“Et oui, c’est la reprise !”
Ceux qui étaient assez grands en 2003 pour se rendre compte de la pauvreté du jeu d’acteur de Zizou, dans cette publicité pour Canal Satellite, ressassent probablement cette rengaine, à chaque retour de leurs compétitions favorites… Une sorte d’Etat de Stress Post Traumatique télévisuel. Toujours est-il qu’après 6 mois et demi d’arrêt, la plus illustre des compétitions européennes de clubs reprenait ces droits en cette première semaine d’octobre.
La singularité du contexte sanitaire en cette année 2020 a tout chamboulé, à commencer par nos vies bien évidemment. Mais dans le cadre de l’hédonisme, du loisir, nos repères et rituels, qui nous sont si chers ont été également balayés d’un revers de block.
Lors de l’intersaison précédente, nous avions assisté à une arrivée massive de joueurs estampillés NBA sur le Vieux Continent. Ces mouvements avaient généré une nouvelle émulation et un enthousiasme débordant pour le marché des transferts européen. Cette saison, nous dûmes (oui j’adore le passé simple) nous contenter de signatures internes au Continent, cher à la 9è symphonie de Beethoven, aussi nombreuses furent-elles.
C’est donc avec un tout nouveau décor, dans des salles privées de supporters (ou des supporters privés de salle) que les hostilités pouvaient débuter.
Les résultats
- Anadolu Efes Istanbul (TUR) – Zenit St Petersburg (RUS) – Sinan Erdem Sports Hall : 69-73
Si l’on retiendra que le meneur serbe de l’équipe stambouliote sera le premier scoreur de cette saison d’Euroleague, on ne manquera pas de souligner l’importance de la surprise suscitée par ce résultat. En effet, les hommes d’Ergin Ataman, premiers de la saison régulière en 2019-20 et finalistes en 2019 affrontaient les derniers au classement de l’année passée, avec une équipe largement remaniée.
Malgré l’absence de leur meilleur joueur, le néo-Turc Shane Larkin, c’est avec un effectif quasi-identique que l’Anadolu Efes Istanbul accueillait l’équipe russe, désormais coachée par l’espagnol Xavi Pascual.
Dans une partie plutôt hachée, au cours de laquelle les joueurs des deux formations semblèrent manquer de rythme, de repères, et d’adresse (30.4% longue distance pour le Zenit, 25.9% pour l’Anadolu), les russes, pourtant menés 54-49 à l’entrée du 4è quart-temps créèrent donc le premier upset de cette saison 020-21, en remportant celui-ci 24-15.
Le coin des stats :
- Kevin Pangos (PG, Canadien / Zenit) : 23 points à 8/14, dont 11 dans le 4è QT (4 lancers-francs au cours des 23 dernières secondes), 7 passes décisives, 5 pertes de balle, 25 à l’évaluation.
- KC Rivers (SG, US / Zenit) : 14 points à 6/9, 5 rebonds.
- Vassilje Micic (PG, Serbe / Anadolu) : 19 points, 7 passes décisives.
- Krunoslav Simon (SG, Serbe / Anadolu) : 14 points.
A noter la faiblesse individuelle inhabituelle des turcs, avec trois joueurs seulement à 10 points et 4 joueurs à 10 d’évaluation.
- Olympiacos Piraeus (GRE) – Zalgiris Kaunas (LIT) – Peace and Friendship Stadium : 67-68
Deux équipes historiques pour lesquelles la lutte à la qualification est un objectif vraisemblable. L’Olympiacos, avec à la mène le fils prodige de retour, Kostas Sloukas, accueillait les champions de Lituanie, orphelins de leur coach emblématique parti en Catalogne, Sarunas Jasikevicus. A sa place, l’autrichien Martin Schiller (38 ans), en prvenance de G-League et Salt Lake City.
Que dire de ce match ?
Premièrement, quel plaisir de retrouver de l’intensité défensive. Ce fut le cas dans cette partie, les deux équipes se rendant coup pour coup.
L’Olympiacos, timoré mais conscient du talent intrinsèque de ses joueurs, aura eu le tort de ne pas réussir à achever son adversaire. L’abnégation et l’intensité de ceux-ci auront raison d’eux. Kaunas s’impose donc grâce à un 21-9 dans le dernier quart-temps, parachevé par deux lancers-francs du prospect Rokas Jokubaitis, après un rebond offensif de celui-ci.
Le coin des stats :
- Alexander Vezenkov (PF, Bulgare / Olympiacos) : 18 minutes, 8 points, 5 rebonds.
- Hassan Martin (C, US / Olympiacos) : 23 minutes, 12 points à 6/6, 5 rebonds (attention à la défense !)
- Marius Grigonis (SF, Lithuanien / Zalgiris) : 15 points à 6/12, 6 rebonds, 4 passes
- Rokas Jokubaitis (G, Lithuanien / Zalgiris) : 15 minutes, 12 points à 4/7 dont les 2 lancers-francs pour la victoire à 3.8 secondes de la fin, 3 rebonds, 3 passes décisives
- Joffrey Lauvergne (C, Français / Zalgiris) : 21 minutes, 13 points à 5/7, 3 rebonds
Performance offensive intéressante, notamment concernant le mouvement offensif global et l’envie pour Kaunas, en dépit des prestations moyennes de leurs leaders, Thomas Walkup et Lukas Lekavicius.
Pour l’Olympiacos, la faiblesse défensive dans la raquette sera un point important à corriger, sous peine de souffrir de manière très récurrente.
- Maccabi Playtika Tel Aviv (ISR) – Alba Berlin (ALL) – Menora Mivtachim Arena : 80-73
L’opposition était sur le papier plutôt déséquilibrée. D’un côté le Maccabi, institution du basket européen à l’effectif dense en qualité ; de l’autre, L’Alba Berlin, champion d’Allemagne surprise, au jeu porté vers l’offensive (à l’extrême).
Et bien une fois de plus, Aito Garcia Reneses, le Don Nelson espagnol, ne nous aura pas déçu. Depuis plus de 30 ans, il réussit à faire évoluer tous ses effectifs de manière fluide et offensive. Un départ en trombe permit donc aux allemands de mener 29-19 à l’issue du premier quart, étouffant par son rythme les jaunes et bleus.
Jusqu’au-bout-iste, l’Alba prit sur ce match la moitié de ses tirs longue distance (33 à 2 points, 32 à 3 points, pour 11 réussis). Hélas pour les partenaires d’un Sikma éteint (15 minutes, 2 points, 3 rebonds, 4 pertes de balle pour -4 d’évaluation), le Maccabi n’eut besoin que d’un coup d’accélérateur au cours du second quart-temps pour prendre les rênes de la rencontre et ne jamais les lâcher (25-2 en cours de second).
Malgré les performances discrètes voire mauvaises des têtes d’affiche israëliennes, Wilbekin (8 points à 3/13, 7 rebonds, 4 passes), Zizic (hors rythme : 15 minutes, 6 points, 3 rebonds, 2 passes mais 5 pertes de balle) et Bender (2 minutes seulement), le Maccabi a montré qu’il faudra compter sur eux.
Le coin des stats :
- Chris Jones (PG, US / Maccabi) : 26 min, 12 points, 2 rebonds, 7 passes et une énorme intensité pour la nouvelle recrue, en sortie de banc.
- Angelo Caloiaro (PF, US-ITA / Maccabi) : 18 points à 6/8, 4 rebonds, 2 passes, 3 interceptions, 25 d’évaluation.
- Othello Hunter (C, US / Maccabi) : 12 points, 6 rebonds, 3 contres.
- Peyton Siva (PG, US / Alba) : 10 points, 7 passes.
- Marcus Eriksson (SF, SUE / Alba) : 21 minutes, 18 points à 4/8 à 3pts.
- Simone Fontecchio (SF-PF, ITA / Alba) : 20 minutes, 16 points à 4/6, 8 rebonds, 27 d’évaluation.
- FC Barcelona (ESP) – CSKA Moscou (RUS) – Palau Blaugrana : 76-66
Cette rencontre pouvait s’apparenter au match Clippers-Lakers à l’automne 2019… Le sommet supposé de la compétition entre deux superteams. Le recrutement cinq étoiles des catalans et des moscovites les ont d’emblée placés tout en haut des côtes pour la victoire finale.
Hypothèse d’autant plus plausible qu’avec le retrait de Zeljko Obradovic du coaching, Itoudis pour le CSKA et Jasekavicius pour le Barça sont peut-être les deux meilleurs tacticiens du plateau européen, rien que ça.
Dans un duel qui n’en fut pas vraiment un, les individualités des blaugranas eurent finalement raison du CSKA. Assez rapidement, après un run dans le premier quart-temps, le Barça réussit à prendre le contrôle du rythme du match, notamment grâce à la science de leur nouveau meneur star, Nick Calathes (7 points, 3 rebonds, 7 passes).
Entre l’absence de Nikola Milutinov (COVID), le retour un peu poussif du MVP du Final Four 2019, Will Clyburn (8 points à 0/3 longue distance), et surtout l’excellente alternance de profils défensifs sur Mike James (Calathes, puis Cory Higgins, puis Adam Hanga), le limitant offensivement (13 points à 3/8, 6 turnovers), Barcelone n’eut pas à forcer son talent et déroula son jeu mi-distance (seulement 15 tirs à 3 points tentés).
Le coin des stats :
- Brandon Davies (C, US / Barcelone) : 24 minutes, 18 points à 7/9, 4 rebonds, 4 contres, 20 d’évaluation.
- Alex Abrines (SF, ESP / Barcelone) : 13 points à 4/6, 7 rebonds, 3 passes, 22 d’évaluation.
- Nikola Mirotic (PF-C, ESP / Barcelone) : 17 points à 6/11, 7 rebonds, 4 interceptions, 21 d’évaluation.
- Daniel Hackett (PG, ITA / CSKA) : 11 points à 3/4 à 3 points en sortie de banc (ce qui ne devrait pas durer).
- Tornike Shengelia (PF-C, GEO / CSKA) : 15 points à 5/10, 5 rebonds, 3 passes, 20 d’évaluation.
- Valencia B.C (ESP) – LDLC ASVEL (FRA) – La Fonteta : 65-63
Sur le papier, les espagnols sont parmi les grands gagnants de cette intersaison. Les arrivées de joueurs référencés en Europe (Prepelic, Hermannsson, Kalinic, D.Williams) doivent leur permettre de se mêler à la lutte pour les Playoffs. Du côté de Lyon-Villeurbanne, le recrutement est également très qualitatif. Néanmoins, du fait du manque d’expérience global de l’équipe, les observateurs n’estiment pas que le seul représentant français pourra jouer un rôle.
Malgré un niveau de jeu ma foi à pondérer, le match fut passionnant de bout en bout. Une première mi-temps pour Valence, la seconde pour l’ASVEL.
Les hommes de TJ Parker, sur la continuité de la philosophie de Mitrovic et son approche défensive-athlétique, jouèrent crânement leur chance, agressant les valencians et ne permettant jamais aux joueurs de Jaume Ponsarnau d’installer leur jeu (3/20 longue distance). Ils ont parfaitement restreint les armes offensives que sont habituellement Dubljevic, Prepelic et Hermannsson.
Il aura fallu la maladresse de la recrue Allerik Freeman (5 points à 2/7, 4 pertes de balle, -6 d’évaluation) et un Norris Cole sur courant alternatif (11 points à 4/13, 6 passes mais 6 pertes de balle) pour permettre aux joueurs espagnols de se tirer du piège villeurbannais.
En fin de rencontre, peu après l’égalisation sur un tir à trois points du précieux Paul Lacombe, une erreur défensive autorisait le belge Sam Van Rossom à aller seul au lay-up. S’ensuivirent trois fautes bien gérées par Valence pour faire tourner le chrono, puis le tir de la gagne manqué (de peu) par un excellent Amine Noua pour que les hôtes du jour puissent respirer.
Le coin des stats :
- Derrick Williams (PF, US / Valence) : omniprésent et une fois n’est pas coutume, propre, 22 minutes, 15 points à 6/8, aucune perte de balle, 18 d’évaluation.
- Charles Kahudi (SF, FRA / ASVEL) : 30 minutes, énorme intensité défensive, 13 d’évaluation).
- Moustapha Fall (C, FRA / ASVEL) : 22 minutes, 14 points, 3 rebonds, et à souligner, des efforts défensifs, même en edge.
- Amine Noua (PF, FRA / ASVEL) : 21 minutes, 7 points, 8 rebonds, 13 d’évaluation.
- Khimki Moscou (RUS) – Panathinaïkos Athens (GRE) – Arena Mytischi : 76-78
De nombreux facteurs peuvent être évoqués pour justifier la bouillie de basket de cette rencontre entre deux équipes aux dynamiques inverses.
Le Khimki, amputé de ses playmakers Shved, Jovic, McCollum et de son pivot NBAer Monroe, qui revendique le statut de nouvelle place forte du basket européen affrontait le Pana, en pleine restructuration et avec une équipe rajeunie.
Dans ce match, joué sur un rythme plutôt lent, avec une agressivité latente en guise d’intensité, il aura fallu deux bons quart-temps du Khimki pour pouvoir essayer de jouer la victoire. Cependant, la somme de maladresses, pertes de balle et initiatives individuelles poussives ne permirent pas de profiter du suspense de cette rencontre (Nedovic à -2 d’évaluation en 30 minutes pour les grecs, Dairis Bertans à 1/7 à trois points).
Notons tout de même dans les deux camps le partage du scoring, avec six joueurs en double figures pour le Panathinaïkos ainsi que pour le Khimki.
Le coin des stats :
- Vyacheslav Zaytsev (PG-SG, RUS / Khimki) : 19 minutes, 11 points, 3 rebonds, 4 passes, 2 interceptions, 17 d’évaluation.
- Devin Booker (C, US / Khimki) : 15 points, 7 rebonds, 15 d’évaluation.
- Ioannis Papapetrou (PF-SF, GRE / Panathinaïkos) : 16 points (mais à 0/6 à 3 pts) 8 rebonds, 3 passes, 18 d’évaluation.
- Konstantinos Mitoglu (PF, GRE / Panathinaïkos) : 12 points, 9 rebonds.
- Fenerbahçe Beko Istanbul (TUR) – Crvena Zvezda (SER) – Ülker Sports and Event Hall : 77-63
Pour les adversaires du soir, une page s’était tournée.
Pour les partenaires de De Colo, il s’agissait de l’arrivée d’Igor Kokoskov. Celui-ci remplace la légence Zeljko Obradovic, qui avait permis au Fener’ de décrocher la première Euroleague de l’histoire du basket turc et de participer à cinq Final Fours consécutifs. Il est également important de noter le départ des cadres Sloukas, Datome, Kalinic, Williams, entre autres. Du côté de l’Etoile Rouge de Belgrade, c’était un renouvellement important de l’effectif et l’arrivée de l’ancien monégasque enfant du Pays, Sasa Obradovic.
Le moins que l’on puisse dire est qu’en dépit d’une adversité à pondérer (équipe serbe agressive mais “brouillon”, pas d’aspect collectif dans sa défense), nous avons bien retrouvé la patte Kokoskov, qui avait réussi à emmener la Slovénie de Dragic et Doncic sur le toit de l’Europe en 2017. Mouvement perpétuel, avec ou sans ballon, recherche systématique de l’extra pass, intensité et vitesse, utilisation du tir longue distance à bon escient (10/24 sur le match).
Pour le Fenerbahçe, quelques cafouillages, mais une rotation ouverte qui nous aura autorisé à voir les nouveaux, DyShawn Pierre, Johnny Hamilton (3 contres en 15 minutes), Jarrell Eddie, mais surtout Lorenzo Brown, Edgaras Ulanovas (13 points à 3/6 à 3pts) et Danilo Barthel (les deux derniers étant extrêmement intéressants dans le jeu sans ballon).
Pour Zvezda, il faudra repasser, et outre l’intensité défensive de Langston Hall et Corey Walden (qui aura eu le “bon” goût de quitter le Partizan pour son rival…), et les étincelles offensives de l’ancien valencian Jordan Loyd, pas grand chose à se mettre sous la dent. Illustration de la jauge d’agressivité à mieux maitriser, les deux fautes en trois minutes du capitaine Branko Lazic, que Obradovic benchera immédiatement quasiment jusqu’à la fin du match. Scission marquée entre backcourt et frontcourt également (42 points sur 63 inscrits par les “arrières”).
Le coin des stats :
- Lorenzo Brown (G, US / Fener) : 17 points, 2 rebonds, 2 passes, 3 turnovers.
- Nando De Colo (G, FRA / Fener) : 12 points (à 2/10…), 3 rebonds, 7 passes, 4 pertes de balle.
- Jan Vesely (C, RTC / Fener) : 8 points, 8 rebonds, 4 contres.
- Ognen Kuzmic (C, SER / Zvezda) : 7 points, 7 rebonds (a passé les 500 points et 40 rebonds en Euroleague à cette occasion).
- Bayern Munich (ALL) – Olimpia Milan (ITA), Audi Dome : 79-81
LE match à revoir de cette première journée.
Bons derniers de nombreux rankings, dépouillés de certains de leurs joueurs majeurs au cours de l’été (Monroe, Lö, etc.), les bavarois du génial coach Andrea Trinchieri avaient manifestement décidé de prolonger les difficultés d’Ettore Messina depuis son retour en Europe. Trinchieri, en provenance du Partizan Belgrade, mais milanais de naissance avait fomenté un coup, afin d’empêcher les joueurs de l’Olimpia, supposément bien meilleurs, d’assoir leur domination.
En a resulté un match “au couteau”, intense, dont l’écart n’aura jamais excédé 5 points :
- 1er quart-temps : 15-14 Milan
- 2ème : 32-31 Milan
- 3ème : 55-54 Munich
- 4ème : 70-70
- Overtime : 81-79 Milan
Etouffant.
Afin de déranger l’équipe lombarde et ses nombreuses recrues stars (Kyle Hines, Luigi Datome, Malcolm Delaney, Zach Leday), le Bayern raccourcit ses rotations, et s’appuya sur le défi physique grâce à la dimension athlétique de ses troupes, faisant jouer quatre joueurs plus de 30 minutes (fait rare en Europe).
Dominés dans la peinture (14 rebonds offensifs pour Munich), les milanais ne dûrent leur salut qu’au sacrifice défensif de Kyle Hines durant toute la rencontre, et à la réussite de Shavon Shields (pourtant inexistant jusque là) et son tir primé, contesté, à 9 secondes de la fin de la prolongation.
Le coin des stats :
- Jalen Reynolds (C, US / Bayern) : 14 points, 11 rebonds (dont 9 offensifs), 19 d’évaluation.
- Vladimir Lucic (SF, SER / Bayern) : 36 minutes, 12 points, 5 rebonds.
- Nihad Dedovic (SG, BOS-ALL / Bayern) : 37 minutes, 14 points, 7 passes, 18 d’évaluation.
- Wade Baldwin (G, US / Bayern) : 31 minutes, 18 points à 8/13, 4 passes, 3 interceptions.
- Malcolm Delaney (G, US / Milan) : 17 points, 4 rebonds, 8 passes, 22 d’évaluation.
- Kyle Hines (C, US / Milan) : 16 points à 5/5, 4 rebonds, 20 d’évaluation.
- Baskonia Vitoria-Gasteiz (ESP) – Real Madrid (ESP), Buesa Arena : 76-63
En parlant de piège…
Fin juin 2020, la Liga ACB (meilleur championnat domestique en Europe) rendait son verdict. Contre toute attente, c’était l’équipe basque de Vitoria, chère à Vincent Poirier, qui déjouait tous les pronostics et remportait le trophée, grâce à un panier miraculeux de leur joker argentin Luca Vildoza dans les derniers instants de la rencontre.
Le coach Dusko Ivanovic, et son approche militaro-dictatoriale (bien connue du CSP 2000 et son triplé historique), avait réussi à préparer ses hommes à passer devant le Real Madrid, Barcelone, Valence et autres.
Après une intersaison au cours de laquelle il aura vu partir son iconique capitaine “Toko” Shengelia, mais également le clutch Shields, Jayson Granger, entre autres, Baskonia faisait ses débuts en Euroleague contre la grosse machine madrilène, à l’effectif quasi identique (Alberto Abalde comme seule arrivée notable). Pour Vitoria, l’ailier fort Alec Peters, le all-around player Rokas Giedraitis et la trouvaille villeurbannaise Tonye Jekiri venaient renforcer la Buesa.
Soyons clairs, de match il n’y eu pas. Une agressivité défensive (optimale) de tous les instants prit les merengue à la gorge, et le collectif basque ne desserra jamais son étreinte.
A Madrid, les Randolph (9 d’évaluation), Rudy Fernandez (4), Abalde (2), Deck (7), Carroll (4), Thompkins (3) ne purent exister.
Baskonia parachevait son succès grâce à un quatrième quart-temps maintrisé (24-14) cornaqué par son meneur Pierria Henry, exceptionnel sur ce match.
Le coin des stats :
- Seuls rescapés du naufrage madrilène, le pivot Edy Tavares (10 points, 7 rebonds, 2 contres pour 17 d’évaluation), qui domina un Jekiri au supplice (-7 d’évaluation en 21 minutes : 1 point et 5 turnovers), et Facundo Campazzo (en partance pour la NBA) avec 17 points, 5 rebonds, 2 passes et 3 interceptions.
- Pierria Henry (PG, US / Baskonia) : 23 points à 7/11, 2 rebonds, 6 passes, 2 interceptons, aucune perte de balle, 32 d’évaluation.
- Alec Peters (PF, US / Baskonia) : 24 minutes, 18 points, 6 rebonds, 21 d’évaluation.
- Rokas Giedraitis (SF, LIT / Baskonia) : 12 points, 5 rebonds, 3 interceptions.
- Achille Polonara (PF, ITA / Baskonia) : 9 rebonds pour 15 d’évaluation.
Le MVP : Pierria Henry (Baskonia Vitoria-Gasteiz)
Passé par la Géorgie (Tbilissi), l’Allemagne (Ulm), Israël (Hapoel Eilat), la Turquie (Tofas) et la Russie (UNICS Kazan), et ce à seulement 27 ans, Henry semble avoir trouvé à Baskonia, et plus particulièrement avec Ivanovic, l’équilibre idéal. Le grand (1.96m) arrière, au profil à l’ancienne, plutôt défensif et gestionnaire, est le complément parfait de Vildoza.
Face aux talents du Real, sa polyvalence a fait des merveilles, et il a pu annihiler les vélleités offensives des playmakers adverses. Le jeune prospect espagnol Carlos Alocen se rappellera certainement de son baptême en Euroleague.
Difficile de dire où se situera cette équipe basque, tant les conséquences du coaching atypique de Dusko Ivanovic peuvent être à double tranchant, mais nul doute que Henry continuera à martyriser ses adversaires.
Le cinq majeur de la 1ère journée
Le 6ème homme : Rokas Jokubaitis (Zalgiris Kaunas)
Cette section a pour objectif de présenter chaque semaine un joueur dont le rôle aura été déterminant, sans pour autant détonner par son volume.
Le jeune meneur lituanien Rokas Jokubaitis (19 ans) entre dans cette catégorie.
Grand, avec une envergure conséquente, athlétique, rapide, intense, bonne capacité à attaquer le cercle, excellent sens de l’anticipation, Jokubaitis est de toutes les équipes nationales de jeunes depuis ses 14 ans. Formé au Zalgiris, il fait ses débuts en Euroleague en 2019, sous le mentorat de son coach Sarunas Jasikevicius.
Physiquement plus développé que la saison dernière, le joueur s’étant déclaré à la Draft NBA 2020 (candidat probable au Draft and Stash) aura un vrai rôle dans la rotation de Martin Schiller cette saison, en témoigne sa performance décisive contre l’Olympiacos (rebond offensif, faute provoquée, 2/2 aux lancers, victoire). Majuscule.
La réac’ réac’ du rédac’ : “Le Fener’ sera au Final Four 2021“
Il s’agit du parti pris de l’auteur de l’hebdo, rationalisée et hâtive au possible.
En l’occurrence, formuler un pronostic précipité, concernant une équipe avec une moitié d’effectif renouvelée et un coach succédant à Zeljko Obradovic, le tout contre une équipe plus faible et sans automatisme, se rapproche évidemment de l’ineptie.
Néanmoins, il serait aussi présomptueux de sous-estimer le tacticien Igor Kokoskov, auteur en 2017 avec la Slovénie d’une masterpiece stratégique, à la tête d’une équipe extrêmement talentueuse, construite à son image, sans pression du resultat, et en son sein deux anciens MVPs de l’Euroleague (Nando De Colo et Jan Vesely).
Les esquisses de mouvement offensif aperçus lors de la rencontre face à l’Etoile Rouge de Belgrade, la profondeur d’effectif et les doublures à chaque poste laissent tout de même entrevoir un avenir proche enthousiasmant.
Nouveaux éléments ce jeudi (le 8 Octobre à 19h30) contre l’Anadolu Efes pour le derby d’Istanbul.
Le menu de la 2è journée – 8 et 9 octobre 2020
Avec indication en gras des matchs à voir absolument !
- CSKA Moscou – Maccabi Tel Aviv : Jeudi à 19h
- Zenit St Petersburg – FC Barcelona : Jeudi 19h
- Anadolu Efes Istanbul – Fenerbahçe Beko Istanbul : Jeudi 19h30
- Real Madrid – Valencia Basket : Jeudi 21h
- Khimki Moscou – Zalgiris Kaunas : Vendredi 19h
- Crvena Zvezda Beograd – Baskonia Vitoria : Vendredi 19h
- Alba Berlin – Bayern Munich : Vendredi 20h
- Panathinaïkos Athens – Olympiacos Piraeus : Vendredi 20h
- Olimpia Milan – LDLC ASVEL : Vendredi 20h45
Et on oublie pas :
Merci pour ces résumés, super boulot!