Depuis 1946 et la création de la National Basketball Association, quelque cinq mille joueurs ont foulé les parquets de la Grande Ligue. Certains d’entre eux ont laissé une empreinte indélébile qui ne sera jamais oubliée. D’autres sont restés bien plus anonymes. Entre les deux ? Des centaines de joueurs, qui ont tour à tour affiché un niveau de jeu exceptionnel, mais dont on oublie bien souvent la carrière.
Dès lors, @BenjaminForant et @Schoepfer68 ont décidé de dresser – littéralement – le portrait de certains de ces acteurs méconnus ou sous-estimés. Au total, ce sont 60 articles qui vous seront proposés : un par année, entre les saisons 1950 – 1951 et 2009 – 2010. Pour chaque saison, un joueur a été sélectionné comme étendard, parfois en raison d’une saison particulièrement réussie, d’une rencontre extraordinaire ou encore d’une action historique …
Chaque portrait s’inscrira dans une volonté, celle de traverser l’Histoire de la NBA de manière cohérente. Ainsi, ces portraits (hebdomadaires) seront publiés dans un ordre précis : un meneur, un arrière, un ailier, un ailier-fort, un pivot. Au bout de cinq semaines, c’est donc un cinq majeur qui sera constitué. Les plus matheux d’entre vous l’aurons compris : au final, ce seront douze équipes, toutes composées de joueurs ayant évolué au cours de décennies distinctes, qui auront été composées.
A vous de déterminer lequel de ces cinq majeurs sera le plus fort, le plus complémentaire, le plus dynastique.
Vous trouverez en fin d’article les liens vous permettant de (re)consulter les articles précédents.
Nous sommes au crépuscule de la saison 1968-69. A 31 ans, Lenny Wilkens sort de sa première saison sous les couleurs des Seattle Supersonics. Avec plus de 22 points, 6 rebonds et 8 passes décisives de moyenne et une sixième sélection au All Star Game, sa saison individuelle est une franche réussite. Depuis plusieurs saisons maintenant, et alors que s’approche doucement mais sûrement la fin de la décennie, Wilkens est l’un des meilleurs meneurs de la ligue, sans grande contestation possible.
Force est de constater cependant que collectivement, les Sonics sont à la peine : 30 misérables petites victoires à se mettre sous la dent pour la saison écoulée, pas de playoffs, et un moral forcément en berne. Signe d’une franchise qui va mal, le coach en place, Al Bianchi, est remercié dès la fin de saison.
Alors que les joueurs, Wilkens en tête, attendent de savoir qui prendra place sur le banc pour la saison 1969-70 qui se profile, Dirk Vertlieb, le patron du front-office des Sonics, invite Wilkens et sa femme à dîner. Après le repas, les deux hommes s’isolent.
– Je veux que tu sois entraîneur/joueur.
– T’es taré.
– Je suis sérieux.
– Et t’es quand même taré. Hors de question.
– Lenny, quand tu joues, c’est comme si tu coachais déjà, mais sur le terrain. Pourquoi ne pas le devenir vraiment ?
Quelques mois plus tard, le 5 août 1969, Lenny Wilkens était officiellement intronisé en tant qu’entraîneur/joueur des Sonics, et s’apprêtait à plonger dans un monde jusqu’alors inconnu, qu’il allait côtoyer plus de 35 ans. Le 22 janvier 2005, après une dernière expérience infructueuse à New York avec les Knicks, Lenny Wilkens quitta définitivement les bancs des parquets NBA.
A travers trois décennies de coaching, il prit successivement place sur le banc des Sonics, des Trailblazers, des Sonics une seconde fois, des Cavaliers, des Hawks, des Raptors et des Knicks. Lors de son deuxième passage à Seattle, il permit à la franchise de remporter son seul et unique titre NBA, en 1979. Quinze ans plus tard, en 1994, sous les couleurs des Hawks, il fut nommé Coach de l’année. Il explora également avec succès la scène internationale, remportant deux médailles d’or olympiques, d’abord en 1992 en tant qu’assistant de la Dream Team de Chuck Daly, puis en tant qu’entraîneur principal en 1996. Sa longévité exceptionnelle lui a permis, jusqu’au 14 avril 2019, d’être détenteur du plus grand nombre de victoires remportées dans l’Histoire NBA pour un coach, avec 1412 succès (saisons régulières et playoffs confondus), avant que Gregg Popovich ne le surpasse. Avec 1332 succès en saison régulière, il est le deuxième entraîneur à avoir récolté le plus grand nombre de victoires derrière Don Nelson… Tout en étant détenteur du plus grand nombre de défaites, avec 1155 déceptions. En 1996, comme un symbole prématuré de respect pour une carrière qui n’était pas encore achevée, Lenny Wilkens fut intronisé parmi les 50 plus grands joueurs de l’Histoire par la NBA, mais également parmi ses 10 meilleurs coachs.
Vous l’aurez compris, Lenny Wilkens est un monument.
Alors, par où commencer lorsque l’on aborde trente ans de coaching, jonchés de succès et d’illusions, et d’anecdotes en tout genre ? Passer autant de temps sur les bancs de la NBA fait automatiquement de vous une véritable encyclopédie, un témoin-clé de l’évolution du jeu, de la ligue et des individus qui la composent, et rend automatiquement la chose plus complexe quand vient l’heure de vous présenter.
Pire encore, comment procéder quand l’objectif est de redonner vie à une carrière trop souvent oubliée lorsque vient l’heure de parler des coachs qui ont fait la Grande Ligue ? Et bien tranchons dans le vif, et concentrons-nous sur la première année de Wilkens sur les bancs de la Ligue. Pourquoi ? Parce que pour apprécier la grandeur de la carrière de coach Wilkens, rien de mieux que de regarder d’où ce dernier est parti.
***
Ce serait vous mentir que de vous décrire les débuts de Lenny Wilkens au coaching comme idéaux. Pour être totalement honnête, on peut même dire qu’on ne souhaiterait à personne de commencer sa carrière sur un banc NBA de la sorte.
Lenny Wilkens est promu à la tête des Sonics en août 1969, alors qu’il est encore un joueur qui pèse lourdement dans la hiérarchie de la Grande Ligue. Sa fin de carrière se rapproche, certes, mais elle n’est pas pour autant d’actualité. Wilkens est encore dominant à son poste, et est l’un des maillons les plus importants – si ce n’est le plus essentiel – des Sonics.
Partons d’un postulat de base, simple et relativement incontestable : revêtir la casquette d’entraîneur-joueur n’a rien de simple. D’autant plus que pour tenter de bien faire, les exemples d’inspiration ne sont pas légions. Aujourd’hui, la pratique a totalement disparu des radars, et à l’époque, bien que quelques impétueux se soient laissés tenter par l’expérience, celle-ci reste tout aussi marginale. Il y a évidemment la référence ultime, celle qu’incarne Bill Russell. Wilkens lui-même a évolué sous les ordres d’un de ses coéquipiers, en la personne de Richie Guerin.
Or, si la double-casquette d’entraîneur-joueur n’est jamais devenue une norme dans le paysage basketballistique, ce n’est pas sans raison. Coach et joueur sont deux versants d’une même pièce, infiniment proches, mais pour autant incomparables : leur terrain d’expression est certes le même, mais la manière de faire, les procédés employés, les attentes, les efforts demandés sont foncièrement différents.
Alors, quand vous devez revêtir une telle casquette et que vous êtes la principale plaque tournante de votre équipe, le challenge est d’autant plus important. L’effet “juge et partie” avec tous les risques qu’il emporte sont démultipliés. Comment être sûr que l’on aura le recul nécessaire pour juger d’une situation dans laquelle on est impliqué en tant que joueur ? Saura-t-on être assez objectif, assez critique, envers soi-même pour être légitime à faire des choix concernant les autres ? L’incertitude est totale, le défi gigantesque, mais Wilkens semble prêt à l’affronter à l’été 1969.
“Je connais le rôle d’entraineur/joueur, et je l’ai vu fonctionner. Bill Russel a fait un excellent travail à Boston. J’ai énormément appris de Richie Guerin, et il a également réussi. La chose la plus important qu’ait réussi à faire Bill Russell en tant qu’entraîneur-joueur était de se donner à 100% en tant que joueur. Un coach qui se donne autant sur le terrain peut demander d’autant plus à ses joueurs. Mes coéquipiers savent que je leur laisserai la balle. S’ils sont ouverts, ils l’auront. Je les traiterai avec respect, et comme des hommes.” – Lenny Wilkens, lors de son intronisation officielle en tant qu’entraineur-joueur
Rapidement pourtant, Lenny Wilkens va déchanter, et être confronté aux problématiques habituelles d’un coach, jusqu’alors inconnues pour lui.
Gérer un effectif, composer avec les blessures, les soucis contractuels, extra-sportifs, les joueurs hors-de-forme, créer une alchimie, un groupe, une identité, un plan de jeu… Un nouveau monde, totalement inconnu, ou du moins, sous-estimé.
“Soudain, j’ai réalisé combien un coach était vulnérable. Parce qu’il peut avoir conçu une équipe sur le papier, et la voir de désagréger devant ses yeux à cause des blessures, des soucis contractuels, ou d’un manque d’implication de ses joueurs. J’étais conscient de ces choses durant ma carrière de joueur, mais je n’avais jamais saisi leur impact sur un coach avant d’en devenir un moi-même.”
Et comme une galère n’arrive jamais seule, en octobre 1969, seulement deux mois après son intronisation sur le banc des Sonics, Wilkens va voir le general manager Dirk Vertlieb, le même qui lui a proposé le poste d’entraineur, quitter ses fonctions.
Pendant deux mois, Wilkens va ainsi récupérer une triple-casquette de joueur, coach, et general manager, qui le propulse dans un monde encore plus inconnu à ses yeux. En plus de penser comme un joueur sur le terrain, comme un coach sur le banc, il va devoir penser comme un general manager en coulisses, et gérer la construction de son effectif de A à Z, notamment en prenant en charge les transferts et négociations de son équipe. Wilkens va se retrouver à négocier le départ de ses propres coéquipiers, avec lesquels il jouait quelques heures plus tôt, et pire encore, va devoir, lui-même, leur annoncer la douloureuse décision qu’il avait pris à leur égard.
Il faut se rendre compte de l’entrée en matière que cela représente. En quelques mois à peine, Lenny Wilkens se retrouve du statut de seul joueur NBA, à celui de joueur, coach et general manager. De responsable de lui-même, à responsable d’une organisation entière, avec toutes les contraintes que cela engendre, vis-à-vis de sa hiérarchie, des fans, des médias, et de sa famille, également.
Quelques mois plus tard heureusement, Bob Houbregs fut nommé general manager de la franchise et Wilkens retrouva son costume, déjà large, d’entraîneur-joueur.
Sur le terrain d’ailleurs, il ne perdit pas la main, loin de là. Une baisse de régime aurait été aisément compréhensible, compte tenu du nouveau rôle compliqué à gérer dont il avait hérité, et des complications de front-office dont il fut victime. Mais il n’en fut rien. S’il délaissa un peu de responsabilités au scoring, passant de 22,8 à 17,8 points par match (s’expliquant notamment par la baisse de tirs qu’il s’autorisait, passant grosso modo de 17 à 14 tirs par match), il décrocha tout de même une nouvelle sélection au All Star Game 1970, sa septième, en continuant d’être un élément-clé des Sonics.
Sur le banc, l’apprentissage se faisait pas à pas.
Quand Wilkens pensait aux coachs qu’il avait connu durant sa carrière de joueur, il voyait se dessiner un archétype clair. Bien souvent anciens joueurs, les coachs NBA d’alors étaient réputés pour être des hommes au caractère bien trempés et, n’ayons pas peur des mots, pour être avant tout des “gueulards”. Si quelque chose n’allait pas dans leur sens, que leur équipe déjouait, qu’un joueur les ulcérait, qu’une action était mal exécutée, qu’une rotation était à la traîne ou qu’importe, les murs des salles d’entrainement vibraient de tout leurs poids sous leurs envolées hystériques et virulentes, censées provoquer une réaction magique débloquant la situation problématique.
Bien qu’il souhaitait s’éloigner de ce stéréotype, Wilkens commença, malgré lui, à s’y mêler. Un jour d’entrainement, il devint furieux à l’encontre d’un de ses joueurs qui n’avait pas vu son intérieur, laissé complètement libre au poste bas. Ce jour-là, Marv Harshman, un entraîneur universitaire présent à l’entrainement, pris Wilkens à part après ladite scène.
“Après l’entrainement, Harshman m’a dit “Lenny, tu sais, tu es un joueur talentueux”. J’ai attendu, je voyais qu’il avait quelque chose en tête. “Tu sens le jeu” m’a-t-il dit. “C’est facile pour toi de faire cette action, de donner la balle au poste bas. Mais tout le monde ne sent pas le jeu comme tu sais le faire.” Je commençais à comprendre. “Tu dois leur montrer, leur apprendre. Tu ne peux pas partir du postulat que tout le monde connait le jeu comme toi. Montre leur qu’il y a plus d’une façon de jouer cette action.” (…) Ça semble évident dit maintenant, mais apprendre n’était pas la norme des coachs à l’époque en NBA. La norme, c’était de crier.”
De là, Wilkens va modifier sa façon de faire. Il va se mettre en quête d’apprendre à ses joueurs, à ses coéquipiers. Leur apprendre, mais aussi les écouter. Il va se détacher du stéréotype de l’entraîneur aboyeur, pour devenir celui qui écoute, qui apprend, qui transmet. Et alors, doucement mais sûrement, la relation coach-joueurs devenait de plus en plus solide, car mise en confiance par un climat de respect mutuel instauré par Wilkens.
Dans cet élan, les Sonics retrouvèrent un peu de couleurs. Lenny Wilkens et les siens clôturèrent la saison régulière avec 36 victoires, une progression de 6 victoires en rapport à la saison précédente, plutôt réjouissant pour une première avec un entraîneur-joueur et les déboires managériaux traversés en début de saison.
Mais je vous l’ai dit : les débuts de Wilkens en tant que coach sont loin, loin d’être tranquilles. La deuxième saison, alors qu’il a enfin trouvé ses marques avec sa double-casquette, il va être confronté à l’un des fléaux qui guette tous les coachs, et ce qu’importe l’ère à laquelle ils évoluent : les blessures.
Bob Rule était un pivot dominant. C’était, aux côtés de Wilkens, l’autre point central de l’équipe des Sonics. Depuis son arrivée dans la franchise, il dominait la peinture de la tête et des épaules. Lors de la saison 1969-70, il avait fêté sa première sélection au All Star Game, et avait terminé la saison avec 24,6 points et 10,3 rebonds par match. Mais Bob Rule était aussi talentueux sur le terrain qu’irresponsable en-dehors. Il aimait la vie nocturne, la fête, les sorties et les excès, et revenait à chaque début de saison totalement hors de forme. Afin de se prémunir contre les excès en pagaille de son intérieur, Wilkens fut obligé de lui astreindre un poids minimum à respecter avant la reprise de la saison 1970-71, et pour chaque kilo supplémentaire, Rule devrait 100 dollars à l’équipe.
La carotte fonctionna, et l’intérieur arriva quasiment au poids demandé au début du camp d’été, et démarra la saison pied au plancher : sur les 4 premiers matchs, il envoya 29,8 points et 11,5 rebonds de moyenne.
Le problème, c’est qu’il n’y eut pas d’autre match. Rule se blessa au tendon d’Achille, et fut légitimement out pour le reste de la saison.
Pour le remplacer en tant que pivot titulaire, Lenny Wilkens comptait sur la présence dans le roster de celui qui était alors appelé Don Smith, devenu Zaid Abdul-Aziz. Ce dernier venait tout juste de rejoindre les Sonics, et semblait le joker de luxe pour palier à l’absence de Rule : sur les 8 premiers matchs de la saison, il tournait à près de 20 points et 15 rebonds de moyenne. Colossal. Sauf que là encore, le sort décida de s’en mêler.
Smith commença à ressentir des douleurs dans la poitrine, et après examen, on lui décela une péricardite, une inflammation de la membrane entourant le cœur. Après plusieurs mois sur la touche, il revint aux affaires, mais nécessairement diminué, et sans jamais retrouver son impact du début de saison.
Avec ses deux intérieurs sur le flanc, à une époque où ceux-ci étaient cruciaux pour espérer exister en NBA, Wilkens et les Sonics voyaient la saison 1970-71 leur filer entre les doigts. Ils réussirent tout de même à remporter 38 matchs, et Wilkens fut une nouvelle fois sélectionné au All Star Game.
“Vous savez, il y a un vieux dicton qui dit “L’échec est juste une chance d’essayer à nouveau”. C’est comme ça que je le conçois. Je disais à mes joueurs qu’il fallait risquer l’échec pour réussir. Vous ne pouvez pas avoir peur de prendre un shoot parce que vous allez peut-être le manquer. Vous ne pouvez pas jouer pour éviter de perdre, parce que si vous le faites, vous allez perdre.”
Cette philosophie, Lenny Wilkens l’a sans doute peaufiné au fil du temps. Mais elle n’a sans doute jamais été mieux appliqué que par lui-même.
Ses premières années de coaching n’ont pas été couronnées de succès, loin de là, et on peut même dire sans trop se mouiller qu’à l’époque, ils ne devaient pas être nombreux à lui prédire une grande carrière dans le domaine. D’ailleurs, après trois ans à porter la double-casquette à Seattle, il laissa sa place sur le banc à un certain Bill Russell, et s’en alla jouer sous les couleurs des Cleveland Cavaliers deux ans, avant de terminer aux Portand Trailblazers en 1974-75… en tant qu’entaineur-joueur, avant de définitivement raccrocher les baskets et de devenir coach à temps plein.
Il fera une saison supplémentaire à Portland, avant d’être rappelé à la maison, à Seattle, où il restera 7 ans. Deux ans après son retour, il mènera les Sonics à leur seul et unique titre NBA, en 1979. Plus tard, il décrochera l’or olympique par deux fois, en 1992 et en 1996. Il sera à l’origine des belles années de Cleveland entre la fin des années 80 et le début des années 90, permettant à la franchise de passer de 31 à 57 victoires en seulement deux saisons. Après 7 saisons à Cleveland, il connu le même succès à Atlanta durant 7 saisons également. Dès sa première saison à Atlanta,il fit passer la franchise de 43 à 57 victoires, ce qui lui vaudra le titre de Coach de l’Année. Il quittera les Hawks à l’aube des années 2000, qui seront plus maussades pour lui avec les expériences Raptors et Knicks.
“L’échec est juste une chance d’essayer à nouveau“.
Source : Unguarded : My Forty Years Surviving In The NBA – Lenny Wilkens & Terry Pluto
Les précédents épisodes et portraits du Magnéto :
- Cinq majeur #1 : Penny Hardaway (1994/95), Manu Ginobili (2007/08), Terry Cummings (1988/89), Jerry Lucas (1964/65), Nate Thurmond (1974/75),
- Cinq majeur #2 : Jason Kidd (1998/99), Tracy McGrady (2004/05), Rick Barry (1966/67), Elvin Hayes (1979/80), Neil Johnston (1952/53),
- Cinq majeur #3 : Isiah Thomas (1989/90), David Thompson (1977/78), Paul Arizin (1951/52), Tom Gugliotta (1996/97), Yao Ming (2008/09),
- Cinq majeur #4 : Baron Davis (2006/07), Bill Sharman (1958/59), Chet Walker (1963/64), Gus Johnson (1970/71), Jack Sikma (1982/83),
- Cinq majeur #5 : Tiny Archibald (1972/73), Dick Van Arsdale (1968/69), Bernard King (1983/84), Jermaine O’Neal (2003/04), Larry Foust (1954/55),
- Cinq majeur #6 : Fat Lever (1986/87), Richie Guerin (1961/62), Grant Hill (1999/00), Dan Issel (1971/72), Ben Wallace (2002/03),
- Cinq majeur #7 : Lenny Wilkens (1965/66)