Au moment où j’écris ces lignes, voilà environ 1h que la bombe est tombée. James Harden serait prêt à quitter les Rockets si Russell Westbrook partait réellement. 1h donc que les esprits s’agitent. Les montages tombent, les idées d’échange, les déclarations d’insiders, les commentaires sur les réseaux sociaux. La NBA bouillonne à cette nouvelle. La possible implosion des Rockets suscite de nombreux commentaires. Décriés, mais sans cesse dans la course, il semble pourtant depuis quelques heures que nous assistons au chant du cygne de l’ère victorieuse Harden-Rockets.
Depuis l’arrivée du barbu à Houston, les fusées n’ont jamais raté les Playoffs. L’acquisition du 6eme homme du Thunder, véritable aubaine à l’époque pour une équipe moribonde, a fait des Rockets un machine. A gagner des matchs d’une part, mais aussi médiatique. Sous l’hégémonie Harden, la franchise a été au cœur des débats des fans, une terre d’accueil pour les free agents, récompensées par de multiples trophées. Mais le plus important n’a cessé de leur échapper, jusqu’à ce que finalement, dans une ultime tentative, l’inévitable se produise : le château de carte s’est écroulé.
Alors que les heures à venir pourraient sonner le glas de la collaboration Houston-Harden, de nombreuses réflexions peuvent être faite autour de ces dernières saisons, avant de tenter de se projeter sur les éléments à prendre en compte pour l’intersaison à venir.
Les Houston Rockets et la “destruction créatrice”
En 1942, Joseph Schumpeter, économiste, théorisait la notion de destruction créatrice. En bref, elle “désigne le processus continuellement à l’œuvre dans les économies et qui voit se produire de façon simultanée la disparition de secteurs d’activité économique conjointement à la création de nouvelles activités économiques.“. La traduction est la suivante : d’une disparition naît une création. Pourquoi ce parallèle (douteux ?) ? Le concept me semble intéressant car il est souvent identique en NBA : de la destruction d’un acteur majeur, né un ou plusieurs nouveaux projets nouveaux. Pourtant, durant toute l’ère Harden, de la destruction d’un projet naissait une nouvelle version, plus aboutie, y compris chez les Rockets. Un fait assez rare en NBA pour être retracé.
En quelques années, les Rockets sont passés d’équipe promise aux bas fonds de la ligue à prétendant aux Playoffs (2012-2013). Forts de ce succès, ils ont attiré un free agent majeur, Dwight Howard, afin de passer la vitesse supérieure. Sous la coupe de Kevin McHale, les Rockets sont devenus une équipe à +50 victoires. 54 victoires en 2014 (2eme à l’ouest), 56 victoires en 2015 (1er à l’ouest). Malgré ce succès, James Harden et Dwight Howard ne réussirent pas à construire une relation. Pire, c’est une rivalité qui apparut. C’est la première destruction. Howard part, et les Rockets se trouvent dans une position le plus souvent fatale : perdre une superstar dans un projet en cours. Le plus souvent, cela signifie un retour à la case départ. La franchise régresse l’année suivante (41 victoires, 8eme) et achève l’ère McHale quelques mois après le départ de D12.
Pourtant, dès la prochaine saison, la franchise va recréer un microcosme à partir de la destruction précédente. Le Moreyball va prendre tout son sens : Mike D’antoni débarque pour amener une philosophie de jeu, James Harden est seule superstar au milieu d’une flopée de bons joueurs. Les Rockets retrouvent les sommets de l’Ouest (3eme, 53 victoires). Du néant, l’espoir renaît. L’enthousiasme est de retour autour de Harden et des Rockets, et l’été suivant, c’est une nouvelle superstar qui décide de poser ses valises : Chris Paul veut venir et propose d’activer son option pour être échangé afin de faciliter son départ des Clippers. La saison 2017-2018 arrive : le chef d’œuvre de ces Rockets. Attaque de feu, défense parmi l’élite de la ligue, la franchise s’élève pour contrer l’hégémonie des Warriors. Isolation, élimination quasi définitive du tir à mi-distance, défense en switch à son paroxysme, la franchise déroule. Elle mène même 3-2 face au champion en titre (une seule défaite en Playoffs la saison précédente). Le moment pour Chris Paul de se blesser. Les Rockets tombent courts, deux fois, c’est l’élimination. La saison suivante, l’équipe semble prête pour réitérer. Mais quelque chose est différent. Le propriétaire a changé, Ariza est parti, Chris Paul est moins affûté, on entend parler d’imbroglio en interne. Des joueurs coupés, des dissensions dans le groupe n’empêchent pas l’équipe d’obtenir une nouvelle chance face aux Warriors. Cette fois, les blessures sont côté Dubs. Mais les Rockets tombent trop court. Encore.
Durant l’été, des rumeurs ressortent : tyrannie de Chris Paul, embrouilles dans le groupe. Nouvelle superstar en porte-à-faux avec l’équipe 24 mois après son arrivée, Chris Paul est échangé contre Russell Westbrook. L’amitié entre les 2 anciens coéquipiers fait office de pare-feu à un nouvel échec entre James Harden et son nouveau sidekick. La compatibilité entre Russell et le style de jeu des Rockets est par contre moins évidente. Et malgré une saison correcte, les Rockets savent qu’ils ne sont pas assez forts. Ils tentent de jouer un dernier vatout : éliminer la taille de l’effectif (intérieurs), jouer leur style de jeu à fond. Le miniball apparaît comme l’ultime pari de l’ère Daryl Morrey. Le style de jeu est intéressant, mais possède quelques limites. Très gourmand en ressources physique, il est balayé par les Lakers en Playoffs. La défense de fer des angelinos couplés à la présence d’un big men capable de briller face à ce jeu tout en mobilité est fatal. Le retour de blessure raté de Westbrook fait des vagues. La fin arrive.
Cet été, on apprend que Mike D’antoni jette l’éponge. Daryl Morrey le suit rapidement, faisant ses valises. L’expérience touche à son terme. Les dirigeants déclarent vouloir repartir avec le même groupe l’an prochain, avec nouveau GM et coach. Les maux de l’été précédent semblent pourtant bien présents. Amitié ou pas. Russell Westbrook veut reprendre le rôle de leader, de nombreux role players grondent contre le style de jeu, leur rôle ou contre les dirigeants. Et finalement, James Harden envisagerait pour la première fois un départ. Cette fois, la destruction se fera probablement sans création. C’est une nouvelle ère qui risque de devoir être lancée dans le texas.
Moreyball, quand les maths broient l’humain ?
Le style de jeu basé sur les analytics prôné à son paroxysme par les Rockets depuis des années n’a pas laissé insensible. Désireux d’éliminer tout ce qui n’est pas efficace, poussant sur les forces de son leader à l’extrême, prêchant une philosophie jusqu’au-boutiste derrière un Mike D’antoni prêt à mourir avec ses idées, le moreyball a ses détracteurs et ses défenseurs. Approche logique pour certains, hideux et incomplet pour d’autres. L’idée n’est pas ici de trancher la question, juste de poser des faits et de poser quelques questions.
Durant plusieurs saisons, le moreyball aura gêné. Grande quantité de tirs à 3 points tirés, un ballon monopolisé par 1 ou 2 joueurs, il va pour certains à l’encontre de la logique de sport collectif. Face à cela, il semble nécessaire de préciser que le jeu mis en place par D’antoni est une version possible de cette philosophie. Oui, l’élimination de la mi-distance et l’essor de la logique “peinture ou 3 points” est intimement lié à cette dernière. En revanche, l’isolation est la volonté de tirer sur les forces de ses meilleurs joueurs. En cela, la franchise a fait All-in sur James Harden. Apprécié ou pas, ce style de jeu a fait des Rockets une place forte dans une ère dominée par une équipe historiquement forte (Golden State Warriors). Houston a déroulé en saison régulière, vaincu tout ses adversaires en Playoffs (hors champions), manqué de peu de renversé l’ogre, au complet, en 2018.
Toutefois, on ne peut aussi nier une problématique majeure : le vestiaire a connu des turbulences régulières. Si tout ne peut être imputé à la philosophie elle-même (nous y reviendrons), on peut se questionner sur les risques intrinsèques liés à cette version du moreyball. Difficile de trouver un rôle pour tout le monde lorsque la balle est monopolisée par deux joueurs, lorsque la philosophie est de demander à l’essentiel du roster d’exister sans ballon pour marquer ses points. Très exigeant physiquement, le système défensif demandait quant à lui beaucoup de sacrifices, dont les artisans majeurs n’ont pas toujours été récompensés. Par ailleurs, demander à tout un effectif de jouer selon un schéma logique peut avoir une problématique : il demande de rogner sur l’instinct, il demande une adhésion totale de chacun de ses membres. Si le doute s’immisce, si une résistance formulée ou non existe, alors la situation peut gangréner. Dans un schéma éreintant, bâti autour d’un seule homme, il n’est pas rare que les esprit s’échauffent, qu’ils s’érodent (les effectifs autour de LeBron James semblent un bon point de comparaison).
Peut-être que le moreyball a montré une limité sur ces 8 années : il est usant, il demande une réussite fulgurante ou un renouvellement fréquent. Peut-être lui a-t-il manqué la récompense qu’il méritait en 2018, peut-être que le bâtir autour de l’isolation le rend plus dur encore. Peut-être que les tableaux Excel et les matrices ont usé l’humain.
Expérience “mini ball”, ou l’ultime tentative
A la dernière trade deadline, nous sortions cet article intitulé L’ultime expérience. Ce dernier permettait d’énoncer toutes les raisons qui avaient poussé les Rockets à faire le choix d’évincer Clint Capela, d’éliminer la taille de son effectif au profit d’une légion d’arrières et ailiers. Il faut voir en cela la volonté de tenter jusqu’au bout, de n’avoir aucun regret à posteriori. L’arrivée d’un nouveau management en 2018 avait marqué le début d’une chute. Mais jusqu’à l’été 2020, Morey et D’antoni possédaient une petite marge pour continuer d’expérimenter. Pour certains, le trade pour Westbrook marque le début de l’influence du nouveau management, la preuve que la paire n’avait plus la même marge de manœuvre que par le passé. Faute d’information, de déclarations des principaux intéressés, nous nous contenterons de dire qu’il a fallu pour tenter de rentabiliser cette nouvelle paire de star, donner tout l’espace possible à Russell Westbrook pour compenser son absence de tir et la perte de spacing que son duo avec Capela entraînait.
Néanmoins, cette extrémisme affiché donnait une indication, alors que D’antoni arrivait à la fin de son contrat : aucun retour en arrière ne serait possible en cas d’échec retentissant. Et malheureusement, l’échec 4-1 face au futur champion angelinos sonne comme un faillite totale : l’équipe continuait depuis 2 ans de s’éloigner de son rêve de titre, à des années lumières de son niveau de jeu en 2018.
Groupe en bout de course et management douteux ?
Beaucoup de questions subsisteront de cette décennie : pourquoi les stars vivent mal au côté de James Harden ? Pourquoi l’effectif dû être renouvelé si souvent ? Quel rôle Mike D’antoni n’a pas joué pour éviter que les situations s’enveniment ? A quel point le nouveau propriétaire a amoindri cette équipe ? Cette équipe en avait-elle encore sous le capot ?
Si nous pouvons esquisser quelques réponses basées sur des impressions, des faits mis bout à bout, la NBA nous rappelle souvent une vérité : tous les commentateurs, journalistes, fans basent leurs hypothèses sur la partie émergée de l’iceberg. Et cette partie émergée est proche de l’infiniment petit. Toutefois, alors que la free agency approche, plusieurs constats peuvent être faits : ce groupe commence à vieillir, apparaît moins tranchant qu’il y a deux ans. Eric Gordon continue de traîner et accumuler des blessures, PJ Tucker, pierre angulaire du projet va sur ses 36 ans, Russell Westbrook fraîchement débarqué n’est pas aussi athlétique qu’il y a quelques saisons. Si l’effectif a connu des changements de star intempestifs, beaucoup de joueurs sont là depuis plusieurs saisons et si beaucoup ont montré le meilleur d’eux-même à Houston, aucun ne semble pouvoir vraiment donner plus à l’avenir qu’il ne l’a donné par le passé. Ce groupe, sans être bon pour la casse, présente les nombreuses caractéristiques d’un groupe qui a connu ses meilleures heures. A ce titre, la cohabitation de plus en plus rude et les nouvelles de plus en plus fréquentes d’un vestiaire qui ronchonne a tout d’éléments révélateurs.
Tout cela nous mène vers les manquements des dirigeants. Si nous évoquions la difficulté potentielle de jouer autour de joueurs comme Harden, celle d’évoluer dans ce schéma de jeu, il serait néanmoins injuste de ne pas aborder les erreurs critiques venues des bureaux. En 2018, la franchise peut prétendre à un nouvel affrontement à couteau tiré avec les Warriors au printemps suivant. Pour cela, il faut reconduire le groupe, faire de petits ajustements. Néanmoins, alors que la franchise négocie bien le virage Capela, elle offre un contrat en or massif à Chris Paul et laisse un des deux éléments clés de la défense s’en aller : Trevor Ariza. Le pari Carmelo Anthony est lancé, coûtant temporairement la présence de Jeff Bzedelik, architecte de la défense en switch. Rien ne va à Houston et les esprits s’échauffent, sous la possible passivité de Mike D’antoni.
Un an plus tard, un pari Westbrook raté, la situation du vestiaire semble pire que l’année précédente : Austin Rivers et Eric Gordon se plaignent de leurs rôles, de leurs minutes, de leur responsabilité. Westbrook semble déjà en avoir assez de son rôle de lieutenant, PJ Tucker, pour beaucoup considéré comme l’âme de cette équipe se plaint d’avoir été oublié par ses dirigeants (lui qui s’apprête à sortir d’un contrat dans 1 an, au demeurant parmi les plus rentables en NBA) à l’heure des renégociations. Jusqu’à l’inéluctable, les possibles envies d’ailleurs de son franchise player.
Dans ce contexte, compliqué de ne pas pointer du doigt l’influence de Tilman Fertitta. Réputé économe, arrivé à la tête d’une franchise ayant le vent en poupe, les premiers résultats sont peu brillants. La perte du General Manager présent depuis 2007, des négociations de contrats laborieuses depuis 2 ans, tout laisse à penser que son aura n’a pas été un coup de boost pour l’équipe. Dans le même temps, il est également difficile de ne pas questionner le bilan humain de cette paire Morey-D’antoni.
Toujours est-il que oui, ces Houston Rockets semblaient avoir déjà montré la meilleure version d’eux-même. Une version qui appartenait déjà à l’histoire de ce sport.
Et maintenant ?
Il y a quelques jours, Sport Illustrated rapportait des discussions entre les Brooklyn Nets et les Houston Rockets autour de James Harden. Les texans ont balayé cette hypothèse, mais ce soir, c’est Adrian Wojnarowski qui a rapporté l’intérêt du barbu pour Brooklyn. Un insider dont les sources sont souvent justes et dont la parole peut provoquer des séismes. Toutefois, que dire de ces rapports du côté de James Harden ? A l’inverse, qu’est-ce que cela veut dire côté Rockets ?
James Harden, un nouveau départ qui fait sens ?
Depuis son arrivée, James Harden a semblé indéboulonnable à Houston. L’association entre la franchise et le joueur fonctionnait. Cette dernière avait la main sur un joueur de calibre MVP, parmi l’élite de la grande ligue tandis que ce dernier avait une équipe prétendante au titre, un management capable de faire et défaire des effectifs autour de lui. Tête de proue médiatique, cette alliance fut donc profitable pour les deux parties.
Toutefois, dans une ligue où l’essentiel des joueurs majeurs bougent pour maximiser leurs chances de profiter de leurs meilleures années, il est certainement temps pour James Harden de regarder ailleurs. Certes ce dernier semble à l’aise dans ce cocon, mais comme susmentionné, ce groupe est en fin de vie, et il semble cette fois exclu de recréer un cycle vertueux à partir des cendres. Pour espérer, éventuellement, revenir au premier plan, l’équipe devrait accepter une année de transition, comme ce fut le cas en 2015-2016.
La situation est pourtant différente. James Harden n’a plus 25 ans, mais 31. Son prime pourrait bien être proche de son terme, surtout pour un joueur qui a connu un usage rating démentiel pendant 4 ans, tout en alignant d’énormes minutes de jeu comparé à de nombreuses superstars de plus en plus ménagées. Gâcher une saison de cette période faste pour un hypothétique retour l’an prochain apparaît périlleux, et vu que le temps est de moins en moins son allié, probablement que partir est la meilleure option pour the Beard.
Où en sont les Rockets ?
Preuve de la faible marge de manœuvre de la franchise : un salary cap englué. Avec 130M d’ores et déjà engagé avant même le début de l’été, la réalité s’impose : la situation n’est pas prête de changer sans effectuer de nombreux transferts. En 2022, la franchise aurait toujours 124M sur ses comptes et le seul trio Harden-Westbrook-Gordon pourrait à lui seul mettre la franchise tout proche du salary cap. Autant dire que les espoirs de tout remanier sans casse sont maigres et demanderait un travail de titan et un sens du timing parfait de la part des nouveaux dirigeants. Alors que la maîtrise des finances semble désormais un mot d’ordre beaucoup plus ancré à Houston, difficile d’imaginer un miracle dans les jours à venir.
Une pluie d’assets !
Toutefois, si cet article doit finir sur une note, elle peut être positive. En effet, si le départ d’Harden n’est pas qu’un bruit de couloir basé sur la volonté d’occuper l’espace médiatique, alors la reconstruction sera, certes, inévitable. Mais elle peut se faire avec une pluie d’assets au moment de l’aborder. C’est simple, les Rockets ont l’avantage de n’avoir aucun joueur majeur de sa rotation en bout de contrat cet été. De facto, ils peuvent donc tous les échanger pour contrôler la draft dans les années à venir et récupérer des premières pièces.
En effet, d’une part la franchise à deux stars à échanger, mais elle a aussi de nombreux role players que les autres franchises pourraient s’arracher.
Tout d’abord, James Harden : ce dernier possède un contrat pour plusieurs saisons et était au sommet de son art en 2019-2020. Autrement dit, un échange autour du seul joueur pourrait permettre de cumuler énormément d’assets. En outre, son contrat élevé permettra nécessairement de récupérer des joueurs qu’il sera possible de ré-échanger. Bien négocié, le trade autour de la star pourrait être un énorme fer de lance pour préparer une reconstruction express (tours de draft, jeunes prospects en nombre).
Ensuite, Russell Westbrook. Certes, la côte du meneur n’est plus comparable avec celle de son coéquipier. Westbrook a beaucoup plus de drapeau rouge autour de son nom, néanmoins, nul doute que des franchises chercheront à acquérir les talents du MVP 2017. Tout comme James Harden, le meneur possède un contrat très coûteux. Si cela réduit sa côte, cela rendra nécessaire de compenser son salaire. De quoi récupérer des joueurs potentiellement réutilisable plus tard et de récupérer au passage quelques jeunes et/ou TDD.
Enfin, les role players. Danuel House, PJ Tucker, Robert Covington sont autant de joueurs aux profils précieux. Tous capables de défendre (à des niveaux différents, certes) et de dégainer à longue distance. Tous sont capables de jouer en switch, d’évoluer autant en attaque qu’en défense sur diverses positions. Dans une ligue où le poste d’ailier est d’une importance capitale, de nombreuses franchises seront prêtes à mettre le prix pour s’adjuger leurs services. Surtout que tous ces joueurs possèdent des contrats très attirants puisqu’en deçà de leur valeur sur le marché. Séparément ou en package, nul doute qu’ils permettront à la franchise des contreparties juteuses, là encore, en vue d’établir un monopole sur la draft.
Viennent les guards. Tout d’abord, Eric Gordon, possédant un contrat long, rendu potentiellement dérangeant à cause de son historique de blessure. Si le joueur peut inquiéter, il peut aussi rendre de fiers services pour une équipe cherchant un joueur susceptible d’apporter un danger en sortie de banc. Capable d’une saison rebond, il pourrait partir aux côtés d’un joueur comme Danuel House possédant un contrat assez faible. Pour finir, Austin Rivers possède encore 1 an avec l’équipe. Insatisfait de sa place dans la rotation l’an dernier, lui aussi a paraphé un contrat très intéressant pour une franchise visant le titre. Là encore, il est possible de glaner un petit quelque chose (TDD).
Résultat, alors que les Rockets avaient payé cher en choix de draft l’arrivée de Russell Westbrook, la franchise pourrait se trouver rapidement dans la situation inverse. L’été dernier, Sam Presti, General Manager du Thunder avait accepté la reconstruction, échangeant ses deux stars et Jerami Grant contre pléthore de tours de draft.
Si, comme moi, cette situation vous apparaît idéale en vue d’une reconstruction, alors voici deux points. James Harden a une valeur supérieure à celle des joueurs du Thunder l’éte dernier. Russell Westbrook sort d’une bonne saison et faisait partie des joueurs du Thunder qui ont rapporté gros. Le Thunder n’avait pas autant de role players facilement échangeables. Le potentiel est donc énorme. Reste, aux dirigeants, à faire aussi bien. Le baptême du feu pourrait bien arriver très rapidement pour le nouveau staff, alors que l’intersaison sera bien plus rapide que ce à quoi la NBA est habituée.
Pour nous, il convient maintenant d’attendre, et voir si de la destruction de ces Rockets, peut faire apparaître de nouveaux monstres en NBA.