C’est fait ! Et avec la manière s’il vous plait. Les bleues ont expédié leurs adversaires du Tournoi Qualificatif Olympique à Bourges aussi facilement et rapidement que souhaité et se sont qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Certes, le format du tournoi ne laissait pas vraiment de doute, hormis un épique scénario qui aurait assuré vingt ans de prospérité à la Fédération Française de la Lose…
Pour QiBasket, cela signifie deux choses. A savoir, que notre chef Jordan Bonnardel, habitant à Tokyo pourra aller voir nos Bleus sans avoir à faire 10h d’avion, et que du côté de la rédac’, ça fera deux fois plus d’articles à écrire cet été pour suivre le parcours des filles ET des garçons.
Pour le basket français en revanche, cela signifie un cap historique qui vient d’être passé. En effet, l’équipe de France masculine et féminine participeront à leur 3e Olympiade commune d’affilée, du jamais vu. Maintenant, foncez dans les librairies, il va falloir apprendre le japonais. Et au pire… Demandez au chef.
Dans une ambiance qui Bourgeonne, les bleues défont les australiennes
Bourges est un lieu saint du basket français, et dans le Palais des Sports du Prado, on sent l’histoire du Tango Bourges Basket, les trois Euroleagues gagnées, les quatorze titres de championnes de France. Ne vous y trompez pas, on est bien au bon endroit. L’ambiance est fabuleuse et la salle affiche complète. La France aligne un cinq dans la droite lignée de l’Eurobasket de l’été dernier : Olivia Epoupa, Endene Miyem, Sandrine Gruda, Valeriane Vukosavljevic et Bria Hartley. Le départ des Bleues va se faire en douceur, les australiennes tentant de contenir les françaises. Il faut même attendre deux minutes pour que Endy Miyem puisse enfin mettre le premier panier de la rencontre, sur lancer-franc. Tandis qu’Olivia Epoupa et Sandrine Gruda commencent à écorcher un peu leurs feuilles de stats, Bria Hartley cherche des bonnes balles à distribuer. Alors que l’Australie tente de prendre le large avec Liz Cambage et Cayla George, Valérie Garnier fait entrer la chouchou du monde du basket : Marine Johannes. Mais l’arrière du Liberty de New York ne joue pas sur sa popularité et respecte à la lettre le plan de jeu. Dès lors, avec organisation et sérieux, les Bleues mènent 14 à 11 à la fin du premier quart.
Au second quart temps, Johannes ne démordait pas et relançait les bleues. Toujours agressive, elle donnait aussi la passe pour le 3pts de Diandra Tchatchouang, forçant les australiennes à prendre rapidement des temps mort, mais sans effet.
Johannes et les autres maintenaient leurs attaques, et ça marche : 23-11. Les australiennes tentent de recoller en misant sur leur adresse, mais les bleues parviennent à refaire les écarts. On joue sur les temps mort pour casser le rythme des deux côtés. Au final, le score reste encore un peu serré à la mi-temps : 36-30. Mais au retour des vestiaires, les filles vont lancer une offensive sans merci dont ne vont pas se relever les jaunes et vertes : Gruda, Minyem, Johannes enchaînent les paniers pour prendre 13pts d’avance. Malgré une réaction d’orgueil des australiennes, le 3pts de Hartley remet un coup de tampon à nos adversaires, tout comme la nouvelle interception de Johannes. Le public pousse, et l’équipe de France parvient encore et toujours à maintenir l’Australie à bonne distance, Hartley a trouvé son rythme, enchaîne les dribbles affolants et sert quiconque se trouve en position favorable. Et encore une fois, c’est Johannes qu’elle trouve pour remettre un +10. Et rebelote peu après : Hartley pour Johannes, et nous voilà à +13. Les australiennes ne reviendront pas. Score final 72-63.
Gruda termine à 16pts et 11 rebonds, Hartley à 13pts et 7 rebonds en plus de 8 passes décisives. Ces bleues, c’est du sérieux.
Le Brésil à la sauce Gruda
Première étape accomplie ! Et peut-être même la plus dure. Restait alors à battre le Brésil. Valérie Garnier alignait le même cinq, en toute logique. Mais les brésiliennes elles, montrent un peu plus les crocs et de la défense. Fort heureusement, Sandrine Gruda est encore de sortie et l’adresse est au rendez-vous : 86% à la fin du premier quart temps ! Marine Johannes est également présente, et les bleus provoquent des balles perdues pour les brésiliennes : +12 ! Bien maîtrisées par la défense française, les brésiliennes ont tenté shoot sur shoot sans trop développer de jeu dans le second quart-temps, pendant que Hartley et Johannes distribuaient les balles. Gruda elle, enchaîne encore. Et quand le shoot n’est pas privilégié, on sert Helena Ciak à l’intérieur qui joue les fondamentaux. A la mi-temps les brésiliennes paraissent vraiment démotivées (36-25).
Les filles gèrent intelligemment leur avantage en seconde période. Mais surtout, Sandrine Gruda débute la seconde mi-temps par une belle bâche sur Patty Texeira. Gruda qui maintient les brésiliennes à onze longueurs. Sauf que le Brésil ne veut pas baisser les bras., et par l’intermédiaire de Damiris Dantas, Debora Costa, Taina Paxiao puis Mari Dias, les cariocas reviennent à -4 ! Il faut réagir, ce que font rapidement Gruda, encore elle, et Johannes, qui se battent au rebond et redonnent de l’air à notre sélection. Sarah Michel et Helena Ciak prennent le relais pour faire le travail dans la raquette. Mais c’est bien Marine Johannes qui assure le scoring. A l’abord du 4e quart temps, on commence à sentir les sushis : 14 points d’avance. Et l’écart ne fera que agrandir pour finir à +17. Moment magique dans le Prado, alors que le chrono tourne, les sourires se font de plus en plus grands sur le banc français, et sur le terrain, on commence à jouer tout en célébrant. Et puis, alors que les bleues finissent de dominer les brésiliennes 89 à 72, le buzzer rententit, et voilà, les bleues seront bien à Tokyo, sans contestation possible.
Gruda termine à 26pts et 8 rebonds, Ciak à pris 3 rebonds offensifs, et si Hartley s’est montrée plus discrète (4pts, 2reb, 3ast), Johannes a su assurer le relais : 17pts et 5ast.
Contre Porto Rico, Sandrine Gruda décide de faire un chantier
Le dernier match contre Porto-Rico devait être une simple formalité, puisque tout était déjà joué. Mais c’était sans compter sur Sandrine Gruda qui ne semble pas s’être contentée du résultat déjà excellent. Gruda avait-elle en tête d’envoyer un message ? Parce que clairement, elle va marquer la partie de sa patte. Mais elle ne va pas être seule puisque Garnier ne change que Tchatchouang dans son cinq, qui prend la place de Vukosavljevic. On n’ira pas dans le détail des faits du matchs, et parlons plutôt du résultats : 89-51, une claque monstrueuse, qui porte la marque de la main de notre Sandrine nationale : 20pts à 8/9 et 10 rebonds, le mot “propre” est devenu litote avec Gruda. Elle n’en a pas été moins bien accompagnée : Miyem termine à 17pts et 5reb, Johannes à 16pts, 5reb et 3ast, toujours aussi convaincante en sortie de banc.
La joueuse du tournoi : Sandrine Gruda, évidemment.
On connait un véritable boom de la popularité de l’équipe de France féminine depuis quelques mois par l’intermédiaire de Marine Johannes, dont le talent, les espoirs et les aventures chez le Liberty suscite beaucoup d’intérêt de la part des fans. Mais cela cache un groupe extrêmement talentueux et varié. Johannes termine ce TQO sur un superbe résultat : 16pts de moyenne, et une implication dans le collectif plus que sérieuse. Olivia Epoupa s’est également distinguée, elle qui, de toute manière, dispose de l’expérience et de la confiance de sa coach, encore une fois, Olivia a répondu présente. Remarquable également, Bria Hartley s’est montrée à son avantage, peut-être moins contre le Brésil, mais avec elle à la mène, les attaques peuvent prendre un gain de vitesse immédiat et soudain. Et ne parlons pas de ses dribbles dans le dos…Le banc a également assuré : Fauthoux, Chartereau, Ciak, Michel, Rupert, Tchatchouang, et bien sur notre “6e homme” : Marine Johannes.
Mais le leadership du groupe est toujours montré et incarné avec beaucoup de charisme par Sandrine Gruda. En même temps, du haut de ses 165 sélections, et près de 14 ans en bleu, Sandrine n’a plus rien à prouver, mais la joueuse du Familia Schio en Italie (et ancienne d’Ekaterinbourg, de Valenciennes, des Sparks de Los Angeles) nous épate encore et encore et on sent qu’à Tokyo, elle va encore casser la baraque. Elle termine ce tournoi à plus de 20pts et deux doubles-doubles. Bref…votez Gruda.
Les autres résultats
Qui seront les adversaires des bleues en juillet prochain ? L’Australie et Porto Rico accompagneront les françaises dans leur groupe, qui comptait trois qualifiables. Le Canada et la Belgique ont assuré leur billet également à Ostende. Les belges avaient été de redoutables adversaires en quart de finale de l’Eurobasket 2019. Attention à leur envie de revanche, la puissance du Seum ne doit pas être méprisée. A Belgrade, aucune surprise également : les USA étaient déjà qualifiées, et la Serbie et le Nigéria ont été à la hauteur des attentes. En revanche, dans l’autre groupe, les britanniques ont brexité…le Royaume-Uni, demi-finaliste du dernier Eurobasket, ont perdu leur trois rencontres et ce seront les chinoises, les sud-coréennes et…ces maudites espagnoles qui se qualifient pour les Jeux. Nous voici donc avec les 12 qualifiés :
Japon, USA, Canada, Belgique, France, Australie, Porto Rico, Nigéria, Chine, Espagne, Corée du Sud, Serbie.
Autant dire que le tournoi sera relevé et on vous retrouve cet été !
Le palmarès des bleues aux jeux : 4 participations (2000-2012-2016-2020), 5e en 2000, médaille d’argent en 2012, 4e en 2016.