Depuis 1946 et la création de la National Basketball Association, quelque cinq mille joueurs ont foulé les parquets de la Grande Ligue. Certains d’entre eux ont laissé une empreinte indélébile qui ne sera jamais oubliée. D’autres sont restés bien plus anonymes. Entre les deux ? Des centaines de joueurs, qui ont tour à tour affiché un niveau de jeu exceptionnel, mais dont on oublie bien souvent la carrière.
Dès lors, @BenjaminForant et @Schoepfer68 ont décidé de dresser – littéralement – le portrait de certains de ces acteurs méconnus ou sous-estimés. Au total, ce sont 60 articles qui vous seront proposés : un par année, entre les saisons 1950 – 1951 et 2009 – 2010. Pour chaque saison, un joueur a été sélectionné comme étendard, parfois en raison d’une saison particulièrement réussie, d’une rencontre extraordinaire ou encore d’une action historique …
Chaque portrait s’inscrira dans une volonté, celle de traverser l’Histoire de la NBA de manière cohérente. Ainsi, ces portraits (hebdomadaires) seront publiés dans un ordre précis : un meneur, un arrière, un ailier, un ailier-fort, un pivot. Au bout de cinq semaines, c’est donc un cinq majeur qui sera constitué. Les plus matheux d’entre vous l’aurons compris : au final, ce seront douze équipes, toutes composées de joueurs ayant évolué au cours de décennies distinctes, qui auront été composées.
A vous de déterminer lequel de ces cinq majeurs sera le plus fort, le plus complémentaire, le plus dynastique.
Vous trouverez en fin d’article les liens vous permettant de (re)consulter les articles précédents.
La jaquette
Pour chaque article, @t7gfx vous proposera ses créations. Vous y retrouverez une illustration du joueur présenté (en tête d’article) ainsi qu’une présentation de chaque cinq majeur projeté (chacun avec une identité visuelle propre).
Le synopsis
Le synopsis
Ahlala, les années 2000… Quelle belle époque ! Les baggies, 50 Cent, Allen Iverson… Quelle nostalgie. Pour évoquer la première saison concernant ce nouveau millénaire, qui, en 20 années d’existence, a vu déjà pléthores de spécimens impressionnants et particuliers, qui d’autres entre mieux dans les cordes que Stephon Marbury ? Certes, Ron Artest aurait été un bon candidat, mais pour une évidente question de poste, il n’a pas été retenu. Cependant, en terme de représentant de seconde zone de la génération The Answer – T-Mac – Kobe, sur les lignes arrières, Starbury est le candidat idéal. Tête brulée pétrie de talent, le point guard est le type de joueur que nous recherchons depuis la création de cette série. Il possédait ainsi toutes les capacités techniques pour devenir l’une des plus grandes stars de sa génération, mais des choix de carrière et de vies plongeront petit à petit son nom dans l’oubli.
Avec ses mensurations tout à fait ordinaire pour un joueur de son poste (188cm pour 81kg), Stephon n’est pas un monstre physique. Il est de la catégorie de ceux qu’on appelle “croqueur”. Prendre 20 shoots et en inscrire 5 ? Pas un soucis. Recommencer le lendemain ? Non plus. Dans sa tête, il est une superstar, il joue donc comme tel. Et avec ce type de comportement, ça passe ou ça casse.
Partons donc à la rencontre de ce joueur si particulier. Voyageons du Minnesota à New York en passant par la Chine. Bienvenue dans la “dimension Marbury”.
Action !
Stephon Xavier Marbury est né le 20 février 1977 dans le quartier de Brooklyn. Issue d’une famille nombreuse, celui que l’on surnommait déjà Starbury développera des qualités basketballistiques très rapidement. En effet, dès ses années lycées au sein de l’Abraham Lincoln High School, il sera nommé “joueur de l’année à New-York”.
Il est rapidement repéré par les scouts NBA, et participe alors à certains matchs d’exhibition, tel que le McDonald All-American game. Il produira une performance de haut calibre (11 points, 10 passes) ce qui continuera d’accroître sa hype. Il est alors l’un des 5 prospects les plus suivis du pays. Il décide de rejoindre la faculté de Georgia Tech, qui a notamment vu avant lui Mark Price sur le poste 1.
Et Marbury répondit aux attentes, pourtant élevées. 18 points, 3 rebonds et 4,5 passes décisives en 36 rencontres pour 24 victoires et une première place dans sa conférence, l’ACC. Ils chuteront malheureusement en demi-finales de la division sud de la March Madness, face à Cincinnati.
Peu importe, Marbury s’est fait un nom. Toutes les équipes de lottery picks salivent sur lui, en priant pour le voir immédiatement rejoindre la Grande Ligue. Et comme tout joueur persuadé de sa réussite dans l’élite, il s’inscrivit à la draft.
Draft qui, cette année, s’annonce plutôt intéressante. Avec du recul, c’est peut-être même la meilleure de l’Histoire. A tout le moins, elle possède ses arguments dans cette discussion : Voyez-vous même : Allen Iverson (#1, Philadelphie), Ray Allen (#5 Minnesota, transféré à Milwaukee, nous aurons l’occasion d’en reparler), Kobe Bryant (#13, Charlotte, transféré chez les Lakers), Steve Nash (#15, Phoenix). Ça en fait de la légende dans la Green room. Sachant que de nombreux excellents joueurs, qui ne finiront pas au Hall-of-fame sont également de la partie (Antoine Walker, Peja Stojakovic, Jermaine O’Neal, notamment).
Sans surprise, le phénomène Iverson trustera le first pick. Suivra Marcus Camby et Shareef Abdur-Rahim pour compléter le podium. Les Bucks, possédant le 4th seed, jetteront alors leur dévolu sur le meneur new-yorkais. Mais celui-ci ne posera même pas les pieds dans le Wisconsin. Il sera immédiatement envoyé aux Wolves en échange de Ray Allen et d’un tour de draft.
Il rejoint alors un effectif plus qu’intéressant, qui a malheureusement sombré lors de la saison précédente : Tom Gugliotta, Terry Porter et surtout Kevin Garnett. Avec son duo de jeunes stars et un roster plutôt cohérent autour, les Wolves se mettent à rêver de la première qualification en post-season de l’Histoire de la franchise.
Cependant, la première rencontre de la saison permettra au néo-Wolves de se rendre compte que la marche entre la NCAA et la Ligue mère est grande. 8 minutes de jeu, 0 points à 0 / 3, 2 passes. Il ne participera pas aux 12 rencontres suivantes, avant de faire son retour sur les parquets le 19 novembre 1996. La machine se lancera réellement à ce moment là. Il enchainera 5 rencontres consécutives à plus de 10 points inscrits, avant de réaliser son premier carton.
Le 29 novembre 1996, lors d’une rencontre face à Denver, il inscrira 30 points et distribuera 11 caviars. Un 30 / 10 en tant que rookie, cela a été vu à 79 reprises. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les joueurs entourant notre bon Stephon sont loin être des lambdas. On retrouve notamment Oscar Robertson à de nombreuses reprises, mais aussi Jordan ou Doncic.
Comme tout rookie, toutes les rencontres ne seront pas aussi fructueuses. A titre d’exemple, dès le lendemain, il finira à 3 / 11 face aux Raptors. Le reste de la saison de Starbury sera celle d’un jeune joueur en progression. Il alternera le bien, l’excellent et le moins bon.
Ce premier exercice sera très prometteur pour la suite, que ce soit d’un point de vue individuel ou collectif. Sa ligne de stats parle d’elle même : 15,8 points, 7,8 passes décisives et 2,7 rebonds, tout cela en 34 minutes de temps de jeu.
Mais le plus important est ailleurs. Avec 40 victoires (pour 42 défaites), Minnesota se qualifiera pour la première fois de sa jeune histoire en playoffs. Le meneur sera élu dans la First NBA Rookie Team. Pourtant, vous l’aurez remarqué, il y avait de la concurrence. On y retrouve, autour de lui, Abdur-Rahim, Iverson, Camby et Walker.
La première série des Wolves en playoffs tournera court. Un 3 – 0 sanglant (- 17,- 12 et – 5) orchestré par les Rockets enverra les loups en vacances. Stephon performera : il inscrit 28 points lors du game 1, avant de récidiver lors du match suivant, avec 22 unités scorés. Il réalisera même un double-double (14 points, 13 passes) lors de la défaite finale.
L’élimination est violente, mais l’essentiel est ailleurs. Les Wolves se sont qualifiés en playoffs, et l’effectif est garni d’un one-to-punch censé faire des ravages les prochaines années. En somme, Marbury / Garnett, c’était potentiellement la suite du duo Hardaway – O’Neal, disloqué par le départ du second. Le potentiel était là. Encore fallait-il le confirmer, ce qui était une toute autre paire de manche.
Dès le début de sa saison sophomore, Marbury repart sur les mêmes bases que ses quelques rencontres de post-season. Premier match, première large victoire face aux Warriors (+16) et premier double-double : 11 points, 5 rebonds, 14 passes décisives. S’ensuivra 3 rencontres à plus de 20 poinnts. Comme annoncé quelques lignes ci-dessus, le meneur est particulièrement chaud.
Il sera même on fire le 24 novembre 1997, lorsqu’il affronta le Jazz de Stockton. Sur la tête du comptable de Salt Lake City, celui qui a alors 20 ans totalise la bagatelle de 38 points et 10 passes.
Si ce genre de performance peut paraitre rare pour de nombreux joueurs, Stephon commence à les accumuler. Il délivrera plus de 10 passes décisives et inscrira plus de 20 points à 31 reprises sur l’ensemble de la saison, avec certains très hauts pics. Il régalera notamment ses coéquipiers en distillant deux fois 16 passes décisives.
Comme vous pouvez vous en doutez, la saison sophomore de Starbury sera meilleure que sa saison rookie : 2pts et 0,8 passes de plus, et surtout 5 victoires supplémentaires, portant les Wolves à la 7è place de la conférence.
Cette fois-ci, ce sera au monstre SuperSonics de se dresser devant le duo Marbury-Garnett. On l’a dit la semaine passée, ce premier tour sera bien plus serré que celui de la saison passée : Seattle s’imposera sur le fil au cours d’une cinquième rencontre décisive. D’un point de vue collectif donc, Minnesota semble en progression. Cependant, Stephon passera au travers de sa série, inscrivant à une seule reprise plus de 20 points. Il faut dire qu’être défendu par Gary Payton n’a jamais été un cadeau. Vous noterez le sens de la mesure.
Néanmoins, le constat est le même que celui formulé à la fin de la saison 1997 : les Wolves sont armés pour régner sur la conférence Ouest dans le futur, lorsque Sonics et Jazzmens baisseront de régime. Si, lorsque et quand ; il résulte souvent de ce cocktail que les attentes sont souvent déçues. Elles le seront.
L’été 1998 marquera un tournant dans l’histoire de la Ligue. D’un côté, un certain Jordan prendra sa retraite, redistribuant totalement les cartes individuelles et collectives. De l’autre, la saison 1998 – 1999 sera tronquée par un lockout, amputant la saison d’une grosse trentaine de rencontres.
A Minneapolis, le temps est à l’orage. Alors promis à un bel avenir, Marbury commence à démontrer à tout le monde qu’au-delà d’être un excellent basketteur, il est aussi capable d’adopter un comportement particulièrement capricieux. Le voilà qu’il souhaite être tradé et quitter Minneapolis. Les raisons sont assez floues : selon les versions, sa famille lui manquerait et il s’ennuierait dans ce coin du pays. Cela ne semble être, toutefois, que la partie émergée de l’iceberg. En vérité, il verrait d’un mauvais œil l’ombre que lui ferait Kevin Garnett. Il faut dire que la bête est imposante, tant sur les terrains qu’en dehors.
Peu importe la raison, c’est la suite qui compte. Après 17 rencontres de (très) bonne facture dans cet exercice 1999, au point de remporter un titre de joueur de la semaine, Marbury parvient à ses fins. Mieux encore, il est tradé, certes, mais il débarque dans sa ville : New-York. Les Nets ont, en effet, organisé un gros trade à 3 équipes, avec les Wolves et les Bucks, incluant notamment Sam Cassel et Terrell Brandon.
Le voici donc à New York ! Starbury is back ! Rapidement, le point guard se sentira comme un poisson dans l’eau. Il faut dire que tout est fait pour lui. Il est l’option numéro 1 incontesté, dans sa ville, sous les projecteurs brillants de celle qui ne dort jamais. Après moins de 10 rencontre sous ses nouvelles couleurs, il marquera son territoire en posant un 31- 12 face aux Raptors dans une victoire (+ 19).
Son rythme ne baissera pas d’un iota lors de la fin de la saison :
- 01 avril 1999 vs Atlanta : 27 points, 7 rebonds et 6 passes décisives dans une victoire (+5),
- 19 avril 1999 vs Charlotte : 27 points, 13 passes décisives dans une défaite (-7),
- 24 avril 1999 @ Charlotte : 30 points, 9 passes décisives dans une défaite (-15),
- 30 avril 1999 @ Orlando : 36 points, 5 rebonds et 9 passes décisives dans une défaite (-12),
- 03 mai 1999 @ Washington : 37 points et 10 passes décisives dans une défaite (-11),
- 05 mai 1999 vs Milwaukee : 41 points et 11 passes décisives dans une victoire (+8).
Le 25 avril 1999, en back-to-back, Stephon réalise d’ailleurs une performance digne des plus grands. Dans une victoire face aux Pacers de Reggie Miller, il inscrit 26 points, à 60% au tir. Ce n’est pas tout. Le numéro 33 des Nets balance 20 passes. Il devient à l’occasion l’un des 16 joueurs à avoir réalisé un 25 / 20 dans l’Histoire. Il s’assoie donc à la table d’Oscar Robertson, Tiny Archibald, Magic Johnson ou Isiah Thomas.
Malgré un épanouissement total sur le terrain, les résultats collectifs ne suivent pas. 16 victoires, 34 défaites, et une 12e place de la conférence. Le bilan n’est pas glorieux, et les Nets rateront les playoffs pour la quatrième fois en cinq ans.
Malheureusement pour le meneur, la saison suivante sera du même acabit. Le match d’ouverture en 39-7, les 12 rencontres à plus de 30 points et le pic à 42 pions ne changeront pas la destinée de la seconde franchise de New-York, qui terminera à nouveau à la 12è place. Il obtiendra une place au sein de la 3ème All Team NBA, maigre récompense pour cette saison exécrable collectivement. 12e place de nouveau, avec un bilan final de 31 victoires pour 51 défaites.
Même si les exercices se ressemblent à s’y méprendre, il ne faut pas oublier que Marbury est encore qu’un jeune joueur. Lorsque sonne le glas de cette saison 2000, le meneur n’a que 23 ans. Après une saison et demi effectuée dans le New Jersey, Starbury est à un tournant de sa carrière. Qualification en playoffs ou réputation de loser ?
L’oscar de la saison 2000 – 2001
Bon, on ne va pas se mentir, lorsque l’on pense conférence Est du début des années 2000, il est assez aisé de faire la grimace. Il faut dire qu’en cette époque, les mastodontes de la Ligue se retrouvaient sur la côte Pacifique, et que le finaliste de l’Est avaient alors d’énormes risques de se faire atomiser en finale NBA. Reviens, Michael.
Faisons donc un petit tour des forces en présence au début de cette saison, pour vous faire remonter de bons souvenirs. A l’Ouest, les champions en titre Angelinos semblent intouchables dans la quête d’un back-to-back. Derrière eux, plusieurs équipes peuvent prétendre à bousculer Shaq et Kobe. On retrouve notamment les Spurs des Twins Towers, les Kings de Webber ou les jazzmens de Utah. A l’Est, citons les Sixers d’Iverson et les Bucks d’Allen. Vous l’aurez noté, les Nets ne font clairement pas parties des franchise titrables pour cette saison 2000 – 2001.
En début de saison, l’objectif playoffs est d’ailleurs particulièrement inatteignable. Il faut dire que lorsque l’on a que Keith Van Horn et Kenyon Martin comme seuls alliés, il n’est pas évident d’imaginer jouer les premiers rôles. Sauf lorsque Jason Kidd est à la baguette, bien évidemment.
Stephon n’aime pas la défaite. Mais force est de constater qu’il va falloir qu’il s’y fasse. S’il cale lors de l’ouverture de la saison (9 points à 3/ 17, seule fois de l’année sous les 10 points), il arrive rapidement à son rythme de croisière, comparable à un 130 km/h sur l’autoroute.
Immédiatement après cette première rencontre loupée, Marbury scorera 5 fois consécutives plus de 30 points, dont une fois 41 face à Seattle. Et lorsque celui-ci ne dépasse pas la trentaine de pions, c’est qu’il en est pas loin. Le meneur est en état de grâce sur ce début de saison, et sera d’ailleurs élu joueur de la semaine en novembre.
Une légère absence de 4 rencontres vint le couper dans son élan individuel. En effet, il est important de noter que les grosses performances de Marbury sont personnelles, et non collectives. La saison des Nets est dramatique. Après 21 rencontres, lorsque la superstar est de retour sur les parquets, le bilan est de 7-14. New Jersey a enregistré une série de 9 défaites consécutives entre le 22 novembre et le 6 décembre.
Revenons en à Starbury. Malgré son retour, la situation collective ne s’améliore pas. Sur les 14 rencontres suivantes, les New-yorkais n’en remporteront que deux. Il continuera à régaler statistiquement encore et encore, mais dans le vide. Pour l’illustrer, citons l’exemple de la rencontre disputée à la veille de Noël, contre le Heat : 37 points et une défaite – 6).
La situation ne plait pas du tout au principal intéressé. Marbury commence à multiplier les possessions individuelles, tactique pas toujours concluante, comme en témoigne les statistiques suivantes au tir : 9 / 23 aux 4 / 17 ou 3 / 14.
Au moment d’entamer l’année 2001, les hommes de Byron Scott possèdent un bilan de 10-20. Les espoirs de playoffs sont loin, et tout l’effectif sait que la fin de saison servira juste à se montrer personnellement. Et c’est ce que va faire Stephon. Son objectif est clair : enfin décrocher une étoile d’All-star.
Dès le 2 janvier, 30 points et 6 passes sont inscrits contre le Magic. Puis 27,22,25 et de nouveau 27 pions viendront appuyer la candidature du numéro 33 à la fête annuelle du basket. Et il ne ralentira pas avant d’obtenir l’étoile :
- 20 janvier 2001 vs Chicago : 33 points, 11 rebonds et 12 passes décisives dans une victoire (+20),
- 26 janvier 2001 @ Los Angeles : 33 points, 2 rebonds et 3 passes décisives dans une défaite (-12),
- 04 février 2001 vs Philadelphie : 34 points, 4 rebonds et 9 passes décisives dans une victoire (+7),
- 08 février 2001 vs San Antonio : 38 points, 9 passes décisives et 4 interceptions dans une victoire (+2),
- 13 février 2001 vs Los Angeles : 50 points et 12 passes décisives dans une défaite (-3),
- 21 février 2001 vs Toronto : 35 points et 14 passes décisives dans une victoire (+2).
Grâce à sa rencontre du 13 février, Stephon entre dans la catégorie fermé des doubles-doubles points-passes à plus de 50 pions. Cette performance a été réalisé qu’à 30 reprises dans l’histoire. Il rejoint donc un clan au sein duquel on ne retrouve aucun anonyme. Voyez plutôt : Abdul-Jabbar, Archibald, Barry, Baylor, Chamberlain, Guerin, Harden (8x, record), LeBron, Jordan, Lillard, Parker, Robertson, West et Westbrook.
Ses extraordinaires performances permettront à Marbury de rejoindre la team des joueurs All-star. Et pour un premier match étoilé, quoi de mieux que de réaliser une performance qui restera dans les annales ?
Le ASG 2001 est, pour beaucoup de monde, l’un des meilleurs match des étoiles. Tout y est. Défense, énormes joueurs, clutchtime.
Concernant ce dernier point, Starbury n’y est pas pour rien. En ce 11 février 2001, à Washington, l’homme porte son surnom à merveille. Il fît même des misères à un certain Bryant, pourtant pas le dernier lorsqu’il s’agissait de défendre. Voyez par vous même.
Vous retrouverez ci-dessous le lien pour visionner le match dans son intégralité. Un véritable classique, comme on dit.
Sans spoil aucun – nous n’oserions pas – Marbury termine la rencontre avec 12 points et 4 passes décisives en 18 minutes de jeu. Mais son impact, cet fois-ci, se situe bien au-delà des chiffres.
Cette rencontre de gala sera l’une des rares éclaircies dans la morose saison du meneur des Nets. Comme vous pouvez vous en douter, la fin de saison fût tout aussi catastrophique que le début. Une sorte de constance dans la médiocrité. Les performances de l’enfant de New-York resteront dans la même veine que ce qu’il avait produit jusqu’alors. S’il score un peu moins après le 11 février (tout est relatif, il marque 50 points au lendemain du All-star game), il distribue beaucoup plus de passes décisives (de 6,8 à 9,3).
Il conclura l’exercice en 23,9 points, 3,1 rebonds et 7,6 passes décisives, mais surtout avec 26 victoires.
L’étiquette de croqueur lui colle plus que jamais à la peau. Avec des % douteux sur la saison (43% au shoot, 33% à 3pts), beaucoup d’observateurs commencent à douter des capacités du meneur à mener une équipe ne serait-ce qu’en playoffs. Le succès de Kidd avec les Nets viendront d’ailleurs confirmer cette analyse.
Cependant, Stephon était dans la forme de sa vie lors de cet exercice 2000-2001. Parviendra-t-il à reproduire de telles performances individuelles tout en en y ajoutant des résultats collectifs?
Le générique de fin
A l’aube de l’exercice 2002, un bouleversement intervient dans la vie de notre joueur du jour. La franchise du New Jersey jette son dévolu sur Kidd, et le récupère via un trade monté avec Phoenix. Mais dans ce transfert, un autre joueur fait le chemin inverse. Vous l’avez bien compris, Marbury, après deux années et demi de bons et loyaux services chez les Nets se retrouve envoyé dans l’Arizona.
Dans un effectif comportant notamment Penny Hardaway et Tom Gugliotta, les observateurs étaient curieux. Pas forcément convaincus de la réussite du projet, mais simplement intéressés par le comportement qu’adopteront les joueurs. Et notamment celui que Marbury, qui, vous l’aurez compris, n’était pas le dernier à mettre le bronx dans un vestiaire.
Et, comment dire…Ce ne fût pas glorieux. Une triste 10è place, malgré un Marbury à plus de 20 points de moyenne, alors que Kidd atteignait de l’autre côté du pays les finales NBA avec une équipe somme toute moyenne. Pour l’égo de Starbury, ça fait mal.
Le meneur cartonne toujours régulièrement individuellement parlant, mais il n’a plus l’aura de son début de carrière. L’arrivée du Stoud’ et l’explosion de Shawn Marion permettront à la franchise d’être dans la bataille pour la post-season en 2002-2003. Celui qui porte désormais le numéro 3 est encore particulièrement dominant :
- 29 novembre 2002 vs San Antonio : 43 points, 5 rebonds, 5 passes décisives et 3 interceptions, dans une victoire (+7),
- 17 janvier 2003 vs Dallas : 41 points, 4 rebonds et 11 passes décisives dans une victoire (+5),
- 14 février 2003 vs New York : 43 points, 3 rebonds, 9 passes décisives et 4 interceptions dans une défaite (-1),
- 04 mars 2003 @ San Antonio : 35 points et 13 passes décisives dans une victoire (+7). Autant dire que notre Tony national a pris la flotte de tous les côtés lorsqu’il s’agissait de défendre sur Marbury cette année-ci. Mais Parker s’en moque probablement, c’est lui qui soulèvera le trophée NBA en fin de saison.
- 06 avril 2003 @ Los Angeles : 40 points, 8 rebonds, 8 passes décisives et 3 interceptions dans une défaite (-2).
Ces excellentes performances lui permettront de toucher trois objectifs. Il obtint tout d’abord sa seconde (et dernière) étoile d’All-star. Il sera ensuite sélectionné pour la seconde fois dans la 3rd All NBA Team. Enfin, il atteindra les playoffs. Certes, en accrochant le 8è spot avec 44 victoires, mais il y participera quand même.
Le souci quand tu finis à la dernière place qualificative de ta conférence, c’est que ton adversaire ressemblé généralement à Goliath. Et en 2003, ce sont les Spurs qui se présente avec le meilleur bilan de l’Ouest. Des Spurs menés par un Duncan en route pour son back-to-back MVP et qui souhaitent offrir à David Robinson le départ qu’il mérite, avec une seconde bague.
Malgré de bonnes prestations, l’écart était trop grand et San Antonio s’imposera 4-2. Marbury tournera en 22 points, 4 rebonds et 5,7 passes décisives sur les 6 rencontres. Parker ? Il se fût particulièrement discret. N’oublions cependant pas que le français n’était alors que sophomore.
La sélection quelques mois plus tôt de Joe Johnson à la draft met le front-office des Suns dans l’embarras. Les dirigeants de la franchise imagine parfaitement une explosion de l’arrière, mais doutent du fit avec Marbury. Après 34 rencontres dans ce nouvel exercice, ils décident donc de l’envoyer – encore – à New York. Mais pas chez les Nets.
Cette fois-ci, Stephon Marbury rejoint les Knicks.
Post-transfert, qui s’est tenu en janvier 2004, le néo new-yorkais maintient ses moyennes de 18 points, 4 rebonds et 7 passes décisives et contribue à la qualification des locataires du MSG en playoffs, avec au passage quelques cartons Marburiens. 38 points – 14 passes contre Dallas, 42 points face aux Clippers, par exemple.
Néanmoins, le derby face aux voisins des Nets tournera au fiasco. Un sweep sanglant sera orchestré par le général Kidd. Il rata la première rencontre (- 24) mais réalisa ses chiffres les matchs suivants. C’est ça le soucis avec lui. Il fait ses performances, mais ne réussit jamais à amener son équipe avec lui. Une dizaine d’années plus tard, Carmelo Anthony viendra perpétuer la tradition.
Marbury est un soliste, et non un chef d’armée. Les doutes ne sont désormais plus possibles.
Cette escapade sera la dernière vraie incursion en post-season de Stephon Marbury. Il enchainera, entre 2004 – 2005 et 2007 – 2008 des saisons individuelles correctes à New York, en régressant petit à petit dans l’impact (de 21 points à 13). Mais il ne goutera plus aux joutes printanières sous le maillot des Knicks.
Sa carrière dans la Grande Ligue américaine se conclura par une petite pige du côté des Celtics en 2009, avec simplement une petite vingtaine de matchs disputés. Comment la résumer rapidement ? Du show, du scoring, des strass, des paillettes, un melon et très peu de résultats.
Mais Marbury, c’était aussi de l’argent. Il a gagné, en 13 saisons NBA, la bagatelle de 151 millions de dollars. Et quoi de mieux pour accumuler reconnaissance et pognon que de se rendre en Chine ? L’homme a dû se poser la même question. Dès lors, à l’aube de la saison 2009 – 2010, l’ex-star des Nets, Suns ou Knicks signe aux Shanxi Zhongyu, avant de rejoindre deux ans plus tard les Beijing Ducks, club de la capitale. Et il s’y régalera. Entre contrats mirobolants, trois titres de champion de Chine et performance à plus de 25 points de moyenne, Starbury s’offre une cure de jouvence et termine sa carrière professionnelle en apothéose.
Il prendra définitivement sa retraite en février 2018. Son palmarès NBA résume sa carrière :
-
All-star : à deux reprises,
- All NBA team : à deux reprises,
C’était ça, Marbury. Un soliste au caractère bien trempé et à la définition de star un peu particulière. C’était un homme aimant autant la balle orange que ce qu’il y a autour. Un homme aux choix de carrière douteux, mais au talent inné.
Son nom ne traversera peut être pas les époques. Cependant, pour les amoureux de la balle orange, revoir ses actions restera un plaisir particulier. La nostalgie peut être ?
Crédits et hommages
Aujourd’hui, dans cette belle rubrique, il nous semble important d’aborder un point. Nous l’avons mentionné, Marbury est souvent dépeint comme un joueur égocentrique, attiré par l’argent. A raison, probablement. Toutefois, en cette période de crise sanitaire, c’est le mot “humanité” qui le caractérise sûrement le mieux.
En pleine crise du covid-19, celui qui garde New-York dans le sang offrira 10 millions de masque à son quartier de Brooklyn. Un geste qui permis, et permettra aux hôpitaux de la ville et aux administrations d’être toujours équipés, afin d’éviter la propagation du virus.
“Pouvoir aider New York, c’est quelque chose qui me touche de près et qui me tient à coeur“.
Comme quoi, au basket comme dans la vie de tous les jours, Marbury possède véritablement l’art du contre-pied.
Les précédents épisodes et portraits du Magnéto :
- Cinq majeur #1 : Penny Hardaway (1994/95), Manu Ginobili (2007/08), Terry Cummings (1988/89), Jerry Lucas (1964/65), Nate Thurmond (1974/75),
- Cinq majeur #2 : Jason Kidd (1998/99), Tracy McGrady (2004/05), Rick Barry (1966/67), Elvin Hayes (1979/80), Neil Johnston(1952/53),
- Cinq majeur #3 : Isiah Thomas (1989/90), David Thompson (1977/78), Paul Arizin (1951/52), Tom Gugliotta (1996/97), Yao Ming (2008/09),
- Cinq majeur #4 : Baron Davis (2006/07), Bill Sharman (1958/59), Chet Walker (1963/64), Gus Johnson (1970/71), Jack Sikma (1982/83),
- Cinq majeur #5 : Tiny Archibald (1972/73), Dick Van Arsdale (1968/69), Bernard King (1983/84), Jermaine O’Neal (2003/04), Larry Foust (1954/55),
- Cinq majeur #6 : Fat Lever (1986/87), Richie Guerin (1961/62), Grant Hill (1999/00), Dan Issel (1971/72), Ben Wallace (2002/03),
- Cinq majeur #7 : Lenny Wilkens (1965/66) (Lenny Wilkens, bonus : le coach), Calvin Murphy (1975/76), Peja Stojakovic (2001/02), Shawn Kemp (1991/92), Arvydas Sabonis (1995/96), (Arvydas Sabonis, bonus n°1 : la carrière européenne), (Arvydas Sabonis, bonus n°2 : la carrière internationale).
- Cinq majeur #8 : Kevin Porter (1978/79), Tom Gola (1959/60), Xavier McDaniel (1987/88), Bob Pettit (1955/56), Vin Baker (1997/98),