Unser Banner, Weiss und Blau : le Bayern de retour ? Pas vraiment…
Compagnon en Euroleague de l’Alba Berlin, mais rival éternel en Bundesliga, le Bayern de Munich (rien à voir avec le club de football…enfin…si, mais…non…enfin, c’est les mêmes mais c’est pas pareil) n’a cependant pas su faire mieux ou pire que l’autre franchise allemande en Euroleague. La différence entre le Bayern et l’Alba, c’est que Munich est dans la grande ligue européenne depuis plus longtemps. Sauf qu’au cours des dernières saisons, les bonnes campagnes se sont fait attendre. Alors côté Bavière, on s’est bougé cet été, pour que la bannière « weiss und blau » (blanche et bleue) puisse enfin être de retour. Mais il y a du travail.
Une saison médiocre
Autant en Euroleague qu’en Bundesliga, la saison du Bayern peut être considérer comme plutôt décevante. Bien qu’ayant terminé 1ier de saison régulière, les bavarois ont toussé au second tour pour ne finir qu’à 50% de victoires, avant de s’écraser face à Ludwigsburg au premier tour des playoffs, en ne perdant que de trois points sur l’ensemble des deux rencontres. En Euroleague, rien de très fabuleux. Rien de très fabuleux quand on sait que le Bayern partait avec un effectif remplis de quelques jolis nom : notre Matthias Lessort national, Greg Monroe, l’ancien Piston, Maodo Lo, meneur de la Mannschaft, ou Paul Zipser, lui aussi international. Au final, tout ce beau monde n’a pas su s’imposer en Euroleague, le Bayern terminant à une piteuse 17e et avant dernière place, avec seulement 8 victoires au compteur. Un bilan qui aura d’ailleurs eu raison du coach du Bayern, Djan Radonjic, dès le 7 janvier 2020.
Le coach : Andrea Trinchieri
La performance de Radonjic 2019-2020 ne restera pas dans les mémoires, même si le club n’a pas manqué de saluer celui qui a assistant coach pour le Zalgiris, et l’étoile rouge de Belgrad, avant de venir à Munich en 2013 dans le staff technique.
Après quelques mois d’intérim avec Oliver Kostic, pour expédier les affaires courantes, c’est donc un nouveau départ avec un nouvel entraineur, pour relancer les ambitions du club, qui n’est pas allé chercher trop loin, en se tournant vers l’ancien coach du Brose Bamberg, Andrea Trinchieri.
Venu d’Italie, Trinchieri n’a pas manqué de succès depuis plusieurs saisons, déjà avec Bamberg et un joli threepeat (2015-16-17) en Bundesliga, mais il est aussi passé en Italie (Cantu), en Russie (UNICS Kazan) ainsi que dans le staff de l’équipe nationale grecque. Trinchieri connait l’Europe, avec notamment une finale d’Eurocup en 2014, dont il fut élu coach de la saison. Trinchieri sortait de deux saisons avec le Partizan Belgrade, et deux titres de champion de Serbie. Interrogé sur son arrivée, Trinchieri n’a pas manqué de clarté : « Il y a beaucoup de travail à faire, mais pour être honnête, c’est le challenge parfait. ».
Un effectif à la hauteur des objectifs ?
Les départs : Matthias Lessort, Greg Monroe, Lo, Kostic, Barthol, Huestis.
Les arrivées : Baldwin, Weiler-Babb, Johnson, Thomas, Reynolds, Amaize.
L’effectif de la saison :
Meneurs : Baldwin, Bray, Sisko, George.
Arrières : Koponen, Djedovic, Flacciodori, Amaize
Ailiers : Lucic, Weiler-Babb.
Ailiers–forts : Johnson, Zipser, King, Grant.
Pivots : Thomas, Reynolds, Radosevic, Rudan.
C’est le challenge parfait, avait déclaré Trinchieri… Et quelques semaines plus tard, l’italien a pu mesurer que le challenge allait être… Très parfait, puisque lui-même s’est permis une sortie médiatique pendant l’été en étant assez clair, encore une fois : « Je suis un peu choqué… Crise, crise, crise, pas d’argent, pas d’espoir (…) On va devoir prendre une autre voie, une autre direction. Ça ne veut pas dire qu’on ne va pas être compétitif. Il y a d’autres manières ».
Rassurant ! Et oui, on peut se demander ce qui a motivé le recrutement du Bayern cette intersaison, car si l’on espère voir la Bavière bien représentée cette année, on pouvait se satisfaire du recrutement de Trinchieri, mais pas particulièrement du mercato… Pour notre “EuroCrew” chez QiBasket, on ne vous cache pas même que c’est un downgrade à presque chaque poste. Exit les Greg Monroe et Matthias Lessort, soit un vétéran NBA et un médaillé de bronze au dernier mondial, exit Lo, parti chez le rival berlinois, Kostic, …
Côté arrivée, il a fallu combler le départ de Lessort et Monroe, avec Jalen Reynolds, et Jajuan Johnson. Si Reynolds a pu évoluer en Euroleague avec l’Olympiakos, Johnson, lui, est novice. Les arrivées ont su créer un certain enthousiasme, surtout quand c’est en réalité un retour, comme Robin Amaize, qui a décidé de revenir au Bayern après quelques saisons à Oldenburg. Mais ce type de joueur n’apporte que trop peu en terme de chiffres. La seule arrivée expérimentée reste Malcolm Thomas, venu du Fenerbaçe, et encore, le trentenaire a fait quelques aller-retour avec l’Asie et la D-League, et un peu la NBA également.
Le joueur à suivre : T.J.Bray
Au sein de l’effectif, il faudra compter au moins sur le leadership du vétéran et clone de Zlatan, Nihad Dedovic, désormais recordman du nombre de matchs joués avec Munich dans l’histoire, et qui a prolongé de 4 années avec le Bayern. Mais c’est peut-être, l’arrivée du jeune T.J.Bray qui pourrait apporter un peu d’animation offensive, lui qui a terminé meilleur passeur de Bundesliga l’an passé avec le RASTA Vechta. Le club compte sur son énergie, et surtout sa capacité à jouer des deux côtés du terrain. Bray, sorti de trois belles saisons chez les Princeton Tigers, et ancien «Mr Wisconsin Basketball », a fait son chemin en Europe (Trapani, Monferrato, Bruxelles, Rodou) avant d’arriver dans la ville-basket de Vechta pour y marquer sa main sur la Bundesliga.
A quoi s’attendre cette saison ?
Autant vous le dire, ça va piquer, préparez vos bières. On ne va probablement pas célébrer les victoires du Bayern en basket dans l’Englischer Garten de Munich cette saison. Le choix du coach est bon, probablement pour retrouver les premières places en Allemagne et en Bundesliga. Mais pour l’Euroleague, c’est trop faible pour espérer quoi que ce soit. Les joueurs à fort potentiel, qui apportaient des stats, sont désormais partis, et c’est une phase de reconstruction rapide que Munich va devoir entamer. Donc fans du Bayern, sortez vos pintes, cette saison, on risque d’en avoir besoin.