Trois équipes du top 4 de la saison dernière sont aux fraises en ce début de saison. A l’inverse, le Bayern continue son petit bonhomme de chemin et s’invite sur le podium. La cinquième journée nous a réservé autant de belles prestations individuelles (Jordan Loyd… oui oui encore) que collectives (spoiler : VALENCE vs KAUNAS). Malgré le report de trois rencontres (Berlin-Vitoria / Zénith-Milan / Anadolu-Asvel), nous avons eu droit a 6 affiches aux scénarios différents mais tout aussi alléchants les uns que les autres. You feel la dévotion ? Nous oui et on vous raconte tout ça dans notre EuroHebdo de la J5 !
Les résultats de la 5è journée
- Zalgiris Kaunas (LIT) – Valencia Basket (ESP) – Zalgirio Arena : 82-94
Deux équipes sensations de ce début de saison.
Si le recrutement valencian pouvait laisser présager un niveau de performance supérieur à la saison dernière, avec des upgrades à tous les postes, nous, sceptiques, devons avouer que la rapidité à laquelle un collectif semble s’être créé, et l’impression visuelle de fluidité et d’adaptation des éléments du roster de Ponsarnau, est saisissante. Avant ce match, Valence était en tête des meilleures défenses de l’Euroleague, et fournissait un basket de qualité remarquable des deux côtés du terrain, tout en exploitant l’ensemble des atouts à leur disposition (seul Kalinic joue plus de 25 minutes par match, et sur les 13 joueurs, seul trois jouaient moins de 15 minutes).
Leur adversaire du soir, dont nous avons largement parlé lors des précédents EuroHebdo’s, étaient quant à eux au sommet du classement, grâce à un jeu offensif léché, et pour être honnête, une part prépondérante d’effet de surprise.
Mais venons-en au match.
Dans une Zalgirio Arena remplie au tiers, les locaux imposaient rapidement leur rythme. Dans le sillage d’un trio d’intérieurs en excellente forme depuis quelques matchs (Lauvergne, Hayes, Rubit) et très impliqués dans les schémas offensifs de Schiller, Kaunas prenait l’avantage après un 1er quart-temps offensif. Ayant pris le parti de débuter sans Williams, Prepelic et en alignant Marinkovic, Valence manquait d’automatismes, mais restait fidèle à son habitude, commençait son travail de sape.
A la mi-temps, le Zalgiris était en tête 45-37 et semblait avoir la main sur le match. Mais c’était sans compter sur les conséquences physiques du jeu proposé par Ponsarnau.
L’utilisation d’intérieurs “fuyants” comme Dubljevic ou Labeyrie obligeait le trio de big men verts et blancs à sortir de la peinture. Cela devait fournir l’opportunité aux Kalinic, San Emeterio, Williams de jouer leur matchup plus facilement, du fait de l’aspect sous-dimensionné des ailiers locaux (Grigonis, Milaknis et Vasturia). Sollicitant des aides quasi-systématiques, Valence se donnait la possibilité de choisir entre le postup ou le renversement côté faible.
La réponse que tenta de fournir Schiller fut un passage en simili-zone 3-2 afin de couper les transmissions, ce à quoi le tacticien catalan Jaume Ponsarnau réussit à pallier, en utilisant le backdoor pour se retrouver encore une fois dans des situations de matchup favorable. Si l’on ajoute à cet ajustement efficace la réussite longue distance, à l’image du revenant Marinkovic (19min, 16 points à 4/8 longue distance, dont des banderilles distance NBA) ou de l’ancien de Jeep Élite Klemen Prepelic (3/8 à 3 points), le Zalgiris n’avait plus les armes pour riposter. Bilan : 30-12 dans le 3è quart-temps, la messe était dite.
La fin de match sera anecdotique, maitrisée par les visiteurs espagnols, alignant une autre lineup, à vocation défensive cette fois-ci (Vives, Van Rossom, San Emeterio, Kalinic, Tobey) pour prévenir tout retour lituanien.
Score final : 94-82, brutal pour le Zalgiris, qui n’avait jamais encaissé plus de 73 points cette saison (!!!).
Avant de rapporter les performances individuelles, je tenais à souligner l’excellente qualité du collectif structuré par coach Ponsarnau.
L’ancien de Manresa et son équipe, dont il ne s’agit que de la 2è saison consécutive à ce niveau, rappelons-le, sont ce qui se rapproche le plus d’un Spurs Basketball tel que nous l’avons connu. Chaque joueur connait son rôle, les associations sont multiples et peuvent s’adapter à de multiples types d’adversité, l’intérêt collectif prime sur l’individuel. Ainsi, les top joueurs Euroleague que sont Derrick Williams ou Bojan Dubljevic ne finissent pas les matchs, mais proposent leur basket le plus propre depuis le début de leur carrière, affaire à suivre.
A Kaunas, nul besoin de s’inquiéter outre-mesure. En l’absence de Geben dans la raquette, avec un Vasturia encore en apprentissage et un Thomas Walkup en grande difficulté pour s’adapter au départ de Jasikevicius, la marge de progression est conséquente, et ils ne rencontreront pas toutes les semaines une équipe à 73% à deux points, 44% à trois points et 113 d’évaluation collective (ou ne perdront pas beaucoup de rencontres avec une évaluation collective de 93).
Le coin des stats :
- Lukas Lekavicius (PG, LIT, Zalgiris) : 9 points, 3 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, 21 à l’évaluation.
- Augustine Rubit (C, US, Zalgiris) : 12 points à 6/6, 5 rebonds, 1 contre, 20 d’évaluation.
- Louis Labeyrie (PF, FRA, Valencia) : 12 points à 5/8, 5 rebonds, 16 à l’évaluation.
- Nikola Kalinic (SF, SER, Valencia) : 14 points à 5/6, 2 rebonds, 3 passes, 17 d’évaluation.
- Bojan Dubljevic (C, MON, Valencia) : 16 points à 6/8, 5 rebonds, 21 d’évaluation (comme quoi, être intérieur monténégrin semble garantir un volume de performance offensive constant, coucou Orlando et Nikola Vucevic !).
- Panathinaïkos OPAP Athènes (GRE) – Fenerbahçe Beko Istanbul (TUR) – OAKA Arena : 82-68
Jamais devant au score, jamais vraiment dans la rencontre et rapidement privé de son coach Igor Kokoskov, le Fenerbahçe ne pouvait pas espérer mieux. Dès la première attaque des visiteurs, on avait compris que la soirée serait longue, notamment pour notre français Nando De Colo.
Surveillé de (très très très) près par Howard Sant-Roos – spécialiste défensif du Pana (mais ça on l’avait déjà annoncé dans notre preview) – Georgios Vovoras propose au maestro français un box-and-one d’entrée, perturbant la création offensive du Fener.
De l’autre côté, les grecs peuvent compter sur le très bon départ de Marcus Foster, auteur de 5 des 7 premiers points de son équipe et d’une belle réussite collective à longue distance (4/7). La défense agressive du Panathinaïkos ainsi que l’énorme apport de la second unit font la différence et l’écart augmente à 15-7 puis 22-13 après 10 minutes.
Le 2è quart-temps est celui des problèmes pour le Fenerbahçe : une première technique pour Kokoskov (pour un très poétique : “Call the fuc**** foul !“), puis une technique banc et enfin de nouveau une technique pour Kokoskov, synonyme de fin de match prématurée pour le technicien serbe. Si Jarell Eddie – pourtant à côté de ses chaussures (1/5 de loin) – et Nando De Colo rentrent des paniers primés, Nemanja Nedovic ne l’entend pas de cette oreille, permettant au Pana de garder sept longueurs d’écart à la pause (37-30).
Retenez bien le nom du meneur serbe qui va clairement devenir l’attraction de la soirée…
Le Fenerbahçe revient des vestiaires avec de meilleures intentions, emmené par Ulanovas (2+1) ou le duo Duverioglu-Mahmoutoglu (assez inattendu) pour revenir à égalité (43 partout). Nedovic puis White repoussent les turcs et malgré les deux énormes tirs de Mahmoutoglu, le Panathinaïkos reste devant de 6 points avant les dix dernières minutes (62-56). La soirée passe dans une autre dimension grâce à l’inévitable Nedovic (oui c’est maintenant qu’on en parle).
L’ancien des Warriors s’est souvenu de ses entrainements avec un certain S. Curry, puisqu’il enchaine les bombes de loin. Dans cette ultime période du match, il en rentre quatre, permettant au Pana de reprendre une dizaine de points d’avance (77-66 à 2 min 30 de la fin). Au total, il rend une copie à 28 points dont un énorme 7/12 à 3 points, 3 rebonds, 3 passes mais aussi 2 contres pour 28 d’évaluation. Au terme d’un match maitrisé, le Panathinaïkos s’impose 82 à 68 et voit son bilan revenir à l’équilibre (2 victoires, 2 défaites).
Le coin des stats :
- Nemanja Nedovic (Panathinaïkos) : 28 points, 3 rebonds, 3 passes, 2 contres
- Keifer Sykes (Panathinaïkos) : 11 points, 4 rebonds, 5 passes
- Lorenzo Brown (Fenerbahçe) : 17 points, 4 rebonds, 6 passes
- Ahmet Duverioglu (Fenerbahçe) : 15 points, 2 rebonds, 1 passe
- Crvena Zvezda mts Belgrade (SER) – CSKA Moscou (RUS) – Aleksandar Nikolic Hall : 86-84
Tornike Shengelia, Mike James et Johannes Voigtmann sur le banc, Nikola Milutinov limité une fois de plus à moins de dix minutes de temps de jeu.
Une première mi-temps dominée, des rotations rapides, tout le monde foulant le parquet, et l’impression donnée aux téléspectateurs que le sujet était maitrisé, que finalement, rien ne pouvait les inquiéter, en dépit de la débauche d’énergie visible du côté des rouges et blancs de Belgrade. Et si le score à la mi-temps ne montrait pas franchement l’écart de niveau (43-35 pour le CSKA), pas de flagrant motif d’inquiétude à l’horizon pour les coéquipiers d’un Will Clyburn encore omniprésent (13 points, 3 rebonds à la mi-temps).
L’Étoile Rouge, ayant visiblement identifié ces dernières semaines des lacunes, ne lui permettant pas de garantir une continuité dans ses résultats (et ce malgré une intensité de tous les instants), ajoutait dans sa rotation le meneur expérimenté Taylor Rochestie, et l’intérieur bondissant Emanuel Terry (en attendant Johnny O’Bryant la semaine prochaine).
Ce que Moscou avait visiblement oublié, c’est qu’ils ne sont pas encore souverains cette saison (en témoigne leurs défaites contre Barcelone et l’Alba, mais également des victoires poussives contre le Maccabi et le Fener’). Autre oubli majeur, à l’Étoile Rouge cette saison, un arrière américain de 27 ans, champion NBA 2019 avec les Raptors (si, si), marche sur l’eau : Jordan Loyd.
L’équilibre entre talent offensif (Loyd, Hall, Terry dans son registre) et capacité à se sacrifier (le capitaine Branko Lazic, Davidovac, le transfuge du Partizan Walden) est une réussite de l’ancien monégasque Sasa Obradovic. Et en ce jeudi soir, Jordan Loyd n’a pas seulement marché sur l’eau, il a également piétiné l’orgueil mal placé du CSKA Moscou, dépassant son record en carrière d’un point (qu’il avait établi deux semaines plus tôt).
Surpris, bousculé, agressé, et sans ressource devant des joueurs de Zvezda lancés dans une guerre de tranchée (11-8 seulement sur l’ensemble du troisième quart-temps), le CSKA paraissait avoir omis la différence de niveau intrinsèque entre les deux collectifs. Seul Daniel Hackett, omniprésent, prenait la mesure de l’adversaire du jour et tout du long du match, s’employa à porter son équipe.
Alors que les hommes d’un Itoudis, fou de rage sur le bord du terrain, auraient pu prendre le temps d’assoir à nouveau leur supériorité, ils basculèrent du mauvais côté de Moscou et adoptèrent la mauvaise habitude du Khimki, en tentant de vaincre grâce à l’individu plutôt qu’avec le groupe. Stratégie de l’échec.
Mike James, ostensiblement vexé par la performance de son compatriote Loyd, pensa que la victoire de son équipe ne pourrait passer que par une prise de responsabilité de sa part et la fin de quart-temps, puis la prolongation ne furent que des illustrations de sa frustration et de son impuissance (33 minutes, 9 points à 2/9, 8 passes, 4 pertes de balle).
Le CSKA, malgré une évaluation collective à 97, s’inclinait sur l’envie, l’intensité et du fait d’une certaine prétention, c’est indéniable, contre une courageuse équipe serbe (à l’évaluation collective de 79 seulement), qui sera un poil à gratter cette saison. Nul doute qu’Itoudis saura trouver les mots et les sévices corporels pour permettre à l’armada moscovite de redresser la barre.
Le coin des stats :
- Jordan Loyd (SG, US, Zvezda) : 30 minutes, 31 points à 11/21, 6 rebonds, 25 d’évaluation.
- Marko Jagodic-Kuridza (PF, SER, Zvezda) : 11 points, 6 rebonds, 2 passes, 20 à l’évaluation.
- Will Clyburn (SF, US, CSKA) : 18 points, 4 rebonds
- Daniel Hackett (PG, ITA, CSKA) : 29 points à 6/8 à 3 points, 5 rebonds, 3 passes, 2 interceptions, 39 d’évaluation pour l’ancien milanais, que l’on retrouve dans un registre offensif comme lors de son passage à Siena.
- Khimki Moscou (RUS) – Maccabi Tel Aviv (ISR) – Arena Mytishchi : 87-89 (OT)
C’était le grand retour d’Alex Shved à la compétition après des semaines d’absences pour blessure. C’était aussi une première avec un effectif au grand complet (sauf Errick McCollum toujours indisponible) laissant les problèmes de Covid loin derrière le Khimki.
Pour un début de rencontre, le Khimki est très sérieux avec son système qui mêle handoff screen, redoublements de passes et pick central pour attaquer le cercle. Shved retrouve sa connexion avec Devin Booker (l’autre, pas celui des Suns) et très vite l’écart monte à 10 points (12-2). Ante Zizic coupe cette série pour le Maccabi, tandis que l’adresse commence à fuir le Khimki. Tyler Dorsey rentre son premier tir à 3 points de la soirée (et l’on vous promet qu’il va en empiler) pour ramener les jaunes et bleus à seulement une longueur à la marque (14-13), avant d’égaliser à 16 partout sur un nouveau tir primé.
Le Khimki mène 18-16 après le premier quart-temps, mais Dorsey repart de plus belle à 3 points, répondant à une banderille de Timma (21-21). Le Khimki encaisse un 8-0 et voit le Maccabi passer devant (31 à 26).
Le club russe va tomber (ou retomber, c’est selon) dans un jeu stéréotypé, laissant toutes les balles à Shved qui se remémore ses années NBA, copiant au passage le style de James Harden : il essaye d’attaquer seul, ou créer des espaces en ne prenant comme construction d’attaque, qu’un simple écran (posé la plupart du temps par Monroe ou Booker). Derrière, c’est soit un shoot, soit une tentative de passe pour ses intérieurs. Malheureusement, cela ne fonctionne pas vraiment et dans un autre style, beaucoup plus collectif cette fois-ci, le Maccabi en profite et sur un 13-2 voit son avance monter à +8 (36-28). Juste avant la mi-temps, Dorsey change de style et manque de peu le poster de l’année.
A la pause, Tel Aviv est devant 36 à 33.
C’est Jordan Mickey, transféré du Real cet été, qui va sonner le retour du Khimki. Il enchaine deux tirs à 3 points, le dernier sur la huitième offrande du match de Shved (avec ses 10 points). Le temps faible du Maccabi est illustré par une faute technique pour Sfairopoulos qui offre un lancer au Tsar Shved (46-41).
Mais l’arrière russe peut être élégant comme énervant. Sur un drive, il se fait contrer par Hunter, réclame un goaltending, que les arbitres ne vont pas lui donner. Il râle, ne revient pas et laisse son équipe en infériorité numérique de l’autre côté. La sanction ne se fait pas attendre, Tyler Dorsey n’en demande pas plus pour marqueur un nouveau 3 points (48-47 pour le Khimki). Le momentum est pour les israéliens qui avancent vers les dix dernières minutes avec trois longueurs d’avance (55-58).
Si Shved accapare toute la lumière, c’est bien Greg Monroe qui se mue en sauveur dans ce quart-temps. L’ex de Detroit rentre dans l’ultime période tête baissée et fait un énorme carnage : 9 points pour lui et le Khimki repasse devant (64-60). Au Maccabi, le duo Zizic-Hunter va devenir un casse tête pour leur adversaire du soir. Les rebonds sont sécurisés, Hunter devient contrôleur aérien (4 contres dans la soirée) et Zizic s’occupe de conclure en attaque (16 points à 8/14). C’est d’ailleurs le croate puis de nouveau “ce diable” de Dorsey (expression empruntée à Stéphane Guy) qui vont redonner un point d’avance au Maccabi (64-65).
Comme vous l’avez sûrement compris, ce match est placé sous la loi des séries. Une nouvelle fois le Khimki repasse devant et, a l’entrée du money time, Shved étale toute son arrogance avec un tir à 3 points sur une jambe (il ne prendra d’ailleurs que des tirs de loin dans ce quatrième quart-temps), qu’il rentre (81-76). Wilbekin marque rapidement en pénétration à 30 secondes de la fin (81-78). Sur l’attaque du Khimki, Jonas Jerebko reçoit la balle à 45°, drive et pense filer inscrire le panier de la gagne… Oui, mais non, car Hunter arrive de nulle part (enfin de derrière Jerebko), et lui colle un énorme contre. Sur l’ultime possession du temps réglementaire, Hunter a la balle et patiente bien que Dorsey se démarque. L’américain, en rythme (en fusion aussi) et malin, fait sauter Devin Booker – qui oublie une notion défensive de base – avant de rentrer le 3 points de l’égalisation, synonyme de prolongation (81-81).
Dans cette prolongation, le Maccabi est en small ball avec Hunter comme seul grand et un Dorsey en mission sur Shved pour le couper du ballon. La fébrilité se fait sentir des deux côtés et le manque d’adresse est flagrant. Elijah Bryant va inscrire deux paniers du parking de suite (ses deux seuls du match) et propulse son équipe devant (85-87). Le Khimki est dans les cordes et va subir la défense du mur jaune avec trois pertes de balles en trois actions. Wilbekin termine le travail aux lancers. Malgré son 1/2, la victoire revient au quintuple vainqueur de l’Euroleague.
Le coin des stats :
- Angelo Caloiaro (Maccabi) : 15 points, 10 rebonds, 1 passe, 3 interceptions
- Ante Zizic (Maccabi) : 16 points, 5 rebonds, 3 contres
- Tyler Dorsey (Maccabi) : 26 points (8/13 à 3 points), 1 rebond, 2 passes, 2 interceptions
- Alex Shved (Khimki) : 32 points, 11 passes, 2 rebonds
- Devin Booker (Khimki) : 14 points, 12 rebonds, 2 passes
- Greg Monroe (Khimki) : 15 points, 6 rebonds
- FC Bayern Munich (ALL) – Olympiacos Piraeus (GRE) – Audi Dome : 74-68
Deux équipes au même bilan après 4journées (3-1), et un match en forme de vraie partie d’échecs. On débute par un premier round d’observation entre les allemands et les grecs. Il faut attendre deux tirs à 3 points de Lucic puis Baldwin pour voir le Bayern s’échapper légèrement au score (16-10). L’entrée de Jalen Reynolds fait aussi du bien, l’intérieur US apportant une énorme dimension physique, rendant la vie difficile à Hassan Martin, pourtant pas le dernier dans la catégorie “armoire à glace”. Si Munich enchaine les systèmes avec des staggers (traduction rapide : deux écrans consécutifs), l’Olympiacos s’en remet assez régulièrement au talent de création de Sloukas ou à Papanikolaou. Après 10 minutes, Munich est devant 22 à 18.
Dans le 2è round, c’est le banc du Pirée qui va faire le job sous l’impulsion de Charles Jenkins, auteur de deux tirs à 3 points. Le légendaire Spanoulis fait lui aussi son apparition sur le terrain et l’Olympiacos propose cette fois des attaques avec des handoff screen (main à main). La fin de première mi-temps s’équilibre, mais c’est bien le Bayern qui rentre aux vestiaires avec l’avantage au tableau des scores (39 à 34).
Le début du 3è quart-temps est à l’avantage de l’Olympiacos : Shaquielle McKissic commence par un tir de loin avant d’écraser un énorme poster sur Leon Radosevic. Printezis rajoute lui aussi un panier et les deux équipes sont à égalité à 41-41. Ça ne panique absolument pas du côté du “Trinchieri Crew”, bien au contraire. Le technicien italien remet de l’ordre dans sa défense et l’effet ne se fait pas attendre avec de nouveau un écart de 8 points (61-53) au bout de 30 minutes.
Les dernières 10 minutes sont à l’image du match avec un jeu du chat et de la souris entre les deux formations.
Wade Baldwin fait une nouvelle fois admirer ses talents à mi-distance ou sur des drives, torturant un Spanoulis loin de son niveau habituel (2 points, 0/1 à 2 points, 0/4 à 3 points, – 2 d’éval) et provoquant même la faute du meneur grec pour inscrire un 2+1 bienvenu (68 à 57). Le Bayern est devant mais ça ne calme pas pour autant Trinchieri qui est furieux après sa défense, trop poreuse à son goût alors que son adversaire est au bord de la rupture.
Il avait raison de s’inquiéter car l’Olympiacos souffle sur la nuque de Munich : McKissic réussit un 2+1 mais se fait blesse, laissant Papanikolaou rentrer le lancer-franc bonus. Baldwin exploite encore les changements en défense pour attaquer les intérieurs mais manque de réussite. Petit à petit, les hommes de Georgios Bartzokas sont de nouveau dans le match (72 à 68). Et c’est encore Baldwin qui va terminer le travail. En sortie de temps-mort, il joue bien le coup sur une pénétration et va provoquer la faute de Martin. Après son 2/2 aux lancers, il sécurise la victoire du Bayern, 74 à 68.
On affiche de larges sourires à Munich. Le club enregistre une quatrième victoire consécutive (une première dans son histoire en Euroleague) et prend la première place au classement (à égalité avec le Zalgiris et Barcelone).
Le coin des stats :
- Wade Baldwin (Bayern) : 18 points, 2 rebonds, 2 passes, 2 interceptions
- Vladimir Lucic (Bayern) : 16 points, 4 rebonds, 3 passes
- Kostas Papanikolaou (Olympiacos) : 13 points, 2 rebonds
- FC Barcelone (ESP) – Real Madrid (ESP) – Palau Blaugrana : 79-72
Avec le classico football, il y avait le classico version “baloncesto“. Pablo Laso contre Sarunas Jasikevicius et une constellation de bons joueurs. Pour le coach lituanien quoi de mieux en ce début de saison que de remporter l’un des matchs les plus importants (par le symbole) de l’année, quelques mois après son intronisation à la tête des blaugranas ?
Mission accomplie pour lui grâce à un 2èquart-temps ultra dominé par ses hommes (30-13). Oui, car le premier quart-temps était équilibré : le Real cherche à utiliser Thompkins en post-up, le Barça répond avec des trappes, obligeant l’américain à passer la balle.
Dans ce fameux 2è quart-temps – réel tournant du match – c’est le sniper maison, Kyle Kuric, qui s’offre un peu de lumière. L’américano-slovaque rentre 8 points en moins de 3 minutes pour permettre au Barça de prendre 8 points d’avance (29-21). La défense barcelonaise écrase l’attaque du Real, à la peine sur toutes les actions. La frustration s’installe et Facundo Campazzo prend une technique. L’éternel ami des français, Rudy Fernandez, ne pouvait pas rater une occasion de briller… avec du trashtalk envers Adam Hanga qui ne va pas se laisser faire. Deux nouvelles techniques de distribuées par les arbitres. L’écart continue de grandir avec un Barça développant du jeu rapide (toujours grâce à sa bonne défense). Heurtel puis Calathes sont à la conclusion et le score monte à 41-25 puis 46 à 25 quelques minutes plus tard sur un 3 points du letton Smits. A la pause, le Real a déjà 21 points de retard (48 à 27) et l’impression visuelle que nous laisse cette rencontre est que la messe est dite.
La seconde période commence avec Carlos Alocen (déjà dans le 5 majeur du Real en début de match) pour le Real et Sergi Martinez pour le Barça, preuve qu’une nouvelle génération arrive dans le basket espagnol.
Le Barça continue son travail de démolition. A cheval entre la fin du 2è quart-temps et le début du 3è, les hommes de Jasikevicius impose un 17-2 au Real. Symbole d’une soirée catastrophique pour la maison blanche, la blessure de Gabriel Deck qui voit sa cheville tourner (salement). Jeff Taylor essaye de se démener et, après une petite série, force un temps-mort côté Barça (54-39). La discipline de Saras se fait sentir et dès le retour sur le parquet, le système demandé est parfaitement exécuté avec Abrines à la conclusion sur un trois points dans l’axe (as usual). Cependant, la défense des catalans baisse en intensité et le Real pousse pour revenir à 10 points d’écart (60-50).
La dynamique change de camps et le 3 points de Campazzo ainsi qu’un tir mi-distance de Garuba viennent conclure une bonne période madrilène avant le dernier quart-temps (64-52). Malheureusement, le Real semble partir de trop loin.
Tout s’équilibre dans le dernier quart-temps malgré un dernier rush des merengues. Sergio Llull se montre et rapproche son équipe à 7 longueurs des locaux (72-65). Le temps-mort de Barcelone ne change rien et Thompkins puis de nouveau Llull redonnent espoir à Madrid (74-69). Dans la dernière minute, tout peut basculer d’un côté comme de l’autre mais c’est bien Sergi Martinez, produit de la formation catalane, qui va valider la victoire du Barça avec 4 points inscrits. Il compile au total 7 points mais aussi 9 rebonds pour 10 d’évaluation en 31 minutes sur le parquet. De quoi se souvenir de ce classico. Victoire 79 à 72. Barcelone enregistre une quatrième victoire en cinq matchs, alors que le Real est à la peine avec le bilan inverse (1-4). Pour la petite anecdote, Madrid n’a jamais aussi vite atteint un total de quatre défaites depuis le début des années 2000 en Euroleague… Il va falloir se réveiller.
Le coin des stats :
- Brandon Davies (Barcelone) : 14 points, 4 rebonds, 2 passes, 4 contres
- Kyle Kuric (Barcelone) : 15 points, 2 rebonds
- Cory Higgins (Barcelone) : 13 points, 1 rebond, 2 passes
- Trey Thompkins (Real) : 14 points, 7 rebonds, 2 contres
- Alberto Abalde (Real) : 13 points, 3 rebonds, 2 passes
Le MVP : Jordan Loyd (Etoile Rouge de Belgrade)
Inévitable, incontournable, injouable, instoppable. C’était notre homme à suivre du côté de Belgrade, il ne nous fait pas mentir et enchaine les performances de très haut niveau : 30 points contre Vitoria, 31 contre le CSKA, 23.8 points de moyenne en 4 matchs, le digeo, l’addition et une inscription obligatoire au titre de MVP ?
Offensivement, il a pris le dessus (bah ouais logique), mais c’est aussi défensivement qu’il a fourni les efforts nécessaires au succès de son équipe (si en plus le bonhomme défend…). L’Étoile Rouge reste invaincue à domicile, un terrain de jeu que Loyd a définitivement adopté. Imaginez juste un peu ce genre de match avec pas loin de 10.000 fans déchainés ? (enfoiré de COVID !).
Les serbes sont en avance sur leur temps de passage de la saison dernière (1-4 après 5 journées), en sachant qu’il leur manque une rencontre à disputer contre l’Asvel (repoussée à plus tard, vous savez pourquoi).
Le cinq majeur de la 5e journée
Le 6ème homme : Nemanja Nedovic (Panathinaïkos)
Que Nemanja Nedovic soit un joueur offensif, ça on le savait. Pourtant c’est toujours un régal de le voir jouer de cette façon.
Gêné par des blessures la saison dernière – le limitant à 17 petits matchs pour 16 minutes en moyenne – le serbe retrouve des sensations et nous a donné le vertige jeudi soir : 7 missiles à 3 points en 12 tentatives, des actions d’éclats à chaque retour du Fenerbahçe, et une grande justesse dans son jeu (0 perte de balle !).
Juste d’avant d’écrire ces lignes, il était encore impossible pour la rédaction de s’accorder sur le nom du MVP de la journée et sur la place d’un Loyd et d’un Nedovic. Si un co-MVP a été un temps évoqué, on préfère miser sur l’américain en MVP. Nedovic est donc le 6ème homme de la journée. Ça tombe bien, car il n’a même pas commencé la rencontre dans le 5 majeur de son équipe. “Choisir c’est renoncer” comme dirait André Gide. Et en ce moment on a des problèmes de riches avec autant de talent.
La réac’ réac’ du rédac’
“Ne me réveillez pas !”
Ce sont par ces mots qu’Andrea Trinchieri a répondu à la journaliste de l’Euroleague après le succès du Bayern face à l’Olympiacos (74-68). Quatre victoires de suite pour l’équipe de l’ancien coach de Bamberg et du Partizan, forcément ça fait parler, mais lui ne veut pas s’avancer.
Coach méticuleux, il propose un jeu sans strass, paillettes ni confettis mais avec beaucoup d’intelligence. La défaite de deux unités contre Milan en ouverture de la saison (79-81) est maintenant effacée et les succès s’enchainent. Le collectif est à la 7ème place à l’évaluation (84.2), s’affiche comme la deuxième meilleure attaque de la compétition (80.6 points) et pointe son nez dans le top 10 des meilleures défenses (8ème, 74.8 points encaissés). Pour l’instant les munichois caracolent en tête du classement et l’on se demande si la série peut se poursuivre alors que le calendrier réserve quelques beaux morceaux à Lucic and co’ en cette fin de mois d’octobre puis tout au long de novembre (Real, Valence, CSKA, Pana en plus de l’Etoile Rouge et de l’Anadolu). “Viel Glück” (bonne chance) mister Trinchieri.
“Don’t wake me up, don’t wake me up, ciao!” pic.twitter.com/f4ZGqeKc52
— Eurohoops (@Eurohoopsnet) October 23, 2020
Le menu de la 6e journée (29 et 30 octobre 2020)
- LDLC Asvel Villeurbanne – Zalgiris Kaunas : jeudi à 18h
- CSKA Moscou – Valencia Basket : jeudi à 18h
- Zénith Saint-Pétersbourg – Panathinaïkos : jeudi à 18h
- Maccabi Tel-Aviv – Fenerbahçe : jeudi à 20h05
- Real Madrid – Bayern Munich : jeudi à 21h
- Khimki Moscou – Crvena Zvezda : vendredi à 18h
- Olympiacos – Anadolu Efes Istanbul : vendredi à 20h
- Baskonia Vitoria – FC Barcelone : vendredi 21h
- Olimpia Milan – Alba Berlin : repoussé à cause du coronavirus