Les surprises ne manquent pas en ce départ de saison ! Alors que l’on ne donnait pas cher du Bayern, que l’on nourrissait des doutes légitime sur le Zalgiris, et a contrario, que l’on imaginait le Khimki Moscou revenir le couteau entre les dents, et que l’on pensait voir un Zenith inoffensif, voilà que la hiérarchie est impunément remise en cause ! Le Zalgiris caracole en tête, toujours invaincu, le Bayern s’amuse, le Zenith entre en résistance, et le Khimki n’a plus de dent. La 4e journée d’Euroleague ne semble pas avoir changé cette donne. Attention aux faux départs chers favoris, car certains ne pardonnent pas ! Retour sur ce qu’il s’est passé cette semaine dans la grande ligue européenne.
Les résultats de la 4è journée
- Zalgiris Kaunas (LIT) – Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Zalgirio Arena : 89-73
Et de quatre ! Le Zalgiris “Has no chill” , avec son jeune coach Martin Schiller et emmené par un Nigel Hayes est en pleine confiance. Kaunas n’a pas fait dans la dentelle, et a mené les pauvres turcs de l’Anadolu Efes à la baguette pendant quarante minutes, sans céder un pouce d’intensité. Fast break, alley-hoop, tout s’est déroulé en passe et en vitesse, avec un Lekavicius qui a distribué les caviars, à l’image de celui pour Lauvergne. Celui-ci s’est vraiment mis en valeur, à deux rebonds d’un double-double.
Le Zalgiris a surtout profité d’un avantage non-négilgeable en ce début de saison : un public présent, et toujours reconnu pour sa ferveur. Le public lituanien n’est pas à sous-estimé : le Zalgiris a shooté à 63% à deux points, et à 53% derrière l’arc…ne vous y trompez pas, dans une des seules arène d’Europe où l’on peut entendre un public rugir, Kaunas s’est fait plaisir.
Côté Efes, c’était le match de Bryan Dunston, qui a été en vue des deux côtés du terrain avec 20pts, 3reb et 4ast. Krunoslav Simon a également bien participé à la fête avec ses 16pts et 6ast. Mais le 5 a manqué d’apport, car ces deux joueurs sortent du banc. Bref, le maître de l’Europe aujourd’hui, c’est le Zalgiris !
Le coin des stats :
- Bryan Dunston (Anadolu) : 20pts, 3reb, 4ast.
- Krunoslav Simon (Anadolu) : 16pts, 5reb, 6ast.
- Nigel Hayes (Zalgiris) : 17pts, 5reb, 2ast.
- Jeoffrey Lauvergne (Zalgiris) : 10pts, 8reb.
- Barcelona (ESP) – Panathinaïkos (GRE) – Palau Blaugrana Arena : 97-89 (OT)
Une des rencontres les plus relevées de cette journée. Les grecs ont totalement surpris le Barca, notamment grâce à un Marcus Foster intraitable d’entrée de jeu et un Papagiannis facilement servi. La défense du Barca a totalement pris l’eau dans les premières minutes et n’a pas offert plus en attaque, à l’image de Calathes qui dribble énormément pour finir par shooter lui même. Et pendant que Foster, Saint-Roos et Nedovic artillaient et massacraient leurs adversaires sur des fast-break en série, les blaugrana eux, tentaient de survivre en collant au score.
Fort heureusement, le collectif catalan va retrouver son basket, mené par un Cory Higgins en feu. Les apports de Brandon Davis, Kyle Kuric, et bien entendu Calathes ne sont pas à négliger. Les grecs, petit à petit, cèdent du terrain et perdent leur avance. Higgins régale dans la raquette en allant au panier, ou en trouvant des partenaires.
Le jeu se tend, et aucune des deux équipes n’est prête à céder. Ne ratant aucun lancer, le Pana arrache la prolongation (75-75). Prolongation que le Barca finit par dominer. Défaite frustrante pour le Pana qui a dominé presque toute la partie, avec un Konstantinos Mitroglou aussi discret qu’affreusement dominateur…
Le coin des stats :
- Cory Higgins (Barcelone) : 24pts, 7reb, 5ast
- Brandon Davis (Barcelone) : 20pts, 5reb, 2ast
- Marcus Foster (Pana) : 24pts, 1reb, 3ast
- Konstantinos Mitroglou (Pana) : 16pts, 12reb, 4ast.
- CSKA Moscou (RUS) – Alba Berlin (ALL) – Sports Complex : 88-93
On va commencer à s’inquiéter pour certains cette saison ! Dans nos previews, on vous avait déjà expliqué que Moscou avait quand même pris un petit soufflet la saison passé, manquant de peu de perdre la Ligue russe, tout en ne brillant pas forcément en Euroleague. L’an passé, quelques défaites envoyaient des signaux d’alarme, notamment contre l’ASVEL et l’Alba Berlin. Message reçu pour les joueurs ? Pas vraiment…puisque comme l’an passé, le CSKA trouve le moyen de se laisser surprendre par les allemands. Surtout que les hommes d’Itoudis n’avaient semble-t-il, pas de difficulté à maîtriser les berlinois, jusqu’à ce troisième quart-temps catastrophique.
Pourtant, le duo Mike James, Will Clyburn semblait tout emporter sur son passage ! Mais en défense, les moscovites se sont fait mollement dépassés sur des coupes en série et quelques actions d’insolence berlinoises. On retient entre autres l’image du trois points de Jayson Granger, qui semble plus lancer la balle que la shooter. Alors certes, Mike James a tout tenté, mais encore une fois, la défense russe a été trop lente dans la raquette, permettant à Sikma et Lammers de marquer le peu de points qu’ils suffisait pour déstabiliser le CSKA. Sikma, qui régale d’ailleurs, en terminant tout proche d’un double-double. Résultat, une défaite notable pour le champion en titre, face à une équipe qui a proposé un jeu simple, et trouvé des solutions faciles.
Le coin des stats :
- Mike James (CSKA) : 27pts, 3reb, 6ast.
- Will Clyburn (CSKA) : 25pts, 4reb.
- Simone Fontecchio (Alba) : 20pts, 3reb.
- Luke Sikma (Alba) : 11pts, 9reb, 5ast.
- Fenerbaçe Istanbul (TUR) – Bayern Munich (ALL) – Ülker Sports Arena : 71-75
Pour votre info, une remontada en allemand, ça se dit “Aufholjagt“.
Car il n’y a pas que les russes qui sont dans le mal en ce moment. Visiblement, la petite bande germanique se plait à faire dévisser les grosses écuries ! Après les moscovites qui se font avoir comme des bleus, c’est le Big Fener de Nando de Colo qui se fait avoir par le Bayern de Munich.
Mais comment est-ce possible ? Le Fener dominait pourtant totalement cette rencontre dès son lancement. De Colo servant tranquillement Vesely, avant de mettre lui-même les turcs non pas à cinq, non pas à dix, mais vingt longueurs des bavarois ! Une hémorragie. A la mi-temps, l’écart était toujours aussi significatif, et une défense de fer de la part des jaunes et noirs semblaient leur assurer la victoire. A la mi-temps, on en était tous convaincu, l’affaire était pliée.
Mais comme Moscou, le Fener a totalement raté son retour des vestiaires, ne marquant que 26 petits points, 13 par quart-temps ! De Colo et Vesely qui régalaient en première mi-temps, sont soudain dépassés par le banc du Bayern. On retiendra les performances de Weller-Babb, Sisko et surtout Reynolds, très présents au scoring et au rebond. Vladimir Lucic se met à martyriser la raquette turque, lui qui n’avait rien marqué du match. Weiler-Babb score le panier final de la remontée fantastique et donne le premier avantage du match au Bayern à quelques secondes de la fin.
Les 3 points à 9 secondes de la fin de De Colo n’y changeront rien, le Bayern termine le taff aux lancers, et achève une remontada mémorable. Le coach du Bayern, Andrea Trinchieri, a résumé : “On a montré deux visages différents. A la mi-temps, on se sentait très mal, on n’avait pas d’excuse, c’était embarassant. On a joué ensemble, et avec notre ADN : défense, défense, défense”. Trinchieri, qui avait critiqué le mercato du club, accusant trop de départs soudain, se retrouve aujourd’hui devant le fait accompli : son groupe est capable de faire fort, très fort.
Le coin des stats :
- Nando De Colo (Fener) : 18pts, 3reb, 7ast.
- Jan Vesely (Fener) : 25pts, 8reb.
- Jaylen Raynolds (Bayern) : 17pts, 8reb (en 16 minutes).
- Vladimir Lucic (Bayern) : 18pts, 5reb.
- Olympiakos Le Pirée (GRE) – Maccabi Tel Aviv (ISR) – Peace and Friendship Stadium : 85-82
Dans cette 4e journée un peu folle, le Maccabi et l’Olympiakos nous ont offert un peu plus de sérieux, et surtout du bon spectacle. Dans une rencontre très serrée, les deux équipes ont joué leur basket avec rigueur, avant d’offrir un final de classe mondiale. Pourtant, le Maccabi, emmené par Tyler Dorsey, prenait un léger avantage en début de rencontre, malgré une défense rugueuse des grecs. Mais l’Olympiakos est venu répondre au défis des israéliens, avec évidemment Sloukas à la mène, mais aussi Aaron Harrisson, sorti du banc et qui nous réserve une petite surprise. Mais le Maccabi ne va pas lâcher les grecs d’un pouce, à l’image de leur trois paniers au buzzer des trois premiers quart-temps !
Dans les deux camps, on impose une défense de fer dans la raquette, mais cela offre et multiplie les fautes. Le Maccabi reste menaçant, et il faut que Spanoulis réveille ses troupes en fin de partie pour remettre l’Olympiakos devant. A quelques secondes de la fin de la partie, Chris Jones Jr, sorti du banc mais cruellement efficace (12pts, 4reb, 6ast) à l’occasion de remettre les deux formations à un point d’écart, mais manque ses deux lancers ! Il reste 11 secondes, mais le rebond revient encore aux jaunes et bleus, et après avoir mis trois paniers au buzzer, c’est Scottin Wilbekin qui plante un monstrueux trois points sur la tronche de Charles Jenkins, sorti comme une fusée.
4.6 secondes à jouer, it’s clutch time, Aaron Harrison cherche Vezenkov qui lui remet, Harrison dribble une fois, puis lance un pull-up de loin derrière l’arc, et BADABOUM. Ficelle, buzzer, jeu, set, match, merci et au revoir. Sans nul doute le plus beau match de cette journée, avec no n moins de quatre buzzer beaters.
Le coin des stats :
- Aaron Harrison (Olympiakos) : 12pts, 2reb, 3ast et le match.
- Hassan Martin (Olympiakos) : 16pts, 8reb.
- Scottie Wilkebin (Maccabi) : 18pts.
- Chris Jones Jr (Maccabi) : 12pts, 4reb, 6ast.
- Armani Exchange Milano (ITA) – Real Madrid (ESP) – Mediolanum Forum : 78-70
Décidément, cette journée aura été celle des troisièmes quart-temps raté. Avec le CSKA et le Fener, le Real a voulu rejoindre le club. Pourtant tout commençait bien pour Madrid, avec deux trois points d’entrée de jeu d’Alberto Abalde, pendant qu’Edy Tavares s’occupait de la raquette sur le plan défensif. La défense madrilène était un bon gros mur, et Milan n’avait que dix petits points inscrits au début du deuxième quart-temps. Le second va sur le même rythme. Sergio Llull devient par la même occasion le 7e joueur de l’histoire de l’Euroleague à atteindre les 3000pts, propre. Le Real va dérouler tout le long de la mi-temps, Tavares étant encore servi avec facilité dans la raquette, manquant cruellement de taille en face de lui.
Milan va petit à petit relever la tête, notamment emmené par Sergio Rodriguez. Il faut bien un espagnol pour ne pas craindre les espagnols ! L’arrière de Milan exploite petit à petit les relâchements défensifs du Real, et pas qu’un peu ! Au final, Madrid cède, et prend 23 pions dans la face au troisième quart-temps, alors qu’ils n’en scorent que 13. Et en attendant, Rodriguez met la misère au shoot. A l’abord du quatrième quart-temps, les italiens avaient définitivement pris le contrôle du match. Certes, le Real collait aux milanais, mais il y avait toujours un Rodriguez, un Shavon Shields ou un Riccardo Moraschini pour coller un trois points bien sale et démotivant pour les madrilènes.
Le coin des stats :
- Sergio Rodriguez (Milan) : 25pts, 4reb, 7ast.
- Shavon Shields (Milan) : 19pts, 7reb.
- Edy Tavares (Real) : 6pts, 8reb, c
- Trey Thompkins (Real) : 15pts, 4reb, 3ast
- Baskonia Vitoria-Gasteiz (ESP) – Khimki Moscou (RUS), Buesa Arena : 77-60
Après s’être gentiment essuyé les pieds sur le Real Madrid à la maison (76-63), Baskonia est retourné chez lui, après un passage à Belgrade, pour y appliquer le même tarif, mais au Khimki Moscou cette fois-ci. Certes, le Khimki semblait prendre un léger avantage dans cette partie en première mi-temps, marquant un 6-0 d’entrée de jeu, puis restant proche des basques en permanence, imposant la force de Devin Booker à l’intérieur. Booker n’est pas seul d’ailleurs, car Jerebko est également très présent, autant dans la raquette qu’à l’extérieur. La raquette Moscovite est étouffante de stats, et sa mobilité pose des problèmes aux verts.
Et puis Vitoria va mettre la seconde, avec Guiedraitis, Polonara Vildoza et Dragic qui vont faire tomber la pluie, tout en mettant du rythme. Un bon petit rush dans le quatrième quart-temps pour ce joli quatuor, et voilà le Khimki réduit en poussière. Polonara résumera : “on avait besoin de cette victoire”. Et bien victoire il y a, et avec un bel effort collectif, récompensé par une 2e place au classement actuel. Le Khimki reste dans la plus grosse difficulté, même si leurs trois premiers quart-temps sont loin d’être à jeter.
Le coin des stats :
- Devin Booker (Khimki) : 16pts, 12reb.
- Jonas Jerebko (Khimki) : 12pts, 9reb, 3ast.
- Rokas Giedraitis (Baskonia) : 20pts, 4reb, 3ast.
- Achille Polonara (Baskonia) : 20pts, 10reb.
- Luca Vildoza (Baskonia) : 15pts
- Zoran Dragic (Baskonia) : 15pts, 5reb.
Le MVP : Sergio Rodriguez (Milan)
Sergio, Sergio, Sergio…non content d’avoir fait du mal à la planète entière, voilà qu’il se met à faire du mal aux espagnols eux-mêmes. Dégouttant, décourageant, rageant, enrageant. Bref, Rodriguez à clairement fait la musique au pauvre Real Madrid. Ses pénétrations sont simples et efficaces, son shoot reste assassin, et son scoring est désarmant.
En terminant à 25 unités, mais aussi 7 passes décisives, Sergio termine avec un PIR de 37, à 50% à trois points, et à 80% à deux…et bien entendu, n’essayez pas de faire faute…car il termine à 8/8 aux lancers. Mais on avait aussi oublié de vous le dire…’il fait ça en sortant du banc…
Le cinq majeur de la 4e journée
Le 6ème homme : Sergio Rodriguez (Milan) et Jaylen Reynolds (Bayern)
Que voulez-vous : Sergio était au dessus, c’est tout. Alors on va mettre Jaylen Reynolds aussi, pour que ça soit un tant soit peu équilibré.
Il ne lui aura fallu que 16 petites minutes.
Dans la remontada totale et totalement folle du Bayern, il y a eu le “Moment Reynolds”, dont a eu besoin Munich pour revenir dans la partie. A l’entrée du 4e quart-temps contre le Fenerbaçe, à deux doigts de la syncope, mais toujours devant, il apporte cinq point en plus au Bayern, permettant aux allemands de coller de plus en plus et de mettre le doute. Au rebond, que ce soit défensif mais surtout offensif, Reynolds apporte beaucoup de poids. Il terminera la rencontre en 17pts – 8reb. En 16 petites minutes. Son travail n’aura pas été le plus remarqué, mais dans un effort collectif remarquable, l’absence de ses interventions, propres et efficaces, n’aurait pas permis cet exploit.
La réac’ réac’ du rédac’
“Eine Deutsche Überraschung ? (Une surprise allemande ? en VF)”
On attendait le Bayern dans les bas-fonds et l’Alba en transition. Mais cette semaine, on a vu d’un côté les munichois en pleine remontada épique face à un cador de la décennie du basket européen, et de l’autre côté, une claque berlinoise imposée au champion en titre…ok, rien que ça.
Et si finalement, cette saison n’allait pas nous livrer une petite surprise allemande ? On a du mal à croire à la longévité de la bonne série du Bayern, malgré un coach Trinchieri qui semble envoyer les bons messages en termes d’intensité, de défense, et de réactivité, mais on se demande cependant si l’Alba n’a pas un petit coup de gueule à porter, lorsqu’on voit cette équipe capable de tenir de plus en plus tête à des grosses écuries de la ligue…
A vérifier, à confirmer, ou pas…mais pour l’instant, la petite “Überraschung” (Surprise en allemand), elle est bien des côtés de la Bavière et du Brandebourg.
Le menu de la 5e journée (22 et 23 octobre 2020)
Avec indication en gras des matchs à voir absolument !
- Zalgiris Kaunas – Valencia Basket : Jeudi à 19h
- Zenit St Petersburg – Milano : Jeudi 19h
- Panatinaïkos – Fenerbaçe Istanbul : Jeudi 20h
- Alba Berlin – Baskonia Vitoria : Jeudi 20h
- Crvena Zvezda Beograd – CSKA Moscou : Jeudi 20h45
- Khimki Moscou – Maccabi Tel Aviv : Vendredi 19h
- Anadolu Efes Istanbul – ASVEL Villeurbanne : Vendredi 19h30
- Bayern Munich – Olympiakos Piraeus : Vendredi 20h30
- Barcelona – Real Madrid : Vendredi 21h00
Et on oublie pas :