“Quiquiriqui, kuk-kurri-kuuu, kukurruku”
Vous aurez, cher((e)s) lectrice(s)/lecteur(s) – oui, j’ai eu un tarif sur les parenthèses – l’indulgence de pardonner mon élan de chauvinisme.
En même temps, dire que l’on rongeait son frein depuis le début de la saison serait un doux euphémisme. Entre les reports de matchs, les annulations, les joueurs peu utilisés (Causeur, Heurtel, Westermann) et les performances au mieux passables de l’ASVEL, nous n’avions guère que le trio De Colo, Labeyrie, Lauvergne pour s’ambiancer en béret-baguette. Jusqu’à l’issue de cette journée… Mais chaque chose en son temps.
Une fois de plus, la carte proposée par l’Euroleague en ces 5 et 6 novembre 2020 mettait en appétit : des chocs entre stars (Anadolu-Maccabi, Fenerbahçe-Khimki, Panathinaïkos-CSKA), l’accueil de Barcelone par Reneses, le duel des outsiders (Valencia-Milan), la réception du Grand Real par les leaders du Zalgiris, le bal des empêcheurs de tourner en rond (Bayern-Etoile Rouge)… Yummy ! Fidèles, nous nous préparions à regarder, avec la subjectivité absolue du supporter, le duel des Fall pour le déplacement de l’ASVEL chez les champions d’Espagne de Dusko Ivanovic, souhaitant éprouver à nouveau les émotions grisantes de l’automne 2019.
A table !
Les résultats de la journée
Le MVP : Rodrigue Beaubois
Le 5 majeur
Le 6è homme : Antoine Diot
La réac’ réac du rédac
Le classement
Le programme de la prochaine journée
***
Les résultats de la 7è journée
Cliquez sur le match qui vous intéresse pour accéder à son résumé complet !
- Baskonia Vitoria-Gasteiz – LDLC ASVEL Villeurbanne – Buesa Arena: 86-88
C’était un duel presque franco-français entre l’ASVEL et les basques de Vitoria, qui ont accueilli un contingent français important. Dans ce duel de belles attaques, les Villeurbannais ont réussi un petit exploit, en allant s’imposer dans de difficiles terres basques où aucun club français n’avait gagné depuis 1985.
En difficulté en ce début de saison d’Euroleague, avec 3 défaites en autant de rencontres, les Villeurbanais ont donc lancé leur campagne 2020-21. Avec le retour aux affaires de joueurs majeurs (Diot, Cole, Freeman, Howard) mais sans Paul Lacombe et Guershon Yabusele, l’ASVEL a surpris Vitoria, qui sortait d’une courte défaite contre l’ogre barcelonais lors du round 6.
Les deux postes 5 se seront rendus coup pour coup. Pour ses retrouvailles avec l’ASVEL, Tonye Jekiri a brillé (21 points à 8/11, avec 7 rebonds) mais n’a pas fait le poids physique face au géant Mustapha Fall, qui signe son match référence en Euroleague : 19 points (8/9), 5 rebonds et 6 fautes provoquées.
😤 @moustaphafall15 inarrêtable jeudi soir face à @Baskonia, 19 points, 5 rebonds, 28 d’évaluation ! Et bon week-end à tous 😉#LDLCASVEL #EuroLeague pic.twitter.com/3l3mFB82Ni
— LDLC ASVEL (@LDLCASVEL) November 7, 2020
Il faut dire qu’il a bien été servi par Antoine Diot, qui s’affirme comme le meneur titulaire de cette équipe de l’ASVEL, auteur d’un retour très séduisant : 15 points à 4/5 à trois points et une maitrise parfaite du pick and roll, notamment pour servir Fall ou bien un séduisant Ismael Bako.
C’est en défense également que Diot peut apporter, notamment face au Baskonia. Les Basques présentent un problème qui se confirme de semaine en semaine : leur attaque est trop déséquilibrée, avec des arrières qui doivent intier, créer et conclure. Henry Pierria a une nouvelle fois noirci la feuille (20 points, 3 rebonds et 6 passes) mais a perdu trop de balles (4) tandis que Luca Vildoza, son compagnant du backcourt, doit se muer en un initiateur offensif qu’il n’est pas. Goran Dragic continue lui de prouver qu’il est un formidable joueur d’Euroleague, mais son apport en sortie de banc est trop esseulé.
Si le projet Freeman au poste 2 continue (il peine à trouver le rythme, il finira à 4 points à 1/4 au tir mais continue de montrer de belles qualités de création), Diot et Freeman montrent une belle complémentarité. C’est le moins le cas avec Norris Cole, précieux en sortie de banc malgré une adresse encore absente (0/4 à trois points). Le champion NBA est, pour l’instant, meilleur en 6ème homme de luxe et manque encore en répétitions pour jouer dans les dernières minutes des matchs.
L’ASVEL sort donc de ce match de série avec une victoire durement acquise. Si le Baskonia doit faire mieux (notamment Rokas Giedraitis, que l’on attendait comme le joueur majeur de l’équipe basque), cette victoire est en deuxième bon signe en deux semaine pour l’ASVEL. Une fois le rythme de la compétition retrouvée, les Rhodaniens, menés par le duo Diot-Kahudi, pourrait s’avérer être un poil à gratter à suivre. Dusko Ivanovic doit lui trouver un moyen d’impliquer davantage Rokas Giedraitis en attaque et devra surmonter les incohérences de son effectif s’ils veulent croire aux playoffs.
Le coin des stats :
Moustapha Fall (ASVEL) : 19 points (8/9 aux tirs), 5 rebonds, 2 passes décisives.
Antoine Diot (ASVEL) : 15 points (4/5 à trois-points), 5 rebonds, 7 passes décisives et une balle perdue.
Zoran Dragic (Baskonia) : 12 points (5/8 aux LF) en 17 minutes.
Rokas Giedraitis (Baskonia) : 6 points (3/7 aux tirs), 2 rebonds, 1 passe décivise.
- Anadolu Efes Istanbul – Maccabi Tel Aviv – Sinan Erdem Sports Hall : 91-89
C’était un duel de prétendants à l’avantage du terrain en Playoffs que nous proposait le généreux calendrier de l’Euroleague en ce frisquet jeudi soir. Et si les dynamiques de début de saison des bleus d’Ergin Ataman et des jaunes de Ioannis Sfairopoulos ne correspondaient pas aux standards habituels de ces grosses écuries, l’affiche avait de quoi nous mettre l’eau à la bouche.
Mais écueil(s) de taille dans le camp stambouliote, Shane Larkin, qui avait fait signé un retour victorieux au Pirée la semaine dernière, était à nouveau absent (ce qui commence à être dangereusement habituel), et surtout, les pivots Bryant Dunston et Sanli Sertac n’étaient pas là pour assurer le relais du talentueux mais bien seul Tibor Pleiss.
La tâche s’annonçait donc délicate pour les locaux, face à des israéliens encore en rodage, mais dont les esquisses de production offensive sont de très bon augure pour la suite de la saison.
Le match commença sur les chapeaux de roue, avec un 9-0 passé par l’Anadolu, sous l’impulsion de deux hommes qui se mettront en évidence toute la soirée, l’allemand Pleiss et le croate Krunoslav Simon. Mais l’un des points forts du Maccabi de Sfairopoulos est d’avoir la profondeur et les ressources pour rapidement proposer des ajustements et agresser ses adversaires. Devant les difficultés initiales de Wilbekin, la densité physique de Zizic permettait à Elijah Bryant de briller autour du pick et de planter ses premières banderilles (3/3 à trois points d’entrée) puis d’ouvrir des espaces pour Angelo Caloiaro, en verve en ce début d’exercice.
Le décor était planté, les gladiateurs du soir allaient nous offrir un duel épique !
Les arbitres, attentifs à ce que l’intensité de monte pas outre-mesure, et devant la profusion d’utilisation d’écrans, plus ou moins appuyés, décidèrent de sévir sur cet aspect du jeu, ajoutant finalement à la tension ambiante. Ceci n’eut finalement pour effet que de transcender les acteurs du soir.
Chris Jones signa son entrée en jeu par un petit jumper, permettant au Maccabi de prendre l’avantage pour la première fois à 1min22 de la fin du quart-temps, ce qui fut suivi d’un tir longue distance de l’autre entrant du backcourt, Tyler Dorsey. L’ex-Maverick Rodrigue Beaubois, remplaçant de luxe depuis quelques saisons à Istanbul, entrait pour palier à la défaillance de Micic à la création et, après un panier de Simon, scorait ses premiers points pour égaliser, après une interception de Singleton (quel banc !).
Le cubique arrière Chris Jones allait toutefois conclure la première période au buzzer pour permettre aux visiteurs du Maccabi de prendre l’avantage.
La trame du second acte fut plutôt similaire, avec un rush initial des partenaires d’un Adrien Moerman plus dans l’alternance côté Istanbul. Tibor Pleiss, décidément très en vue depuis le début de la saison, scorait 6 points consécutifs. L’ancien joueur du Jazz semble avoir ajouté cette année plusieurs outils à sa palette offensive, avec une capacité à écarter le jeu sur pick&pop, et une vision collective intéressante,en plus de ses aptitudes habituelles au cercle.
Les recrues Zizic et Bender ne trouvant pas de solution pour défendre le 7-footer, ils durent assez fréquemment laisser la place à l’expérimenté Hunter. Je ne m’étendrai pas davantage sur la “performance” de Dragan Bender, à l’apport habituellement négatif en défense, mais qui multiplie les erreurs grossières en attaque (air ball longue distance dans le premier quart-temps, marcher ridicule dans le second, passes à la touche, sélection de tir scandaleuse, etc.).
Mais une fois de plus, c’est l’agressivité du Maccabi qui leur permettait de revenir au score, en s’appuyant sur le prolifique duo Bryant-Dorsey, martyrisant Gazi, Beaubois, mais (plus inquiétant compte tenu de ses habituelles qualités défensives) aussi Micic, qui aura passé plus de temps coincé dans les écrans d’Ante Zizic que sur les lignes de passes.
C’est le moment que choisit Rodrigue Beaubois pour donner un avant-goût de ce qui allait se passer après les citrons. Après avoir provoqué un switch pour se retrouver face à Zizic, il enchaina feinte, hésitation puis drive et layup avec la faute.
Elijah Bryant, encore lui, devait doucher l’enthousiasme turc par un nouveau tir à la sirène et donner l’avantage aux siens, 50-49. Première période grisante avec déjà 24 passes décisives et 8/16 longue distance pour l’Anadolu contre 9/16 pour le Maccabi.
L’investissement à toute épreuve des acteurs du soir commença à faire son effet sur la fluidité et l’adresse générale lors du troisième quart-temps. La (finalement légère) blessure de Tibor Pleiss força Ataman à laisser son intérieur au repos, générant ainsi un matchup défensif très défavorable à l’Anadolu, que le binome Scottie Wilbekin-Ante Zizic sut rapidement exploiter, le Maccabi était en train de prendre le contrôle de la rencontre.
Prenant le parti d’accepter ce désavantage de taille, mais d’y répondre en laissant Moerman “travailler ” ses vis à vis (au poste, à mi distance, à 3 points), puis de confier une grande partie de la création offensive à Rodrigue Beaubois, l’Anadolu relança finalement Pleiss, alors que le score était de 72-64 en faveur du Maccabi.
Le dernier acte débutait avec un écart de cinq points, à l’avantage des jaunes et bleus.
Et tenez vous bien, ce fut l’écart le plus important de ce quart-temps.
Les adversaires du soir se rendirent coup pour coup, avec une intensité défensive accrue (en témoigne l’énorme block de Othello Hunter sur Vassilje Micic.
Une dantesque fin de match allait voir l’Anadolu d’un duo frenchy Adrien Moerman (17 points) – Rodrigue Beaubois, omnipotent ce soir-là, être en capacité de répondre du tac au tac à la réussite des Wilbekin, Bryant, Blayzer (qui pensait avoir clos les débats après son tir primé).
Comme dans un film hollywoodien, en héros sortant de la brume, Roddy, au cours des deux dernières minutes égalisa d’abord en restant parfait aux lancers-francs (100% depuis le début de saison), puis en gênant une première fois la star du Maccabi Wilbekin. Il délivra ensuite une passe décisive pour Pleiss afin de prendre l’avantage avec 52 secondes à jouer. Enfin, il répondit à l’égalisation de Zizic par un drive victorieux.
En sortie de temps-mort, le Maccabi allait commettre une perte de balle scandaleuse sur la remise en jeu, dont Ante Zizic réussit par un contre sur Moerman à annuler le malus. Wilbekin allait donc avoir l’occasion, avec 5 secondes à jouer d’arracher le match, mais c’était sans compter sur le retour du diable vauvert (hop, 5 points pour ma rubrique “sémantique”) de Rodrigue Beaubois encore lui, qui contrait la dernière tentative du guard naturalisé turc.
Jeu, set et match, et match référence pour l’Anadolu. Le Maccabi et son tacticien grec pourront regretter de n’avoir pas su enfoncer le clou lorsqu’ils auraient pu/du le faire.
Match d’excellente facture, en dépit des piètres prestations d’un Scottie Wilbekin, productif (à 5/13 à 3 points) mais inconstant et d’un Bender encore à côté de ses sneakers. A noter les pourcentages de réussite avec 60.5% à deux points et 41.4% à trois points (pour 29 tentatives) pour les turcs et 56.3% et 46.9% (pour 32 tentatives) côté israélien.
Le coin des stats :
Rodrigue Beaubois (G – FRA – Anadolu) : 23 points à 8/10, 4/4 aux lancers, 2 rebonds, 7 passes, 3 interceptions, 1 contre (décisif); 36 à l’évaluation
Tibor Pleiss (C – ALL – Anadolu) : 20 points à 8/14 (2/2 à trois points) 9 rebonds, 3 passes, 2 contres, 20 d’évaluation
Krunoslav Simon (SF – CRO – Anadolu) : 13 points, 6 rebonds, 4 passes, 17 d’évaluation
Elijah Bryant (G – US – Maccabi) : 22 points à 4/7 à 3 points, 3 rebonds, 4 passes, 25 d’évaluation
Ante Zizic (C – CRO – Maccabi) : 10 points, 8 rebonds, 2 passes, 3 interceptions, 3 contres, 17 à l’évaluation.
- Zénith Saint-Pétersbourg – Olympiacos – Sibur Arena : 66-75
Au coup d’envoi de la rencontre, le Zénith n’avait plus disputé un match d’Euroleague depuis le 9 octobre dernier et une victoire contre le Barça 74 à 70. En face, l’Olympiacos restait sur deux défaites de suite face au Bayern (74-68) et l’Anadolu (79-84).
La première bonne nouvelle de la soirée c’est la présence de Livio Jean-Charles dans le cinq majeur des visiteurs. Le début de rencontre est une opposition de style : les rouges du Pirée cherchent leurs intérieurs par tous les moyens nécessaires tandis que les locaux allument la mèche de loin. Concrètement, ça donne un duel à distance en Hassan Martin et Austin Hollins. L’ancien du Buducnost rend fou Polytress avec sa débauche d’énergie et sa puissance alors qu’Austin Hollins rentre 4 paniers de loin en 5 tentatives. Le premier quart-temps est remporté 20-19 par le Zénith de Xavi Pascual.
Le deuxième acte est clairement à l’avantage de l’Olympiacos, qui va créer un premier écart. Kill Bill Spanoulis sort du banc et participe au temps fort de son équipe (22-7 sur la période). Sur un panier avec la faute, il donne 8 points d’avance aux Reds (27-35) avant que Printezis nous régale de son special move au poste bas. L’écart est de 10 points, le Zénith prend l’eau et se heurte à la bonne défense de son adversaire. A la pause l’Olympiacos est devant de 14 points, 27 à 41.
Au retour des vestiaires, le Zénith fait un premier rapproché grâce à un 9-3 qui force Bartzokas à prendre un temps-mort. La série est coupée par Livio Jean-Charles qui s’offre un and-one grâce à sa présence au rebond offensif. Le manque de rythme de l’équipe russe commence à se faire sentir avec beaucoup de maladresse et une défense hésitante. McKissic rentre un trois points et l’écart grimpe (38-54). Sur la dernière action du quart-temps, il faut un retour héroïque d’Hollins pour contrer un panier facile de Papanikolaou (43-58).
Avec l’énergie du désespoir, le Zénith se lance dans une opération remontada. Sur une action “basket champagne”(#GrosBordel), Billy Baron marque à trois points et Saint-Pétersbourg revient dans la partie. Le temps-mort est demandé pour l’Olympiacos mais n’a aucun effet car le Zénith marque encore, 8-0 série en cours pour revenir à 51-60 alors qu’il reste encore 7 minutes dans le match. C’est un trois points de Spanoulis qui va stopper l’hémorragie mais Baron, sur un step-back à mi-distance, ne veut rien lâcher. Zubkov redonne espoir aux russes avec son tir à 3 points (60-63) alors que Spanoulis rate son lay-up.
Il faut un shoot plein de sang froid de Sasha Vezenkov pour que l’Olympiacos respire un peu mieux (60-66). C’est Shaquielle McKissic qui va sceller la victoire du Pirée : sur un drive puissant, il s’envole et met deux joueurs du Zénith sur le poster. Hassan Martin, le Mr Propre de la soirée (16 points à 7/7 au tir) augmente l’avance à 10 points (60-70). Game Over : le Zénith part de trop loin et ce n’est pas un dernier shoot de loin de Baron qui changera le résultat. Victoire de l’Olympiacos 66-75.
.@ShaqInTheBox detonates at the
No one was stopping him there! #7DAYSMagicMoment pic.twitter.com/InJsVmpu8O
— Turkish Airlines EuroLeague (@EuroLeague) November 5, 2020
Le coin des stats :
Billy Baron (Zénith) : 13 points, 3 rebonds, 2 passes, 2 interceptions
Austin Hollins (Zénith) : 12 points, 1 rebond, 1 contre, 1 interception
Hassan Martin (Olympiacos) : 16 points, 3 rebonds, 1 interception
Shaquielle McKissic (Olympiacos) : 10 points, 2 rebonds, 2 passes
Vassilis Spanoulis (Olympiacos) : 9 points, 3 rebonds, 5 passes, 1 interception
- Alba Berlin – FC Barcelone – Mercedes-Benz Arena : 67-103
Ils sont venus, ils ont vu et ils ont beaucoup défendu. Voici un peu le résumé de cette rencontre entre le Barça, solide premier au classement et un Alba Berlin, déjà loin (1 victoire, 4 défaites) mais aussi privé de Maodo Lo, Johannes Thiemann et Louis Olinde. Si l’Alba a mené quelques secondes (10-8), le rouleau compresseur espagnol s’est très vite mis en route, incarné par les trois tirs consécutifs à trois points d’Alex Abrines mais aussi Nikola Mirotic sur un fadeway. La défense allemande est larguée et après dix minutes le Barça lui a déjà infligé 30 points (18-30).
Nouvelle illustration de la défaillance berlinoise sur la première possession du 2è quart-temps : sur la remise en jeu, Adam Hanga intercepte la balle et dunk sans réelle contestation. Berlin fait sa petite série avec un 5-0 qui force Jasikevicius à prendre un temps-mort (23-32). Le français Thomas Heurtel n’est pas forcément dans son match avec des marchers mais aussi des mauvaises passes qui énervent Jasikevicius. L’ancien palois retrouve rapidement le banc en faveur d’un Nick Calathes très propre.
D’ailleurs, le grec distribue autant de caviars qu’il peut dans cette première mi-temps (10) et nous rappelle quel métronome idéal il est pour une équipe de haut niveau. Si Barcelone connait quelques problèmes défensifs (rotations, replis), l’équipe trouve parfaitement ses shooteurs dont Kyle Kuric (2/2), leur permettant d’augmenter son avance (30 à 47). Sarunas Jasikevicius gère parfaitement la dernière possession de son équipe sur un système déjà vu lors des matchs précédents. Cory Higgins est trouvé derrière la ligne à trois points et ne rate pas sa cible. La barre des 20 points d’écart est dépassée : 36 à 56. Le Barça est intenable de loin avec une réussite de 62% (8/13).
On ne va pas tuer le suspense mais ne vous attendez pas à un retour de Berlin. De retour des vestiaries, Brandon Davies est souvent trouvé au poste bas et se mue en parfait passeur, offrant d’abord un caviar pour Higgins puis Mirotic. Ce dernier domine de la tête et des épaules son adversaire, Luke Sikma, qui n’arrive pas à le stopper. Seule éclaircie côté Berlin, le bon match de Simone Fontecchio qui se démène pour rester sous les 20 points. Malheureusement, Abrines est dans un soir de gala et plante un nouveau trois points, ses 15, 16 et 17ème points de la rencontre (45-71).
Vous connaissez Jasikevicius : le technicien lituanien ne se contente pas de son avance et reste très exigeant avec son équipe à l’image de sa gueulante envers Rolands Smits sur une mauvaise rotation défensive. On sent que la défense du Barça se resserre et l’on voit Fontecchio forcer ses tirs alors que c’est lui qui porte beaucoup le ballon pour Berlin à ce moment là. Thomas Heurtel termine bien ce quart-temps avec un trois points pour repasser les 30points d’écart (47-77).
Dans les dernières 10 minutes, Jasikevicius ouvre son banc avec un 5 composé de Bolmaro, Martinez, Heurtel, Oriola et Kuric. Pour autant, il ne veut rien lâcher et continue de donner de la voix. Offensivement, le Barça est létal. Ça va vite et les systèmes sont exécutés à la perfection. Le dernier quart-temps est presque une séquence d’entrainement pour eux. Berlin n’est plus là et la défense laisse les portes grandes ouvertes. Thomas Heurtel se régale de picks dans l’axe et trouve ses intérieurs qui finissent au cercle ou lâchent la balle dans le corner. Barcelone s’impose 103 à 67.
36 points, l’addition est salée pour Aito Garcia Reneses qui doit composer avec une effectif affaibli, jeune et dont les leaders ne sont pour l’instant pas au niveau attendu (coucou Luke Sikma). Le Barça fait forte impression avec une grosse réussite : 73.7% à 2 points, 52.2% à 3 points pour 140 d’évaluation collective et 31 passes décisives dont 12 pour le seul Calathes.
.@MT28APRIL can pass a basketball VERY well #7DAYSMagicMoment pic.twitter.com/IsVq3iLY7w
— Turkish Airlines EuroLeague (@EuroLeague) November 5, 2020
Le coin des stats :
Nikola Mirotic (Barcelone) : 18 points, 5 rebonds, 1 passe
Rolands Smits (Barcelone) : 13 points, 8 rebonds, 1 passe, 1 interception
Alex Abrines (Barcelone) : 17 points à 5/6 de loin
Luke Sikma (Berlin) : 10 points, 6 rebonds, 6 passes
Simone Fontecchio (Berlin) : 17 points, 1 passe
- Valence Basket – Olimpia Milan – La Fonteta : 86-81
Valence commence fort cette rencontre avec deux tirs longue distance de Vives et Van Rossom (6-0). Messina en a déjà trop vu et prend un premier temps-mort pour remettre ses joueurs dans le match. Opération réussie avec un 7-2 après la coupure (8-7). Le réveil milanais est incarné par Michael Roll avec un bon 2/2 à 3 points en peu de temps. La balle circule bien côté Valence mais la finition n’est pas au rendez-vous ce qui ne leur permet pas de prendre une avance significative. Derrick Williams se régale avec 8 points, trop mobile pour son défenseur et Martin Hermannsson boucle le 1er quart-temps avec une bombe de loin au buzzer (24-18, Valence).
De retour sur le parquet, Luigi Datome rentre un fadeway compliqué avec la faute (24-21) mais Mike Tobey répond lui aussi par un and one sur un dunk plein d’autorité. Valence connait ensuite un premier vrai temps fort en s’occupant d’abord de défendre. Le cercle est nettoyé par deux fois – notamment par Louis Labeyrie – et offensivement c’est le slovène Prepelic qui s’occupe de faire grimper le score avec un back-to-back à trois points (37-25, Valence).
Mais comme lors du premier acte, Milan répond par un 12-2 (39-37) dans les pas de Rodriguez, Hines et Micov, ce qui pousse Jaume Ponsarnau a stopper le match. Avant la pause c’est Luigi Datome qui remet les compteurs à zéro avec un trois points (42-42). Valence rate sa possession et Vladimir Micov offre même l’avantage aux italiens sur le buzzer de la première mi-temps (42-44, Milan).
La dynamique milanaise ne s’étiole pas après le break et entre la fin du deuxième et le début du troisième, Milan enchaine un 11-2 pour mener de quatre points (44-48). Il fallait bien 3 min 30 de chauffe pour Valence qui grâce à un 6-0 repasse devant (50-48). Les espagnols sont en alerte après la blessure au bras de leur américain Williams, pourtant très actif en attaque. Pendant quelques minutes, les deux équipes se répondent à l’image du trois points de Dubljevic (53-49), malheureusement sans conséquence puisque Nikola Kalinic s’oublie en défense et vient faire faute sur Zach LeDay qui ne rate pas son lancer (53-52). Juste avant la fin du troisième round, Valence respire un peu grâce aux erreurs des milanais. A dix minutes du terme, les oranges mènent 66-61.
Et ce dernier quart-temps est bien à l’image du scénario de la rencontre : Valence prend un peu d’air sur un trois points de Prepelic, puis un panier de Tobey bien servi par l’ancien du CSP et de Levallois (74-65). Mais comme durant toute la partie, Milan revient, sur un gros tir de LeDay dans le corner. Louis Labeyrie n’a pas réglé la mire laissant passer deux occasions de loin pour creuser l’écart. Il se reprend sur un bon drive (76-71) alors qu’il ne reste plus que 5 minutes au chrono. Le manque de chance poursuit Valence avec une nouvelle alerte blessure. Cette fois c’est Tobey, fou de rage au sol et obligé de rejoindre les vestiaires. Micov d’abord puis LeDay sur un trois points compliqué (car contesté) aident l’Olimpia à égaliser (76-76). Encore une série pour les italiens (11-2) et nouveau temps-fort forcé.
La fin de match est serrée, Kalinic intercepte la gonfle et part au dunk (78-76), avant l’égalisation de Micov. Van Rossom redonne deux points d’avance mais Shevon Shields craque et manque la nouvelle possibilité d’égaliser en ne faisant qu’un sur deux aux lancers (80-79). Impeccable, Van Rossom marque de loin (83-79), sauf que l’éternel Kyle Hines marque avec la faute de Dubljevic, mais laisse échapper le point bonus sur la ligne de réparation (83-81).
Il ne reste plus que 30 secondes au tableau d’affichage et Milan a la balle en main. Malheureusement, Micov rate son tir primé (peut-être précipité). Les italiens font faute sur Prepelic qui ne tremble pas et met fin aux espoirs de Milan. Victoire à domicile de Valence 86 à 81. Une bonne réaction après leur défaite la semaine dernière contre le CSKA Moscou.
Le coin des stats :
Sam Van Rossom (Valence) : 21 points, 2 rebonds, 2 passes
Klemen Prepelic (Valence) : 14 points, 2 rebonds, 5 passes
Bojan Dubljevic (Valence) : 9 points, 7 rebonds, 2 passes, 3 interceptions, 1 contre
Zach LeDay (Milan) : 10 points, 6 rebonds, 2 passes
Kyle Hines (Milan) : 13 points, 7 rebonds
Shavon Shields (Milan) : 17 points, 2 passes
- Fenerbahçe Istanbul – Khimki Moscou – Ülker Sports and Event Hall : 83-71
Les deux formations sortaient d’une victoire : un match référence contre le Maccabi pour les leaders invaincus du championnat turc, et une rencontre plutôt bien maitrisée avec un productif trio Shved-McCollum-Mickey contre Zvezda pour le Khimki. Les équipes des coachs Kokoskov et Kurtinaitis, situées dans une échelle de valeur proche dans les power rankings de nos confrères européens, étaient pourtant dans des dynamiques plutôt antagonistes.
Alors que les turcs, malgré des résultats variables, produisent un jeu assez séduisant offensivement, et affichent une solidité défensive inattendue (41.70% de true shooting percentage accordé à leurs adversaires – tout en haut de l’Euroleague, une des meilleures moyennes dans l’histoire moderne), les russes affichaient un bilan de une victoire pour cinq défaites, avec un jeu stéréotypé et peu adaptatif.
En l’état, l’affrontement paraissait donc déséquilibré.
Le staff du Fener prenait le parti d’aligner, en complément du désormais habituel trio De Colo-Brown-Ulanovas, deux pivots (Vesely et Duverioglu) afin de palier aux carences récurrentes au rebond (1er au rebond défensif, mais derniers au rebond offensif, et équipe qui en laisse le plus à leur adversaire) face au dense secteur intérieur du Khimki.
Hélas pour les champions d’Europe 2017, après moins de trois minutes, le mettre à jouer du Fener’, Nando de Colo se blessait au mollet (3 à 4 semaines d’indisponilité), laissant la responsabilité de l’organisation à Lorenzo Brown (car les autres arrières, Melih Mahmutoglu et Muhammed Ali ont plus un registre de scoreurs et Leo Westermann est encore en manque de temps de jeu).
Si la rencontre fut plutôt disputée en apparence, jamais le Khimki ne sembla en mesure de réellement renverser le cours du match. Le Fener’ remportait chaque quart-temps, dans le sillage notamment de l’energizer canadien DyShawn Pierre, jusqu’alors spécialiste défensif, mais auteur d’une remarquable partition offensive (en témoigne son énorme dunk dans le traffic), définitivement, un joueur à suivre !
Face à l’insistance des russes, finalement stérile, à trois points (30 tirs sur 62 en tout, mais à 26.7%) et à leur déchet dans la production offensive (encore 19 pertes de balle, pour 15 en moyenne – dernière équipe d’Euroleague), les coéquipiers d’un Jarell Eddie une nouvelle fois adroit et clutch (4/6 à trois points, dont deux consécutifs dans le dernier quart-temps, 58.6% en saison régulière) ne semblèrent jamais être dans l’urgence.
Si à 5’36 du coup de sifflet final, les paniers de Bertans et de Monroe autorisèrent le Khimki à revenir à deux points (72-70), ce sursaut ne fut pas suivi et les russes ne parvinrent pas (à nouveau) à faire preuve de continuité.
Alors que le Fenerbahçe semble peu à peu trouver ses automatismes, et rallie derrière de nouveaux supporters, le Khimki tâtonne, en témoignent les rotations fluctuantes (Monroe et Karsev starters inefficaces). Il est difficile de savoir de quoi l’avenir européen du basket sera fait, toujours est-il que dans la région de Moscou, il devient impératif de réagir, mais rendez vous dans la section “La réac’ réac'” pour en discuter.
Le coin des stats :
Lorenzo Brown ( Fenerbahçe) : 11 points, 8 passes, 4 interceptions, 20 d’évaluation
DyShawn Pierre (Fenerbahçe) : 20 minutes, 16 points à 6/10, 3 rebonds, 3 passes, 1 interception, 2 contres
Jarell Eddie (Fenerbahçe) : 16 points à 4/6 à 3pts, 5 rebonds.
Greg Monroe (Khimki) : 11 points, 8 rebonds dont 4 offensifs, 3 passes, 1 contre
Jordan Mickey (Khimki) : 19 points, 7 rebonds, 3 interceptions, 21à l’évaluation
- Panathinaïkos Athens – CSKA Moscou – OAKA : 83-89
Si l’on s’en tient au résultat brut et au boxscore, alors il serait possible de penser le déplacement de la constellation de stars du CSKA en terre hellène donna lieu à un duel âpre et disputé. Hélas pour le spectacle, et pour le Pana’, ce ne fut pas réellement le cas.
Non pas que le coach vert, Vovoras, et ses joueurs n’aient pas fourni un effort énorme dans cette rencontre, mais plutôt parce que l’écart de niveau, cette saison, entre deux des cadors de la scène européenne du basket, parait trop important. Afin de pouvoir à la fois répondre au retour dans le cinq de départ de Mike James dans l’équipe d’Itoudis, mais également d’anticiper les rotations rapides au CSKA et les entrées de Hackett, Clyburn, Voigtmann et Strelnieks, les grecs avaient décidé de démarrer avec des profils de joueurs spécifiques. Preuve de l’aspect tactique de ces choix, sur les cinq joueurs les plus utilisés au Pana, quatre étaient initialement sur le banc (Sant-Roos, White, Nedovic, Papagiannis).
Le moins que l’on puisse dire est que les effets attendus par cet adaptation stratégique ne furent pas au rendez-vous. Agressifs sur le porteur de balle, mais moins talentueux, les arrières athéniens parvinrent à prévenir le pull-up ou les courses de James, mais pas sa capacité à trouver ses partenaires. Les champions d’Europe en titre, l’ex-Spur Darrun Hilliard en tête, ne se firent pas prier pourles ramener à la brutale réalité (3/3 longue distance) dans les cinq premières minutes… 15-3 !
Heureusement pour les hommes du capitaine Papapetrou (encore au four et au moulin), les entrées du désormais explosif pivot Papagiannis avec le cubain Sant-Roos et Nemanja Nedovic eurent un effet de catalyseur offensif et ils réussissaient à recoller au score puis égaliser avant la fin du premier quart-temps (24-24).
Nous aurons certainement l’occasion de l’évoquer durant cette saison, mais la progression technique du pivot Giorgios Papagiannis en une intersaison est saisissante. Outre sa métamorphose physique, il est moins polarisé vers le cercle et utilise ses attributs physiques pour servir de point d’ancrage et de redistribution pour son équipe. Il n’est donc pas rare de le voir parfois à la conclusion de lob (avec Bochoridis, Papapetrou, Sant Roos) mais également à la passe (3 contre le CSKA). Joueur à suivre indéniablement.
Mais revenons à nos moutons.
Ostensiblement vexés par le retour au score du Panathinaïkos, le CSKA, par l’intermédiaire de son meilleur joueur depuis le début de l’exercice, Will Clyburn, appuyait sur l’accélérateur en cinq minutes et creusait l’écart (+11 après une claquette-dunk du MVP de la Finale 2019).
Puis Hilliard continuait son sans faute derrière l’arc avec un quatrième tir primé : 46-29. Temps-mort Pana.
Nedovic, grâce à une débauche d’énergie dont il est coutumier, et en assumant parfois (trop ?) égoïstement la responsabilité de l’offense de son équipe, scorait 11 points sur les 13 de son équipe (au cours des trois minutes avant la pause). Les grecs réduisaient l’écart, de manière hémas non substantielle (51-42 pour les moscovites). En dépit de ce début de retour, Dimitris Itoudis poursuivait son load management (que nous pouvons observer depuis le début de la saison) et ne laissait que rarement ses joueurs plus de trois minutes consécutivement sur le parquet.
En face, le cinq Foster, Nedovic, Sant-Roos, Papapetrou, Papagiannis offrait tout ce qu’il avait à offrir et après un tir primé du guard américain, le CSKA ne menait plus que d’un point, avec moins de six minutes à jouer dans le troisième quart-temps.
Sans s’affoler, les russes firent alors montre de la profondeur et de la densité de leur effectif. L’expérimenté arrière letton, Janis Strelnieks faisait son entrée (de retour de blessure depuis quelques matchs) et, grâce à une gestion chirurgicale de la balance temps forts/temps faible, relançait l’armée russe du Khimki.
A la fin du quart-temps, 65-58 pour Moscou : 4 minutes plus tard et une passe décisive pour un tir primé d’un Daniel Hackett s’offrant une deuxième jeunesse, l’écart montait à +16, pour se maintenir jusqu’à 3 minutes du terme.
Le CSKA pouvait à nouveau ouvrir la rotation. Si les tirs longue distance de Nedovic (qui sortira peu après pour une 5èfaute, mais comment lui reprocher son investissement ?) et Aaron White permirent de revenir en dessous des 10 points d’écart, le CSKA maitrisait totalement le match, en reprenant 13 points d’avance à 45 secondes de la fin du quart-temps. Will Clyburn, incroyablement décisif en ce début de saison venait doucher les ardeurs des gladiateurs White et Papapetrou, en obtenant une dernière faute et scorant les deux lancers-francs : 89-83 pour le CSKA.
Si la prestation des grecs est tout à fait honorable (voire plus avec 52.4% à trois points, 34 rebonds, seulement 10 turnovers), l’impression globale que laisse un peu plus à chaque match le CSKA, est celle d’une énorme machine à gagner, encore en préchauffe.
Certains chiffres sont assez significatifs cependant (13 rebonds offs, 19 passes pour seulement 7 pertes de balle, 109 d’évaluation collective), et ce malgré le partage manifeste du temps de jeu (James, Hilliard, Hackett, Shengelia, Milutinov et Kurbanov jouant moins de 23 minutes). Il ne fera pas bon jouer le CSKA au printemps.
Le coin des stats :
Georgios Papagiannis (Panathinaïkos) : 10 points, 7 rebonds, 3 passes, 2 contres
Nemanja Nedovic (Panathinaïkos) : 19 points à 4/5 à 3 pts, 3 rebonds, 4 passes, 23 d’évaluation
Will Clyburn (CSKA) : 15 points, 7 rebonds, 20 d’évaluation
Difficile de sortir une autre performance remarquable dans la mesure où l’ensemble des joueurs du CSKA a une évaluation se situant entre 5 et 14, avec aucun ne jouant plus de 26 minutes. La force du collectif à Moscou.
- Zalgris Kaunas – Real Madrid – Zalgirio Arena : 90-93
Et le Zalgiris tomba ! Les lituaniens si bien en forme depuis le début de cette saison, sont désormais avec un public limité du fait d’un changement de politique sanitaire. On dit toujours qu’un seul être vous manque, et tout change… Mais là, c’était plus 12-15 000 êtres. Mais face à un Real en retard sur le lancement de sa saison, les verts et blancs avaient quand même les armes pour enchaîner sur une nouvelle victoire. Petit souci : le Real va mettre une pression défensive assez lourde, et s’imposer rapidement dans la raquette.
Tavarez fait un ma-ssa-cre et s’envole déjà vers le double-double dès la première mi-temps, bien aidé par un Campazzo des grands soirs, qui distribue les caviars les uns après les autres. Côté Zalgiris, Walkup a toutes les peines du monde à trouver des espaces, des positions ou des pénétrations faciles, mais grâce à un quasi-buzzer beater au 2è quart-temps, il parvient à planter le 3pts pour mettre tout le monde à égalité à la mi-temps (51-51).
Kaunas s’est laissé surprendre, et il n’entend pas s’y faire reprendre une seconde fois. Les lituaniens reprennent l’avantage à l’entrée du 3è quart, mais la défense de Madrid est toujours aussi étouffante, à l’image de Lauvergne qui demande la balle ribposte-haut, pour venir dribbler pendant près de 5 secondes avant de tenter un jump-shot !
Côté espagnol, Campazzo continue de régaler, et Tavarez de se régaler. Bien que Milaknis, Rubit et Grigoris apportent au scoring pour Kaunas, Campazzo devient totalement insupportable à gérer : soit à la passe, soit à la transition, soit au shoot derrière l’arc, il est partout. Coup de poignard après l’autre, il met le trois points de l’égalisation, alors que le Real était distancé de 10pts. Kaunas aura tout tenté, mais quand Campazzo prend un break, c’est Sergio Llull qui prend le relais et qui sert… Tavares évidemment.
Sonné, les Lituanien se cassent les dents et ne parviendront pas à remonter dans les ultimes secondes. Le Zalgiris ne perd pas que ce match, il perdent la première place du classement ! Ironie du sort, c’est au rival barcelonais que les madrilène offre la possibilité de prendre la tête du championnat. Autant vous dire que Madrid doit surtout sa victoire à son étouffante défense, et surtout, à un Campazzo et un Tavares hors de contrôle. Côté Kaunas, c’est surtout Wallkup, au bord du triple-double, qui a tenu la baraque.
Le coin des stats :
Eddy Tavarez (Real Madrid) : 22 points, 12 rebonds.
Facundo Campazzo (Real Madrid) : 19 points – 10 passes
Thomas Wallkup (Zalgiris) : 18 points, 7 rebonds, 9 passes
Nigel Hayes (Zalgiris) : 12 points, 6 rebond, 3 passes
- Bayern Munich – Etoile Rouge Belgrade – Audi Dome : 74-59
Die Deutsche Überraschung geht weiter ! Et oui messieurs, le départ en trombe du Bayern de Munich, qui nous a tous pris de court, continue encore et encore et encore. Les bavarois sont désormais 3e au classement, et on commence à se demander si ce bon vieux Trinchieri n’a pas trouvé une formule magique pour ces joueurs. Quoi qu’il en soit, c’est en pleine confiance que le Bayern Munich a accueilli l’étoile rouge de Belgrade, qui elle, avait besoin de se rassurer. C’est raté.
Pourtant, les serbes semblaient se montrer volontaires face aux allemands en début de rencontre, limitant les attaques, et fermant bien sur les pénétrations. Mais la circulation de balle des bavarois ne manquait pas de faire déjà une différence. Et comme il y a deux semaines, c’est Reynolds qui sortait du banc munichois pour faire la différence !
Belgrade entrait alors en résistance, surtout dans la raquette, pour s’imposer avec puissance, à l’image de ce bon poster de Johnny O’Bryant sur Zipser. Mais le Bayern répondait sur les mêmes bases : coupes rapides vers l’extérieur, transmissions rapides, et coupes rapides à l’intérieur. En un mot : rapide, vous l’aurez compris.
Résultat : Belgrade est dépassé à chaque fois que sa défense vient sur les aides. Et dans ce type d’attaque, Jaylen Reynolds n’a pu que se faire plaisir. Il fallait donc un O’Bryant tout en puissance dans la raquette serbe pour maintenir Belgrade à flots. Manquant de force offensive au-delà se son pivot, Belgrade a finit par prendre le panier de trop par Lucic, à la suite d’un énième mouvement collectif admirable, pour sceller le sort des serbes.
La Bavière est dans le top 3 de l’Euroleague : est-ce que ce beau momentum va durer ? Quoi qu’il en soit, Munich peut compter sur un jeu plus qu’énergique et rapide et précis. L’équipe est collective, son banc fait autant la différence que son cinq de départ. Et ce soir, ça a encore payé !
Le coin des stats :
Jaylen Reynolds (Bayern) : 8 points, 11 rebonds, 2 passes.
Wade Baldwin IV (Bayern) : 15 points, 4 rebonds.
Vladimir Lucic (Bayern) : 12 points, 3 rebonds.
Nick Weiler-Babb (Bayern) : 15 points, 4 rebonds.
Johnny O’Byant III (Belgrade) : 17 points, 5 rebonds.
Le MVP : Rodrigue Beaubois (Anadolu Efes Istanbul)
Avouons le : nous l’avions presque oublié. Et c’eut été une injustice.
Arrivé en 2018-19 dans cette équipe très offensive de l’Anadolu Efes Istanbul, en même temps que le duo Vassilje Micic-Shane Larkin, le frenchy avait rapidement été relégué au statut de remplaçant de luxe. De fait, pour la première fois depuis son retour en Europe, en 2013/14, Rodrigue affichait une moyenne de points inférieure à 10pts/match. Mais compte-tenu de l’efficacité avec laquelle il assumait ce rôle et les résultats collectifs de son équipe, il ne s’agissait absolument pas d’un échec, ou d’une éventuelle régression.
Mais une fois de plus dans sa riche carrière, le sentiment ambivalent qui pouvait prédominer était une forme de frustration. Je m’explique.
Rodrigue Beaubois, c’était ce jeune arrière talentueux issu de Cholet qui, le 27 mars 2010, décida, en tant que rookie des Dallas Mavericks, de marquer 40 points (à 9-11 longue distance) sur le nez d’un jeune meneur des Golden State Warriors, qui écrirait quant à lui l’Histoire du basket, Stephen Curry.
En l’espace de 4 saisons (jusqu’en 2012-13), Beaubois joua 182 matchs pour les Mavs, pour un peu moins de 16 minutes et 7,1 points (16 points par match reportés à 36 minutes). Il en profitera pour décrocher le titre en 2011, contre le Heat de Lebron James, Dwyane Wade et Chris Bosh. A 25 ans, avec ce type de volume offensif, tout laissait penser qu’il aurait pu avoir une honorable carrière en NBA.
Las, la récurrence des blessures en décida autrement. Sans contrat, Roddy (son surnom en NBA) devait retourner en Europe et après presque un an sans jouer, paraphait un contrat en Belgique avec le Spirou Charleroi. Après un an au Mans, Beaubois faisait lors de la saison 2015-16 ses débuts en Euroleague, compétition qu’il ne quitterait ensuite plus, en passant par la SIG Strasbourg, le Baskonia Vitoria et donc, l’Anadolu Efes Istanbul.
Autre raison pour laquelle notre MVP de la 7è journée est méconnu ? Il est l’homme des rendez-vous manqués en Equipe de France. D’abord trop jeune avant sa draft par le Thunder d’OKC, ensuite barré, puis blessé, puis pas assez performant, à nouveau soumis à la concurrence, blessé, Beaubois n’aura jamais porté le maillot bleu. Et à 32 ans (33, le 24 février prochain), l’opportunité ne se présentera vraisemblablement plus.
Mais si Rodrigue a su saisir une opportunité, c’est bien celle d’éclabousser une nouvelle fois le monde du basket de son talent, ce jeudi 5 novembre, contre les guards US du Maccabi Tel Aviv (Wilbekin, Jones, Dorsey, Bryant). En sortie de banc, il prit le relais d’un Vassilje Micic encore une fois défaillant, et, en l’absence de Shane Larkin, assuma le rôle de playmaker principal de l’Anadolu.
En 31 minutes : 23 points à 5/5 à deux points et 3/5 à trois points, 4/4 aux lancers, auxquels il ajoutait 2 rebonds, 7 passes (record en carrière Euroleague), 3 interceptions et 1 contre décisif sur Wilbekin pour annihiler toute chance de buzzer beater, et 36 d’évaluation (record en carrière également).
Il s’agira peut-être d’un éclair, voire d’une transcendance, toujours est-il qu’il restera pour nous, MVP de cette journée, bien mérité au-delà du chauvinisme. Vous je ne sais pas, mais moi, j’en redemande.
Le cinq majeur de la 6è journée
Le 6è homme : Antoine Diot (LDLC Asvel)
Pour une première victoire en Euroleague cette saison, impossible de passer à côté de la prestation de nos français.
Si Moustapha Fall a été énorme (comme depuis le début de la saison en fait), le meneur international tricolore (93 sélections) était au four et au moulin : 15 points (1/2 à 2 points et un excellent 4/5 de loin), 5 rebonds, 7 passes, 1 interception et même un contre pour 23 d’évaluation. Grand artisan de la victoire villeurbannaise, c’est souvent lui qui a trouvé le géant Fall dans la peinture.
Être un élément important lors d’un match difficile, c’est la spécialité d’Antoine Diot. Souvenez-vous des lancers décisifs lors de France-Espagne à l’EuroBasket 2013 (oui oui, celui où l’on ramène la coupe à la maison). C’était déjà lui ! “C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup” (France Gall si vous passez par ici),
Antoine Diot a passé une soirée record : 23 d’éval, 4 rebonds défensifs, 5 rebonds et 7 passes, voici les nouvelles marques de référence pour l’ancien strasbourgeois en Euroleague.
Un joli signe du destin dans une rencontre où la France repart avec la victoire de Vitoria, 35 ans après la dernière (déjà l’Asvel en 85-86 lors de la coupe Korac). Joli signe du destin aussi pour un joueur dont la carrière aurait pu s’arrêter net après de nombreuses blessures qui l’ont éloigné des parquets durant plus de 500 jours.
Qu’on aime ou pas Antoine Diot (nous en tout cas on l’aime), l’enfant de Bourg-en-Bresse possède un très beau palmarès tant sur le plan national – triple vainqueur de la Coupe de France avec le MSB, Levallois et Strasbourg, une semaine des As (2009 avec Le Mans), une Leaders Cup (2015 avec la SIG) – que sur le plan continental – champion d’Espagne avec Valence en 2017 et vainqueur de l’Eurocup 2019. Rajoutez deux médailles en équipe de France avec les A (Or à l’Euro, bronze à la Coupe du Monde) mais aussi cinq breloques chez les jeunes et l’on se rend mieux compte de qui est vraiment Antoine Diot. Du caractère, il en fallait pour vaincre le Baskonia à l’extérieur.
Ça tombe bien, notre A.D à nous n’en manque pas, même après les semaines de repos forcé à la suite du Covid. A 31 ans, le talent reste le même et l’Asvel aura bien besoin de sa “main de Diot” (expression volontairement empruntée à Nicolas Batum) pour y arriver cette année. Chapeau l’artiste on s’est régalé.
La réac’ réac’ du rédac’
“Rimas Kurtinaitis pourrait être le premier entraineur à perdre son poste cette saison”
Le technicien lituanien est une légende du basket Fiba. Jouer exceptionnel, résolument moderne, Champion Olympique, Champion d’Europe, titré en club dans toutes les ligues où il est passé, Kurtinaitis est aussi considéré comme une pointure du coaching.
Et pour cause ! Dans un basket où le spacing évoluait jusqu’à devenir le dogme, l’ancien ailier de l’Elan Chalon pronait déjà une approche pouvant s’apparenter à du run and gun façon Mike D’Antoni et une orientation marquée vers le tir longue distance.
Anachronique à l’époque, il parvint à surprendre l’Europe du basket et à s’adjuger l’Eurocup par trois fois (2009 avec Rytas Vilnius, 2012 et 2015 avec le Khimki Moscou). Il s’adjugeait par ailleurs trois ligues nationales (Lithuanie et Russie). Après un infructueux séjour en Italie, à Cantù, puis une saison à Rytas, il était la saison dernière rappelé par le Khimki nouvelle version.
Riche d’un effectif estampillé NBA, la direction des bleu nuit et or confiait la charge à Kurtinaitis de remttre le Khimki au premier plan de la scène basketballistique européenne.
Pour ce faire, les intersaisons 2019 puis 2020 virent arriver, transiter ou rester les anciens joueurs NBA Thomas Robinson, Alexey Shved, Sergey Karasev, Jonas Jerebko, Timofey Mozgov, Jeremy Evans, Dairis Bertans, Greg Monroe, Jordan Mickey, mais aussi les joueurs référencés Errick McCollum, Janis Timma, Sergey Monia, Stefan Jovic, Devin Booker, Anthony Gill, etc.
La saison dernière, au moment de la suspension, les russes affichaient un bilan de 13 victoires pour 15 défaites, ce qui les plaçaient en septième position, guidés par le très clivant Alexey Shved.
Cette année, pourtant attendu entre la sixième et la dixième place, le Khimki, impacté tout d’abord par les conséquences de la pandémie de Covid-19, puis tout simplement hors-sujet par la suite, se retrouve bon dernier de l’Euroleague.
- 1 victoire (contre Crvena Zvezda) pour 6 défaites
- 3ème pire défense
- plus grand nombre de pertes de balle
- 15ème au true shooting percentage
Des statistiques synonymes d’un volume de déchêt important. Pis, malgré le retour des cadres, le jeu ne s’améliore pas et a semblé plus fluide lorsque Zaytsev, bien moins talentueux que Shved, était sur le terrain. Il y a urgence pour le Khimki, et en dépit du statut de héros de Rimas Kurtinaitis dans la région de Moscou, les actionnaires russes ne sont pas réputés pour leur patience.
De l’autre côté de l’Atlantique, une équipe outsider du Texas, avec en tête de gondole un merveilleux soliste à la production offensive statistiquement impressionnante a vu son coach, adepte d’un jeu offensif rapide et pariant sur un haut taux d’usage et du shoot longue distance à foison, a perdu son poste, du fait d’un manque de résultats probants.
Le parallèle est simpliste, c’est la réac’ réac’!
Le classement à l’issue de la 7ème journée
Le menu de la 8e journée (12 et 13 novembre 2020)
- CSKA Moscou – Baskonia Vitoria : Jeudi 18h
- Olympiacos – Alba Berlin : Jeudi 20h
- Maccabi Tel Aviv – Zalgiris Kaunas : Jeudi 20h05
- Barcelona- Fenerbahçe Istanbul : Jeudi 21h
- Khimki Moscou – Olimpia Milan : Vendredi 16h30
- Crvena Zvezda – Real Madrid : Vendredi 19h
- Panathinaïkos Athènes – Anadolu Efes Istanbul : Vendredi 20h
- Bayern Münich – Valencia Basket : Vendredi 20h30
- LDLC ASVEL – Zenit St Petersburg : Vendredi 20h45