Le 27 juillet dernier, nous publions un article intitulé : The Battle of Los Angeles, Enfin. Il retraçait toute l’historique d’une rivalité en demi-teinte jusqu’à une projection : une finale de conférence entre les deux meilleures équipes de la Conférence Ouest. Les fans attendaient cet affrontement, les joueurs également et on imagine que les dirigeants NBA priaient pour que tout se passe comme prévu.
Après un premier tour solide face à Portland, les Lakers ont commencé doucement face aux Rockets, avant de brutalement s’imposer 4-1, maîtrisant de la tête et des épaules leurs adversaires. Derrière un duo LeBron-AD royal, voilà que la première équipe de Los Angeles validait son ticket. Pourtant, alors que les Purple & Gold se préparaient à affronter leurs voisins angelinos, personne n’imaginait que la veille, les Clippers venaient de mettre les pieds dans un guêpier dont ils ne se sortiraient pas. Menant de 16 points à la mi-temps, ils allaient subir une remontée fracassante. Et se casser les dents sur une jeune équipes des Nuggets, remontant un déficit de 3-1 pour la seconde fois de ces Playoffs.
Une première historique contre-carrant de nombreux plans, aboutissant sur une finale de conférence des plus inattendues, et un match-up qui n’avait pas eu lieu à pareille fête depuis 2009 : Kobe était encore une star NBA, Carmelo encore un des ailiers les plus effrayants de la ligue et LeBron, lui, courrait déjà après le titre… Quant à Jamal Murray et Nikola Jokic, eh bien… ils n’étaient que des adolescents.
Bilan du deuxième tour
Comme au premier tour, les Lakers ont laissé une lueur d’espoir à leurs adversaires lors du Game 1. Portés par un James Harden survolté, les Rockets infligeaient une défaite convaincante aux favoris de la série. La suite allait pourtant tourner court. Alors que les Lakers s’adaptaient à leur adversaire en sortant peu ou prou de la rotation leurs deux pivots (JaVale McGee et Dwight Howard), ils trouvaient des solutions pour contre-carrer l’ultra small-ball des Rockets. Après avoir survécu à un retour en force des texans dans le Game 2, et avoir repris le contrôle de la série dans le 4eme quart temps du Game 3, les Lakers ne laissèrent plus jamais leurs adversaires mener de la série. Durant plus de deux rencontres, les angelinos ont dominer leur adversaire jusqu’à définitivement les briser.
Pourquoi ? Parce que leur défense évolue à un niveau qu’elle n’a peut-être jamais atteint durant la saison, et si la paire James-Davis a évidemment tenu son rang, c’est tout le reste de l’effectif qui bat le fer à leur côté. Parce que Rondo s’est enfin mis à briller, après 2 ans sous le feu de critiques (amplement justifiées), parce que l’ensemble de l’effectif défend comme un seul homme, les Lakers ont, sans conteste, était l’équipe la plus effrayante depuis le début des Playoffs. Une évolution appréciable tant l’adresse de leurs extérieurs a pu inquiéter au retour dans la bulle jusqu’au début de la série face à Portland. Proposant une adresse historiquement faible dans le Game 1 du premier tour, l’effectif a inversé la tendance shootant à 37,8% à 3 points contre les Rockets…pourtant pas en reste lorsqu’il s’agit de défendre les extérieurs adverses.
En quelques semaines, les Lakers ont donc retrouvé confiance en leur tir et éteint deux des meilleures attaques de la ligue. Les Blazers, meilleure attaque de la bulle, puis les Rockets, sixième attaque de la saison, capable de proposer des séries de stop pour pousser en contre-attaque ont explosé tour à tour. Portland passait de 122,3 d’offensive rating dans la bulle à 104,1 lors des 5 matchs face aux troupes de Vogel, tandis que les seconds terminaient la série à bout de force, avec 106,8 d’offensive rating.
Tout semble rouler pour LA qui sort avec toujours plus de garanties. Non seulement, tout le monde produit à haut niveau de chaque côté du terrain, mais en prime, ils ont découvert de nouvelles ressources : Rondo mérite bel et bien du temps de jeu, Markieff Morris s’avère précieux et leur duo de pivot si important cette saison va pouvoir récupérer du temps de jeu dans la série à venir.
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Les choses n’ont… pas été aussi limpides pour les jeunes Nuggets. Après un début de premier tour désastreux, ils avaient réagi collectivement pour s’imposer face au Jazz. Anémiques en défense, ils ont opéré un virage progressif avant de finir en trombe dans un Game 7 à haut suspens. De quoi sauver leur saison et jouer, à priori, les sparring partners pour les Clippers. A priori car Denver n’était pas sans armes pour affronter ces Clippers. Nikola Jokic allait pouvoir avoir tout son impact dans la série, mais allait devoir compter sur un Jamal Murray dans la lignée d’un premier tour historique, afin d’espérer exister réellement. Sauf que la défense en switch des Clippers et la présence de Kawhi en charge de l’affaire faisait douter de sa faculté à vraiment imposer sa marque.
Et comme on pouvait s’y attendre, les difficultés du guard de Denver compliquaient la vie de toute l’équipe. En quête d’un second souffle offensif, Denver butaient sur des Clippers en confiance derrière leurs stars très en verve. En point d’orgue, un Game 4 où les Nuggets n’inscrivaient que 85 points, implosant entre la pression adverse et une adresse désastreuse. Puis vint le Game 5, où les Clippers terminaient en déroute malgré 16 points d’avance à la mi-temps. Puis le 6, malgré 19 points, puis un Game 7 où les Nuggets les laissaient perdus, sonnés, à seulement 89 points. Alors que les Nuggets trouvaient de nouvelles ressources derrière un Jokic impérial, s’imposant comme le meilleur joueur de cette série, Jamal Murray retrouvait son insolence pour l’aider à clôturer une série. Une série également marquée par une défense retrouvée des Nuggets, et un supporting cast au diapason pour rentrer de gros tirs : Michael Porter Jr. tantôt, Gary Harris et Paul Millsap par doses homéopathiques.
La bataille de Los Angeles n’aura pas lieu, c’est un match-up peu attendu qui décidera du représentant de l’Ouest pour ces finales.
Les match-ups clés
Anthony Davis Vs Nikola Jokic
Cette série devrait voir la line-up de Frank Vogel changer. Alors qu’AD avait pris le poste 5 face aux petits Rockets, nous pourrions bien voir le retour de McGee dans le 5 face aux Nuggets. Et pour cause, Denver joue avec un roster plus classique, alignant même 3 intérieurs dans son 5 de départ. Pour autant, c’est bien un affrontement entre Unibrow et le Joker que nous pourrions observer à plusieurs reprises dans cette série. Les Nuggets aiment utiliser le jeu poste haut du serbe pour attirer les protecteurs d’arceau au large. Un moyen d’ouvrir le terrain pour des coéquipiers qui aiment aller chercher leurs points dans la raquette et mettre en place le jeu à base de coupes de l’équipe. Ceci permettant à Jokic, point center, de pleinement s’exprimer. Une stratégie plus compliquée à mettre en place contre ces Lakers. Avec leurs paires de big men, ces derniers peuvent s’adapter à cette clé du jeu des Nuggets grâce à la polyvalence défensive d’Anthony Davis.
En mettant l’ailier fort sur le pivot adverse, bien plus athlétique et physique que ce dernier, ils permettent à leurs pivots de rester dans leur zone de confort ou de se charger d’intérieurs moins dangereux offensivement au large.
La question maintenant : que donne réellement Nikola Jokic face à Anthony Davis ? Dans leurs confrontations (3 des 4 rencontres cette saison), Nikola Jokic aura connu de véritables difficultés. Mieux tenu dans ses déplacements, face à l’intérieur qui conteste le mieux les intérieurs adverses en NBA, la vie fut difficile pour le serbe qui voit son avantage de puissance balancé par l’agilité et la détente supérieure de son adversaire. Bien que d’autres joueurs se relaieront sur le Serbe, cela pourrait être un aspect déterminant, notamment dans les fins de rencontres.
Au global, face aux Lakers, Nikola Jokic a souffert statistiquement au cours des 4 rencontres. Seulement 16,3 points et 5,5rbds. Des chiffres loin de ses standards, surtout en Playoffs. S’il reste influent grâce à son jeu de passes, il faudra en revanche éviter qu’il coûte trop défensivement pour compenser d’éventuelles complications.
Qui opposer à LeBron James ?
Dans la série précédente, nous expliquions que les Nuggets avaient un joueur très efficace sur Kawhi Leonard. La réciproque n’est pas vraie dans cette série. Beaucoup plus puissant que Kawhi Leonard, LeBron James possède un alliage de vitesse et de puissance que ne possédent ni Kawhi Leonard, ni Paul George. De fait, trouver un joueur capable de contester ses mouvements et tenir aux charges du King est beaucoup plus dur à trouver dans un roster peu armé sur les ailes.
Jerami Grant, Torrey Craig et Paul Millsap (voire Gary Harris ?) devraient tour à tour s’essayer sur LeBron. Surtout, ils devront se battre pour rester face à lui, car il y a fort à parier que l’un des plans de jeu des angelinos sera de mettre LeBron sur les défenseurs les plus faibles. Pour cela, ils forceront les switchs pour l’opposer à Jokic, Murray, MPJ, etc. Une chasse à l’homme qui pourrait coûter très cher aux Nuggets alors que leurs adversaires semblent bien plus en verve que leurs précédents opposants.
Alors certes, Denver possède des joueurs à lui opposer. Assurément plus que Portland, et probablement plus que Houston. Toutefois, ils restent une défense relativement dure à évaluer… et loin de ce que LeBron s’attendait à rencontrer en finale de conférence.
Jamal Murray va-t-il briller ?
Passé à un statut soudain de superstar, il fallait au précédent tour relativiser les facilités offensives de Jamal Murray. Oui, sa performance face au Jazz était magnifique, mais non, il ne réaliserait pas la même chose face aux Clippers. Question de qualité de l’opposition et du style défensif. En revanche, son précédent tour a démontré une maturité nouvelle de l’arrière. Là où il y a un an, il avait tendance à forcer le jeu pour avoir un impact, il a attendu que les choses se présentent plus naturellement face aux Clippers. Et une fois que la domination de Jokic a décanté des choses, il a pu voir son apport augmenter et même prendre des matchs à son compte.
Face aux Lakers, la qualité individuelle de ses opposants sera intrinsèquement plus faible, mais la qualité d’adaptation sera tout autre. Pour preuve, les difficultés qu’auront éprouvées Damian Lillard puis James Harden face à LA, notamment en raison du second rideau bien plus impressionnant qu’ils peuvent mettre en place. Là où la paire Harrell / Zubac offrait un alliage manque de taille/ faible mobilité latérale, les Lakers proposent un ratio mobilité/verticalité terrifiant qui en a fait la 3eme meilleure défense NBA cette saison.
A quoi s’attendre ?
On le dit et le répète, Denver est une équipe dangereuse, mais elle ne devient un problème pour de meilleures équipes que si Jamal Murray est un véritable danger. La plupart du temps, Nikola Jokic trouve des solutions pour causer des ennuis à ses adversaires, quitte à ce que cela prenne quelques ajustements. L’inverse n’est pas toujours vrai pour Jamal. Pour autant, nous avons vu qu’il devenait plus régulier dans cette post-season, résistant aux oppressants marquages de Kawhi, Beverley ou George. Parmi ses grosses performances, des tirs très compliqués qu’il sera difficile à éliminer sur tout le cours d’une série. Toutefois, il faut s’attendre à ce que les Lakers réitèrent leur plan des 2 premiers tours, où ils ont été opposés à deux des extérieurs les plus en vue de la ligue.
Face à Damian Lillard et James Harden, le plan de Frank Vogel fut de produire des efforts pour les tenir éloignés du ballon. En d’autres termes : pousser leurs adversaires à mettre la balle dans les mains de ball handlers moins dangereux. Si ce plan était réitéré, avec succès, cela poserait un vif problème aux Nuggets. La base du jeu de Denver est un jeu à 2 entre le porteur de balle et le pivot, or s’ils n’ont pas qu’un seul joueur capable de porter le danger balle en main, le 5 de départ tel qu’attendu pourrait alors être modifié. En effet, Gary Harris ne propose plus de réelles garanties offensives et si Murray ne peut peser autant qu’ils voudraient, alors il nous verrons peut-être moins d’Harris sur le poste 2 et plus de Monte Morris (aux dépends de leur défense, donc). Le jeune meneur remplaçant a été exemplaire sur cette campagne de Playoffs et pourrait gagner en importance pour multiplier les dangers et compliquer la tâche des extérieurs adverses. Très à l’aise sur dribble handoff ou sur pick&roll, Monte Morris apporte un surplus de playmaking et de spacing lorsqu’il évolue avec les titulaires.
Autre aspect tactique qu’il faudra suivre sera l’articulation du temps de jeu pour les intérieurs des Lakers. Nous l’avons dit un peu plus haut, Nikola Jokic a connu des heures compliquées statistiquement face aux pourpre et or. Toutefois, il faut nuancer les résultats obtenus :
- Lorsque Davis est pivot (56 minutes) seul, les Lakers dominent les Nuggets de 34 points.
- Lorsque Davis partage le terrain avec McGee, les Nuggets dominent les Lakers de 18 points.
- Lorsque Davis partage le terrain avec avec Howard, les deux équipes font jeu égal.
Autrement dit, même face à Denver, l’utilisation de la paire d’intérieur n’est pas une réelle évidence. En réalité, cela permet de rappeler que les équipes d’AD sont significativement meilleures lorsqu’il joue en 5. Cela permet également de noter un point : Jokic peut être gêné par des intérieurs plus athlétiques dans la raquette, mais il possède le moyen de les sortir de leur zone de confort. La mobilité est en revanche plus problématique si cela permet de contester ses prises de position. Ce que Davis peut faire avec un alliage des deux. Cela nous porte néanmoins vers un autre aspect : l’utilisation de Kyle Kuzma et Markieff Morris.
En effet, le premier sans être transcendant dans ses Playoffs étonne par son sérieux en défense. S’il n’apporte pas un gros scoring, il ouvre très bien le terrain en sortie de banc et pourrait être un facteur X s’il arrivait à peser régulièrement au scoring. Markieff Morris, lui, a monté deux visages dans ses Playoffs. Celui face à Houston a prouvé qu’il pouvait être une addition de poids quand il est en verve offensivement. Avec 50% à 3 points sur 18 tentatives face aux Rockets, il a fait payer les impasses tactiques que cherchaient parfois à faire les Rockets. En ce faisant, il ouvrait extrêmement bien le jeu pour LeBron, plus à l’aise lorsqu’il est entouré de shooteurs que lorsqu’un intérieur plus classique (ce que ne sont ni Morris, ni Kuzma, ni Davis) réduit l’espace dans la peinture. Autrement dit, si c’est le Markieff Morris adroit qui pointe son nez, cela fait un problème supplémentaire pour Denver. Si c’est celui opposé à Portland (25% de loin en 12 tentatives), cela permettrait à Denver de multiplier leurs efforts sur les plus gros dangers que son James et AD.
Cet aspect sera important, car bien que les Lakers possèdent probablement les deux meilleurs joueurs encore présents en Playoffs, les jeunes et athlétiques Nuggets peuvent défendre, par exemple, sur Davis. Et bien mieux si les Lakers sont obligés de jouer de longues minutes avec McGee ou Howard, sur-peuplant la raquette.
Enfin, dernier point clé à étudier côté Lakers : l’adresse des extérieurs. Vous l’aurez compris, comme dans l’ensemble de la ligue, la notion d’espace est capitale pour LA. Leur défense sera solide, c’est déjà acquis, leur attaque peut, elle, connaître des pannes. Rajon Rondo a étonné face aux Rockets, mais reste un shooteur médiocre coupable de réduire l’espace. Danny Green connaît certaines saisons des montagnes russes avec son shoot. Cette saison fut l’une d’elle. S’il reste sur ses standard actuels, cela va piquer. Si les Nuggets envoient Gary Harris en mission, par exemple, alors cela pourrait réduire l’impact de l’arrière. Bref, l’idée est simple : si Caruso, KCP, Rondo, Green, etc restent sur leur lancée et qu’en prime Morris et Kuzma sont productifs, alors les Nuggets ont de maigre chances d’exister. En revanche, si les extérieurs sont en difficulté, Denver peut faire des impasses et cibler l’un des stars adverses. Et là… l’espoir sera de mise.
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Revenons aux Nuggets maintenant. Nous le disions, ils sont très dangereux lorsque leur jeune duo carbure à fond. Nous le précisions également, les Lakers essaieront certainement de couper Jamal Murray du ballon. Toutefois, que pouvons-nous dire du résultat éventuel ?
Tout d’abord, couper Murray du ballon sera plus compliqué que dans les autres séries. Tout simplement parce que le cœur du jeune des Nuggets se trouvant entre les mains de Jokic, l’enchaînement des dribble handoffs rend plus facile l’accès au ballon. A fortiori avec l’un des tous meilleurs passeurs de la NBA jouant le rôle de tour de contrôle. Et même en son absence, Mason Plumlee est lui aussi excellent passeur et particulièrement à l’aise sur cette séquence de jeu.
Toutefois, comme pour les Lakers, une des principales mesures de la bonne santé d’une équipe se trouvera au tir… La post-saison de Denver n’a pas réchappé à cette tendance. Et évidemment, car les deux principaux détenteurs de l’animation offensive sont adroits, Denver sort vainqueur. Précision utile : Denver est une équipe qui aime faire son beurre en attaquant sans relâche la raquette. Doués dans l’exercice et particulièrement agressifs au rebond (rappelons que désormais, ils ont 3 intérieurs dans le 5 de départ : Jokic, Millsap et Grant, tandis que Craig, Porter Jr et Plumlee entrant à leur relais sont tous bons dans ce secteur). Mais ces efforts sont récompensés lorsque la paire Murray-Jokic est adroite. C’est à dire ?
- Dans les victoires de Denver durant les Playoffs, Murray a shooté à 35/65 à 3pts. Ouais. Dans ces 65 tirs ? Plus des deux tiers étaient des pull-ups. Autrement dit le Murray hésitant à dégainer de loin de la SR n’est pas vraiment arrivé dans la bulle.
- Quant à Jokic, il tourne simplement à 44% à 3 points sur ces Playoffs. En régulière, Jokic est un tireur dont la dangerosité est souvent surévaluée par les franchises adverses (sous les 33% en carrière). Mais comme l’an passé, il a été plus concentré durant la post-saison. Toutefois, comme Murray, Denver est meilleur dans ses grands soirs et il shoote à +53% lors des 8 victoires.
Conclusion ? Jokic est l’essence, Murray l’allumette. Si les deux sont ensemble au bon moment, tout s’active pour Denver. Aux défenseurs des Lakers d’éviter que la bulle s’enflamme.
Toutefois, Denver possède d’autres points à surveiller. Leur qualification n’est pas due qu’à deux joueurs, eux qui ont remonté 2 déficits assez lourds. Pour autant, peu évident pour les Lakers de décider de qui cibler. Dans le game 5, les Clippers ont payé le réveil très tardif d’un Millsap très calme dans ces Playoffs. Jerami Grant a été globalement en dents de scie offensivement. Capable de rentrer de gros tir, il est surtout précieux, comme Millsap pour son œuvre en défense, au box-out, au rebond. Gary Harris, lui plus que quiconque, est un danger difficile à jauger. L’arrière revenu tardivement en post-saison a transformé les Nuggets défensivement mais sera surtout à surveiller dans son jeu sans ballon. Coupes et catch&shoot sont désormais ses armes, mais l’adresse reste très instable. Enfin, Michael Porter Jr s’est fait remarquer. Quelques pics au scoring, quelques actions clutch, mais le joueur reste encore capable de véritables absences et sera sûrement ciblé par les Lakers et LeBron James. Le King devenu un chasseur de match-ups favorables n’hésitera pas à renouveler ses attaques sur un Porter Jr, moins catastrophique face aux Clippers, mais toujours délicat à aligner pour Mike Malone.
Dans ce contexte, il faudra se concentrer sur Murray, Jokic, Morris et s’ajuster sur les mains chaudes selon les rencontres.
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Alors, quelles batailles observer dans cette série ?
L’une des principales : le rebond. Obtenir des secondes chances est déterminant en Playoffs. Maîtriser son rebond en défense et s’offrir des possessions supplémentaires peut changer le cours d’une série. Les Lakers sont les meilleurs jusqu’ici à ce jeu-là. Dans leurs deux premiers tours, cette domination fut précieuse, quoi que logique face aux Rockets. Côté Denver, équipe réputée la saison passée dans cet exercice, elle s’est montrée moins combattive cette année. Pour autant, c’est en dominant le Jazz au rebond qu’ils ont construit leur retour dans la série, tout comme ils ont étrillé les Clippers par séquence. Face aux grands Lakers, la bataille sera toute autre, mais il conviendra de jouer cette carte sans retenue.
Autre bataille, celle des “facteur X”. Le coaching doit se concentrer sur les valeurs sûres. Celles qui peuvent faire mal soir après soir. Si une équipe possède plus de joueurs d’un soir que l’autre, cela pourra également peser dans la balance. Les jeunes Kyle Kuzma et MPJ seront à surveiller, tous comme les vieux Rondo & Millsap. Tous peuvent apporter leur écho et changer le cours d’une rencontre, et la bulle nous aura rappelé plus que jamais qu’en Playoffs : le momentum compte beaucoup.
Calendrier
Game 1 : 19 septembre à 3h00
Game 2 : 21 septembre à 1h30
Game 3 : 23 septembre à 3h00
Game 4 : 25 septembre à 3h00
Game 5 : 27 septembre, si nécessaire
Game 6 : 29 septembre, si nécessaire
Game 7 : 31 septembre, si nécessaire
Pronostic
Los Angeles Lakers 4 – 2 Denver Nuggets
Notre préférence va aux Lakers, désormais dernier grand favoris encore en lice. Particulièrement impressionnants durant les deux premiers tours, ils sont en général rentrés tranquillement dans leur série et ont fini par briser la volonté adverse. Les Rockets ont semblé vaincus dès le Game 4, tandis que les Blazers n’étaient pas armés défensivement pour tenir. Le début de la série sera capital. D’un côté, LA a généralement utilisé ses premiers matchs comme round d’observation, qu’en sera-t-il dans cette série ? En face, Denver a démontré posséder plus d’armes que Portland et une résilience bien plus forte que les Rockets. Bien que l’équipe est très jeune, elle a joué 4 matchs de plus que ses adversaires, obligée de déployer beaucoup plus d’intensité que les Lakers pour arriver à ce stade. Nul doute qu’entre une équipe qui n’a plus jouée, une plus entamée physiquement, il y aura un impact sur les premières rencontres. Impossible de savoir lequel.
Quoi qu’il en soit, Denver risque de se battre jusqu’au bout, les Lakers sont supérieurs par leurs stars et leur régularité générale. On s’attend toutefois à un combat intense, dont les Lakers sortiront vainqueurs.
(Quoi que dit en passant, une série expéditive ou allant plus loin qu’escompté soit aussi tout à fait envisageable… Bref, c’est l’enfer à pronostiquer).