavares que la maison blanche remporte ce match. Avec 19 points (7/8 près du cercle), 6 rebonds, 1 passe, 1 interceptions et…4 contres (!!), l’ancien des Cavaliers marque son territoire face à l’autre T-Rex de l’Euroleague. Ses actions défensives décisives sont l’illustration que si l’attaque fait gagner des matchs, la défense fait gagner des titres. Et ça, le Real le sait bien. On pense d’ailleurs à Charles Kahudi et Guerschon Yabusele, tombés sous la brutalité de Tavares !
Pour couronner le tout, Walter Tavares a presque rendu muet Fall qui a connu la pire soirée de sa saison : 6 points, 3 rebonds, 1 contre pour seulement 5 d’évaluation. Il y avait une ombre plus grande que la sienne vendredi soir. Il pèse un titre de champion et un trophée de meilleur défenseur de l’année de plus que Fall.
Le 6è homme : Danilo Barthel (Fenerbahçe)
A force, nous devrions peut-être renommer cette partie du débrief : “Le 6ème – le joueur qui n’a pas fait une assez grosse performance pour être MVP ou dans le 5 majeur mais qu’on aime bien et que l’on va donc mettre en avant pour vous le faire découvrir”. Mais c’est un peu trop long comme titre. Du coup, on va se contenter du 6ème homme. Et cette semaine, on part en Turquie pour parler d’un allemand : Danilo Barthel.
Pour le portrait version Wikipedia, Barthel a 29 ans, fait 2m08, est un poste 4-5 formé à l’USC (non, pas l’université !) d’Heidelberg en Allemagne, avant de jouer pour Francfort et le grand Bayern Munich où il a découvert l’Euroleague. Cet été, le MVP des finales 2018 du championnat allemand a exporté ses talents à Istanbul (tiens LeBron c’est pour toi ça) afin de porter les couleurs du Fenerbahçe. Il ne connaitra pas Zeljko Obradovic mais Igor Kokoskov dans une équipe en pleine reconstruction.
Auteur d’un début de saison discret, il a depuis trois journées augmenté sa production. Mieux, son coach a trouvé la formule magique pour utiliser son big man allemand. Face au Zenit, Barthel réalise son meilleur match cette année. En 24 minutes, il inscrit 15 points en mode monsieur propre (6/6 à 2 points et 1/2 à 3 points), tout en n’oubliant pas d’être utile ailleurs avec 5 rebonds, 4 passes, 1 interception, 1 contre pour un total de 24 d’évaluation. C’est mieux que ses totaux de la saison puisqu’il tourne actuellement à 8.3 points (54.3% à 2 points, 53.8% à 3 points), 3.6 rebonds, 1.9 passe et 11.7 d’évaluation depuis le début de sa troisième campagne en Euroleague, sa meilleure en carrière.
Mobile, capable de jouer proche du cercle comme de s’écarter, ni Poythress ni Gudaitis n’ont eu d’effets pour gâcher la bonne soirée de Barthel.
Le cinq majeur de la semaine
La réac’ réac’ du rédac’
“Baskonia, c’est plus fort que toi !”
Regardez qui pointe son nez à la dernière place qualificative pour les Playoffs ?
Malgré l’irrégularité qui caractérise la formation basque de Vitoria (ce qui est toujours le cas), force est de constater que leur abnégation et leur farouche caractère d’empêcheur de tourner en rond fait des misères à la concurrence.
Après une ouverture de compétition référence face au Real Madrid (victoire 76-63) qui leur avait valu la première couverture dans l’Histoire de l’EuroHebdo, Dusko Ivanovic avaient marqué le coup, générant autant de frustration que de mauvais résultats.
Or, progressivement, les rôles initialement peu ou mal définis dans l’équipe orpheline de son ancien capitaine, Tornike Shengelia, commencèrent à se (re) définir, d’eux-mêmes. Finie l’omnipotence de Pierria Henry, bien relayé par Zoran Dragic et Rokas Giedraitis, aupa Peters & Polonara, qui comettent le crime de lèse-majesté de devenir des armes offensives sur ce fameux poste 4, sans laisser le temps aux supporters de faire le deuil de Toko.
Et c’est donc après trois défaites d’un cheveu (72-71 contre Barcelone, 88-86 contre l’ASVEL, 89-86 contre le CSKA), que la machine se mit en marche. Une machine un peu rouillée, parfois toussotante, mais redoutablement tenace, qui allait défaire coup sur coup le Fenerbahçe (+18), le Panathinaïkos (+21), l’Olympiacos (+14) puis l’Anadolu (+18).
A ce jour, au tiers de la compétition, l’ancienne équipe de Vincent Poirier se retrouve donc 8ème, avec un bilan de 6 victoires pour 5 défaites, devançant au classement entre autres le Fenebahçe, le Panathinaïkos, l’Olympiacos et l’Anadolu (…). D’ici Noël, les basques affronteront le Maccabi, le Zalgiris, le Bayern puis Milan. Et si d’ici 2 semaines nous retrouvions quatre équipes espagnoles aux six premières places ?
Il n’y a qu’un pas… Aupa !
Le classement à l’issue de la 12è journée
Le menu de la 13è journée
- Crvena Zvezda – Olympiacos Piraeus, jeudi à 19h
- Alba Berlin – Fenerbahçe Istanbul, jeudi à 20h
- Baskonia Vitoria – Maccabi Tel Aviv, jeudi à 21h
- Real Madrid – Zenit St Petersburg, jeudi à 21h
- Valencia Basket – Anadolu Efes Istanbul, jeudi à 21h
- Khimki Moscou – Cska Moscou, vendredi à 18h
- Panathinaïkos Athens – Zalgiris Kaunas, vendredi à 20h
- Bayern Munich – LDLC ASVEL, vendredi à 20h30
- FC Barcelona – Armani Milan, vendredi à 21hè