Depuis hier, Luka Dončić peut, légalement, acheter une bière dans un supermarché américain. Le prodige slovène vient effectivement de souffler sa 21è bougie. L’occasion pour le fan des Mavericks qui sommeille en moi de revenir sur le début de carrière tonitruant du jeune homme.
“C’est le meilleur prospect européen que je n’aie jamais vu”. David Sardinero, directeur du magazine Gigantes del Basket.
La phrase est claire. Puissante. Elle met en exergue l’immense potentiel que couvait Luka Dončić dès son plus jeune âge, lui qui a pris l’habitude de fracasser l’ensemble des records de précocités sur son passage. Il faut dire que son histoire avec la grosse balle orange est quasiment aussi vieille que lui. Fils d’un ancien basketteur professionnel (notamment passé par Évreux au début du 21è siècle) et d’une danseuse, le jeune Dončić joue avec sa première balle bien avant de savoir marcher. Ce n’est pourtant qu’à l’âge de huit ans qu’il se consacra entièrement au basketball ; auparavant, il jouait également au football, sport pour lequel il présentait d’ailleurs des prédispositions intéressantes.
Les premiers pas du joyau-né
C’est également à cet âge-ci qu’il fit ses premiers pas dans un club : l’Union Olimpija de Ljubljana, au sein de la capitale slovène. Il y rejoint son père, qui y évolua une saison en 2007 – 2008, juste avant de prendre sa retraite sportive. C’est peu dire qu’il fera immédiatement une exceptionnelle impression. Lors du premier entrainement, Luka est confronté à des enfants de son âge. Pendant très exactement 16 minutes. A l’issue de ce quart-d’heure, ses coachs lui firent terminer sa séance avec les U11, trois catégories d’âge au-dessus.
Loin de s’arrêter là, celui qu’on surnomme aujourd’hui Halleluka s’entraînera avec les … U14 dès la séance suivante. Il affrontait donc des adolescents presque deux fois plus vieux que lui. Il aurait d’ailleurs joué en compétition officielle au sein de cette équipe si le règlement administratif le lui avait permis. Devant l’interdiction, il disputera ses premiers matchs officiels au sein de l’équipe des U12.
Il participera à de multiples tournois internationaux à sa sortie de l’enfance. En démontrant, déjà, pourquoi David Sardinero l’évoque comme le meilleur prospect européen de l’Histoire. Ainsi, entre les mois de septembre 2011 et d’avril 2012, il éblouira de son talent les observateurs des trois tournois auxquels il pris part. Alors âgé de 12 ans, il mène l’Olimpija à la seconde place d’un tournoi U14 disputé à Budapest, en s’inclinant en finale contre Barcelone (117 – 66). Malgré le blowout et les solides performances de certains joueurs catalans (plusieurs d’entre-eux ont scoré plus de 20 points en finale), c’est bel et bien Dončić qui lèvera sa première récompense de MVP de sa courte carrière.
Rebelote cinq mois plus tard. La pépite est prêtée au Real Madrid pour la Minicopa Endesa, une compétition nationale réunissant les meilleurs jeunes prospects, qui se déroule en Espagne. Toujours confronté à des joueurs de deux ans plus vieux que lui, il perdra à nouveau en finale du tournoi, et sera à nouveau élu MVP, bien qu’étant le plus jeune joueur présent.
Habitué à évoluer en U14, Dončić prendra toutefois part à un tournoi U13 à Rome, sous les couleurs de Ljubljana. L’écart de niveau avec les jeunes de son âge est alors abyssal. Il terminera le tournoi avec 34,5 points de moyenne, en marquant les deux dernières rencontres de son talent (29 points et 15 rebonds et demi-finale contre Victoria, et … 54 points, 11 rebonds et 10 passes décisives en finale contre la Lazio de Rome). Je ne vous ferai pas l’affront de vous dire qui termina MVP, encore, de ce tournoi.
Il signera définitivement au Real Madrid la saison suivante. Il quitte donc sa mère pour rejoindre l’Espagne, lui qui ne parle pourtant pas le langage local. Cela ne semble toutefois pas avoir de conséquences sur ses performances sur le parquet ; juste avant ses 14 ans, il disputera – et remportera – le tournoi U16 de la Minicopa Endesa, en présentant une ligne statistique plus que complète sur l’ensemble de la compétition : 24,5 points, 13 rebonds, 4 passes décisives et 6 interceptions. Il évoluera avec l’équipe sénior réserve à partir de 2014, en y jouant un rôle important dans le titre de champion de groupe. Vous le comprenez, ses débuts en tant que joueur professionnel ne sont qu’une question de temps.
L’envol
“Il est au moins aussi bon que Drazen Petrovic au même âge !” Igor Kokoskov.
La comparaison n’est pas anodine. Petrovic, avant de devenir une coqueluche du basket européen – puis de la NBA – a débuté sa carrière professionnelle à l’âge de 15 ans, après avoir été longtemps surclassé de trois années. Pour l’anecdote, Petrovic a également un lien étroit avec le club de l’Union Olimpija de Ljubljana. Alors qu’il jouait sous les couleurs du Cibona Zagreb, il inscrira 112 points contre le club slovène le 5 octobre 1985 (40 / 60 au tir dont 10 / 20 à trois-points et 22 / 22 aux lancers).
Il n’y a guère besoin de creuser plus loin pour établir un lien entre les potentiels illimités des deux joyaux de l’Europe de l’Est.
Les débuts professionnels de Dončić seront réalisés le 30 avril 2015, à l’âge de 16 ans, 2 mois et 2 jours. Il devient à l’occasion le troisième plus jeune joueur de la Liga ACB, derrière Ricky Rubio (14 ans) et Angel Rebolo. La suite appartient – déjà – à l’Histoire de la Ligue espagnole :
Alors que le Real mène largement dans le dernier quart-temps de sa rencontre face à Unicaja (+17 à 1min30 de la fin de la rencontre), Dončić est lancé dans le grand bain. Il n’aura besoin que de 10 secondes de jeu pour planter son premier panier, à trois-points. Si nous n’avons pas de statistiques exactes en la matière, cela ressemble drôlement, à nouveau, à un record de précocité.
C’est donc au sein de l’équipe première du Real Madrid, championne d’Espagne et d’Europe en titre, que Luka démarra la saison 2015 – 2016. Il fit également sa première rencontre avec la NBA, à l’occasion d’un match entre Madrid et les Celtics le 8 octobre 2015 (111 – 96 pour les américains). Pour la première fois de sa courte existence, il ne survole pas la concurrence. Il faut dire que certains de ses coéquipiers, comme Felipe Reyes et Andrés Nocioni, étaient professionnels … avant sa naissance. Il en va donc de même pour quelques-uns de ses adversaires. Cependant, si ses moyennes statistiques restent modestes, l’immense talent de l’adolescent ressort parfois, sur un match ou une séquence.
Le 29 novembre 2015, dans une rencontre de Liga ACB contre Bilbao, il scora 15 points, auxquels il ajouta 6 rebonds et 4 passes décisives. Jamais un mineur n’avait marqué autant de points en une rencontre dans la Ligue espagnole. Un mois plus tard, l’arrière s’illustre à nouveau en inscrivant 12 points contre le CSKA Moscou, en Euroleague, dont trois paniers à trois-points consécutifs dans le second quart-temps.
Neuf points qui permirent à Madrid de prendre l’avantage dans cette rencontre face à l’autre ogre européen, et qui mettent en exergue le sens des responsabilités que possédait déjà le slovène.
Il disputera encore deux saisons sous les couleurs immaculées de la capitale espagnole. Deux saisons au cours desquelles il explosa aux yeux du monde entier. Le phénomène de précocité que l’on a dépeint ci-dessus, qui était trop fort pour les enfants de son âge, commence à dominer l’ensemble des Ligues européennes, qu’elles soient nationales ou internationales.
S’il semble tôt pour le considérer comme le franchise player du Real Madrid en cette saison 2016 – 2017 (il n’avait que 17 ans au début de la saison), Dončić se comporte néanmoins comme tel sur les parquets. Il est nommé joueur de la semaine après avoir été, de loin, le meilleur scoreur de son équipe face au Montakit Fuenlabrada (23 points, 11 passes décisives, dans une victoire 92 – 76). Encore une fois, il est le premier adolescent à recevoir cet honneur. Un honneur qu’il obtiendra dans la foulée en Euroleague, à trois reprises. Inutile de dire qu’il était alors le premier, second et troisième joueur de 17 ans à devenir “MVP of the Round”.
Des performances remarquables et remarquées, qui le propulseront à l’EuroBasket 2017. Si le Président de la Fédération espagnole espérait s’offrir les services du joyau de Madrid pour la compétition, Dončić préféra revêtir le maillot de l’équipe nationale slovène. Et grand bien lui pris. Dans une compétition privée de l’immense majorité de ses stars, qui refusèrent leur sélection (pêle-mêle : Fernandez et Mirotic pour l’Espagne, Batum, Gobert et Mahinmi pour la France, Antetokounmpo pour la Grèce, Jokic pour la Serbie ou Ilyasova pour la Turquie …), la Slovénie va remporter la plus belle compétition de son Histoire.
S’il fut plutôt discret pendant la phase de groupe, Dončić va sortir de sa boîte dès le huitième de finale. Comme si la pression d’une rencontre à élimination directe faisait ressortir l’ensemble de son talent. Après avoir claqué 14 points sur la frimousse des Ukrainiens en 8ème, en affichant la deuxième meilleure évaluation de son équipe, dans une rencontre largement dominée par les slovènes (79 – 55), il répondra coup pour coup à Kristaps Porzingis en quart de finale. Si la licorne lettonne a écrasé la défense slovène (34 points) malgré une adresse en berne (1/7 derrière l’arc), Dončić en fit de même avec ses vis-à-vis. Et, au final, c’est la Slovénie qui l’emporta, à l’arrachée.
Il frôlera ensuite le triple-double en demi-finale, face à la sélection espagnole (11 points, 12 rebonds, 8 passes décisives). Et s’il se blessera au milieu du troisième quart-temps en finale, il sera tout de même élu dans le cinq majeur de la compétition, aux côtés de Goran Dragic, MVP de ce 40eme EuroBasket.
A l’heure d’entamer la saison 2017 – 2018, le Real Madrid fait face à un dilemme. Comment parvenir à garder sa pépite alors qu’elle sera, en fin de saison, autorisée à se présenter à la draft NBA ? Il est en effet rare qu’un top prospect (Dončić était alors promis au first pick) s’abstienne d’effectuer le grand saut vers les Etats-Unis. Les Merengue peuvent cependant profiter du slovène encore une saison complète. Celui qui joue alors ailier endosse désormais, à 18 ans, le costume de franchise player, avec la blessure au genou de Sergio Llull. Son explosion sera particulièrement visible en Euroleague (27 points contre l’Anadolu Efes, 27/8/5 contre Milan, 28 contre Kaunas, 33 contre l’Olympiakos …).
Après avoir été joueur du mois de la Liga ACB (une première pour un joueur de 18 ans), il inscrira son premier buzzer-beater en mars 2018, contre Zagreb (82 – 79). Peu après, il inscrira encore un peu plus sa légende naissante dans la Ligue espagnole, en réalisant le septième triple-double de l’Histoire de celle-ci, le premier depuis la saison 2006 – 2007 : 17 points, 10 rebonds, 10 passes décisives en 22 minutes.
A l’issue de la saison, le Real Madrid remportera le championnat espagnol et l’Euroleague. Dončić, lui, sera élu MVP de ces deux compétitions. Il figure même dans “l’équipe de la décennie de l’Euroleague”, alors qu’il n’a disputé la compétition qu’à trois reprises, en étant mineur. Signe que le basket européen commençait déjà à devenir trop petit pour lui. Signe qu’il était effectivement grand temps de venir se frotter aux légendes américaines.
L’étrange prédiction du Professeur Trelawney Barkley
Pourtant, outre-atlantique, le scepticisme concernant le potentiel du slovène est de plus en plus grand. Au point que, selon la rumeur grandissante, les Suns pourraient faire l’impasse sur lui, au profit de DeAndre Ayton, le musculeux pivot de la faculté d’Arizona. Il se murmurait même que les Kings, titulaires du choix n°2, soient susceptible de sélectionner, eux-aussi, un intérieur.
Le scepticisme américain (qui confine au chauvinisme) est illustré dans cette tirade de Charles Barkley :
« Je ne crois pas aux championnats étrangers. Je n’ai rien contre les joueurs étrangers, mais je ne sais juste pas le genre de compétition que c’est. A 18 ans, il (Luka Doncic) était le MVP. Pour moi, cela veut dire qu’il jouait contre une opposition de merde. Il ne devrait pas dominer ses adversaires à 18 ans. Je ne le prendrai pas au 1er ou 2ème pick de la draft ».
Le 21 juin 2018, Luka Dončić est donc sélectionné en troisième position de la draft par les Hawks d’Atlanta. Il sera transféré dans la foulée à Dallas, contre Trae Young et un pick de draft, qui deviendra Cam Reddish. Et si Charles Barkley n’était manifestement pas un aficionado du rookie des Mavericks, le son de cloche est tout autre du côté de Rick Carlisle, le coach de Dallas :
“Il est trop fort. Nous avons obtenu un joueur dont nous pensons qu’il peut être la pièce majeure du futur de la franchise”.
Il faut dire que l’arrivée d’Halleluka dans la franchise texane coïncide avec la tournée d’adieu de la légende des Mavericks, Dirk Nowitzki. Les deux européens se côtoieront une saison, l’allemand se muant en mentor de luxe du slovène. Pour le plus grand bonheur de la fanbase des Mavericks.
A l’aube de la saison, on pouvait donc se demander si Dončić parviendrait à exporter son talent en NBA. “Pas assez physique”, pouvait-on entendre par-ci par-là. “Un poids mort en défense”, répondaient d’autres. Son poste de jeu constituait également une interrogation. C’était oublier un élément majeur, capital même. Si, effectivement, il est bien moins athlétique que l’immense majorité des rookies de sa promotion (Ayton, Bagley et Jackson, pour ne citer qu’eux), il présente l’avantage d’évoluer contre des adultes depuis trois années. Alors que les prospects américains s’affrontaient à l’Université, Dončić, lui, se frottait déjà aux adultes. Avec le palmarès et les succès que l’on connait désormais.
L’étonnement, puis la confirmation
Dès lors, son adaptation en NBA s’est faite à vitesse grand V. On aurait même pu dire “quelle adaptation ?”, tant il semblait, dès le début, à l’aise dans cette Ligue au rythme effréné. Faux lent, qui gère sa décélération comme personne, il sait gérer le rythme de jeu comme un vétéran. C’est donc tout naturellement que la balle lui a été confiée dès sa première rencontre. Avec une réussite individuelle qui a étonné tous les observateurs, même ceux qui avaient confiance dans le potentiel du slovène. Il est donc, avec Zion Williamson et Joël Embiid, l’unique rookie à avoir su faire fructifier son usage percentage élevé (minimum 30 %) avec 20 points de moyenne. La grande différence avec les deux autres intérieurs (Dončić évoluait alors ailier-fort), c’est que, lui, a disputé 72 rencontres pour sa première saison, contre 31 pour le Camerounais et 12, actuellement, pour le jeune Pelican.
Altruiste et, mine de rien, très bon rebondeur (aujourd’hui, il est l’unique extérieur dans le top 20 des rebondeurs de la saison 2019 – 2020), il constitue une triple menace, puisqu’il est avant tout un très bon scoreur, titulaire d’un go-to-move : il ne lui a fallu qu’une dizaine de rencontres pour faire du step-back son geste signature. S’il est donc à l’aise en isolation, malgré une adresse à trois-point en-deçà de la moyenne (32,5 % en carrière), il est également remarquable en transition et dans l’attaque du cercle.
Il brise un premier record de précocité (local) dès son second match, en devenant le plus jeune joueur des Mavericks à scorer plus de 20 points (26/6/3 dans une victoire +4 contre les Wolves). Si les résultats de Dallas sont plutôt mauvais (3 – 7 après dix rencontres), l’essentiel est ailleurs, tant l’avenir s’annonce ensoleillé pour les texans.
C’est d’ailleurs dans un derby texan que Dončić réalisera son premier énorme coup d’éclat. Le 8 décembre, les Mavericks reçoivent les voisins de Houston, menés par le duo Harden – Paul. A trois minutes de la fin de la rencontre, les Rockets mènent de 8 points, 102 – 94. Deux minutes plus tard, Dallas est devant, 105 – 102. Le 11 – 0 encaissé par les hommes de Mike D’Antoni est l’oeuvre d’un unique homme : Luka Dončić : trois-points dans le corner, deux step-back et une pénétration. Le tout dans une American Airlines Center en fusion.
Ses débuts, tonitruants, font de lui l’immense favori pour le titre de rookie de l’année. Ils le pousseront même jusqu’aux portes du all-star game. Malgré un plébiscite populaire, il ne passera toutefois pas le cut du choix des coachs. Ce n’est toutefois qu’une question d’année (au singulier) avant que Dončić ne découvre la joie du match des étoiles.
Nous évoquions, à l’instant, la triple menace qu’est capable de constituer le rookie : points, rebonds, passes décisives. Lors de cette première saison, ce trio de statistique brute est souvent mise à l’honneur, avec plusieurs rencontres conclues en triple-double. Certes, la performance est de plus en plus récurrente, et attire parfois certaines critiques, car elle est susceptible d’être forcée. Néanmoins, lorsqu’on s’intéresse de plus près à “l’histoire” du triple-double, on s’aperçoit que les joueurs véritablement all-around furent extrêmement rares.
A ce sujet, il convient de revenir sur la rencontre du 27 janvier 2019 ; Dallas reçoit les Raptors de Kawhi Leonard. Dončić en profite pour disputer son 48eme match NBA. Et si les Mavericks repartiront avec une énième défaite (-3), son nouveau franchise player termine le match avec 35 points, 12 rebonds et 10 passes décisives. S’il n’est pas l’unique rookie de l’Histoire à avoir réalisé un triple-double avec au moins 30 points, il fait encore preuve d’une précocité inédite.
Il terminera sa première saison dans la Grande Ligue avec des statistiques à la hauteur de son talent et la statuette de rookie de l’année. Et, surtout, avec la sensation qu’avec la retraite de Dirk Nowitzki, il est désormais l’héritier tout trouvé du talent, du leadership et du charisme de l’ailier-fort allemand. Ce qui n’est pas peu dire pour le peuple Maverick.
L’unique “bémol” que nous aurions pu adresser à cette première saison est la certaine forme d’inconstance dans la performance. Avec une adresse souvent fluctuante (à peine 42,7 % au tir), il lui est arrivé de passer à côté de sa rencontre, en de rares occasions.
Aujourd’hui, cette irrégularité n’existe plus. En effet, pour sa seconde saison NBA, Luka Dončić est devenu, au contraire, un exemple de régularité. Certes, l’adresse reste aléatoire, bien que meilleure que celle de l’an passé (47 % à l’heure de la rédaction de ces lignes). Il est l’unique dépositaire du jeu des Mavericks et présente, à ce titre, le second usage percentage de la Ligue (37,4 %, juste derrière Giannis Antetokounmpo). L’immense majorité des attaques de Dallas passe par lui ; avec succès, puisque les hommes de Rick Carlisle présentent, depuis le début de la saison, le meilleur offensive rating de la Ligue (117,4), et un des meilleurs de l’histoire.
Repositionné au poste de meneur, et désormais coéquipier d’un second joueur dominant en la personne de Kristaps Porzingis, Dončić semble bien parti pour ramener les Mavericks en playoffs, ce qui constituerait une première depuis 2016. Un résultat collectif qui dépasse les espoirs de l’immense majorité des observateurs (dont les miens), qui imaginaient plutôt les texans se bagarrer autour de la dixième position de la conférence Ouest. Or, à l’heure de la rédaction de ces lignes, Dallas est, sauf cataclysme, assuré de disputer les joutes printanières. En espérant que cette dernière phrase n’entraîne pas un violent retour de karma.
Pourtant, les deux franchises player de l’équipe ont connu des pépins de santé. Porzingis, qui revient d’une blessure au ligament croisé, a ainsi raté 12 rencontres depuis le début de la saison, là où Dončić en a raté 10, en raison de deux entorses à la chevile. C’est l’unique “point noir” de sa saison ; il ne semble pas épargné par les blessures.
Alors qu’il reste 27 rencontres dans cette saison régulière 2019 – 2020, le slovène reste dans la course au podium du MVP. S’il ne semble pas pouvoir espérer mieux qu’une troisième place, derrière Antetokounmpo et LeBron James, l’accomplissement serait exceptionnel pour un joueur si jeune, dont le bilan collectif n’atteindra probablement pas les 50 victoires. Devenu all-star, il semble faire partie des dix meilleurs joueurs de la Ligue. Il en possède le meilleur offensive rating (9,4), tout en étant l’unique joueur à se retrouver dans le top 20 de l’ensemble des trois statistiques brutes phares :
Ce qui nous donne une ligne statistique pas très éloignée du triple-double : 29 / 9,6 / 8,6. Une moyenne qui, sur l’ensemble d’une saison régulière, ne se retrouve qu’à quatre reprises dans l’Histoire de la NBA.
Que peut-on espérer pour la suite ? A la vue de l’ensemble des promesses affichées par Luka Dončić depuis ses 8 ans, il est compliqué d’imaginer des scénarios dans lesquels il ne dominera pas la NBA pour les 10 prochaines années. Si les dieux de la santé décident de lui offrir leur bénédiction, le slovène peut devenir le visage de la NBA post-LeBron James, au même titre que Giannis Antetokounmpo. Individuellement, il est donc dur de douter de la suite de sa carrière. De là à devenir le plus jeune MVP de l’Histoire ? Cela serait alors peut-être son plus beau record de précocité.
Collectivement, sera-t-il le pilier d’un second titre des Mavericks ? Si tel est le cas, il risque d’entrer très rapidement dans les hautes sphères des meilleurs joueurs de l’Histoire.
Dans cette attente, terminons cet article avec ses plus belles highlights :
https://www.youtube.com/watch?v=GnlvOOjuUeg
21 ans, et immense. Joyeux anniversaire, Luka Dončić !