28 mai 2016, Oklahoma City. Les deux mains levées vers le ciel devant 18 000 spectateurs incrédules, Stephen Curry marque de ses doigts le chiffre 7 et regagne triomphalement un banc qui n’en finit plus d’exulter. Golden State revient de l’enfer.
Dominés outrageusement par le Thunder depuis le début de cette finale de conférence Ouest, et promis à l’élimination lors du game 6 dans la bouillante Chesapeake Arena, les Warriors ont su puiser au plus profond de leurs ressources pour se mettre en position de défendre leur titre en finale. Ils viennent également de lancer un engrenage qui changera la face de la ligue pour les années à venir, mais ils ne le savent pas encore. Quant à savoir comment nous en sommes arrivés là, c’est maintenant que ça se passe.
Casting de rêve
La saison 2015-2016 a une place particulière dans l’histoire NBA, à double titre. C’est à l’issue de celle-ci que Kobe Bryant décida de raccrocher les baskets, un symbole renforcé par la tragédie qui a récemment frappé la légende des Lakers. Mais c’est également cette saison qui a vu le record de 72 victoires et 10 défaites des Bulls de 1995-1996 battu par les Golden State Warriors, qui enchaînent donc leur sacre de 2015 avec la meilleure saison régulière de l’histoire de la ligue. En termes de momentum, difficile de faire mieux et ce ne sont pas les Rockets et les Blazers qui diront le contraire, les deux franchises étant poliment invitées à aller jouer à la baballe ailleurs lors des deux premiers tours des playoffs, 4-1.
Pourtant, Golden State n’est pas aussi fringant qu’il n’y paraît. Stephen Curry, auteur d’une saison qu’il est encore difficile de considérer comme humaine et qui le verra nommé le premier MVP unanime de l’histoire, se traîne des problèmes de blessures et a manqué une bonne partie de la postseason jusqu’alors. Draymond Green, âme de l’équipe, flirte sans arrêt avec le pétage de plomb intégral et cumule les fautes techniques à un rythme inquiétant, si bien que l’on craint une suspension à venir si l’intérieur n’est pas capable de maîtriser ses nerfs (retenez bien cette phrase, la suite n’en sera que plus croustillante). C’est donc Klay Thompson qui endosse le rôle de franchise player de fortune lorsque Curry n’est pas là, et il le fait avec talent. Son scoring et l’organisation collective des Warriors, permettant à presque n’importe qui de briller, ont été largement suffisants pour passer les deux premiers tours, mais c’est un morceau bien plus gros qui s’avance.
Habitué à jouer les premiers rôles dans la conférence Ouest, le Thunder d’Oklahoma City sort d’une saison solide mais pas non plus époustouflante (55-27). Le coach rookie Billy Donovan a pris le relais de Scott Brooks pour tenter d’amener enfin cette équipe vers le titre qu’elle chasse depuis 2011, mais ce sont pourtant les mêmes questions qui demeurent. Aussi formidable que frustrant, le duo Westbrook-Durant peine encore, après toutes ces années et toutes ces campagnes, à prouver sa capacité à porter l’équipe vers les sommets, bien qu’il n’y ait aucun doute sur le talent immense dont il dispose. Alors que l’effectif regorge de bestiaux taillés pour prendre leurs adversaires à la gorge (sauf Enes Kanter), OKC réussit l’exploit de défendre de manière médiocre, comme incapables de mettre en place une organisation permettant d’utiliser au mieux les aptitudes de chacun (sauf celles d’Enes Kanter). Des problèmes qui seront cependant remarquablement corrigés lors des playoffs, où après avoir disposé tranquillement des Mavs, le Thunder active le mode « domination physique » pour éliminer les Spurs en demi-finale, alors que ces derniers étaient donnés favoris par une majorité des observateurs.
Après avoir pris une belle taule lors du match initial à l’AT&T Center, Donovan a montré ses capacités d’ajustement pour renverser un adversaire qui avait pourtant remporté 66 rencontres lors de la saison régulière et paraissait être le seul à pouvoir faire trembler les invincibles Warriors. OKC a remis la défense au centre des priorités – la montée en régime d’Andre Roberson étant un exemple frappant – et cela permet de mettre en place du jeu en transition, domaine dans lequel l’équipe est plutôt pas mal outillée. Là où les Warriors excellent par leur adresse longue distance, c’est en mettant une pression physique insoutenable que le Thunder parvient à démanteler ses adversaires. Deux styles bien distincts pour une opposition qui a déjà fait des étincelles durant la saison – le braquage de la Chesapeake Arena par Stephen Curry le 29/02/2016 mériterait un article entier ainsi qu’une place au panthéon de l’humanité – et qui s’apprête à nous livrer l’une des séries les plus mémorables de ces dernières années.
Histoire de se rafraîchir la mémoire et de bien connaître les acteurs de ce thriller, terminons par un rappel des forces en présence :
Golden State :
5 majeur : Stephen Curry – Klay Thompson – Harrison Barnes – Draymond Green – Andrew Bogut
Remplaçants : Andre Iguodala, Shaun Livingston, Festus Ezeli, Leandro Barbosa, Marreese Speights
Oklahoma City :
5 majeur : Russell Westbrook – Andre Roberson – Kevin Durant – Serge Ibaka – Steven Adams
Remplaçants : Dion Waiters, Randy Foye, Enes Kanter
Golden State revient sur Terre
Les Warriors ont pris l’habitude d’étriller leurs adversaires façon puzzle d’entrée de jeu et pendant un temps, on se dit que le Thunder ne fera pas exception à la règle. La première mi-temps du match 1 est similaire à tant d’autres ayant eu lieu à l’Oracle Arena au cours de la saison, avec des locaux qui impriment leur tempo et sanctionnent le moindre trou d’air dans la défense adverse à base de banderilles des splash brothers, qui cumulent 33 points à la pause. En face, seuls Durant et Ibaka surnagent, Westbrook est à la peine au tir et Golden State n’est que très peu gêné par la supériorité physique théorique du Thunder. Mais ce semblant de déjà vu va endormir les Warriors et, surtout, piquer le Thunder au vif, notamment Russell Westbrook. Le meneur décide de montrer son meilleur visage au retour des vestiaires et cornaque de main de maître le retour des siens avec 19 points dans le 3e quart-temps. L’affaire devient tendue, et dans ce duel de nerfs qui durera jusqu’à la fin, ce sont les visiteurs qui emporteront la victoire grâce à leur défense.
Mission accomplie et avantage du terrain récupéré pour OKC qui continue de performer à l’extérieur, alors que les Warriors n’avaient cédé qu’à deux reprises sur leur parquet au cours de la saison. Les hommes de Steve Kerr viennent d’apprendre dans la douleur que la rigolade était terminée, et pour la première fois de l’année, un léger doute plane au dessus de l’Oracle Arena. Le Game 2 aura beau être remporté facilement par les champions 2015, la bataille est lancée et s’annonce rude. L’intensité mise par les deux équipes dans ces deux premiers matchs dépasse tout ce qui a été vu jusque là dans cette postseason, l’engagement est maximal et les chocs violents. Draymond Green a déjà échangé des amabilités avec à peu près tout le monde et son genou a opéré un premier contact, que l’on qualifiera d’involontaire, avec les parties génitales de Steven Adams. On est donc parti sur des bases très saines, propices à l’amitié entre les peuples et l’amour de son prochain, avant un voyage dans l’Oklahoma qui s’annonce des plus bucoliques.
Destruction massive
Cette série est également l’opposition entre deux des publics les plus chauds de la ligue. Comme sa consœur de l’Oracle lors des deux premiers matchs, la Chesapeake Arena est incandescente à l’orée de ce match 3. L’objectif des Warriors est simple, remporter l’une des deux rencontres à venir pour reprendre l’avantage du terrain et éviter de se retrouver dos au mur. La situation n’est pas idéale mais les champions ont déjà relevé de pareils défis, notamment face aux Grizzlies puis aux Cavs lors de l’acquisition de leur titre en 2015. Tout est encore possible.
Deux gigantesques peignées plus tard (133-105, 118-94), l’heure est à la stupéfaction généralisée. Les Warriors n’ont pas seulement été battus coup sur coup, ils viennent tout bonnement de se faire laminer. Comme s’il existait une classe d’écart entre les deux équipes, un constat impensable au regard des parcours de chacun. Symbole de cette équipe qui prend l’eau, Draymond Green est méconnaissable, affichant un différentiel de -72 sur les matchs 3 et 4. L’intérieur ne sait plus où il habite et comme sa santé mentale était déjà préoccupante avant ces deux débâcles, les fils finissent par se toucher. Dans un geste qu’il aura l’audace de qualifier de naturel, sa jambe part une nouvelle fois au contact des bijoux de famille d’Adams et il est cette fois impossible de nier le caractère volontaire de la chose. De manière surprenante, il n’écope que d’une faute technique sur le coup, avant que la faute soit requalifiée en flagrante 1 par la suite.
Il faut dire que l’ami Adams est plutôt gênant pour les Warriors, puisqu’il réduit en charpie Andrew Bogut ou tout autre intérieur lancé par Steve Kerr pour tenter de le contrer. Green parti en vrille, c’est à Thompson et Curry de mener le navire, mais ils manquent d’adresse et sont eux aussi pris dans la tempête. Le MVP en titre se fait dévorer tout cru par Westbrook, dont la domination et la mâturité laissent sans voix : 30 pts, 8 rbds, 12 ast puis 36 pts, 11 rbds et 11 ast. De quoi surmonter sans trop de souci l’irrégularité de Durant, redoutable d’efficacité au match 3 puis en difficulté lors de la rencontre suivante. Plus frappant encore, le reste de l’équipe se met au diapason de manière spectaculaire, à l’image d’un Andre Roberson plus en confiance que jamais et qui enchaîne les paniers à trois points comme un vrai 3&D. Une équipe semble naître sous nos yeux, et cette équipe fait peur. Si l’on exclut un léger passage à vide dans le match 4, le Thunder a concassé les champions comme une vulgaire équipe de milieu de tableau.
Il faut bien se rendre compte de l’impact de ce qu’il vient de se passer. Cela fait deux ans que Golden State domine la ligue de la tête et des épaules, et le bilan de 73-9 acquis lors de la saison écoulée suggère même que la franchise évolue à des années lumière de ses concurrentes. Avec son jeu basé sur l’adresse longue distance et le mouvement de balle, elle est en train de révolutionner la manière dont ce jeu est pratiqué et rien ne semble être en mesure de stopper le rouleau compresseur. Et là, alors que le parcours jusqu’au titre s’annonçait comme une formalité, le ciel lui tombe sur la tête. Ce n’est pas comme si elle avait joué de malchance ou si chaque défaite s’était décidée dans le money time. Non, elle a tout simplement explosé sous la pression physique imposée par le Thunder. L’équipe perd tous ses repères, accumule les pertes de balle (une idée géniale au vu de l’adversaire) et prend des tirs catastrophiques que Roberson et Ibaka se font une joie de contrer. Pour la première fois, elle ne peut pas trouver la solution et subit la loi d’OKC, comme si elle avait enfin trouvé sa kryptonite. Steve Kerr a énormément de choses à régler et le temps dont il dispose pour ce faire semble bien trop court. Les médias s’embrasent devant le déroulement inattendu de cette finale de conférence. De favori en puissance, Golden State est passé au statut de victime expiatoire, qui va tenter de s’accrocher à la vie sur son parquet lors du match 5. Vertigineux.
Un champion en sursis
Confrontés à l’élimination pour la première fois depuis leur prise de pouvoir sur la ligue, les Warriors abordent ce match de la peur avec la tête pleine de doutes, mais aussi déterminés à se comporter comme les champions qu’ils sont, quelle que soit l’issue. Les cadres répondent tous présents, à l’image de la raquette Green-Bogut qui gobe 27 rebonds à elle seule, même si Green continue de danser le french cancan et de hurler sur l’intégralité de la planète sous le regard bienveillant des arbitres qui semblent avoir rayé l’expression « faute technique » de leur vocabulaire. Curry et Thompson retrouvent leur adresse et même si en face, le duo Westbrook-Durant continue son festival (71 pts en cumulé), GS a au moins le mérite de mettre le supporting cast sous l’éteignoir. On ne va pas se mentir, on est encore loin des Warriors dominants que l’on connaît, mais l’essentiel est là, avec une victoire acquise dans la douleur 120-111. La flamme brûle encore côté Warriors, mais on se demande bien par quel miracle ils pourront sortir victorieux de leur ultime sortie dans la Chesapeake Arena.
Le chef d’oeuvre
Match à domicile oblige, le Thunder cherche à mettre Golden State dans les cordes d’entrée de jeu en appliquant la recette qui a fait ses preuves jusque là, intensité défensive et jeu en transition. Poussés par une salle complètement possédée, les locaux démarrent pied au plancher mais on sent le poids de l’enjeu peser dans les têtes. Le collectif est moins fluide, l’adresse extérieure en berne et le hero ball revient au goût du jour, Kevin Durant en tête. Cela permet aux Warriors, pourtant pas en grande forme non plus, de rester à portée de tir, jusqu’à ce qu’OKC mette enfin un coup d’accélérateur marqué notamment par le dunk monstrueux de Steven Adams sur la tête de Draymond Green, en guise de rétribution pour tous les coups bas distillés par l’intérieur des Warriors depuis le début de cette finale.
Ce n’est toujours pas la foire au beau jeu (Charles Barkley qualifiera d’ailleurs le niveau affiché par KD durant la première mi-temps de « terrible ») mais OKC prend peu à peu ses aises et domine la majorité des catégories statistiques. Les Warriors sont donc progressivement relégués à 15 points et voient le spectre de l’ultime déroute planer au-dessus de leurs t– ah non.
Non, car il y a un certain n°11 qui n’a pas, mais alors pas du tout, envie de lâcher l’affaire. Dans un contexte extrêmement hostile, qui a déjà vu Golden State sombrer mentalement à deux reprises, Klay Thompson porte littéralement son équipe à bout de bras et répond à chaque coup de pression du Thunder avec des tirs longue distance dont le degré de difficulté n’a d’égal que l’importance. Au lieu d’être à la rue, ce qui serait logique vue la supériorité globale d’OKC, les Warriors sont maintenus dans le match et peuvent rêver d’un retournement de situation majeur. À chaque fois que le Thunder semble parti pour se détacher, l’arrière ramène inlassablement les siens, instaurant un doute de plus en plus persistant dans les 18 000 têtes venues célébrer ce qui devait être la dernière manche de la série. Entendons-nous bien, ce que réalise Thompson ce soir-là est à la limite du prodigieux.
Et à force de voir leur arrière enchaîner les tirs miraculeux, les Warriors reprennent du poil de la bête. Retrouvant enfin de l’allant loin de l’Oracle Arena, Curry y va lui aussi de ses banderilles pour égaliser à 99 partout dans les dernières minutes. La peur vient de changer de camp. Durant continue son entreprise de sabotage avec de nouveaux tirs hâtifs en début de possession, donnant autant d’occasions aux Warriors de prendre l’avantage – comme s’ils avaient besoin de ça. Thompson saisit le bâton tendu par les locaux pour parachever son récital avec un 11e panier à 3 points à 1:30 de la fin, donnant l’avantage à Golden State, 104-101. Il reste du temps, mais le Thunder semble vraiment décidé à perdre et enchaîne les boulettes jusqu’à la fin, pas aidé par la défense niveau élite d’Andre Iguodala sur ces ultimes séquences. Le temps s’écoule et les Warriors gardent la possession pendant quasiment tout le money time en interceptant tout ce qui bouge jusqu’à ce que Stephen Curry plante les derniers clous dans le cercueil des ambitions du Thunder avec un tir sur la planche magistral au-dessus de Serge Ibaka. Quelques cris se font entendre dans les travées de la Chesapeake Arena, avant le silence et le choc.
Pendant que les joueurs de Golden State s’affairent à bâtir une statue à l’effigie de Klay Thompson à base de gobelets Gatorade, les joueurs de Billy Donovan contemplent leur déchéance. Cette défaite relève tout simplement de la faute professionnelle, et certaines statistiques font froid dans le dos : 20/58 au tir pour le duo Westbrook-Durant, 33 points encaissés dans le 4e quart-temps, et summum de l’horreur, aucun point et 5 pertes de balle dans les deux dernières minutes – prenez quelques instants pour prendre la mesure du naufrage basketballistique à même d’engendrer de tels chiffres. Capitaines de ce vaisseau à la dérive, Westbrook et Durant se sont attachés à agrandir les trous dans la coque et à précipiter les leurs vers le fond. Ce devait être la célébration d’une ville, c’est devenu le chant du cygne d’une équipe.
La NBA remodelée à jamais ?
Car les conséquences de cette défaite ne vont pas se limiter à cette seule saison 2015-2016. Comme vous l’imaginez, Golden State empochera le Game 7 dans son style caractéristique, laissant le Thunder prendre 13 points d’avance – Klay Thompson se chargeant une nouvelle fois de maintenir l’écart à base de tirs scandaleux – avant de prendre les choses en main dans le 3e quart temps. Cet ultime déluge de paniers longue distance, provoqué au meilleur moment possible par le MVP en titre, achève d’enterrer le mental du Thunder qui repart dans ses travers, avec des tirs hasardeux et précipités alors qu’il reste du temps pour revenir. Curry signe 36 points pour terminer en fanfare et Golden State élimine OKC 4-3, devenant ainsi la 10e équipe à remporter une série après avoir été menée 3-1. Le format en 7 matchs doit, en théorie, ne laisser aucun doute sur la supériorité du vainqueur, pourtant dans le cas présent il y a comme une très forte impression que la meilleure équipe a été laissée sur le carreau. OKC a dominé la grande majorité des débats mais n’a pas su concrétiser lorsque son adversaire était au plus mal, en déjouant au pire des moments pour laisser les Warriors reprendre confiance et se transcender pour faire voler en éclats l’édifice brillamment bâti par le Thunder. Comme prévu, Golden State a l’opportunité de réaliser le doublé, mais sa présence en finale relève du miracle absolu.
L’histoire est en marche. Après avoir goûté à la gloire de la remontée, les Warriors connaîtront la honte en dilapidant, à leur tour, une avance de 3-1 face aux Cavaliers de LeBron James, qui offre à Cleveland le titre attendu depuis des lustres. Exactement comme le Thunder, les Warriors s’écroulent sous les assauts du duo James-Irving, auxquels s’ajoutent la suspension de Draymond Green (à force de chercher…) et les différents pépins physiques causés par une année éreintante. Le titre honorifique de meilleure saison de tous les temps reste la propriété des Bulls 1995-1996, Golden State repart la mine basse et entre dans l’histoire par la petite porte, en devenant la première équipe à perdre une finale NBA après avoir mené 3-1.
Cloîtré dans sa voiture sur le parking de l’Oracle Arena, Draymond Green cherche à digérer la déception de ce Game 7 en regardant vers l’avenir. Pour revenir défier LeBron et le battre, les Warriors doivent encore se renforcer. Le salary cap vient d’exploser et permet de rêver à toutes sortes de folies, ce qui arrange pas mal notre bon Draymond, qui voit grand. L’intérieur appelle son manager Bob Meyers et lui fait comprendre qu’il faut à tout prix essayer de signer Kevin Durant, avant d’appeler ce dernier dans la foulée, pour ce qui sera présenté par l’intéressé comme une simple conversation entre amis. La suite, on la connaît : KD prend l’une des décisions les plus contestées de l’histoire de ce sport, et choisit bel et bien de rejoindre l’équipe qui vient de lui barrer la route des finales – défaite dans laquelle il est loin d’être exempt de tout reproche – pour assoir définitivement la domination des Warriors, qui remporteront les titres 2017 et 2018. L’ère des superteams vient de se (ré)ouvrir, avec des groupements de stars aux quatre coins du pays et des notions de loyauté et de rivalité devenues bien floues. La recherche du titre à tout prix prend le pas sur la recherche de l’admiration d’une ville. Les joueurs sont prêts à devenir un rouage supplémentaire, aussi essentiel soit-il, d’une machine de guerre programmée pour tout écraser sur son passage. Et ce, même si une animosité certaine régnait hier entre les nouveaux coéquipiers d’aujourd’hui. Nous aurions peut-être fini par en arriver là de toute manière, mais nul doute que le scénario rocambolesque de ces playoffs 2016 a largement contribué à cette tendance à la course à l’armement. Qui sait ce que serait la ligue aujourd’hui sans ce coup de chaud venu d’ailleurs de Klay Thompson ?
Les matchs entiers ne sont malheureusement pas tous sur YouTube, mais voici quelques highlights à vous mettre sous la dent :
Game 1 (complet) : https://www.youtube.com/watch?v=h8daFPTLGx0
Game 2 : https://www.youtube.com/watch?v=wbhGKq21_CE
Game 3 : https://www.youtube.com/watch?v=Sv3nCI5y66A
Game 4 : https://www.youtube.com/watch?v=V_Le2eG-Jis
Game 5 : https://www.youtube.com/watch?v=fw1BlFoQ8qI