Vous vous souvenez ? Septembre dernier, la bagarre contre la Lituanie, le coeur qui bat pendant un France vs Team USA, les sourires devant les médailles aux cous…C’était il n’y a pas si longtemps. Et pourtant, depuis, nous n’avons pas eu l’occasion de retrouver notre équipe de France masculine. Après avoir suivi la France de bout en bout des éliminatoires du mondial 2019, QIbasket sera bien entendu aux côtés des Bleus jusqu’en 2021 pour un nouvel Eurobasket dans lequel les chances de médailles sont tout à fait réalistes ! Désormais en possession de la seule équipe nationale, le nouvel ex-coach de la SIG Strasbourg, notre Vincent Collet chéri, réutilisait son vivier Team France : Bouteille, Chassang, Cordinier, Julien, Yabusele, M.Fall, Invernizzi, Konate, M’Baye, Michineau, Ouattara et Rousselle étaient la première livrée de bleus pour passer cette première fenêtre de qualifications !
Dans la Vaterland, les Bleus retrouvent les allemands
Dans la petite arène de Vechta, modeste ville du Nord de l’Allemagne, quelque peu difficile d’accès on va pas se mentir (quand on vient de France), les français retrouvaient encore la Mannschaft qui les avaient éliminés au dernier Eurobasket 2017, et qui avaient pris un bouillon face à la France au dernier mondial. Le Rasta Dome…oui oui, le Rasta Dome de Vechta, affichait complet, car la ville est celle du SC Rasta Vechta, évoluant en Bundesliga. Toujours aux commandes, l’éternel Vincent Collet, dont les successeurs commencent à se manifester un peu, alignait un cinq encore issu du vivier Team France : Axel Julien, Axel Bouteille, le génial Amath M’Baye, un petit nouveau, Isaia Cordinier, et Moustapha Fall, qui avait été excellent pendant les éliminatoireS du Mondial. Les allemands, eux, avaient un avantage : celui d’avoir un groupe dont les leaders étaient en NBA (Schröder, Theis, Kleber) et en Euroleague (Lo, Zipser, Voigtmann, Giffey, Barthel, entre autres) et alignaient donc un cinq plus cohérent. Akpinar, Benzing, Jallow, Obst et Zirbes.
Mais la mise en marche était un peu lente, et les allemand se retrouvaient rapidement dans la pénalité, ce qui permettait à Amath M’Baye de donner le premier avantage notable des Bleus, en millieu de quart-temps (+3). Les allemands, eux, shootaient rapidement et ne restaient qu’à 7 unités après 7 minutes de jeu. Mais ce sont bien les remplaçants français qui assurent : Yabusele est à 10pts, et David Michineau à 6. Côté allemand, malgré les nombreux loupés, on reste près des français qui ne sont, pour l’instant, pas forcément plus adroits (4/14). Au second quart-temps, les Bleus décident enfin de mettre à 3pts. Mais les allemands, sans forcément briller, sans forcément dominer, parviennent à rester bien près des Bleus et à voler quelques ballons. Et alors que Benzing met les deux formations à égalité, c’est le local du soir, Herkenhoff, joueur de Vechta, qui finit par avertir les français, en plantant le premier trois points de la partie, qui donne l’avantage aux allemands. Collet demande le temps mort et exige plus de vitesse. Sauf que les allemands en remettent une couche derrière l’arc avec Benzing : 34-30 pour l’Allemagne. S’en suivent Zirbes, Obst à trois points encore…les français sont brouillons et Collet redemande un break. Mais les allemands ne lâchent pas et Zirbes conclut un bon second quart germanique. Mitemps : 41-34.
Dès le retour des vestiaires, Benzing plante de loin avec la planche…dur. Et ce n’est que le début. Le souci est que les allemands savent pénétrer et faire ressortir rapidement. Les Bleus, eux, sont moins mobiles. Michineau se montre agressif, en attaque et en défense. On espère un réveil, mais l’Allemagne parvient tout de même à faire son break : 65-54. Le dernier quart-temps ne laissera pas de place au suspense, les allemands vont à la fois étouffer les Bleus, gérer tranquillement leur avantage, faire le spectacle sur un dunk en haute altitude de Saidou, et offrir au fervent public de Vechta une victoire méritée. Côté stats, tout n’est pas à jeter : Michineau termine à 16pts, Yabusele à 13, Fall à 6pts et 8reb. Mais le cinq majeur a été limité à 24 points !
En Vendée, les Bleus rectifient
Bonne dernière de la poule pour sa première journée, la France devait, devant son public vendéen, se faire justice et reprendre sa place. Vincent Collet annonce les urgences : plus d’agressivité, plus d’engagement, besoin de corrections en défense. La partie commence sous les coups de tambour des supporters, par une guerre de tranchée. Un peu oublié au premier match, Moustapha Fall est cette fois servi en série. Mais Fall est aussi actif en défense où il s’offre deux belles bâches dans le premier quart-temps. Les Bleus prennent enfin un court avantage sur un dunk-rebond rageur de Guerschon Yabusele (8-7). La balle circule bien, mais cela reste brouillon, à l’image de Konate qui se montre agressif, mais loupe un lay-up puis une passe sous le panier pour Fall, qui commence à fatiguer et se retrouve seul à défendre face à Torodovic. Yabusele et Ouattara donnent de l’air aux Bleus avec deux tirs primés, avant que Yabusele ne vienne faire rugir toute la Vendée d’un dunk rageur sur Nikolic ! 18-12 après 10 minutes, et on respire un peu après une entrée en matière difficile.
Et les Bleus vont continuer sur leur lancée : +11, avec encore de gros apports dans le jeu de Michineau. Le Monténégro cherche à jouer sur la taille, à l’image de ce duel entre Bjelica et Invernizzi. Mais la France gère son avantages, trouvent des espaces sur les coupes en ligne de fond. Le Monténégro cherche à recoller, et y parvient. A deux minutes de la mi-temps, et après une nouvelle récupération de balle, les Bleus ne mènent que d’un point. Mais c’est sans compter sur Amath M’Baye qui monte dans les airs, passe sous le cercle et vient écraser la balle sur Nikolic ! Et le souci, c’est qu’après trois rebonds offensifs de suite, Torodovic parvient à égaliser. Chassang réussit à mettre un ultime panier avant la pause, et la bonne défense du premier quart-temps semble avoir disparu : 40-38. Au retour des vestiaires, Axel Julien remet les monténégrins à cinq unités, puis à neuf ! Yabusele en rajoute une couche, en plantant un bon dunk : +13 ! Mais les Bleus se reposent sur leurs lauriers, une fâcheuse habitude que nous pensions désormais enterrée, et l’avance descend à +3. Malgré un panier avec de la réussite et la faute pour Amath M’Baye, il fallait se méfier.
Et puis…et puis le message de Collet est reçu. Et les Bleus refont l’écart, définitivement : Bouteille, Michineau, Fall, Michineau encore, et encore ! Et même Axel Julien qui s’offre un sky hook. Chassang est enfin servi royalement par Yabusele, et la messe est dite, et le Vendéespace chante la marseillaise. Yabusele termine le récital sur un nouveau dunk, et Cordinier le suit, fiesta, fiesta et fiesta ! 85-66 ! Yabusele termine à 15pts, Fall à 12pts et 6 rebonds, Ouattara à 11pts, Axel Julien nous sort 7 passes décisives.
Bilan d’une première joute dans un tournoi sans gros risque
Déjà, souhaitons la bienvenue aux nouveau du vivier TeamFrance : Michineau, et Yabusele qui n’avait pas eu l’occasion de jouer les éliminatoires du Mondial. C’est une épreuve importante car il faut prouver que ce réservoir est capable d’apporter des nouveaux éléments performants en permanence. Amath M’Baye l’assure au micro de Canal Plus Sport : “C’est non seulement une chance pour tous, mais surtout, c’est devenu une famille, dans lesquels chacun s’entraide, et se challenge“. Yabusele lui, clame son amour pour la France et se voit bien rester, ne pas revenir en NBA, donc rester dispo chez les Bleus.
Ensuite, il faut rappeler qu’il ne faudra pas grand chose aux Bleus pour se qualifier. Pour rappel, la FIBA nous avait gratifié d’un système de qualification pour le mondial 2019 dont la complexité aurait rendue jalouse l’oeuvre entière de physique quantique d’Albert Einstein. Ainsi, les éliminés des tournois de pré-qualifications au mondial se sont déjà affrontés dans des poules préliminaires pour se qualifier dans nos poules de qualification. Mais ici, rassurez vous : finir dans les trois premiers dans notre groupe de quatre suffira à la qualification, en sachant que l’Allemagne est déjà qualifiée, la bataille se résumera donc à avoir un des deux tickets pour les trois équipes. Cela laisse une certaine sérénité pour savoir comment évoluer.
Contre l’Allemagne, nous avons manqué d’adresse, mais surtout de force intérieure et de contrôle défensif. Evidemment, sans Ntilikina, Gobert, Albicy, Batum, la défense, c’est moins fun, mais cela doit être retenu comme une leçon par Collet pour composer son futur groupe. Amath M’Baye a manqué d’impact, alors que l’on attendait l’ailier dans un rôle plus fort après son excellent mondial. Pour la mauvaise foi made in France, on précisera que l’Allemagne avait une adresse indécente : 45% à trois points. Contre le Monténégro, ce fut bien mieux, par séquences, et avec quelques instants de doutes. On a alterné la maladresse et la bonne pression défensive. Mais surtout, le jeu a été plus animé, et l’adresse au shoot plus grande, et c’est tout le groupe qui s’est impliqué, avec sept joueurs au dessus des 7pts. Malgré ce bilan à 1-1, le vent est favorable pour nos frenchies, puis que la Grande Bretagne a battu l’Allemagne. Cela donne donc un groupe très équilibré, et il suffira d’une victoire contre la Grande-Bretagne le 26 novembre pour déjà mettre la France dans un très bon fauteuil pour l’Eurobasket 2021. Vous l’avez bien compris, prochain épisode des bleus : cet été, pour les JO de Tokyo !
Ailleurs dans les qualifications : quelques surprises !
Dans le groupe A, grosse surprise ! Alors que l’Espagne et Israël prenaient logiquement la tête après avoir battu la Roumanie et la Pologne, ces mêmes polonais se sont offert l’Espagne (69-80) ! Israël de son côté prend la tête du groupe en battant la Roumanie.
Dans le groupe B, les surprenant Estoniens sont venu à bout de la Macédoine du Nord, tandis que l’Italie s’est mesurée à la Russie. Dans ce groupe relevé, il faudra déjà se battre, notamment pour les nord-macédoniens, qui ont également failli face aux Russes. Les Italiens ayant battu les estoniens, ceux-ci prennent la tête du groupe et ont quasiment validé leur billet.
Dans le groupe C la Belgique attend son heure ! Et c’est bien cette équipe qui s’est placée en tête après une victoire surprenante contre la Lituanie, puis contre le Danemark. Les lituaniens, déjà en difficulté, ont su réagir face à la République Tchèque (97-89), quart de finaliste surprise du dernier mondial. Attention, la Lituanie, immense nation du basket, ne manque pas de susciter les doutes depuis quatre ans.
Dans le groupe D encore une grosse écurie qui baisse la tête ! Les Pays-Bas défont les turcs à Ankara (72-65) ! La Croatie elle, est restée sereine face aux suédois, avant de calmer les ardeurs des néerlandais (69-59). Mais les turcs, eux, ont encore sombré ! Les suédois ont en effet réussi à mettre la grande nation du basket dans le doute et bonne dernière de son groupe.
Dans le groupe E, on a manqué la surprise, mais les Géorgiens sont bien venus à bout des Suisses; pendant que la Serbie, elle, a déroulé face aux finlandais. Mais ce ne fut que partie remise : face à la Géorgie, les serbes ont flanché ! Pendant que la Finlande rectifiait le tir. La Géorgie valide presque son billet, la Serbie devra confirmer, et les Suisse vont devoir cravacher.
Dans le groupe F, attention à l’humiliation. Les slovènes, champions en titre, évidemment sans Doncic, n’avaient su se qualifier pour le Mondial…et ça commence mal pour l’Eurobasket, puisqu’ils ont été défait par les Hongrois ! L’Ukraine a, quand à elle, disposé des autrichiens, suivis par les Slovènes qui rectifient mollement la situation (85-78). La Hongrie s’installe en tête après une seconde victoire contre l’Ukraine.
Dans le groupe H enfin, avec la Bosnie qui bat les lettons, et les grecs qui battent les bulgares, on est allé de surprise en surprise avec la Bosnie qui chute logiquement face aux grecs, mais avec les bulgares qui battent la Lettonie ! (110-104). Attention aux surprises…
L’Eurobasket 2021 se jouera en République Tchèque, en Géorgie, en Italie et en Allemagne pour la phase finale. La compétition aura pour lourd enjeu de rivaliser avec le niveau des Eurobasket 2015 et 2017, ou des matchs mémorables et des superstars ont marqué les mémoires (France-Espagne en 2015 avec Pau Gasol, puis la médaille de bronze, le quart de finale épique entre la Lettonie de Porzingis et la Slovénie de Doncic, et bien sur l’exploit Slovène en finale).