Dans quelques jours, le 18 novembre exactement, se tiendra la Draft NBA 2020. Un événement très attendu dans un contexte encore jamais vu dans la ligue. Pour la première fois, la cérémonie se déroulera en novembre donc, mais aussi en visioconférence sur Zoom. Cette année, les strasses et paillettes ne seront pas de sortie, de même que les traditionnelles poignées de mains entre les jeunes sélectionnés et le grand patron Adam Silver. Surtout, c’est un timing des plus serrés qui attend les franchises NBA, toutes les périodes classiques étant drastiquement raccourcies. Habituellement, près de 4 mois s’écoulent entre la Draft et le premier match de la saison. Cette année, ce sera un seul mois, avec une reprise des training camps située au 1er décembre.
Sans aucun doute, ce contexte s’annonce comme une difficulté supplémentaire pour les franchises NBA, qui disposeront d’un temps plus que réduit pour prendre des décisions majeures et forger leurs effectifs. Pour les équipes dont la Draft revêt une importance capitale, c’est donc un challenge d’autant plus relevé. Les Minnesota Timberwolves en font partie, et abordent la Draft en possession du 1er choix tant convoité. Bien que ce soit moins le cas cette saison, on y reviendra. Focus sur la franchise de Karl-Anthony Towns et D’Angelo Russell, en passant au crible les différents enjeux et opportunités qui s’offrent aux loups.
Un contexte difficile
En décrochant le first pick, Minnesota est pour la première fois de son histoire monté dans la lottery. Pas un mince exploit, quand on sait que la franchise a été créée en 1989 et qu’elle a participé de très nombreuses fois au tirage au sort en tant que mal classée.
Pourtant, si l’obtention du premier choix reste toujours un coup de pouce appréciable du destin, l’enthousiasme est mitigé autour des Wolves. Les facteurs pour l’expliquer sont nombreux, à commencer par la faiblesse supposée et annoncée de cette classe de draft. Si, comme nous allons le voir, un trio de tête semble se détacher parmi les prospects, les compliments sont très retenus et nuancés autour des lottery picks. Dans leur bonheur, le sort est aussi moqueur pour les loups : Minnesota monte à la loterie pour la première fois de son histoire lors d’une draft annoncée faible, alors que les deux précédentes étaient fournies en futures stars et que la prochaine est également très attendue.
La faute en partie à une saison NCAA écourtée par la crise sanitaire, rendant plus compliqué encore de juger le talent des futurs rookies. Dans le même contexte, les workouts et entretiens individuels conduits cette année sont bien différents des saisons précédentes, limitant les possibilités d’évaluation des prospects pour les franchises.
Les rookies n’auront cette saison que quelques jours pour s’intégrer dans le roster, avant d’entamer les joutes NBA dès le 22 décembre. Ce délai sera le même pour tous, mais les plus gros prospects devront encore plus rapidement assumer la responsabilité que leur place à la draft mettra sur leurs épaules. Pour corser le tout, plusieurs joueurs annoncés en haut de cette classe suscitent de vrais doutes sur le plan mental, notamment au niveau de leur implication et de leur professionnalisme.
C’est donc un fait : avec des conditions aussi particulières et un timing très serré, choisir en haut de la draft se révèle être un challenge encore plus difficile que d’ordinaire.
Pour les Wolves, si le 1st pick reste une chance, c’est aussi un véritable casse-tête qu’il va falloir démêler. Il s’agira donc de bien utiliser ce choix, que ce soit en sélectionnant un joueur ou en montant un échange. La première option semble se dégager, nous y viendrons, même si tout reste ouvert.
En plus du contexte particulier entourant cette draft 2020, le contexte interne des Wolves est lui aussi à prendre en compte. La franchise peine à développer un projet solide depuis des années, entre joueurs décevants et tentatives infructueuses. L’an dernier, les espoirs ont vite été enterrés pour un effectif trop peu talentueux et aux lacunes insurmontables. Avec l’arrivée d’une nouvelle direction, la transition semblait pourtant inévitable, et Minnesota a fait le choix de développer des idées malgré un effectif inadapté. C’est lors de la trade deadline que Rosas a commencé à faire bouger l’échiquier, en ramenant des pièces plus attrayantes pour le projet, D’Angelo Russell en tête. Mais le chantier reste immense pour le colombien et son staff, et cette intersaison pourrait bien être déterminante.
Enfin, pour clore ce contexte bien particulier, rappelons que Minnesota doit faire face à la situation juridique explosive de Malik Beasley.
L’arrière, transfuge de Denver en février dernier et auteur d’excellentes performances à son arrivée à Minnesota, se retrouve empêtré dans une affaire bien sombre. Accusé d’avoir pointé une arme vers une famille mais aussi son propre enfant, d’avoir été en possession de drogues en quantité conséquente, Beasley est aujourd’hui sous la menace d’une condamnation judiciaire. Si son sort n’est pas encore déterminé, son avenir en NBA pourrait s’assombrir rapidement. Les faits qui lui sont reprochés semblent avérés, et si la décision juridique reste à connaitre, nous n’avons à ce jour aucune idée du positionnement de la franchise. Avant que cette affaire n’éclate, Gersson Rosas laissait entendre que re-signer l’arrière était une priorité. Les plans de la franchise ont peut-être déjà changé, ou seront liés à l’issue du dossier.
Une épine dans le pied dont les Timberwolves se seraient bien passés, mais qui pourrait également rendre le choix de draft plus évident – ou contraint.
Pour rappel, voici les choix dont dispose Minnesota lors de cette draft :
- 1er choix,
- 17ème choix (via Brooklyn),
- 33ème choix.
Parmi les observateurs, nombreux estiment que la franchise détient le plus de clés et d’opportunités, en grande partie à cause du nombre de choix détenus. Minnesota n’aura pas le droit de se tromper, et malgré les doutes autour de cette classe, peut se retrouver bien renforcée.
Besoins et idées de profils
Les besoins de la franchise sont nombreux, et ce premier choix constitue une belle opportunité de combler quelques uns d’entre eux. Minnesota manque actuellement de beaucoup de choses dans son roster, notamment pour espérer jouer les troubles fêtes dans la course aux playoffs.
Armés de leur axe D’Angelo Russell-Karl Anthony Towns, et de jeunes joueurs encore en plein développement, les Wolves disposent d’une base sur laquelle travailler. Mais il n’est pas compliqué d’identifier les besoins à combler : création, tir extérieur, explosivité vers le cercle, et surtout la défense. Que ce soit sur les lignes extérieurs ou dans la raquette, il manque encore bien des ingrédients aux Wolves pour passer un cap. Et la Free Agency qui arrive ne laisse pas entrevoir beaucoup d’opportunités, d’autant que les finances ne permettront pas de folies. Surtout que si Malik Beasley venait à ne pas retrouver cet effectif, les vides à combler seraient d’autant plus grands…
On vous propose donc d’identifier quelques profils génériques dont les Wolves auraient bien besoin, et d’éventuelles cibles qui pourraient correspondre. Ces joueurs seront choisis dans la draft, ou éventuellement via trade, basés sur les dernières rumeurs les plus crédibles – ces pistes ne seront évidemment pas exhaustives.
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Cible n° 1 : un extérieur défenseur/dragster et/ou un second ball handler
Pourquoi un tel besoin ?
Difficile de dissocier deux profils car ces trois qualités recherchées sont presque introuvables en un seul joueur, disponible qui plus est. Dès lors, il serait intéressant de trouver des profils qui en combinent au moins deux. Hormis D-Lo, Minnesota manque cruellement de talent et de création sur les lignes extérieures. Okogie n’a pas ce profil, et si Russell excelle dans la création pour lui-même, il ne sera jamais le meilleur passeur de la ligue.
L’idéal pour les Wolves serait de trouver un second joueur capable de porter la balle, en deuxième playmaker au relais de l’ancien Laker. Par ailleurs, les lacunes évidentes de Russell en défense pousse à lui trouver un partenaire, par séquence, capable de mener la danse de ce côté du parquet. Idéalement, capable de défendre sur toutes les positions extérieures, de mettre des pressions et même d’intercepter.
Enfin, Minnesota manque cruellement de joueurs capables d’apporter une menace près du cercle depuis les lignes extérieures. Russell est un superbe shooteur, un bon playmaker, mais se montre relativement inefficace quand il s’agit de finir à l’arceau. Par manque de qualités athlétiques peut-être, mais d’autres meneurs de très grand talent parviennent à exceller dans ce registre. Les Wolves ont très clairement manqué de pression sur le cercle adverse la saison dernière, alors même que le spacing était plutôt bon par séquence.
Les profils intéressants :
- Anthony Edwards
Pour beaucoup, l’arrière de Georgia est le plus haut potentiel de cette classe, en termes de talent. S’il est loin de faire l’unanimité comme d’autres avant lui – Zion Williamson et Ja Morant par exemple -, Edwards reste un prospect attractif.
A 19 ans, il affiche un profil athlétique fou : 1m98 pour 2m08 d’envergure, de ce côté là on est sur un profil similaire à d’autres arrières superstar comme Klay Thompson ou James Harden. En revanche, avec 102kgs sur la balance, Edwards est déjà plus lourd que ces joueurs bien plus âgés. Si l’on doit s’en tenir au côté athlétique uniquement, l’arrière a des airs de Dwyane Wade, avec une vraie puissance sur le bas et le haut du corps. Doté d’un bon premier pas, costaud, il semble déjà prêt physiquement pour s’intégrer en NBA, et y performer. Rapide, il dispose d’un très bon handle, difficile à défendre, et peut donc faire exploser une défense que ce soit sur demi-terrain ou bien en transition. Sa puissance et sa rapidité le rendront compliqué à défendre par la plupart des extérieurs.
A Georgia, il était complètement esseulé dans une équipe de très faible niveau. Forcément, cela a pu le faire briller en soliste, mais aussi le pénaliser lorsqu’il forçait les choses. Si Edwards affiche une superbe gestuelle, avec un tir difficile à contrer, ses prises de décision étaient souvent contestables : en ressortent des pourcentages tout juste corrects, notamment à 3pts (29%). En revanche, malgré un supporting cast limité, il a parfois montré de très bonnes lectures, en trouvant des passes intéressantes.
Défensivement, c’est une toute autre histoire. Souvent aux abonnés absents, peu impliqué, Edwards n’a jamais rassuré. Pourtant, l’arrière est un potentiel bon défenseur, au minimum, au vu de ses aptitudes physiques. Très énergique, et capable de montrer une intensité folle, il lui manque donc l’envie de défendre et bien sûr, la régularité et la discipline. A 19 ans, c’est bien normal mais il aura besoin d’être cadré pour se développer en défense. Les signaux ne sont pas au rouge, et pourraient même passer au vert si le joueur y met du sien.
Vous l’aurez compris, Edwards a de nombreux atouts qui collent au profil recherché par les Wolves : capacité dingue à agresser le cercle, scoreur né, créateur pour soi mais potentiellement pour les autres, et même un potentiel défensif intéressant. Les ingrédients sont là, même si le prospect aura besoin d’être développé pour exploiter tout son potentiel. Un autre bémol important, Edwards n’a montré aucun impact en jouant off-ball : l’arrière a donc besoin de la balle, même s’il était le seul à pouvoir la porter à Georgia. Aux côtés de Russell et même KAT, cela pourrait devenir un problème, avec trop de joueurs ayant besoin du ballon.
- Lamelo Ball :
Le second prospect le plus évoqué du côté de Minnesota. Les experts sont en effet partagés entre le petit dernier de la fratrie Ball et Anthony Edwards.
LaMelo est un meneur, au sens littéral du terme. Excellent créateur, il semble disposer d’un très haut potentiel. Déjà élite sur pick-and-roll et doté d’une superbe vision, Ball est un joueur spectaculaire qui peut rendre tous ses coéquipiers meilleurs. Son handle de haut niveau lui permet de créer pour les autres aussi bien que pour lui-même, et il est capable de scorer de n’importe où sur le parquet, du moins en théorie. Car en pratique, sa sélection de tirs et sa mécanique sont très nettement à travailler, pour faire de lui un attaquant élite en NBA.
Offensivement, LaMelo Ball affiche donc des qualités aussi flagrantes que ses défauts. Comme Edwards, il est très jeune et ses travers peuvent être corrigés par le travail au fil des années, notamment son adresse et ses choix de tirs. Le meneur présente aussi l’avantage d’avoir évolué dans un contexte professionnel depuis plusieurs mois, entre la Lituanie et l’Australie. Contrairement à beaucoup d’autres prospects, LaMelo a joué avec de vrais adultes, même si le niveau réel de la NBL, la ligue australienne, reste discutable.
Comme Edwards, Ball suscite de gros doutes sur ses qualités défensives. Avec 2m01 et une belle envergure, il doit pouvoir défendre correctement, mais il n’a jamais affiché une réelle envie de ce côté du terrain. Il parait léger pour devenir un défenseur solide, et devra surtout s’impliquer pour exister en NBA dans ce registre.
Le profil de Ball présente donc un intérêt pour les Wolves, mais moins attractif que celui d’Edwards à mon sens. Son potentiel défensif a priori moins élevé, ainsi que sa capacité limitée à finir au cercle contrairement à l’arrière athlétique de Georgia en font un candidat secondaire. S’il ferait clairement du bien à la création et soulagerait Russell, il a comme Edwards besoin du ballon pour exister, et les doutes sur la cohabitation possible entre les deux hommes sont donc similaires.
- Tyrese Maxey :
Difficile de savoir à quelle place sera choisi le meneur de Kentucky. Maxey ne fait pas l’unanimité, mais il est toujours difficile d’apprécier la valeur d’un élément venant de Kentucky. Le système John Calipari cache parfois les qualités des extérieurs, et le futur rookie pourrait s’inscrire dans la lignée de certains prédécesseurs.
Sur le papier, Maxey répond au besoin de pression sur le cercle en attaque, et de régularité défensive. Doté d’une bonne envergure, mobile et costaud, il pourrait défendre sur les deux postes arrières. Il semble être un joueur appliqué, bien qu’à développer des deux côtés du terrain. Offensivement, l’adresse n’est clairement pas au rendez-vous. Mais là encore, Maxey affiche des signaux positifs, à savoir une bonne gestuelle et un bon pourcentage de réussite aux lancers francs. Ce dernier paramètre est souvent pris en référence pour estimer la capacité d’un joueur à progresser sur son tir.
Sur le papier en tout cas, le meneur de Kentucky a tout d’une bonne pioche potentielle pour les Timberwolves.
- Tyrese Haliburton
Un autre Tyrese, un autre meneur, issu des Cyclones de Iowa State cette fois-ci.
Beaucoup plus grand que Maxey du haut de son 1m96, il est cependant très frêle, mais son envergure peut lui permettre de défendre à la fois sur des meneurs, mais aussi de suivre les ailiers. Le potentiel est là, mais il faudra très nettement développer la puissance physique pour devenir un bon défenseur : loin d’être impossible en NBA, tant ils sont nombreux à être passés par cette étape avant lui.
Offensivement, Haliburton apporterait beaucoup de solutions à Minnesota. Excellent sur pick-and-roll, il dispose d’une bonne vision du jeu faisant de lui un bon passeur. Pas encore un playmaker élite évidemment, mais de bonnes bases pour en faire un second ball handler capable de créer pour les autres. Un profil intéressant pour évoluer aux côtés de Russell par séquence. Par ailleurs, Haliburton est un tireur fiable, uniquement en catch-and-shoot pour le moment.
Tout comme Maxey, si Haliburton venait à tomber jusqu’au 17è pick des Wolves (cela semble impossible), ce serait une affaire en or à ne pas louper.
Ils sont déjà dans l’effectif :
- Jarrett Culver
On commence par tricher, car le joueur fait déjà partie du roster des Wolves.
Après une première saison correcte, Culver doit clairement passer un cap pour confirmer son statut de 5è choix de draft. Sur le papier, l’ailier dispose de bonnes bases pour correspondre au profil énoncé. A commencer par ses qualités défensives évidentes, qui ne demandent qu’à exploser. Le garçon a déjà montré qu’il pourrait défendre sur plusieurs postes, et de manière très efficace.
Avant son entrée en NBA, il était annoncé comme capable de porter la gonfle en attaque et de créer. Si ses qualités balle en main sont bien présentes, il n’a pas impressionné par son playmaking. Encore jeune, il peut nettement progresser dans ce registre, que ce soit dans le cinq majeur ou avec le banc par séquences. Enfin, Culver a montré de belles qualités athlétiques lui permettant d’attaquer le cercle sans difficulté. Problème, la finition n’est pas toujours au rendez-vous pour l’ailier, qui doit faire mieux. Par ailleurs, son inefficacité aux lancers francs l’empêche d’exploiter permettant le drive, pour aller chercher des fautes lorsqu’il ne peut pas marquer.
Si Culver a donc des atouts pour combler certains besoins en création, en attaque du cercle et défense extérieure, il devra montrer de réels progrès, et vite.
- Malik Beasley :
A nouveau, on regarde du côté de l’effectif en place, même si Beasley a de plus en plus de risques d’en sortir.
De ce qu’il a montré, Beasley peut répondre à certains besoins des Wolves, notamment pour ce qui est de jouer balle en main. Cependant, dans ce registre, il est limité à la création pour lui-même, capable de s’offrir de belles opportunités de tir. Difficile donc de l’imaginer en second playmaker. En revanche, il est plutôt complet au scoring, et peut encore travailler son approche du cercle pour diversifier la menace offensive qu’il représente.
Défensivement, s’il ne sera certainement jamais un grand défenseur, il apporte tout de même une énergie appréciable. Bien que peu discipliné, Beasley fait office de chien fou toujours prêt à embêter son opposant.
Globalement, si son profil n’est pas idéal, Malik Beasley rendrait de fiers services aux Wolves, comme il a déjà commencé à le faire. Mais comme nous l’avons déjà évoqué, son avenir semble de plus en plus s’inscrire loin du Minnesota.
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Cible n°2 : un intérieur athlétique / rim runner
Pourquoi un tel besoin ?
Les lacunes défensives de Towns ne sont plus un secret pour personne. Parfois absent, souvent maladroit, le pivot manque aujourd’hui de QI défensif pour s’affirmer comme un protecteur de cercle solide. Athlétiquement, KAT a pourtant les qualités pour être un défenseur honnête, par sa mobilité et son envergure. Mais il ne parvient toujours pas à être dissuasif, souvent pris en défaut sur son placement et sur une certaine naïveté.
A ses côtés, James Johnson ne sera pas la meilleure solution, bien que Minnesota puisse retrouver cette raquette par défaut la saison prochaine. L’ancien du Heat est un combattant, très utile par sa polyvalence offensive, mais il n’est pas le partenaire idéal de KAT.
Les Wolves devraient ainsi se mettre en quête d’un profil très athlétique sur le poste 4, doté de qualités permettant de combler les manques de Towns. La mobilité pour permettre les switchs, ainsi qu’une belle verticalité seraient les meilleurs atouts pour un tel profil. Idéalement, ce joueur serait donc capable de protéger le cercle face à tout type de menace, et de jouer sous l’arceau en attaque.
Towns se balade très souvent loin du cercle pour tirer, et semble même pouvoir être une option envisageable à la passe sur certaines séquences. Maintenir une présence dans la raquette adverse est donc capital pour rendre le spacing intéressant, et donner plus de solutions offensives aux porteurs de balle.
Les profils intéressants :
- Onyeka Okongwu :
Promis au top 10 de cette cuvée, il affiche des caractéristiques parfaites pour jouer aux côtés de Towns. Polyvalent, il peut défendre sur les postes 3 à 5 grâce à sa mobilité, et se trouve être un solide protecteur de cercle. Surtout, l’intérieur des Trojans surprend par son intelligence et sa maturité de ce côté du terrain. Malgré son jeune âge, il mord peu aux feintes et affiche une réelle efficacité sur les shots adverses. Okongwu a tout du candidat idéal, et peut tout à fait être envisagé dans le cadre d’un trade down.
Offensivement, il reste peu développé et et donc limité actuellement, mais sa présence sous l’arceau serait quoiqu’il arrive intéressante pour les Wolves. Selon moi, c’est le meilleur fit disponible dans le top 10 de cette draft pour Minnesota, mais trop difficile à envisager en first pick.
- James Wiseman
Annoncé comme un énorme potentiel au poste 5, Wiseman présente de nombreuses qualités athlétiques et défensives qui correspondent au besoin énoncé. Cependant, cela entrainerait le décalage de Towns au poste 4. Offensivement, KAT serait alors limité à un registre loin du cercle, alors qu’il a déjà tendance à en abuser parfois. Mais c’est surtout en défense que l’équation serait trop compliquée, Towns n’étant absolument pas capable de défendre sur ce poste. Une option très difficile à envisager donc.
- Miles Bridges :
Le poste 3/4 des Hornets est envisageable dans l’éventualité d’un trade down avec Charlotte axé autour des picks 1 et 3 de cette draft. Nous reviendrons sur cette rumeur, mais Bridges pourrait alors être un joueur intéressant à récupérer pour les Timberwolves.
Il correspond tout de même moins au besoin générique énoncé plus haut, malgré de belles qualités physiques et un profil complet. Joueur intelligent, toujours utile au collectif, Bridges a de quoi faire saliver bon nombre d’équipes toujours en recherche de ce type de joueur.
Si un échange est discuté avec Charlotte, les Timberwolves doivent essayer de l’arracher aux Hornets, on en reparlera.
Il est déjà dans l’effectif :
- Jarred Vanderbilt :
Là encore, on triche un peu. Mais finalement, Vanderbilt ne pourrait-il pas apporter une solution viable sur ce poste ? Comme Bridges, il évolue sur les deux postes d’ailier, et ne pourra donc pas aller au charbon sur les pivots. Si l’ancien Nugget est un beau bébé athlétique, il sera trop léger pour défendre sur les vrais 5.
En revanche, sa mobilité, sa verticalité et sa capacité à jouer près du cercle en attaque peuvent faire de lui un candidat intéressant pour Minnesota. A moindre coût, qui plus est.
Alternatives lors de la Free Agency : Aron Baynes, Jerami Grant (a priori inaccessible)
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Cible n°3 : un shooteur extérieur
Pourquoi un tel besoin ?
L’an dernier, Minnesota s’est longtemps illustré par sa médiocrité au tir extérieur. Alors que Ryan Saunders souhaitait mettre en place un jeu rapide faisant la part belle aux shots lointains, le roster était composé de joueurs plus que maladroits dans l’exercice. Si certains ont quitté le navire, Josh Okogie et Jarrett Culver sont toujours à bord. Minnesota espère les voir progresser, pour faire du premier un solide 3&D et du sophomore un joueur offensif complet.
Dans la NBA moderne, les tireurs d’élite ne sont jamais de trop, et les Wolves pourraient se mettre en recherche d’un tel profil. La Free Agency et la draft doivent permettre de dénicher un tel élément. Trouver un vrai spécialiste peut permettre de mettre de côté d’éventuelles carences défensives et de relativiser l’aspect unidimensionnel du joueur.
Les profils intéressants :
- Aaron Nesmith
Il se pourrait que l’arrière/ailier des Vanderbilt Commodores soit encore disponible en 17ème place de cette draft. Shooteur médiocre lors de sa première année, Nesmith a explosé les compteurs lors sa saison sophomore. Avec plus de 8 tentatives par match, l’extérieur affiche un superbe pourcentage de 52% de réussite. Sur un volume aussi important, la statistique a de quoi affoler. En revanche, le faible échantillon laisse planer un véritable doute sur la capacité du joueur à reproduire cette performance sur la durée, en NBA qui plus est. En effet, il n’a disputé que 14 matchs universitaires la saison passée.
Mais cette efficacité sur un tel volume sont de bons signaux, d’autant que Nesmith affiche d’autres qualités intéressantes, notamment sa défense sur l’homme et ses qualités athlétiques. De quoi le développer sur un profil plus large que celui d’un tireur uniquement.
- P.J. Washington
L’ailier fort des Hornets n’a rien d’un joueur unidimensionnel, et a tout du joueur le plus alléchant de cette dernière liste. Capable de réaliser beaucoup de choses sur un parquet, Washington a prouvé qu’il avait un bel avenir en NBA cette saison. Poste 4 fuyant, il ne serait peut-être pas le fit idéal avec KAT mais représente une perspective tout de même intéressante pour les Wolves.
Difficile d’imaginer Charlotte le lâcher mais dans le cas d’un trade up pour arracher le premier choix, les Hornets devraient certainement céder une pièce attractive. Superbe shooteur, comme on l’a vu lors de son carton face à Chicago l’an dernier (27 pts à 7/11 derrière l’arc) et doté d’un vrai potentiel, P.J. Washington serait une belle contrepartie pour Minnesota.
Alternatives lors de la Free Agency : Joe Harris, Davis Bertans.
Quelles pistes à l’approche de la draft ?
Depuis plusieurs semaines, de nombreuses rumeurs ont vu le jour autour des Wolves et de la draft à venir. Beaucoup d’écrans de fumée, certainement, mais comme on dit il n’y a pas de fumée sans feu. Une seule certitude, celle que le management de Minnesota sonde toutes les possibilités sur le marché. Dès lors, quelles sont les différentes opportunités envisageables ?
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Option n°1 : conserver tous les picks
Imaginons que Minnesota ne parvienne à échanger aucun de ses choix de draft, ou ne le veuille pas – ce qui est moins probable. Quels joueurs faudrait-il sélectionner sur les différentes places ?
- 1st pick : Anthony Edwards. Les profils dressés plus haut donnaient déjà une sorte de comparaison entre l’arrière de Georgia et LaMelo Ball. Selon moi, Edwards serait un meilleur fit et présente un plafond plus haut. Il semble capable de devenir un joueur bien plus complet, s’il est bien développé et encadré – ce qui n’est pas gagné. Les deux joueurs ont des arguments, et combleraient de vrais besoins. Cependant, j’imagine mieux Edwards s’imbriquer dans le roster des Wolves, alors que LaMelo ressemblerait plus à une valeur marchande plus élevée dans la quête d’un échange futur.
- 17th pick : évidemment, le choix dépendra des joueurs restants à ce moment de la draft. Si par miracle, Haliburton ou Maxey était encore disponible, ce serait pour moi une évidence de porter le choix sur l’un d’eux, avec une préférence pour le premier cité. Derrière, plusieurs joueurs font office de candidats sérieux, notamment Aaron Nesmith, Desmond Bane ou Saddiq Bey. Deux visions me semble devoir être envisagées pour ce pick : sélectionner un joueur prêt à contribuer tout de suite (physique NBA ready ou très bon dans un secteur en manque) ou tenter un pari à développer. Par exemple, si Cole Anthony venait à descendre aussi bas, alors qu’il y a un an sa côte était au plus haut. Michael Porter Jr like…
- 33th pick : au 2nd tour, l’objectif est évidemment de flairer la bonne affaire. Là encore, il faut espérer un pari réussi, ou choisir un profil rassurant qui correspond au besoin. L’avantage des Wolves est de se situer au début du second tour, et de bonnes affaires seront encore possibles.
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Option n°2 : échanger le 1st pick
Ce n’est un secret pour personne, Minnesota sonde l’intérêt de toute la ligue pour ce premier choix. Dans une draft peu attractive, les choses sont bien plus compliquées, mais plusieurs rumeurs ont émergé ces dernières semaines.
Premièrement, les Wolves pourraient rêver d’aller chercher une star dans un gros trade. Si rien n’est impossible en NBA, autant arrêter tout de suite sur le sujet.
Les profils attractifs pour Minny semblent être Devin Booker, Ben Simmons, et dans une moindre mesure Bradley Beal (car une seule année de contrat). Le premier cité sort d’une bulle remarquable à Orlando avec les Suns, et semble complètement intouchable. Pour le second, les choses semblaient un peu plus ouvertes avec le changement de coach et l’arrivée de Daryl Morey en provenance des Rockets. Cependant, un tel échange semble impossible à monter, avec une quantité d’assets limitée du côté des Wolves. Idem concernant Beal, pour lequel Minnesota n’a pas assez à envoyer à Washington pour les convaincre de lâcher leur star.
Reste donc l’option d’un trade down, si une telle possibilité s’offre aux Wolves. Deux équipes sont régulièrement évoquées dans les rumeurs, comme étant intéressées pour obtenir le 1er choix : Charlotte et New York.
Les Hornets seraient très intéressés par Wiseman, et craindraient de voir les Warriors sélectionner le pivot en seconde position. Rumeur lancée par les Wolves eux-mêmes ou réalité ? Personne ne peut le dire. Quoiqu’il en soit, Charlotte dispose d’une quantité de pièces attractives outre leur 3è choix pour convaincre Minnesota. Nous les avons déjà évoquées plus haut, à savoir Miles Bridges et P.J. Washington. Difficile de savoir si les Hornets seraient prêts à lâcher l’un des deux jeunes, mais cela semble inévitable s’ils veulent vraiment récupérer le 1st pick des Wolves. Ces derniers descendraient alors en 3ème place, et seraient tributaires des choix réalisés avant eux, notamment par Golden State.
Si Wiseman était alors choisi par Charlotte, que feraient les Warriors avec leur pick, dans le cas où ils l’auraient conservé ? Anthony Edwards semble plus approprié que Ball dans ce roster, et Minnesota aurait quoiqu’il arrive l’un des deux disponible. Par ailleurs, à titre personnel, je suis absolument conquis par le profil d’Okongwu, que je vois parfaitement s’inscrire aux côtés de KAT dans la raquette. Si le sélectionner en première place est inconcevable, le prendre avec le 3ème choix me parait plus envisageable, notamment si Edwards n’est plus disponible.
Du côté de New York, moins de pièces intéressantes sont disponibles. Quelques rumeurs font état de Mitchell Robinson dans le deal, mais cela semble impossible à croire tant le pivot est apprécié et encore très jeune. Néanmoins, avec le 8ème choix de cette draft, les Knicks ont quelques éléments à proposer comme Ntilikina. Personnellement, je n’imagine aucun package qui soit suffisamment attirant pour les Wolves, et acceptable pour New York. A suivre donc, mais si Minnesota venait à choisir en 8ème place, les priorités seraient alors Isaac Okoro ou Okongwu. De plus en plus attractifs, ils pourraient avoir été choisis avant, et se rabattre sur Maxey ou Haliburton serait une solution.
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Option n°3 : échanger le 17th pick
Là encore, Minnesota sonde toutes les possibilités. Même dans une draft annoncée comme faible, un deuxième choix dans le top 20 reste attractif, et deux pistes semblent se dégager.
- 17th pick + James Johnson : ce package ne semble pas attirer grand monde.
L’ailier-fort a réalisé une saison plus que correcte, mais touchera 17M de dollars la saison prochaine, après avoir activé sa player option. L’idée de cette offre serait de récupérer un vétéran plus adapté aux besoins de l’effectif, ou de monter légèrement dans la draft. A ce jour, aucun intérêt n’est sorti dans les médias, si ce n’est la disponibilité d’Aaron Gordon. Souvent décrié, l’ailier-fort du Magic semble cependant plus correspondre à ce que les Wolves recherchent. Suffisamment pour apporter une véritable plus-value ?
- 17th pick + Jarrett Culver : une offre bien plus alléchante, alors que Culver ne sera que sophomore la saison prochaine.
Les dernières rumeurs faisaient état d’un intérêt des Hawks pour ce package permettant alors aux Wolves de récupérer le 6th pick d’Atlanta. A mon sens, ce serait une erreur de lâcher Culver après une seule saison NBA et une sélection à la 5ème place de la dernière draft, quel que soit le partenaire de trade et donc la place de draft potentielle. Comme indiqué plus haut, il peut résoudre plusieurs problèmes dans l’effectif en franchissant un palier, et il serait dommage de le voir exploser ailleurs. D’autant plus pour monter dans cette draft. Néanmoins, si Minnesota venait à réaliser un tel échange, les cibles prioritaires resteraient les mêmes, Okongwu en tête.
Nous en avons parlé plus haut, mais la possibilité de récupérer une star doit forcément trotter dans la tête de Gersson Rosas. Le colombien a toujours été clair à ce sujet : il cherche toujours le plus gros talent, quitte à faire des mouvements importants. Il l’a montré à la trade deadline l’an dernier. On peut donc supposer que la piste de récupérer le 6ème choix des Hawks s’inscrit dans l’idée de proposer un package plus attractif avec les choix 1 et 6 de cette draft en base.
Concernant le pick 33, il ne semble pas y avoir de piste particulière. Hormis gros transfert où celui-ci pourrait servir de complément, le choix devrait être conservé par Minnesota.
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Avec trois choix lors de la draft à venir et malgré le manque d’enthousiasme autour de celle-ci, Minnesota dispose donc de belles cartes à jouer. Avec des besoins forts dans l’effectif avant d’aborder une conférence Ouest d’une densité incroyable, les dirigeants doivent profiter de cette opportunité pour renforcer l’équipe. Les possibilités sont nombreuses, mais le contexte difficile qui entourent cette cuvée va nettement compliquer la tâche des Wolves. Rendez-vous dans quelques jours, et même quelques heures, pour découvrir ce que la franchise pourra réaliser. Avec la folie qui semble se préparer pour la période à venir, nul doute que certaines surprises nous sont réservées.