“LET’S PARTI PRIS !”
Oui, nous adorons le basket européen ! Oui, l’Euroleague est très probablement la ligue la plus compétitive, de la première minute du premier match au coup de sifflet final de la dernière rencontre du Final Four ! Mais nous sommes avant tout amoureux de basket, et de fait, lors des périodes au cours desquelles la Grande Ligue d’outre-Atlantique s’active, naissent des émois, de l’euphorie, et serais-je tenté de dire, une once de subjectivité…
Habituellement situées entre la fin de la saison “standard”, dans le courant de l’été, et le début de la suivante (entre septembre et novembre), les sacro-saintes échéances que sont la Draft NBA, suivi de la free-agency, éveillent chez tout amateur des vocations de scout, general manager, coach, directeur sportif.
Et c’est bien souvent, sous-couvert de connaissances éparses, autour de ces différents domaines satellites du monde du basket que nous cédons à la tentation de faire profiter la twittosphère de nos avis éclairés. A grands coups de parti-pris dans ta tronche : tiens ! Vlan !
Or, il s’avère qu’en 2020, cela ne vous aura pas échappé, le calendrier sportif est quelque peu chamboulé. Conséquence directe, cette semaine déjà bien chargée en matchs d’Euroleague coïncide avec la Draft et l’ouverture de la free-agency, avec sa cargaison de rumeurs.
En ce qui me concerne, c’était trop pour mon petit cœur de supporter lambda, et pris d’une crise de larmes à l’idée de perdre mes chers Facundo Campazzo, Killian Hayes, Théo Maledon, Deni Avdija, Alex Pokusevski, Yam Madar et consorts, et je tenais à vous faire part de ma détresse.
J’en viens au fait : pour cause de surcharge émotionnelle et d’informations, nous vous proposerons donc exceptionnellement cette semaine une section “résumés” raccourcie, plus accessible du fait de la densité de rencontres, mais pleine de larmes à la teinte “albiceleste“.
Les résultats de la 9è journée
Les résultats de la 10è journée
Le MVP : Alec Peters (Vitoria)
Le 5 majeur
Le 6è homme : Facundo Campazzo (Real Madrid)
La réac’ réac du rédac
Le classement
Le programme de la 11è journée
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Les résultats de la 9è journée
- Zenit St Petersburg (RUS) – Khimki Moscou (RUD) – Sibur Arena : 83-88
C’est l’histoire d’une équipe (le Zénith) qui avait toutes les cartes en main pour gagner ce match et qui, par son incapacité à défendre son avance, a laissé son adversaire (le Khimki) repartir avec la victoire. 97 d’éval contre 92. 38 rebonds (dont 11 offensifs) contre 24. 21 passes décisives contre 11. Ce sont les chiffres de… Saint-Pétersbourg. Oui oui, vous avez bien lu. LES CHIFFRES DU ZÉNITH ! Kevin Pangos, pourtant réel maitre du jeu (10 assists) doit l’avoir mauvaise, tout comme Billy Baron, sixième homme parfait dans le collectif de Xavi Pascual (24 points).
Pour le Khimki c’est le parfait holdup. Tapis dans l’ombre, toujours à portée de fusil, c’est par les tirs longue distance (et souvent tirs compliqués) dans les dernières minutes que Shved et McCollum ont amenés Moscou vers leur deuxième succès de la saison.
Une chose positive à retenir pour le Zénith ? Un collectif dur au mal et solide ainsi que la montée en puissance d’Arturas Gudaitis et Mateusz Ponitka.
Le coins des stats :
- Billy Baron (Zénith) : 24 points à 6/10 à 3pts, 21 d’évaluation
- Austin Hollins (Zénith) : 15 points, 2 rebonds, 2 passes, 15 d’évaluation
- Mateusz Ponitka (Zénith) : 7 points, 9 rebonds, 2 passes, 16 d’évaluation
- Errick McCollum (Khimki) : 19 points, 3 rebonds, 2 passes, 1 contre, 23 d’évaluation
- Alex Shved (Khimki) : 24 points, 2 passes, 2 interceptions, 21 d’évaluation
- Greg Monroe (Khimki) : 11 points, 9 rebonds, 2 passes, 1 interception, 1 contre, 21 d’évaluation
- Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Bayern Munich (ALL) – Sinan Erdem Sports Hall : 71-74
Est-ce que Coach Trinchieri n’est pas en train de nous faire l’upset de la décennie ? On le redit encore chaque semaine, mais le Bayern nous a encore mis la misère du côté de notre EuroCrewQI, en déjouant notre pronostic. Et cette fois, c’est l’Anadolu Efes qui en fait les frais. Mais on ne va pas vous dire non-plus que cette partie était une simple affaire de domination bavaroise. Au contraire, les matchs deviennent de plus en plus serrés pour les rouges et blanc en ce moment, et encore une fois, le Bayern aura du lutter pour finir le travail. D’ailleurs, ça commençait dur dur pour les allemands, alors que Pleiss s’imposait pour l’Anadolu dans la raquête pour donner le premier avantage aux turcs, souvent bien trouvé par Shane Larkin, l’ancien Knick. Alors le Bayern a appelé le vieux des vieux, le vétéran Dedovic, pour remettre l’équipe en route, chose faite avec un 4/4 à trois points, dont deux de Dedovic, dans le second quart-temps, pendant qu’Efes continuait de chercher Pleiss, certes, avec succès, mais pas autant que l’adresse munichoise.
Et pourtant, au troisième quart, c’est l’Anadolu qui va passer la seconde et planter un sympathique 20-8. Et oui, Wade Baldwin, c’est bien mignon de faire une fake pass dans le dos avant d’aller mettre un poster sur du géant turc, mais ça n’aide pas le Bayern à rester devant. Il va donc falloir s’employer dans la dernière manche pour éviter la fin d’une belle série pour le Bayern. Devinez la suite : Jalen Reynolds sort encore du banc de Munich pour apporter sa qualité de passe et sa vitesse, et c’est d’ailleurs lui qui obtient le panier qui remet les deux équipes à égalité, à 2 minutes de la fin. Et qui vient mettre le panier pour reprendre l’avantage à 50 secondes du buzzer ? Reynolds, évidemment, avant que l’américain ne plante le dunk à l’ultime seconde après que le Bayern ait proprement géré son minuscule avantage. Et voilà, encore un coup de génie des bavarois !
Le coin des stats :
- Jalen Reynolds (PF – Bayern) : 14 points, 4 rebonds.
- Wade Baldwin (G – Bayern) : 15 points, 11 passes.
- Tibor Pleiss (C – Efes) : 19 points, 5 rebonds
- Shane Larkin (PG – Efes) 13 points, 4 rebonds, 7 passes.
- Zalgiris Kaunas (LIT) – CSKA Moscou (RUS) – Zalgirio Arena : 78-87
Nous le soulignions la semaine dernière, le Zalgiris, du fait d’un déficit de profondeur, semble rentrer dans le rang (en témoignaient leurs 3 défaites au cours des 4 derniers matchs). Si le mouvement offensif est toujours intéressant et innovant, de criants manques de l’autre côté du terrain sont actuellement rédhibitoires, notamment dans la protection du cercle.
A contrario, le CSKA, à l’image d’un Nikola Milutinov qui retrouve de bonnes sensations, parvient à s’affirmer match après match, ne tremblant pas lorsqu’il s’agit dans le quatrième quart-temps et malgré quelques hésitations, à clore les débats (cf. les rencontres face à Valence, Vitoria ou le Pana’).
Que retenir ?
- Pour le Zalgiris : Le ciel est bas, non ? L’hypothèse selon laquelle l’équipe du technicien Martin Schiller a déjà atteint son plafond semble de plus en plus plausible. Fournir une prestation à 90 d’évaluation collective, à 50% à 2pts, 52.6% à 3pts, 28 rebonds, 19 passes décisives, et perdre ce match par 9 points d’écart face à un adversaire où seuls trois joueurs dépassent les 10 à l’évaluation va en ce sens. Si les Grigonis, Lekavicius, Lauvergne, Jokubaitis se sacrifient à chaque affrontement, la marche semble trop haute en ce moment.
- Pour le CSKA : Mike James est bien un des trois meilleurs joueurs d’Euroleague. A quoi les reconnait-on ? Entre autres leur capacité à être réguliers et à hausser leur niveau de jeu dans les périodes de supposée adversité. Et si les performances de l’ancien joueur de Vitoria (2014-16), du Panathinaïkos (2016-18) et de Milan (2018-19) sont encore quelque peu inconstantes, il est indéniable que sa réaction après les rumeurs concernant un conflit en interne au CSKA laisse peu de place au débat. Petit bonhomme, grand monsieur.
Le coin des stats :
- Marius Grigonis (SF – LIT – Zalgiris) : 19 points à 5/6 à 3pts, 4 rebonds, 2 passes, 24 d’évaluation
- Mike James (PG – US – CSKA) : 27 points à 5/6 à 3pts, 5 passes, 32 d’évaluation
- Nikola Milutinov (C – SER – CSKA) : 8 points à 3/3, 7 rebonds, 2 interceptions, 2 contres, 17 d’évaluation
- Baskonia Vitoria (ESP) – Fenerbahçe Istanbul (TUR) – Buesa Arena : 86-68
Dans le camp basque, après une série de trois défaites, à chaque fois par un écart infime (contre Barcelone 72-71, contre l’ASVEL 88-86 et au CSKA 89-86), mettant en exergue des carences dans la gestion de ses efforts et du rythme d’une rencontre, l’enjeu au moment d’affronter un Fenerbahçe diminué était de tirer un trait sur ces lacunes et réellement lancer leur saison.
Les hommes de Kokoskov devaient, quant à eux, montrer patte blanche après leur débâcle contre Barcelone (97-55), et tenter de trouver un équilibre afin de limiter les dégâts (à minima) en l’absence de leur meilleur joueur, Nando De Colo.
Que retenir ?
- Pour Vitoria : Quand Rokas va, tout va. Allons même plus loin, l’utilisation de la recrue lituanienne, transfuge de l’Alba Berlin, en tant qu’initiateur principal, (quitte à impliquer rapidement les Henry, Vildoza, Dragic post handoff), change totalement le visage des champions d’Espagne. Contre ses adversaires du soir, il a obligé Ulanovas et Pierre, habituels verrous aux entrées des curls ou backdoors à venir le chercher en tête de raquette, ouvrant ainsi la peinture aux habituellement moins impliqués Dragic (11 points), utilisant le stagger à la perfection ou Peters (25 points à 6/6 à 2 points). Ivanovic renouvellera-t-il l’expérience ?
- Pour le Fenerbahçe : Un seul être vous manque… Difficile période pour le Fener’ que celle correspondant à l’indisponibilité de Nando De Colo. Confrontés à une baisse de la masse salariale, les turcs ont vu partir une part importante de leur playmaking à l’intersaison, laissant à l’arrière français une responsabilité accrue. En son absence, les Muhammad Ali (vieillissant), Leo Westermann (manquant de rythme), Kenan Sipahi (croqueur ce jour) ne parviennent pas à relayer Lorenzo Brown, sollicitant une participation de DyShawn Pierre à la création, lui laissant moins d’énergie pour s’occuper de l’initiateur principal adverse. Illustration, de 88 et 96 d’évaluation collective lors des deux matchs avant que Nando se blesse, Fenerbahçe a ensuite affiché des évaluations de 46 et 64… Reviens vite Nando !
Le coin des stats :
- Alec Peters (PF – US – Baskonia) : 25 points à 10/12 dont 4/6 à 3pts, 7 rebonds, 31 à l’évaluation
- Rokas Giedraitis (SF – LIT – Baskonia) : 19 points à 6/10, 3 rebonds, 3 passes, 2 interceptions, 24 d’évaluation
- Jan Vesely (C – RTC – Fenerbahçe) : 15 points à 7/8, 3 rebonds, 18 d’évaluation.
- Valencia Basket (ESP) – Panathinaïkos Athens (GRE) – La Fonteta : 95-83
Jaume Ponsarnau continue de séduire l’Euroleague avec son équipe. Valence a un point fort cette saison : son collectif. Troisième meilleure évaluation de la compétition, Valence en a fait l’étalage contre le Panathinaïkos avec 116 d’éval (dont six joueurs au-dessus des 10).
On vous a parlé de notre amour pour Bojan Dubljevic ? Bon alors maintenant c’est fait. Le joueur du Monténégro, habituel socle de l’attaque des oranges, s’est mué en un très bon organisateur/distributeur pour faire tourner la machine (6 passes). Savoir être utile quand l’adresse n’est pas forcément là (1/5 de loin) : tel est le niveau de QI Basket de Bojan. Pour le livre des records, Dubljevic est devenu le meilleur marqueur de l’histoire du club.
A ses côtés, un pétard ambulant – Klemen Prepelic – toujours aussi à l’aise pour défoncer les défenses adverses : 4/5 de loin et 6 passes. Mais il faut absolument souligner la qualité de banc indéniable de Valence . Derrick Williams, Martin Hermannsson, Mike Tobey et Fernando San Emeterio, tous ont terminés la rencontre avec 10 points. Quatre des cinq joueurs de Valence à 10 points ou plus dans cette soirée.
Au Pana, petite satisfaction de voir Ioannis Papapetrou de nouveau en mode couteau suisse. Son duo annoncé dans nos previews avec Howard Sant-Roos est effectivement intriguant mais n’est pas encore récompensé. Shelvin Mack prend ses quartiers à la mène et s’est montré très propre avec un 100% de réussite au tir.
Pour l’instant, le Pana accroche ses rencontres (aucune défaite de plus de 10 points d’écart) mais n’a pas assez de certitudes voire de talents pour basculer dans une spirale victorieuse.
Le coin des stats :
- Klemen Prepelic (Valence) : 18 points, 6 passes, 26 d’évaluation
- Derrick Williams (Valence) : 14 points, 3 rebonds, 3 passes, 3 interceptions, 18 d’évaluation
- Bojan Dubljevic (Valence) : 9 points, 3 rebonds, 6 passes, 16 d’évaluation
- Ioannis Papapetrou (Panathinaïkos) : 11 points, 9 rebonds, 4 passes, 3 interceptions, 20 d’évaluation
- Shelvin Mack (Panathinaïkos) : 15 points à 100%, 2 rebonds, 4 passes, 2 interceptions, 19 d’évaluation
- Real Madrid (ESP) – Maccabi Tel Aviv (ISR) – Wizink Center : 79-63
Le Real ne plaisante plus. Le REAL NE PLAISANTE PLUS ! Quatrième succès de rang pour les hommes de Pablo Laso.
Gabriel Deck a été bon dans un match référence pour lui cette saison (21 d’éval). Dans le premier quart-temps, ultra maitrisé par le Real (29-18), il a brillé avec 10 points inscrits et toujours bien trouvé par ses coéquipiers. Ajoutons à ça l’adresse générale du Real au top dont un très bon 6/9 de loin (contre 0/4 pour le Maccabi). La défense agressive sur le porteur de balle a pas mal dérangée le Maccabi et notamment ses snipers condamnés à l’errance (5/25 au total).
Scottie Wilbekin n’a pas brillé en première mi-temps (2 points) avant de prendre les choses en main au retour des vestiaires (16). Ce fut trop tard et malheureusement pas assez pour permettre au Maccabi d’inquiéter le Real. Pourtant meilleure équipe au rebond de la saison, le Maccabi a laissé le Real prendre de la place dans sa propre raquette (11 rebonds off pour les madrilènes).
Pour Madrid, il faut retenir cette capacité à très vite mettre la rencontre dans sa poche et gérer leur avance tout au long du match. La défense devient de plus en plus hermétique et le Maccabi en a fait les frais.
Pour Tel-Aviv, attention à ne pas devenir une caricature de basket. Avec seulement 8 passes décisives pour le “collectif” du Maccabi, difficile d’espérer mieux. Ante Zizic est régulier et… c’est bien tout. Dragan Bender n’est pas en rythme, Scottie Wilbekin ne peut pas tout faire seul. Il faut penser à des ajustements monsieur Sfairopoulos.
Le coin des stats :
- Anthony Randolph (Real) : 15 points, 7 rebonds, 2 passes, 21 d’évaluation
- Facundo Campazzo (Real) : 9 points, 4 rebonds, 12 passes, 3 interceptions, 21 d’évaluation
- Gabriel Deck (Real) : 16 points, 6 rebonds, 2 interceptions, 21 d’évaluation
- Ante Zizic (Maccabi) : 14 points, 10 rebonds, 1 contre, 17 d’évaluation
- Scottie Wilbekin (Maccabi) : 18 points, 3 rebonds, 1 passe, 1 interception, 1 contre mais 5 balles perdues et 14 d’évaluation
- Alba Berlin (ALL) – LDLC ASVEL (FRA) – Mercedes Benz Arena : 76-75
Moustapha Fall est toujours aussi fort, mais l’international français est (pour le moment) toujours aussi seul. Avec 42 d’évaluation, il a presque gagné le match à lui seul. Oui presque, car malgré tout, il y avait une équipe en face. Même en difficulté, Berlin a saisi sa chance dans le dernier quart-temps (26-15) pour remporter la rencontre. Merci à Peyton Siva qui vient crucifier nos français à deux secondes de la fin en se débarrassant de Charles Kahudi, pourtant défenseur reconnu dans le métier.
Cette défaite est un coup de massue pour Villeurbanne, bon dernier du classement et un petite boufée d’oxygène pour Berlin.
Le coin des stats :
- Johannes Thiemann (Berlin) : 9 points, 7 rebonds, 3 passes, 1 interception, 17 d’évaluation
- Luke Sikma (Berlin) : 16 points, 2 rebonds, 3 passes, 17 d’évaluation
- Moustapha Fall (Asvel) : 25 points, 10 rebonds, 4 passes, 1 interception, 42 d’évaluation
- Olimpia Milan (ITA) – Crvena Zvezda (SER) : Mediolanum Forum : 79-87
Entre les nombreux mouvements au sein de l’effectif d’Ettore Messina (7 nouveaux joueurs dont 4 des 5 titulaires du soir), les turpitudes d’un calendrier impacté par la crise Covid-19, Milan était encore à la recherche de son match référence. Si les défaites jusqu’alors concédées (Olympiacos et Valence) n’avaient rien d’alarmant, aucune des victoires ne permettait non plus de pouvoir dégager de certitudes quant au jeu lombard.
L’accueil d’une équipe serbe brouillon depuis l’entame de la saison, mais redoutablement accrocheuse, laissait lire une certaine méfiance sur le visage du coach italien avant le coup d’envoi. Et pour cause.
Que retenir ?
- Pour Milan : Vous auriez un ballon supplémentaire s’il vous plait ? Kevin Punter faisait sa rentrée, remplaçant Gigi Datome, indisponible. S’il fit montre de volonté et d’énergie, comme on l’avait d’ailleurs connu lors de son passage réussi à Belgrade, l’arrière US a besoin de la balle. Hélas, Sergio Rodriguez, Malcolm Delaney, Michael Roll et à un degré moindre Shavon Shields et Vladimir Micov aussi… Le talent est là, l’expérience est là, la question de la complémentarité reste en suspens.
- Pour l’Etoile Rouge : “Ça vous grattouille ou ça vous chatouille ?”. Nous n’avons aucun indice nous permettant de connaitre le goût de coach Sasa Obradovic pour le roman Knock, de Jules Romains. Toujours est-il qu’à l’inverse de son adversaire du soir, Zvezda et ses 7 nouveaux joueurs n’aura pas eu de difficulté à définir à chacun un rôle bien spécifique, au service d’une cause supérieure. Quelle cause ? Les partenaires de l’infernal backcourt Jordan Loyd-Corey Walden se positionnent en tant qu’officiel “caillou dans la sneaker” de l’Euroleague.
Le coin des stats :
- Vladimir Micov (SF – SER – Milan) : 13 points, 3 rebonds, 4 passes
- Corey Walden (G – US – Zvezda) : 15 points, à 8/9 aux lancers, 19 d’évaluation
- Jordan Loyd (G – US – Zvezda) : 17 points à 6/10, 3 rebonds, 5 passes, 24 d’évaluation
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Les résultats de la 10è journée
- Khimki Moscou (RUS) – Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Arena Mytishchi : 77-105
A l’occasion de cette seconde rencontre en trois jours, pour les adversaires du soir, il s’agissait pour le Khimki de confirmer la belle victoire acquise contre leurs compatriotes du Zenit pour s’émanciper un tant soit peu des bas-fonds du classement, et pour l’Anadolu de se ressaisir après la déconvenue face au monolithique Bayern, et ainsi de récupérer un bilan positif.
S’il existe un parallèle entre ces deux équipes, c’est celui de la philosophie offensive. Depuis trois saisons, les formations de Rimas Kurtinaitis (Khimki) et Ergin Ataman (Anadolu) ont une approche assez similaire de ce qui peut se pratiquer en Nba avec une pace relativement haute, une orientation vers le tir longue distance (encore une fois, environ la moitié de leurs tirs tentés lors de ce match), et la responsabilisation d’un playmaker “omnipotent”.
Bien souvent dans ce genre de configuration, le niveau de performance de l’ensembe équipe est de fait conditionné par l’état de forme de son go-to-guy…
Que retenir ?
- Pour le Khimki : “Une seule solution, calmer la frus-tra-tion !“. En observant les réactions des Jerebko, Timma, Monroe, et du coach Kurtinaitis, on ne peut que percevoir le sentiment d’impuissance que les membres du Khimki éprouvent. En tant qu’amateur, même si certains d’entre-nous semblent s’être fait une raison, il est difficilement compréhensible de voir cette constellation de talents fournir un jeu aussi lisible, compréhensible et stéréotypé. L’absence de mouvement offensif est consternant, et si le club russe souhaite jouer un rôle à minima dans cette compétition, il parait indispensable qu’un électrochoc ait lieu. Ce n’est pas Jonas Jerebko (635 matchs de NBA), encore une fois 3 tirs seulement, qui nous dira le contraire.
- Pour l’Anadolu : Un Larkin et ça repart ! Pour la première fois au cours de cet exercice 2020-21, l’arrière néo-turc enchainait un second match consécutif (après celui contre le Bayern, mi-figue, mi-raisin). Et Larkin, n’enchaina pas seulement les matchs, il se déchaina également sur et dans la défense des banlieusards moscovites. Si ses statistiques brutes (20 points à 6/12, 7 passes, 24 d’évaluation) sont conformes à sa production minimale habituelle, c’est l’effet sur l’équipe qui est flagrant. L’ancien joueur des Knicks, Mavs, Nets et Celtics et si polarisant (et dangereux balle en main) que les aides défensives sont mobilisées systématiquement, ouvrant des espaces à ses coéquipiers, qui n’en demandent pas tant, Kruno Simon, Adrien Moerman et Tibor Pleiss en tête.
Le coin des stats :
- Janis Timma (SF – LET – Khimki) : 13 points à 3/5 à 3pts, 5 rebonds, 16 d’évaluation)
- Jordan Mickey (C – US – Khimki) : 13 points, 5 rebonds, 16 d’évaluation
- Shane Larkin (PG – US/TUR – Anadolu) : 20 points, 3 rebonds, 7 passes, 24 d’évaluation
- Tibor Pleiss (C – ALL – Anadolu) : 18 points à 7/9, 20 d’évaluation
- Krunoslav Simon (SF – CRO – Anadolu) : 24 points à 8/12, 2 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, 27 à l’évaluation.
- Baskonia Vitoria (ESP) – Panathinaïkos Athens (GRE) – Buesa Arena : 93-72
Le Baskonia peut battre n’importe qui sur un match. C’est ce qu’on essaye de répéter depuis le début de la saison. Quand ils seront aussi adroits (72% à 2-points et 45% à 3-points), il n’y a que très peu d’équipes qui peuvent aller les chercher. Cette fois-ci, c’est le Pana qui en a fait les frais, dans la continuité d’un début de saison bien morose.
La mayonnaise grecque ne prend toujours pas
Nous le savions, cette année serait sûrement celle de la transition pour le Pana, qui avait vu ses cadres quitter le navire cet été. Avec 10 nouveaux joueurs, la répétition allait être primordiale pour l’alchimie. Cette alchimie, elle n’a pas encore été trouvée, c’est sûr. Les Grecs devront chercher davantage de production derrière le trio Nedovic-Papetrou-Papagiannis pour espérer mieux que le bas du ventre mou.
Alec Peters, attention gâchette ! (MVP de la journée)
Il avait prévenu l’Euroleague la semaine dernière face au Fener, Alec Peters peut prendre feu. 4/5 à trois-points pour l’Américain, qui tourne à 55% sur l’année. Un coup de chaud qu’il ferait bien de perpétuer, tant la réussite extérieure libère le jeu du Baskonia parfois en manque d’espace.
- Alec Peters (F – USA- Baskonia) : 19 points à 6/7 dont 4/5 à trois points.
- Pierria Henry (PG – USA- Baskonia) : 14 points, 12 passes, 3 rebonds.
- Ioannis Papapetrou (F – GRE – Pana) : 17 points à 6/13, 3 rebonds.
- Bayern Munich (ALL) – CSKA Moscou (RUS) – Audi Dome : 81-89
C’est moi qui suit tombé de ma chaise ? Ah non, c’est le Bayern qui a chuté. Fin de série pour les munichois, qui malgré une belle adresse au tir (51%), ont laissé passé la victoire aux moscovites du CSKA. Malgré une défense impeccable des allemands, ceux-ci ont fait face à un Mike James des grands soirs qui maintenait non seulement les russes en tête, mais répondait du coup pour coup aux tentatives de série offensive du Bayern. Le second quart-temps reprenait le scénario du premier, avec en plus de James, un show de Milutinov qui commençait déjà à noircir sévère la feuille de stats. Comme toujours, c’est Jalen Reynolds qui apportait beaucoup en sortie de banc pour Munich, qui restait dans la partie, clairement.
Et puis, comme contre l’Anadolu quelques jours plus tôt, c’est au troisième quart que les bavarois ont balbutié. Alors certes, la défense est toujours présente, et l’apport de Jan Sisko est remarqué dans cette manche pour le Bayern, mais le CSKA parvient dans les dernières minutes à mettre les paniers qui font mal, à l’image de ce 3+1 de Darrun Hilliard pour Moscou, auquel s’ajoute un nouveau bijou de ficelle de Mike James, mais cette fois derrière l’arc. Munich commence à céder, dans les moments où justement le Bayern se démarquait par sa résistance. Mais quand James ne score pas, il trouve Milutinov, ou Clyburn, et ça rentre, à chaque fois. L’écart est fait, il ne se défera pas. Fin d’une belle série pour Munich, qui reste dans les hautes strates de l’Euroleague. A coach Trinchieri de trouver les mots pour remotiver ses troupes pour y demeurer.
Le coin des stats :
- Nikola Milutinov (C – CSKA) : 18 points, 12 rebonds.
- Mike James (PG – CSKA) : 25 points.13 points, 5 rebonds, 16 d’évaluation
- Jalen Reynolds (PF – Bayern) : 18 points, 7 rebonds.
- Wade Baldwin (G – Bayern) : 19 points, 6 passes.
- Alba Berlin (ALL) – Zenit St Petersburg (RUS) : Mercedes Benz Arena : 66-73
Match dont le résumé sera aussi succinct que l’intérêt basketballistique qu’il aura pu susciter dans la sphère des amateurs, et analystes du basket européen. Les deux formations, maladroites, confrontées à un déchet considérable, ne tireront probablement de d’importants enseignements de cette rencontre.
Que retenir ?
- Pour l’Alba : Alors que les intentions ne haussent pas le plafond… Avec des leaders peinant encore à retrouver un rythme satisfaisant (Sikma, Eriksson), des recrues sur courant alternatif (Granger, Lö), un manque de profondeur manifeste et la perte d’un axe 1-5 (Hermannsson, Nnoko) redoutablement efficace la saison dernière, le rendu qu’offre l’Alba est plutôt inquiétant.
- Pour le Zenit : … Les renforts haussent le plancher. Un meneur gestionnaire traditionnel, un secteur intérieur indubitablement densifié (Gudaitis, Poythress), des spot-up shooters d’élite (Baron Rivers). En confiant les rênes à l’excellent technicien Xavi Pascual et en ajoutant à l’effectif russe les profils lui permettant de proposer un jeu, certes peu ambitieux, mais efficace, alors vous obtiendrez un équipe difficile à manoeuvrer et capable de s’adapter, sans nécessairement briller à tout type d’adversaire.
Le coin des stats :
- Peyton Siva (PG – US – Alba) : 8 points, 8 passes, 14 d’évaluation
- Ben Lammers (C – US – Alba) : 15 points, 10 rebonds dont 4 offensifs, 3 contres et 24 d’évaluation
- Will Thomas (PF – US – Zenit) : 17 points, 5 rebonds, 24 d’évaluation
- Arturas Gudaitis (C – LIT – Zenit) : 16 points à 100% (10/10 aux lancers) 3 rebonds, 2 passes, 24 d’évaluation.
- Olimpia Milan (ITA) – Zalgiris Kaunas (LIT) : Mediolanum Forum : 98-92
On dit merci les performances individuels de Zach LeDay et du revenant Kevin Punter. Milan s’en sort très bien en ne remportant qu’un seul quart-temps sur les quatre de la rencontre. C’était le deuxième et c’était une démontrastion offensive (31 points) couplée à une belle défense. Milan a toujours trouvé la solution pour ne jamais laisser le Zalgiris revenir malgré plusieurs tentatives de remontada. Le jeune Jokubaitis et Lukas Lekavicius ont bien réussis à faire égaliser Kaunas (77-77) mais ce n’est pas assez tant les lituaniens manquent de ce petit quelque chose en ce moment pour remporter des matchs.
Les individualités ont faire le reste pour Milan, à l’image de Chacho Rodriguez ou Malcolm Delaney dans les dernières minutes. Le bilan est tout juste dans le positif avec 4 victoires pour 3 défaites mais un collectif toujours en difficulté.
Le coin des stats :
- Kevin Punter (Milan) : 22 points, 3 passes, 3 interceptions, 29 d’évaluation
- Zach LeDay (Milan) : 20 points, 6 rebonds, 23 d’évaluation
- Shavon Shields (Milan) : 17 points, 4 rebonds, 21 d’évaluation
- Augustine Rubit (Zalgiris) : 13 points, 7 rebonds, 2 passes, 22 d’évaluation
- Lukas Lekavicius (Zalgiris) : 16 points, 3 rebonds, 2 passes, 20 d’évaluation
- FC Barcelona (ESP) – Crvena Zvezda (SER) : Palau Blaugrana : 76-65
Pour son 500ème en Euroleague, Barcelone n’a pas tremblé malgré une victoire moins probante que ces derniers temps (+36 contre Berlin, +42 contre Fenerbahçe). Une première mi-temps de haute volée et une deuxième dans la gestion. Un départ canon (19-6) permet à Sarunas Jasikevicius de très rapidement ouvrir sa rotation avec le fraichement drafté Leandro Bolmaro (23ème par les Wolves) ou Sergi Martinez. L’Etoile Rouge lutte pour marquer à l’image de Jordan Loyd, complétement à côté de son basket. Après 20 minutes, l’écart est de 17 points (39-22) mais en température ressentie : BEAUCOUP PLUS tellement la domination du Barça est palpable.
En deuxième mi-temps, hormis un coup de chaud de Dobric à 3 points qui permet à Belgrade de signer un 12-2 (54-42) puis un léger retour à -7 (69-62) grâce à Taylor Rochestie, le Barça n’a pas été inquiété.
Nikola Mirotic a encore prouvé qu’il pouvait marquer quand il veut, d’où il le veut et sur la tête de qui il veut. Nick Calathes enchaine un deuxième match à 8 passes, répondant présent lorsque le Barça en avait besoin. Pierre Oriola fait du bon travail (12 points, 15 d’évaluation)
Pour l’Étoile Rouge Belgrade, la semaine est presque bonne si l’on excepte la défaite du soir. Sasa Obradovic et son équipe d’emmerdeurs s’en sortent honorablement dans un soir où leur leader est en difficulté (2 points à 0/8 au tir). Emmanuel Terry commence a s’imposer comme l’intérieur de l’équipe.
Le coin des stats :
- Nikola Mirotic (Barcelone) : 23 points, 4 rebonds, 2 interceptions, 31 d’évaluation
- Pierre Oriola (Barcelone) : 12 points, 5 rebonds, 1 passe, 1 contre, 15 d’évaluation
- Nick Calathes (Barcelone) : 10 points, 3 rebonds, 8 passes, 14 d’évaluation
- Emmanuel Terry (Étoile Rouge) : 9 points, 6 rebonds, 2 contres, 13 d’évaluation
- Real Madrid (ESP) – Fenerbahçe Istanbul (TUR) : Wizink Center : 94-74
Difficile. A plusieurs égards, il m’est difficile de proposer un résumé de cette rencontre, sans tomber dans une absolue subjectivité.
D’une part, la période que traverse le Fenerbahçe de Kokoskov, en l’absence de Nando De Colo, me fait toucher du doigt (de la face aussi, en plein dedans) les limites d’une équipe qui m’a enthousiasmé depuis le début de la saison. Et si l’on inclus cette défaite face au merengue, la réalité nous caresse la joue de sa cinglante brutalité (3 défaites, avec des écarts substantiels : -42 contre Barcelone, -18 contre Baskonia, -20 contre Madrid, peut-on parler de “vacances” ibériques ?).
D’autre part, c’était dans les cartons depuis plusieurs semaines, l’ouverture de la Free Agency ces jours-ci allait acter la fin de l’aventure européenne du fantasque meneur argentin, Facundo Campazzo, qui après des débuts timides, à l’image de son équipe, était devenu flamboyant depuis un mois (avec 39 passes décisives et 11 interceptions lors des 4 derniers matchs).
Que retenir :
- Pour le Real Madrid : Facundo aura été la rampe de lancement du Real Madrid 2020-21. Le 23 octobre, c’est la date de la dernière défaite du club madrilène, toutes compétitions confondues. Au moment d’écrire ce résumé, le match de Liga contre Manresa n’a pas été joué, et Madrid a enchainé 10 victoires. Nous avons une pensée toute particulière pour Baskonia, Valence, Milan, qui auront su saisir l’opportunité de glaner un succès contre l’armada de Laso. Cette bonne série aura coïncidé avec la prise de responsabilité progressive de son génial meneur. Les 31 passes décisives pour 8 pertes de balle seulement contre le Fener’ viennent illustrer la maestria, au delà de l’aspect esthétique du jeu collectif du Real, sous la coupe du petit argentin.
- Pour le Fenerbahçe : On cherche, on se cherche… Depuis la blessure de leur arrière star, lors de la rencontre face au Khimki (leur dernière victoire en Euroleague), le Fenerbahçe et Kokoskov n’ont jamais aligné le même cinq de départ. Si la carence en terme de création est flagrante, jamais Leo Westermann, Ali Muhammad, Kenan Sipahi ou Melih Mahmutoglu n’ont réussi à palier ne serait-ce qu’à minima le vide béant laissé par le français. Le fait d’aligner deux vrais pivots (Vesely et Duverioglu) afin de protéger la raquette d’un côté, mais permettre des points d’ancrage solides au poste bas ou verticalement n’a pas fonctionné. L’implication de Barthel en point forward ou l’implication de Pierre en tant qu’initiateur ont entrainé des dommages collatéraux, et le sniper Jarell Eddie ne peut pas créer son tir de manière suffisament fiable. Croisons les doigts pour que l’arrivée du mexicain Alex Perez vienne ralentir la vertigineuse chute stambouliote en donnant un peu de “plancher” au niveau du Fener’.
Le coin des stats :
- Alberto Abalde (SF – ESP – Real) : 17 points à 6/8, 2 rebonds, 2 passes, 2 interceptions, 22 à l’évaluation
- Facundo Campazzo (PG – ARG – Real) : 7 points, 12 passes, 3 interceptions.
- Walter Tavares (C – CPV – Real) : 13 points à 5/7, 6 rebonds, 2 contres, 19 d’évaluation
- Danilo Barthel (PF – ALL – Fenerbahçe) : 22 points à 6/8, 23 d’évaluation et a mis en relief les carences de jeunesse d’un Usman Garuba volontaire mais encore frais en Euroleague
- Lorenzo Brown (G – US – Fenerbahçe) : 18 points, 6 rebonds, 5 passes, 17 d’évaluation.
Pour les archivistes, ou les amateurs de mouvement collectif, voici le match complet.
- Valencia Basket (ESP) – Maccabi Tel Aviv (ISR) : La Fonteta : 82-80
Dans ce qui est peut-être le plus beau retournement de situation de cette jeune saison d’Euroleague, Valence vient arracher une belle victoire contre le Maccabi. Le calvaire continue pour le Maccabi, qui ajoute un match de plus à la liste de défaites concédées sur le fil.
Domination intérieure de Valence : l’éternel Dubljevic et le surprenant Mike Tobey
Dans un match discret au tir, Bojan Dubljevic a confirmé qu’il était un des tous meilleurs pivots d’Europe. A la passe, en défense de pick and roll, et tout simplement à la facilitation en attaque, son impact va bien au-delà du scoring. C’est notamment lui qui fait l’interception de la gagne. Son back-up Mike Tobey a lui pu profiter des errances défensives de Dragan Bender et Ante Zizic pour briller sur pick and pop.
Scottie Wilbekin : hub offensif du Maccabi, pour le meilleur et pour le pire
Dans le jeu axé sur le pick-and-roll du Maccabi, c’est à Scottie Wilbekin qu’est souvent revenu le dernier mot. Ce dernier finit avec 25 points à 50% à trois points (7/14 !!), 5 passes décisives mais 4 balles perdues. Une belle performance individuelle qui ne doit pas cacher les difficultés offensives du Maccabi à créer des paniers faciles : ils ne terminent le match qu’avec 15 passes décisives, un indicateur plutôt fidèle de création de bons tirs.
- Klemen Prepelic (SG – SLO- Valence) : 22 points à 8/11, 3 passes, 24 d’évaluation
- Scottie Wilbekin (PG – USA- Maccabi) : 25 points, 5 passes, 4 ballons perdus.
- Mike Tobey (C – USA – Valence) : 12 points à 5/6, 4 rebonds, 1 contre, 19 d’évaluation
Le MVP : Alec Peters (Baskonia Vitoria)
En début de semaine, Vitoria était sur une série de trois défaites consécutives avec des scénarios cruels mais finalement… mérités. Dusko Ivanovic devait réagir et faire des ajustements dans son effectif. Pierria Henry en faisait trop et certains joueurs n’étaient que l’ombre d’eux-mêmes (coucou Giedraitis). Pourtant, lors de ces deux journées en quatre jours, le coach de 63 ans a trouvé des solutions afin d’écarter un Fenerbahçe diminué (Nando…) et un Panathinaïkos sans rythme ni inspiration.
Henry a donc abaissé sa production offensive tout en augmentant son rôle de passeur, délivrant 10 puis 12 caviars à ses coéquipiers. Car oui, autour de l’américain, l’effectif a aussi élevé son niveau de jeu, à commencer par notre MVP de la semaine, la recrue transfuge de l’Anadolu Efes Istanbul : Alec Peters.
Pour sa troisième saison en Europe (Moscou, Anadolu et enfin Vitoria), le poste 4-3 US était distingué lors de la première journée face au Real (21 d’éval, 18 points, 6 rebonds). Depuis ? Une petite traversée du désert alternant des prestations très moyennes (4 d’éval) voire même plutôt catastrophiques (-2). Mais cette semaine, Peters a fait le plein de confiance. D’abord en éclaboussant le Fenerbahçe de son adresse (6/6 à 2 points, 4/6 de loin) pour 25 points, 7 rebonds et 31 d’évaluation avant de confirmer par 19 points (4/5 à 3 points), 4 rebonds, 2 passes, 25 d’évaluation contre le Pana. Petite statistique intéressante : Lorsque Alec Peters joue plus de 20 minutes, il brille et la victoire est au bout cette saison (3 matchs, 3 victoires). You’re the real MVP Boy !
Puisqu’il ne devrait pas être souvent candidat au titre de MVP de la semaine (enfin on aimerait se tromper), on offre cette récompense à Alec Peters plutôt qu’à Mike James (32 et 21 d’évaluation). Les fondamentaux, la qualité de shoot, toussa toussa nous a beaucoup plu. On en REDEMANDE !
Plus globalement, Vitoria doit continuer sur cette voie. Collectivement, les deux dernières prestations sont abouties avec 116 et 118 d’éval et le bilan est de nouveau à l’équilibre (4 victoires, 4 défaites) avec deux journées à rattraper (le 23 novembre contre le Zénith et le 5 janvier contre Berlin).
Le 6è homme : Facundo Campazzo (Real Madrid)
Que les choses soient dites : oui, il s’agit d’un parti-pris ! Il est évident que nombre d’acteurs de cette dense semaine auraient plus légitimement que le meneur du Real Madrid pu inscrire leur nom au jeune palmarès du 6ème Homme de la semaine de QiBasket.
Ceci étant, il était hors de question de ne pas proposer un dernier hommage à cet incroyable joueur. En écrivant ces quelques lignes, votre serviteur garde un oeil humide sur la réception du Baxi Manresa par le Real Madrid, en Liga ACB, qui sera le dernier match de Facundo Campazzo (un optimiste 1.80 pour 80kg, 29 ans).
C’est lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 que nous découvrons le natif de Cordoba, en Argentine. Facu évoluait alors au pays, au sein du club de Penarol, avec lequel, jusqu’en 2013-14 il remportera tous les titres et distinctions possibles, avant de rejoindre le prestigieux Real Madrid.
A 23 ans, il glanait une expérience considérable, au relais des légendes vivantes Sergio Rodriguez et Sergio Llull, et remportait l’Euroleague pour sa première participation. Désireux de progresser pour ensuite s’imposer, il est prêté lors des deux exercices suivant dans la même division, à l’UCAM Murcia.
Dans le Sud-Est espagnol, il s’épanouira et se verra confier d’importante responsabilité à l’animation mais également au scoring (14.1 points par match lors de sa deuxième saison).
Au cours de cette période, Facundo Campazzo défendra les couleurs de la sélection argentine, lors du Mondial 2014 d’abord, puis lors de Jeux Olympiques de Rio, où son talent éclatera à la face du Monde, et de DeAndre Jordan (15.8 points par match à 37.8% à 3pts pour 6.2 tentatives, 3 rebonds, 5.8 passes, 2.8 interceptions et 2.7 pertes de balle).
Lors de la saison 2017-18, Campazzo allait prendre le poste de titulaire au Real, pour former un redoutable backcourt et remporter une nouvelle fois l’Euroleague (mais aussi le championnat d’Espagne) avec un certain Luka Doncic.
Le meneur de poche aura, en 7 saisons, accumulé 184 matchs de Liga, avec des stats de bonne facture mais ne reflétant pas son activité (nous y reviendront) : 22.8 minutes par match, 9.8pts à 40.4%, 33.1% à 3pts pour 3.7 tentatives, 81.8% aux lancers-francs, 4.5 passes, 2.3 rebonds, 1.4 interceptions et 1.7 turnovers.
Depuis 2017, il est chaque année dans une All-Spanish Team (2è en 2017 et 2018, 1ère en 2019 et 2020). En Coupes d’Europe, il aura joué 113 matchs d’Euroleague et 13 matchs d’Eurocup. La saison dernière, il était élu dans un des cinqs de la Coupe du Monde en Chine, où il mena l’Argentine à la Médaille d’Argent (13.3 points par match à 39.1% à 3pts sur 5.8 tentatives), 7.8 passes, 4.3 rebonds, 2 interceptions, 18.3 d’évaluation moyenne). Ci-après l’intégralité du quart de finale contre la Serbie de Jokic et Bogdan Bogdanovic… must see.
Alors, pourquoi ce portrait ? Facundo Campazzo a, à 29 ans, décidé de poursuivre son rêve, et d’essayer d’écrire son Histoire en NBA. Il devrait prochainement parapher un contrat avec les Denver Nuggets de Mike Malone (finalistes de Conférence 2020), où il sera le meneur backup de l’excellent canadien Jamal Murray.
Si le meneur albiceleste est probablement à ce jour le meilleur meneur de jeu hors-NBA, que son talent, sa hargne, son envie, sa créativité et son courage sont des modèles du genre, il convient de ne pas se laisser griser par l’émotion de ce moment charnière dans la carrière du joueur nous dresserons ; raison pour laquelle, vous trouverez, dans la rubrique “réac” un profil type scouting report pour étayer nos propos.
Le cinq majeur de la semaine
La réac’ réac’ du rédac’ :
“Pars pas Facu, là-bas, ils reconnaissent pas le talent !”
- Antoine Rigaudeau : intronisé au Hall of Fame FIBA en 2015, double vainqueur de l’Euroleague… 11 matchs avec Dallas pour 8.3 minutes.
- Sarunas Jasikevicius : quatre fois vainqueur de l’Euroleague, un des meilleurs meneurs stratèges des vingt dernières années… 138 matchs en 3 ans, 18 fois titulaire, à 18.3 minutes par match.
- Vassilis Spanoulis : trois fois vainqueur de l’Euroleague, en étant chaque fois MVP du Final Four, meilleur scoreur et passeur de l’Histoire de la compétition… 31 matchs pour Houston, à 8.8 minutes par match.
- Marcelinho Huertas : triple champion d’Espagne, notamment avec le FC Barcelona, un des meilleurs passeurs de l’Histoire du basket FIBA… 76 matchs avec une des pires équipes des Lakers, moins de quinze minutes par match.
- Milos Teodosic : vainqueur de l’Euroleague, MVP de tous les championnats dans lesquels il a joué, passeur de génie, scoreur prolifique. Une première saison encourageante avec 45 matchs joués, dont 36 en titulaire pour 9.5 points par match, 4.6 passes à 38% à 3pts en 25 minutes… Puis 15 matchs, aucun titulaire en 10 minutes par match le seconde.
Les raisons de ces gâchis sont multiples, et plus ou moins légitimes (méconnaissance, âge, adaptation, lacunes physiques, concurrence, blessures, etc.) et nous ne referons pas l’Histoire aujourd’hui. Mais pour les membres de front office qui liraient assiduement QiBasket (et nul doute qu’ils sont nombreux) voici les raisons pour lesquelles Facundo Campazzo réussira, ou non en NBA :
- Points forts :
Le nouveau Nugget est un chirurgien de la passe. Sa vision du jeu, associée à une vitesse d’exécution au-dessus de la moyenne, ainsi qu’une maitrise parfaite de son corps lui permettent de trouver tous les angles de passes possibles et de pouvoir varier les aspects de sa création pour les autres (en témoigne son record de 19 passes décisives contre l’Alba Berlin en Euroleague la saison dernière).
Sa faible envergure l’a entrainé à travailler ses angles de passes grâce à son “cassé de poignet”, que l’on retrouve au rugby ou handball. Il a également développé des aptitudes au dribble, indifféremment des deux mains, et une rapidité dans sa libération off the dribble de niveau élite.
Bien entouré dans les équipes qu’il mène, Campazzo joue à la perfection l’ensemble de l’éventail autour du pick. Son centre de gravité très bas, a pour effet de compenser un manque de puissance afin de changer de direction après son premier pas. Doté d’une bonne capacité à encaisser les chocs, il n’hésite désormais plus à tenter des drives, en pouvant kick vers un des tireurs extérieurs, ou en utilisant ses runners ou floaters de manière acceptable.
En défense, son excellent QI basket lui permet de bien anticiper les lignes de passes et son agressivité sur le porteur de balle et ses mains activent génèrent un grand nombre de pertes de balle chez ses vis à vis. Cette saison, le meneur merengue était meilleur passeur ET intercepteur de l’Euroleague.
- Points faibles :
Facundo Campazzo a besoin du ballon. Si les schémas offensifs madrilènes, ainsi que ceux de l’Argentine, sont variés et proposent un déplacement constant des différents joueurs, le meneur sud-américain ne brille pas off the ball.
Ses capacités en spot up sont légèrement au-dessous de la moyenne et du fait de caractéristiques physiques modestes (puissance, vitesse, explosivité), il ne peut pas naviguer dans une défense sans subir le contact, et a besoin d’être protégé (similaire à Barea sur ce point, donc non rédhibitoire).
S’il prend dorénavant la moitié de ses tirs longue distance, deux tiers de ces tirs ont lieu après dribble, ce qui en fait un scoreur longue distance assez faible (record de points en Euroleague : 23 contre le CSKA, en … 2018).
Enfin, mais il s’agit d’un point non négligeable, Facundo Campazzo, s’il est énergique, déterminé et combatif, est un athlète plutôt faible. Il est parfois en difficulté en Euroleague face à ses adversaires direct (ceux ayant évolué en NBA par exemple, Loyd, Larkin, James). De fait, il ne sera vraisemblablement pas en capacité de tenir les meneurs titulaires de la Ligue, sans que cela ne soit délétère à son équipe.
Résumons :
Facundo Campazzo pourra exister en NBA, mais dans un rôle précis, associé à deux défenseurs de très bon niveau et avec une configuration offensive autour du pick et lui permettant d’avoir le ballon en main. Il serait par exemple opportun d’imaginer une lineup associant en fin de quart-temps Campazzo, Harris, Barton, Porter Jr, Nnaji. S’il est parfaitement calibré pour le jeu FIBA, l’évolution du style de jeu et de la dimension physique outre-Atlantique peut-être un écueil, comme ce le fut pour Teodosic, Huertas ou Rigaudeau. Si Malone parvient à trouver des associations complémentaires, il est probable que Campazzo truste les highlights. Dans le cas contraire, il ne serait pas surprenant de voir une de nos meneurs favoris revenir sur le Vieux-Continent.
Rendez-vous fin Décembre, à bientôt notre pépite à nous !
Le classement à l’issue de la 10è journée
Group Regular Season | W | L | PTS+ | PTS- | +/- |
---|---|---|---|---|---|
1. FC Barcelona | 8 | 1 | 719 | 611 | 108 |
2. FC Bayern Munich | 7 | 3 | 795 | 761 | 34 |
3. CSKA Moscow | 7 | 3 | 810 | 786 | 24 |
4. Valencia Basket | 6 | 3 | 735 | 711 | 24 |
5. Real Madrid | 6 | 4 | 815 | 787 | 28 |
6. Olympiacos Piraeus | 5 | 3 | 613 | 591 | 22 |
7. Anadolu Efes Istanbul | 5 | 4 | 737 | 710 | 27 |
8. Zalgiris Kaunas | 5 | 5 | 798 | 810 | -12 |
9. Zenit St Petersburg | 4 | 2 | 435 | 421 | 14 |
10. AX Armani Exchange Milan | 4 | 3 | 568 | 564 | 4 |
11. TD Systems Baskonia Vitoria-Gasteiz | 4 | 4 | 648 | 602 | 46 |
12. Crvena Zvezda mts Belgrade | 4 | 6 | 739 | 751 | -12 |
13. Fenerbahce Beko Istanbul | 4 | 6 | 720 | 773 | -53 |
14. Maccabi Playtika Tel Aviv | 3 | 7 | 779 | 784 | -5 |
15. Panathinaikos OPAP Athens | 2 | 6 | 621 | 654 | -33 |
16. ALBA Berlin | 2 | 6 | 590 | 677 | -87 |
17. Khimki Moscow Region | 2 | 7 | 691 | 762 | -71 |
18. LDLC ASVEL Villeurbanne | 1 | 6 | 494 | 552 | -58 |
Le menu de la 11ème journée :
- CSKA Moscou – Real Madrid, jeudi 26 à 18h
- Crvena Zvezda – Anadolu Efes Istanbu, jeudi 26 à 19h
- Zalgiris Kaunas – Zenit St Petersburg, jeudi 26 à 19h
- Alba Berlin – Khimki Moscou, jeudi 26 à 20h
- Olympiacos Piraeus – Baskonia Vitoria, jeudi 26 à 20h
- Maccabi Tel Aviv – Olimpia Milan, jeudi 26 à 20h05
- Fenerbahçe Istanbul – Valencia Basket, vendredi 27 à 18h45
- Panathinaïkos Athens – Bayern Munich, vendredi 27 à 20h
- LDLC ASVEL – FC Barcelona, vendredi 27 à 20h45