Vous avez reconnu la référence ? Oui, bêtement, nous avons repris cette mythique phrase de Sylvester Stallone dans Rocky (que vous avez prononcé “ADRIAN” avec un bel accent anglais pour coller au film). C’est le même cri (la gueule tuméfiée en moins) que nous avons poussé lorsque Adrien Moerman a lâché les chevaux face à l’Étoile Rouge Belgrade.
5/6 de loin et la rage d’un vrai champion. Des ondes positives que l’ASVEL a bien capté pour se donner du courage. Le Petit Poucet recevait l’ogre Barcelone et finalement, David a tapé Goliath, histoire de se donner du baume au cœur dans une saison mal débutée. Salut les copains de Barcelone, bon retour en Espagne. Vous allez voir, Sarunas est adorable un lendemain de défaite… Par contre n’imaginez même pas avoir du temps libre cette semaine.
Vous avez parlé d’un départ de Mike James du CSKA ? Bon, la réponse est juste en dessous. Ne cherchez plus, le contrat est rangé dans un coffre et le titre de MVP de la saison cherche un vol pour la Russie. Quelqu’un peut lui contester ce titre ? Probablement Mirotic oui, mais aussi Shane Larkin. Le lutin n’est pas dans une autre dimension, mais bien dans une NOUVELLE dimension. On développe ça plus bas.
Bon avant de vous laisser déguster nos débriefs, essayez d’envoyer les numéros de vos meilleurs psychologues au Maccabi Tel-Aviv : nouvelle défaite sur le fil qui doit causer quelques maux de têtes à Wilbekin et sa troupe. Mais comme le dit si bien notre boxeur “C’est pas fini tant que la cloche n’a pas sonné !” !
Les résultats de la journée
Le MVP : Mike James (CSKA)
Le 5 majeur
Le 6è homme : Luke Sikma (Alba Berlin)
La réac’ réac du rédac
Le classement
Le programme de la 12è journée
***
Les résultats de la 11è journée
- CSKA Moscou (RUS) – Real Madrid (ESP) – Megasport Arena : 74-73
Match passionnant à de nombreux égards. Tout d’abord, il s’agissait d’un grand classique dans l’Histoire du basket européen, entre deux cadors de l’Euroleague, depuis le retour en grâce du Real Madrid depuis la prise de fonction de Pablo Laso.
Ensuite, concernant les madrilènes, nous pouvions être curieux de voir comment les merengue allaient s’ajuster, consécutivement au départ de Facundo Campazzo (en l’occurrence, c’est son compatriote Laprovittola qui prenait sa place dans un cinq de départ small ball avec Laprovittola, Abalde, Deck, Randolph et Thompkins).
Enfin, nous le relevions ces dernières semaines, cette rencontre était l’occasion de voir de quelle manière Itoudis allait remédier aux lacunes défensives observables depuis le début de saison dans la peinture, et d’assister à la progression offensive moscovite.
Que retenir ?
Pour le CSKA, abondance de biens ne nuit pas… sauf aux adversaires. 71 d’évaluation collective, moins de 50% à 2pts et moins de 35% à 3pts, 4 passes décisives seulement ! Oui mais voilà… Le CSKA, cette année encore, regorge de talents exceptionnels.
Si le géorgien Tornike Shengelia s’en donna à cœur joie en 1ère mi-temps, en utilisant toute la palette offensive de l’intérieur moderne (alternance poste bas avec spin, puis fade away, pick and roll, pick and pop, flex, etc.), étant globalement toujours agressif et intense ; si Will Clyburn, devenu cette saison le second initiateur offensif de son équipe après une année blanche, est toujours présent dans les moment cruciaux ; si Nikola Milutinov retrouve des sensations, et que cela coïncide avec la domination dans la raquette du CSKA (facteur de bascule indéniable), s’illustrant au rebond, avec 44 dont 15 offensif pour Moscou, contre 34 pour le Real… C’est Mike James qui fut le bourreau des castillans.
En effet, au cours des dernières 6 minutes et 16 secondes, il fut le seul joueur des hôtes du jour à marquer, s’accordant l’action du match, décisive, avec un tir à 2’5 secondes du buzzer, dans le coin, au nez et à la barbe de Deck et Abalde, plus la faute, un café et l’addition s’il vous plait. Si l’on retiendra la mise à mort, rappelons tout de même que cette action ne put avoir lieu que grâce à un rebond offensif de Milutinov, déviant la balle vers Hackett, puis un main-main avec Clyburn, direction James !
L’Avé Maria de Llull vers Tavares n’ayant qu’une valeur d’anecdote, le CSKA s’installe tranquillement à la seconde place derrière le Barça.
Pour le Real, “L’essence du drame est d’affirmer et de conclure” – Jacques Copeau. Si nous avons pu assister à un tel final, avec sa charge émotionnelle dramatique, nous le devons au Real Madrid.
Dans un match dont le destin sembla basculer à de nombreuses reprises, les espagnols donnèrent l’impression de flotter entre divers états.
Le Real montra par moments une attaque ambitieuse, bien que maladroite, avec beaucoup de mouvement, responsabilisant Abalde après un premier handoff avec Laprovittola, de l’alternance en utilisant tour à tour Deck (qui montre peu à peu qu’il n’a rien perdu de son skillset), Randolph ou encore Thompkins.
Mais alors qu’ils auraient pu prendre le contrôle en utilisant leurs tauliers, Laso décida d’offrir du temps de jeu à ses jeunes Usman Garuba et Carlos Alocen. Las, si les talents sont évidents, leurs carences défensives le sont aussi et James puis Shengelia se sont empressés de les punir. La question de la faible utilisation des Llull, Tavares, Carroll (entrés seulement dans le 2è QT) mérite aussi d’être posée.
Madrid aura eu la possibilité de clore les débats. A 70-68 pour le CSKA, Sergio Llull rate ses deux lancers. Un peu plus tard, malgré les 2 rebonds offensifs de Thompkins, ni Llull (air ball), ni Randolph (a priori posant le pied sur la ligne de touche) ne sauront saisir l’occasion de revenir à égalité, ou de prendre le lead.
Après avoir pris plus de 5 secondes pour effectuer une touche, Shengelia offre la possibilité à Thompkins, encore lui, de donner l’avantage à son équipe après avoir fait sauter Mike James par trois fois (71-70). C’est aussi un rebond laissé au CSKA qui donnera au meneur US le ballon de la victoire. Nul doute que Pablo Laso trouvera les mots pour mobiliser ses troupes et leur permettre de ne plus se retrouver dans cette configuration.
Le coin des stats :
- Mike James (PG – CSKA) : 28 points à 11/19 (5/10 à 3pts), 24 d’évaluation
- Will Clyburn (SF – CSKA) : 11 points, 9 rebonds, 2 passes, 15 d’évaluation
- Tornike Shengelia (PF – CSKA) : 15 points, 7 rebonds, 15 d’évaluation
- Trey Thompkins (PF – Real) : 15 points à 6/10, 6 rebonds, 19 d’évaluation
- Walter Tavares (C – Real) : 8 points, 10 rebonds, 4 contres, 25 d’évaluation
- Sergio Llull (PG – Real) : 13 points, 4 rebonds, 6 passes
- Crvena Zvezda (SER) – Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Aleksandar Nikolic Hall : 64-75
Avant cette rencontre, les deux équipes étaient sur des dynamiques bien différentes. Si l’Anadolu ne semble pas si perturbée que ça malgré un Shane Larkin présent de manière irrégulière (4 matchs) mais toujours si efficace une fois sur le terrain (15.5 d’éval, 16.5 points, 3 rebonds, 5 passes), l’effectif apprend à jouer sans lui et ça fonctionne bien avec 4 succès lors des 5 dernières rencontres.
Schéma exactement opposé pour leurs adversaires du soir. Accrocheuse, cette équipe de l’Étoile Rouge l’est, mais il manque tout de même une petite étincelle pour basculer vers un chemin victorieux (3 des 4 dernières défaites ont un résultat avec moins de 10 points d’écart).
Il faut donc retenir plusieurs choses de ce match.
Tout d’abord que Zvezda a perdu de sa magie sans un grand Loyd. L’américain connait un période difficile (ou moins radieuse, c’est selon) qu’en début de saison. Les défenses l’embêtent de plus en plus et c’est encore le cas lors de cette partie avec un horrible 0/4 de loin et un 3/10 à 2 points (8 d’évaluation au total). Le transfuge du Partizan (ça pique votre rédacteur de l’écrire…), Corey Walden, tente de prendre son relais et c’est grâce à lui que l’Étoile Rouge fait un super départ (8-0).
Malheureusement, il faut se frotter à un collectif d’Istanbul qui se connait (seulement 3 départs pour une arrivée cet été) et qui n’a peur que de lui-même. Les hommes d’Ergin Ataman ont laissé passer l’orage avant d’enclencher la machine. Les trois premiers quart-temps sont remportés avec sérieux, une belle adresse de loin (53.6%) dont Adrien Moerman en chef de file (5/6 pour le poste 4 sniper maison) et… SHANE LARKIN. Oui, car le petit bonhomme (1m82) nous avait manqué en ce début de saison. Pour son troisième match d’affilée, il a donné l’impression d’être différent. Et si l’on vous disait qu’à l’écran ça donne un effectif encore plus dangereux ?
Zvezda a bien essayé de doubler sur lui mais l’ancien Hurricane de Miami (NCAA) est soit trop rapide pour les défenseurs, soit trop malin et trouve facilement le joueur libre. L’Anadolu a d’ailleurs la mentalité de trouver le joueur dans la meilleur position pour marquer (#SpursBasketBall pour les plus NBAers d’entre vous). Conclusion : fixation, passe, extra-passe, panier. Un classique toujours aussi beau à voir dans sa réalisation version Euroleague.
Au final, l’Étoile Rouge est à sa place, dans le ventre mou du classement tandis que l’Anadolu se rapproche du Top 4. “Bah ouais logique” comme dirait un marseillais bien connu d’un autre sport de ballon rond.
Le coin des stats :
- Corey Walden (Etoile Rouge) : 14 points, 4 rebonds, 3 passes et 2 interceptions
- Shane Larkin (Anadolu Efes) : 18 points, 5 passes
- Adrien Moerman (Anadolu Efes) : 17 points à 5/6 à 3pts, 9 rebonds, 2 passes et 3 interceptions
- Alba Berlin (ALL) – Khimki Moscou (RUS) – Mercedes Benz Arena : 100-80
Va-t-on vous vendre du rêve avec cette rencontre de bas de tableau ? Eeeeh, non, mais on peut vous dire malgré tout que l’Alba a sobrement désossé le Khimki Moscou que l’on attendait bien mieux que ça.
Mais que voulez-vous, quand votre adversaire est à 50% au shoot, et 40% à 3pts, et que vous n’êtes qu’à 38% et 35%, n’espérez pas un miracle. Et de miracle, il n’y eu point, effectivement.
Pourtant, Moscou était à +10 après quelques minutes, avec un Jonas Jerebko bien en forme. En face, on avait droit à un Alba Berlin qui avait un certain retard à l’allumage, et côté moscovite, un Greg Monroe qui nous gratifiait d’un air-ball bien sale. A partir de là, les choses vont aller plutôt à sens unique.
Côté Khimki, seul Jerebko et son 75% derrière l’arc sauvent un peu les meubles, mais côté Alba, Niels Giffey sort du banc et rafle tout, terminant la rencontre avec 22 pions. Lammers et Sikma dans la raquette berlinoise vont faire le reste, Sikma notamment, qui se distingue à la passe et en défense. Et d’ailleurs les défenses, c’est peu dire qu’elles auront été brouillonnes tant ça courait un peu partout sur le terrain, comme un poulet sans tête. Bref, une rencontre ouverte à Berlin, mais pas pour de très bonnes raisons !
- Luke Sikma (C – Alba) : 20 points, 9 rebonds, 5 passes.
- Niels Giffey (SG – Alba) : 22 points, 4 rebonds, 2 passes.
- Ben Lammers (C – Alba) : 18 points, 7 rebonds.
- Jonas Jerebko (PF – Khimki) : 20 points, 8 rebonds, 3 passes.
- Zalgiris Kaunas (LIT) – Zenith St Petersburg (RUS) – Zalgirio Arena : 75-83
Il est intéressant de voir à quel point, du fait de la compétitivité de l’Euroleague, les tendances ou dynamiques peuvent être bousculées en quelques semaines. Après 4 journées, le Zalgiris dominait le classement. Invaincus, ils proposaient un jeu léché et sans accroc. Six journées plus tard, les lituaniens ne sont parvenus à disposer que de l’ASVEL, et à l’arraché.
Si le fond de jeu et les intentions ne sont pas critiquables, c’est sur les plans de la constance et de l’adaptabilité défensive que le bât blesse. En ce jeudi précédant Thanksgiving, les hommes de Schiller s’apprêtaient à recevoir le Zenith St Petersburg et les anciens de la maison, Kevin Pangos et KC Rivers.
Au Zenith, le ciel est d’un bleu aussi clair que leurs couleurs. Invaincus à l’extérieur, ils avaient réussi à glaner un succès comptablement appréciable à Vitoria en début de semaine (match en retard de la 3è journée). L’équipe russe, jamais étincelante, mais très en place, avait certainement ciblé sur leur calendrier, la succession de match contre des concurrents plus ou moins directs (ASVEL, Khimki, Alba, Baskonia et donc Zalgiris, avant de recevoir le Fenerbahçe puis de se déplacer à Valence).
Que retenir ?
Pour le Zalgiris : panne d’essence pour la traction arrière. Nous l’avions précédemment souligné, il parait de plus en plus probable que le plafond du Zalgiris soit fortement induit par Thomas Walkup et sa capacité à hausser son niveau de performance (fluctuant depuis le début de saison, avec deux matchs seulement à 15 d’évaluation ou plus – Real et ASVEL).
Si l’ancien de Ludwigsburg a encore été à côté de ses pompes (1 d’évaluation), il a cette fois déteint sur l’habituel feu follet Lukas Lekavicius (-1 d’évaluation, irrégulier au possible avec 4 matchs à 20 d’évaluation ou plus, mais 5 fois moins de 10). Les jeunes Rokas Jokubaitis (-1 également) et Steve Vasturia (-4 contre le Zenith, jamais plus de 7 à l’évaluation – attention à l’erreur de casting) furent également aux abonnés absents. Attention à ne pas compter que sur le trio Grigonis (15.3 points à 55.6% longue distance), Lauvergne, Rubit, qui ne sont pas des joueurs habituellement épargnés par les blessures…
Pour le Zenith : un pour tous… Cinquième victoire à l’extérieur, 104 à l’évaluation, 52.2% à trois points, 23 passes décisives, tout sourit à l’équipe du capitaine Will Thomas. Sauf que ce sourire-là, les joueurs de St Petersburg l’ont acquis à la sueur de leur labeur collectif.
A Kaunas, ce sont 6 joueurs (Gudaitis, Ponitka, Poythress, Thomas, Hollins, Pangos) qui affichaient un PER supérieur à 10, excusez du peu. S’il est peu probable d’imaginer un seul membre de l’effectif être titulaire dans une équipe du top 6 (habituel) de l’Euroleague, l’intelligence de la construction du roster, associé à l’admirable sens du sacrifice de chacun sont autant d’atouts au service d’une pérennité dans la performance. … Et tous pour un !
Le coin des stats :
- Joffrey Lauvergne (C – Zalgiris) : 17 points, 8 rebonds, 19 à l’évaluation
- Marius Grigonis (SF – Zalgiris) : 18 points à 4/4 à 3pts, 3 passes, 22 d’évaluation
- Austin Hollins (G – Zenith) : 20 points à 3/4 à 3pts, 19 d’évaluation
- Kevin Pangos (PG – Zenith) : 13 points à 5/6, 7 passes, 18 d’évaluation
- Will Thomas (PF – Zenith) : 16 points à 3/3 à 3pts, 7 rebonds, 18 d’évaluation
- Olympiacos Piraeus (GRE) – Baskonia Vitoria (ESP) – Peace and Friendship Stadium : 76-90
Le Baskonia continue sa montée en puissance ! Trois victoires d’affilée pour les Basques, qui vont gagner en terres grecques pour la première fois depuis 2007. Pour l’Olympiakos, c’est une défaite presque attendue. Rien d’alarmant à long terme pour les Grecs, il faut dire que le Baskonia, sa taille combinée à son adresse insolente, en fait une opposition presque insolvable pour l’Olympiakos.
Le collectif de Baskonia continue de tourner. Youssoupha Fall fait le meilleur de ce début de saison, et pourrait tourmenter la rotation au poste de pivot. L’utilisation de Tonye Jekiri en sortie de banc est intéressante, tant il apporte cette étincelle offensive qui fait de lui un très bon joueur de rotation en Euroleague. Que retenir de ce match qui était terminé dès la mi-temps ?
Pour le Baskonia, quand l’adresse va, tout va
Si le Baskonia arrive à briller depuis ces trois derniers matchs, c’est parce que l’adresse extérieure, que l’on savait instrumentale à leur succès, est enfin arrivée. 13/26 à trois-points pour les Basques cette semaine, après un solide 13/29 face au Pana la semaine dernière. 3/6 pour Zoran Dragic, qui est devenu l’homme à tout faire en sortie de banc, 3/4 pour Achille Polonara aussi impressionnant en ce début de saison, et un efficace 2/2 pour Pierria Henry, qui s’affirme comme un véritable candidat aux récompenses de fin de saison.
Rien de très surprenant : la réussite au tir, qui tendait à manquer dans les premiers matchs de la saison, ouvre les espaces et favorise la création, notamment, de Pierria Henry sur Pick and Roll.
Le coin des stats :
- Pierria Henry (Baskonia) : 17 points (7/9), 6 rebonds, 11 passes, 24 d’évaluation
- Zoran Dragic (Baskonia) : 18 points (7/11).
- Georgios Printezis (Olympiacos) : 15 points, 5 rebonds, 15 d’évaluation.
- Martin Hassan (Valence) : 12 points, 8 rebonds.
- Maccabi Tel Aviv (ISR) – Armani Milan (ITA) – Menora Mivtachim Arena : 85-86
Duel (presque) au sommet entre le Maccabi et Milan ! Et quel match ce fut. Le genre de match qui nous fait aimer l’Euroleague. De l’attaque, de la tactique, du suspens. Et comme si 40 minutes n’avaient pas été assez, 5 minutes de rab ont été accordées.
Le Maccabi semblait tenir un succès fondateur dans leur début de saison compliqué (alors 3 victoires et 7 défaites) face à l’Olimpia (5 victoires-3 défaites) qui monte en puissance et arrive petit à petit au complet. Dans un retournement de situation digne d’un mauvais film de Michael Bay, l’équipe d’Ettore Messina se sort miraculé. Le Maccabi menait en effet de 4 points à 19 secondes de la fin du temps réglementaire, une semaine après une autre défaite sur le fil face à Valence. Que retenir de cette très belle rencontre ?
Collectif contre individualité
Encore une fois porté par sa traction arrière américaine Bryant-Wilbekin (17 points tous les deux), le Maccabi semble toutefois manquer d’armes. Conscient des limitations de son effectif, Ioannis Sfairopoulos demande beaucoup, que ce soit de la création à la finition, à ses deux arrières. Si cela peut être suffisant sur 40 minutes face à une équipe d’Euroleague moyenne, il est plus compliqué de le faire sur 45 face à l’armada offensive qu’est Milan.
Cela s’est vu dans les dernières minutes : la menace vient de partout à Milan. Plutôt que de jouer l’isolation, Milan a insisté sur des principes simples : pick and roll dans l’axe pour Chacho Rodriguez, playmakers dans les ailes, bien espacés, et choisissait ce que la défense vous donne. C’est évidemment, pour donner aux joueurs du Maccabi le respect qu’ils méritent, de le faire lorsque vous avez une équipe XXL avec trois gunslingers de très haut niveau (Punter, Delaney, Rodriguez), bien accompagnés par des joueurs de devoir efficaces (Shavon Shields, Kyle Hines). Et ça nous amène à une réflexion plus philosophique.
Faut-il insister sur l’isolation dans le moneytime ?
C’est sûrement un sujet qui mériterait plus qu’une simple rubrique dans un EuroHebdo. C’est sûr. On connait le phénomène : quand il faut un panier dans le money time, équipes d’Euroleague et de NBA tendent vers une seule et même stratégie : donner la balle à votre meilleur joueur, et écartez les 4 autres joueurs, les transformant en plots, jusqu’à ce qu’il faille chercher un rebond potentiel. C’est la stratégie utilisée par le Maccabi, mettant la balle dans les mains de Scottie Wilbekin. Soit. Cela a fonctionné dans les deux dernières minutes du temps réglementaire : en 4 possessions jouées en isolation (ou en pick and roll), 5 points pour Wilbekin, 1 passe décisive. Dernière possession du temps réglementaire ? Isolation pour Wilbekin, air ball à trois-points, et zéro mouvement sans ballon(vidéo de la possession ci-dessous).
En prolongations, Wilbekin continuera sa danse de l’isolation, que vous connaissez bien si vous suivez la NBA : on multiplie les écrans sur le porteur, en espérant que la défense concède un switch qui créerait un mismatch (comprenez, un défenseur qui n’est pas celui prévu sur l’attaquant et dont l’attaquant peut tirer un avantage, souvent plus rapide, ou plus grand que son nouvel opposant). Philosophiquement, j’aimerais que les équipes continuent de jouer selon leurs principes habituels (vouloir marquer un panier n’est-il pas l’objectif de chaque attaque, quelque soit le moment où elle intervient?). Cette fin de match et cette prolongation, je dois assumer, ne me donne pas raison.
Malgré davantage de possessions en isolation, les attaques, en mettant la balle dans les mains de leurs joueurs les plus efficaces, ont augmenté leur efficacité (provoquant des fautes ou bien profiter de la gravité du drive pour trouver un joueur ouvert). Bravo à Scottie Wilbekin, et bravo à Malcolm Delaney pour ce dernier tir. Mon argumentaire attendra.
.@OlimpiaMI1936 wins it at the end! pic.twitter.com/FV2BH0ehTW
— Turkish Airlines EuroLeague (@EuroLeague) November 26, 2020
Le coin des stats :
- Elijah Bryant (Maccabi) : 17 points, 9 rebonds, 3 passes, 25 d’évaluation
- Scottie Wilbekin (Maccabi) : 17 points, 3 rebonds, 6 passes, 15 d’évaluation
- Shavon Shields (Milan) : 14 points (3/4 à trois-points), 11 rebonds malgré un très mauvais 2/11 à deux-points.
- Kyle Hines (Milan) : 12 points (5/6 au tir), 8 rebonds.
- Fenerbahçe Istanbul (TUR) – Valencia Basket (ESP) – Ulker Sports and Event Hall : 86-90
Trois défaites dans les grandes largeurs (-42, -18 et -20) et finalement…. encore une défaite. MAIS – car on peut bien essayer de caler un mais pour cette équipe du Fenerbahçe – cette fois c’était presque gagné (on se rassure comme on peut aussi…). Oui car avec 101 d’évaluation collective, le Fenerbahçe a réussi son meilleur match de la saison. Dans la défaite oui, mais son meilleur match quand même ! Le tout sans Nando De Colo qui retrouve progressivement les parquets, mais dont la magie ne peut toujours pas agir lors des soirées d’Euroleague.
A Valence, c’est un cinquième succès sur les sept dernières journées . Le collectif tourne toujours aussi bien et la hiérarchie s’affine de journée en journée. Derrick Williams est un formidable 6ème homme, Prepelic va marquer à minima 10 points dans le 5 majeur comme en sortie de banc, Bojan Dubljevic est un leader par l’exemple et puis il y a les talents autour. Vendredi, c’était au tour de Sam Van Rossom. Avec un record en carrière à l’évaluation (24), le belge a grandement œuvré dans ce succès espagnol. Sur pick and roll, il a fait souffrir la défense du Fenerbahçe, incapable de l’arrêter sur le drive.
Le Fenerbahçe avait pourtant les cartes en main. La première mi-temps est dominée (43-33) dans le sillage d’un Dyshawn Pierre record (oui lui aussi : 25 d’évaluation). Dominante aux rebonds, la troupe d’Igor Kokoskov va pourtant prendre le bouillon en deuxième période. Un 8-0 pour débuter le troisième quart-temps puis un 8-2 dans le quatrième (dont 3 bombes de loin de Klemen Prepelic) et finalement, 57 points encaissés en 20 minutes (contre 33 en première mi-temps). A trois minutes seulement de la fin du match, sur un trois points de Barthel, les deux équipes étaient dos à dos (78-78). Comme annoncé plus haut, la défense du Fenerbahçe possède des failles que Valence va exploiter et Sam Van Rossom tue la rencontre d’abord sur un tir à mi-distance puis aux lancers.
Ça fait quatre défaites de suite côté Fenerbahçe. On souhaite un retour rapide de Nando De Colo car on sait qu’il est la clé du succès (ou de la réussite selon le rappeur Tony P.) dans cette équipe talentueuse. Valence continue son petit bonhomme de chemin. A force, il ne faudra plus parler de “surprise” tellement l’équipe évolue à un très haut niveau. On peut l’affirmer, elle s’installe dans le Top 8 et participera très certainement aux Playoffs (sauf catastrophe).
Le coin des stats :
- Dyshawn Pierre (Fenerbahçe) : 18 points, 5 rebonds, 2 passes, 25 d’évaluation
- Ali Muhammed (Fenerbahçe) : 16 points, 5 rebonds, 5 passes, 20 d’évaluation
- Danilo Barthel (Fenerbahçe) : 14 points, 6 rebonds, 4 passes, 19 d’évaluation
- Sam Van Rossom (Valence) : 20 points, 5 passes, 24 d’évaluation
- Bojan Dubljevic (Valence) : 11 points, 8 rebonds, 16 d’évaluation
- Derrick Williams (Valence) : 13 points, 3 rebonds, 15 d’évaluation
- Panathinaïkos Athens (GRE) – Bayern Munich (ALL) – OAKA : 83-76
Petite perte de vitesse pour le Bayern ? Ou rééquilibrage malheureux de la hiérarchie en Euroleague ? Quoi qu’il en soit, le groupe de Coach Trinchieri est encore tombé sur un os ce week end, après avoir fléchi face au CSKA. Et pour être franc, malgré un bon début de rencontre, les bavarois vont finir le quart-temps menés de 5pts, et ne seront jamais dans un état de domination. Il faut dire que les matchs s’enchaînent pour le Bayern où la décision doit se faire dans les ultimes minutes, où qu’un écart conséquent doit être rattrapé. Là, ce ne fut ni l’un ni l’autre. Les athéniens ont rapidement pris le large sur des attaques rapides, et des pertes de balles allemandes, bien emmené par un quatuor Howard Sant-Roos, Georgios Papagiannis, Iannis Papapetrou, Nemanja Nedovic, qui vont se répartir la majorité de la marque du Pana.
Sur le banc, on a vu un Trinchieri grincer des dents et demander des temps-morts pour casser le rythme. Comme souvent c’est notre Jaylen Reynolds chéri qui était appelé à la rescousse pour sortir du banc, mais alors qu’il se lançait dans son travail quotidien au poste, le quatuor du Pana s’est remis en marche, notamment Sant-Roos. Nedovic terminait lui avec une 3e interception, pour la 17e perte de balle du Bayern. S’il est bien un match à oublier pour Munich, c’est celui-ci !
- Vladimir Lucic (PF – Bayern) : 16 points, 6 rebonds.
- Howard Sant-Roos (SG – Pana) : 14 points, 7 rebonds, 5 passes
- Nemanja Nedovic (SG – Pana) : 17 points, 2 rebonds, 6 passes.
- Ioannis Papapetrou (SF – Pana) : 12 points, 4 rebonds, 3 passes.
- LDLC ASVEL (FRA) – FC Barcelona (ESP) – Astroballe : 80-68
Avouons-le, nous n’étions pas optimistes avant la réception du Barça de Jasikevicius par l’ASVEL.
Côté français, peu de motifs de satisfactions en ce début de saison, si ce n’est l’omniprésence du pivot Moustapha Fall (12.3 points à 77.% au tir, 6.5 rebonds, 2.3 passes, 21.5 d’évaluation), seul joueur à dépasser la moyenne de 10 à l’évaluation d’ailleurs. Sur le plan collectif, adieu l’intensité défensive caractéristique de la période Mitrovic, mais par ailleurs, pas de bascule vers un style offensif enthousiasmant, débridé, bref. Morosité quand tu nous… tenais.
A Barcelone, le moral était au beau fixe, leader statistique dans les principaux secteurs, les catalans faisaient preuve d’une montée en puissance à la fois fascinante sur un plan purement “basket”, mais inquiétante si l’on pense à la compétition.
Que retenir ?
Pour l’ASVEL : subir n’est pas une obligation !
Évidemment, il serait présomptueux de tirer des enseignements tactiques de ce match, tant le Barça a semblé être à côté de ses pompes. Toujours est-il que, au-delà de la prise en considération du niveau de jeu adverse, parvenir à battre une équipe qui paraissait quasi invincible (une seule défaite, on le répète) peut parfois suffire au bonheur d’une formation en souffrance.
Lorsque la France a battu Team USA en quart-de-finale de la Coupe du Monde 2019, personne n’a boudé son plaisir. Au même titre, renverser le club catalan, cador de l’Euroleague, pour la première fois depuis la saison 1996-97 est un exploit (2 victoires en saison régulière avant de perdre contre le même FC Barcelone en demi-finale au Final Four) ! Et prenons le comme tel.
Retenons en tout cas l’envie, l’intensité, l’agressivité, la prise de responsabilité de David Lighty et Norris Cole, le meilleur match d’Ismaël Bako depuis son arrivée à Lyon, et encourageons les hommes de TJ Parker à réitérer ce type de performances ce mardi contre le Panathinaïkos.
Pour Barcelona : une piqûre de rappel… de mauvais augure pour le Zalgiris.
Finalement, ils sont humains. Ils peuvent être battus… Et par une équipe moribonde. Plus petit nombre de points scorés (68), deuxième plus grand nombre de points encaissés (80), plus faible évaluation collective de leur saison (73), seulement 14 passes décisives, et surtout 8 tirs longue distance tentés (devrais-je dire autorisés), pour une moyenne habituelle de 20 par match.
S’il serait injuste de ne pas imputer au moins en partie cette calamiteuse performance à la prestation de leur adversaire du jour, nul doute que cette rencontre fera figure d’exception malheureuse dans le parcours à venir des blaugrana. Rassurant, d’une certaine manière. Jasikevicius n’a pu ouvrir la rotation comme il avait l’habitude de le faire. Contre l’ASVEL, Higgins, Mirotic, Calathes, Abrines ont passé plus de 25 minutes (pénibles) sur le parquet de l’Astroballe.
Nous aurons un œil attentif sur leur rencontre à venir, vendredi prochain à la Zalgirio Arena de Kaunas, pour le retour de Saras sur ses terres, contre une autre équipe en difficulté (5 défaites consécutives).
Le coin des stats :
- David Lighty (SF – ASVEL) : 17 points à 6/10 4 rebonds, 3 passes, 2 interceptions, 23 d’évaluation
- Norris Cole (PG – ASVEL) : 14 points, 4 rebonds, 4 passes
- Ismaël Bako (C – ASVEL) : 8 points, 4 rebonds, 2 interceptions, 3 contres, 15 d’évaluation
- Nikola Mirotic (PF – Barcelone) : 14 points, 9 rebonds, 24 d’évaluation
- Match en retard de la 3è journée : Baskonia Vitoria (ESP) – Zenith St Petersburg (RUS) – Buesa Arena : 70-77
Au printemps dernier, au moment de la suspension de la saison, la côte estimant que le Bayern Munich et le Zenit St Petersburg (bons derniers de l’exercice 2019-2020 avec 8 victoires pour 20 défaites) seraient à l’approche du tiers de la saison, en bonne position pour se qualifier pour les Playoffs, aurait été énorme.
Quoi de neuf ? Xavi Pascual et Andrea Trinchieri se sont installés sur les bancs des deux formations, peuve s’il en est de la valeur des tacticiens dans cette compétition. Soyons honnêtes, si l’on excepte les conséquences sur les bilans des deux équipes, il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent ce lundi soir de rattrapage. Des débuts frileux, maladroits, puis une rencontre mettant une fois de plus en relief les qualités de gestion du Zenit, tirant la quintescence de l’ensemble de son effectif, et rendaient d’autant plus criantes les lacunes de Vitoria.
Que retenir ?
Pour Baskonia : “Aupa…encore ça”. Les basques eurent à maintes reprises l’occasion de faire basculer la dynamique, mais timorés, irréguliers, et victimes de trous d’air impardonnables (second quart temps, puis transition entre troisième et dernier), il ne purent se sortir de l’étreinte russe. Les Pierria Henry et Alec Peters se doivent d’être les locomotives de la formation espagnole, mais trop irréguliers, à l’image de leur saison, ils ne permettent pas à Vitoria de s’approcher de son plafond. Une fois de plus, ce sera Giedraitis qui tentera de sauver les meubles.
Pour le Zenith : on ne fait rien d’exceptionnel, mais on le fait exceptionnellement bien. Jamais je n’aurais cru écrire ça, mais l’équipe de St Petersburg est une des plus appliquées de cette Euroleague. Si aucun des joueurs de l’effectif ne serait un titulaire dans une équipe jouant le titre, tous connaissent leur rôle, et s’appuient sur une execution minutieuse des consignes de leur entraineur, le catalan Xavi Pascual. Quid de la pérennité de ce projet ? Toujours est-il que les partenaires du tonitruant Alex Poythress sont invaincus à l’extérieur et demeurent la seule équipe à avoir battu l’ogre barcelonais
Le coin des stats :
- Rokas Giedraitis (SF – LIT – Baskonia) : 15 points à 5/9, 4 rebonds, 16 d’évaluation
- Kevin Pangos (PG – CAN – Zenit) : 9 points, 3 rebonds, 10 passes décisives
- Mateusz Ponitka (SF – POL – Zenit) : 18 points à 4/7 (9/11 aux lancers) 8 rebonds, 3 passes, 28 d’évaluation
- Arturas Gudaitis (C – LIT – Zenit) : 13 points à 4/6, 7 rebonds, 22 d’évaluation
Le MVP : Mike James (CSKA Moscou)
Un tir à 3 points contesté dans le corner pour sceller le sort d’un match, face à un autre favori de la compétition. Quel joueur !
Mais plus que ça. Six minutes et seize secondes au cours desquelles il a pris ses responsabilités et tout le CSKA Moscou sur son dos, scorant l’ensemble des points de son équipe, en exposant l’ensemble de sa palette trchnique (step forward 3, dribble, runners, tir au contact, stepback). Quel joueur !
Mais plus que ça. En Novembre, l’arrière américain compile 22.5 points, 3.3 passes pour 20.8 d’évaluation, emmenant son équipe, grâce à une série de cinq victoires consécutives, à la deuxième place du classement (8-3 au bilan). Depuis qu’il sort du banc (rôle qu’il a tenu avec brio, lors de 8 de ses 10 matchs joués), il martyrise les second units adverses. D’ailleurs, ses deux plus mauvaises évaluations (7 contre Barcelone lors de la 1ère journée, et 6 contre le Panathinaïkos pour la 7ème journée) correspondent à des titularisations.
Au cours des trois dernières rencontres, ce sont 28, 25 et 27 points que Mike James a inscrit. Quel joueur !
Mais plus que ça. Depuis la saison 2014-15, Le gamin de l’Oregon éclabousse l’Euroleague de son talent. 150 matchs partagés entre Vitoria (2 saisons), le Panathinaïkos (1 saison et demie), l’Olimpia Milan en 2018-19 (où il sera meilleur scoreur de l’Euroleague) et Moscou depuis deux ans, s’affirmant comme l’un des cinq meilleurs joueurs de la scène européenne, dans son style, avec son identité. Quel joueur !
Mais il est définitivement plus que ça. Mike James traine une réputation de mercenaire, à la recherche du gros contrat. N’oublions pas qu’à 22 ans, il eut le courage de traverser l’Atlantique et de découvrir l’Europe où il fut dès son premier match investi, exemplaire, intense. Il dût se battre pour que son nom ne soit pas juste celui d’un homonyme avec une carrière NBA d’une longévité remarquable.
Au KK Zagreb, au Galil Elyon, à Omegna, au Kolossos, il fit ses armes.Et après sa première saison au Pana’, lorsque les Suns lui tendirent la main, il saisit sa chance. Il la saisit comme tout joueur américain, non Drafté, l’aurait saisie, crânement. En 32 matchs, Mike James afficha des stats remarquables (10.4 points, 3.8 passes, 2.8 rebonds). Hélàs, la cruelle réalité de la Grande Ligue le rattrapa et, envoyé au Pelicans, peu utilisé, il décida de revenir en Grèce.
L’arrière du CSKA exprimait lors d’une interview pour Eurohoops sa frustration et le fait que la NBA était dorénavant derrière lui, qu’il était en Europe chez lui. Grand bien nous en fasse. Mike James… Quel joueur !
Le 6è homme : Luke Sikma (Alba Berlin)
20 points (record), 32 d’évaluation (record), 9 rebonds, 5 passes, 3 interceptions, 1 contre, le digestif, l’addition et la victoire contre Shved… le Khimki Moscou. C’est le bilan de notre 6ème homme de la semaine : Luke Sikma (2m03, 31 ans). Fils de l’ancien joueur des Sonics de Seattle (retrouvez son histoire ici), on attendait cette rencontre où l’homme aux mains d’argents allait sortir de son hibernation. Car il faut se le dire, depuis le début de cette campagne 2020-2021, Sikma n’était pas encore au niveau attendu. Trop d’attente de notre part ? Peut-être. Mais comment ne pas réclamer plus de l’américain, quand on sait ce que le MVP de l’Eurocup 2019 peut faire.
Sur le terrain, Aito Garcia Reneses l’utilise comme il veut. Capable de monter la balle, de jouer dos au panier, de driver et surtout… de LÂCHER DES PASSES AVEC LA MÊME VISION D’AIGLE QU’UN MENEUR. Les amoureux du jeu se régalent avec lui (et c’est notre cas).
Une preuve ? Souvenez-vous, c’était lors de la neuvième journée contre l’Asvel.
Between the legs 👀👀pic.twitter.com/LqxetJ88a6
— Eurohoops (@Eurohoopsnet) November 18, 2020
Avec 9.3 points, 4.8 rebonds, 3.4 passes et 12.9 d’évaluation de moyenne, Luke Sikma passe presque pour un anonyme dans cette compétition. Pourtant, il est l’un des visages de l’Euroleague. A 31 ans, on se demande même combien de temps Berlin va pouvoir le garder. Les discussions fusent entre rédacteurs pour lui trouver un nouveau terrain de jeu. Le Zalgiris avec Jo Lauvergne ? une écurie qui joue le titre (Real ?). Faites vos jeux.
Au complet, Berlin est une équipe bien différente. Et croyez le ou non, mais le duo Sikma-Lammers commence a être ultra efficace comme face au Khimki avec respectivement 32 et 22 d’évaluation (Lammers terminant avec 18 points, 7 rebonds). On vous laisse avec quelques images de Sikma contre Moscou. Si ce n’est pas assez, direction YouTube en passant par la cuisine pour récupérer des popcorns.
Le cinq majeur de la semaine
La réac’ réac’ du rédac’
“Mike James, Malcolm Delaney, Kevin Punter, Shane Larkin, Alexey Shved, Jordan Loyd, Nemanja Nedovic. Finalement, l’Euroleague, c’est devenu une compétition d’arrières solistes, non ?“
Je sais, il s’agit d’un raccourci facile. Vous ne m’en voudrez pas, c’est le principe même de cette rubrique. Il est certain que lorsque l’on se fie à la première impression que pourraient nous laisser les divers résumés, articles, highlights, le rendu de ce début de saison laisse la part belle aux créateurs à tendance soliste.
Si la perf’ phénoménale de Mike James face au Real pourrait, via un montage empreint d’une once de mauvaise foi, pourrait laisser penser que le succès passe nécessairement par ce biais, un coup d’oeil aux statististiques du début de saison vient immédiatement nuancer ce propos.
Car si effectivement, les performances au points sont dominées par Vassilje Micic, Alexey Shved, Jordan Loyd (3 fois dans les 15 meilleures performances), Nemanja Nedovic, Mike James (3 fois également), Scottie Wilbekin, le Top 10 des moyennes à l’évaluation souligne une tout autre tendance.
Alors que l’on retrouve les inévitables playmakers James, Shved, Loyd, Wilbekin, Henry, De Colo, Sergio Rodriguez, on notera aussi la présence de profils davantage étiquetés “joueurs d’équipe”, mais capables d’être responsabilisés (Lucic, Simon, Clyburn, Grigonis).
Mais, alors que la grande soeur américaine est orientée vers les arrières initiateurs et les ailiers omnipotents, l’Euroleague reste encore et toujours une compétition où l’on ne gagne pas sans un secteur intérieur dominant. Aussi, on peut remarquer que neuf intérieurs se trouvent dans les vingt meilleures évaluations, qu’ils soient créateurs (Mirotic, Jerebko, Thomas), verticaux (Vesely, Reynolds), monolithiques et dissuasifs (Fall, Tavares, Pleiss), ou modernes et capables d’écarter (Dubljevic).
Signe une fois de plus que cette Euroleague est probablement un des millésimes les plus compétitifs, performants et variés que l’on ait eut l’occasion de vivre dans l’ère moderne. Et on va pa s’en plaindre !
Le classement à l’issue de la 11è journée
Group Regular Season | W | L | PTS+ | PTS- | +/- |
---|---|---|---|---|---|
1. FC Barcelona | 8 | 2 | 787 | 691 | 96 |
2. CSKA Moscow | 8 | 3 | 884 | 859 | 25 |
3. Valencia Basket | 7 | 3 | 825 | 797 | 28 |
4. FC Bayern Munich | 7 | 4 | 871 | 844 | 27 |
5. Zenit St Petersburg | 6 | 2 | 595 | 566 | 29 |
6. Anadolu Efes Istanbul | 6 | 4 | 812 | 774 | 38 |
7. Real Madrid | 6 | 5 | 888 | 861 | 27 |
8. AX Armani Exchange Milan | 5 | 3 | 638 | 634 | 4 |
9. Olympiacos Piraeus | 5 | 4 | 689 | 681 | 8 |
10. TD Systems Baskonia Vitoria-Gasteiz | 5 | 5 | 808 | 755 | 53 |
11. Zalgiris Kaunas | 5 | 6 | 873 | 893 | -20 |
12. Crvena Zvezda mts Belgrade | 4 | 7 | 803 | 826 | -23 |
13. Fenerbahce Beko Istanbul | 4 | 7 | 806 | 863 | -57 |
14. Panathinaikos OPAP Athens | 3 | 6 | 704 | 730 | -26 |
15. ALBA Berlin | 3 | 6 | 690 | 757 | -67 |
16. Maccabi Playtika Tel Aviv | 3 | 8 | 849 | 854 | -5 |
17. LDLC ASVEL Villeurbanne | 2 | 6 | 574 | 620 | -46 |
18. Khimki Moscow Region | 2 | 8 | 771 | 862 | -91 |
Le menu de la 12è journée !
- CSKA Moscou – Olympiacos Piraeus, jeudi à 18h
- Zenit St Petersburg – Fenerbahçe Istanbul, jeudi à 18h
- Maccabi Tel Aviv – Crvena Zvezda, jeudi à 20h05
- Armani Milan – Panathinaïkos Athens, jeudi à 20h45
- Valencia Basket – Alba Berlin, jeudi à 21h
- Anadolu Efes Istanbul – Baskonia Vitoria, vendredi à 18h30
- Zalgiris Kaunas – FC Barcelona, vendredi à 19h
- Bayern Munich – Khimki Moscou, vendredi à 20h30
- Real Madrid – LDLC ASVEL, vendredi à 21h