La NBA, ligue des grands, ligue des champions, des légendes. Cette ligue, peuplée d’athlètes aux qualités incroyables, tous dotés d’une force phénoménale, qui sont choisis parmi les meilleurs, par les meilleurs recruteurs. Ces hommes sont de ceux qui ne tremblent pas…ou du moins, c’est ce que l’on se dit…car parfois, ces héros du quotidien flanchent. Parfois au pire moment. Ils tremblent bel et bien, paniquent même, s’effondrent mentalement et ont la gorge nouée sous la pression : c’est le « Choke ». QiBasket vous emmène au pays de la Fédération Française de la Lose, mais en version NBA. Car oui, la lose, le choke, n’est pas un panache appartenant à la belle France. Venez découvrir l’histoire d’un choke.
Episodes précédents
22 balles de match, ce n’est pas assez pour les Clippers
John Starks, de MVP des finals à trois balles de titre manquées
Affaire Lebron contre le monde
Hater : génération 2010
Combien d’entre-vous s’en souviennent ? Etiez-vous déjà fans de NBA à l’époque ? Qu’avez-vous ressenti ce soir-là ? Quand Lebron James annonce dans l’émission spécialement montée pour lui, The Decision, qu’il emmène son talent à South Beach et rejoint le Miami Heat, avec Bosh et Wade dont l’association précédait celle-ci. Trois joueurs au talent immense, s’unissant au terme d’une free agency totalement folle. Mais voilà, le monde de la balle orange soudainement changé, il s’est coupé en trois : ceux qui y étaient indifférent, que nous avons peu entendu, mais surtout ceux qui étaient totalement excités par l’annonce, et ceux qui étaient ravagés, et enragés. A partir du 8 juillet 2010, Lebron James avait créé une génération immense de haters. Et il faut le reconnaître : si le temps a fait son œuvre et que nous admirons Papa James avec beaucoup d’amour désormais, en 2010, Lebron était devenu l’ennemi public numéro un. Saint Kobe Bryant, du haut des nuages nous dirait « laisser son jeu parler ». Sauf que là, même le jeu de Lebron n’a pas répondu présent.
Pas un, pas deux, pas trois, mais quatre gifles que tu mérites !
Le talent de Lebron sur un terrain, en 2010, il ne fait aucun doute. Mais après 7 saisons en NBA, toujours aucun titre. « ça viendra » ; « Jordan a pris 7 ans lui aussi » dit-on parmi les fans. Certes, mais quelque chose devient inquiétant à Cleveland, les associations de stars proposées (O’Neal, Jamison) ne fonctionnent pas, les role players apportent mais leur valeur sans James est particulièrement incertaine. Et surtout, au-delà des voix optimistes, il y a un discours tout autre : Lebron serait un loser, il aurait un plafond de verre. James ne veut pas cette image de Barkley, Ewing, Malone, Stockton…il veut gagner, et Cleveland ne lui permet pas de le faire. C’est probablement pour cette raison qu’il décide de ne pas suivre les canons de la construction d’équipe vers le titre NBA qui étaient celles de Magic, Jordan, Kobe, Lebron et de tout chambouler en prenant l’option « domination immédiate ».
Sauf que son annonce provoque une colère sans égal dans l’histoire de la NBA. Toutes les critiques possibles sont émises : « faible », « il choisit la facilité » etc, Charles Barkley lui-même tire à boulet rouge : « The Decision était une torture » et plus tard « Je ne le blâme pas, mais un titre à Miami n’aura pas la même valeur qu’à Cleveland ». Sir Charles finit par défrayer la chronique, en résumant : « Quand j’avais 25 ans, j’essayais de gagner par moi-même, je voulais être le gars de mon équipe ; on vient de donner tout le crédit à Kobe pour avoir gagné sans Shaq, Lebron ne sera pas « ce » gars. Son héritage vient de partir, c’est l’équipe de Dwyane Wade ». Barkley reprochait enfin et surtout à Lebron d’avoir tout simplement abandonné une bonne équipe.
La réponse de James ? Une cérémonie d’intronisation du Big Three devant une foule en délire, Miami Style : tout est hype, tout est scintillant, tout est…m’as-tu-vu et arrogant. Le comportement des joueurs sur scène rend le public du Heat fou de joie. On peut largement les comprendre, mais les Three Amigos se présentent comme si la route sera facile. James envoie alors la formule choc supplémentaire : avec Miami, il ne gagnera pas qu’un titre : not one, not two, not three, not four, not five, not six, not seven. Pour la plupart des fans hors Heat, le message est pris comme tel : j’ai mon équipe de monstres, j’ai plus qu’à ramasser les bagues. Et ça, ça passe très mal. Désormais la saison NBA 2010-11 aura un gout de Lebron vs le Monde.
Le bonus qui ajoute à la colère ? La publicité de Nike, où James tente de justifier son choix…mais l’arrogance n’a pas bougé, et la réponse des habitants de Cleveland tout en humour, et en sincérité…non vraiment…rien n’allait :
https://www.youtube.com/watch?v=NvgD9HNTMkM
Début poussif, puis adaptation
James s’est inutilement placé les foudres de tous, avec cette communication trop autocentrée, trop arrogante, trop ambitieuse. Il en tirera de très bonne leçons, plus tard et corrigera le tir avec grande intelligence. Maintenant, Miami est une équipe à abattre, et James s’est mis une pression supplémentaire bien trop grande sur le jeu. Si bien que les débuts des three amigos sont…très moyens. Au début du mois de décembre, le Heat stagne à 12-8. Il n’en fallait pas plus pour les haters : le Heat de James, c’est les Lakers 2004, c’est les Rockets de 99. Eric Spoelstra est vu comme un navet du basket, sans influence, sans courage devant Lebron, qui parfois même snobe son coach sur le banc. Il va falloir des ajustements, et James, Wade et Bosh, vont petit à petit apprendre à mieux jouer ensemble.
La période décembre-janvier devient plus prolifique. Le Heat enchaîne plusieurs bonnes séries de victoires : 12, puis 9. Miami redresse la barre et termine à 41-15 lors du All-Star Break. Lebron et Wade s’entendent clairement mieux sur le terrain et donnent quelques premières esquisses d’alley-hoop meurtriers. Mais ce que James n’avait pas anticipé, c’est qu’il n’avait pas fâché que les fans, mais la ligue aussi. Le Heat était l’équipe trop forte, mais à abattre quand même. Et même si Miami arrive au niveau auquel on l’attend, le Heat n’est pas dominant, au contraire d’une équipe totalement revigorée par le futur MVP : les Bulls de Chicago de Derrick Rose.
James joue son basket, mais ça ne suffit pas
Les affaires sont les affaires, la saison NBA est un long parcours, au milieu duquel les antagonismes se mettent de côté pour focaliser sur d’autres échéances, d’autres moments. Durant cette période, la tension baisse et James peut pratiquer le basket qu’on lui connait : pull up jump-shots, check ; chasedown block, check ; tomahawk, check ; interceptions, clutch shots, caviars pour Wade, alley-hoop en retour, tout y passe, à ceci près qu’à l’époque, il ne le faisait juste pas encore aussi bien qu’il ne le fera plus tard. Ses stats sont à son image : complète.
Au terme de la saison régulière, le Heat termine avec 58 victoires, 24 défaites. Honnêtement, c’est bien, pour l’Est de l’époque, mais ce n’est pas les 66 victoires des Cavaliers de 2009 non plus. James lui, termine avec un très beau 27-7-7 de moyenne. Et c’est là qu’une première pique hypothétique intervient. Ces stats, James les a déjà faites, et avec un trophée de MVP au bout. Trophée…qu’il n’obtiendra pas cette fois-ci. Après le faux départ, les haters peuvent se nourrir d’un autre événement : la nomination de Derrick Rose comme MVP, le plus jeune de l’histoire de la NBA (22 ans). Rose tournait à 25pts, 4reb et 7 passes. Pas mieux que James, sauf que Rose s’insérait dans un collectif accompli et construit, avec Carlos Boozer, Joachim Noah, Rip Hamilton et emmené par Thibaudeau, pour une saison historique des Bulls qui n’avaient pas obtenu la première place en conférence depuis…The Last Dance de 1998 avec Jordan. Vous l’aurez donc compris, Chicago termine devant Miami avec un bilan de 62-20. Immense.
Et si l’antagonisme né de The Decision avait ôté le trophée de MVP à James ? Rien n’est moins sûr, car le King termine 3e ! Derrière Rose et Dwight Howard, certains y voient un message pour Lebron sur son choix de l’été dernier. Pour certains médias, c’est une évidence, pour d’autres, il n’y a pas de scandale ou de vol quand on finit 3e. Mais la vraie certitude, c’est qu’il va falloir compter sur un James surmotivé par ces soufflets.
Une campagne de playoffs aussi impeccable que marquante pour le King
Les playoffs sont lancés, et les antagonismes envers Lebron aussi. Désormais, la chasse au King pour donner la leçon à l’impétueux maître autoproclamé de la NBA est ouverte. Mais bon, probablement pas au premier tour, car c’est une modeste équipe de Philly qui se dresse face au Heat. Les Sixers sont en fin de cycle et ne possèdent que quelques vieux noms de la décennie précédente : Elton Brand, Jason Kapono, mais aussi un certain Iguodala. Bref, le Heat s’en débarrasse aisément : 4-1. James ? Tranquille : 24pts, 10reb, 6ast de moyenne. Wade est en22-8-5, Bosh en 19-9. Rien à dire.
Le second tour est en revanche un moment important de la carrière de James. Si l’issue de cette série avait été autre (et celle de l’année suivante encore plus), l’héritage de Lebron aurait été probablement bien moins éclatant, voir même catastrophique. Le Heat affronte en effet les Celtics. Une équipe aussi âgée qu’expérimentée, et surtout sur le papier, ça vend du rêve : Shaquille O’Neal, Kevin Garnett, Paul Pierce, Ray Allen, Rajon Rondo, mais aussi Jermaine O’Neal, Big Baby Davis, Nate Robinson, et Kendrick Perkins qui, qu’on le veuille ou non, restait une force dans la raquette à l’époque. Inutile de dire que Boston fut un plafond de verre pour James. Les Celtics ont sorti le King et les Cavs à deux reprises et d’ailleurs, c’est contre Boston que Lebron avait joué son dernier match avec Cleveland, affalé, démotivé, alors que les fans des Celtics chantaient « New-York Knicks ! » en référence aux rumeurs de son départ à NY. Mais là, non, pas cette fois, et ça sera le même tarif que pour Philadelphie : 4-1, et une mise à la retraite de Shaq en bonus. Les Celtics étaient fort, mais en sale état physique. Lebron célèbre au buzzer du Game 5 comme une petite finale. Il a clairement dominé la série…mais c’est juste…que Wade l’aura survolée un peu plus. Si James termine avec 28pts, 8reb, il ne fait plus que 3ast, pendant que Wade lui, fait du 30pts-6reb-4ast. Statistiquement, Wade a été mieux que James, et ça, c’est une porte ouverte à la critique. Pour les haters, pour le monde anti-Lebron, son mental a failli, et Wade l’a porté.
Sauf qu’à la série suivante, rien ne va changer. Les Bulls sont en 60-22 ? James s’en fout. Les Bulls gagnent le game 1 ? James s’en fout. Car le King va remonter immédiatement en haut des tableaux : 25pts-7reb-6ast, alors que Wade marque 12pts en moyenne de moins qu’à la série précédente. Le Heat impose son tarif habituel : 4-1, et vole vers sa 2e finale NBA, qui aura lieu, dans une historique coïncidence, contre l’équipe que Miami avait affronté lors de sa première, en 2006 : les Mavericks de Dallas.
Un adversaire trop faible
Les finals arrivent, et clairement, c’est Lebron vs Le Monde. La quasi-totalité des sondages d’opinions montrent un soutien entier à Dallas, que ce soit aux Etats-Unis ou partout ailleurs. En France, la communauté de fans se déchire sur les forums, jour après jour. Dallas, une équipe de vétéran, avec Dirk Nowitski, surnommé No-win-ski, Jason Kidd, en bout de carrière, Tyson Chandler, long pivot, Shawn Marion, The Matrix, et sa défense aussi belle que son shoot est hideux, un inconnu au bataillon, DeShawn Stevenson, ajoutez quelques vieux en plus : Brian Cardinal, et surtout Peja Stojakovic, le génial shooteur qui n’a pas vu une finale de conférence depuis 2002. Franchement…après Philly, Boston et Chicago, est-ce que cette équipe impressionnera King James ? Au premier match, il apparait clair que non, mais Miami ne l’emporte que de 8pts (92-84) face à une équipe de Dallas qui semble vouloir sa revanche, notamment avec Jason Terry et Dirk, tous deux présents lors de cette série de 2006 que Dallas menait 2-0 avant de perdre 2-4, un cauchemar. Mais Miami gagne avec un James en 25pts-9reb-5ast.
Cependant, le Heat va se laisser surprendre. Dans une série, le match qui peut tout changer est et reste le game 2. Si Miami l’emporte, la série sera presque gagnée, sinon, l’avantage du terrain reviendra à Dallas. Lors de celui-ci, le Heat ne parvient pas à mettre Dallas à distance au scoring…jusqu’au 4e quart-temps ou Miami est à +13 ! Il reste 7min, et l’option pour le titre est clairement là, au bout des doigts. Mais Dallas, et surtout Dirk, vont remonter, et sur une action d’anthologie, illustrant parfaitement le caractère de cette série, c’est-à-dire des détails qui changent tout, des mains qui se frôlent, des interceptions presque faites, des shoots presque rentrés… L’allemand parvient à se faufiler dans l’implacable défense du Heat, et marque : 95-93, 1-1. Lebron semble avoir montré un léger signe de relâchement. Il termine derrière Wade et Bosh au scoring : 20pts, mais 8reb, et 4ast. Sauf que Dallas, malgré son caractère, parait à bout, clairement. S’il faudra un exploit de Dirk pour vaincre, il n’y a pas grand-chose à attendre de cette finale. Au Game 3, la partie reste toujours aussi serrée, un vrai étouffement permanent. Les anti-Lebron serrent les poings, et les pro-Lebron eux, attendent la délivrance. Mais James semble curieusement bafouer son basket, il n’a que 17pts…et 3 rebonds ! Mais voilà, il a aussi 9 passes décisives, dont celle qu’il envoie à Bosh pour le shoot de la gagne…le Heat mène 2-1, Dallas ne pourra pas jouer le titre à la maison.
Les jeux sont faits ?
Miami va-t-il céder la série après cet avantage décisif ? Même si Lebron semble avoir eu un petit coup de mou, et donne des arguments aux haters pour expliquer qu’il est porté par ses coéquipiers, il est difficile de croire autrement qu’à une victoire de Miami, car l’ailier floridien a su compenser sur d’autres secteurs. Mais Dallas, c’est ce groupe chiant, vous savez, celui que vous pensez cramé, vieux, usé, ce petit outsider qui a fait son joli parcours et qui laissera gentiment le titre à la meilleure équipe qui n’a pas le temps de se payer le luxe d’un upset…mais qui réussit à vous mettre une taloche bien placée. Si vous ne parvenez toujours pas à réaliser l’idée, refaites-vous France-Argentine en demi-finale de coupe du monde FIBA, vous aurez toute la sensation authentique.
Game 4 à Dallas. Autant vous dire que si les Mavs plie, c’est plié. Sauf que les petits coups de mou du King, vastement snobés par ses fans, ne sont pas réellement des coups de mou, non. Lebron entre dans une vraie phase de choke. Inexplicablement, James se met à envoyer des briques. Comme au game 3, il compense en nourrissant Bosh et Wade. Mais à la mi-temps, James est à 4pts…Et Dallas ? Sans forcément dominer, ils deviennent un caillou de plus en plus gros dans la chaussure du groupe floridien…la défense de zone des Texans est harcelante, Barea devient intenable, Jason Terry devient trop adroit, le Jason Kidd de 2002 est revenu, Chandler se découvre une puissance de All-Star et Stevenson devient un role player de luxe. Dans une atmosphère étouffante, Dallas l’emporte de 3 petits points : 86-83. Lebron a-t-il eu la balle de match ? Nope, c’était Mike Miller…
Pas un, pas deux, mais trois quart-temps, et puis s’en va
Quelque chose ne tourne pas rond, et la faille dans laquelle les haters peuvent s’engouffrer augmente de plus belle. C’est un fait, Lebron n’est pas Lebron, il se passe quelque chose, il n’y arrive pas, la pression devient trop forte et clairement, pour quelqu’un qui annonçait une dynastie, on commence très sérieusement à se demander si ça n’est pas surtout Dwyane Wade qui va devoir la créer.
2-2. Un Game 5 épique se profile. La partie est de même nature que les 4 premières : serrée, intense, insoutenable. James est à 10 rebonds et 10 passes…mais au scoring, il est absent. Aussi impensable que ça peut paraître, James est en triple-double, mais il grelotte dans le 4e quart-temps, avec… 0pts. C’est Wade qui mène le jeu, et James se prend un offensive à 2min de la fin…il est à 0/3. Il se fait ensuite rouler dans la farine par Terry, qui aura tout l’espace laissé par le King et enverra un caviar à Kidd pour inscrire le 3pts de la mort. Dallas gagne et mène 3-2. LeBron, lui, semble avoir lâché l’affaire…alors qu’il est en triple-double. Comme pour les matchs précédents, l’ex-Cavs semble développer une capacité remarquable à ne plus rien faire dans le 4e quart-temps. Il se place dans les coins, laisse Wade dribbler, Bosh défendre… Sa défense justement, est catastrophique…James…trottine…littéralement. Il ne lève pas les bras, ou alors trop tard, quand Terry se paye le culot de le prendre en 1vs1 pour lui mettre un 3pts sur la tête. L’humiliation.
Au Game 6, on se dit malgré tout que l’avantage du terrain va jouer pour le Heat. Lebron va mieux, et commence avec un 4/4 au shoot. Il est présent à la passe et au rebond. Dallas est clairement dans les cordes, et un Game 7 est ce que les Mavs veulent éviter. Mais comme des vieux emmerdeurs qui ne lâchent pas l’affaire, Dallas remonte, prend l’avantage, le garde, l’agrandit…Miami prend 32pts au premier quart, 28 au 3e, ça devient gênant. Les locaux reprennent l’avantage…quand Lebron sort. Les vieux briscards rejouent leur jeu d’ équipe chiante, et les Mavs reprennent leur travail de précision. Kidd, Dirk, Barea, Terry, Stevenson, tous plantent un 3pts. Même Mahinmi s’y met ! Le 4e quart-temps arrive…le fameux moment ou James brille par son absence. Et il ne déçoit pas. Il faut attendre presque 11min pour le voir mettre un lay-up. Trop tard, Dallas ne lâchera pas le morceau. Miami perd la série 2-4, comme Dallas en 2006. Nowitzki prend sa revanche, Kidd est enfin bagué, Terry fait l’avion, Lebron, lui, s’est crashé quelque part au Game 4….
En conférence de presse, James conclue cette série, et cette saison de la même manière qu’il l’avait commencé : pleine d’arrogance, mais sans bague, et avec une étiquette de loser éternel : « les gens qui ont été contre moi, au bout du compte, demain ils se lèveront avec la même vie qu’ils ont aujourd’hui, avec les mêmes problèmes. Moi, je vais continuer à vivre les choses comme je le souhaite, vivre comme je le veux, pour moi et ma famille, et ça me va bien (…) ils peuvent se réjouir que le Heat n’ait pas atteint son but, mais ils doivent revenir à la réalité à un moment ». Lebron s’en sort suffisamment mal mais heureusement, en 2011, les réseaux sociaux ne sont pas encore un tribunal. Sans quoi la déclaration aurait pu avoir des conséquences bien plus lourdes.
La série South Park elle-même s’en prendra à James et son “What should I do ?” de la pub Nike, alors qu’un personnage (Cartman) utilise cette formule pour excuser rejoindre des acteurs maléfiques de la série, ses amis lui répondent sobrement : “You shoud fuck off, that’s what you should do”.
Le choke est sévère, Lebron, après une saison de MVP, après avoir roulé sur les Celtics, les Bulls, après avoir annoncé la foire aux titres, est humilié devant la planète basket par une équipe de vieux loups de mer. Même avec une saison légendaire en 2011-2012, puis un back-to-back l’année suivante, les haters rappelleront que la conférence Est est faible, qu’il y a eu le lock-out, le shoot de Ray Allen…
Mais James grandira, et ira plus haut, plus loin, plus fort. La pâtée de San Antonio en 2007 n’avait pas grand-chose de problématique, mais le King n’avait pas su capitaliser dessus. Là, c’est le contraire, ce sera un choke salutaire, qui forgera un vrai mental à Lebron pour les années suivantes, et pour le bonheur de tous, même de ceux qui se sont fâché avec lui.