Alors que les premiers tours se sont révélés être extraordinairement expéditifs sur la côte Est, les demi-finales de conférence laissent présager combats et suspens. Si l’affrontement entre Toronto et Boston ressemble à ce qui peut se faire – sur le papier à tout le moins – de plus serré, celui entre Milwaukee et Miami présente aussi un attrait bienvenu.
Historiquement, les deux franchises ne se sont affrontées qu’une fois en playoffs : il s’agissait alors du premier tour des joutes de 2013, où le Heat de James, Wade et Bosh, meilleur bilan de la Ligue, ont massacré Monta Ellis et Brandon Jennings (4 – 0). Un scénario qui semble bien éloigné de la vérité des terrains de la bulle d’Orlando. Pourtant, si l’on regarde froidement les bilans des deux franchises, les Bucks sont alors indubitablement les grandissimes favoris de la série. Favoris, ils le sont d’ailleurs. Mais, grandissimes ?
Après avoir raté la post-season 2019, et avoir tourné une immense page de son histoire en disant au-revoir à Dwyane Wade, le meilleur joueur à avoir porté son maillot, le Heat a réalisé un été de haute volée, en choisissant à la surprise générale le sniper Tyler Herro à la draft, en 13è position, mais surtout en se séparant d’Hassan Whiteside et de Josh Richardson pour attirer Jimmy Butler dans ses filets. Avec un savant mélange de jeunesse affamée (six joueurs importants du roster ont moins de 26 ans) et de meneur d’hommes (Butler, Haslem, pour ne citer qu’eux), Miami a finalement réalisé une saison au-delà des attentes, quand bien même les 8 rencontres disputées dans la bulle n’étaient pas forcément toutes concluantes. Avec une attaque excellente (7è offensive rating) et une défense qui peut parfaitement devenir étouffante (11è defensive rating), les Floridiens possèdent finalement les arguments pour ennuyer toutes les franchises de sa conférence.
Les Bucks, eux, ont adopté la tactique du “on prend les mêmes et on recommence”. Alors qu’ils menaient 2 – 0 en finale de conférence l’an passé, ils furent finalement éliminés (4 – 2) par un Kawhi Leonard injouable. C’est donc revanchard que Milwaukee et son franchise player, Giannis Antetokounmpo, se sont lancés dans une saison qu’ils ont dominé de la tête et des épaules. Partis pour remporter 70 victoires, dans le sillage d’un Grec hallucinant (29,5 points, 13,6 rebonds, 5,6 passes décisives, 1 interception, 1 contre, Défenseur de l’année et probable futur MVP), les Bucks ont toutefois connu un coup d’arrêt juste avant l’interruption de la saison, avec 4 défaites en 5 rencontres. La bulle, quand à elle, à défaut d’être porteuse d’espoir, a été porteuse d’interrogations. Avec 3 victoires et 5 défaites, mais surtout une friabilité mentale qu’on ne leur connaissait pas, les Bucks ne se sont pas forcément rassurés.
Mais assez parlé de la saison régulière. Les deux franchises ont connu un premier tour de playoffs tranquille, sur lequel nous allons brièvement revenir.
Le bilan du premier tour
Lorsqu’il a fait le bilan des premiers tours des Raptors et des Celtics, Olivier a employé le mot “expéditif”. Au risque d’être pincé pour plagiat, nous allons utiliser le même terme. Commençons, pour une fois, par l’outsider. Miami affrontait les Pacers d’Indiana, orphelins de Domantas Sabonis, mais qui possédaient dans leur rang un T.J Warren incandescent et membre de la All Bubble 1st Team.
Et si certains – dont nous, soyons francs – voyaient Indiana accrocher un tant soi peu son adversaire, il n’en fût rien. 4 rencontres, 9 points d’écart au minimum : Miami n’a pas fait dans la dentelle au moment de renvoyer Oladipo, Turner et Brogdon à la maison (et McMillan à Pôle Emploi). Au final, seule la première rencontre de la série fût disputée jusqu’au bout, puisqu’à l’entame du dernier quart-temps, Miami ne menait que d’un point, avant d’afficher une supériorité écrasante, par l’intermédiaire notamment de Goran Dragic, Jimmy Butler et Bam Adebayo. Avec ce sweep, les hommes d’Erik Spoelstra arrivent sûrs de leurs forces au moment de défier l’Himalaya de la conférence.
Résultats :
Game 1 : Indiana : 101 – Miami : 113,
Game 2 : Indiana : 100 – Miami : 109,
Game 3 : Indiana : 115 – Miami : 124,
Game 4 : Indiana : 87 – Miami : 99.
La série de Milwaukee, quant à elle, fût étonnamment plus mouvementée. La faute, d’abord, à cette vilaine défaite lors du game 1 face au Magic d’Orlando pourtant promis à un sweep humiliant. Il n’en fût rien, grâce à un Nikola Vucevic qui a martyrisé la défense des daims sur l’ensemble des 5 rencontres, et qui fût particulièrement décisif lors de la première confrontation (35 points, 14 rebonds, 63 % au tir). Par la suite, les Bucks n’ont plus jamais tremblé du poignet, ni du menton. Affichant une nette supériorité des deux côtés du terrain, les hommes de Budenholzer ont ensuite remporté largement les 4 rencontres suivantes.
La faute, ensuite, à une nouvelle énorme bavure policière, qui s’est tragiquement déroulée dimanche dernier dans l’État du Wisconsin et à la suite de laquelle les Bucks ont décidé de faire grève lors du game 5. C’est ensuite toute la NBA qui s’est arrêtée pendant 3 jours. Et si la saison se terminera finalement, ces événements nous ont prouvé une fois de plus qu’il y a des choses bien plus importantes que le basket – et que le sport en général – dans notre société actuelle. Le combat contre les inégalités, peu importe les formes qu’elles adoptent, en fait indéniablement partie.
Quoi qu’il en soit, Milwaukee a composté son ticket pour les demi-finales de conférence dans la nuit du 29 au 30 août, dans un game 5 finalement disputé et maîtrisé.
Game 1 : Milwaukee : 110 – Orlando : 122,
Game 2 : Milwaukee : 111 – Orlando : 96,
Game 3 : Milwaukee : 121 – Orlando : 107,
Game 4 : Milwaukee : 121 – Orlando : 106,
Game 5 : Milwaukee : 118 – Orlando : 104.
La confrontation Bucks – Heat, que la majorité des observateurs attendaient, aura donc bel et bien lieu. Avec elle, plusieurs matchs-ups auront leurs importances, et contribueront à déterminer l’issue de la série, qui paraît plus que jamais incertaine.
Les match-ups clés
Les deux équipes se sont rencontrées à trois reprises au cours de cette saison régulière tronquée, dont une fois dans la bulle. Miami l’a d’abord emporté, sur le parquet de Milwaukee, lors de la seconde rencontre de la saison (131 – 126 après prolongation). C’est également le Heat qui a enlevé la seconde victoire, juste avant l’arrêt de la saison (105 – 89). Enfin, Milwaukee a sauvé l’honneur, en remportant le troisième face-à-face, dans un match où Jimmy Butler n’a pas joué (130 – 116). Voyons quels sont les enseignements que l’on a pu tirer de ces 3 confrontations.
Giannis Antetokounmpo vs Bam Adebayo, Jae Crowder, et compagnie
Evidemment, lorsque le presque double-MVP en titre s’avance face à vous, il est la principale menace sur laquelle vous vous concentrez. Et quand ce dernier est Giannis Antetokounmpo, votre vigilance doit doubler, si ce n’est tripler.
Premier constat, et pas des moindres : le Heat a largement de quoi faire pour venir chatouiller Giannis comme il le faut. Le candidat idéal ? Bam Adebayo, of course. L’an passé, nous aurions parlé de ce tête-à-tête comme d’une exécution en règle. Cependant, cette saison, Bam Adebayo a gravi les échelons aussi rapidement qu’un bip-bip poursuivi par un coyote. All-star et probable futur All-Defensive 1st Team, le grand Bam est également le candidat naturel au titre de meilleure progression de l’année. Surtout, il est présenté comme étant capable de défendre les 5 postes, et mieux encore : il le fait. A priori, coach Spoelstra a ici une solution toute trouvée, en défense individuelle, pour Giannis.
Mais la problématique défensive posée par le grec va beaucoup plus loin qu’une simple match-up. Deux points centraux sont cruciaux pour limiter l’impact de Giannis.
Premièrement, la défense en transition. Omniprésent au rebond (16 rebonds de moyenne sur le premier tour face à Orlando), Giannis raffole des situations de coast-to-coast, où il déploie sa vitesse avant de crucifier les défenseurs avec ses appuis de la taille du viaduc de Millau. S’il ne peut finir au cercle, il décale sur les shooteurs après avoir concentré souvent 3, voire 4 défenseurs dans la raquette. Nul besoin de préciser qu’avec 3 mètres pour shooter, les Middleton, Lopez, Korver, Matthews et autres Bledsoe ont tout le loisir de foudroyer le filet.
Alors, comment faire pour empêcher un TGV de foncer pleine vitesse sur vous, précision faite que vous ne pouvez pas décemment recourir aux services d’un tueur à gages, les matchs se jouant à huis clos ? Et bien vous essayez, comme vous pouvez, de lui mettre des bâtons dans les roues dès son départ.
Si Miami veut stopper l’effet létal de Giannis en transition et annihiler autant que possible le jeu des Bucks sur ces phases, il leur faudra veiller à ralentir le grec d’entrée de jeu, sans pour autant proposer une défense trop agressive qui exposerait le second rideau en cas de percée. Mieux vaut opter pour un contrôle dès la moitié de terrain, avec de préférence un joueur de grande envergure. Bam Adebayo, this is for you. Pour l’accompagner, les défenseurs extérieurs, sur le repli, doivent chercher à anticiper une éventuelle percée d’Antetokounmpo, en lâchant légèrement leur joueur direct. L’objectif : boucher la vue de Giannis, tant sur l’espace qu’il pourrait attaquer que sur la vision de jeu périphérique.
Seconde problématique pour Miami : la défense sur écran. .
Balle en main, le MVP use et abuse des situations de pick and roll, tant et si bien qu’il est à ce jour l’un des meilleurs joueurs de la ligue sur ce type d’action. Milwaukee adore varier les poseurs d’écran lorsque Giannis a la balle en main. Exercice simple pour illustrer les problématiques que cela peut engendrer : comment défendre efficacement un pick and roll entre Giannis et Kyle Korver ? En switch, Giannis exploite l’avantage de taille. Si le défenseur de Korver tente d’aider son camarade à contenir Giannis ? Vous prenez le risque de voir Korver vous allumer à 3pts. S’il ne l’aide pas du tout ? Le grec profite du décalage créé naturellement par l’écran pour finir au cercle ou créer un décalage pour ses shooteurs extérieurs. Et ça, ce n’est qu’avec Kyle Korver.
Ah, et oui, autre souci : si Giannis est ultra-performant en preneur d’écran, il lui arrive également de les poser.
Bref, on la fait courte, pour Miami, la seule solution reste encore et toujours de faire jouer la faculté d’adaptation de Giannis. Autrement dit, le forcer à trouver la parade à chaque situation, à chaque écran, à chaque décision qu’il devra prendre. S’ancrer dans un schéma défensif précis lui offrirait une solution déjà toute prête, alors qu’un changement fréquent l’obligerait à une adaptation permanente.
Là est tout l’enjeu pour Erik Spoelstra et la défense de Miami : forcer Giannis à faire jouer sa capacité d’adaptation. Pour Antetokounmpo, c’est un test grandeur nature. S’il fonce tête baissée dans la défense du Heat coûte que coûte, on connaît le chemin classique : frustration, frustration, et encore frustration. Souvent caricaturé en joueur “tout-droit-badaboum”, Giannis devra faire parler son basket et son sens du jeu, bien plus poussé qu’on ne le veut bien le croire. S’il parvient à élever son basket encore plus, Miami ne pourrait que constater les dégâts.
La défense de Milwaukee vs l’attaque de Miami
Cette match-up peut – et va – se scinder en deux sous-parties. Il semblerait en effet qu’elle puisse s’analyser à travers de deux angles complémentaires. Dans un premier temps, nous évoqueront la tactique défensive des Bucks vs les snipers du Heat.
Cette saison, les Bucks affichent le meilleur defensive rating de la Ligue (102,9). Il faut dire que le roster de Mike Budenholzer est peuplé de joueurs capables de se mettre d’énormes pelées défensives. Au-delà d’Antetokounmpo, fraîchement nommé défenseur de l’année, Eric Bledsoe, Khris Middleton ou Pat Connaughton sont autant de très bons défenseurs extérieurs, là où le cercle est protégé par les deux frangins Lopez, qui ne sont pas les plus mauvais dans l’art de la dissuasion.
Surtout, Mike le stratège a opté pour une tactique qui, de toute évidence, porte admirablement bien ses fruits. Il a ainsi pris le parti de protéger la raquette à tout prix, quitte à laisser les tireurs adverses dégainer derrière l’arc. Milwaukee laisse ainsi à ses adversaires 39,8 tentatives à trois-points par soir. C’est plus que 11 équipes qualifiées en playoffs cette année. Parmi les favoris au titre, seule l’équipe de Toronto est plus permissive à trois-points, avec 46 tentatives subies par match.
Le nombre de tirs à trois-points tentés importe finalement peu, même s’il donne une indication importante de la tactique défensive d’une franchise. L’important est d’analyser la réussite des adversaires dans l’exercice. A ce titre, Milwaukee est une équipe que l’on peut qualifier de moyenne. Ainsi, là où Boston est l’équipe qui laisse le moins de trois-points à ses adversaires (30,3 par soir) et est celle qui défend le mieux sur les tireurs adverses (26,4 % de réussite), Milwaukee concède 37,7 % des tirs longue-distance adverses. C’est autant, à titre d’indication, que les deux équipes de Los Angeles, ou que … Miami.
La tactique imposée par les Bucks peut-elle payer dans une série face au Heat ? On s’aperçoit en effet, que les hommes de Spoelstra se classent second dans l’adresse à trois-points, avec 37,9 % de tentatives converties (35,4 tirs par soir). Si notre calculatrice ne nous joue pas de mauvais tours, nous en arrivons donc à la conclusion que le Heat score un peu plus de 40 points tous les soirs grâce à son adresse derrière l’arc. Duncan Robinson est d’ailleurs un esthète de l’exercice, lui qui affiche 44,6 % de réussite sur 8,3 essais par rencontre. En proportion réussite / volume, c’est probablement le meilleur sniper d’une saison orpheline de Stephen Curry, le maître en la matière.
Au-delà de Robinson, Olynyk (40,6 %) et Tyler Herro (39 %) sont également passés maîtres dans l’art de sanctionner à trois-points. Les snipers de Miami sauront-ils profiter de la tactique habituellement mise en oeuvre par Milwaukee ? A l’inverse, conscients des forces adverses, les Bucks modifieront-ils leur attitude défensive, celle-là même qui les a menés au sommet de la Ligue ?
Intéressons-nous ensuite plus finement, à ce que l’on pourrait nommer comme l’attaque du Heat vs sa zone de confort. On l’a dit, Miami dégaine de loin, et le fait plutôt bien. On l’a dit également, Milwaukee a l’habitude d’être permissif à ce sujet-ci, choisissant habituellement de parier sur un manque d’adresse de son adversaire. Toutefois, avec l’armada défensive qu’il a sous la main, Budenholzer dispose de toutes les facultés pour emmerder la machine offensive floridienne. Jérémy nous parlait, en octobre 2018, du DHO des Nuggets, admirablement bien mis en oeuvre par Jokic et Harris. Adebayo et Robinson ont aujourd’hui fait leur de cette arme offensive, avec la réussite que l’on connaît pour le second.
Les Bucks, eux, disposent des joueurs extérieurs pour passer au-dessus des écrans et défendre les tireurs. Pat Connaughton et Donte DiVicenzo, pour ne citer qu’eux, auront ici un rôle capital pour venir perturber au mieux Robinson et Herro, pour éviter, justement, d’encaisser des valises de tirs à trois-points. A cet égard, les rencontres de saison régulière sont porteuses d’enseignement, puisque Robinson, Olynyk et Crawder ont eu l’habitude d’être particulièrement efficaces de loin face à la défense resserrée de Milwaukee (dont un exceptionnel 48 % de réussite collective lors de la seconde confrontation entre les deux équipes).
Dès lors, pour faire déjouer le Heat, la défense de Milwaukee devra parvenir à faire sortir les scoreurs habituels de leur zone de confort. Sera-ce suffisant ? N’oublions pas que Jimmy Butler est un exceptionnel joueur offensif, bien que n’étant pas un aficionados du trois-points. Mais nul doute que la série penchera en faveur des hommes du Wisconsin s’ils parviennent à limiter efficacement les snipers adverses.
A quoi s’attendre ?
Une série qui sent bon le souffre. Avec un affrontement entre deux des meilleurs coachs NBA du moment, Mike Budenholzer et Erik Spoelstra, aucun doute sur le fait que les cerveaux vont chauffer.
Miami, d’abord.
Défensivement, le Heat aura à cœur de verrouiller autant que possible le jeu des Bucks, et cela passera inexorablement par tenter de faire vaciller la montagne Giannis Antetokounmpo. Bam Adebayo, Jae Crowder, Jimmy Butler et consorts devront réciter à merveille leur partition pour tenter de limiter l’impact du quasi-double MVP en titre. En limitant son jeu en transition et les solutions qui s’offrent à lui sur sur le jeu d’écran de Milwaukee, Miami mettra une première claque à Milwaukee. Le Heat devra également tenter de brider les lieutenants de Giannis, et en premier lieu Khris Middelton, très timide sur le premier tour face à Orlando, mais également Eric Bledsoe, pour lequel le Heat compte moins de solutions aux premiers abords, du moins individuellement.
Offensivement, Miami s’appuiera sur les recettes qui ont fait son succès cette saison. Jimmy Butler ira chercher ses points le couteau entre les dents, en se montrant ultra-agressif, à l’image de ses matchs contre les Pacers au premier tour. Bam Adebayo, meneur de jeu intérieur, devra faire briller son intelligence de jeu en servant les snipers Herro et Robinson sur le jeu d’écran de Miami, ou encore sur les situations face au jeu où il excelle dans ses choix. Quid de l’état de forme de Dragic également, étincelant face à Indiana, à l’opposé du joueur qu’il a parfois été durant la saison ?
Pour Milwaukee ? Il s’agira de défendre leur statut de leader de la conférence Est, et de bomber le torse sans sourciller, ou presque.
Défensivement, les Bucks ont les armes pour contourner les pièges que le Heat peut poser. Le roster est on ne peut plus fourni en la matière, et la seule inconnue réside quasiment dans le fait de savoir si Mike Budenholzer osera mettre à mal quelques-uns de ses principes, notamment concernant la défense des tirs à trois-points, principale force de Miami ? Pour que Milwaukee puisse asseoir son autorité, il n’y échappera sûrement pas. Bledsoe, Middleton, Matthews, Giannis, Lopez et autres ont su démontrer face à Orlando que si offensivement la machine était parfois rouillée, défensivement, le monstre était encore bel et bien en place. Evan Fournier pourra en témoigner, et si la différence de niveau entre les joueurs est évidente, on a hâte de voir quel traitement les Bucks réserveront à Jimmy Butler.
Offensivement, Giannis sera l’évidente plaque tournante du jeu des Bucks. Avec plus de 30 points et 16 rebonds au premier tour, la bulle n’a clairement pas eu pour effet de brider le jeu du grec, contrairement au jeu offensif de quelques-uns de ses lieutenants, à l’image de Khris Middleton. L’arrière, en difficulté avec son shoot au premier tour, devra retrouver rapidement ses couleurs les plus vives, car la marche Miami s’annonce beaucoup plus haute que celle du Magic. Ultra-efficace au tir toute la saison durant, Middleton sait être tout aussi létal que son compère au numéro 34. S’il arrive à retrouver son modjo, attention pour le Heat. Eric Bledsoe devra également retrouver de son saignant, car en face, Miami n’a pas d’énormes forces défensives à lui opposer. Bref, Milwaukee a les clés : à eux d’en faire la démonstration.
Calendrier
A l’heure de la rédaction de ces lignes, nous ne connaissons que les horaires des deux premières rencontres.
Game 1 : dans la nuit de lundi à mardi, à 0h30,
Game 2 : dans la nuit de mercredi à jeudi, à 0h30,
Game 3 : vendredi 04/09/20,
Game 4 : dimanche 06/09/20,
Game 5, si nécessaire : mardi 08/09/20,
Game 6, si nécessaire : jeudi 10/09/20,
Game 7, si nécessaire : samedi 12/09/20.
En tant que supporters neutres, espérons une série tendue et disputée.
Pronostic
Que c’est difficile de donner un pronostic ! Bien entendu, en raison de leurs performances exceptionnels depuis le mois d’octobre, les Bucks sont les favoris légitimes de cet affrontement. Cependant, il semblerait qu’à bien des égard, le Heat soit la pire des match-ups pour Milwaukee. Ce sentiment se traduit dans les pronostics individuels de l’équipe de rédaction. Trois d’entre nous imaginent ainsi les Floridiens jouer un bien mauvais tour à Antetokounmpo et consorts (les noms seront lâchés postérieurement). De plus, parmi ceux qui optent une qualification de Milwaukee, personne n’imagine une série qui se disputerait en moins de 6 rencontres. Mais puisqu’il faut bien se mouiller :
Milwaukee Bucks 4 – 3 Miami Heat.
Peut-être que nous voyons le Heat plus beau qu’il ne l’est finalement. Néanmoins, comme nous l’avons détaillé, Butler, Adebayo et compagnie possèdent les armes offensives comme défensives pour faire déjouer les Bucks. Avec Spoelstra et Budenholzer aux baguettes, gageons que la dimension tactique de la série sera primordiale. A ce petit jeu là, nous voyons Milwaukee s’en sortir aux termes d’une série passionnante, et continuer son chemin vers leur première finale NBA depuis 1974.
Que la fête soit belle !