Encore une année dans les tranchées pour les fans des Cavs. Bien sûr, personne n’allait mettre 2€ sur Cleveland en début de saison mais là, l’équipe a touché le fond à tous les niveaux. Souvenez-vous, le sosie de Joe Biden prenait les rênes pour 5 ans. L’ancien coach de Michigan, John Beilein, devait être ce sympathique vieux monsieur de votre rue qui avait toujours un bon conseil pour les jeunots et en fait non mais alors là NON. Infantilisation, usage de mot tendancieux, jeu atrophié, il n’en fallait pas plus pour que le vestiaire prenne feu et point du doigt un joueur : Collin Sexton. Le meneur dragster d’Alabama allait prendre la foudre des vieux pour son année sophomore. Kevin Love qui ne cache pas son ras-le-bol sur le terrain, des déclarations de Tristan Thompson, “on ne sait pas qui” à des insiders remettant en cause le simple fait de savoir jouer au basket... Bref, au bord de l’explosion nucléaire, le front office s’est séparé d’un commun accord avec le coach vétéran et a passé la patate en fusion à JB Bickerstaff.
Alors qu’on pensait que c’était le dernier clou dans le cercueil des Wine and Gold, c’est tout l’inverse qui s’est passé avec des victoires pleines de caractère, un jeu retrouvé en attaque et enfin de la considération pour l’homme qui crève l’écran en cette fin de saison… Collin Sexton. Avec notamment une pointe à 41 points dans une défaite face à Boston et 30 fois meilleur marqueur de son équipe sur un total de 65 matchs joués…
Cleveland, avec Bickerstaff à sa tête ont bouclé l’exercice avec 5 victoires et 8 défaites.
Difficile de tirer donc une conclusion très claire de cette saison.
In & out : le point sur le roster
Ils ont rejoint l’équipe : Damyean Dotson (New York Knicks), Javale McGee (Los Angeles Lakers), Isaac Okoro (pick #5 de la draft, Auburn), Lamar Stevens (via draft, Penn State),
Ils ont quitté l’équipe : Tristan Thompson (Boston Celtics), Jordan Bell (Los Angeles Lakers), Alfonzo McKinnie (Los Angeles Lakers)
Le roster à ce jour :
Meneurs : Matthew Dellavedova, Dante Exum, Collin Sexton,
Arrières : Damyean Dotson, Matt Mooney, Kevin Porter Jr, Dylan Windler,
Ailiers : Isaac Okoro, Cedi Osman, Lamar Stevens,
Ailiers-forts : Kevin Love, Larry Nance Jr, Dean Wade,
Pivots : Andre Drummond, JaVale McGee.
Cleveland en rêve de son combo “à la Portland” et si Garland a retrouvé son jeu et ses c… on peut espérer voir la paire Garland/Sexton se côtoyer enfin sereinement. A leurs côtés, il faut de la défense donc je mettrai Okoro de suite au turbin sachant qu’Osman n’est pas du genre à poser problème et à retrouver sa place sur le banc. Dans la raquette, le duo Love/Drummond pour varier les pick and pop avec Love et le roll avec Drummond.
Si la paire Sexton/Garland ne fonctionne pas, je sortirais le moins bon pour placer Kevin Porter Jr à sa place.
Les tendances de l’automne
En attendant 2021
Les Cavs connaissent la valeur de l’argent depuis le départ de LeBron et ont pris pour habitude de chercher les bonnes affaires et les gros coups via trade. D’une part la masse salariale ne permettait pas de faire autre chose et d’autre part c’est la réalité des petits marchés.
Cette intersaison a été calme et il a fallu dire au revoir à Double T en attendant de prolonger ou de sortir Drummond des fiches de paie. Une fois que cela sera acté, on y verra plus clair dans la stratégie à long terme de Cleveland. La free agency prochaine regorgera de talents et tout le monde n’aura pas autant d’argent que nécessaire, la chance des Cavaliers est là, elle sera mince mais elle est préparée et cet automne ne déroge pas à la règle.
On soulignera malgré tout la bonne réaction à la perte du pivot canadien en tradant pour récupérant McGee.
Focus sur la saison 2020-21 des Cavs
Isaac Okoro et la légende du One Man Army
Si Isaac Okoro parvient à faire de Cleveland une place imprenable, il aura surement droit à un biopic. Je vous propose donc ce titre messieurs les auteurs (merci pour les futurs droits). Bon plus sérieusement, être étiqueté joueur de défense et arriver chez les Cavs c’est un peu comme être une bouteille de Ricard en été dans un camping vers 11h. Tout le monde t’attend, tout le monde te scrute et tu n’as pour ainsi dire qu’un seul objectif : accompagner le saucisson et les chips soit Kevin Love et le duo Garland/Sexton (finalement je m’en sors pas mal avec cette analogie douteuse).
Okoro s’est dit prêt à relever le défi et espère hériter du meilleur joueur adverse chaque soir pour l’éteindre. Attention Isaac, il y a une différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin et un homme seul n’a jamais constitué une défense tout aussi bon soit-il. Mais ne l’oublions pas, le basket réduit à sa plus simple expression est un sport de duel 1v1 et si une menace qui alimente le scoring est amoindrie, pour les hommes de l’Ohio, la différence sera déjà énorme.
On le dit souvent, voir un coéquipier se mettre le cul par terre en défense peut créer une émulsion au sein de son collectif et créer une tendance, c’est vrai. Mais que les fans de Cleveland ne voient pas en Okoro le sauveur de la nation mais un joueur qui arrive en NBA, qui va devoir se faire au rythme, au physique et surtout à l’arbitrage NBA. Je l’ai mis dans le 5 parce qu’il n’aura pas besoin de la balle pour briller et il pourra combler quelques failles mais pas un trou béant.
Darius Garland, le retour du fils prodige
J’ai volontairement enlever un “u” dans le sous-titre car oui Garland a des allures de prodige balle en main. Des hesitation moves à vous décrocher une colonne vertébrale, des cross qui peuvent casser des chevilles et un shoot à 3 points très propre. Ça c’est la théorie et les images du training camp actuel. 8kg de muscle pris qui feront du bien car c’est bien une peur du contact physique et probablement une peur de se reblesser qui ont plus freiné Darius que le manque de talent.
On se souvient que l’ancien joueur de Vanderbilt s’était gravement blessé et avait rendu une copie quasi blanche la saison précédent son arrivée dans la grande ligue. On repart donc presque sur une année rookie vu le peu de matchs qu’il a dans les jambes et le retard accumulé à cause de sa blessure.
On attend de lui qu’il se montre métronome dans la gestion du tempo, qu’il ouvre les défenses grâce à son handle et du shoot en sortie d’écran. Le potentiel successeur de Kyrie Irving doit justifier son pick 5 de draft cette année où il sera dans les rumeurs de trade rapidement.
Kevin Love, et maintenant ?
Que faire de Kevin ? Et surtout Kevin, que veux-tu faire ? Être enfin le leader que Kobi Altman t’a demandé d’être lorsqu’il t’a téléphoné après le départ de LeBron en te proposant ce gros chèque ou continuer à être le meurtri pris dans une souffrance éternelle ? Comprenez-moi bien ici, je ne parle de sa souffrance mentale mais bien de son attitude sur le terrain.
On a tous en tête les multiples signes de ras-le-bol du stretch 4 avec comme point d’orgue une balle envoyée de rage dans les pieds de Sexton. Une frustration qu’il condamnera lui-même mais le mal était fait.
Love est un joueur et surement le joueur que secrètement tout le monde voudrait dans sa franchise sans réellement l’admettre. Ses qualités sont précieuses partout en NBA, surtout vu sa taille et ses qualités. Pourtant il est sujet à toutes les moqueries : son mental, ses blessures et surtout son salaire. Cette année, Kevin aura plus d’années passées dans l’Ohio que dans le Minnesota et il serait peut-être temps pour lui et reposer les barres sur les T et les points sur les “i”
Pour un joueur de talent qui s’est perdu en chemin, vivre l’expérience de la bulle de loin et surtout être privé de basket pendant 9 mois aura peut-être été la meilleure chose possible. Tristan Thompson parti il est l’un des derniers héros de 2016, le seul qui ait eu un impact réel dans celui-ci (no disrespect Matthew). Il doit devenir ce patron de vestiaire qui replace l’église au milieu du village quand c’est nécessaire.
Au final, quel(s) objectif(s) ?
Vous avez bien compris que la saison de Cleveland peut être tout ou rien car il y a beaucoup d’inconnues et davantage d’espoirs que de certitudes. Okoro, Garland, Love ça fait 3 potentiels starters sur 5 pour lesquels on b’a pas de garantie, c’est beaucoup et sans doute trop pour cette année mais le roster semble mieux équilibré que les dernières saisons. Encore une fois, quelle autre franchise à dû rebâtir après des départs équivalents à James et Irving, pas beaucoup.
Je sens les Wine and Gold mieux dans leurs baskets et pour ceux qui les suivent depuis un certain temps, c’était devenu assez rare. La base de travail semble enfin là.
Drummond restera-t-il ? Franchement, je ne sais pas en quoi ça changera la donne. Il est en année de contrat, il devra prouver qu’une grosse somme d’argent peut être investie en lui à raison. Est-ce que Cleveland lui fera cette offre? Pourquoi pas.
L’aspect coaching me semble tout aussi accessoire. Tout d’abord parce Bickerstaff n’a jamais été un foudre de guerre et surtout parce que l’équipe a plus besoin d’un capitaine que d’un coach. Il faut retrouver de la cohésion entre les talents qui sont là. On pourra toujours se poser, dans un second temps, la question de savoir si Cleveland doit changer de coach pour passer un nouveau step.
J’attends de Cleveland une saison moins terne que le climat qui règne par moment sur les bords du lac Erié. La ville est faite de gens qui savent ce que le mot bosser dur veut dire, qu’il en soit de même dans son antre du basket
L’avis éclairé, avec @CavsFRA
Saison importante pour beaucoup de joueurs dans l’Ohio : Sexton doit s’améliorer drastiquement en défense et prouver qu’il peut scorer dans une équipe qui gagne. Garland doit montrer son embellie physique et nous faire une vraie saison, KPJ doit laisser de côté ses problème hors du terrain loin de lui etc… On a un bon mix de vétérans (Love – Drummond – Nance Jr – McGee) et de jeunes talents (Sexton – Garland – Okoro – KPJ) qui pourrait surprendre beaucoup de monde cette saison. Beaucoup de notre saison dépendra de l’évolution des jeunes. Bickerstaff sera aussi beaucoup observé. Vraiment pas fan de son boulot en NBA comme coach, c’est sa dernière chance après Houston et Memphis. Gros doutes sur ce point. On veut surtout retrouver du plaisir à regarder nos Cavs et retrouver de la défense (merci d’avance à Okoro) et voir nos jeunes évoluer. C’est pas une mauvaise année pour perdre des matchs mais on veut du progrès